Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
Elina observait Fabrice réfléchir et pouvait entendre toutes ses pensées. Il enquêtait comme un vrai détective et quand elle fut invitée à le rejoindre, elle scruta la tapisserie. Elina attrapa une nouvelle fois le bout de la tapisserie et la décala comme un rideau, le mur de pierre qui trônait fièrement derrière eut pour effet de l’interpeller. Alors elle toucha le mur en auscultant chaque pierre une à une. Rien, pas de passage secret. Elle laissa retomber la tapisserie où un chevalier semblait manger quelque chose. Ça ressemblait à un Cornet-de-briques, mais elle n’était pas certaine que ce plat existait à l’époque. Quoi qu’il en fût, elle appuya sur la tapisserie qui était un peu molle, mais rien de très intéressant.
Ça ressemble à une tapisserie normale…Avait indiqué Elina à Fabrice en haussant les épaules.
Elle déchira alors celle-ci en voulant la remettre correctement et elle s’étala sur le sol. Quelques pliures vinrent brouiller la représentation, mais elle était surtout gênée de l’avoir fait tomber. Argh ! Pourquoi elle n’avait pas la magie ? Pourquoi elle n’avait pas le droit de l’utiliser dans ce lieu ?
Je vais me faire détruire par ma mère ou ma préceptrice…
Elina avait encore un coin de la tapisserie dans la main, coin qu’elle lâcha avant de l’observer choir sur le tapis. Elle essaya de la relever, qui sait sur un malentendu elle pourrait peut-être se remettre toute seule. Puis contre toute attente lorsqu’elle marcha dessus pour mieux se positionner elle tomba dans le passage.
Aie ! Fabrice ?
Elle voyait le garçon debout surplombant tout le reste. Comme si celui-ci marchait sur un mur, c’était vraiment étrange. Elle sortit la tête de celle-ci et une ondulation rougeâtre vint apparaître autour de son cou, comme celle que Fabrice aurait pu voir lorsqu’Elina avait disparu.
« Trouvé… Rentre en t’allongeant, sinon tu vas tomber… »
***
Ne pas voir ses enfants grandir, c’est ce qu’il devait y avoir de pire pour une mère… Elle comprenait le regret, mais d’une certaine façon, ça ne changeait pas d’un pensionnat non-magique… Certes, ce n’avait été un choix pour personne dans le cas de Teilo et Robin.
« Ahah ! Oui, c’est un beau petit village, on avait hésité à s’installer ici et finalement, c’est ce village qu’on a choisi… »
« Arthur avait déjà sa boutique dans le village on avait regardé tout de même dans les autres villages, mais aucun ne nous a fait éprouver un coup de cœur comme ça. »
« Il y a Osse-en-Bazar qui est charmant, avec Victor, nous avons prévu de nous y installer, comme ça le petit pourra rentrer à la maison quand il aura droit à ses sorties. »
Claire observa Ela, oui, Osse-en-Bazar était charmant, mais elle n’avait pas eut le coup de foudre et à l’époque elle avait déjà ce désir de laisser les jumelles tranquilles. Bon certes, maintenant qu’elle était professeure la tranquillité était somme toute relative.
« Pourquoi ne pas raccorder une cheminée au réseau ? Il serait plus facile pour toi de te rendre rue Claudel et à l’hôpital par ce biais, tu en es légitime le temps que Teilo et Robin atteigne leur majorité. »
Cette petite manœuvre lui permettrait aussi de pouvoir se rendre dans les villages magiques sans avoir à faire une route interminable. Claire avait toujours la possibilité de transplaner, comme Arthur, mais c’était une histoire de dépendance.
« Cela peut-être une bonne idée, ça vous isolerait moins. »
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
"Roro ? Ça, c'est une première ! Tu peux m'appeler comme ça sans aucun souci." répondit la jeune fille en calmant un peu son rire. Suzanne voulait vraiment en savoir plus sur ses débuts à Beaubâtons ? Roseanne ne savait pas si elle demandait cela par pure politesse ou si cela l'intéressait réellement, mais elle était touchée de l'attention. Il y avait tellement de choses qui c'était passer durant les derniers mois qu'une pensine ne serait pas de trop pour éviter d'oublier tout c'est événement.
Lorie tapota le transat voisin à celui où sa copine, c'était installer, l'invitant à les rejoindre. La première année vient s'y asseoir sans un mot et observa quelques instants les deux filles pour se remettre les idées en place. S'il était hors de question d'en raconter trop sur Teilo, elle pouvait au moins parler d'elle.
"Et bien, on peut dire que ça a été des débuts un peu mouvementer." commença la jeune fille. "Si on parle des cours en eux-mêmes, tout se passe très bien. J'adore mes matières et je trouve les cours très intéressants ! Là-dessus, tout est normal, c'est pour le reste que ça se complique." expliqua la jeune fille avec un sourire.
"Une semaine, après que tu sois partie pour le Brésil, j'ai interrompu Elina dans une de ses expériences non-maj'. Le moins, qu'on puisse dire c'est que la situation à légèrement dégénérer. L'une des fontaines des jardins Est à fini endommagé et en voulant la réparer, Elina, c'est totalement épuisé. Résultat, j'ai dû la conduire au dispensaire." raconta la jeune fille avant de faire une pause pour reprendre son souffle.
"Là-bas, on a croisé tata Claire et je lui ai expliqué la situation. Il manquait encore de l'eau dans la fontaine alors elle s'en ai occuper." Roseanne ne savait pas si Lorie était déjà au courant de cette histoire ou si elle la découvrait, mais puisque Pensée, Elina et leur tante savait déjà tout, il n'y avait aucune raison de lui cacher. "Qu'est-ce qu'il y a eu après ça déjà ?" s'interrogea la jeune fille à voix haute.
La jeune Dagda récupéra le tube de crème, que Lorie lui envoya puis la remercia, et l'ouvrit délicatement. Son pantalon et sa chemise protégeaient la plupart de son corps, mais son visage et son cou était tout de même exposé. Déposant quelques noisettes de crème sur le bout de ses doigts, Roseanne en répandit sur sa peau exposée avant de déposer le tube de crème à côté d'elle. "Ah oui !" s'exclama soudain la jeune fille, le prochain récit était pourtant évident.
"Juste avant les vacances de Noël, alors que j'explorais les frondaisons du château, je me suis retrouvé dans une salle un peu spéciale. Côme l'a appeler la salle à Double-Tour. Un fantôme d'une vielle dame m'a fait entrer dans la salle, mais il y avait de la magie bizarre dedans. Une expérience du professeur Delalande qui aurait mal tourné. D'après Côme, le fantôme est dangereux depuis que des élèves sont entrées dans la salle il y a plus d'un an et je ne suis pas la seule que le fantôme à attirer dans cette pièce." raconta Roseanne, son sourire ayant disparu pour laisser place à un air plus sérieux.
"C'était vraiment bizarre comme expérience et pas agréable du tout. J'avais des nausées, des vertiges, mes jambes me tenaient plus et j'ai même été projeté dans les airs lorsque j'ai touché un miroir avec ma baguette. Je ne sais pas qu'elle genre d'expérience à était fait dans cette salle, mais c'était vraiment puissant." conclu la jeune Dagda.
"Le dernier grand événement en date, je dirais que c'était il y a un mois. J'ai attrapé l'éclabouille et je me suis retrouvé au milieu d'une altercation entre un groupe de garçon et une cavalière. Ça a failli tourner en duel clandestin, mais Pégase est intervenue au dernier moment. Enfin, ils ont quand même réussi à lancer un sort que j'ai contré avec une métamorphose." expliqua la jeune fille sous le regard des deux filles qui la regardaient.
"Comme je le disais, un peu mouvementer." conclut la jeune fille avec un sourire. À raconter tout ça, elle se rendait compte que cela pouvait sûrement paraître fou pour la non-maj' qui l'avait questionné, mais elle savait qu'elle n'échangerait cette vie pour rien au monde.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Ca faisait du bien. Qu'est ce qu'elle était dé-ten-due. Gros bonus également : elle n'allait pas finir rouge comme un piment et pouvait tolérer le soleil au moins une bonne heure ! Si c'était de la crème à indice de protection 50. Elle n'avait pas vérifié mais faisait confiance à Lolo là-dessus. De toute manière, elle sentirait assez vite si ça n'en était pas.
Pendant ce temps, la petite Roro leur racontait ses premiers pas à Beauxbâtons et, si le début du récit était tout choupi, la suite partit assez vite dans des délires esoteriques avec fontaines cassées, fantômes, expériences interdites, projections dans les airs, maladies étranges. Et la gamine trouvait ça juste "un peu mouvementé" ? C'était le gêne des Fleury qui faisait tout relativiser ou c'était juste une rentrée scolaire normale pour les sorciers ? Si c'était bien ça, elle comprenait mieux pourquoi Teilo ne racontait plus rien à Maman. Il voulait sûrement lui éviter une crise cardiaque.
"Oookay. J'ai compris à peu près un quart de ce que tu m'as dit", avoua Suzanne à la petite. "Je m'améliore, là aussi", souffla-t-elle à Lorie qui se lovait contre elle sur le transat. "Franchement, vous avez toutes beaucoup de courage. Je sais pas si j'aimerais être à votre place. On dirait qu'il vous arrive tout le temps des trucs de fou." Elle se surprit à bailler. "Ca doit être épuisant, à force." Elle observait Lorie un peu de biais. Sa blonde de sorcière devait en plus de tout ça gérer son championnat ET la bataille contre les forces du mal. "Et toi, tu nous racontes le Brésil ? C'est quand votre épreuve ? Ils vous ont dit ce que vous allez devoir faire ?"
Ses doigts parcouraient la peau du visage de Lorie, puis son cou, pour finalement se poser sur la broche en croix sur sa poitrine. Une broche que, de mémoire, Suzanne n'avait jamais vu. "Hmmm... qu'est-ce que ça peut bien être ? C'est un cadeau ?" demanda-t-elle en tapotant sur la broche avec son index.
