Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Les petits étaient invités à aller en haut.
Avant de suivre Pensée hors du salon, Teilo avait vu Suzanne s'agenouiller auprès d'une Lorie inconsciente, mettre une main comme un coussin sous sa tête. Sa grande soeur n'avait pas l'air de vouloir venir avec lui. Elle ne le calculait même pas. Alors, sans rien oser lui dire, il l'avait laissée s'occuper de son amie.
Maintenant, la tête basse et la mine renfrognée, le garçon gravissait l'escalier qui devait les mener à un autre salon. A côté de lui, un peu devant, un peu derrière, il y avait Pensée, Elina et Rose. Peut-être que là, sans les adultes, il ne se passerait rien de fâcheux. Franchement, il l'espérait.
A l'entrée du salon du haut, il s'arrêta pour s'adosser un instant à la porte et soupirer. Il avait du soupirer un peu fort parce que Pensée venait vers lui, un air interrogatif sur le visage. Mains dans les poches, il la regarda une seconde avant de baisser la tête.
Il ne pouvait pas lui dire tout ce qu'il ressentait, le panel d'émotions qui faisait une drôle de mixture dans sa tête. Qu'il avait eu peur quand les baguettes avaient crépité, qu'il était resté tétanisé, qu'il n'avait même pas eu le courage de protéger sa grande soeur qui aurait pu se prendre un sort perdu, qu'encore une fois, il avait baissé sa garde en pensant qu'il n'allait rien se passer, qu'il aurait du se rendre compte plus tôt que Lorie n'était pas dans son état normal au lieu de faire l'idiot avec la nourriture.
Sa propre famille lui avait lancé un stupefix. Sa mère et sa soeur. Il en avait encore un haut le coeur. A coup sûr, l'image de Lorie stupéfiée et chutant au sol resterait longtemps gravée dans sa tête.
"J'ai plus très faim", annonça-t-il à Pensée en se mettant une main au ventre, les lèvres tordues. Il avait surtout l'estomac noué parce que, au fond, il venait de réaliser un truc : il n'était toujours pas prêt. S'il avait la trouille et se décomposait à la vue du moindre sort offensif, Oscar ne ferait qu'une bouchée de lui au duel dans deux mois et demi. Le duel avec Oscar. Encore une chose dont il ne pouvait pas parler à Pensée.
Je vais faire un tour, voulut-il ajouter mais bien qu'il ouvrit la bouche, aucun son ne sortit de ses lèvres. Il avait tellement envie de partir, sortir du château et arpenter les allées du jardin seul quelques minutes maiiiis... mais elle n'allait pas comprendre. Pire, elle n'allait pas apprécier. Il ne voulait pas tout gâcher. "Je préférais la plage", finit-il tout de même par avouer en la regardant enfin avec un sourire forcé. Ca n'allait pas tromper Pensée mais là, il n'avait pas de meilleure idée. "Y'a d'autres gens dans ta famille dont il faut se méfier ?" murmura-t-il en faisant semblant de rigoler.
Le père, la mère, la tante... et Elina. Son regard dévia vers la plus grande et il déglutit. N'empêche, il ne se serait jamais douté qu'elle était capable d'une chose pareille. Une potion de confusion pour sa propre mère ? Il savait que ça n'avait pas été facile pour les soeurs Fleury mais là... Et Rose qui n'avait pas hésité à attaquer sa soeur. Il aurait du y avoir une autre solution. Simplement, Teilo le fanfaron ne l'avait pas vue. Il n'avait été capable de rien empêcher du tout, malgré tout ce qu'il avait appris à Beauxbâtons en plus d'un an. Ca l'agaçait, et pas qu'un peu.
Avant de suivre Pensée hors du salon, Teilo avait vu Suzanne s'agenouiller auprès d'une Lorie inconsciente, mettre une main comme un coussin sous sa tête. Sa grande soeur n'avait pas l'air de vouloir venir avec lui. Elle ne le calculait même pas. Alors, sans rien oser lui dire, il l'avait laissée s'occuper de son amie.
Maintenant, la tête basse et la mine renfrognée, le garçon gravissait l'escalier qui devait les mener à un autre salon. A côté de lui, un peu devant, un peu derrière, il y avait Pensée, Elina et Rose. Peut-être que là, sans les adultes, il ne se passerait rien de fâcheux. Franchement, il l'espérait.
A l'entrée du salon du haut, il s'arrêta pour s'adosser un instant à la porte et soupirer. Il avait du soupirer un peu fort parce que Pensée venait vers lui, un air interrogatif sur le visage. Mains dans les poches, il la regarda une seconde avant de baisser la tête.
Il ne pouvait pas lui dire tout ce qu'il ressentait, le panel d'émotions qui faisait une drôle de mixture dans sa tête. Qu'il avait eu peur quand les baguettes avaient crépité, qu'il était resté tétanisé, qu'il n'avait même pas eu le courage de protéger sa grande soeur qui aurait pu se prendre un sort perdu, qu'encore une fois, il avait baissé sa garde en pensant qu'il n'allait rien se passer, qu'il aurait du se rendre compte plus tôt que Lorie n'était pas dans son état normal au lieu de faire l'idiot avec la nourriture.
Sa propre famille lui avait lancé un stupefix. Sa mère et sa soeur. Il en avait encore un haut le coeur. A coup sûr, l'image de Lorie stupéfiée et chutant au sol resterait longtemps gravée dans sa tête.
"J'ai plus très faim", annonça-t-il à Pensée en se mettant une main au ventre, les lèvres tordues. Il avait surtout l'estomac noué parce que, au fond, il venait de réaliser un truc : il n'était toujours pas prêt. S'il avait la trouille et se décomposait à la vue du moindre sort offensif, Oscar ne ferait qu'une bouchée de lui au duel dans deux mois et demi. Le duel avec Oscar. Encore une chose dont il ne pouvait pas parler à Pensée.
Je vais faire un tour, voulut-il ajouter mais bien qu'il ouvrit la bouche, aucun son ne sortit de ses lèvres. Il avait tellement envie de partir, sortir du château et arpenter les allées du jardin seul quelques minutes maiiiis... mais elle n'allait pas comprendre. Pire, elle n'allait pas apprécier. Il ne voulait pas tout gâcher. "Je préférais la plage", finit-il tout de même par avouer en la regardant enfin avec un sourire forcé. Ca n'allait pas tromper Pensée mais là, il n'avait pas de meilleure idée. "Y'a d'autres gens dans ta famille dont il faut se méfier ?" murmura-t-il en faisant semblant de rigoler.
Le père, la mère, la tante... et Elina. Son regard dévia vers la plus grande et il déglutit. N'empêche, il ne se serait jamais douté qu'elle était capable d'une chose pareille. Une potion de confusion pour sa propre mère ? Il savait que ça n'avait pas été facile pour les soeurs Fleury mais là... Et Rose qui n'avait pas hésité à attaquer sa soeur. Il aurait du y avoir une autre solution. Simplement, Teilo le fanfaron ne l'avait pas vue. Il n'avait été capable de rien empêcher du tout, malgré tout ce qu'il avait appris à Beauxbâtons en plus d'un an. Ca l'agaçait, et pas qu'un peu.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Rose était d’enguirlander Elina comme jamais elle n’avait enguirlandé quelqu’un. Même madame Yapara à côté faisait pâle figure. Alors, oui, en soit ce n’était pas la première fois que les sœurs avaient eu cette idée en tête. Il y avait même eu un plan que Lorie avait refusé d’exécuter, mais là… Rose n’arrivait pas à trouver de raison. Toutefois le regard vers le sol, toute penaude, Elina était d’accord avec sa grande sœur, elle était allée trop loin. La malchance avait fait tomber les sorts sur Lorie, qui s’était déchaînée sur Gentiane. La relation entre les deux était un niveau au-dessus que la relation père fille.
