Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
2. Les joueurs ont à-peu-près 3 jours pour répondre à la résolution du maître du jeu. Passé ce délai, ils seront pénalisés de -1 point d’épuisement, mais pourront tout de même publier leurs actions dans un délai de 24h.
3. Les joueurs sont libres de faire agir leur personnage comme ils l’entendent. Toutefois, afin d’éviter les actions abusives, ils ne sont autorisés à mettre en scène que 2 actions maximum par tour. Le maître du jeu conseille d’ailleurs aux joueurs de résumer leurs actions au bas de leur publication pour s’y retrouver.
Compte comme 1 action :
○ 1 acte magique : l’utilisation d’un sortilège du socle commun ou d’un acquis par le personnage (à l’exception des acquis automatiques, ceux qui ne nécessitent pas d’être activés par les joueurs)
○ 1 acte non-magique : tout ce qu’un personnage peut entreprendre qui ne relève pas des deux catégories précédentes
Ne compte pas comme 1 action :
○ l’utilisation des capacités du personnage
○ l’utilisation des éléments présents dans le sac du personnage
À tout moment, Lorie Fleury, vous pouvez utiliser votre table des sorciers pour poser toutes les questions que vous souhaitez au maître du jeu. Il vous est toutefois recommandé de ne pas attendre la dernière minute pour interroger le maître du jeu. Le risque étant de ne pas obtenir une réponse avant la fin du délai de publication s’il n’est pas connecté dans la dernière ligne droite.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Vous transpirez à grosses gouttes malgré la fraîcheur qui règne dans le jardin du professeur Delalande. Vous avez beau vous tenir à l’ombre du grand chêne, dans le grand cercle de gazon où vous avez passé une partie non-négligeable de votre été à suivre les leçons de votre maître, les exercices répétés autour du charme du Chemin de Survie (Partis Temporus) vous ont poussé dans vos retranchements. Particulièrement délicat à mettre en place, ce sortilège apprécié des mages blancs vous donne du fil à retordre.
Vos aventures brésiliennes vous semblent soudain si lointaines… Vous avez beau sentir votre poitrine se gonfler d’émotions quand vous repensez à la façon dont vous, Hawaou, Nahele et Tearii êtes parvenus à vous infiltrer à l’intérieur des principautés du peuple Triton pour leur subtiliser le quatrième et dernier éclat d’étoile, tout ça vous semble presque appartenir à une autre existence depuis la transformation physique de votre maître et sa volonté affichée de vous former aux sortilèges les plus complexes de votre ordre. Vous gardez malgré tout en vous les souvenirs délicieux de cet ultime moment devant le jury du Tournoi International de la Magie, ce matin du 20 juin…
« Si c’était effectivement un remarquable travail d’équipe, le rapport d’événements qui vient de nous être remis par les princes Triton assure que mademoiselle Fleury et monsieur Barcelos sont les deux champions à avoir mis la main sur le dernier fragment, déclara madame Sakurai, la prêtresse suprême de la Confédération international des mages et sorciers. »
« Techniquement, nous faisons donc face à une égalité puisque ces deux champions se sont emparés de deux éclats chacun, ajouta monsieur Retief, le président de la commission des Tournois au sein de la Confédération. »
« Comme il nous est impossible de vous départager, poursuivit le chef Mwanga, roi du peuple Mapinguari. Nous avons convenu que les champions le feraient. »
« Prince Ma-rama ? interrogea madame Resende, la ministre brésilienne de la Magie. »
Tearii et Nahele échangèrent un hochement de tête entendu.
« Et bien, sans l’intervention de Lorie j’aurais probablement reçu une pénalité dès le premier jour. Je serais malhonnête de voter pour quelqu’un d’autre qu’elle. »
« Mademoiselle Iffono ? continua madame Resende. »
Le sourire — si rare — que Hawaou vous adressait était un mélange subtil de complicité et d’amusement.
« Sans Lorie, j’aurais probablement passé le reste de ma vie avec ce vampire madame la ministre. Je vote pour Lorie. »
La mine très sérieuse, le chef Mwanga se tourna vers Nahele.