L'agent F-3 était venue, avait regardé puis déchiré carrément la tapisserie en se rétamant par terre, ce qui fit glousser Fabrice. Il allait lui tendre une main secourable mais, comme il l'avait supposé, la fille était plus solide qu'elle ne paraissait. Sa seule préoccupation était l'engueulade qu'elle ne manquerait pas de subir. Une chose visiblement courante pour elle, en ce moment. Mais il ne s'en émut pas trop : les parents qui en voulaient à leur gosse, il connaissait, c'était gérable.
*Après, personne n'a rien vu. Et je ne leur dirai rien.*
La seule personne qui pouvait parler, c'était sans doute le chevalier sur la tapisserie, se dit-il. Mais il se désintéressa bien vite de son sort car Elina venait de tomber sous ses yeux à travers le sol.
Il pouffa de surprise et resta un peu bête avant d'entendre les pensées de sa comparse qui l'appellait d'on ne savait où. *Oui, c'est moi. Mais appelle-moi plutôt par mon nom de code, agent D-2, c'est plus prudent ! T'es où ?* La réponse d'Elina ne tarda pas. Il sourit à pleines dents en voyant sa tête reparaître de sous le plancher pour lui donner de nouvelles consignes. "Ok !" optembéra-t-il en s'allongeant à même le sol. "Pousse-toi, j'arrive." Il tatonna de ses mains jusqu'à ce qu'elles trouvent un trou qu'il ne voyait pas, puis se faufila dedans comme il put.
Il n'avait pas la grâce d'Olympia ou la souplesse de Teilo, ni leur fine carrure, et retomba un peu maladroitement sur ses deux pieds dans un "Ouf". Il lui fallut deux petites secondes pour reprendre ses esprits et vérifier où ils se trouvaient. "Ingénieux ! Un couloir parallèle !" s'enthousiasma-t-il de vive voix avant de passer son bras à travers le plafond. "Hmm... une altération localisée de la matière... ou simplement une projection ? En tout cas, c'est sûrement par là qu'elles sont passées. Mais..." Il regarda le couloir qui partait et se perdait au loin dans un sens comme dans l'autre... "De quel côté sont-elles parties, à ton avis ?"
Sans attendre, il s'accroupit pour vérifier si un indice trainait au sol : des traces de pas, peut-être ? Ou un objet que l'une des filles aurait par mégarde laissé tomber ?
Verre presque vide à la main, Armelle écoutait sourire aux lèvres Arthur et Claire parler de leur amour pour Bois-des-Fées, où le mari avait sa petite boutique. Le parallèle avec son propre fiancé était évident. Elle avait tout plaqué pour le suivre à Lyon après la naissance de leur premier enfant. Le temps passait si vite, trop vite, quand on y pensait.
"Je ne suis jamais allée à Osse-en-Bazar mais j'ai vu de bien belles photos", répondit-elle à Ela, sans lui dire qu'elle n'appréciait pas trop le climat de la montagne ni les rues trop pentues. Elle et Victor prévoyaient déjà tout pour leur petit bout d'chou et, là encore, ça la ramenait à dix huit ans plus tôt, à une époque ou tout semblait plus simple et rose. Elle déglutit et termina son verre d'eau à la menthe. Si elle n'avait que Teilo et Robin, elle serait sûrement partie vivre là-bas quand même.
La proposition de Claire d'installer une cheminée magique Rue du Garet fut une nouvelle pique à son coeur. Mais la pauvre n'y était pour rien, elle ne pouvait pas savoir. Et quand Arthur appuya sa femme, Armelle se sentit obligée de sourire. "J'y pensais, justement... j'ai hésité trop longtemps, par peur de voir débarquer des créatures dans mon foyer en plein milieu de la nuit." Elle rit d'elle-même. Ca n'arrivait quand même pas, si ? "Mais ça devra attendre un peu." Elle vérifia que Teilo, Robin et Ariane étaient toujours occupés avant de se pencher vers ses interlocuteurs. "Ne le dites pas aux petits, mais nous allons bientôt déménager pour quelque-chose de moins... central. Seuls Fabrice et Suzanne sont au courant pour le moment."
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Pas très étonnant de savoir que sa sœur avait fait des expériences pour le moins dangereuses, ou qui avait au mieux mal tourné. Elle était hors de contrôle ou presque hors de contrôle, mais Lorie semblait être la seule qui arrivait à la maintenir dans un état de contrôle. En avait témoigné le câlin qu’elle lui avait fait après avoir ouvert la porte, celle-ci s'était jetée dans ses bras et n'avait pas voulu la lâcher pendant un long moment. Elle ressentait encore le parfum de sa petite sœur. Un moment simple qu’elle métrait bien dans une pensine, mais à défaut d’en avoir, elle le garderait dans son cœur.
La suite était toutefois plus… Surprenante, Roseanne avait trouvé la salle à double tour ? Lorie fronça les sourcils, aucun mensonge n’était sorti de la bouche de Roseanne… Uhm… C’était inquiétant cette histoire et visiblement la première année ne saisissait pas toute l’ampleur que cela représentait. En même temps comment s’en rendre compte ? Lorie n’avait pas son mot à dire sur le sujet, elle-même s’était laissée emmenée et n’avait pas trouvé le fin mot de l’histoire… Si seulement cette vielle chouette de Madame maxime pouvait répondre à ses lettres…
Lorie resta silencieuse, Suzanne lui posa des questions, mais son esprit était trop occupé à réfléchir sur le sujet de la salle. La blonde soupira, laissant son souffle chaud se perdre sur la peau de sa copine.
« C’est la broche des champions. L’épreuve se déroule à la rentrée des vacances, je sais ce que c’est oui, on a les vacances pour se préparer, normalement rien de mortel, mais j’ai peu confiance en la grande prêtresse. Le tournoi des trois sorciers était sous la direction de Delalande, je lui faisais confiance, mais là, il ne sera pas au Brésil… Enfin, j’ai réussi à déchiffrer la prophétie là-bas. Rien de bien lumineux. Lorie se releva et vint marcher jusqu’au bassin. J’ai accepté l’idée de la mort… Enfin, je crois. »
La blonde enleva ses chaussures et remonta son pantalon puis laissa ses pieds toucher l’eau, elle s’était assise sur le rebord du bassin et profitait de la petite musique que pouvait offrir les cliquetis incessants formés par les vaguelettes. Ses bras soutenaient son corps comme des piqués dressés dans le sable blanc. L’eau était turquoise et la blonde observait la vie marine qui était sous ses pieds. Un artifice, rien des coraux ou des poissons était réel.
« La salle à Double-Tour est corrompue par de la magie Roseanne ce n’est pas que bizarre comme expérience, d’autant plus que tu ne pourras exploiter la salle sans la clef, seule un élève à la clef à ma connaissance, bien qu’il en existe plusieurs… Delalande à bien insisté aux personnes qui se trouvaient là-bas de ne jamais remettre les pieds dans cette salle… Redouble de vigilance si tu décides de t’aventurer là-dedans… »
Le ton de Lorie était grave, de ce qu’elle comprenait si Côme n’était pas passé cela aurait pu très mal tourner pour sa cousine. Le pouce de Lorie venait jouer avec la chevalière de Perceval. Finalement, elle fit comme Suzanne, s’allongeant dans le sable chaud bras derrière la tête pour se faire un petit coussin.
Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
Appeler Fabrice, agent D-2 était bizarre, bien plus étrange que prévu, s’en tenir à Fabrice, c’était bien aussi, même si elle ne pouvait pas lui en vouloir de faire preuve d’engouement, après tout, c’est elle qui avait lancé ce jeu de rôle.
« Non, ce n’est pas une projection Agent D-2… »
Elina observa le sol, mais il n’y avait aucune trace, sa sœur était pour la moins précautionneuse. Puis comment elle avait fait pour les voir sans même se retourner ? C’était étrange ça, Lys ne semblait même pas être avec elle… C’était le Matagot ? Enfin, tout cela avait créé quelque chose de bien amusant : Elle avait pris en filature sa sœur, avec un non-magique en utilisant des objets magiques pour finalement voir disparaître leur cible et se retrouver dans un passage secret en enquêtant. Si ce n’était pas un souvenir à mettre dans une pensine la blonde n’y comprenait plus rien.
Elles ont dû partir par là-bas… Ça suit la route qu’elle avait commencée, je les vois mal faire demi-tour comme ça…
Elina observa les chemins, ça semblait logique, mais quand elle se tourna vers Fabrice elle remarqua le petit fruit blanc que sa sœur n’arrêté pas de grignoter depuis son retour dans le chemin opposé à sa logique déductive. La petite se déplaça et se baissa pour ramasser le fruit qu’elle leva devant ses yeux.
Ah… Heu… Elina se gratta la tête. On suit le fruit ou on suit ma logique ?
La blonde croqua alors dans le fruit après l’avoir essuyé et d’un seul coup d’un seul, elle devint aussi rouge qu’une tomate.
Putain, c’est un piment !!
La blonde toussa à plusieurs reprises et se sépara du deuxième bout, le goût était bon, mais le piment était aussi fort qu’un piment de Cayenne.
« KOF KOF putain comment elle fait pour bouffer ça comme si c’étaient des tomates cerise ! KOF !!! »
Les mains appuyées sur ses cuisses, la troisième des sœurs essayait de calmer la chaleur par tous les pauvres moyens qu’elle pouvait avoir à sa disposition.
Claire laissa échapper un petit rire qu’elle cacha avec sa main.
« Non il n’y a aucun risque de créature ne t’inquiète pas »
Mais la suite fut des plus surprenantes, alors la mère Daroux allait déménager ? Enfin la mère, toute la famille. La première question qui lui venait était, où est-ce qu’ils allaient poser leurs affaires ? Une question que ne tarda pas à poser Arthur qui observait d’un œil songeur la mère de famille.