Pensée qui s’était rapprochée de Teilo, lui fit un sourire qui se voulait rassurant. Elle n’était pas aussi doué que Lorie, mais elle comprenait la réaction de Teilo. Alors, elle vint se blottir contre lui, comme pour lui apporter un soutien émotionnel que sa peluche Totoro ne pouvait pas lui apporter dans l’immédiat.
« Je suis désolée, dit-elle d’une petite voix alors qu’elle n’y était pour rien. François et Gentiane sont les seuls dont il faut vraiment se méfier… Son regard se porta sur ses sœurs, Rose était toujours en train d’engueuler Elina qui pleurait et se confondait en excuse. Tout va rentrer dans l’ordre, Gentiane ne reviendra pas, François non plus… Lorie ira bien et… Tu te doutes que si ça a pris cette ampleur ce n’est pas pour rien… La Lorie que tu as vue sous potion de confusion n’était pas celle qu’on connaît, elle a fait attaquer son Matagot sur notre tante alors qu'elle n'a même pas fait de mal à une Acromentule dont elle pensait que j'étais prisonnière et… » Pensée avait du mal à justifier le Stupéfix.
« Un charme d’hébétement n’était pas possible… Dès lors qu’on touche la personne, celui-ci prend fin… Lorie à la parade contre ce charme. C'est Lys... » C’était Rose qui s’était approchée du duo laissant Elina réfléchir alors qu’elle s’était allongée et qu’elle pleurait en fixant le plafond la main sur le front. « Le maléfice que j’ai utilisé est impressionnant, mais ça ira… Elle n’était pas elle-même, et même a deux… Elle a été capable d’esquiver nos sortilèges, les choses auraient sûrement pu être faites différemment, mais c'était aussi pour la protéger, il y avait urgence, tu l’as vu ? » Rose, lui attribua un sourire rassurant, meilleure que celui de pensée, toujours moins bon que ceux de Lorie. Elle lui mit la main sur l’épaule et tapota celle-ci comme pour lui souhaiter du courage.
Pensée avait posé sa tête contre l’épaule de Teilo. « Elina ! Viens avec moi ! » Avait ordonné Rose qui n’avait jamais été aussi sérieuse depuis son arrivé au château. Elina se leva, fit, regarda Teilo et sa petite sœur avec un air désolée avant que ses yeux ne fuient vers le sol. Et que sa bouche murmure un « désolé. » Puis, sans un autre mot, elle s’exécuta.
« Ce n’est pas la première fois qu’on parle de donner une potion de confusion à nos parents… Lorie a toujours trouvé l’idée mauvaise. Je ne sais pas pourquoi Elina l’a fait aujourd’hui, elle est de plus en plus en colère et solitaire. Elle ne s’est jamais autant réfugiée dans tout ça, c’est compliqué, surtout que mère n’en a que pour Lorie depuis sa participation au tournoi, c’était celle qui était le plus proche de mère… Je suis sincèrement désolée que les astres se soient alignés ce jour-là pour gâcher mon invitation…»
Ce n’était pas une coïncidence si François était venu ce jour-là. Pensée le commençait à le comprendre, pour autant, elle aurait aimé que ça soit calme… « Moi aussi, je préférais la plage… Mais je te promets que si tu acceptes de revenir… La prochaine fois ça sera calme, que ma mère sera normale et qu’il n’y aura rien d’autre… »
Une petite larme coula le long de la joue de Pensée alors qu’elle avait toujours la tête sur l’épaule du garçon.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Teilo comprit au dernier moment l'intention de Pensée et ne sursauta quasiment pas quand elle initia un calin. Il la serra un peu, sans vraiment forcer. C'était un peu embêtant parce que, proche comme elle était, il avait du mal à se concentrer sur ce qu'elle disait. Son parfum si singulier le distrayait un peu. Il était vraiment... ouais, agréable.
Pourquoi était-elle désolée ? De toute la famille Fleury, c'était la seule qui n'avait rien fait. La seule à qui il n'en voulait pas, pas même un petit peu. Même Lorie, que sa petite soeur défendait, devait être entraînée à ce genre de situation par les Mages Blancs. Elle avait forcément dû se rendre compte qu'elle n'était pas dans son état normal. Teilo ne voulait pas croire que la fille qui lui avait toujours recommandé la prudence et la patience, la Championne qui représentait l'Europe au Tournoi International puisse se faire avoir si facilement.
Et pourtant... Lorie avait lancé son Matagot sur Gentiane. Il l'avait vu, ça aussi, juste avant qu'un sort n'arrête l'assaut de la créature.
Lèvres pincées, le garçon regardait dans le vague devant lui. Au loin, il entendait les sanglots d'Elina. La fière Elina, celle qui le reprenait toujours pour des détails, était en train de pleurer. C'était par elle que tout était arrivé, que Lorie avait été mise en danger, Suzanne aussi. Et pourtant, Teilo ne pouvait s'empêcher d'avoir le coeur serré en l'entendant. Il n'avait même pas envie de l'engueuler.
Rose s'était approchée. Elle lui parlait comme à un grand, comme à un sorcier, en détaillant les spécificités du sort d'hébètement, en expliquant pourquoi ça n'aurait pas marché avec Lorie. Teilo appréciait ça et finit par approuver à ce qu'elle disait d'un hochement de tête. L'urgence avait été de protéger Lorie. Au moins, elle avait fait quelque-chose. "Juste..." lança-t-il quand Rose appela Elina à la suivre dehors. Il s'éclaircit la gorge et fronça les sourcils. "Si tu peux.... Suzanne, elle... j'ai pas envie qu'il lui arrive quelque-chose." Il ne savait pas comment il aurait réagi si sa soeur avait été touchée par un sort ou mordue par le Matagot mais rien que de l'imaginer, son coeur et ses poings se serraient.
Une fois seul avec Pensée, il continua de l'écouter dévoiler ce qui pouvait s'apparenter à des secrets de famille. Peut-être qu'elle avait besoin d'en parler à quelqu'un - et ce quelqu'un, réalisait-il en frissonnant, c'était lui.
"C'est pas de ta faute", souffla-t-il quand elle en eut terminé. "Et c'est pas la faute des astres non plus. C'est juste... on a rien vu venir." Il soupira de frustration. Il n'avait pas trop envie de dire ça, mais il le fallait. "Et tu peux pas promettre que ça ira mieux la prochaine fois. On peut pas savoir." C'était le genre de promesses dont il était lui-même un expert, le genre impossible à tenir. Rien que tout à l'heure, dans son euphorie, il avait promis qu'ils iraient nager jusqu'à la dernière bouée de la plage. C'était bête : il ne savait même pas nager correctement, il allait certainement couler au bout de dix mètres.
Il se dégagea doucement de l'étreinte de Pensée et posa les mains sur ses épaules pour pouvoir la regarder. La larme qui coulait sur la joue de cette fille ne lui échappa pas et lui arracha un frisson. Que faire ? Il n'avait jamais consolé une amoureuse et se sentait bien démuni, tout à coup. Peut-être sortir un truc rigolo, la faire sourire un peu ? Ca marchait bien, d'habitude.
Non, pas cette fois.
"Je reviendrai, de toute façon", souffla-t-il, très sérieux, et ses mains glissèrent des épaules de Pensée pour lui saisir doucement le haut des bras. "Juste pour être avec toi. Et tu peux venir quand tu veux chez moi." Encore une promesse ? Teilo cligna des yeux, puis sourit. "Enfinnn si ma mère veut bien. Mais ça va être facile de la convaincre." Il lâcha les bras de Pensée pour se masser la nuque. "Il nous faut un plan. Peut-être qu'on peut pas trop aider Lorie mais... je suis sûr qu'on peut faire quelque-chose pour Elina." Il ne savait juste pas quoi. Aussi, après s'être mordu la lèvre quelques secondes, le garçon retrouva le sourire et haussa doucement les épaules : "Après, on est pas obligés d'avoir des idées là, tout de suite."
