Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
Elina acquiesçait sur tous les commentaires de Fabrice. Elle était subjuguée par cet effet Lorie. La petite Fleury observait la scène de loin et d’en haut.
Tu l’avais remarqué toi qu’elles sortaient ensemble ?
Elina ne l’avait pas compris, elle avait eu à certains moments des doutes, mais n’avait jamais compris que sa sœur avait une histoire d’amour avec une non-magique. Mais le baiser qu’elles venaient d’échanger encore une fois prouvait bien qu’elle était loin de connaître sa sœur. Certes, il y avait eu ce repas à table la dernière fois, mais… Il y avait eu aussi ce moment à Noël… Tout était sous ses yeux et sous le joug de son esprit scientifique, mais elle avait été trop occupée avec ses expériences, ses lectures ou encore ses questionnements. Elle n’avait jamais trouvé l’amour elle…
Puis soudain, son cœur se serra et avant qu’elle n’ait pu se retourner elle fut tirée par sa sœur dans le bassin. Elle se débattait et après avoir refait surface fit un petit mouvement pour chasser les cheveux de devant son visage.
« Lorie ! »
Elle l’avait vu disparaître, mais encore une fois, son esprit avait été trop occupé. Sa sœur avait déjà intimé à Fabrice de sauter dans le bassin du bas et l’hermine de sa sœur avait pris l’oreille du garçon en otage. Elle avait changé, sous son air sérieux, elle arrivait à voir qu’elle s’amusait de la situation. Comme ce terme fripon… Ça ne collait pas, elle utilisait margoulin, parfois forban, mais fripon ? Le regard désolé d’Elina se posa sur Fabrice.
Tu n'as pas moyen de te dégager de Lys ?
Claire était amusée, elle voyait Armelle quelque peu déçue du système. Mais finalement, elle fit vite la passerelle avec Teilo, puis Lorie. Marguerite était inquiète et finalement, c’était la mère non-magique qui louait les capacités de sa nièce. Marguerite ne semblait pas d’accord si on observait son visage fermé et quelque peu bougon.
« Ne m’en parlez pas, j’ai suivi sa progression au tournoi via les journaux, j’ai cru faire un arrêt cardiaque à chaque étape… Mettre une accromentule en face d’une enfant de quinze ans ! Mais quelle mouche les as piqués ? Une accromentule… Ça tue des hommes pour se nourrir, leur toile endort leur cible… Marguerite se fit un peu d’air avec la main. Et maintenant elle est au Brésil et va devoir affronter pire ? Je n’ai même pas eu d’autorisation d’entrée… Je… J’ai besoin de voir quelque chose. »
D’un coup de baguette magique, Claire remplit le verre de son hôte. Tout ce qu’elle venait de véhiculer était sincère. Finalement Marguerite était simplement une mère perdue, perdue dansunen éducation dépassée et des codes sociaux ridicules.
« Claire, s’il te-plaît enleve donc de la tête de Lorie cette histoire d’auror… Elle peut faire joueuse d’échecs, c’est bien joueuse d’échecs… C’est calme, je l’ai même inscrite à un tournoi pour les vacances, il a lieu à Cannes, ici même ! »
Claire était l’opposé de Marguerite, elle était calme et sirotait sa boisson avec une aura de contrôle.
« Je pense que tu sais très bien que Lorie ne changera pas d’avis juste parce que je lui demande. Et elle a choisi une voie bien plus complexe qu’être auror Marguerite… Une voie qui lui a rappelé l’an dernier les dangers qui pesait sur elle. »
« Quoi ? Pourquoi tant de mystère Claire, qu’est ce que sa tante sait et que sa mère ignore ? »
Marguerite n’était pas informée…
« Le kidnapping… »
Le cœur de Marguerite se serra.
« Quoi comment ça ? »
« Elle ne m’a rien dit, je l’ai appris lors d’un entraînement à l’occlumencie, mais je pensais qu’elle vous l’avait dit… Claire se rapprocha du cercle pour murmurer. Lorie s’était faite enlevée l’an dernier… Une servante de mage noir, le directeur l’a retrouvée dans une caverne à l’ouest de la France, ligotée… »
« Stop ! Tu racontes… J’ai besoin de quelque chose de plus fort… »
Marguerite tourna les talons et se rendit au bar, là ou elle commanda un verre d’alcool qu’elle descendit cul-sec, avant de s’en resservir un. Visiblement très agitée par les révélations de la professeure qui avait tous les regards tournés vers elle.
« Je pensais qu’elle était informée… Je l’ai appris durant l'été, mais de l’eau a coulé sous les ponts… Vous n’étiez pas au courant non plus ? »
Victor faisait non de la tête, Louise également, Rose aussi et Arthur pareillement. La boulette…
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Finalement, la rousse se tourna vers elle et si la jeune fille n'avait aucune idée de ce qu'elle voulait dire par 'son job de grande sœur' elle adorerait le découvrir. La compagnie de la rousse était vraiment agréable tout comme celle de sa cousine. Convaincre ses parents ne serait cependant pas si simple. Quoi que, après tout, elle était déjà là, pouvaient-ils réellement faire une scène maintenant alors qu'elle était déjà chez les Fleury ? Leurs images en prendraient un coup alors il y avait peut-être quelque chose à négocier.
Alors que la jeune Dagda faisait tourner son cerveau pour trouver une solution et surtout une réponse à apporter à Suzanne, Lorie la coupa dans son élan en se hissant sur le bord du bassin jusqu'aux lèvres de la rousse. Euh... est-ce qu'elle avait bien entendu ce qu'elle avait entendu ? Surprise, Roseanne observa la scène sans trop savoir quoi faire jusqu'à ce que Lorie ne s'adresse à elle.
Les mots de sa cousine la touchèrent, apparemment le petit couple voulait la voir rester ce qui faisait chaud au cœur de la plus jeune. Elle ne connaissait pas les parents de Lorie, mais d'après ce qu'elle avait compris en discutant avec leur tante, leurs parents respectifs avait malheureusement quelques points communs. Elle n'eut cependant pas le temps de lui répondre que déjà, sa cousine était repartit sous l'eau. En même temps, elle la comprenait, elle aurait fait pareil avec la bonne tenue.
Son regard resta quelques instants fixé sur l'endroit où Lorie avait disparu avant que la jeune sorcière ne se tourne vers Suzanne. "Honnêtement, je ne sais pas trop si je peux les convaincre. J'ai des cours dès huit heures demain matin alors ils risquent de ne pas vraiment apprécier l'idée que je passe la nuit ici, mais je peux toujours essayer. Simplement, je ne te promets rien." répondit la jeune fille avec sérieux, elle ne voulait pas donner de faux espoirs à la rousse.
Le début d'une idée commencé à germer dans l'esprit de la jeune fille, mais pour l'instant rien n'était décider. Il fallait être prudente sur la marche à suivre et surtout, il était trop tôt. En plus, elle ne pouvait rien faire d'ici alors il faudrait attendre d'être revenu dans la pièce principale ce qui lui laissait le temps de réfléchir.
"Je dois bien avouer que j'adorerais passer plus de temps ici avec vous plutôt que de rentrer..." commença la jeune fille qui fut cependant interrompue par la voix de sa cousine qui venait de derrière elle. Tournant rapidement la tête, Roseanne eut tout juste le temps de voir Elina se faire entraîner dans le bassin par Lorie. Par Merlin, mais comment elle avait fait pour se retrouver là-bas ? Et comment avait-elle fait pour ne pas remarquer que les deux espions étaient de retour ?
La jeune sorcière se retourna complétement afin de faire face à l'entrée et au nouveau arrivant. Elina venait de refaire surface après son plongeon improvisé et le regard de la jeune fille passa rapidement des deux blondes au grand frère de Teilo, Fabrice, qui semblait lui aussi en difficulté. "A ton avis, il va sauter ?" demanda en chuchotant la jeune fille à la rousse sans quitter des yeux la scène qui se déroulait sous ses yeux. Voilà une situation qu'elle n'avait pas vu venir, mais qui était très intéressante à observer. Elle n'aurait vraiment pas aimé être à la place de ces deux-là.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
"Huit heures, c'est tôt. C'est l'heure ou on commence au lycée. Pendant les vacances, je me lève pas avant onze. C'est meilleur pour la peau." Elle sortit un pied de l'eau pour miroiter ses orteils puis l'immergea à nouveau avant d'adresser un nouveau clin d'œil à Roseanne. "Pro-tip : c'est pas pendant les cours que t'apprendras les choses les plus intéressantes." Elle n'élabora pas sur ce qui était vraiment intéressant, la couz trouverait bien par elle-même. "Les parents ne comprennent pas ça, parce qu'ils ont jamais été jeunes" Si ceux de Roseanne étaient comme ceux de Lolo et ses sœurs, courage à eux quand leur fille commencerait à vraiment les remettre en question. Ce qui ne saurait trop tarder.
Et puis non, pas courage. Plutôt bien fait, en fait. Elle ne s'en faisait pas pour la couz qui avait Lorie maintenant. Et Tatie Rose et son mari, les deux seuls adultes tolérables qu'elle connaissait, avec un ou deux profs du lycée.
Le grabuge venant du bassin du haut lui fit tourner la tête.
*Hm. J'avais de gros soupçons. Maintenant, je suis sûr et certain. Oh, je vais bien m'amuser.*
Fabrice avait un sourire carnassier. Il imaginait déjà plusieurs piques plus ou moins subtiles qu'il pourrait placer ça et là lors de ses prochaines conversations avec sa sœur adorée. Agacer Suzanne faisait partie des petits plaisirs de sa vie et il n'en éprouvait aucun remords. De toute façon, c'était réciproque et c'était comme ça depuis qu'ils étaient tout petits. Il en était à forger une blague à base de table ronde quand un museau et deux billes noires apparurent devant ses yeux.