« Quel est votre avis sur la question jeune-maître Barcelos ? »
C’est au sourire de Nahele que tout devint très clair pour vous comme pour tous les élèves de Castelobruxo rassemblés dans le hall des lusosphères…
« Votre Majesté, si vous me demandez de choisir entre une amitié sincère et une vie de gloire, je fais sans hésiter le choix de l’amitié. Lorie mérite de l’emporter. »
« Il semble donc que nous ayons une vainqueur, annonça monsieur Retief. »
Les quatre membres du jury se levèrent comme un seul homme.
« Mademoiselle Fleury, le jury et l’ensemble des champions réunis en ce jour sont heureux de vous déclarer grande gagnante de la première édition du Tournoi International de la Magie ! Félicitations ! déclara la prêtresse suprême. »
Les bannières aux couleurs de Beauxbâtons descendirent par dizaine des balcons tandis qu’une pluie d’applaudissements et de Hourra ! s’abattait sur vous…
« Vous n’êtes plus concentrée… déclare le professeur Delalande depuis son banc en pierre. Venez vous asseoir, ça suffit pour aujourd’hui. »
Il vous désigne l’autre banc face au sien. Vous y trouverez un plateau en argent sur lequel figure des biscuits et un verre de limonade bien frais. Votre maître restera près d’une minute sans rien dire, son regard tourné vers la terrasse, au loin. Terrasse sur laquelle vous apercevrez la silhouette recroquevillée de sa sœur, la prunelle de ses yeux, dont l’esprit fut anéanti des décennies plus tôt et la silhouette debout d’Esmée Lacroix, l’aide-guérisseuse qui veille sur la pauvre vieille femme comme un ange-gardien.
Le professeur Delalande ramènera lentement son regard sur vous, un petit sourire aux coins des lèvres, bien que ses yeux ne présenteront pas leur malice habituelle.
« La rentrée approche à grands pas… J’ai longtemps repoussé ce moment, esquivé vos questions, mais je crois que vous avez gagné le droit d’obtenir quelques réponses... »
Au mouvement de tête qu’il amorcera, vous saurez que vous pourrez l’interroger.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Mon esprit venait de vagabonder dans les souvenirs qui me semblaient désormais si lointains. L’ironie avait frappé avec toute la fougue dont elle pouvait faire preuve, et alors que j’avais abandonné l’idée, tous ceux avec qui j’avais grandi lors de mon année au Brésil avaient fait le choix de me propulser vers le gain du tournoi le plus prestigieux au monde. Au moins, je l’avais gagné pour Hinrich…
« Vous n’êtes plus concentrée… »
La voix de Delalande mis fit sortir de mon vagabondage et je reprenais peu à peu toute la mesure du présent qui s’érigeait devant moi. Partis Temporus… Il me rappelait mes entraînements avec Amy, j’espérais que celle-ci se portait bien, elle me manquait.
« Oui, je suis désolée professeur je repensais à la tournure du tournoi... » Je soupirais en essuyant mon front d’un revers de main.
Je me déplaçais vers le banc d’un pas lent, un peu fatigué, et je venais m’y asseoir avec une certaine grâce et élégance malgré la fatigue. Lys était cachée, je lui avais dit de ne pas se montrer. Peut-être lors de ma visite au dispensaire, mon maître ne l’avait probablement plus aperçu. Lui qui avait perdu Odin, je ne voulais pas lui imposer la vue de mon animal de lien et lui rappeler ce vide qu’il devait éprouver.
Alors que je mangeais une friandise*, celui-ci brisa le silence. Je remontais mon regard tourné vers le sol pour observer celui qui avait tellement rajeuni. Je restais silencieuse, je l’observais juste avec calme et sérénité. Je ne cherchais plus son approbation, je ne cherchais plus rien à vrai dire. Le Brésil, aussi lointain souvenir était et pourtant si proche, m’avait plus changé que je ne l’aurais pensé.
« Vous aviez vos raisons… J’ai souvent imaginé ce moment… Je me demandais ce que Helena pouvait bien vous convoiter, si vous aviez une idée de qui avait pu vous infliger ça, enfin… La voix calme de Lorie marqua une pause, puis la jeune presque adulte soupira. Combien de temps vous reste-t-il ? »
*Consommation aile de parisette
1. Action magique : #10 [SP] L’art de l’Équilibre
2. Action non-magique : Questionner Aliaume
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Le sourire du professeur Delalande s’affirme. Vous captez une lueur dans son regard qui ressemble étrangement à de la fierté avant qu’il ne le détourne en direction du chêne.