Pourquoi était-elle désolée ? De toute la famille Fleury, c'était la seule qui n'avait rien fait. La seule à qui il n'en voulait pas, pas même un petit peu. Même Lorie, que sa petite soeur défendait, devait être entraînée à ce genre de situation par les Mages Blancs. Elle avait forcément dû se rendre compte qu'elle n'était pas dans son état normal. Teilo ne voulait pas croire que la fille qui lui avait toujours recommandé la prudence et la patience, la Championne qui représentait l'Europe au Tournoi International puisse se faire avoir si facilement.
Et pourtant... Lorie avait lancé son Matagot sur Gentiane. Il l'avait vu, ça aussi, juste avant qu'un sort n'arrête l'assaut de la créature.
Lèvres pincées, le garçon regardait dans le vague devant lui. Au loin, il entendait les sanglots d'Elina. La fière Elina, celle qui le reprenait toujours pour des détails, était en train de pleurer. C'était par elle que tout était arrivé, que Lorie avait été mise en danger, Suzanne aussi. Et pourtant, Teilo ne pouvait s'empêcher d'avoir le coeur serré en l'entendant. Il n'avait même pas envie de l'engueuler.
Rose s'était approchée. Elle lui parlait comme à un grand, comme à un sorcier, en détaillant les spécificités du sort d'hébètement, en expliquant pourquoi ça n'aurait pas marché avec Lorie. Teilo appréciait ça et finit par approuver à ce qu'elle disait d'un hochement de tête. L'urgence avait été de protéger Lorie. Au moins, elle avait fait quelque-chose. "Juste..." lança-t-il quand Rose appela Elina à la suivre dehors. Il s'éclaircit la gorge et fronça les sourcils. "Si tu peux.... Suzanne, elle... j'ai pas envie qu'il lui arrive quelque-chose." Il ne savait pas comment il aurait réagi si sa soeur avait été touchée par un sort ou mordue par le Matagot mais rien que de l'imaginer, son coeur et ses poings se serraient.
Une fois seul avec Pensée, il continua de l'écouter dévoiler ce qui pouvait s'apparenter à des secrets de famille. Peut-être qu'elle avait besoin d'en parler à quelqu'un - et ce quelqu'un, réalisait-il en frissonnant, c'était lui.
"C'est pas de ta faute", souffla-t-il quand elle en eut terminé. "Et c'est pas la faute des astres non plus. C'est juste... on a rien vu venir." Il soupira de frustration. Il n'avait pas trop envie de dire ça, mais il le fallait. "Et tu peux pas promettre que ça ira mieux la prochaine fois. On peut pas savoir." C'était le genre de promesses dont il était lui-même un expert, le genre impossible à tenir. Rien que tout à l'heure, dans son euphorie, il avait promis qu'ils iraient nager jusqu'à la dernière bouée de la plage. C'était bête : il ne savait même pas nager correctement, il allait certainement couler au bout de dix mètres.
Il se dégagea doucement de l'étreinte de Pensée et posa les mains sur ses épaules pour pouvoir la regarder. La larme qui coulait sur la joue de cette fille ne lui échappa pas et lui arracha un frisson. Que faire ? Il n'avait jamais consolé une amoureuse et se sentait bien démuni, tout à coup. Peut-être sortir un truc rigolo, la faire sourire un peu ? Ca marchait bien, d'habitude.
Non, pas cette fois.
"Je reviendrai, de toute façon", souffla-t-il, très sérieux, et ses mains glissèrent des épaules de Pensée pour lui saisir doucement le haut des bras. "Juste pour être avec toi. Et tu peux venir quand tu veux chez moi." Encore une promesse ? Teilo cligna des yeux, puis sourit. "Enfinnn si ma mère veut bien. Mais ça va être facile de la convaincre." Il lâcha les bras de Pensée pour se masser la nuque. "Il nous faut un plan. Peut-être qu'on peut pas trop aider Lorie mais... je suis sûr qu'on peut faire quelque-chose pour Elina." Il ne savait juste pas quoi. Aussi, après s'être mordu la lèvre quelques secondes, le garçon retrouva le sourire et haussa doucement les épaules : "Après, on est pas obligés d'avoir des idées là, tout de suite."
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Rose se retourna vers Teilo, l’écouta et hocha la tête.
« Il n’arrivera rien à Suzanne, aucun sort ne l’aurait atteint et Lorie n’aurait jamais lancé le Matagot sur elle, ni aucun de nous, pas même notre mère… La potion de confusion embrume l’esprit, suffisamment pour rendre impétueux son buveur… Lorie n’avait aucune raison de se méfier de la sauce, mais elle a de très bonnes raisons d’en vouloir à Gentiane… Crois-moi… » Elle offrit un dernier sourire à Teilo avant de disparaître dans le seuil de la porte.
Pensée l’avait observé disparaître. C’est vrai que Gentiane était pire que leur père. Teilo se voulait rassurant, et il n’avait pas tort non plus. Personne n’avait rien vu venir, comme elle ne pouvait pas promettre qu’une telle situation n’arrive plus. Mais une chose était certaine, sa mère et Louise auraient une réunion d’une longueur interminable dans la nuit afin de tout mettre en œuvre pour que ceci ne se reproduise pas. Comme une cellule de crise finalement.
Le cœur de la petite blonde se serra lorsqu’elle entendit malgré tout que le garçon avait envie de revenir. Après tout ça, il trouvait encore le courage de venir pour elle ? Ses lèvres tremblotèrent, la benjamine des Fleury avait bien du mal à cacher ses émotions. Puis un rire s’échappa. Oui, c’est vrai que sa mère n’était pas difficile à convaincre.
« Elle s’est beaucoup éloignée et… Avant, on était toujours ensemble, on a partagé la même chambre longtemps, et même le même lit. Je crois qu’elle souffre de quelque chose et qu’il faut l’aider. Au moins lui parler… Pour Lorie… Elle va culpabiliser. »
Teilo avait raison, ils avaient le temps pour trouver des idées, ou du moins, ils pouvaient attendre demain ou après demain. Pensée fit une petite tête difficile à interpréter puis attrapa un nigiri sushi a l’anguille pour le mettre dans sa bouche. C’était bon l’anguille ça fondait dans la bouche.
« Cheu crois que la nuit pour Elina, maman et Marguerite va être longue. » Avait-elle lâché alors qu’elle finissait d’avaler son sushi. Sans même sans rendre compte, Louise s’était transformé en maman dans la bouche de la petite blonde. C’est elle qu’elle considérait comme sa mère, comme Lorie et Elina finalement. Puis elle attrapa un nouveau Sushi, toutes ces émotions ça lui avait ouvert l’appétit.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
En voyant les lèvres de Pensée trembloter, Teilo fut prit de panique. Il s'était planté, il avait dit un truc qu'il ne fallait pas. Le rire de la blonde, qui vint juste après, fut pour lui un véritable soulagement. Comme un sortilège de guérison, il démêla le noeud à son estomac. En reprenant sa respiration - quand l'avait-il coupée ? - il écouta Pensée lui donner quelques éléments de contexte supplémentaires sur Elina. Parfait, elle était d'accord avec lui, il fallait agir. Et parler à la Fleury de Dagda était un bon début qu'il approuva d'un vif hochement de tête. Restait à déterminer quoi lui dire et qui allait lui dire. Pensée était forcément plus proche d'elle mais, s'il le fallait, il était prêt à se mouiller lui aussi.
Et puis flûte. Il était prêt à d'autres choses aussi. Moins de promesses, respecter ses promesses. Pour de bon, cette fois. Arrêter de jouer au gamin quand c'était vraiment pas le moment. Être plus prudent. Dire ce qu'il devait dire aux gens ! Et quand il s'engageait dans quelque-chose, aller jusqu'au bout. Ca tombait bien, l'année venait de commencer. Peut-être qu'il devait écrire tout ça quelque part pour bien s'en rappeler, et s'y tenir.