Il loucha.
"Euhhhhhh" fut tout ce qu'il trouva d'intéressant à dire avant que la voix trop calme de Lorie ne surgisse du bassin devant eux. Quand il jouait un méchant dans une de ses campagnes de jdr, il ne le faisait jamais crier bêtement. Les faire parler doucement, tranquillement, faisait encore plus d'effet chez ses joueurs.
Ils avaient été repérés et aucune fuite ne semblait possible. De toute manière, Lys ne l'entendait pas de cette oreille. "Aïe ! Aïe ! Mon lobe !" se plaignit le garçon en avançant de bon gré vers le bord du bassin que Lorie lui avait indiqué. Elina avait déjà été punie mais il semblerait que la sentence ne soit pas la même pour lui. Ah, si Lorie savait que l'idée de les suivre leur était venue en même temps !
*Je vais pas faire de mal à Lys, c'est contre mes principes. Je suis pacifiste ! Et... je crois que ta sœur... nos sœurs ne me pardonneraient jamais.*
"Aïeuh."
*Mais t'en fais pas pour moi, je vais survivre !*
Malgré la douleur à son oreille, il souriait, déjà parce que l'idée de Lorie était géniale, et puis parce que... bah, elles verraient bien. Une fois au bord, il évalua la distance qui le séparait de l'eau puis croisa les mains sur sa poitrine. "J'accepte ton impitoyable sentence, ô Lorie, Capitaine des cœurs, même les plus durs." A Lys, il glissa : "Sauve-toi, ma belle, je saute." Puis sans attendre, le cœur un poil emballé, il bondit de sa planche improvisée à la manière d'un plongeur professionnel.
L'eau arriva plus vite qu'il n'avait calculé mais il parvint quand même à entrer dedans les mains et la tête en premier, sans faire de plat. C'était loin d'être un plongeon parfait mais ça pouvait faire illusion.
"Prfff, nul", commenta Suzanne à Roseanne sans préciser si elle parlait de la technique de Fabrice ou du fait qu'il n'ait pas fait de plat. Bien sûr qu'il avait plongé, la natation était le seul sport qu'il appréciait pratiquer. Elle attendit l'air blasé que son frère cesse de se pavaner en nageant le crawl devant elles et daigne enfin s'approcher. Il souriait bien trop à son goût, à elle et à Roseanne.
"Alors ? Cette réception ?"
"Deux sur dix. Non, un et demi."
"Tu plaisantes ? Elle était... étincelante !"
Du pied, Suzanne lui envoya une gerbe d'eau qu'il esquiva en s'immergeant une seconde. Quand il reparut, elle plissa les yeux : "Tu t'en tires bien trop facilement." "C'est grâce à mes cours particuliers. Avec Léon Marchand. On est potes." Suzanne secoua la tête en soupirant puis précisa à Roseanne : "C'est un champion de natation, la France espère qu'il va avoir des médailles aux JO cet été. Ha, et truc à savoir : les Daroux disent souvent n'importe quoi, c'est de famille. Surtout les garçons. LORIIIIE !"
Il fallait que la jolie sorcière soit là pour la suite... avec sa sœur.
"Lorie ne pouvait pas savoir que tu adorais nager."
"Oh oui, c'est vrai qu'elle est... comment dire... délicieuse. Cette eau. Tu viens ?"
"Ha-Ha. ARRÊTE de m'interrompre ! Nous avons convenu, Roseanne, Lorie et moi que vous méritez une deuxième punition."
"La tyrannie se dissimule souvent sous les respectables atours de la démocratie."
Ses longues mèches de cheveux devant les yeux, Fabrice semblait s'amuser comme un fou à batifoler dans le bassin. Il se fichait même d'avoir les vêtements et les baskets trempés. Ca n'allait pas du tout.
"Oh, mon frère adoré, avec ce qu'on a prévu pour toi, tu vas nous supplier de t'envoyer en Tyrannie."
"Alors la tyrannie, c'est pas un p-"
"Silence, les condamnés n'ont pas le droit à la parole !"
"Mais... non, je m'insurge ! Toi et Lorie, vous êtes partiales par les liens qui vous unissent... à nous ! Je demande à ce que moi et Elina soyons jugés par une tierce partie plus objective !"
Les yeux du frère et de la sœur Daroux se tournèrent en même temps vers Roseanne. "Hm", fit Suzanne, songeuse. "Pourquoi pas. Mais vu qu'on est au Loristan, c'est Lorie qui a la décision finale." "Je veux bien te concéder ce point", renchérit Fabrice en se massant l'oreille, avant de penser pour Elina *J'ai pas confiance du tout ! Fuis dès que tu peux, je détourne leur attention.*
A l'écoute de Marguerite, Armelle se sentit un peu honteuse. Comment avait-elle eu l'idée de faire la morale à cette mère qui, malgré ce qu'elle avait déjà pu lui montrer, était comme toutes les mères. Inquiète pour son enfant. Les propos de Madame De la Marche faisaient écho dans sa tête et dans son coeur. Combien de fois avait-elle ressenti ce même sentiment d'impuissance depuis que Teilo était parti à Beauxbâtons ?
A la question de Claire, la honte d'Armelle ne s'estompa pas. "Je.. Lorie m'a parlé d'un enlèvement cet été sans me donner de détails", avoua-t-elle. "Je suis navrée, je pensais aussi que vous le saviez." Mais elle avait beau se chercher tout un tas d'excuses plus ou moins valables, rien ne suffisait. Elle aurait au moins dû s'assurer que Claire était dans la confidence. Son visage d'habitude impassible, si contrôlé, rougissait à vue d'œil. "Pardonnez-moi, je crois qu'il va me falloir quelque-chose de plus fort à moi aussi."
Elle s'esquiva de sa présente compagnie pour rejoindre Marguerite au comptoir et commander un gin tonic. La mère de Lorie était bouleversée, qui ne le serait pas ? Les derniers événements avaient au moins eu l'avantage de lui présenter Madame de la Marche sous un jour différent.
Elle but une gorgée de son alcool, superbement présenté. Les proportions de citron et de romarin étaient idéales. "Marguerite, je suis tout aussi inquiète pour Teilo que vous l'êtes pour Lorie. D'ailleurs, je suis entièrement d'accord avec vous", finit-elle par dire, les traits tirés. "Mettre des enfants mineurs dans des situations aussi dangereuses est irresponsable. Et le manque de communication de l'Académie sur ce qui se déroule entre ses murs me consterne." Ha, ça faisait du bien de le dire à quelqu'un qui pouvait la comprendre ! Elle porta de nouveau le verre à ses lèvres, le reposa sur le comptoir et poursuivit : "J'aimerais pouvoir y faire quelque-chose. Au lycée de mes plus grands, je suis dans la fédération des parents d'élèves et je me bats pour que notre avis soit entendu. Mais à Beauxbâtons, notre avis ne compte pas. Notre inquiétude non plus."
"Maman ?"
Armelle se raidit une seconde. Elle n'avait pas vu Robin qui s'était glissé près d'elle et lui prenait maintenant la main.
"Oui, mon trésor ?"
"Maman... c'est vrai qu'il y a un tournoi d'échecs à Cannes et que Lorie va participer ?"
"Euh... oui, c'est vrai."
"Je peux m'inscrire ? C'est les vacances !"
Son petit dernier rayonnait rarement, mais quand il le faisait, ça lui faisait l'effet d'une supernova. Bien sûr, il le faisait pour l'amadouer. Elle serra les dents et retint un soupir.
"Ca... ça va être compliqué, Robin. Nous avons des choses à faire à la maison et-"
"J'ai pas besoin de rester ici, tu sais. Je peux prendre la cheminée du Monsieur bizarre à Lyon. Et Lorie peut s'occuper de moi si t'as des choses à faire !"
"Elle..."
Armelle déglutit. Lorie n'avait sûrement pas que ça à faire. Elle tourna la tête vers Marguerite et eut un petit sourire. "Votre fille et mon benjamin partagent cette passion pour les échecs. Lorie a pris de son temps pour entraîner Robin cet été. Il a gagné le tournoi de son club grâce à elle." "Elle m'a un peu aidé", précisa Robin, sourcils froncés, à la mère de Lorie.
Teilo, qui s'était retourné pour tenter d'entendre la conversation, reporta son attention sur l'échiquier que son petit frère avait délaissé. C'était leur deuxième partie et, comme la première, elle s'annonçait déjà perdue. Ca ne l'empêcherait pas de se battre jusqu'au bout. "Psst", fit-il pour attirer discrètement l'attention de Pensée, le doigt sur un des fous de Robin. "Je prends son fou au prochain tour. C'est une bonne idée ou pas ?"
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Fort bien, Fabrice malgré son cinéma était sur le point de sauter. Il n’avait même pas résisté, Lys sauta sur le bord bien au sec et… Une étreinte s’empara de Lorie qui lorsqu’elle se retourna, voyait sa petite sœur la prendre dans les bras. Le visage tourné vers l’eau, Lorie ne parvenait pas a distinguer son visage, mais elle était persuader entendre des petits sanglots.
« Elina ? » La blonde posa le bout de son index sous son menton et releva la tête de sa sœur. Elle n’avait plus de doute, celle-ci pleurait.
« Je ne veux pas que tu retournes au Brésil…»
« Ma petite perle… »
« C’est nul depuis que tu es partie, horrible même. »
« Qu’est-ce qui se passe ? »
« Je ne sais pas, tu me manques. »
Lorie soupira et posa ses mains dans le dos de sa sœur. Il ne restait pas vraiment longtemps avant son retour définitif. Trois mois tout au plus.