« Moins d’un an, répond-il. Dix mois tout au plus. »
Vous le voyez prendre une grande inspiration avant qu’il ne poursuive :
« J’ai dores et déjà adressé ma démission au conseil d’administration, le temps pour eux de me trouver un successeur digne de ce nom. Ce sera ma dernière année à Beauxbâtons. »
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
J’écoutais sa réponse avec un air conscient. Sûrement ma peine qui devait trahir la neutralité de mon visage. La joie de le rendre fier ? Dix mois tout au plus… Avais-je répété dans mon esprit pour marquer l’information. Alors j’avais eu raison, depuis le carnaval, ce moment où j’avais compris que la perte de mon maître était devenue inévitable. J’aurais aimé obtenir plus.
Je laissais mon corps se lever et marcher jusqu’à l’homme qui m’avait prise sous son aile. Puis après m’avoir accroupi, je posais une main sur des sienne.
« L’enfant capricieuse que je suis aurait aimé avoir plus de temps… J’ai compris au Brésil, lors du carnaval, qu’il n’était qu’une question de temps. Je suis heureuse et honorée de l’avoir partagé à vos côtés. Je laissais un silence alors que mes yeux bleus observaient ceux du directeur. Je ne vous l’ai jamais dit, mais… Merci de m’avoir fait confiance et d’avoir fait de moi votre apprentie ce jour-là… Le futur étant malicieux… Je chérirai le peu qu’il nous reste, sachez que si vous avez besoin de quelque chose... Je serais là... D'accord ? »
Je venais tapoter sur sa main comme pour rendre mes paroles réconfortantes. Pour lui ? Pour moi ? Mes yeux devaient briller par l’émotion, mon sourire bienveillant trahissait une douceur qui me collait à la peau. Mais je le savais, même le plus grand mage blanc et l’un des plus grands sorciers de notre époque avait parfois besoin de se sentir moins seul. D’autant plus que celui-ci avait perdu son plus fidèle compagnon. La vie était parfois injuste, mais elle était ce qu'elle était.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Le professeur Delalande ramène son regard sur vous. Un regard doux et protecteur malgré l’immobilité de ses mains sous la vôtre.
« Vous êtes une jeune femme perspicace, dit-il, son sourire plus que jamais affirmé. Beaucoup plus perspicace que la moyenne… et croyez-en mon expérience, mon échantillon comparatif est beaucoup plus large qu’on l’imagine. »
L’ironie de cette dernière phrase tranche avec le sérieux dont il fait soudain preuve. Son sourire s’efface et ses yeux expriment quelque chose qu’il vous est difficile de comprendre au milieu de ce visage si différent de celui que vous avez appris à lire.
« Je suis désolé. »
Il baisse momentanément le regard puis le relève.
« Par bien des aspects, je suis un homme égoïste qui n’en a toujours fait qu’à sa tête. Mais tout ce que j’ai fait, tout ce que j’ai accompli, était destiné à protéger les autres. Parfois d’eux-mêmes, parfois du pire. Ne faites pas de moi votre exemple, trouvez votre propre voie, mais s’il vous plaît, s’il y a quelque chose que je puisse exiger de vous, c’est que vous ne perdiez jamais de vue que nous sommes ce que nous sommes pour défendre les démunis, les faibles, et toutes celles et ceux qui ne sont pas entendus. Si vous parvenez à en faire une constante tout au long de votre vie, alors j’estimerai que mon apprentissage n’était pas si mauvais… »
Il sourit à nouveau et hoche la tête.
« Les temps seront difficiles, Lorie. Bien plus que vous ne pouvez l’imaginer. Mais vous êtes forte et continuerez d’être bien entourée. Je vous le promets. »
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Un sourire doux, remplit de délicatesse, c’était affiché sur mon visage à mesure que le mage blanc parlait. J’écoutais chaque mot comme un cru d’un grand millésime, et je discernais au travers de l’homme ses doutes, peut-être même des regrets. J’étais touchée par celui qui au travers des mots arrivait à enseigner bien plus que je ne pouvais l’imaginer.