Moins triste déjà, moins agacé aussi, le garçon rejoignit Pensée près de la grande table où les plats d'en bas étaient déjà arrivés. Ses yeux s'arrondirent un peu et il gloussa bêtement. Mais, Mademoiselle Fleury parlait la bouche pleine ! C'était quoi ces manières ? Si Madame Louise était là, ça ne se passerait pas comme ça. Heureusement, elle n'était pas là et Teilo n'allait certainement pas reprendre Pensée. Il aimait bien trop la regarder se régaler d'un sushi entier ! Ca faisait déjà plusieurs secondes qu'il la regardait, sourire béat aux lèvres et sans lui avoir répondu.
Quand elle reprit un deuxième nigiri, il reprit quant à lui ses esprits et secoua légèrement sa tête. "Oh. Oui, hmhm." Elle avait dit quoi déjà ? Que la nuit serait longue pour les autres ? Il n'avait aucune idée de quoi répondre. Ils étaient les petits, non ? Alors autant laisser les grands gérer les conséquences de ce soir. Quant à eux, ils régleraient vraiment les choses avec Elina. Le seul truc qu'il voulait savoir au plus vite, c'était si Lorie allait mieux.
Tendant le bras vers la table, il attrapa lui aussi un sushi. Un nigiri au saumon, qu'il enfouit dans sa bouche avant de mâcher.
"Ch'est trop bon", s'étonna-t-il. Encore meilleur que les sushis du resto au coin de la rue du Garet. Oublieux du fait qu'il n'avait plus très faim, il en reprit illico un deuxième. Il fallait qu'il demande la recette à Madame Louise. Comme ça il pourrait s'entraîner à en faire chez lui avec Maman. Il n'avait plus beaucoup de temps. Les vacances, c'était bientôt fini. Dès la semaine prochaine, ils seraient de retour à Beauxbâtons.
"Hé. Tu sais que tu dois encore me donner un gage", fit-il à Pensée après avoir avalé son deuxième sushi, l'air très très sérieux, les yeux juste un peu trop ronds. "Je dis ça comme ça.. Aprèèèès... si tu veux le garder pour plus tard, ça me va." Il pencha légèrement la tête sur le côté, un petit sourire au coin des lèvres et mordit dans le troisième sushi qu'il venait d'attraper derrière lui sans même le regarder. "Ch'aime bien les churprijes."
Coup de bol, c'était un sushi au saumon.
Et puis flûte. Il était prêt à d'autres choses aussi. Moins de promesses, respecter ses promesses. Pour de bon, cette fois. Arrêter de jouer au gamin quand c'était vraiment pas le moment. Être plus prudent. Dire ce qu'il devait dire aux gens ! Et quand il s'engageait dans quelque-chose, aller jusqu'au bout. Ca tombait bien, l'année venait de commencer. Peut-être qu'il devait écrire tout ça quelque part pour bien s'en rappeler, et s'y tenir.
Moins triste déjà, moins agacé aussi, le garçon rejoignit Pensée près de la grande table où les plats d'en bas étaient déjà arrivés. Ses yeux s'arrondirent un peu et il gloussa bêtement. Mais, Mademoiselle Fleury parlait la bouche pleine ! C'était quoi ces manières ? Si Madame Louise était là, ça ne se passerait pas comme ça. Heureusement, elle n'était pas là et Teilo n'allait certainement pas reprendre Pensée. Il aimait bien trop la regarder se régaler d'un sushi entier ! Ca faisait déjà plusieurs secondes qu'il la regardait, sourire béat aux lèvres et sans lui avoir répondu.
Quand elle reprit un deuxième nigiri, il reprit quant à lui ses esprits et secoua légèrement sa tête. "Oh. Oui, hmhm." Elle avait dit quoi déjà ? Que la nuit serait longue pour les autres ? Il n'avait aucune idée de quoi répondre. Ils étaient les petits, non ? Alors autant laisser les grands gérer les conséquences de ce soir. Quant à eux, ils régleraient vraiment les choses avec Elina. Le seul truc qu'il voulait savoir au plus vite, c'était si Lorie allait mieux.
Tendant le bras vers la table, il attrapa lui aussi un sushi. Un nigiri au saumon, qu'il enfouit dans sa bouche avant de mâcher.
"Ch'est trop bon", s'étonna-t-il. Encore meilleur que les sushis du resto au coin de la rue du Garet. Oublieux du fait qu'il n'avait plus très faim, il en reprit illico un deuxième. Il fallait qu'il demande la recette à Madame Louise. Comme ça il pourrait s'entraîner à en faire chez lui avec Maman. Il n'avait plus beaucoup de temps. Les vacances, c'était bientôt fini. Dès la semaine prochaine, ils seraient de retour à Beauxbâtons.
"Hé. Tu sais que tu dois encore me donner un gage", fit-il à Pensée après avoir avalé son deuxième sushi, l'air très très sérieux, les yeux juste un peu trop ronds. "Je dis ça comme ça.. Aprèèèès... si tu veux le garder pour plus tard, ça me va." Il pencha légèrement la tête sur le côté, un petit sourire au coin des lèvres et mordit dans le troisième sushi qu'il venait d'attraper derrière lui sans même le regarder. "Ch'aime bien les churprijes."
Coup de bol, c'était un sushi au saumon.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Ellipse temporelle, Chambre de Lorie
22h43
22h43
Assise sur le mur qui longeait sa fenêtre Lorie observait la pénombre éclaircie par les quelques rayons de lune. La respiration lente, le visage fermé et sérieux, elle ressassait les images de la soirée. Elle cherchait les options, les failles dans ses propres démons. La sorcière n’en voulait pas à sa sœur, loin de là, elle en voulait à Gentiane qui lui avait rappelé à quel point sous l’emprise d’une potion elle était capable de perdre le contrôle. Amy devait être informée de cela, de son côté Lorie avait eu une discussion avec Elina. Puis une avec Rose, sa mère, Pensée, Louise et Teilo. Une discussion pour le moins sérieuse, surplombée d’un ton grave, mais qui avait porté ses fruits. Elina… Lorie était inquiète pour elle.
Lorie soupira et détourna son regard de l’extérieur. Elle avait fini de penser, de ressasser. Ses yeux se posèrent naturellement sur le lit ou Lys gazouillait en jouant avec Suzanne. Suzanne… Sa plus grande inquiétude. Elle les observa de loin quelques instants, l’hermine bondissait, se roulait et grimpait aux rideaux du lit à baldaquin. Avant qu’elle n’ait eu le temps de sauter sur Suzanne, Lorie se releva pour fermer les rideaux. Elle avait capté l’attention de Lys qui avait détourné le regard dans sa direction et qui se refusa de sauter. Préférant se lover dans un des plis du tissu.
D’un mouvement aussi élégant que gracieux, la blonde se rapprocha de son armoire et en sortit un pyjama blanc, en soie de lotus. Elle ne prit pas la peine de se rendre dans la salle de bain pour se changer. Elle avait enlevé sa robe en la laissant glisser le long de son corps, puis avait enfilé la chemise blanche sur sa poitrine dénudée. Elle enleva ses sous-vêtements et enfila un mini short assortit au haut de son pyjama. D’un geste du pied, elle poussa les vêtements gisant sur le sol, puis se tourna vers le lit avec un sourire aux lèvres.
Elle vint s’allonger sur celui-ci, déposant sa tête contre Suzanne pour en chercher le contact. Lorie ferma un instant les yeux, puis roula sur le côté pour se blottir contre sa petite amie. Elle profita de son parfum, et de tout ce qu’elle pouvait lui offrir. Les doigts de la sorcière venaient caresser le bras de la non-magique en formant de petits cercles. Puis, elle perdit son regard dans celui de Suze et s’avança pour l’embrasser avec une tendresse aussi délicate que la caresse d’une plume.
« Tu es autant magnifique, qu’habile »
La lumière tamisée jaunâtre laissait apparaître les détails du visage de Suzanne. Le pourtour de ses lèvres, le contour de son visage, ses yeux et le reste. Elle avait fait forte impression auprès de sa mère. Pour une personne qui avait du tout apprendre à la va-vite. Elle avait été excellente lors du repas.
