Le Narrateur
Ami des Lettres
Et quand quinze ans plus tôt elle avait pris le poste de professeur d'étude du Secret Magique à l'académie Beauxbâtons, elle avait arrêté de marcher le matin, par manque de temps puisqu'elle partait chaque jour de chez elle en cheminette pour assurer ses cours. Mais depuis quelques semaines elle avait repris. Depuis fin octobre elle logeait dans un appartement de l'académie. Elle n'avait pas pu rester chez elle, là où elle avait découvert son mari éteint un matin en se réveillant. Non. Elle avait laisser son fils et sa famille prendre possession de la maison familiale et avait préféré prendre un appartement dans la tour des professeurs. Elle avait alors repris petit à petit cette habitude par nostalgie puis par plaisir. Elle redécouvrait ainsi les jardins à la française du pensionnat qu'elle avait fréquenté il y a si longtemps. Elle avait depuis longtemps laissé derrière elle le labyrinthe et approchait de la forêt tout au fond du domaine. Dans le froid de ce mois de décembre, emmitouflée dans une cape bien chaude, elle laissait le soleil baigner son visage et se laissait émouvoir par le réveil de la nature hivernale.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Et justement, ce jour-là, elle avait eu envie de se défouler. S'aérer et faire le point sur ces quelques semaines d'enseignement aussi. Finalement, elle avait accepté le poste pour le challenge avant tout et elle se découvrait un goût pour le professorat. Ce n'était pas simple, loin de là, surtout qu'elle n'était pas franchement à l'aise dans le monde sorcier mais ça valait le coup, elle en était convaincue un peu plus chaque jour. Même si elle passait des heures et des heures à penser et repenser son programme.
L'appel de la nature était donc d'autant plus puissant ce matin-là et Tahina avait donc pris sa forme d'ocelot pour profiter de la dernière heure de nuit. Redécouvrir la forêt entourant Beauxbâtons sous cette forme était un réel émerveillement. Tous les sens aux aguets, la jeune femme humait partout, faisait des pointes de vitesse pour ensuite ralentir et regarder partout autour d'elle. Le sol froid sous ses pattes ne la dérangeait même plus. Ça faisait un bien fou. Et c'est à peine rassasiée de cette sensation de liberté qu'elle reprit le chemin des jardins enchantés quand elle vit poindre les premiers rayons du jour.
Elle ralentit une fois arrivée non loin de l'entrée et c'est un pas feutrés qu'elle continua son chemin, de la démarche féline propre à l'animal qu'elle incarnait. Grisée par sa balade, elle ne prit par garde à la présence de son ancienne professeure. Elle s'attendait tellement à être seule qu'elle se retrouva nez-à-nez avec elle et se figea, se demandant ce qu'il convenait de faire... bien trop consciente que son comportement n'avait rien du côté sauvage de l'ocelot et surtout qu'il n'existait pas à l'état sauvage en métropole. Zut, c'était pas prévu ça !
Le Narrateur
Ami des Lettres
La forêt était encore loin et la vieille femme marchait calmement sur l'herbe parsemée de quelques bosquets, les yeux qui divaguait sur les fleurs. Quelques créatures quelle était généralement bien en peine de reconnaître couraient ou volaient de l'un à l'autre. Cela tira un de ses rares sourires à l'octogénaire. Un sourire qui s'éteignit pour afficher un visage des plus neutre lorsqu'un félin de la taille d'un matagot mais au pelage s'approchant plus de celui du tigre surgit. La champenoise n'avait pas besoin de plus de connaissance que ce qu'elle en avait sur le monde animalier pour savoir que trouver ce type de gros chat n'était pas normal dans les Pyrénées. Sans compter que ce dernier la fixait d'une manière bien trop humaine. Elle pourrait mettre sa main à couper qu'il s'agissait là d'un sorcier et non d'un animal. Sauf qu'à sa connaissance aucun animagus ne se trouvait dans l'école.
- "Allons, montrez-vous." Dit-elle posément en récupérant sa baguette de sa main gauche dans la poche intérieure droite de sa robe.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Bon ben quand fallait y aller... Tahina reprit donc sa forme humaine et planta son regard dans les yeux de sa collègue, la mettant presque au défi de dire quoique ce soit. En un peu plus de trois mois de présence à l'académie, la guérisseuse n'avait pas vraiment pris le temps de discuter avec les autres adultes mais il était peut-être temps de laisser tomber un peu son côté solitaire ? Pas simple du tout et elle ne savait même pas par quoi commencer. Ah si, la politesse, c'était toujours la base que ce soit chez les non mag' comme chez les sorciers. Tout serait mieux que le silence qui s'installait de toute façon.