« Toi aussi tu me manques… Bientôt je serai de retour, complètement de retour et on pourra faire plein de choses, tu me montreras tes nouvelles expériences. »
« C’est vrai ? Tu veux voir mes expériences ? » La petite Fleury sécha ses larmes d’un revers de main mouillé. Tandis que Lorie hochait de la tête. Elina resserra un dernier instant l’étreinte avant de la relâcher pour rejoindre le bord. Elle semblait apaisée pour le plus grand plaisir de la blonde.
Une fois hors de l’eau, Lys sauta sur son épaule et elle prit la main de sa sœur. Suzanne venait de l’appeler en s’égosillant et l’image de celle-ci en train de crier lui arracha un petit sourire d’amusement. Sans se faire attendre plus longtemps Lorie descendit les marches menant au bassin inférieur.
« Bien tenté, mais Roseanne doit encore apprendre… Mon château mes règles. La sorcière se posta derrière sa petite copine et posa ses mains sur ses épaules. Quoi que… Tu as raison, on va d’abord commencer par écouter mon apprentie… Puis ma conseillère ici même, mais c’est moi qui choisirai… »
« Lorie ! Rose venait d’apparaître sûrement en transplanant. Je peux te parler ? »
« Rose ! C’est-à-dire que je suis un peu occupée avec… »
« C’est important. »
« Qu’est-ce qui peut être plus important que de passer un bon moment avec mes amis et ma famille ? »
« Ton putain de Kidnaping ! »
Le visage de Lorie se ferma aussitôt qu’elle venait d’entendre le mot. Ses mains relâchèrent les épaules de Suzanne.
« Et qu’est-ce que tu veux savoir ? Hum ? Tu comptes faire quoi ? Partir à la chasse aux mages noirs ? C’est trop tard maintenant et si tu t’inquiètes, crois-moi qu’il n’y a pas la nécessité, c’est gentil, mais c’était il y a un an maintenant. J’ai baissé ma garde, ça n’arrivera plus et ce n’est pas un sujet dont j’ai envie de parler là devant tout le monde. Elina semblait inquiète, Rose encore plus. Lorie, elle, n’avait pas changé, elle était en contrôle et tellement sûre d’elle. Elle soupira en observant Elina. Ne t’inquiète pas petite sœur, si quelqu’un pose la baguette sur moi, les cinq gouverneurs débarquent dans la seconde, je reviendrai du Brésil en un seul morceau, je te le promets. Tu me fais confiance ? La petite Fleury agita la tête de haut en bas, Rose, elle, était plus sceptique et dans l’incompréhension la plus totale. Rose… Je sais ce que je fais, ce que je dois faire. Je sais qui va mourir et qui ne va pas mourir… Je ne fais pas partie de ceux à enterrer. »
Les larmes lui montant aux yeux, la blonde observa le paysage. En réalité, elle n’en savait rien. Peut-être qu’elle y resterait… Il faudrait une vision, mais pour avoir une vision, il fallait surtout un devin et a sa connaissance seul Nath l’était. Soit, elle ne comptait pas mourir de toute façon. Aliaume était censé mourir, quand ? Ou ? C’était la grande question et encore… Si Lorie avait mal interprété la prophétie alors il resterait en vie.
« Pardon… Sois prudente d’accord ? »
Et dans un clac, la grande blonde s’en alla. Lorie se mordit la lèvre et fixa au loin la fausse forêt. Il lui fallut quelques secondes pour sortir de ses réflexions pour finalement se tourner vers les invités.
« Vous gardez tout ce que vous avez entendu pour vous, vous n’en parlez à personne, vous ne posez aucune question, sauf à moi, compris ? »
La voix de Lorie n’était pas douce, elle était cinglante et assurée. Elle attendit que tout le monde acquiesce. Sauf Suzanne qui était déjà au courant de tout. Quand elle eut la certitude.
« Parfait… Roseanne ? Comment doit on punir les deux espions ? »
Sa voix était revenue à la normale, douce et mélodieuse et son visage était de nouveau décontracté, jovial et quelque peu frivole et espiègle. Elle s’était de nouveau rapprochée du groupe et s’était posée à côté de Suzanne, sur laquelle elle avait appuyé sa tête contre son épaule. Après le tour de Roseanne, viendrait le tour de Suzanne, Lorie s’attendait aux deux opposés.
Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
« Armelle… »
Marguerite avait enchaîné les verres et elle sentait beaucoup moins le poids de la discussion passée. A quel prix ? Celui de la sobriété probablement. Quoi qu’il en fût, elle écouta l’autre mère de famille lui parler de ces craintes, de ses doutes, de ce côté frustrant quant au manque de transparence de l’académie.
« Prie pour que ton fils ne participe pas à ce maudit tournoi, combien sont mort dedans ? FIOUUUH ! On les compte plus ! Ah ça au début j’étais fière, j’aimais dire que Lorie était ma fille ! Puis j’ai appris par les journaux que le champion de Durmstrang avait été blessé au bras lors de la première tâche. J’ai tout de suite pensé à ma fille, imaginé qu’elle aurais pu aussi être blessée, mourir… Quand elle est arrivée deuxième j’étais déçue pour elle, ça avait l’air de tellement compter… Mais j’ai pas su être là pour elle, j’ai jamais trop su… Enfin… Après j’étais contente qu’elle ne parte pas au Brésil et au final je suis contente qu’elle y soit… Mais cette forêt me fait plus peur qu’elle ne semble lui faire peur… Enfin je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout ça. »
Marguerite s’enfila un autre verre cul sec avant de le reposer de façon appuyée sur le bar en soufflant un « Aaaah. » Puis elle regarda le petit dernier des Daroux et la relation qu’elle jalousais un peu. Elle s’interdisait toutefois de la jalouser, c’était elle qui avait merdé avec François.
« Oh ! Oui Lorie joue très bien oui, de mémoire c’est sa tante qui lui a donné cette envie à Monaco. Quoi que je ne sais plus… ça ne m’étonne pas trop qu’elle l’a aidé Armelle, elle a toujours été comme ça. Je ne sais pas s’il peut s’inscrire pour tout te dire c’est Louise qui gère tout ça en temps normal, mais si tu as besoin Louise peut s’occuper de Robin… Je n’ai pas connu meilleure préceptrice ! »
Claire de son côté avait vu Rose transplanter avant même de réussir à l’en empêcher, mais elle l’avait vu revenir tout aussi vite. À en juger sa tête Lorie lui avait fermé une porte. Puis la mère de famille posa son regard sur les jumelles. Ariane, Eline et Ariane jouaient ensemble comme de vraies amies. Trois piles électriques ensemble il fallait guetter. Pensée était avec Teilo en train de jouer.
« Wouah, franchement j’en sais rien…Tu sais je suis nulle moi aussi » avait commenté Pensée en se grattant la tête. Claire fit alors un pas vers la table des petits et observa la position avec intérêt. Il était vrai que Robin semblait savoir jouer.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Un air amusé sur le visage, la jeune fille observa le frère et la sœur se chamaillait restant attentive aux explications de la rousse afin de ne pas trop être perdue. S'ils étaient comme cela tous les jours, l'ambiance à la maison ne devait pas être de tout repos, mais ce chaos avait un petit côté agréable. La jeune sorcière hocha docilement la tête aux différentes affirmations de Suzanne, elle préférait de loin se trouvait dans le camp de Lorie plutôt que dans celui des deux autres.
La jeune Dagda évita tout commentaire sur la tyrannie ou bien l'objectivité des juges bien qu'elle fut d'accord avec Fabrice. Elle comprit cependant bien vite où cela mené en voyant le regard des deux Daroux se poser sur elle. Oh oh. Elle aurait dû s'en douter, c'était évident qu'elle aller devoir prendre parti mais elle ne comptait pas prendre de décision loin de là. Heureusement pour elle, la rousse demanda à ce que ce soit, Lorie qui est le dernier mot et Fabrice accepta.
La voix de Lorie s'éleva derrière elle obligeant la jeune fille à tourner la tête. Sauver par la cousine ! Ou pas... Bon bah, elle allait vraiment devoir s'en mêler alors. Alors que la jeune fille allait protester cette décision prise sans lui demander son avis, un clac sonore retentit et Rose apparus au bord du bassin. Le regard allant d'une sœur à l'autre, Roseanne se demandait à quoi était dû cette nouvelle interruption.
Un kidnapping ? Interdite, le visage de la jeune fille n'exprimait aucunes émotions, c'était quoi cette histoire encore ? Des mages noirs ? Les cinq gouverneurs ? Des morts ? Voilà qui faisait beaucoup trop d'informations d'un coup pour la première année qui ne comprenait absolument rien de la situation. À part, peut-être que Lorie semblait être la seule personne sereine à propos de tout cela. Un nouveau clac se fit entendre et Rose disparue de la pièce, sortant la jeune Dagda de ses pensées.
La jeune fille acquiesça à la demande de Lorie ne sachant pas vraiment quoi pensée de tout cela. Elle savait que ce tournoi était dangereux, mais elle ne s'était pas rendu compte que cela était si dangereux. Malheureusement, elle ne pouvait absolument rien faire à part avoir une totale confiance en Lorie et en ses capacités. Elle n'était pas là-bas par hasard, il fallait lui faire confiance pour s'en sortir.
Comme s'il ne s'était rien passer, Lorie ramena la conversation sur les deux espions et Roseanne se retrouva au milieu de l'attention. Bon, maintenant, il fallait trouver une idée. "Hum, en voilà une bonne question." commença la jeune fille en regardant tour à tour Elina et Fabrice. Quelle punition pourrait coller à l'autre crime ? Essayant de chasser toutes les pensées qui peuplaient son cerveau après l'intervention de Rose, la jeune fille essayer de trouver la meilleure punition possible.
La première année observa les alentours en quête d'inspiration, son regard se fixa sur la cascade au moment où une idée lui vient. "Puisqu'ils nous ont espionnés en quête, j'imagine, d'informations, il serait logique qu'ils nous communiquent à leurs tours des informations." commença la jeune fille avec un sourire espiègle. "Un secret qu'ils n'ont jamais partagé avec personnes par exemple." termina la jeune fille d'une voix de plus en plus faible alors que son regard semblait devenir vague.