« Oh ? Où ça ? »
Voilà qui était court et concis et les petites oreilles qui traînaient n’avait qu’à bien se tenir, car le groupe d’adulte aurait très bien pu parler d’un refuge ou d’une boutique. Claire avait salué la manœuvre, mais elle commençait à bien connaître son énergumène de mari. Cela faisait quelques années maintenant qu’ils partageaient leur vie, au grand dam des barrières qu’ils avaient surmonté ensemble.
Pendu aux lèvres de la non-magique, Claire essayait d’émettre des hypothèses. Est-ce qu’elle comptait se rapprocher de Paris ? Ou à l’inverse de Cannes ? Moins centré était une information qui voulait tout et rien dire. Paris était une ville infernale et l’approche des Jeux olympiques non-magique rendait celle-ci moins attractive pour un déménagement. Claire eut un frisson, elle avait bien fait de quitter Montmartre, le flot de touristes aurait eu raison de son calme et celui de sa famille. Les lieux magiques étaient bien plus attractifs rien que pour cette raison. Même si elle devait avouer que le château Fleury avait son charme et son cachet. En-tout-cas ce petit moment tous ensemble, avec une Marguerite disposée était à mettre dans une pensine. Comment ne pas se souvenir de cette réception pour Lorie, où famille de nom-magique et sorcier se retrouvaient pour parler simplement sans la moindre animosité ? Un souvenir agréable, surtout quand elle voyait Armelle se lâcher un peu.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
"L'éclabouille, c'est une sorte d'acné magique si tu veux. On a des grosses pustules sur le visage, c'est assez dégoutant quand ça explose, mais ça fait surtout hyper mal et c'est pas mal contagieux aussi." la jeune fille grimaça un peu au souvenir de la douleur, mais surtout au souvenir de la tête de la Rosier quand elle avait compris qu'elle était contaminée, chassant tout ça, elle continua. "Pégase, c'est un abraxan, un cheval ailé généralement pas très commode et pour le reste j'ai moi-même pas tout compris à cette histoire de salle à Double-Tour donc je ne peux pas t'aider sur ce coup-là." termina-t-elle avec un sourire.
"C'est vrai qu'il m'est arrivé pas mal de truc, mais j'imagine que c'est pareil pour les non-magique. Certains vont avoir des vies mouvementées et d'autre plus calme, c'est la même chose chez les sorciers, mais un cran au-dessus à cause la magie qui rend les choses encore plus folles que pour vous. Je ne sais pas si épuisant est le bon mot, mais j'imagine que la encore ça dépend des personnes." commenta la jeune fille d'un air songeur.
Roseanne était du genre à pensée que les choses arrivé pour une bonne raison. C'est pourquoi elle ne changerait pour rien au monde sa vie actuelle, son éducation, sa confrérie ou tout autre choses. Évidemment, elle regrettait que ses parents n'aient pas étaient présent pour elle, mais cela lui avait enseigné d'autres choses. Même si sa vie de sorcière était un peu chaotique parfois, et bien soit.
Perdue dans ses pensées, la jeune Dagda s'en fit sortir par Lorie qui leur parlait du Brésil et du tournoi. Le résumer qu'elle en faisait n'était pas très encourageant et puis c'était quoi cette histoire de prophétie et de mort ? Plutôt sombre cette histoire. Observant sa cousine qui c'était installer près du bassin, Roseanne aller la questionner lorsqu'elle reprit la parole.
Lorie connaissait la salle à Double-Tour ? Le mystère de cette salle ainsi que les explications de Côme revenait souvent dans la tête de la jeune fille, mais peut-être que Lorie pouvait la renseigner un peu. "La clef ? À quoi sert cette salle exactement ? Le fantôme m'a présenté les lieux comme un ancien atelier du professeur Vendebout où l'on pouvait aller se documenter à une époque puis Côme m'a dit qu'elle servait d'atelier au directeur avant d'être fermé, mais elle sert à quoi maintenant ?" questionna la jeune fille.
"Je ne suis pas resté très longtemps dans la salle, les effets on été immédiat. Je ne suis resté que dans la pièce ou m'a emmener le fantôme. J'y ai vu une table ronde et un passage vers probablement une autre pièce, mais je n'ai pas pu voir où ça mener ou le but de cette salle." expliqua la jeune fille avant de rajouter. "Oh et ne t'inquiète pas, je ne compte pas y retourner à moins d'y être obligé. Une fois m'a suffi..." conclut la Dagda. Elle ne pouvait pas promettre de ne pas y remettre les pieds, mais elle essaierait de le faire avec une bonne raison si elle devait vraiment y aller de nouveau.
Se tournant vers la rousse toujours sur son transat, la première année lui adressa un sourire. "Désolé, ça ne doit pas être super passionnant pour toi, mais cette histoire m'intrigue énormément. On parle beaucoup de nous, mais, et toi comment ça se passe dans le monde non-magique ?" demanda la jeune fille qui voulait en savoir plus sur la sœur de Teilo.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Sa sorcière bien-aimée avait un penchant pour le dramatique qui, la plupart du temps, faisait plus sourire Suzanne qu'autre chose. Mais cette fois, elle n'avait pas vraiment envie. Elle voulait clairement lui dire de ne pas dire des choses comme ça, même si elle se doutait de la réaction de Lorie. De toute manière, c'était une discussion pour plus tard, loin du soleil brûlant de la "plage" et surtout des oreilles de la petite. Lorie devait penser comme elle puisqu'elle embraya sur cette mystérieuse salle à double-tour et sa table ronde.
Fabrice aurait payé cher pour assister à ce genre de conversation, et même y donner son avis. Suzanne, elle, écoutait un peu distraitement comme quand elle mettait Youtube pour faire ses devoirs. Elle était bien plus casanière qu'aventurière et ce genre de mystère ne titillait guère son imagination, même si elle comprenait tout à fait l'attrait que tout cela pouvait avoir pour d'autres. Aussi fut-elle surprise quand Roseanne l'interpella en s'excusant carrément de l'exclure de la conversation.
"T'es vraiment choupi tout plein", commenta-t-elle de son transat avant de soupirer. "Voyons... je pourrais vous raconter les rumeurs sur Lou-Ann en Terminale D. Askip, elle vient de tromper son troisième copain... avec son premier. C'est fou, hein ?" La rousse fit cligner ses yeux grand ouverts avant de sourire. "Non, franchement, il se passe rien d'intéressant de mon côté, je supporte le lycée en espérant entrer aux Beaux-Arts de Lyon après mon bac. Et dans le merveilleux monde non-magique, ben c'est comme d'hab hein : les guerres, les réfugiés, les régimes autoritaires, la crise environnementale, youpi. Voilà voilà."
Ouais... non, finalement, la salle à Double-Tour, c'était pas si mal comme diversion. Et le soleil brûlant sur sa peau protégée aussi.
"Vous en faites pas pour moi, ça me dérange pas de vous écouter." Elle s'appuya sur un coude pour faire à peu près face à Roseanne. "Et t'embête pas à tout m'expliquer... l'éclabouille... les arbres à ksan, ça fait trop de choses pour ma petite tête, si je dois tout retenir je vais saturer."
Elle lui fit un nouveau clin d'oeil. Cette fille était vraiment très gentille, peut-être même un peu trop. Pour le coup, ça ne l'étonnait vraiment pas que Teilo la fréquente.
L'agent D-2 était partagé. D'un côté, la logique de l'agent F-3 était quasi imparable. Et pourtant, il avait devant les yeux une preuve qui mettait en miettes cette théorie. Un fruit blanc qui avait échappé à son flair de fin limier, un fruit blanc dans lequel, au mépris du danger, l'agent F-3 croqua avec bravoure.
Il observa avec intérêt le visage de la fille se saturer de couleurs, se contentant, dans un premier temps d'un "Hoo" tout en retenue. Quand elle jeta la pièce à conviction, il bondit pour l'attraper au vol et la capturer dans le creux de sa main - on ne savait jamais. Puis il répondit doctement à la remarque de sa collègue sur la capacité de Lorie à manger ça tranquillou. *Elle a du habituer son palais à la cuisine brésilienne. Quoi que... je ne suis pas certain que ce soit très épicé à la base, mais là, je ne suis pas spécialiste. Après, elle a pu se lancer un sort pour désensibiliser ses récepteurs...*
Pendant qu'il parlait, Elina s'étouffait un peu. Il aurait bien aimé lui donner de l'eau mais il ne savait pas ce qu'il avait fichu de son verre. En fouillant dans les poches de son short en toile blanche, il ne trouva absolument rien qui aurait pu apaiser le gosier en feu de l'agent. Alors, un peu dépourvu, il se contenta de l'encourager moralement - et mentalement : *Ca va aller. Vous, les Fleury, vous êtes des dures à cuire.* Les mains dans les poches, il se tourna dans la direction où Elina avait trouvé le fruit. *Ta logique était bonne mais... les faits sont les faits... si le fruit était là, elles y sont passé. Je propose donc qu'on aille par-là !*
Il empocha le reste du petit fruit blanc et se mit en route, invitant Elina à le suivre d'un coup de menton.
Où ça ? lui demandait Arthur avec une curiosité bien compréhensible. Armelle s'attendait à ce genre de réaction. Elle se râcla finement la gorge avant de répondre : "Hé bien, ce n'est pas encore décidé. Nous ne sommes pas.. tout à fait d'accord avec Olivier. J'aimerais ne pas aller trop loin pour éviter que Fabrice et Suzanne ne changent de lycée mais aucun des appartements disponibles à la location ne proposent de studio intégré et insonorisé." Elle voulut boire une nouvelle gorgée d'eau mais s'aperçut un peu tard que son verre était vide. Alors elle baissa son bras avec un sourire un peu gêné. "Olivier est compositeur, il ne vit presque que pour la musique. Et c'est un véritable ermite. J'espère que vous excuserez son absence aujourd'hui."
Solitaire. C'était un trait de caractère qui avait toujours existé chez son compagnon depuis qu'elle le connaissait. Elle l'avait accepté comme les autres, même s'il s'aggravait avec le temps.
Le regard d'Armelle se perdit un peu sur ses enfants encore dans la pièce. Elle se remémorait sa discussion au sujet du déménagement avec Olivier la semaine dernière. C'était la première fois depuis plus de dix ans que le ton était monté entre eux. Mais ils finiraient bien par trouver une solution, comme toujours.