« Je le sais Aliaume… Je le sais… Mon esprit chemine vers cette fatalité depuis que Helena vous a forcé à intervenir… Mais… Pour tout avouer, j’ai plus peur pour mes amis et celle que j’aime que pour moi-même. Je marquais un silence, alors que le doute apparaissait sur mon visage. Cette année, ma tante devrait réussir à finaliser ma formation à l’occlumencie, j’espère que cela sera suffisant pour les protéger. »
Je relâchais mes mains des siennes. Mon regard s’était posé sur l’anneau de chevalerie qui ornait mon fin doigt.
« Je ne compte pas suivre votre voie, mais construire la mienne… Vous saviez ce que c’était à l’instant même où le professeur Vaillant vous l’a emmené… Alors que ma main était mise en évidence, je détournais le regard de l’anneau pour le poser dans les yeux de mon maître. L’anneau de Perceval, père des chevaliers d’Airain, n’est-ce pas ? Je compte en faire honneur… Mais je suis certaine que le prochain roi, aussi fourbe et mystérieux soit-il, aura une pirouette pour éclairer mon chemin si je venais à douter de moi-même. »
Par une force dont j’ignorais l’existence, je ressentis le besoin de prendre le vieux professeur dans mes bras. Assis, celui-ci n’était pas si grand.
« Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour toutes les âmes opprimées. Cela ne changera jamais, je vous en fais une promesse. »
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Le professeur Delalande vous laisse l’entourer de vos bras. Il lui faut toutefois quelques secondes pour poser sa main entre vos omoplates. Le geste est pudique, mais vous percevez dans le son de sa voix tout l’attachement qu’il peut éprouver à votre égard.
« Rien n’arrive par hasard dans cet univers, dit-il à voix basse, le sourire aux lèvres. À mon âge, on a toute la hauteur pour comprendre que le moindre caillou qui se présente sur notre chemin peut être ignoré ou bien servir à construire quelque chose de plus grand. Voyez cet anneau comme la première pierre d’un édifice dont les plans se dessineront avec le temps. »
Sa main quitte votre dos pour votre bras gauche qu’il serre délicatement. D’une pression douce, mesurée, il vous force à briser votre étreinte. Le regard grave qu’il vous adresse alors transperce votre âme.
« Malheureusement, vous ne pourrez jamais vous trouver à trois endroits en même temps. Que vous le vouliez ou non, vos proches seront peut-être un jour exposés… Il tourne la tête vers la terrasse. Je n’ai aucune recette miracle à vous offrir en la matière, j’en suis navré. Même les personnes qui nous sont les plus chères ne nous appartiennent pas. Elles ne nous sont que prêtées… »
Songeur, il reste un moment silencieux puis finit par hocher la tête comme s’il avait soudainement pris une décision. Il vous sourit à nouveau.
« Il y a quelqu’un que j’aimerais vous présenter. À votre demande, elle sera disposée à poursuivre l’affinement de vos capacités et elle vous offrira un refuge et une amitié solides aussi longtemps que vous en manifesterez le besoin. »
Une troisième femme est apparue sur la terrasse, sa chevelure est enrubannée...
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Je sentais sa main se poser dans mon dos et sa voix avait une intonation différente de tout ce que j’avais pu entendre jusqu’à maintenant. Je ne savais pas si c’était son discour ou bien la perte futur qui devenait tangible mais une larme perla sur ma joue. L’étreinte s’arrêta lorsque celui d’un geste délicat m’invita à le faire. Je ne fit rien pour retenir ce moment, je le laissais glisser alors que ma main essuyait d’un simple revers ma joue humide. Il avait raison je ne pouvais être à trois endroit à la fois, pas même deux, mais je pouvais faire quelque chose pour limiter les risques.
À quel point ma stratégie était solide ? Je ne savais pas, mais il fallait rester optimiste. Je parlerai à Suze dans le futur, je ne pouvais lui imposer une distance forcée comme je ne pouvais lui imposer le danger que représentait mon affiliation aux mages blancs.