"Bonjour Aniel."
Tahina ne pouvait, par contre, se déparer de cet affreux sentiment d'être à la merci de sa collègue. Faire confiance, c'était pas son fort et elle se retrouvait dans une position clairement défavorable.
Le Narrateur
Ami des Lettres
- "Bonjour Tahina. On peut dire que vous regorgez de surprises." L'octogénaire fit un sourire particulièrement discret. Il faut dire que la veuve n'était pas connue pour être très démonstrative. Ses sourires étaient dispensés avec parcimonie, discrétion et sincérité. Jamais vous n'en auriez un sans qu'elle le pense réellement. Ou alors, c'était qu'elle cherchait à tout prix à vous tromper.
- "Seriez-vous en mesure d'instruire la vieille dame que je suis. Je crains d'avoir toujours été particulièrement mauvaise pour reconnaître les animaux. Magique ou non d'ailleurs, au grand damne de certains de mes proches." Et ce n'était pas peu dire. Citadine, elle n'avait jamais été très attirée par la faune domestique ou sauvage. Et les bêtes le lui rendaient bien en s'éloignant d'elle, voir en montrant une forme d'agressivité. Peut être parce qu'elle avait très tôt muré ses sentiments. Les créatures magiques et autres animaux devaient le sentir et la fuir. Il faudrait qu'elle demande confirmation de cette hypothèse à son collègue spécialiste de la question ou à son petit fils quand elle en aurait l'occasion.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
"Un ocelot. Un félin originaire d'Amérique du Sud, comme moi. Plus précisément de la forêt amazonienne."
Elle n'était pas surprise que sa collègue n'ait pas reconnu l'animal. Peu importante sa connaissance de la faune, sa forme d'Animagus n'était pas courante en Europe. A la rigueur, certains pouvaient la confondre avec une sorte de puma mais c'était quand même assez loin de la réalité pour que les gens n'en soient pas complètement convaincus. Elle porta alors son regard sur le ciel, la journée s'annonçait belle malgré tout, même si elle n'avait pas commencé comme prévu.
"Ça me semblait idéal pour profiter du climat matinal. Désolée de vous avoir fait peur. Puis-je vous demander une petite faveur ?"
Les derniers mots avaient été difficiles à prononcer mais elle était bien obligée d'en passer par là à présent.
Le Narrateur
Ami des Lettres
- "Je suppose que sous cette forme le froid de décembre est plus supportable? Je me trompe?" Demanda-t-elle en éludant, dans un premier temps, la suite des propos de la femme qui était apparue devant elle. Puis la sparnacienne lui répondit en prenant le temps de laisser son regard se perdre en direction de la forêt dont la lisière se trouvait à quelques pas à peine.:
- "Peur non. De la méfiance oui. On n'est jamais trop prudent." Dit-elle plongée dans un souvenir lointain qu'elle ne comptait certainement pas évoquer. Pas devant la professeur de Guérison du moins.
- "Une faveur?" Dit-elle sous le coup de la surprise. Elle se tourna à nouveau vers la guuyannaise qui pourrait lire sur de l'étonnement sincère sur son visage:
- "Je vous écoute." Elle était dans l'attente, comprenant qu'il s'agissait là de quelque chose d'assez sérieux.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
"Disons que ça m'évite d'être congelée sur place et que je trouve bien dommage de ne pas pouvoir garder le pelage sous ma forme humaine."
Bon, ça aurait été certainement étrange mais elle s'en moquait bien du moment qu'elle n'avait pas à ressentir la morsure piquante qu'elle ressentait en ce moment-même. Le seul problème aurait été les questions que cela aurait engendré. Elle frissonna d'ailleurs, entourant ses bras autour de son corps pour tenter de garder le peu de chaleur qu'elle semblait encore avoir.
"Pourriez-vous garder ça pour vous ?"
Elle laissa une minute de silence s'installer avant de préciser, se rendant compte qu'elle n'était peut-être pas très claire :
"Je veux dire... à propos de mon statut d'Animagus. Seul le professeur Delalande est au courant et... disons que, pour le moment, je préférerais que ça ne se sache pas trop."