« Aujourd’hui tu jalouses Olympia et demain, ce sera à son tour de jalouser sa petite sœur. »
La voix de Lorie était comme à son habitude douce, tout autant que les caresses du bout de ses doigts qu’elle laissait parcourir sur la peau de sa petite amie.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
La journée avait été riche en émotions et pourtant, malgré l'heure avancée, Suzanne ne ressentait toujours pas de fatigue. Pieds nus dans son pyjama bleu turquoise - un simple t-shirt, un simple short - elle avait coursé Lys dans l'immense chambre, tenté de l'attraper sans grand succès en grognant et en riant. Elle n'aimait pas trop les animaux, de manière générale, mais cette hermine était spéciale. Comme la fille qu'elle suivait partout.
Finalement, résignée au fait qu'elle n'arriverait jamais à la choper, la rousse avait déclaré forfait et s'était allongé sur ce fameux lit qui coutait si cher. Bon sang que c'était doux, elle avait vraiment l'impression de flotter sur un petit nuage. Un sentiment à propos, vu ce qui se passait maintenant. Lorie avait fermé les rideaux, se devetissait sans pudeur devant elle. Ce qui s'était passé au bord de la piscine n'était pas un rêve. C'était vraiment sa petite amie.
Elle aurait pu lui demander de garder la pose comme tout à l'heure - mais non. Juste la regarder aurait été une torture. Légèrement fébrile, la rousse attendit que la blonde s'allonge à côté d'elle et initie un mouvement, n'importe lequel. Son front bouillant tremblotait un peu contre celui de la sorcière qui, heureusement pour son coeur, alla tout de suite plus loin et partagea un peu de sa chaleur. Des caresses, un bisou, des petites choses sur lesquelles Suzanne avait longtemps songé à mettre une croix et que Lorie lui offrait avec un naturel et une douceur étourdissants.
Passive, prise par les sentiments profonds qui lui chamboulaient le ventre et la tête, Suzanne se laissa cajoler, regarder et complimenter. Elle respirait le parfum de Lorie, l'enlaçait de ses bras un peu tatonnants et maladroits. C'était juste... si bon. Elle avait bien envie, pour une fois, de court-circuiter les pensées cyniques qui lui venaient si facilement et de croire à tout ce que la voix douce de Lorie lui susurrait.
"Olympia se fiche pas mal de nous. Elle vit dans son monde maintenant." Un monde merveilleux fait de tout ce qu'elle aimait : son chéri, la danse, l'opéra et les glaces à la fraise. Oui, Suzanne enviait toujours un peu sa grande soeur. Elle avait trouvé sa place si vite, elle avait réussi sa vie. Elle enviait Teilo aussi. La non-mag pour toujours frissonna et cligna rapidement des yeux avant de plonger son regard dans celui de Lorie. Celui de cette jolie sorcière tombée du ciel un jour de juillet, qui l'avait envoûtée dès leur première rencontre et qui n'avait jamais été loin de ses pensées depuis.
"J'aimerais pouvoir vivre dans le tien", avoua-t-elle d'une faible voix, presque craintive. Malgré le contact de leurs corps, elle avait un petit peu froid au ventre. Alors elle déglutit et soupira avant d'enfouir son nez dans le cou chaud de Lorie. "Je sais que... que c'est pas possible. Mais dis-moi que ça l'est."
Finalement, résignée au fait qu'elle n'arriverait jamais à la choper, la rousse avait déclaré forfait et s'était allongé sur ce fameux lit qui coutait si cher. Bon sang que c'était doux, elle avait vraiment l'impression de flotter sur un petit nuage. Un sentiment à propos, vu ce qui se passait maintenant. Lorie avait fermé les rideaux, se devetissait sans pudeur devant elle. Ce qui s'était passé au bord de la piscine n'était pas un rêve. C'était vraiment sa petite amie.
Elle aurait pu lui demander de garder la pose comme tout à l'heure - mais non. Juste la regarder aurait été une torture. Légèrement fébrile, la rousse attendit que la blonde s'allonge à côté d'elle et initie un mouvement, n'importe lequel. Son front bouillant tremblotait un peu contre celui de la sorcière qui, heureusement pour son coeur, alla tout de suite plus loin et partagea un peu de sa chaleur. Des caresses, un bisou, des petites choses sur lesquelles Suzanne avait longtemps songé à mettre une croix et que Lorie lui offrait avec un naturel et une douceur étourdissants.
Passive, prise par les sentiments profonds qui lui chamboulaient le ventre et la tête, Suzanne se laissa cajoler, regarder et complimenter. Elle respirait le parfum de Lorie, l'enlaçait de ses bras un peu tatonnants et maladroits. C'était juste... si bon. Elle avait bien envie, pour une fois, de court-circuiter les pensées cyniques qui lui venaient si facilement et de croire à tout ce que la voix douce de Lorie lui susurrait.
"Olympia se fiche pas mal de nous. Elle vit dans son monde maintenant." Un monde merveilleux fait de tout ce qu'elle aimait : son chéri, la danse, l'opéra et les glaces à la fraise. Oui, Suzanne enviait toujours un peu sa grande soeur. Elle avait trouvé sa place si vite, elle avait réussi sa vie. Elle enviait Teilo aussi. La non-mag pour toujours frissonna et cligna rapidement des yeux avant de plonger son regard dans celui de Lorie. Celui de cette jolie sorcière tombée du ciel un jour de juillet, qui l'avait envoûtée dès leur première rencontre et qui n'avait jamais été loin de ses pensées depuis.
"J'aimerais pouvoir vivre dans le tien", avoua-t-elle d'une faible voix, presque craintive. Malgré le contact de leurs corps, elle avait un petit peu froid au ventre. Alors elle déglutit et soupira avant d'enfouir son nez dans le cou chaud de Lorie. "Je sais que... que c'est pas possible. Mais dis-moi que ça l'est."
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
La respiration lente, s’entremêlait à celle de Suzanne, la sorcière profitait de son instant présent lové dans les bras de son amoureuse. Une boule d’une lourdeur fit son apparition dans son ventre. Un enchevêtrement de sentiments trop fort qui s’emmêlaient comme une ficelle mal rangée.
« Rien n'est impossible… » Avait-elle simplement murmuré dans un soupir.
Sa main continuait de caresser la peau de la non-mag’, puis, alors que ses yeux se perdaient dans ceux de Suzanne, Lorie arrêta son mouvement. Cali… Cela faisait combien de temps qu’elle ne l’avait pas ressentie aussi intensément ? L’enlèvement ? Qu’était devenue cette Helena ? Le cœur de Lorie se pinça à lui donner la nausée. Elle s’écartait un peu de Suzanne pour se donner de l’espace. Ironiquement, elle sentait que les nausées se soulageaient, d’un autre côté, elle sentait cet amas d’émotion grandir.
Allongée sur le côté, fixant celle qui partageait son lit, une larme coula le long de sa joue rosée. La peur était si intense qu’elle lui avait extrait une essence d’elle-même. Lorie se rapprocha, serra Suzanne dans ses bras tandis que sa jambe s’était frayé un chemin entre celles de Suze. La blonde sanglota un instant tandis que l’étreinte se resserrait. Quand la tempête se calma un peu, Lorie relâcha et embrassa Suzanne avec une passion et une gourmandise exquise. Son nez à quelques millimètres du sien, les joues couvertes de larmes, Lorie détaillait les traits de cette jolie rousse.
« J’ai tellement peur Suze… Mais je t’aime. »
Lorie ne lui laissa pas le temps de répondre qu’elle l’embrassa à nouveau, l’entraînant à rouler sur le côté. Au-dessus d’elle, Lorie détaillait les traits de son visage, osait y laisser ses doigts parcourir les formes de son visage comme une caresse sensuelle. Enfin, Lorie lâcha prise et vint poser sa tête contre sa poitrine. Écoutant le cœur de sa petite amie battre dans un rythme régulier alors qu’elle était toujours au-dessus d’elle. Quelques pensées obscènes lui traversèrent l’esprit, mais elle les chassa rapidement en se concentrant sur ce cœur battant.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Voilà. Rien n'est impossible. C'était exactement le genre de phrases que Suzanne voulait entendre à cet instant. Même si c'était un gros mensonge. Elle sourit timidement à Lorie. Elles étaient si près qu'elle pouvait mémoriser tous les détails de ses prunelles, de ses iris, afin de les reconstituer plus tard sur papier. Le contact de sa main lui faisait à la fois l'effet d'une crème apaisante et d'une décharge électrique.