"Nous déménageons parce que nous n'avons plus les moyens de rester rue du Garet, où le loyer ne cesse d'augmenter", avoua-t-elle un peu distraitement à ceux et celles qui voulaient bien l'entendre. "Je m'occupe beaucoup d'associatif en plus de ma compagnie de théâtre... hélas, tout ça ne fait pas rentrer beaucoup d'argent. Et Olivier a vu quelques uns de ses futurs projets annulés."
Elle se tourna vers Victor et Ela, laissant son regard tomber sur le ventre de cette dernière avec un sourire tendre. "Mieux vaut prévenir que guérir. Et le bien-être de mes enfants passera toujours avant tout le reste."
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Allongée dans le sable blanc, Lorie subissait la curiosité de Roseanne sans pour autant trésailler. Elle semblait paisible, comme quelqu’un ayant suffisamment vécu grâce à la pierre de Nicolas Flamel. Elle comprenait les questionnements, de sa cousine pour autant, elle n’avait pas vraiment envie de tout raconter à celle-ci. Encore plus quand la salle en elle-même, par sa magie corrompue, l’avait chassée à une vitesse suffisamment fulgurante. De toute façon, elle n’avait pas envie d’y retourner alors qu’est-ce que ça pouvait faire ?
« La salle ne sert plus à rien, elle est corrompue par la magie. » Sa voix était douce, c’est ce que Delalande leur avait expliqué, mais était-ce un mensonge de plus à son actif pour les dissuader ? Il devait bien y avoir un peu de vrai là-dedans sinon la salle n’aurait pas chassé la première année.
Lorie fermait les yeux, profitant des petits sons de la jungle qui s’offraient à ses oreilles, c’était apaisant, comme cette eau qui coulait et lui rappelait le Brésil. Loin de l’académie, des responsabilités de tout ce qu’elle avait à gérer. Techniquement, après son voyage au Brésil, elle n’aurait que deux ans pour en apprendre plus sur cette table ronde elle aussi. Est-ce que cela avait de l’importance désormais ? Elle n’en savait rien, l’anneau qu’elle avait refusé d'échanger contre la victoire du tournoi était peut-être mieux loin de tout cela. Elle devait entrer en contact avec Madame Maxime, elle aurait sans nul doute bien plus d’information qu’elle ne pourrait. Comment était-elle rentrée au Panthéon des gens connues ? Simplement parce qu’elle fut directrice ? En étant la porte-parole de la cause des demi-géants ? Lorie savait par sa tante que c’était une grande experte de la métamorphose, peut-être avait-elle inventé des sorts, un sort prodigieux encore utilisé aujourd’hui. Cette perspective était belle.
Un sourire s’afficha quand Suzanne mentionna les Beaux-Arts. Voilà une nouvelle qui la remplissait de joie, cela accentuait son expression sereine. Elle avait fini par choisir cette voie et elle devait bien admettre qu’elle serait une artiste des plus douée. Elle ne voulait que son bonheur, si telle était sa voie, elle devait la suivre avec autant de ferveur et de conviction qu’elle avait eu de colère. Les yeux toujours fermés, Lorie était proche de l’endormissement, elle sentait la chaleur du soleil de la coupole sur sa peau, celle du sable blanc dans son dos. Son esprit rêvassait, se délectait de la voix de Suzanne. Dans un dernier mouvement, elle profita que son bras soit suffisamment libre pour poser le bob sur son visage.
Tiens ! Elle mangerait bien quelque chose… À défaut d’avoir un plat tout prêt, ou d’être à côté de son sac, elle attrapa une petite poignée de piment qu’elle s’empressa de faire passer sous son bob. Puis, elle s’étira un peu, enleva son pantalon, sa veste et son haut. La laissant en maillot de bain une pièce de couleur blanche dont le décolleté était plongeant jusqu’au-dessus du nombril. Elle fit un petit coussin avec le reste de ses vêtements et les plaça derrière la tête. « Aaaaah ! » Souffla-t-elle avant de reprendre sa pseudo-sieste. Depuis le Brésil, elle n’avait pas fait une seule grasse matinée, elle s’était aujourd’hui levée à cinq heures – heure brésilienne – et pour son corps, il n’était même pas midi passé. Son bras sembla chercher quelque chose dans le sable, puis quand sa main ne toucha rien, elle se releva et observa autour d’elle.
« Flûte, mon cocktail… Bon tant pis pour la sieste… Elle se frotta les yeux, qui tournèrent au rouge relativement rapidement, puis revint s’asseoir sur le transat aux côtés de Suzanne. Elle bailla et attrapa son verre qu’elle sirota. Tu seras prise aux Beaux-arts, je n'ai aucun doute en toi, mais j’espère que ça sera moins chiant que ton lycée qu’on a exploré en rentrant par effraction. Elle bailla une seconde fois, avant de tirer sur la paille. Puis elle avala de travers et toussa avant de rigoler. Puis elle se tourna vers Roseanne et la fixa en silence. L’an prochain, on enquêtera sur la salle si tu veux, en attendant… Ne laisse pas ta curiosité te faire faire des bêtises. »
Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
Non, je n’ai pas connaissance d’un tel sort… Mais après mon niveau en gastromagie est proche de zéro.
Il était complètement à zéro… Comme sa tolérance au piment. Même les conseils de Fabrice ne l’aidaient pas vraiment.
Alors si les faits sont les faits, on prend ce chemin…
Sans trop attendre Elina s’engouffra dans le chemin qui était opposé à sa logique. Elle marchait et pouvait observer par moment les couloirs vides via les tapisseries du château. Jamais elle ne l’avait vu comme cela, l’adolescente devait se dire que Lorie avait trouvé une porte bien facile pour fuguer… À moins que ce soit comme cela qu’elle arrivait en partie à échapper à madame Louise. Le couloir était si long que la sorcière avait l’impression que ça n’en finissait pas. Par moments, il y avait des escaliers pour se rendre dans les étages supérieurs.
Elles ont pris tellement d’avance que je ne suis pas certaine qu’on les retrouvera…
Le doute planait.
Claire observait Armelle comme Nicolas Flamel devait observer sa pierre. La notion d’argent était quelque chose de compliqué et elle était bien placé pour savoir que la vie était chère. Marguerite semblait détachée, pour cause, elle avait toujours vécu dans l’opulence. Mais Ela semblait elle aussi comprendre ce que la mère de famille traversait. Pour ce qui était d’excuser Olivier, Marguerite rassura Armelle sur le sujet, il n’y avait aucun problème, elle était bien placée pour savoir que les hommes avaient leurs petites routines et qu’il était compliqué de les faire sortir de celle-ci.
« Pour l’isolation, on peut t’aider Armelle, ce ne doit pas être très compliqué de poser un revêtement pour ce souci. »
« Pour l’argent, ils restent une ou deux voitures à François, je suis certaine que si on en vend une… »
« Vous pourrez racheter l’immeuble… Enfin, ça dépend laquelle tu vends maman. »
Marguerite haussa les épaules, elle n’y connaissait rien en voiture, a chaque fois elle se faisait reprendre par le voiturier lorsqu’elle prononcer leur nom.
« J’avoue ne pas trop connaître les villes et villages aux alentours de Lyon… Mais si tu as quoi que ce soit comme décoration à faire, Arthur pourra vous aider. »
« Uhm avec Timéo on aime bien, bon c’est surtout lui qui sait comment décorer moi, je m’occupe de faire des objets et de bricoler quelques trucs pour les travaux. »
Claire questionna Armelle du regard, la proposition était lancée, restait à voir si la mère de famille était capable d’accepter ou si elle préférait refuser par pudeur.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Roseanne sourit au compliment de la rousse et écouta attentivement ses explications sur sa vie dans le monde non-magique. La première partie était plutôt simple à comprendre, les histoires de cœurs étaient universelles monde magique ou non-magique ça marchait pareil, bien qu'elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'était la 'terminale-d'.
La suite en revanche, était un peu plus compliquée à comprendre pour la jeune sorcière. On ne lui avait pas beaucoup parlé du système non-maj' et l'étude du secret magique ne faisait pas partie de ses matières et n'en ferait probablement jamais partie. Lycée, bac, crise environnementale, réfugié... Si elle devinait que le début devait faire référence au système académique des non-maj', le reste était bien plus flou pour la jeune fille. Tout ça ne semblait tout de même pas très réjouissant.
La dernière phrase ainsi que le petit clin d'œil firent tout de même rire la jeune fille. Suzanne était vraiment super sympa. "C'est toi qui vois. Cette fois-ci, c'est moi qui n'ai pas tout saisit ce que tu viens de me raconter. Sauf la partie sur les Beaux-Arts, ça, j'ai compris. J'espère de tout cœur que tu pourras y entrer !" s'exclama Roseanne. "Alors comme ça, tu es une artiste ? Qu'est-ce que tu préfères faire ? Dessin, peinture, sculpture, théâtre... ?" demanda la jeune fille avec curiosité.
La jeune Dagda tourna la tête juste à temps pour voir Lorie passer une petite poignée des fruits blancs, qu'elle n'arrêtait pas de grignoter, sous son bob. La première année n'avait pas la moindre idée de ce que cela pouvait bien être, mais une petite voix lui disait que ce n'était certainement pas des baies venant d'un Sumac de Tarfaya, même si sa cousine en aurait bien eu besoins elle semblait un peu fatiguer.
Sa petite sieste, si on pouvait appeler ça comme ça, ne dura que quelques instants avant que Lorie ne revienne vers les transats. La jeune fille, l'observa et surtout écouta attentivement ce que ça cousine lui disait bien que cela ne faisait pas vraiment de sens pour la première année et lui fit hausser un sourcil.
"Tu es entrée par effraction dans un bâtiment non-maj' et tu me demandes de ne pas laisser ma curiosité me faire faire des bêtises ?" interrogea la jeune fille avec un petit sourire en coin. "Intéressant comme logique." dit-elle en rigolant légèrement avant d'ajouter avec un air plus sérieux cette fois. "Je ferais attention."