« Merci… Je vous suis »
Je me relevais en prenant appui sur mes genoux, et, de façon naturelle, je lui tendais la main pour l’inviter à faire de même. Certes son corps n’était plus celui d’un vieillard, mais une petite attention ne faisait jamais de mal. Il ne me restait plus qu’a suivre celui qui était devenu mon mentor.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Le professeur Delalande prend la main que vous lui tendez et se place à vos côtés. Main qu’il garde dans la sienne alors qu’il adresse un signe de tête à la mystérieuse femme.
Vous la regardez s’avancer dans une belle robe bleu nuit assortie à son turban, talonnée par un loup au pelage gris beige. Elle boîte légèrement lorsqu’elle prend appui sur son pied gauche, mais n’en dégage pas moins une aura puissante, différente et à la fois proche de celle que dégage votre maître. Elle incline la tête dans votre direction lorsqu’elle s’immobilise à deux pas de vous. Seule un mage blanc peut produire une telle sensation de réconfort rien que par son sourire.
« Je vous présente la professeure Thea Lazaridis. Elle enseigne le Spiritisme à l’institut Durmstrang et est appelée à gouverner les mages blancs de notre continent. »
Elle joint ses mains et s’incline avec une profonde sollicitude.
« Pour la petite anecdote, elle est la seule élève de la division Sang-Pur à avoir refusé d’étudier les Arcanes Noires et à avoir malgré tout réussi l’exploit d’obtenir son diplôme avec les honneurs. »
« Un détail, rétorque Thea dans un français au fort accent des balkans. »
« Et modeste de surcroît, s’amuse Aliaume. »
Il relâche délicatement votre main.
« Professeure, voici Lorie Fleury, ma protégée. »
« C’est un honneur pour moi de rencontrer notre championne du monde. Vous avez fait une forte impression à l’institut. »
Son sourire s’affirme. Elle baisse les yeux vers ce qui semble être UNE louve.
« Thémis, mon animal-de-lien. »
Elle s’allonge par terre, le museau posé sur ses pattes avant.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
J’affichais un sourire à mon maître qui venait de se saisir de ma main. Celui-ci se leva et alors que je pensais qu’il la relâcherait, il se contenta de rester à mes côtés. J’avais baissé un regard vers nos mains, un sourire était apparu avant que je ne reporte mon regard vers la dame un peu plus loin. Celle-ci s’avançait dans une merveilleuse démarche, dans une robe somptueuse aux tonnalités appréciées par ma tante.
J’écoutais Aliaume parler avec attention, sans décrocher mon regard de l’aura magnétique de la femme. On partageait le trait d’avoir refusé toute deux de refuser d’étudier une matière. Même si son refus semblait plus honorable que le miens. Je m’étais inclinée en réponse à sa salutation. Mais à l’annonce du « championne du monde » mes lèvres grimacèrent.
« Merci professeure Lazaridis, je suis enchantée… Mon regard se perdit dans le néant un instant avant que je reprenne mes esprits. L’institut… avais-je soupiré. J’aurais préféré que Hinrich soit en mesure de le représenter. »
J’affichait sûrement un regard triste malgré le chemin qui m’avait permise de digérer la nouvelle. Je profitais de cet instant pour poser mon regard sur Thémis.
« Enchantée Thémis… » Je lui offrais un sourire. Lys… Viens, que je puisse te présenter s’il te plaît.
Cela avait une particularité étrange de simplement y songer pour communiquer. Je savais que cela était possible, mais je ne pensais pas être en mesure de le faire aussi tôt. J’attendis que mon hermine sorte de sa cachette pour la présenter.
« Pardonnez sa discrétion, sauf sous ma demande elle ne se montre plus… Lys, mon animal-de-lien. »
1. Action magique : #28 [SP] L’art de la mesure (II)
Consommation de l’attraction
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Lys, votre hermine, quitte sa cachette à la vitesse de l’éclair, grimpe sur vous et se perche sur votre épaule, déclenchant le sourire plus appuyé de la professeure Lazaridis. Sa louve, elle, lève la tête et ne semble plus vouloir quitter des yeux votre animal-de-lien.
« Lys, salue Thea en inclinant la tête. »
Un bref silence s’ensuit. Le regard du professeur Delalande semble tourné vers la terrasse.