Puis la caresse s'arrêta. Et, quelques secondes plus tard, Lorie s'écarta d'elle. Le froid se répandit dans son ventre et elle n'aimait pas ça. C'était typiquement le genre de sentiment qu'elle avait toujours craint et cherché à éviter en faisant bien attention à ne s'attacher à personne.
Sauf qu'avec Lorie, c'était inévitable. Elle s'était attachée à la jolie blonde à une vitesse folle et voir cette fille si forte pleurer lui serrait la gorge. Heureusement, la sorcière vint d'elle-même chercher du réconfort dans ses bras et Suzanne la serra avec toujours autant de maladresse tant elle n'avait pas l'habitude. Mais la journée l'avait prouvé : pour Lorie, elle était prête à apprendre vite.
Elle répondit au baiser avec plus de fougue et le plaisir qu'elle en éprouva lui fit oublier un court moment toutes ces considérations. Jusqu'à ce que Lorie lui avoue une faille bien humaine : elle avait peur. Mais elle l'aimait.
"Moi au-hmmm".
Suzanne n'avait pas eu le temps de réciproquer. Elle se laissa à nouveau embrasser, entraîner et cajoler, l'esprit et le corps en feu. Lorie ne lui disait pas tout, c'était certain. Avait-elle peur pour elle ? Voulait-elle la préserver d'un danger ? Etait-ce lié aux Mages Noirs dont elle lui avait déjà parlé ? Tout ça la dépassait un peu mais...
... mais ça l'excitait un peu, aussi, au moins autant que le souffle de Lorie contre sa peau. Elle n'avait jamais vécu de vraie histoire d'amour. Sa première était avec une sorcière à la magie surpuissante, championne internationale et qui risquait sa vie pour sauver la magie et le monde.
"Je te fais confiance", souffla la rousse en caressant les cheveux de la blonde, glissant parfois un index derrière son oreille. Elle l'avait vu faire, au dîner, avec sa mère et Chiante-Anne. "Les méchants n'ont qu'à bien se tenir. Mais avant ça, faut que tu remportes ton concours." Un discours bien différent de ceux qu'elle lui avait déjà tenu, mais Suzanne avait bien compris que Lorie ne démordrait pas de ses objectifs tant ils lui importaient. Alors, pour ne pas la perdre trop vite, elle était prête à la soutenir.
Leurs jambes entremêlées, la rousse décida de ne pas bouger. Elle était très bien comme ça, au chaud, avec Lorie contre son coeur. Dans quelques jours à peine, elle repartirait. Pourvu que ça en vaille vraiment la peine. "Parle-moi des merveilles que tu as vu au Brésil."
Puis la caresse s'arrêta. Et, quelques secondes plus tard, Lorie s'écarta d'elle. Le froid se répandit dans son ventre et elle n'aimait pas ça. C'était typiquement le genre de sentiment qu'elle avait toujours craint et cherché à éviter en faisant bien attention à ne s'attacher à personne.
Sauf qu'avec Lorie, c'était inévitable. Elle s'était attachée à la jolie blonde à une vitesse folle et voir cette fille si forte pleurer lui serrait la gorge. Heureusement, la sorcière vint d'elle-même chercher du réconfort dans ses bras et Suzanne la serra avec toujours autant de maladresse tant elle n'avait pas l'habitude. Mais la journée l'avait prouvé : pour Lorie, elle était prête à apprendre vite.
Elle répondit au baiser avec plus de fougue et le plaisir qu'elle en éprouva lui fit oublier un court moment toutes ces considérations. Jusqu'à ce que Lorie lui avoue une faille bien humaine : elle avait peur. Mais elle l'aimait.
"Moi au-hmmm".
Suzanne n'avait pas eu le temps de réciproquer. Elle se laissa à nouveau embrasser, entraîner et cajoler, l'esprit et le corps en feu. Lorie ne lui disait pas tout, c'était certain. Avait-elle peur pour elle ? Voulait-elle la préserver d'un danger ? Etait-ce lié aux Mages Noirs dont elle lui avait déjà parlé ? Tout ça la dépassait un peu mais...
... mais ça l'excitait un peu, aussi, au moins autant que le souffle de Lorie contre sa peau. Elle n'avait jamais vécu de vraie histoire d'amour. Sa première était avec une sorcière à la magie surpuissante, championne internationale et qui risquait sa vie pour sauver la magie et le monde.
"Je te fais confiance", souffla la rousse en caressant les cheveux de la blonde, glissant parfois un index derrière son oreille. Elle l'avait vu faire, au dîner, avec sa mère et Chiante-Anne. "Les méchants n'ont qu'à bien se tenir. Mais avant ça, faut que tu remportes ton concours." Un discours bien différent de ceux qu'elle lui avait déjà tenu, mais Suzanne avait bien compris que Lorie ne démordrait pas de ses objectifs tant ils lui importaient. Alors, pour ne pas la perdre trop vite, elle était prête à la soutenir.
Leurs jambes entremêlées, la rousse décida de ne pas bouger. Elle était très bien comme ça, au chaud, avec Lorie contre son coeur. Dans quelques jours à peine, elle repartirait. Pourvu que ça en vaille vraiment la peine. "Parle-moi des merveilles que tu as vu au Brésil."
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Suzanne lui faisait confiance… Ce sont les mots qu’elle venait de prononcer et elle n’en décela aucun mensonge. Que c’était bon d’avoir une discussion normale, de pouvoir se confier. Les méchants… C’était ça l’épine qui venait de se loger dans le pied de la sorcière. Les mages noirs, s’ils apprenaient l’existence d’une telle relation, s’ils décidaient que Lorie était un problème et qu’ils voulaient l’atteindre pour une raison quelconque… Ils seraient capables de s’en prendre à Suzanne. Cette perspective eut pour effet de resserrer l’étreinte. C’était une perspective bien sombre, mais elle était réelle, ils n’auraient aucun scrupule à le faire. Le problème, c’était que Suzanne était une cible facile pour eux, elle ne pourrait même pas se défendre, ne les verraient même pas arriver. Drian était champion de duel, il leur donnerait du fil à retordre pour sûr, mais Suzanne…
Lorie eut un vertige suivi d’un hoquet. Le concours… Oui, il y avait cela aussi… Surement qu’une guerre se déclencherait lors d’une sortie dans la forêt et elle serait prête, du moins c’est ce qu’elle pensait au fond d’elle-même. Elle devait au moins essayer de le gagner pour Hinrich qui était mort afin que Lorie soit l’appât des mages noirs.
« Suze… Les méchants ne me font plus peur… La prophétie m’a envoyé dans une voie de vengeance et de traque que je peine encore à décoder… Ils peuvent me tuer, briser mon âme, je l’ai accepté… Mais s’ils s’en prennent à toi, pour m’atteindre moi… Je… Sa gorge se serra, étouffant un sanglot. Elle n’était pas importante, il n’y avait pas de raison qu’ils s’en prennent à Suzanne pour l’atteindre… N’avait-elle pas sauté dans le piège qu’on lui avait tendu ? Le Brésil… Les gens y sont bienveillants… Lilianna m’apprend un peu le portugais, me guide et me permet d’avoir de la compagnie. Les cours sont merveilleux, tellement différents de l’académie… »
Lorie continua de lister toutes les merveilleuses choses qu’elle avait pu voir, expérimenter. Tout cela avait eu pour effet de la calmer. Toujours sur Suzanne, elle laissa sa main glisser contre le pyjama de la non-magique. Puis sa main se faufila entre le dos de celle-ci et le t-shirt. Puis elle arrêta d’écouter son cœur pour placer sa tête sur son épaule.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Lorie, lové contre elle, lui parlait de prophéties terribles, de vengeance, de traque, de mort et d'âme brisée. Des mots hors-normes et épiques qui faisaient à chaque fois l'effet à Suzanne de se trouver dans un film hollywoodien, mais pas le genre qu'elle appréciait. Pourtant, c'était la réalité. Si la magie existait vraiment - et la rousse n'aurait pas parié un centime dessus avant cet été - alors pourquoi pas ces sombres prophéties ?