Mais qu'est-ce qui lui prenait à être aussi hésitante tout à coup ? Elle avait l'impression d'être revenue au moment de l'adolescence quand elle s'adressait à ses professeurs. Super. Et ce n'était pas tout à fait vrai de dire que seul Aliaume était au courant. Santana et Leandro aussi mais elle ne voulait pas les mêler à tout ça.
Le Narrateur
Ami des Lettres
La sparnacienne ne laissait que rarement ses émotions percer. Elle n'était bien sûre pas née avec cette propension à se murer dans le seul espace qu'elle avait rendu inviolable, c'est-à-dire son esprit. C'était venu avec le temps, la concrétisation de son sanctuaire s'étant faite alors qu'elle était adulte, mais pas encore mère. Ça avait été un travail de toute son adolescente allant de la découverte vers douze ans, à la maîtrise total de cet art, le travail d'une vie. Alors garder quelque chose pour elle était devenu une seconde nature. Tant qu'elle n'avait aucun intérêt à divulguer une information, alors elle resterait bien au chaud parmi ses souvenirs. Mais le jour où cela pouvait servir, à elle ou à une cause plus importante, alors elle n'hésitait pas.
- "Ne vous en faites pas Tahina. Je ne vois de toute façon pas ce que je pourrais faire de cette information." Elle fit une pause pour replacer les pans de son manteau autochauffant. C'était un bijou dont elle ne se passerait plus, quand bien même elle adorait sentir l'air frais sur son visage. Justement, sur son visage, pas sur les autres parties de son corps qui elles, gagnaient à être gardées bien au chaud.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
"Rien ne vaut la chaleur humide de mon enfance." répondit-elle, un léger sourire aux lèvres. Généralement, les gens n'aimaient pas l'humidité et quelque chose lui disait qu'Aniel devait en être. Les rhumatismes, tout ça... La jeune femme se détendit immédiatement aux mots suivant de sa collègue. Il n'y avait, certes, pas de raison qu'elle divulgue son secret à présent qu'elle lui avait demandé de le garder mais il valait toujours mieux être prudente. Peut-être stupide de sa part mais elle avait du mal à faire confiance alors imaginer que tous ses collègues seraient au courant de ses moindres petits secrets à peine quelques semaines après la rentrée, ç'aurait été un cauchemar.
"Merci."
Tahina frissonna, sentant à nouveau le froid à présent que le stress était retombée et que son pelage d'ocelot ne la protégeait plus.
"Vous faites souvent des promenades matinales ?" demanda-t-elle ensuite, essayant d'être un peu plus sociable qu'à ses habitudes. Santana pourrait être fière d'elle, elle ne faisait pas l'ours mal léché pour une fois !
Le Narrateur
Ami des Lettres
- "Ça ne m'était plus arrivé depuis longtemps." Repondit elle à sa très jeune collègue peu de temps après avoir été remerciée pour sa discrétion promise. Pas que cela lui serait difficile, elle n'était pas commère et ne voyait pas lequel de ses collègues pourrait bien venir lui taper sur l'épaule pour demander une dose de potins. La vieille femme ne s'étendit pas plus sur sa réponse, elle observait le parc de l'académie qui s'étendait devant elles avec une pensée émue mais dissimulée pour son mari.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Par contre, une chose restait depuis ses jeunes années : elle trouvait Aniel mystérieuse. Son visage ne reflétait que peu d'émotions et il était difficile d'imaginer ce qu'elle devait penser. Même en parlant d'un sujet anodin comme sa balade matinale, la professeur de guérison n'arrivait pas à percer à jour les pensées de sa collègue. Impossible de savoir si elle appréciait le moment ou même encore de deviner ce qui avait bien pu la conduire là de si bonne heure.
"C'est calme à cette heure, apaisant je trouve. Bien que je ne sois pas vraiment matinale normalement." finit-elle par dire pour rompre le silence inconfortable qui s'installait.
Décidément, elle devrait demander conseil à Santana pour nouer des liens avec les autres... Elle voyait bien que sa conversation était laborieuse. Elle cherchait des sujets, jugeant que le silence qu'elle affectionnait pourtant habituellement était déplaisant dans ce contexte précis. Et puis, soudain, une idée de sujet...