« Hinrich est fier de vous, fier de ce que vous avez accompli en son nom. »
Son regard glisse momentanément vers Aliaume. Deux, peut-être trois secondes après, Thémis se dresse sur ses quatre pattes et titille la main du sorcier du bout de son museau. Aliaume cligne des yeux comme s’il venait d’être tiré d’une rêverie. Le vieil homme sourit à l’animal-de-lien et entreprend de le gratter derrière l’oreille.
Thea vous adresse un coup d’œil complice.
« La professeure Lazaridis possède l’anneau de Lancelot, vous informe Aliaume. Elle s’est mise en tête de trouver un artisan ou une artisane qui lui en apprendra bien plus que je ne le peux. »
« Ou que vous le voulez, s’amuse Thea. »
Aliaume secoue la tête, un sourire aux lèvres, tandis qu’il continue de grater la louve à lui en faire fermer les yeux de plaisir.
« Combien de fois devrais-je vous assurer que je ne suis pas un spécialiste en la matière ? »
Thea se contente de le regarder en souriant. Le sorcier ne ment pas, mais vous savez qu’il maîtrise assez bien le langage des avocats aussi. Il change de sujet :
« Il y a quelque chose dont je souhaite vous parler. Mes oreilles bourdonnent depuis quelques temps des rumeurs d’une place forte de l’ennemi en Allemagne… une plaque tournante de trafics en tout genre. Je pense qu’il serait bénéfique à notre ordre d’en trouver la localisation exacte. J’ai pensé que vous pourriez faire équipe à ce propos. »
« Vous nous demandez de réussir l’impossible ? Cette rumeur persiste depuis des années. »
Aliaume hoche la tête, un éclair de malice zébrant son regard.
« L’impossible ne semble refroidir aucune de vous deux si je me fie à vos succès respectifs. »
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Je regardais la professeure avec un regard de surprise. Évidemment qu’elle avait essayé de contacter Hinrich… Professeure de spiritisme après tout. Mais les paroles de ladite professeure me firent monter les larmes aux yeux et je ne fis aucun effort pour qu’elles ne perlent pas sur mes joues. D’un revers de main, je séchais les larmes avant de reprendre possession de mes moyens en écoutant Aliaume. L’anneau de Lancelot ? Mon regard chercha naturellement les mains de la professeure. Les anneaux avaient des pouvoirs.
« J’ai avec moi l’anneau de Perceval… » Commentais-je en mettant ma main une nouvelle fois en évidence. Une simple invitation qui pourrait peut-être m’être utile.
Puis mon attention fut bien plus piquée que je ne l’aurais cru, une plaque tournante de trafic en tout genre ? Mais il restait une épine, et une épine de taille…
« Comment justifier un voyage en Allemagne ? Je ne suis pas vraiment la personne la plus discrète désormais… Puis à moins que vous ne me fassiez sortir de l’académie, je n’aurais que peu de temps pour cette recherche… probablement longue. N'est-ce pas ? »
Le ton de ma voix se voulait détaché, je savais que je n’avais pas encore accepté et en soi j’étais peut-être devenu plus pragmatique depuis mon passage au brésil, savoir qu’il y avait quelque chose là-bas ne voulait pas dire que je pouvais y aller. Certes, le directeur devait avoir une idée derrière la tête, mais étant l’une des deux protagonistes visiblement choisit… Avoir tous les détails me paraissait être judicieux. Je n’étais plus dans un tournoi ou tout était fait pour éviter un scandale, j’étais une cible, et probablement que les mages noirs ne me rateraient pas deux fois.
Activation pudique pour Galant
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Vous distinguez plusieurs anneaux aux doigts de la professeure Lazaridis. Parmi eux se trouvent certainement celui de Lancelot… un anneau en argent, fin, ressemblant à une couronne de ronces si vous vous fiez au geste discret de la sorcière — elle le tapote avec son pouce.
Votre attention se reporte toutefois sur le professeur Delalande qui vous sourit à la manière d’un renard tiré d’un conte pour enfants.
« Il me semble que vous fêterez bientôt vos dix-sept ans. Dès lors, si je vous assure effectivement une porte de sortie mettons… les dimanche, il vous suffira d’utiliser un portoloin pour retrouver la professeure Lazaridis à l’heure de votre choix et dans un lieu que vous conviendrez toutes les deux sans avoir besoin du moindre accord. Privilège de mage blanc. »
« Laissez-moi deviner… dit Thea. Vous pariez sur le fait que les gens qui pourraient la reconnaître se diront que ça ne peut pas être elle durant la période scolaire. »
Aliaume acquiesce, un petit sourire aux coins des lèvres.