Tout ça ne lui disait rien qui vaille. Surtout que, d'après Lorie, elle allait maintenant avoir un rôle à jouer. Celui de la petite amie de l'héroïne (généralement, c'était celle du héros), cette fille un peu pimbêche et qui se mettait bêtement en danger avec, bien sûr, une incapacité flagrante à s'en sortir toute seule. Elle n'était pas certaine d'apprécier ce rôle qui lui était d'office attribué mais que faire d'autre ? Elle ne pouvait pas apprendre la magie. Lorie ne voulait pas se détourner de son rôle. Et elle ne voulait certainement pas renoncer à Lorie.
Suzanne ne pouvait que compter sur la sorcière. L'aider, la soutenir dans la voie qu'elle avait choisie et dans la mesure de ses capacités... et espérer qu'un jour, Lorie finisse par comprendre d'elle-même que toutes ces histoires de mages blancs et noirs, au fond, ne rimaient à rien. N'était-elle pas en train de s'apaiser, là, contre son coeur, à penser à autre chose ? Aux merveilles du Brésil qu'elle lui narrait d'une voix qui la faisait doucement frissonner, les yeux grands ouverts ?
Elle aurait tellement aimé partir dans ses valises, voir ça avec elle, partager ces souvenirs. Rien n'était impossible sauf, entre autres, ça. Quand Lorie posa sa tête sur son épaule, Suzanne soupira doucement. "Au moins, tu n'es pas seule là-bas." Sa propre phrase la révulsa un peu. Il fallait vraiment, mais vraiment vraiment, qu'elle se motive à faire quelque chose de sa vie, quelque chose de possible. Elle n'allait pas encore passer des mois dans sa chambre cagibi à attendre fébrilement la moindre lettre de Lorie, à se demander si elle allait bien, si elle ne l'avait pas oubliée, tout en écoutant des musiques metal qui la faisaient pleurer. Toute obnubilée qu'elle avait été, elle était même allée jusqu'à refuser les soirées avec Claire et Nico et s'était retrouvée vraiment toute seule, pour le coup.
C'était vraiment emmerdant... de ne pas aimer grand monde mais de détester encore plus être seule.
Bon. Ce genre de considérations attendraient un peu, c'était pas le moment. Ce soir, elle avait Lorie, dont la main chaude et insidieuse caressait maintenant la peau de son dos et lui provoquait des frissons d'un genre nouveau. Suzanne releva la tête pour l'embrasser tendrement sur le front. "Ta prophétie, elle parle un peu de bonheur ? Sinon, laisse-moi te dire qu'elle est bien nulle. On est pas sur Terre que pour souffrir."
Ca lui faisait du bien de dire ça. Elle avait presque envie de se croire, pour une fois. C'était tellement plus facile avec Lorie entre ses bras.
Tout ça ne lui disait rien qui vaille. Surtout que, d'après Lorie, elle allait maintenant avoir un rôle à jouer. Celui de la petite amie de l'héroïne (généralement, c'était celle du héros), cette fille un peu pimbêche et qui se mettait bêtement en danger avec, bien sûr, une incapacité flagrante à s'en sortir toute seule. Elle n'était pas certaine d'apprécier ce rôle qui lui était d'office attribué mais que faire d'autre ? Elle ne pouvait pas apprendre la magie. Lorie ne voulait pas se détourner de son rôle. Et elle ne voulait certainement pas renoncer à Lorie.
Suzanne ne pouvait que compter sur la sorcière. L'aider, la soutenir dans la voie qu'elle avait choisie et dans la mesure de ses capacités... et espérer qu'un jour, Lorie finisse par comprendre d'elle-même que toutes ces histoires de mages blancs et noirs, au fond, ne rimaient à rien. N'était-elle pas en train de s'apaiser, là, contre son coeur, à penser à autre chose ? Aux merveilles du Brésil qu'elle lui narrait d'une voix qui la faisait doucement frissonner, les yeux grands ouverts ?
Elle aurait tellement aimé partir dans ses valises, voir ça avec elle, partager ces souvenirs. Rien n'était impossible sauf, entre autres, ça. Quand Lorie posa sa tête sur son épaule, Suzanne soupira doucement. "Au moins, tu n'es pas seule là-bas." Sa propre phrase la révulsa un peu. Il fallait vraiment, mais vraiment vraiment, qu'elle se motive à faire quelque chose de sa vie, quelque chose de possible. Elle n'allait pas encore passer des mois dans sa chambre cagibi à attendre fébrilement la moindre lettre de Lorie, à se demander si elle allait bien, si elle ne l'avait pas oubliée, tout en écoutant des musiques metal qui la faisaient pleurer. Toute obnubilée qu'elle avait été, elle était même allée jusqu'à refuser les soirées avec Claire et Nico et s'était retrouvée vraiment toute seule, pour le coup.
C'était vraiment emmerdant... de ne pas aimer grand monde mais de détester encore plus être seule.
Bon. Ce genre de considérations attendraient un peu, c'était pas le moment. Ce soir, elle avait Lorie, dont la main chaude et insidieuse caressait maintenant la peau de son dos et lui provoquait des frissons d'un genre nouveau. Suzanne releva la tête pour l'embrasser tendrement sur le front. "Ta prophétie, elle parle un peu de bonheur ? Sinon, laisse-moi te dire qu'elle est bien nulle. On est pas sur Terre que pour souffrir."
Ca lui faisait du bien de dire ça. Elle avait presque envie de se croire, pour une fois. C'était tellement plus facile avec Lorie entre ses bras.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Lorie ferma les yeux après le baiser sur son front. La prophétie… Elle se réaliserait sûrement, l’en empêcher ferait sûrement plus de mal que de bien. Quoi que… La blonde n’en savait rien, en quoi cela pourrait faire plus de mal ? Un effet papillon ? Elle serait la passagère des futurs événements, un pion sur l’échiquier du monde, un pion qui pourrait sûrement se transformer à terme, en reine ou en tour pour chasser l’obscurité et inspirer le monde.
« Une traque acharnée t’attend, ton cœur souffrira, la terrible perte, puis la lente déchéance, mais le doute disparaîtra en ton cœur meurtri Lorie-baguette-de-vérité, tu vengeras l’alchimiste fait roi… Puisse la voie blanche t’offrir les clés de ton cœur, te guider, te conseiller et faire de toi une meilleure sorcière… » Tel était la prophétie qu’elle avait gardée en tête et révélée dans un murmure à Suzanne. Un frisson parcourra l’équine de la sorcière qui eut une légère crispation en serrant un peu plus Suzanne contre elle.
« Ce n’est qu’une phase… Un bout de chemin sur la longue route de la vie, l’inconnu appel la peur que je m’efforce de dompter… Mais même dans la nuit la plus longue, le jour fini toujours par se lever. Il faut juste apprendre à reconnaître quand le soleil est à son zénith… » Alors que Lorie avait réouvert les yeux et fixait Suzanne, son visage était proche, elle sentait son souffle et son odeur enivrante. Elle embrassa une nouvelle fois Suzanne. Ses lèvres étaient comme la plus douce confiserie qu’elle avait jamais goûtée. Puis, elle se redressa et alors qu’elle était assise à califourchon sur sa petite amie, elle lui offrit un sourire alors qu’elle mit sa main sur son cœur.