Une sorte de brume envahit son champ de vision alors que le monde autour d'elle s'évanouit. Ses oreilles se bouchèrent comme si elle était passée au travers de la cascade pour se retrouver quelques secondes plus tard dans une pièce étrange remplie de brume. Lorie se tenait au centre de la pièce semblant parfaitement à l'aise, une sorte d'hermine était sur son épaule et elle tenait sa baguette à la main. Sa cousine semblait observer la brume et en y regardant d'un peu plus près, Roseanne distingua trois silhouettes différentes.
D'un coup de baguette, Lorie fit disparaître la brume et la première année découvrit une pièce étrange remplie de végétation. Le toit, probablement ensorcelé, laisser passer les rayons du soleil. Une porte penchée encastrée dans un arbre était placée dans un des coins. Pour le reste de la pièce, la jeune sorcière ne saurait la décrire précisément, c'était un mélange de pierre et de végétation qui rendait le tout vraiment incroyable.
Des paroles prononçaient dans une langue étrangère attirèrent l'attention de la jeune Dagda. Un garçon accompagné d'un petit singe doré parler avec enthousiasme à Lorie. Si elle ne comprenait pas cette langue, qu'elle devinait être de l'espagnol ou peut-être du portugais, il lui semblait que le garçon était en train de féliciter sa cousine. La première année vit l'hermine descendre de l'épaule de sa cousine pour retrouver le singe doré avec qui elle commença à s'amuser. Roseanne remarqua également qu'une jeune fille aux cheveux bruns et qu'une femme aux cheveux rose étaient présente. La fille aux cheveux bruns semblait un peu perdue et déstabilisait, peut-être un effet du sortilège lancer par Lorie.
La femme aux cheveux rose s'approcha de Lorie, mais avant qu'elle n'est pu entendre ce qu'elle allait lui dire, la pièce disparue et Roseanne se retrouva à nouveau près du bassin. Regardant autour d'elle, la jeune fille découvrit qu'elle n'avait pas bougé d'un pouce, elle était restée exactement au même endroit. Elle était pourtant persuadée de se trouver ailleurs une seconde auparavant. "Qu'est-ce qui vient de se passer ?" demanda la jeune fille d'une voix tremblante. "C'était quoi cette brume étrange ?" demanda-t-elle à Lorie en plongeant son regard dans celui de sa cousine.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Tout à fait consciente qu'il valait mieux ne pas s'en mêler, la rousse se tint coîte et attendit que la petite sœur ne rembarre la grande bien comme il faut, ce qui ne manqua pas d'arriver. Bon, Lorie était bien trop mesurée dans ses propos, bien trop gentille, comme d'hab. A moins que le souvenir de ce sordide jour ne soit en train de l'affecter plus que de raison. Elle n'avait pas l'air bien là, et reparlait de gens qui allaient mourir...
Doucement, Suzanne soupira. Dommage, ils s'étaient bien amusés jusque là. Maintenant, même si Rose était partie et que Lorie faisait comme si rien ne s'était passé, l'air troublé de sa petite amie allait rester imprimé dans un coin de sa tête.
"Bien sûr qu'on dira rien", confirma-t-elle avec un inhabituel sérieux, et un souffle d'une rare douceur. Immédiatement, son regard plongea dans celui de son petit frère qui barbotait encore au bord du bassin. "Euh... oui", confirma aussitôt un Fabrice au visage décontenancé. Ca devait pas mal turbiner dans sa tête d'intello. "Motus et bouche cousue." Suzanne hocha la tête. Parfait, il tiendrait parole. Elle avait une liste longue comme le bras de trucs à reprocher à Fabrice, mais il savait être sérieux quand il le fallait et garder les secrets qui méritaient de l'être.
Son inquiétude se reporta alors sur Elina et Roseanne, les plus jeunes, mais elles ne semblaient pas prendre la nouvelle aussi mal qu'elle l'aurait crû. Lorie avait dû trouver les bons mots pour les rassurer. La couz semblait même prête à reprendre leur petit jeu... et la sentence qu'elle imaginait pour les espions était pas si mal mais trop vague, trop clémente. Rien n'allait empêcher Fabrice de sortir un secret tout bidon et déclarer aussitôt qu'il avait purgé sa peine avec un de ses sourires narquois qui donnaient envie de le frapper.
Suzanne s'apprêtait à renchérir avec sa propre proposition mais elle se retint de le faire. Roseanne était en train de bugger, là, non ? Qu'est-ce qu'il y avait de si captivant du côté de la cascade ? Elle avait beau regarder, c'était juste de l'eau qui coulait. "Euh... la couz ? Ouh-ouh". Elle avait beau l'interpeller, rien n'y faisait. Sourcils froncés, elle allait interroger Lorie du regard quand la petite s'anima de nouveau. C'était rassurant. Pas comme les propos qu'elle leur adressa juste après.
"Il s'est rien passé du tout. Où c'est que t'as vu de la brume ?" Roseanne venait-elle d'halluciner en direct live ? "Euh, t'es sûre que t'as mis assez de crème ?" Il fallait bien une explication à peu près rationnelle. D'un mouvement souple, elle se pencha pour murmurer à l'oreille de Lorie : "J'en connais une qu'à du abuser du comptoir pendant que les grands regardaient pas. TOI, reste là, on en a pas fini avec toi !" Fabrice avait tenté de se hisser hors du bassin, mais du plat du pied, Suze appuya sur le haut de son crâne pour qu'il y retourne et boive un peu la tasse au passage.
Le discours de Marguerite n'était pas de nature à rassurer Armelle mais ce n'était pas vraiment le but. Une seule chose la rassurait, c'était d'entendre Madame de la Marche parler comme une mère, faillible certes, imparfaite et paradoxale sans doute, mais comme toutes les mamans. La mère Daroux en vint presque à remercier silencieusement l'existence des breuvages alcooliques qui, malgré tout ce qu'ils avaient d'extrêmement nocif, possédaient cette faculté de faire baisser les barrières qu'on érigeait souvent sans trop de raison.
Personne n'est parfait, se dit-elle en pensant tant à Marguerite qu'à elle-même. Ses enfants lui rappelaient assez souvent les écueils qu'elle aurait pu si facilement éviter. Ca ne l'empêchait pas d'y retomber encore et encore. C'était plus fort qu'elle, instinctif. Elle devait les protéger du monde extérieur comme d'eux-mêmes. Voilà qu'elle recommençait à cet instant avec Robin en prétextant une excuse bancale pour éviter qu'il ne s'éloigne trop du cocon familial - d'elle. Elle l'avait encore pour un an et demi, suite à quoi, elle ne le verrait quasiment plus, comme Teilo.
C'était tout à fait égoïste, elle le savait. Robin allait adorer aller à ce tournoi, il devait sûrement s'imaginer affronter officiellement Lorie. Elle avait vraiment espéré que, par solidarité maternelle, Marguerite ne saute pas sur l'occasion pour proposer une solution. Raté.
Le pire, c'était que la solution était bonne. De ce qu'elle savait de Louise, de ce que les filles Fleury et Suzanne lui avaient raconté, du peu qu'elle l'avait côtoyée, c'était une dame de confiance, solide, expérimentée, capable de supporter le tempérament tempétueux d'un garçon de dix ans.
"Bien, nous demanderons à Louise" concéda Armelle à son fils, et si son cœur se serra à l'idée, il fut bien vite réconforté par le sourire que Robin lui envoya en retour. "SI c'est encore possible de t'inscrire." "D'accord." "Et SI tu me promets de faire le tri dans le cabinet des merveilles pendant les vacances !" "Ouidaccordmamanjetaime."
C'était dit si rapidement, mais c'était si rare de sa part. Armelle passa une main caressante dans les cheveux de son petit dernier en se retournant vers la mère de Lorie. "Merci, Marguerite. Et tu sais... si je peux me permettre... on a parfois l'impression que d'autres s'en sortent mieux que nous. En vérité, nous naviguons tous à vue."
Inconscient de ce qui se déroulait dans son dos, Teilo regardait plutôt Pensée se gratter la tête. Qu'elle soit nulle aux échecs elle aussi ne le dérangeait pas du tout. Il s'attarda sur la main de la blonde jusqu'à ce qu'il ne voit s'approcher d'eux sa professeur de métamorphose. "Psst... Madame Rosecieux..." souffla-t-il alors à son intention avec un sourire qu'il souhaitait désarmant. "Un petit conseil pour votre élève préféré ? S'il vous plaît ?"
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Silencieuse Lorie réfléchissait à la punition de Roro, pour sûr que Suzanne ne trouverait pas cela suffisant. Mais n’était-ce pas son rôle de tempérer ? Trouver le juste milieu afin de remettre la balance à l’équilibre ? Les idées de sa cousine étaient bonnes, peut-être pas assez affirmées, mais bonnes. Malheureusement, la blonde n’eut pas la possibilité d’avoir la proposition de sa petite amie et pour cause ? Elle avait vu tout comme Lorie, sa cousine partir dans un endroit qui leur était inconnu. Lorie avait déjà vu une fois cette chose se produire. La brume ? Songea Lorie qui remettait les pièces du puzzle en place. Est-ce que sa cousine faisait partie de ceux qui avaient des visions ? Est-ce qu’elle appartenait malgré elle à l’ordre des devins ou quelque chose du genre ?
« Suze… »
La blonde se leva, sa main glissa le long du dos de la rousse, puis la mage blanc vint s’asseoir à côté de sa cousine. Elle avait gardé le contact visuel de bout en bout. La brume… Est-ce qu’elle avait eu une vision sur elle ? Sur ce sort ?