C'était une promesse qui n'engageait à rien ou presque. Une promesse simple et pour laquelle elle n'avait pas besoin de mentir. Elle avait fait exactement la même à Côme lorsqu'il l'avait sortie de la salle à Double-tour. Elle n'avait pas promis de ne plus y retourner ou de ne pas enquêter, elle avait juste dit qu'elle ferait attention, et elle tiendrait cette promesse dans la mesure du possible. Surtout si elle le faisait avec Lorie. Que pouvait-il lui arriver accompagné de la championne de l'Académie ?
"Et, je serais ravi d'enquêter avec toi l'année prochaine." s'exclama Roseanne avec un sourire. Voilà qui lui donnerait une bonne occasion de passer plus de temps avec sa cousine et qui aller satisfaire sa curiosité. Une pierre, deux coups, c'était parfait !
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Roseanne venait de soulever quelque-chose de très juste que Suze avait déjà eu maintes fois l'occasion de vérifier avec Lorie. Si elle-même, la non-mag, ne comprenait pas grand-chose du monde des sorciers, l'inverse était également vrai. Et bien qu'elle continue à trouver ça vraiment dommage - les deux mondes devaient se reconnaître et s'apprivoiser parce qu'ils partageaient la même planète et c'était la seule solution pour la sauver - elle ne put s'empêcher d'en rire un peu.
"Je t'expliquerai quelques trucs plus tard si tu veux", concéda-t-elle à Roseanne. Il allait falloir choisir avec soin les sujets, elle ne voulait pas que la petite subisse un trop violent choc en réalisant que dans l'autre monde, c'était vraiment pas jojo. "Et oui, chez les Daroux, tout le monde est un peu artiste. Ca doit être dans nos gênes, comme vous pour la mignonnerie. Mon père compose des musiques, ma mère gère une compagnie de théâtre, ma grande soeur est danseuse classique à l'opéra, mon idiot de grand-frère aime inventer des mondes et des histoires..." Elle soupira avant de reprendre. "Teilo a toujours aimé faire des pestacles, Ariane est trèèès sportive, je sais pas si le rugby est un art mais bon, et Robin..."
Son regard se posa instinctivement sur Lorie qui revenait s'installer à côté d'elle sur le transat. "Il joue aux échecs." Elle sourit à Roseanne. "Moi, c'est le dessin depuis toute petite. J'avais un peu arrêté mais..."
Son sourire se porta sur Lorie qui l'encourageait encore en prédisant qu'elle serait admise aux Beaux-Arts, en écho à Roseanne qui l'avait ardemment souhaité. Rien qu'à les entendre, ça rendait l'éventualité plus plausible. "Va quand même falloir que je bosse pas mal, le concours d'entrée est super sélectif", prévint-elle avant de soupirer à la mention de leur petite visite nocturne du Lycée Ampère. Ses yeux se plissèrent, fixés sur sa petite amie : "C'est toi qu'a eu l'idée parce que Teilo chouinait de jamais pouvoir y aller. Il a eu ce qu'il a voulu, comme d'habitude." Puis elle pouffa et titilla le lobe de l'oreille de Lolo avec son index : "Par contre, je suis sûre que Madame Martin s'en rappellera toute sa vie. Rohlalaaaa."
Le commentaire de Roseanne confirma à Suze que malgré son air innocent, elle avait la tête sur les épaules... et sans doute un peu de malice. "Hé, oublie pas que t'es encore petite. T'as pas encore l'expérience de Lorie ici présente pour te tirer d'affaire à chaque coup. Alors t'as intérêt à l'attendre ! Et embriguade pas mon p'tit frère dans tes plans, sauf si tu as l'intention de le perdre là-bas !" Puis à la grande qui s'étouffait avec sa paille, elle ajouta en minaudant un peu : "Tu feras attention à la couz. Je crains fort de la porter d'ores et déjà dans mon coeur."
La situation était incertaine. Non seulement Elina semblait encore souffrir du piment trop fort mais le chemin qu'ils avaient emprunté semblait interminable. Les trois cibles qu'ils filaient auraient pu prendre n'importe lequel des escaliers qu'ils croisaient. Fabrice ralentissait le pas pour mieux réfléchir. Son regard ne captait même pas les éléments de décoration auxquels il n'aurait pas été insensible. Avec sa chemise hawaïenne, il avait vraiment l'air d'un touriste.
*Hmm... je pense qu'il faut partir du postulat de base qu'on a été repérés. Sinon elles n'auraient sans doute pas pris de passage secret pour nous échapper. Donc Lorie savait. Si Lorie savait...*
Il se massa les tempes. *Si Lorie savait dès le début, elle a très bien pu prendre une direction sans se cacher, puis faire demi-tour une fois dans le passage secret. Ca veut dire qu'on est sur le bon chemin. Mais si elle savait, elle a aussi très bien pu jeter un bout de fruit dans cette direction pour nous induire en erreur. Donc on a pris le mauvais chemin. Tu connais ta soeur mieux que moi, qu'est-ce qui est le plus plausible ?*
Peut-être que cette nouvelle déduction ne suffirait pas à les retrouver, se dit-il. Mais il était patient... et pas trop du genre à lâcher l'affaire. Sauf si Elina en avait marre. Il guettait donc de l'oeil tout signe d'agacement de la part de l'Agent F-3.
L'effusion de propositions qui se succédaient prit Armelle de court. Elle n'en demandait pas tant. En fait, elle ne demandait rien. Peut-être que, dans son envie de déballer un peu ce qu'elle avait sur le coeur, elle avait parlé trop précipitamment, ou sans utiliser les bons mots ?
Et pourtant, les gens à qui elle s'était confié sans trop y réfléchir, des gens qu'elle croisait pour la première fois pour certains, la deuxième pour d'autres, réfléchissaient à des solutions pour elle, s'engageaient même à l'aider. Depuis quatre ans qu'ils savaient que Teilo était sorcier, elle n'avait cessé de chercher à comprendre et apprivoiser ce nouveau monde, cette communauté si étrangère, pour mieux en saisir les dangers, protéger son fils du mieux qu'elle le pouvait. Elle n'en avait saisi pour la première fois la beauté que lors des emplettes Rue Claudel en prévision de la première rentrée de Teilo. Puis lors du bal de Noël à Beauxbâtons. Et une nouvelle fois chez les Rosecieux, à Bois-des-Fées.
Maintenant, seulement maintenant, elle en saisissait un peu de l'humanité. La générosité qu'elle cotoyait dans le monde non-mag, notamment par son travail associatif, semblait exister aussi dans le monde magique. Sans être legilimens, elle ne détectait aucune duperie chez les Rosecieux ni chez les Fleury.
"Je ne m'attendais pas à un tel... engouement", rougit-elle un peu, embarassée. Qu'attendaient-ils d'elle en retour ? Elle n'avait rien à offrir. Mais peut-être n'attendaient-ils rien, tout simplement.
Elle se mordilla les lèvres, le genre de tic qu'elle dissimulait d'habitude, puis se reprit et sourit à l'assemblée : "Je vous remercie. Vos propositions me vont droit au coeur et je ne pense pas les mériter. Marguerite.. Madame de la Marche, je ne peux accepter cet argent. Le bien en question vous appartient de droit, ainsi qu'à vos enfants." Dans sa tête, il était clair qu'en aucune manière, elle ne prendrait de l'argent dont, un jour, Lorie ou ses soeurs pourraient avoir besoin. "Pour les travaux d'isolation, j'accepte bien volontiers. Nous ne sommes pas très bricoleurs." Armelle se retint de pouffer en pensant à la dernière fois où elle et Olivier avaient tenté de faire un peu de plomberie. "Arthur, j'aimerais, une fois la situation certaine, discuter avec toi et ton collègue de vos idées pour faire de notre nouveau lieu de vie un joli cocon. Je serais très heureuse de revoir Timéo."
Le père de Nathaniel était un sorcier très agréable et sans chichis. En plus, il avait bon goût. Et la maison des Rosecieux avait un charme certain. Dans sa tête, elle imaginait déjà ce que ces deux artisans seraient capables de produire.
"Mais assez parlé de nos problèmes bien trop terre à terre", renchérit tout de suite Armelle. "Et vous, quelles nouvelles ? Hormis la très bonne nouvelle." Une fois encore, son regard glissa vers le ventre de la compagne de Victor, à qui elle adressa un clin d'oeil plus que complice. Oh, oui, elle savait ce que c'était. Elle avait eu ce ventre là six fois. "Oh. Quelqu'un peut-il m'expliquer en des termes simples cette histoire d'arrêté Rosier ? J'ai cru comprendre qu'il était... annulé ?
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
« Intéressant comme logique… » Avait soufflé Lorie en guise de répétition, elle fixait sa cousine bien sûre d’elle. Son cerveau venait d’occulter le reste, se concentrant sur cet enchaînement de mot. Suzanne avait bien fait une remarque, probablement insuffisante à son goût.
« Oui, c’était pour faire plaisir à Teilo, toutefois, tu ne sais rien Roseanne, mais si tu veux jouer à croire qu’une salle de magie corrompue au point de t’agresser par le biais d’un miroir est équivalente à rentrer dans un bâtiment non-magique, alors je ne m’opposerais pas à tes croyances. Fais donc si tu penses pouvoir te passer de Côme ou de quelqu’un d’autre. » La voix calme, quelque peu las de Lorie pouvait paraître déstabilisante pour celui qui prêtait attention, mais ça n’avait pas vraiment d’importance.
Lorie détourna son regard de Roseanne pour s’attarder sur Suzanne. Ses yeux détaillaient les courbes de son visage, ses lèvres pulpeuses ou encore sa chevelure de feu. Ils appréciaient le spectacle des courbes de son corps tandis que ses oreilles repassaient comme un disque rayé sa voix. Sa belle voix.