"Vous savez que votre enseignement m'a été fort utile en sortant de l'académie ?" reprit-elle.
Oui, ça sortait de nulle part. En même temps, qui avait dit qu'elle était douée ? Au moins, elle essayait, c'était déjà pas mal.
Le Narrateur
Ami des Lettres
- "Aussi reposant qu'une nuit de sommeil." Répondit Aniel, laconique, à sa jeune collègue d'outremer qui changea rapidement de sujet.
- "Vraiment? Alors mon but a été atteint." La vieille sorcière fit une pause pour rassembler ses souvenirs se rapportant à Tahina Yapara:
- "Il est vrai que je vous ai vu dans bons nombre de journaux non magiques peu de temps après votre sortie de l'école. Pour tout vous avouer j'ai été étonnée de voir une ancienne élève à ce type d'événement." Etonnée était d'ailleurs un mot bien faible pour expliquer ce qu'elle avait pu ressentir.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
"Je ne peux pas vraiment dire que c'était prévu. Le résultat d'un stupide pari avec mon frère et voilà où ça m'a mené. Et sincèrement, je me suis lancée là-dedans pour le faire taire mais jamais je n'aurais pensé m'en sortir ainsi. 4ème dauphine, qui l'aurait cru, franchement ? En tout cas, votre enseignement m'y a été très utile. Et quitte à être complètement honnête avec vous, je suis plus à l'aise parmi les non mag'."
Voilà, c'était dit. Certainement que le passif entre les deux femmes aidait Tahina à se confier un peu. Non qu'elle avait confiance en Aniel, c'était impossible pour elle de baisser ainsi les barrières en si peu de temps mais hormis Santana, elle n'avait personne à l’Académie. Si elle devait rester là un moment, il fallait se faire une raison : elle devait être un peu moins sauvage que pendant ses années d'étude et ça passait par la conversation. Suffisait juste de choisir ce qu'elle dévoilait et avoir été Miss Guyane était un moindre secret comparé à son statut d'Animagus.
Le Narrateur
Ami des Lettres
- "Je dois bien dire que vous avez forcément su mettre en application ce que vous avez retenu de mes enseignements." Une idée traversa aussitôt l'esprit de la vieille sorcière. Mais est ce que son ancienne étudiante et jeune collègue serait d'accord? Elle allait devoir le lui demander. Mais elle devait amener correctement le sujet afin d'obtenir son intervention dans un de ses cours.
- "Plus à l'aise parmi les non magiques? C'est tout de même peu commun." S'intéressa réellement celle dont les cheveux étaient blancs depuis bien longtemps maintenant. Même si questionner la guyanaise servait à ses fins, elle voulait vraiment savoir pourquoi la jeune femme se sentait plus à l'aise dans une communauté qui rejetait les sorciers. Tout ceux qui étaient trop différents seraient plus juste d'ailleurs. Les journaux non magiques étalaient quasi quotidiennement des actes dévoilant tout l'intolérance de la nature humaine. Sur tous les sujets. Et dire qu'on disait que les vieux étaient réac'... Non vraiment, a côté de certains elle était très ouverte d'esprit. Ce qui dans son cas était particulièrement drôle à dire.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
"C'est... oui, peu commun."
Elle avait eu l'intention de répondre autre chose mais s'arrêta juste à temps. Raconter son histoire, c'était pas une bonne idée. Même à Santana et Leandro, elle n'avait jamais réussi à leur parler de son père. Elle avait parfois effleuré le sujet mais souvent pour mieux rebondir sur tout autre chose. Cette blessure était son petit secret et elle avait toujours préféré passer pour quelqu'un de bizarre plutôt que d'expliquer ce qu'elle avait en tête. Seulement, il fallait quand même qu'elle donne un semblant d'explication...
"Une partie de ma famille est non mag'."
Voilà, ça devrait bien faire l'affaire. En tout cas, elle l'espérait sincèrement tout comme elle croisait les doigts pour que sa collègue ne cherche pas à en savoir plus. Un jour peut-être arriverait-elle à en parler librement mais pour ça, il faudrait certainement qu'elle éclaircisse d'abord la situation avec sa mère plutôt que de se contenter de ses obscures souvenirs d'enfance.