« Qu’est-ce que tu as vu à part cette brume ? Prends le temps, souviens-toi de chaque détail… »
Sa voix mélodieuse était rassurante, comme si tout était normal, comme si ce petit passage n’avait rien de particulier ou d’anormal. Lorie connaissait peu les devins, à vrai dire elle avait seulement vu Nath une fois avoir une vision. Le meilleur moyen de savoir si Roseanne en avait réellement eu une ou si elle avait trop forcé sur le bar, c’était d’en savoir plus sur cette brume et tout ce qui pourrait l’accompagner. Avait-elle eu une vision du tournoi ? Le cœur de Lorie se serra un instant… Putain, c’était trop con de ne pas pouvoir utiliser la magie dans ce maudit château, elle aurait juste eu à lancer le sort pour savoir si c’était de cette fameuse brume qu’elle parlait.
Elina fixait elle aussi Roseanne, mais elle semblait en savoir moins que Lorie. Enfin, c’est ce que son regard disait.
Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
Marguerite s’enfila un autre verre d’alcool, si bien que lorsqu’elle recommanda au bar de lui en servir, celui-ci remplaça la demande par du jus de raisin.
« Ce maudit bar… » Avait-elle sifflé entre ses dents serrées.
Puis elle entendit les remerciements d’Armelle et fit un petit signe de main comme si ce n’était pas suffisamment important au point d’être remercié.
« Armelle, ce n’est pas très compliqué de s’en sortir mieux que moi… Même ma fille semble savoir mieux que moi comment être une mère. Enfin, je suppose qu’on a tous nos démons. Parfois, je me dis que ça serait plus facile d’être une non-magique puis je me rappelle que ça serait pareil, mais sans les côtés pratiques… Voyage affreusement long… Uhm… Tu as saisi l’idée. Le monde tourne et continuera de tourner sans nous. »
Faute d’avoir mieux dans son verre, la mère de famille avala le jus de raisin. Avant que son envie d’aller aux toilettes ne lui dicte sa prochaine destination.
« Oh, je crois que j’y suis allé un peu fort, si tu veux bien m’excuser un petit instant… »
Sans vraiment demander son reste Marguerite quitta le salon, et fonça jusqu’aux toilettes. Sa démarche était quelque peu similaire à celle d’un matelot qui progressait sur le pont de son navire en pleine tempête, mais elle arriverait à destination sans soucis.
De son côté, Claire afficha un petit sourire amusé. La position n’était pas en sa faveur, mais il pouvait au moins maintenir la tension entre les fous, peut-être qu’il pourrait renforcer la défense entre ses pièces. Non, Claire ne voyait pas de sacrifice lumineux capable de changer le cours des choses.
« Garde la tension entre les pièces, il ne peut pas échanger ça lui ferait perdre une tour et sa dame. Mais, fait en sorte que tes autres pièces se protègent entre elles. »
Claire lui fit un petit clin d’œil, le garçon n’avait plus qu’à réfléchir sur comment faire tout ça. Cela devrait à minima, forcer Robin à sortir de sa zone de confort. Donc l’embêter et cela permettrait de fermer un peu plus la position pour aller doucement vers une nulle. C’était probablement ce qu’il y avait de mieux… La partie nulle.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Heureusement, Lorie semblait garder son calme. Est-ce qu'elle avait une explication sur ce qui venait de se passer ? Après tout, c'était elle qu'elle venait de voir. Gardant le contact visuel avec sa cousine, la jeune Dagda resta silencieuse jusqu'à ce que Lorie ne vienne s'asseoir à côté d'elle. La voix rassurante de sa cousine calma légèrement la jeune fille qui était vraiment à deux doigts de la crise de panique.
Elle avait beau être né dans une famille de sorcier et côtoyer la magie depuis son plus jeune âge, c'était de loin l'expérience la plus perturbante qu'elle avait pu vivre. Bon, l'épisode de la salle à Double-Tour n'était pas très loin derrière, mais quand même, c'était tout autre choses. Au moins, là-bas, elle savait à peu près ce qui se passait alors que là, ce n'était pas du tout logique. Est-ce qu'elle devenait folle ?
Essayant de se concentrer sur Lorie et sur ce qu'elle lui demandait, Roseanne prit plusieurs grandes inspirations pour essayer de rassembler ses esprits. Quand sa respiration vue à peu près revenue à la normale, la jeune fille essaya de décrire ce qu'elle avait vu. "Tu étais là..." commença-t-elle d'une petite voix mal assuré qui ne lui ressemblait pas du tout.
Fermant les yeux, la première année se racla un peu la gorge avant de continuer d'une voix une peu plus stable et assurée. "Tu étais au milieu d'une sorte de brume. Il y avait un petit animal sur ton épaule, une hermine, je crois. C'était comme si tu contrôler la brume, tu as fait un mouvement avec ta baguette et la brume à disparu révélant trois personnes." raconta la jeune fille qui fit une petite pause avant de continuer.
"Il y avait un garçon avec une sorte de petit singe au pelage doré, il avait l'air de te féliciter, mais comme il parlait une autre langue, je n'en suis pas sûr. Il y avait aussi une fille aux cheveux bruns qui n'avait pas l'air très bien et une femme aux cheveux rose. Vous étiez dans une pièce bizarre, il y avait plein de végétation et une porte encastrée dans un arbre. Je crois que la porte était penchée." termina la jeune fille en ouvrant de nouveau les yeux.
La première année regarda tour à tour Suzanne, Fabrice et Elina essayant de jauger leurs réactions. "Personne n'a rien vu ?" leur demanda-t-elle. Elle était vraiment la seule à avoir vu tout ça ? Est-ce qu'elle avait attrapé une nouvelle maladie magique ? Fallait-il prévenir un adulte ? Sa tante peut-être ? Plongeant une nouvelle fois son regard dans celui de sa cousine, Roseanne rajouta d'une voix qui se voulait calme, mais qui laissait transparaître sa panique. "Lorie, qu'est-ce qui se passe ?"
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Dégoulinant d'eau, il écoutait aussi et hochait doucement la tête en emmagasinant, comme à son habitude, toutes les infos qu'il pouvait glaner pour en tirer des conclusions logiques. "On dirait de la chronomancie", souffla-t-il épaté à Suzanne qui lui lança un rapide regard blasé. Il avait sûrement tiré ce terme d'un de ses jdr. Elle se retourna bien vite vers les sorcières. Ce que décrivait Roseanne l'intéressait beaucoup plus et elle ne savait pas trop quoi en penser. "Ce qu'elle décrit, c'est un truc qui t'es arrivé ?" glissa-t-elle à sa petite amie.
Fabrice, lui, avait un petit sourire pour Roseanne. "Non, on a rien vu. Mais on te croit." La pauvre respirait fort, elle était à deux doigts de paniquer. Il avait bien envie de lui dire des mots rassurants, le genre un peu plan-plan mais qu'il avait déjà expérimenté avec grand succès sur Teilo et Ariane. Pourtant, il se retenait. Lorie serait sûrement bien plus efficace que lui.
Armelle regardait Marguerite s'éloigner en louvoyant. Elle se pinçait les lèvres pour ne pas trop montrer qu'elle souriait. La démarche de la sorcière la rendait plus humaine que jamais à ses yeux. Les propos qu'elle venait de tenir aussi.
"Le monde n'a besoin de personne pour tourner", reformula-t-elle en cherchant dans sa mémoire une pièce de théâtre avec une citation similaire. "Maman, t'as des démons, toi ?" l'interrompit Robin qui était toujours collé à elle. La question de son plus jeune la prit au dépourvu, si bien qu'elle ne put s'empêcher de s'esclaffer et d'ébouriffer sa tignasse brune. "A ton avis ? Tu sais ce qui se passe quand tu oublies de te laver les dents..."
Robin répondit par une moue pas convaincue, à peu près certain que sa mère venait d'esquiver sa question. "Retourne jouer, ton frère t'attend." "Hm. Ok."
Teilo avait écouté avec attention et grand sérieux les conseils stratégiques de son professeur de métamorphose avant de lui rétorquer "D'accord" dans un grand sourire optimiste. Il n'était vraiment pas certain de ce que 'garder la tension entre les pièces' voulait dire, ni de comment il devait s'y prendre pour mieux protéger ses pièces entre elles mais Robin revenait, il n'avait pas le temps de demander des précisions. Tant pis, il allait falloir y aller à l'instinct et au talent.
Une minute plus tard, il avait perdu sa reine et une tour. Son roi était isolé des autres pièces, encerclé par les forces ennemies. Les bras ballants, Teilo contemplait le désastre qu'il avait lui-même causé avec des yeux ronds. Il soupira longuement, chercha Pensée du regard comme si elle pouvait y faire quelque-chose, puis fit chuter son roi avec son index en précisant mollement : "J'abandonne. T'as gagné." Robin haussa les épaules et se contenta d'un sourire en ramassant avec précaution les belles pièces. Il n'avait jamais joué sur un aussi joli échiquier de toute sa petite vie, et ça donnait encore plus de cachet à ses victoires.
"Encore une ?" "Hmmmouof." Teilo n'était clairement pas emballé et il le faisait savoir. Le visage grimaçant, il cherchait à croiser le regard de Maman, de Tatie Rose, de Pensée. Il espérait vraiment que quelqu'un allait se sacrifier et prendre le relais, il avait assez fait plaisir à Robin comme ça.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Lorie était attentive à chaque détail et faisait attention à ne pas couper Roseanne. Quand celle-ci eut fini de dérouler tout le son, récit, la sorcière blonde se pinça la lèvre, signe d’une grande réflexion. Suze lui avait posé une question dans un murmure, Roseanne, elle semblait compter sur elle pour démêler toute cette histoire. Une chose était certaine, Roseanne n’aurait pas pu décrire cette scène avec seulement les informations qu’elle avait lors d’échange de lettres. Ainsi, Lorie fit non de la tête quand Suzanne lui posa la question.