« Si tu travailles, tu y arriveras, si tu as besoin de coup de pouce… Tu en trouveras par le biais du monde qui n’est pas le tien. » Commenta enfin Lorie avant de se lever du transat. Toute cette réception, organisée lui faisait plaisir, mais parler de sujet aussi sensible n’était pas vraiment dans ses envies du moment. Elle voulait juste penser à autre chose, profiter du soleil de « plage » avant de se rendre Rue Claudel avec un en cadeau un casse-tête des choses à acheter pour le tournoi. D’un pas lest et assuré, avec sa grâce et ses manières, Lorie pris la direction du bassin et plongea dans celui-ci.
Les remous de l’eau se calmèrent, et la surface reprenait son aspect de miroir. Le son restant n’était que celui de la chute d’eau qui dégringolait dans le bassin du bas. Sous l’eau, en tailleur, Lorie retenait sa respiration. Elle observait les profondeurs turquoise et le spectacle magique. De temps en temps, elle laissait échapper quelques bulles. Puis avec délicatesse, elle ferma les yeux pour ressentir la pression, l’eau, sa fraîcheur toute relative, les quelques mouvements du courant. Combien de temps allait-elle tenir ? Lorie avait travaillé son apnée, pour une raison dont même elle ignorait le but. Elle se contentait d’imaginer les sirènes. Quand viendrait le moment de reprendre un peu d’air, elle pourrait compter sur le petit objet que lui avait créé sa sœur.
Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
Elina bouillonnait, peut-être autant qu’un journaliste du Cri de la Gargouille sur le point d’avoir un scoop. Son esprit était partagé entre sa façon de voir les choses, l’esprit de déduction de Fabrice et plein d’autre choses qui se bousculait dans la petite tête d’une adolescente qui vivait dans l’ombre de sa grande sœur, et même dans celle de sa petite sœur. Fut un temps, elle avait songé à casser sa baguette, c’était, le soir, avant de rentrer chez elle pour les vacances. Puis elle avait bien vite abandonné l’idée, la peur était trop grande et elle venait la dévorer avec tous les paramètres inconnus que ça pouvait impliquer.
« On fait demi-tour ! » S’était-elle exclamée
Elle connaissait sa sœur, celle-ci était bien capable d’avoir lancé un fruit dans l’autre direction pour brouiller les pistes, elle avait changé en témoignait son arrivée suspicieuse. Elle se surprit même à attraper la main du touriste hawaïen pour augmenter le rythme.
Elle est à la piscine !
Le pas pressé d’Elina parcourait le long corridor sans même hésiter, comme si tout d’un coup elle venait d’avoir une révélation. Combien de temps avait-elle perdu ?
« Hum avait soufflé Marguerite qui comprenait la retenu de la non-magique. Si besoin, fais nous signe. »
Victor plissa les yeux, signe que sa mère avait quelque chose derrière la tête qui était proche de toutes les magouilles qu’il avait connu jusqu’à présent. Celle-ci porta son verre jusqu’à ses lèvres et laissa le soin aux autres de s’entacher de la suite de la discussion.
Claire aussi avait compris un truc, mais ne dit rien, ne fit rien et resta impassible comme la merveilleuse juge qu’elle avait été.
« Pour l’isolation, je pense que de la mousse non-magique serait parfaite, il faudrait que je me rende dans un magasin pour voir un peu les propriétés… À moins qu’Arthur ait quelque chose en stock... Qui ne mette pas le secret en péril... » Le père fit un petit non de la tête sans oublier de mettre sa bouche en cul de poule, signe qu’il réfléchissait encore. Mais il fit un clin d’œil en levant son verre à Armelle quand celle-ci lui intima qu’elle comptait sur lui.
« A votre service ma petite dame » Il avait généreusement pris un ton caricaturé d’artisan qui lui avait valu un petit coup de coude de la part de Claire avant que les deux ne gloussent d’amusement.
« François est comme à son habitude infernale. »
« Il aimerait reprendre contact avec Lorie, depuis le tournoi, c’est un peu tendu, mais… »
« Lorie le provoquerait en duel et ça ferait un peu désordre… »
« Pour l’arrêté Rosier, il a été arrêté oui… Il en aura fallu du temps, mais c’est chose faite, il fallait dire que mon ancien supérieur avait manigancé tout un stratagème qui l’a mené directement dans une prison. Pour être franche, je n’ai pas eu envie de lire le reste, ni même ses motivations. »
Claire avait qu’un seul regret, de ne pas être celle qui était à l’origine de cette abolition.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
C'était plutôt le Lug qui l'avait embrigadé dans ses plans récemment. Enfin, elle était loin de lui avoir résisté, leurs compromis lui permettait d'éviter que le garçon ne se lance dans des expérimentations trop dangereuses. Elle était donc ravie de l'aider. D'ailleurs, elle avait presque fini les recherches nécessaires, ils pourraient donc s'y mettre dès la rentrée.
Alors qu'elle allait répondre à Suzanne, Lorie lui coupa l'herbe sous le pied et fit perdre son sourire à la jeune fille. Déjà qu'elle ne bougeait pas beaucoup, la jeune Dagda se figea complétement face aux paroles de sa cousine. C'était évident que les deux situations n'étaient pas comparables ce n'était pas ce qui avait amusé la jeune sorcière.
Le fait que Lorie parle d'être entrée par effraction dans un bâtiment non-magique et lui dise deux secondes après de réfréner sa curiosité était amusant, mais ça remarque ne voulait pas dire qu'elle allait aller jouer les aventurières dans une salle contenant de la magie corrompue.
Préférant ne rien dire, la jeune fille resta figer sur place et ne fut sorti de ses pensées que par le bruit des remous de l'eau. Tournant rapidement la tête, elle put constater que Lorie avait décidé de faire un petit plongeon. Laissant échapper un souffle discret, elle tourna doucement la tête vers Suzanne.
"Ne t'en fais pas pour Teilo. Je ne sais pas s'il connaît l'existence de cette fameuse salle, mais je n'ai pas l'intention de l'entraîner dans cette histoire et encore moins de le faire entrer là-dedans. Il en est hors de question." lui dit-elle très sérieusement. Que ce soit Teilo ou n'importe qui d'autre, les effets de la salle étaient bien trop néfaste, pas besoins d'impliquer plus de personne que nécessaire.
"J'ai déjà pu constater de mes yeux le petit côté théâtral de ton frère, il a un vrai don pour la mise en scène. Personnellement, je suis plus musique, je joue du piano et du violon." lança la jeune fille revenant sur les explications que la rousse lui avait fournies un peu plus tôt pour essayer de changer de sujet. "J'ai commencé parce qu'on m'y a forcé, mais c'est tout de suite devenu un vrai plaisir et je ne me débrouille pas trop mal." continua la jeune fille, un sourire apparaissant sur son visage à l'évocation de sa passion.
"Quant à savoir si le rugby est un art, je dirais que oui si rien n'est casser avant la fin de la journée à cause d'un plaquage ou du ballon en lui-même." ajouta-elle en rigolant. "J'ai cru comprendre l'intérêt de Robin un peu plus tôt, malheureusement pour lui, même si je connais les règles, je suis loin d'être assez doué pour l'affronter." conclu la jeune fille.
Tournant la tête vers le bassin, Roseanne remarqua que Lorie n'était toujours pas remontée. "Elle en met du temps..." commenta-t-elle avec un petit froncement de sourcil inquiet.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
La technique de Lolo semblait plus subtile. Même si la blonde n'approuvait pas, elle n'interdisait rien à Roseanne, la laissait libre de se mettre en danger si elle le souhaitait. Suze en resta songeuse quelques instants avant de décider que bah, après tout, faire des erreurs et en subir les conséquences pouvait être un bon apprentissage. De toute manière, pourquoi s'attardait-elle là dessus ? Les dangers de Beauxbâtons, c'était pas vraiment son problème.
Elle sourit à Lorie, son regard rivé à ces yeux si bleus qui semblaient se perdre dans une contemplation. Puis, quand la sorcière se leva pour aller plonger dans la piscine, elle ne la retint pas. Elle se leva simplement à son tour pour rejoindre Roseanne et s'asseoir au bord.
"Aaah !!! C'est.... ah, non, ça va."
Suzanne venait de plonger le bas de ses jambes dans l'eau ni trop chaude, ni trop fraîche. Ca ne pouvait qu'être un subterfuge magique. En remuant ses pieds dans l'eau, elle écouta la couz lui parler de Teilo et ça ne l'étonna pas d'avoir la confirmation qu'à l'école aussi, son petit frère aimait attirer l'attention sur lui par tous les moyens. C'était un poseur en plus d'un escroc. La rousse sourit quand elle apprit que Roro faisait du violon ET du piano. Elle n'en était pas surprise mais se garda de partager ses pensées. Son seul commentaire fut un encouragement : "Si ça te rend heureuse, faut que tu continues. Y'a trop de gens malheureux parce qu'ils ont un boulot de merde, une vie sans saveur et même pas de passion pour compenser."
Selon sa logique, elle ne pouvait pas être malheureuse. Aucun Daroux ne pouvait l'être. Mouais.
"Robin s'en fiche que tu soies douée ou pas, il voudra quand même te battre au moins une fois et ajouter ta tête dans son tableau des trophées." Elle sourit en coin. "C'est juste une image, hein. En tout cas, tu peux être sûre que ça lui fera très plaisir."
Elle baissa la tête pour regarder ses pieds nus dans l'eau. Avec les petits remous qu'elle faisait, Lorie était invisible. Roseanne semblait inquiète du temps que Lorie mettait pour remonter. "T'en fais pas pour elle. Elle a survécu à une araignée géante et des..." Suzanne ouvrit grand les yeux l'espace d'une seconde. Elle avait failli dire mages noirs. "Des trucs pires ! Et puis, c'est la Championne de ton académie et elle a un tournoi à gagner, ce serait bête qu'elle meure maintenant au fond de sa piscine."