« Promets-moi de trouver le soleil dans les tréfonds les plus sombres de ton cœur et de ne pas rester seule. » Son murmure laissa place à un silence et après un sourire Lorie se laissa glisser sur le côté pour s’allonger le dos au matelas. Fixant le plafond avec une expression sereine. La peur s’était envolée dès lors qu’elle avait offert une nouvelle confiance en la voie blanche. Les acteurs de la voie noire ne s’en prendraient pas à Suzanne, pas pour l’instant. Comme une petite souris, la main de Lorie marcha sur le bout de ses cinq doigts jusqu’à celle de Suzanne et elle entremêla ses doigts aux siens.
Les yeux sur les moulures du plafond, Lorie laissait son esprit vagabonder au rythme de son flot de pensée. Toutes étaient destinées à Suzanne qui partageait son lit. Et comme si la couette avait anticipé les pensées de la blonde, celle-ci venait se déposer sur les deux jeunes filles. Son poids était lourd, et paradoxalement celle-ci était d’une légèreté aberrante. La douceur des draps était comme une caresse.
« J’ai… Lorie déglutissait, non laisses tomber. »
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Après son bisou sur le front de Lorie, Suzanne ferma les yeux. La prophétie... existait. Ca, elle ne pouvait pas le nier, Lorie la lui récitait même tout doucement. Mais si cette prophétie se réalisait, alors ça voulait dire que le destin de Lorie était scellé ? Que rien ne pouvait le changer ? Qu'elle allait forcément traquer, souffrir, perdre, déchoir puis venger, dans cet ordre précis ?
Suzanne serra Lorie contre elle - Lorie avait eu la même idée - et soupira doucement. Croire en la magie était une chose. Croire en un destin prédéfini en était une autre. Même si ouais, ça l'arrangerait un peu d'avoir une destinée, elle n'aurait plus à se bouger les fesses pour se trouver elle-même une voie, une ambition. Dommage, elle n'avait pas l'air de figurer tant que ça dans la prophétie de Lorie.
Elle allait demander à la sorcière si elle lui avait bien tout dit mais Lorie continuait à parler doucement, et avec des mots et expressions qui firent sourire la rousse. Suzanne ne doutait pas du tout de la sincérité de la blonde. Ce qui aurait pu la faire marrer dans la bouche d'autres filles de leur âge la faisait frissonner un peu. Ce n'était pas de la candeur, pas tout à fait, il y avait autre chose de plus que Suzanne n'avait jamais trouvé ailleurs, comme ce goût sur ces lèvres qu'elle embrassait à nouveau et qu'elle pensait tout aussi unique. Et puis... qu'est ce que Lorie pouvait être mignonne quand elle était lyrique. Presque autant que quand elle se cognait contre les murs.
Suzanne cligna des yeux. Depuis quand Lorie était perchée sur elle ? Le sang presque coupé au ventre lui monta instantanément aux joues. La sorcière était là, main sur la poitrine, à lui demander une promesse. Ca aurait pu être drôle tant la blonde se prenait au sérieux. Mais il y avait encore ce truc en plus dans sa manière de faire, dans un geste ou son regard, une tonalité singulière dans sa voix qui faisait juste hocher la tête à la non-mag. Lorie la Mage Blanc pouvait-elle voir dans les coeurs, y détecter ce qui les pourissait de l'intérieur ?
Cette image allait si bien à Lorie que Suzanne la sceptique avait envie d'y croire.
Elle avait même vraiment envie d'essayer. D'être moins seule, de s'accomplir, devenir elle-même et tout. Y'avait du boulot, Maman en savait quelque chose, mais rien n'était impossible. Par contre, la Suzanne 2.0 pouvait attendre un peu parce que là, Lorie lui prenait la main, la couette au prix sans doute exorbitant venait les couvrir et les séparer du monde. Chaude comme un cocon, douce comme un voile. Là-dessous, Lorie elle-même semblait moins certaine de tout.
Elle avait.... la phrase inachevée portait des promesses attirantes et effrayantes à la fois. Un peu tremblante, Suzanne se rassura comme elle put. Au moins avait-elle cette impression distincte qu'aujourd'hui, au château de son amie, elle n'avait pas joué les seconds rôles. Rien ne les avait destinées à se retrouver là à cet instant précis.
Alors non, quoi qu'en disaient les prophéties, quoi que voulait vraiment dire Lorie, elle n'allait pas laisser tomber maintenant. Sa main vint doucement épouser la joue de la blonde. Un sourire carnassier aux lèvres, les yeux malicieux, elle lui avoua : "Moi aussi, j'ai !" Puis elle plonga doucement ses crocs dans le doux cou de la sorcière. Qu'y avait-il d'autre à dire ? Lorie savait et la suite pouvait très bien se passer de mots.
Suzanne serra Lorie contre elle - Lorie avait eu la même idée - et soupira doucement. Croire en la magie était une chose. Croire en un destin prédéfini en était une autre. Même si ouais, ça l'arrangerait un peu d'avoir une destinée, elle n'aurait plus à se bouger les fesses pour se trouver elle-même une voie, une ambition. Dommage, elle n'avait pas l'air de figurer tant que ça dans la prophétie de Lorie.
Elle allait demander à la sorcière si elle lui avait bien tout dit mais Lorie continuait à parler doucement, et avec des mots et expressions qui firent sourire la rousse. Suzanne ne doutait pas du tout de la sincérité de la blonde. Ce qui aurait pu la faire marrer dans la bouche d'autres filles de leur âge la faisait frissonner un peu. Ce n'était pas de la candeur, pas tout à fait, il y avait autre chose de plus que Suzanne n'avait jamais trouvé ailleurs, comme ce goût sur ces lèvres qu'elle embrassait à nouveau et qu'elle pensait tout aussi unique. Et puis... qu'est ce que Lorie pouvait être mignonne quand elle était lyrique. Presque autant que quand elle se cognait contre les murs.
Suzanne cligna des yeux. Depuis quand Lorie était perchée sur elle ? Le sang presque coupé au ventre lui monta instantanément aux joues. La sorcière était là, main sur la poitrine, à lui demander une promesse. Ca aurait pu être drôle tant la blonde se prenait au sérieux. Mais il y avait encore ce truc en plus dans sa manière de faire, dans un geste ou son regard, une tonalité singulière dans sa voix qui faisait juste hocher la tête à la non-mag. Lorie la Mage Blanc pouvait-elle voir dans les coeurs, y détecter ce qui les pourissait de l'intérieur ?
Cette image allait si bien à Lorie que Suzanne la sceptique avait envie d'y croire.
Elle avait même vraiment envie d'essayer. D'être moins seule, de s'accomplir, devenir elle-même et tout. Y'avait du boulot, Maman en savait quelque chose, mais rien n'était impossible. Par contre, la Suzanne 2.0 pouvait attendre un peu parce que là, Lorie lui prenait la main, la couette au prix sans doute exorbitant venait les couvrir et les séparer du monde. Chaude comme un cocon, douce comme un voile. Là-dessous, Lorie elle-même semblait moins certaine de tout.
Elle avait.... la phrase inachevée portait des promesses attirantes et effrayantes à la fois. Un peu tremblante, Suzanne se rassura comme elle put. Au moins avait-elle cette impression distincte qu'aujourd'hui, au château de son amie, elle n'avait pas joué les seconds rôles. Rien ne les avait destinées à se retrouver là à cet instant précis.
Alors non, quoi qu'en disaient les prophéties, quoi que voulait vraiment dire Lorie, elle n'allait pas laisser tomber maintenant. Sa main vint doucement épouser la joue de la blonde. Un sourire carnassier aux lèvres, les yeux malicieux, elle lui avoua : "Moi aussi, j'ai !" Puis elle plonga doucement ses crocs dans le doux cou de la sorcière. Qu'y avait-il d'autre à dire ? Lorie savait et la suite pouvait très bien se passer de mots.
- HRP:
- Ainsi s'achève ce nouveau RP de mon côté. Pas fleuve comme le poisson-lune, on dira que c'est un RP rivière ! Merci à nouveau pour ton répondant, tes idées et ta sensibilité.
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