Le Narrateur
Ami des Lettres
- "Beaucoup d'entre nous ont des non magiques dans leurs familles proches. J'ai moi même découvert la magie avec la lettre m'annonçant mon inscription à l'académie." Et à l'époque sous occupation allemande, aller acheter les quelques objets qu'il fallait pour aller à l'école fut pour la moins sportif. Ensuite, elle avait craint d'être découverte. Ou pire, dénoncée. Entre 1943 et 1944, les soldats allemands étaient bien peu bienveillant. Un rien pouvait tout faire basculer du mauvais côté. Mais finalement, il sembla que jamais sa nature de sorcière ne parviennent aux oreilles de quiconque pourrait lui vouloir du mal et elle avait pu rejoindre la gare pour monter dans un des superbe carosse tiré par les impressionnants abraxans. Sur cette réflexion, elle reajusta les pans de son manteau. Elle aimait bien le froid, mais il devait trop piquant et saisissant à son goût:
- "Que diriez-vous de reprendre la direction du château. Pour une boisson chaude peut être?" Même si l'air et la marche faisaient un grand bien, cette perspective venait tout à coup de lui paraître bien plus intéressante pour continuer à échanger.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
"Avec grand plaisir. J'ai même de la guimauve qu'on peut faire fondre dedans pour le rendre plus crémeux. Un vrai régal si ça vous tente."
La jeune femme était gourmande et elle ne s'en cachait pas. Elle se mit en marche avec sa collègue, pressée de retrouver le confort de l'académie. Et puis, l'heure tournait de toute façon donc il serait bientôt temps de se préparer pour les premiers cours de la journée. Et il était, évidemment, hors de question de ne pas prendre de petit déjeuner avant ni même de zapper la douche. Pour le bien de ses élèves mais aussi de son petit secret parce que sentir le fauve risquait de poser questionnement.
"Je vous invite dans mon bureau pour cette dégustation ?"
Puis, après quelques secondes de silence, elle ajouta, réalisant que sa proposition n'était peut-être pas l'idée du siècle :
"Enfin, si la chaleur et l'humidité ne vous indisposent pas sinon mieux vaut aller ailleurs."
Le Narrateur
Ami des Lettres
- "Je n'ai jamais goûté de chocolat chaud avec de la guimauve." Avoua-t-elle doucement, ce n'était pas une confidence, mais elle eut un petit sourire, chose rare, qui agrémenta son visage. Un sourire qui devient un rire léger, qu'on entendait à d'encore plus rares occasions, à la mention de particularités atmosphériques du bureau de Tahina:
- "Il est vrai que le climat équatorial n'est pas celui que je préfère. Mais je suis curieuse de boire de chocolat à la guimauve voyez vous, pour être moins bête. Alors je m'en accommoderai bien suffisamment longtemps pour apprendre quelque chose de nouveau." Vieille mais toujours avide d'apprentissage, même si aucun - ou presque - des élèves ne croiraient la ressortissante du département d'Outre-Mer si elle leur disait tout ceci.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
"Je diminuerai le taux d'humidité pour rendre l'atmosphère plus confortable." répondit-elle, tout sourire à Aniel.
Ses plantes n'apprécieraient peut-être pas mais ce n'était pas pour le temps que la petite pause sucrée allait durer que ça allait les tuer. De toute façon, elles avaient déjà appris à subir les intempéries régionales, ne serait-ce quand les élèves laissaient toutes les portes ouvertes et que la jeune femme réalisait en pestant qu'il faisait froid dans son bureau.
Elles arrivèrent donc rapidement dans les lieux et, comme promis, Tahina ajusta son sortilège météorologique. Laissant ensuite sa collègue s'installer comme elle le souhaitait, elle alla dans le coin opposé à l'entrée où se trouvait une grande armoire. Elle en sortit une tablette de chocolat, une bouteille de lait ainsi qu'une casserole. Elle cassa quelques morceaux et versa le lait puis mit le tout à chauffer à l'aide de sa baguette magique. La méthode pouvait paraître surprenante mais elle aimait le chocolat chaud "non mag'" que lui préparait sa grand-mère, elle suivait donc sa recette. Magie du "chauffage" mis à part.
Une fois la boisson prête, elle en versa dans deux grandes tasses et apporta un sachet de guimauve avant de s'installer à son tour et de prendre deux friandises qu'elle mit à fondre dans sa propre tasse.
"Et voilà, y'a plus qu'à déguster."
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