La rousse fut prise d'un petit rire nerveux qu'elle mit quelques secondes à contrôler. A Noël, Lorie avait mis un temps fou à remonter de cette même piscine, ça lui avait fait terriblement peur. Puis elle se mordilla la lèvre : "C'est vrai qu'elle est un peu longue, quand même... Tu sais nager ? Au pire, tu peux piquer une tête pour voir ce qu'elle fabrique."
Fabrice souriait un peu. Il imaginait sans peine de la fumée sortir des oreilles d'Elina tellement la fille semblait agiter ses neurones. Alors qu'il s'apprêtait à lui en faire la remarque, il fut surpris par son exclamation soudaine, se laissa prendre la main et entraîner dans l'autre sens. La piscine ? Comment Elina pouvait-elle en être certaine ? Avait-elle connaissance d'un indice qui lui échappait ?
Elina courait plutôt vite et, comme ils étaient liés par la main, il devait garder le rythme. Sauf qu'il n'était pas du tout habitué à fournir beaucoup d'effort physique, l'EPS étant la seule matière au lycée qui faisait baisser sensiblement sa moyenne générale. Sa respiration se fit rapidement plus courte, il commençait à transpirer sous sa chemise mais il se garda bien de se plaindre.
*A la piscine avec ma soeur ? Oh, faut que je voie ça. Suzanne déteste se baigner... d'habitude.*
Armelle était soulagée que Marguerite de la Marche n'insiste pas plus. Plutôt que de lui proposer à nouveau de l'argent qu'elle ne saurait prendre, la mère de Lorie laissait juste une porte entrouverte qu'elle pouvait décider de pousser ou non. C'était une position bien plus tenable pour elle. "Je te remercie" , répondit-elle avec un sourire poli avant de se retourner vers les autres convives.
D'abord Claire et Arthur qui continuaient à explorer les possibilités techniques pour insonoriser le studio de son compagnon. Le petit échange complice entre les deux ne lui échappa pas et généra dans sa tête de multiples petites questions sur le couple en face d'elle. Quelle était leur histoire ? Quels soubresauts avaient-ils affronté, quels hauts et quels bas, pour rester si soudés aujourd'hui ? Quant à François, elle ne se posait plus beaucoup de questions à son sujet, elle en savait assez. Il ne méritait pas de revoir ses filles ni d'avoir l'opportunité de faire amende honorable. Pas après tout ce qu'il leur avait fait subir. Elle hésita un instant à dire bien haut ce qu'elle pensait tout bas mais se ravisa. Elle n'avait aucune envie de fâcher leur hôte.
L'explication de Claire à propos de l'Arrêté Rosier ne lui apprit pas grand chose de plus, sinon que Claire était contre et que son patron, donc un ministre de la justice magicien (?) avait du sombrer pour une affaire de corruption. "Je suis soulagée qu'il soit supprimé. Effacer la mémoire des gens... c'est terrible. La mémoire, c'est parfois tout ce qui nous reste et nous aide à tenir." Sa voix était plus éthérée. Bien sûr, elle savait de quoi elle parlait. Pendant des années, elle s'était occupé à la maison de la mère d'Olivier qui souffrait d'Alzheimer.
"Mais quelles seront les nouvelles peines décidées par... les aurors ? Peuvent-elle être pires encore ?"
Ses connaissances dans ce domaine était plus que lacunaires. Elle ne savait ni qui décidait, ni comment tout le système judiciaire des sorciers fonctionnait. Et comme elle ne savait pas, ça l'inquiétait.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
163, 164, 165… Le temps s’écoulait et les premiers signes avant-coureur du manque d’air était déjà passé. Lorie avait bel et bien relâché une bulle, une grosse bulle, mais elle disciplinait son esprit comme on pouvait discipliner toute chose en ce monde. Jusqu’à ce que l’instinct reprenne le dessus. Son corps entier avait forcé la sorcière à ouvrir les yeux, le calme avait laissé place à la tempête, une tempête mortelle et urgente. Elle décroisa les jambes, prit appui sur le sol bleuté et d’une impulsion quelque peu fébrile malgré la panique qu’elle s’efforçait de dompter, se propulsa vers la surface. Dès lors que sa bouche fut à l’air libre, l’instinct força la blonde à reprendre une bouffée d’air frais, ou chaud. La tête tournante, elle se retourna à la surface dans le bassin, scruta les environs, haletante, et quand ses yeux se posèrent sur le duo au bord de la piscine, fit une brasse indienne pour les rejoindre. Elle en avait même oublié l’objet que sa sœur lui avait donné pour reprendre de l’air. Elle avait réussi à toucher les trois minutes, grandement aidée par les confiseries de la rue Claudel, mais c’était un bel exploit. Très bel exploit.
L’eau ruisselait sur son visage, lui donnant un air d’auror perdu dans une enquête où il avait un train de retard. Puis quand elle fut à hauteur du duo, elle afficha un sourire sincère.
« Alors ? Je savais que tu ne pouvais pas te passer de moi au point d’immerger tes pieds dans l’eau… Mais toi ? Ses yeux bleus, un peu plus sombres que l’eau turquoise s’étaient tournés vers Roseanne. Puis, Lorie laissa échapper un petit rire. Je plaisante, vous restez combien de temps ? Vous êtes invité pour les vacances ou c’était juste pour mon retour ? »
La sorcière posa sa tête sur ses bras qui se tenait au bord de la piscine, ses jambes s’agitaient comme une nageoire de sirène tandis qu’elle faisait les yeux doux lorsqu’elle regardait Suzanne et des yeux malicieux lorsqu’elle regardait Roseanne. Sa chevelure dorée plaquée par l’eau commençait déjà à sécher.
Claire Rosecieux
Professeure de Métamorphose
La route vers la piscine fut relativement rapide, alors à pas feutré Elina vint s’accroupir pour se faire toute discrète. Pour elle, le sol prenait l’apparence d’un plancher de bois tissé. Elle avait l’avantage du terrain à être en hauteur par rapport à sa cible. Tapis dans l’ombre comme un véritable auror, la petite blonde vint même se mettre à ramper.
Elles sont juste en contrebas, ne fait pas de bruit…
Tout doucement, elle s’approcha du bord. Elle eut l’impression de croiser le regard de Lorie, mais elle n’était pas certaine de s’être faite repérée. Dans le doute, elle avait légèrement reculé pour que la crête vienne la cacher.
Je ne sais pas si elle m’a vu… Pourquoi elle déteste se baigner ? J’ai l’impression qu’elle aime bien l’eau à barboter…
Elina avait ce petit regard interrogateur de scientifique qui attendait une réponse cohérente.
Claire laissa échapper un petit rire.
« Non non, s’amusait-elle. Ce ne sont pas les auror qui gère les peines. Le système magique est similaire à celui des non-magique dans la réalité des faits, il est juste plus efficace, notre communauté est plus petite. Les aurors s’occupe d’arrêter les suspects ou d’enquêter, puis se sont les juges qui prononce la peine, allant d’un rappel, a des Travis d’intérêt généraux et maintenant une peine de prison semblerait-il. Tout le monde à droit a un avocat, j’ai commencé comme cela dans le droit puis j’ai monté les échelons jusqu’à devenir juge. »
C’était compliqué par moment de synthétiser un système complet et évidemment tout cela était bien plus compliqué que ça, mais les grandes lignes étaient posées et Armelle avait largement de quoi comprendre.
« Lorie, est en train de se questionner à devenir auror… »
Marguerite cligna plusieurs fois des yeux.
« Pardon ? Mais quelle mouche l’a piqué, c’est dangereux ! »
Claire haussa les épaules, visiblement, elle en savait plus que la mère, mais ce n’était qu’une piste. Pour autant, Claire était d’accord avec son ex-belle-sœur, la profession d’auror était éprouvante et difficile, le danger courant.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Trop occuper à scruter le bassin, la jeune sorcière passa complètement à côté de l'expression de la plus vielle et se contenta d'acquiescer à ses paroles. Ce n'est que lorsqu'elle entendit son rire nerveux que la jeune fille tourna son regard vers la sœur de Teilo qui n'était apparemment pas si sereine que ça finalement.
La première année haussa un sourcil face aux paroles de la rousse. Bien sûr qu'elle savait nager, mais pourquoi elle ? S'il y avait le moindre problème, elle n'était pas la plus à même de réagir. Elle était bien trop petite et pas assez forte pour aider Lorie. Ce n'était pas du tout logique. Cependant, face au mordillement de lèvres de la plus âgée, Roseanne décida de ne pas faire par de cette observation.
"Je pourrais, mais je n'ai pas vraiment la bonne tenue et puis c'est Lorie, je suis sûr qu'elle s'en sort très bien là-dessous." répondit la jeune fille de sa voix calme même si son visage trahissait son inquiétude. Sa cousine, qui il y a seulement quelques minutes l'amener à être prudente, n'était tout de même pas en train de faire quelque chose de stupide. En-tout-cas, elle l'espérait.
La jeune fille contemplait sérieusement l'idée de plonger pour voir ce qui était en train de se passer. Sa tenue n'était pas des plus adaptés, mais il devait sûrement y avoir un sort pour se sécher dans le pire des cas. Alors qu'elle était entrain de se lever, Lorie remonta brusquement à la surface.
La jeune sorcière eut un mouvement de recul et regarda un peu inquiète, sa cousine reprendre de grandes goulées d'air. Heureusement, Lorie semblait aller bien et se dirigeait même vers le bord où elle était installée avec Suzanne. La jeune fille ramena ses jambes sous elle, s'installant en tailleur sur le sable un petit peu en retrait du bord pour éviter de mouiller ses vêtements par accident.
Alors qu'elle croissait le regard de sa cousine, Roseanne ne put s'empêcher de sourire face à la remarque de Lorie. Son sourire perdit cependant un peu de son éclat face aux questions de sa cousine qui lui rappelait que ce moment de répits n'allait être que de courte durée.
"Je partirais à la fin de la réception donc ça va dépendre du temps que tout ça va prendre, mais dans la soirée, j'imagine. Mes parents rentrent de voyage dans la journée et repartiront demain ou après-demain." expliqua la première année sans arriver à retenir une grimace sur la dernière phrase.