« Ce que tu as vu, c’est l’antichambre des dryades… C’est là où je m’entraîne avec Amy au Brésil… Bruma Deaurare… C’est la brume… Le garçon que tu as vu s’appelle Nahele, la fille doit être Liliana… C’est ma guide à Castelobruxo… »
La petite hermine échangea un regard avec Lorie qui lui fit un petit mouvement de tête. Celle-ci s’approcha lentement et vint renifler la main de Roseanne. Puis, elle s’empressa de monter sur l’épaule de Lorie.
« Lys… Ne parle a personne de son existence s’il te plait. Lorie se leva et mit une main sur l’épaule de sa cousine, une main qui se voulait rassurante. Je pense que tu as eu une vision du futur, mon futur pour être exacte… Je ne sais pas comment ce don fonctionne, je sais juste que tu n’es pas la seule à l’avoir à Beauxbâtons… Pour le peu que je ne me fourvoie pas en te racontant n’importe quoi. Je n’ai pas encore fait d’entraînement sur ce sort quand Nahele était présent. Lorie soupira. Je ne vais mentir, je n’ai aucune idée de comment ça se déclenche, ni aucune idée de quand, ni aucune idée de la précision des visions et de la capacité à influer sur ce futur… Vraisemblablement, tu as un don, et pas un don de voyance de pacotille... Tu peux te détendre il n’y a rien de grave, je suppose que ça doit se maîtriser avec le temps. »
La mage blanc fit un sourire à tous ceux qui étaient présents, avant de s'asseoir derrière Suzanne. Jambe tendue, elle l'enlaça au niveau de la taille tout en posant sa tête sur son épaule. Avant de lui susurrer qu'elle n'avait pas entendu ce que sa conseillère préconisait pour les espions.
Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
Claire observait la partie qui suivit son déroulement logique. Finalement le plus petit sorcier avait pris une nouvelle fois l’ascendant sur le plus grand sorcier. Celui-ci n’avait vraisemblablement pas tout compris aux explications de la professeure… Faisait-il pareil en cours ? Une question a creusé.
Quoi qu’il en fût l’adulte observa son élève s’échapper de l’échiquier. Il avait bien regardé aux alentours et finalement Claire prit sa place. Tout en délicatesse la professeure vint s’asseoir sur la chaise qui trônait face à l’échiquier.
« C’est un plaisir de jouer avec toi Robin. » comment a-t-elle alors qu’elle répétait les pièces dans leur position initial.
Un peu plus loin dans la pièce, les jumelles s’étaient dressées comme des antilopes qui par le silence avait compris la menace. Elle avait bien dit à Ariane Daroux que son frère allait se faire éclater, mais elles se désintéressèrent très vite pour se re-concentrer sur le jeu avec leur nouvelle amie.
Claire ouvrit avec une agressivité remarquable, lançant plusieurs pièges qu’il fallait a minima connaître pour éviter de tomber dedans. Évidemment Lorie les avait tous esquivé et lui avait même rapidement mise une épine dans le pied. Mais est-ce que Robin serait aussi précis qu’elle ? L’adulte n’en avait aucune idée, mais elle avait l’habitude de jouer. Ses déplacements étaient précis et terrible agressif, bien plus que Lorie. Par moment, elle faisait un retour au calme pour retravailler la position mais enchaînait tout de suite avec des coups cinglants.
« Cela fait combien de temps que tu joue ? » questionna Claire qui réfléchissait à son prochain coup. Les doigts au dessus de la tour, elle hésité à envoyer un coup terrible. Elle n’avait pas la capacité de calcul de Lorie, et l’adulte peinait à voir si son idée était brillante, si elle marchait à long terme ou si elle avait raté un contre possible. Finalement, elle envoya le coup de tour.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
La première année avait besoin de fait, de logique et de sens, mais là, rien de tout cela ne semblait avoir le moindre sens à son grand regret. Heureusement, ce fut le moment que Lorie choisit pour reprendre la parole. Le Brésil ? Alors comme ça, c'était un vrai lieu et des vrais personnes que Lorie connaissait ? Mais comment avait-elle pu voir tout ça sans jamais y être allé ni même l'avoir vu de photo ?
Suivant le regard de sa cousine, la jeune Dagda remarqua une petite hermine, semblable à celle qu'elle avait vu quelques minutes plus tôt, s'avancer près de sa main. Évitant tout mouvement qui pourrait effrayer l'animal, la jeune fille se contenta de l'observer avec un petit sourire. "Coucou toi." murmura-t-elle. Lorsqu'elle monta sur l'épaule de Lorie, Roseanne n'u plus aucun doute, c'était bien la petite hermine qu'elle avait vu et elle se nommait donc Lys. "Je garderai ça pour moi." promis immédiatement la jeune sorcière.
La jeune fille suivit des yeux les mouvements de sa cousine, attendant impatiemment une explication à ce qui était en train de se passer. Cependant, lorsque Lorie reprit la parole, ce n'était pas vraiment l'explication à laquelle la première année s'attendait. Une vision du futur ? Elle venait de voir le futur de sa cousine ? Et pourquoi cela lui disait quelque chose ?
Elle avait probablement dû lire quelque chose sur le sujet dans un livre, mais lequel ? Un don ? Pas la seule à l'avoir ? Mais oui ! Voilà qui lui revenait, les devins ! Ces personnes qui pouvaient avoir des visions du futur de façon totalement aléatoire, mais pouvait-elle vraiment faire partie de ces personnes ? Pourquoi elle et pourquoi maintenant ?
Apparemment, sa cousine n'en savait pas énormément sur le sujet, il allait falloir qu'elle en découvre plus par elle-même. Le maîtriser avec le temps ? Voilà qui pourrait être pratique parce que bon si cela lui arrivait en plein milieu d'une situation de danger, comme l'autre fois avec les garçons qui avait voulu s'en prendre à Dorianne, elle était très mal.
La jeune Dagda repassée chacune des paroles de Lorie dans sa tête essayant de récupérer le plus d'information possible. Il fallait absolument qu'elle retrouve le titre de ce livre pour pouvoir l'étudier en détail. Est-ce qu'il était à l'Académie ou alors dans sa chambre ? Hum, elle devrait vérifier dès qu'elle rentrerait chez elle.
Le cerveau marchant à mille à l'heure, la jeune fille mis un moment à remarquer que Lorie avait rejoins Suzanne. C'est vrai qu'elles étaient en train de discuter de la punition d'Elina et Fabrice avant tout ça. Les explications de sa cousine avaient calmé la première année dont les mains avaient arrêté de trembler, et même si une partie de son esprit était toujours à la recherche du titre de ce livre, une partie de son attention se tourna vers la rousse. Elle était curieuse de découvrir son avis sur la punition à donner aux deux espions.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Il fallait l'arrêter maintenant sinon ça allait devenir barbant. De toute manière, les bras de Lorie étaient autour de sa taille, la tête de Lorie sur son épaule, alors comprendre l'étymologie d'un mot venait de basculer dangereusement bas dans la liste de ses priorités. Tout comme les visions d'un futur hypothétique auquel elle n'était pas tout à fait sûre de croire parce que si c'était vrai, alors personne n'avait de libre-arbitre. La seule chose qui la turlupinait vraiment, c'était le flegme avec lequel les deux sorcières venaient d'évacuer le sujet.
Elles étaient sérieuses ? Roseanne venait de se découvrir un super-pouvoir magique qui pouvait la mettre en transe sans prévenir et... elles passaient déjà à autre chose ? Son incrédulité certaine se dissipa toutefois quand elle se rappela, une nouvelle fois, la différence entre leurs deux mondes. Ses non-mags de camarades de lycée pouvaient faire un drame d'un ongle incarné. Lorie et Roseanne relativisaient un événement qui pouvait complètement changer la vie de la plus petite.
Elle avait envie d'intervenir mais elle savait que ce serait futile. Lorie lui avait dit plus d'une fois de ne pas s'inquiéter, qu'elle savait ce qu'elle faisait et jusqu'à maintenant, Lorie ne s'était pas trompée. Suze prit donc une lente inspiration et reporta son attention sur son petit frère, mais les idées géniales de punition ne venaient pas. Aussi prit-elle ce qui lui venait comme ça. "Il va chanter nos louanges à toutes les trois..." "Je sais pas chanter mais-" "En sautant à cloche pied sur le bord de la piscine." "Ouf, ça c'est dur mais..." "... et en grec."
Fabrice observa sa sœur, le regard un peu vide. "Hm... Sinon Lorie." Ses yeux bifurquèrent vers ceux, pas loin, de la Reine. "Je propose le chemin de la sagesse, la troisième voie, celle du pardon. Oui, vous épier n'était pas correct mais... nous implorons ta clémence ! Elina et moi-même n'avions pas de mauvaises intentions, comment le pourrions-nous ? Nous sommes de votre famille ! Et en tant que petite sœur et petit frère... ça nous fait vraiment chaud au cœur d'apprendre que vous vous entendez trèèèès bien !'
Suzanne soupira en voyant son frère faire de gros yeux et un petit sourire. "Ouais, non. Au bûcher."
"Un plaisir partagé, Professeur Rosecieux", clama Robin en se forçant à sourire. Mieux valait être poli et bien élevé, comme on lui avait appris, parce que la dame en face de lui était sans doute les yeux de Maman à Beauxbâtons. Elle devait sûrement lui rapporter régulièrement tout ce que faisait Teilo mais son grand frère, qui n'était vraiment pas très futé, ne semblait pas avoir capté. Tant pis pour lui.