Instinctivement, la jeune fille glissa sa main dans sa poche de pantalon gauche et referma la main sur le petit bout de parchemin qu'elle gardait toujours sur elle pendant les vacances scolaires. Le même petit bout de parchemin que sa tante lui avait remis au début de l'année scolaire. Évidemment, elle en connaissait le contenu par cœur, mais ça la rassurer de le garder sur elle.
Remettant un sourire feins sur son visage, la jeune fille se tourna vers la rousse. "Et toi, tu restes combien de temps ?" lui demanda-t-elle.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Fabrice avait suivi Elina à plat ventre et sans rechigner, même si cet effort le faisait respirer un peu fort et rosir des joues. Posté à côté de la fille, il avait juste à tendre un peu le cou pour observer leurs cibles. Leur poste d'observation, en hauteur, était idéal.
*On aurait du suivre ta logique dès le début, on a sûrement raté des trucs. Pardon d'avoir douté de toi.* C'était dommage. Il allait avoir moins d'éléments pour chambrer gentiment sa grande soeur plus tard. Quoi que... Là. Lorie émergait du bassin et s'approchait telle une gracieuse créature marine des autres filles... de Suzanne qui, comme le soulignait Elina, barbotait les pieds dans l'eau sans afficher la moindre grimace de dégout. Enfin, c'était ce qui semblait à son frère. Difficile de bien voir de si loin.
*Je sais pas pourquoi elle déteste se baigner*, admit-il en haussant les épaules. *C'est Suzanne. Y'a plein de trucs qu'elle aime pas, juste comme ça. Quand j'étais plus petit, je pensais qu'elle voulait juste faire son intéressante. Olympia et moi, on s'intéressait à tout. Maman nous encourageait à être curieux.* Il soupira en vrai. *Mais elle, elle voulait pas. Une vraie tête de mûle. Je suppose que c'était sa manière de se démarquer. Mais... regarde, là, l'eau a pas vraiment l'air de la déranger.*
Fabrice sourit et donna un gentil coup de coude à Elina. *C'est sûrement l'effet Lorie.*
Il se tut dans sa tête parce que Lorie parlait.
Suzanne l'écouta en ralentissant le rythme de ses battements de pied dans l'eau. La rousse, soulagée d'avoir vu sa petite sirène blonde reparaître au bord de la piscine, l'observait sans ciller avec un petit sourire collé aux lèvres. Elle n'avait pas réfléchi avant d'aller barboter, elle avait fait ça... comme ça. Pour le coup, elle ne savait pas vraiment quoi répondre à Lorie sinon qu'une fois encore, sa sorcière bien aimée avait sûrement vu juste. De toute manière, elle n'eut guère le temps de rétorquer. La douce créature aquatique leur demandait déjà, à elle et Roseanne, jusqu'à quand elles resteraient dans son domaine.
Elle laissa d'abord la petite répondre et nota la grimace quand elle évoqua ses parents. Ha. Visiblement, elle ne les aimait pas fort. Suze compatissait. Plus jeune, elle avait souvent eu le sentiment que ses parents ne la comprenaient pas. Honnêtement, ça lui arrivait encore de le penser.
"Je reste juste ce soir", déclara-t-elle d'un ton neutre, le regard figé au loin. Après une lente et grande inspiration, elle sourit : "Maiiiis si y'a moyen qu'en dernière minute, on me trouve un petit coin dans ce logis, une paillasse me suffit, je pourrais bien avancer dans quelques travaux. Je ne sais pas pourquoi mais... je trouve facilement l'inspiration ici. Et il y a des musées que j'aimerais visiter à Cannes. La Malmaison est en rénovation mais le Musée des Explorations du Monde me fait de l'oeil." Elle s'était renseignée dessus, bien sûr. "J'y trouverai sûrement de jolis tableaux à reluquer."
Elle pencha rapidement la tête sur la droite avec un sourire un brin provocateur, puis se tourna vers Roseanne. "Hé, la couz, tu peux pas convaincre tes parents de rester au moins cette nuit ? On vient à peine de se croiser et tant que je te tiens... faut bien que je fasse mon job de grande soeur."
La bouche pincée, les yeux plissés, elle avait soudain l'air extrêmement sérieuse.
"Ha."
De par son expérierence au théâtre, Armelle contrôlait bien ses rougissements. Encore une fois, elle avait été imprécise en évoquant le monde magique. Heureusement, elle se sentait suffisament en confiance avec Claire maintenant pour ne pas se sentir trop gênée. Le rire ne tuait pas, c'était connu, et l'explication était bienvenue.
Une peine de prison, donc, pour remplacer l'arrêté Rosier ? Les sorciers n'avaient-ils donc pas plus d'imagination, ou plus d'empathie, plus de solutions à portée de baguette pour trouver un système plus efficace ? Devaient-ils absolument singer celui des non-mags ? Après ce qu'elle avait vu du monde magique, Armelle ne pouvait s'empêcher d'être un peu déçue. Une chose était bonne à retenir néanmoins : ce monde avait des failles et la magie ne pouvait résoudre tous les problèmes.
Elle n'avait pas besoin de cette confirmation, mais c'était toujours bon à prendre ou à ressortir dans un futur débat avec ses enfants.
Le futur des enfants, c'était justement vers où se dirigeait la discussion présente. Que Lorie envisage de devenir auror ne l'étonnait pas vraiment. Elle avait du développer dans son enfance et son adolescence une profonde aversion à l'injustice. C'était, entre autres, le résultat des actions - ou non-actions - de Marguerite, la même qui maintenant, un peu tard peut-être, s'inquiétait pour sa fille. Et Armelle ne pouvait que sympathiser.
Elle vérifia rapidement où en étaient ses deux petits garçons. Robin semblait avoir gagné une partie et frimait un peu. Teilo, en face, avait un léger sourire et lui en redemandait une.
"Je n'imagine pas Teilo dans ce genre de métier." Son petit poisson n'avait jamais pu cacher sa trop grande sensibilité. Lorie y parvenait beaucoup mieux. Et c'était un métier qui demandait des compétences que son fils, qu'elle aimait plus que tout au monde, ne possédait pas : de la rigueur dans l'analyse. De la témérité. Un esprit de fer et un certain pragmatisme. "Non, trop dangereux pour lui. Mais peut-être pas pour Lorie."
Elle offrit un sourire compatissant à Marguerite. "Si il y a bien une chose que j'ai tout de suite perçu chez votre fille l'été dernier, c'est sa capacité à vouloir se rendre utile. Aux autres, à la société en général. Et je suppose que sa participation au tournoi international des sorciers n'est pas moins dangereuse pour elle, si j'en crois l'historique de ce genre d'événements."
A défaut d'avoir rempli son verre, elle le posa sur la petite table basse à sa droite. "Elle a l'air de bien s'en sortir, vous ne trouvez pas ?"
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Lorie observait sa cousine lui répondre, ses cheveux séchaient sous le soleil de la coupole. Le menton posé sur le dos de ses mains, elle comprenait alors que tout le monde était convié que pour cette journée. Un soupir plus tard, la blonde aux allures de sirènes écouta sa petite amie. Même constat… Quel dommage, si peu de temps auprès de son amour, si peu de temps auprès de cette cousine mystérieuse qui était rentrée dans sa vie en début d’année scolaire. La mage blanc prit appui sur le bord du bassin inférieur et se hissa jusqu’aux lèvres de la rousse. Elle vola un baiser à cette fille du feu avant de la regarder dans les yeux. Son regard remplit d’une farouche passion dévorante fut accompagné d’une voix envoûtante.
« Il y aura toujours de la place pour toi dans ce château, tant que je peux dévorer tes lèvres et ton cou… » Puis Lorie laissa son corps rejoindre une nouvelle fois le bassin, l’eau lui arrivait sous le menton et a aucun moment elle avait daigné rompre le eye-contact.
Jusqu’à ce qu’elle réponde à Roseanne.
« Tu es bien entendu la bienvenue aussi, je ne connais pas tes parents mais j’espère de tout cœur qu’ils ne sont pas comme les miens. Ça me ferait plaisir que tu reste en tout cas… Mais je reviens je vais piquer une tête. »
Lorie afficha un sourire compatissant à sa cousine, puis laissa l’eau l’emporter une nouvelle fois. Après chaque bulle, son corps ayant de moins en moins d’air coulait comme une pierre lancée dans un étang. Elle emprunta le petit passage secret, et remonta la cascade. La dernière fois qu’elle l’avait fait, elle avait failli se noyer, mais aujourd’hui, la vilaine grille n’était plus.
Une fois en haut, elle observa les deux trouble fête espionner le bassin inférieur. Elle prit le temps de prendre une goulée d’air avant de plonger à nouveau. Lentement, dans une nage aussi douce que paisible en sous marin elle rejoignit le bord. Appuya son menton soutenu par ses mains contre le bord du bassin. Lys qui était aussi discrète qu’une ombre s’était faufilée derrière les deux espions. Puis la petite hermine fit un bond sur Fabrice avant de courir jusqu’à sa tête où elle observa celui-ci à l’envers.
« C’est pas très joli de suivre les gens et de les épiés comme des fripons. »
La voix de Lorie se voulait calme, monotone. Elle ne laissa pas plus de temps au duo pour se rendre compte de ce qu’il se passait et attrapa celle qui était le plus proche du bord et vint la tirer pour l’envoyer à l’eau. Elle observait alors sa sœur se débattre dans ses vêtements engorgés d’eau avant de refaire surface. Le regard de Lorie s’était posé sur Fabrice qui avait l’hermine qui avait prit son lobe d’oreille en otage entre ses petits crocs.
« Tout bon pirate connaît le supplice de la planche. »
Les yeux de Lorie se posèrent sur le bord du bassin. Une invitation peu délicate à sauter dans le bassin inférieur. Plusieurs mètres le séparait, si Lorie avait l’habitude de sauter d’un bassin à l’autre, il fallait un peu de courage pour quelqu’un qui n’avait jamais sauté d’aussi haut. Restait à savoir ce que Fabrice allait faire.
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