Il plaça les pièces de son côté de l'échiquier en observant les mouvements de poignet assurés de sa nouvelle adversaire. Ok, elle avait l'habitude. "Je joue depuis..." Il laissa traîner sa phrase en faisant semblant de réfléchir. En fait, il se demandait s'il devait mentir ou pas. Mais comme il n'était pas sûr de l'avantage que ça lui donnerait - et comme Maman le regardait avec de drôles de yeux - il enchaîna par "... deux-trois ans déjà."
La partie commença sur les chapeaux de roue. Très vite, Robin comprit que ça n'allait pas être aussi facile qu'avec Teilo. Madame Rosecieux attaquait fort, très fort, alors qu'il avait commencé plus mollement que d'habitude pour se donner le temps de jauger son style de jeu. Franchement, il n'aurait pas dû. D'habitude, c'était lui qui se montrait agressif. Là, les rôles étaient inversés et ça ne lui plaisait pas du tout.
Il se pencha sur l'échiquier, et ce n'était pas pour étudier l'esthétisme des pièces. D'accord. Il fallait absolument bloquer cette tour et attaquer lui aussi pour empêcher son adversaire de garder la main et contrôler la partie. Chose que le petit Daroux s'empressa de faire en se mordant les lèvres.
Teilo regardait ça avec un intérêt relatif, en se demandant si Sun Tzu avait été un bon joueur d'échecs. Les échecs existaient-ils de son temps, d'ailleurs ? Mais très vite, il cessa de se questionner. On lui empoignait le bras. C'était Ariane qui lui faisait un grand sourire, à lui et à Pensée, le genre trop mignon qui venait avec une demande bien impossible à refuser. "Dites, vous voulez pas venir jouer avec nous ?" Le Lug chercha aussitôt la Lug du regard et haussa des sourcils interrogateurs. Pourquoi pas, ça pouvait être amusant... si Pensée était d'accord.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Accrochée à Suzanne comme un petit koala, Lorie réentendais les paroles de sa cousine. Aucun mensonge n’avait été détecté, mais elle était forcée de constater que le secret commençait à avoir un peu trop de gardien. Elle fit un petit soupir qui vint effleurer le cou de sa petite amie, elle écoutait en même temps la punition qu’elle était en train de dicter à son frère. Celle-ci était terriblement dure, quelque peu humiliante, un peu trop. Son regard se détourna vers celui qui essaya de se défendre. Le visage dépourvu d’expression, elle l’écoutait s’enfoncer. Quand il eut fini, elle se contenta de rester silencieuse et fit un petit bisou dans le cou de sa dulcinée qui renchérissait.
« Je change de camp… »
La voix d’Elina avait retenti dans le silence pesant imposé par Lorie. La blonde eut de grande difficulté à cacher un sourire au coin de ses commissures. Elle prit cependant une grande inspiration. Une inspiration qui lui permit de humer son premier parfum. Celui à l’odeur de rose puissante et subtile remplis d’insolence. Celui-ci avait résisté à son plongeon pour son plus grand plaisir.
« La proposition de ta sœur est trop humiliante, celle de Roseanne trop gentille… Lorie marqua un silence alors que Lys venait de sauter sur la tête de Suzanne pour s’y rouler. Alors voilà ce qu’on va faire Fabrice, tu vas donner un joker à ta sœur, si elle reste raisonnable sur sa la demande liée a son Joker, elle en gagnera un autre venant de moi… Le reste ça me regarde plus. Lorie fit un petit bisou sur la joue de Suze et se leva pour étirer son corps. Oh ! Et tu vas aider ma sœur dans ses expériences parce que la dernière n’était pas très prometteuse si j’en crois les rapports… »
Lorie fit un petit clin d’œil à Roseanne et posa son regard sur Lys qui était couchée à l’envers sur la tête de Suzanne. Elle trahissait une certaine agitation venant de Lorie elle-même… Un soupir plus tard la blonde observa la petite assemblée.
« Est-ce que vous voulez faire un truc particulier ? Cassez les voitures de mon père, rester à la piscine ou encore simplement rejoindre les autres ? Il faut aussi que je trouve un moyen d'embobiner les parents de Roseanne si elle veut rester plus longtemps... »
« Mère a transformé le garage en « Karting » père les a récupérés, c’est celui qui s’en occupait qui a vendu ta dernière… Expérience de destruction au canon… »
Lorie fronça les sourcils, elle connaissait le mot mais elle ne se souvenait plus de ce qu’il était censé décrire. Le regard dans le flou, elle regardait Suze avec une expression complètement perdue.
« Karting ? »
Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
Claire continuer de dérouler son jeu comme si de rien était, elle avait bien relevé les yeux pour observer le garçon en face d’elle. Surtout quand celui-ci venait mettre les formes pour s’attirer ses bonnes grâces. Soit, ce n’était pas la première fois qu’elle était spectatrice d’un comportement comme celui-ci, il n’y avait rien de nouveau, ni de différent de ce qu’elle avait pu voir pendant les dizaines d’années ou elle avait pu exercer dans les salles d’audiences. Si, le garçon avait failli mentir, vite rattraper par quelque chose de plus correcte. Probablement le regard qu’il avait fait à la personne à côté.
Claire vint s’adosser dans sa chaise et croisa les bras, elle en profita pour offrir un sourire complice à Armelle qui observait la partie qui se déroulait devant elle. Claire faisait jeu égale, ou presque avec Claire… Entre Lorie qui la dépassait de loin et maintenant ce très jeune joueur qui ne jouait que depuis deux-trois ans, son ego fut presque frappé lourdement. Presque, les échecs n’étaient un plaisir. Depuis combien de temps jouait-elle ? Des dizaines d’années. Elle n’avait pas eu cette volonté qu’avait eu Lorie pour continuer de progresser et depuis qu’elle avait mis un doigt sur la version sorcière de ce jeu, elle préférait de loin l’adaptabilité que ça demandait. Elle pouvait battre Lorie à la version sorcière, elle l’avait déjà fait une fois. Il fallait dire que sa nièce n’avait pas montré un grand intérêt pour lutter contre les pièces parfois capricieuses.
Les yeux rivés sur le plateau elle attendait que Robin joue, sans se soucier des autres petits spectateurs autours.
Pensée avait croisé le regard de Teitei et avait hausser les épaules avec une grimace. Une façon complice de dire que ça lui était égale. Finalement, elle croisa le regard de la petite Ariane et après un léger rougissement elle accepta.
« Bien… Bien sûr… Vous jouez à quoi ? »
La benjamine des Fleury avait suivi la plus petite fille des Daroux pour rejoindre ses deux cousines qui faisait les quatre-cents coups.
« LES FILLES ! » Avait lancé Claire comme invective.
Ariane fit une petite grimace et reposa le verre qu’elle venait de mettre sur sa tête et qui avait visiblement était pensé pour être une cible pour Eline. La seconde jumelle avait caché le ballon derrière elle en faisant un grand sourire coupable à sa mère.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
La jeune Dagda observa avec intérêt le garçon essayé de résonner Lorie, ces arguments n'étaient pas très réfléchis mais il faisait de son mieux pour s'en sortir et point positif, il n'oubliait pas Elina. Malheureusement pour lui, sa cousine le laissait s'enfoncer de plus en plus sans daigner exprimer la moindre expression. Finalement, ce fut Suzanne qui renchérit et brisa le peu de contrôle de la première année qui explosa de rire face à sa remarque et à celle d'Elina qui suivit juste derrière.
"Et bien, en voilà une proposition intéressante." commenta la jeune fille entre deux éclats de rire. Son regard se tourna vers Lorie, qui comme convenu, allait avoir le dernier mot sur la question. La jeune sorcière écouta attentivement sa cousine tout en se calmant et reprenant sa respiration. Un joker ? Une bonne façon de ne pas avoir à choisir la punition tout en veillant à ce qu'elle ne soit pas trop dure. C'était très malin de la part de sa cousine et la jeune fille avait hâte de savoir ce que la rousse allait décider.
Le clin d'œil et la dernière remarque de Lorie firent sourire Roseanne qui lança un regard en coin à Elina. Avec un peu de chance elle ne lui en voudrait pas trop d'en avoir parlé à sa sœur et elle réussirait sa prochaine expérience avec l'aide de Fabrice. En-tout-cas, c'était ce qu'espérait la jeune Dagda. Son attention revient finalement sur Lorie et la question qu'elle leur poser. Sa remarque sur ses parents rappela à la plus jeune son idée de toute à l'heure qu'elle s'empressa de partager avec sa cousine.
"En parlant de ça. Je suis sûr qu'une lettre signée de ta main, expliquant que tu requières personnellement ma présence ici ce soir et que je serais rentré à temps pour mon cours de demain matin, devrait suffire à les convaincre." expliqua la première année avec un sourire malicieux sur les lèvres. "Il ne faudrait pas trop pousser notre chance surtout qu'ils rentrent pour avoir une discussion avec moi, mais pour une nuit, je ne pense pas qu'ils puissent dire non à Lorie Fleury, championne de Beauxbâtons." termina la jeune fille avec un regard complice pour sa cousine.
Son regard glissa ensuite vers Elina qui expliquait que le garage avait été transformé en karting bien qu'elle n'avait pas la moindre idée de ce que cela voulait dire. Et puis, à quoi elle faisait référence en parlant d'expérience de destruction au canon ? Est-ce que Lorie aussi, c'était lancer dans la réalisation d'expérience destructrice ? Est-ce que c'était un truc de famille ? Voilà bien une chose qu'elle espérait ne pas expérimenter elle-même.
Apparemment, Lorie était aussi perdue qu'elle sur le sens du mot karting, mais vu son regard vers Suzanne, cela semblait être une sorte d'invention non-magique. "Je veux bien le cours de rattrapage également s'il vous plaît." commenta Roseanne en tournant son regard vers les deux non-mag, un air un peu perdu sur le visage.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
En excellente juge qu'elle était, Lorie lui redonnait la main en lui proposant même une petite carotte si la punition qu'elle donnait à Fabrice était suffisamment juste. Voir son frère souffrir atrocement étant malgré tout moins prioritaire que d'avoir une influence, même éphémère, sur son extraordinaire petite amie, la rousse dut calmer cette ardeur au profit de la promesse d'une autre.
Alors qu'elle réfléchissait intensément à un châtiment plus mesuré, semi-inconsciente du poids étrange qui pesait sur sa tête, ce que dit Roseanne faillit l'étouffer. "Quoiiii des cours dès le début des vacances ? C'est de la torture ! Et ça devrait être interdit par la loi." A ses côtés, Fabrice enlevait ses baskets et chaussettes trempées en souriant aux autres filles : "Et après, ça s'étonne d'être larguée en maths." "Les maths, c'est une invention du diable, obligé. Ca devrait pas exister !" Suzanne se tapa sur les cuisses et se releva. "Let's go karting !"
Puis elle se mit en route en prenant soin de ne pas s'abimer la voute plantaire sur un galet, ce serait bête.
Sur le chemin, un Fabrice encore dégoulinant se fit un plaisir d'expliquer aux sorcières ce qu'était que ce sport automobile non-mag à base de vitesse et qui requérait attention comme dextérité, deux caractéristiques dont hélas sa sœur manquait cruellement. Pour toute réponse, Suzanne lui demanda très candidement l'étymologie du mot karting, ce qui le fit taire une minute ou deux - il ne savait pas et en était tout perplexe. Ils arrivèrent bien vite au garage et, à sa grande surprise, Suzanne constata qu'il avait bien changé depuis sa dernière visite. Exit les voitures de luxe, bonjour les petites voitures basses avec bouts de ferraille apparents. Il y avait même un petit circuit avec des vrais pneus pour délimiter la piste onduleuse.
"C'est Margo qu'a fait ça ?" s'exclama-t-elle médusée. La mère de Lolo et Elina venait de remonter dans son estime. Avisant une voiture avec des flammes multicolores peintes sur la coque, elle sauta dedans pour en allumer le moteur. "C'est mieux que Disney, ici. Vous inquiétez pas, j'ai le permis ! Ouh, c'est bas." "T'as l'ASSR2, nuance. Le permis, tu l'as ra-" "Cherche pas, c'est pareil ! Et permis ou pas, je vous bats toutes."
Fabrice resta interdit un instant, puis sourit et lança un casque à sa sœur avant de se tourner vers les concurrentes désignées. "Faites attention à vous quand même, ça va plus vite qu'on pense. Perso, je vais jouer la prudence, me poster sur le bas-côté et vous encourager vivement de mon auguste voix de Stentor."
Teilo devait se rendre à l'évidence. Quelque-chose de rare se produisait dans son corps, dans tout son être, quelque-chose d'assez nouveau et qui n'aurait jamais dû se produire ici et maintenant.
Il s'ennuyait.
Le constat était sans appel. Ca avait commencé pendant les échecs avec Robin et maintenant, ça s'amplifiait avec le jeu de ballon-action-vérité que sa petite sœur venait soi disant d'inventer. Rien de bien nouveau pour lui, rien d'excitant, juste un jeu qu'il aimait d'habitude, un jeu... ben de gamin, avec des gens qu'il appréciait mais... ouais, il aurait aimé être ailleurs. Avec les plus grands qui avaient disparu ou juste dehors, à l'air libre. Mais bon, c'était lui qui avait accepté de jouer ! Il gardait donc un sourire de façade pour ne pas perturber les plus petites et ne relâchait les muscles de ses lèvres que lorsqu'il croisait, par pure inadvertance, le regard de Pensée. Alors il se permettait tantôt de rouler des yeux ou de produire un très léger soupir.
Il devait lui faire comprendre qu'il s'ennuyait mais attention - pas que c'était elle qui l'ennuyait. Et voir s'il pouvait détecter en retour la moindre petite once d'ennui chez elle, même s'il en doutait. Pensée était polie et bien élevée. Son nez se fronçait peu, elle laissait rarement transpirer des émotions négatives dans ses yeux en amande, quant à sa bouche, elle-
"Ourf."
Assis en cercle comme les autres, il venait de se prendre le ballon dans le ventre et rougit sous l'effet du choc. "C'est à toi, Teitei. Euh. Je sais. Lance le ballon à la personne qui te manque le plus depuis que t'es à Beauxbâtons ! Et si elle est pas dans le cercle, lance en l'air et dis son nom."
Ariane avait dit ça en gigotant des sourcils et ça se voyait qu'elle se retenait de tendre les bras. Teilo cligna rapidement des yeux. Bien sûr que sa petite sœur chérie lui manquait, et puis il y avait aussi Fabrice, Suzanne, Robin, Papa, Maman, et surtout Mamie, maiiiiis... il lança rapidement le ballon vers Pensée, au grand dépit d'Ariane qui resta abasourdie quelques secondes avant de clamer d'un ton agacé : "Non mais pardon ? C'est pas du jeu, vous vous voyez tout le temps à l'école !" "Pas tant que ça", précisa Teilo d'une petite voix avant d'appuyer ses mains au sol en adressant un sourire en coin à Pensée. "Même question."
Ariane croisait déjà des bras boudeurs sur sa poitrine.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
« On fera mieux, j’irais les voir directement » Avait soufflé Lorie en accompagnant ses dires d’un petit clin d’œil complice.
Son attention se reporta alors sur Suzanne qui était visiblement tirée de ses pensées pour râler quant aux vacances et à la torture que représentait le fait de devoir travailler en étudiant. La blonde afficha un sourire amusé avant de hausser les épaules.
« Ce n’est pas pour rien que je fuguais… »
« Et que père te punissait… »
Lorie fit une sorte de grimace avec la bouche en cul de poule tout en levant les mains. Évidemment, elle avait suivi Suzanne qui était déjà en route pour le Karting. Sa sœur avait raison, combien de punitions avait-elle obtenu à cause de cela ? De bien trop nombreuse, mais là n’était pas l’important, ce qui était important, c’est que Roseanne se rende compte que sa famille n’était pas si différente de la sienne et qu’elle pouvait s’opposer de façon tout aussi farouche à l’autorité qui en découlait.
« Ne lui donne pas de mauvaise idée, tu te souviens de ta troisième année ? Quand tu t’es effondré de fatigue pendant, un entretient avec la professeure Kieffer et que madame Yapara a dû te donner une potion de sommeil… »
« Hum… »
« J’te raconterai… » Elina roulait les yeux au ciel en observant sa cousine.
Arrivés à la piste de kart, Lorie fronça les sourcils. Oui, sa mère avait fait ça, pour quelle raison ? La blonde n’en avait aucune idée et elle s’était même empressée de se tourner vers sa sœur afin de quêter de précieuses informations.
« Tu connais notre mère, elle a acheté ces "babioles" le doigt d’Elina montra un Kart, et quand on lui a dit que ça allait sur une piste, elle s’est dit qu’il fallait faire une pièce à thème… »
« Ça me rappelle quelque chose… »
« Tu as… Elina soupira… Tu as vraiment déjà oublié ce que père nous faisait apprendre par cœur ? »
« Quand père parle ça a le même effet qu’un courant d’air, c’est désagréable, un peu froid, et terriblement ennuyeux… » Elina soupira et offrit un sourire à Fabrice avant de reporter son attention sur sa sœur.
« C’est une reproduction de la piste du circuit urbain de Monaco… »
Lorie agita la tête de haut en bas avec un air perplexe. Combien de fois son père l’avait traîné dans cet événement non-magique ? Quelques fois, est-ce qu’elle en avait quelque chose à faire ? Jamais… Enfin, il ne fallait jamais dire jamais apparemment.
« Elle nous bat toutes… Elina ? »
« Viens… »
Les deux sœurs se mirent à l’écart du groupe, devant un schéma de la piste et la plus petite des Fleury semblait expliquer à la plus grande quelques fondamentaux théorique qui devait lui rester de ses apprentissages forcés. Elina avait pris le rôle de professeur très à cœur, peut être un peu trop si on observer ce qui semblait être des explications. Lorie, toute sérieuse, hochait par moment la tête tout en ayant son pouce sous le menton et son index sur la tempe. Finalement, les deux sœurs revinrent dans le groupe, Lorie visiblement plus sûre d’elle que jamais et Elina déjà en train de prendre un casque et s’installer dans un kart qu’elle avait démarré. Est-ce que c’était une bonne idée de laisser des enfants, qui n’avait jamais fait une telle activité, seul ? Certainement pas. Elina venait déjà d’entrer en piste et semblait rouler de façon tranquille.
« Fabrice ? J’ai oublié mon sac à la piscine… Lorie sortit de la poche de sa robe sa baguette. Tu veux bien me garder ça et y faire attention comme si ta vie en dépendait ? Je ne peux pas me permettre de risquer de la casser. »
Au même moment, Lys sauta de son épaule pour se poser sur celle du garçon. Elle lui offrit un sourire de gratitude avant de se tourner vers Roseanne.
« Apparemment, il y a une sorte de bouton à droite pour avancer et un bouton à gauche pour reculer… Sous les pieds… Pour le gros truc circulaire qu’on appelle volant ça sert à tourner… C’est comme un balai finalement, non ? Tu t’en sortiras ? »
Lorie opta pour un kart à l’allure plus moderne et se mit dedans. Elina, qui venait de boucler son premier tour, aida la grande sœur à démarrer et ouvrit le chemin après avoir visiblement dit un truc à sa sœur tout en faisant signe à Roseanne. Quoi qu’il en fût Lorie démarra tranquillement et vint se mettre à côté de Suze.
« Si je suis plus rapide, tu es à mon service pour le reste des vacances ! »
Sans attendre la moindre réponse, Lorie s’élançait sur la piste sans demander son reste. La course était lancée !
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