« Je parie également sur votre discrétion, cela va de soi. »
Thea vous interroge du regard tout en adressant une question à Aliaume.
« Vous savez que j’ai des attaches en Allemagne. J’imagine que vous comptez sur moi pour l’y conduire la première fois ? »
« Bingo ! s’amuse Aliaume. À partir de là, Lorie aura un endroit auquel elle pourra lier ses portoloins. »
Thea se retient de rire.
« Vous y avez longuement réfléchi. »
« Je prévois même de vous assurer une zone de replis stratégique au sein du ministère fédéral de la Magie, au cas où vous vous retrouviez en difficulté. Je dois rencontrer la prêtresse suprême pour régler les derniers détails. »
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
« Le 26 septembre » avais-je répondu tout en continuant d’écouter le plan de mon maître.
Mon regard s’était perdu au loin, tandis que mes oreilles continuaient d’écouter. En soit il me fallait juste une nouvelle coupe de cheveux et… Personne ne m’avait vu à l’étranger sans mon uniforme alors… Un roux avec des cheveux ondulés devrait suffire.
Le regard toujours lointain j’écoutais les échanges, le visage neutre d’expression. Ainsi donc j’y était… Visiblement je serais même seule, puisque sauf exception je n’avais pas entendu qu’il s’agirait de faire équipe, sauf pour le voyage aller et y lier un portoloin.
« Hum » avais-je simplement acquiescé songeuse avant de soupirer discrètement.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Thea vous adresse un sourire énigmatique.
« Je crois que vous avez encore des choses à vous dire… »
Aliaume acquiesce sensiblement. Vous voyez la louve de la sorcière reculer.
« J’aurais plaisir à être votre partenaire, vous assure la professeure Lazaridis en posant une main affectueuse sur la tête de son animal-de-lien. À bientôt, ajoute-t-elle en vous regardant droit dans les yeux. »
CRAC ! Son transplanage est parfait.
Aliaume arrête sa main entre vos épaules, vous invitant à le suivre, puis vous le voyez pivoter et s’éloigner de la terrasse, les bras dans le dos.
« Nous devons discuter de votre avenir, dit-il en vous souriant. »
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Le phrase de la professeure me tira de mes songes. Je reportais mon attention et mon regard sur le duo de mage blanc. La seconde phrase m’avait montré que j’avais fait une interprétation un peu à côté. Je lui offrais donc un sourire en retour.
« Un plaisir hautement partagé »
Sans quitter son regard je l’observais s’échapper dans un crac caractéristique. Puis, je reportais mon attention sur Aliaume. Un sourire calme était encore affiché sur mon visage, il était le témoin d’une toute nouvelle moi que j’avais découverte au Brésil.
« Discutons en ce cas, discutons »
Ma voix mélodieuse semblait peut-être insouciante mais je n’en étais pas moins sérieuse. Il était temps de rentrer dans la bataille, moi qui croyais à tort qu’elle me rencontrerait au brésil.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
« Avez-vous réfléchi à la profession que vous exercerez une fois vos diplômes en poche ? vous interroge de but en blanc Aliaume. »
Il continue de marcher, très lentement, vous faisant tourner sur la gauche après un massif de bégonias.
« J’ai pris soin de vous ajouter à mon testament, dit-il, soudain sérieux. Vous hériterez de ma pensine et d’une chambre sous les toits de la rue Claudel. Je l’ai occupée durant quelques années, du temps où je faisais mon apprentissage chez Cosme Acajor. Ce n’est pas grand-chose mais j’ai espoir que vous y trouverez un certain réconfort. »
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Il avait raison, cela ne servait à rien de tourner autour du pot. Je réfléchissais lentement à la question. Je n’avais pas eu le temps de formuler une réponse que j’entendit la suite. La surprise m’avait fait relever la tête vers lui avec des yeux remplit de gratitude. Un sourire s’était une nouvelle fois affiché alors que je marchais toujours à son rythme. Les larmes montèrent mais je fis le choix de détourner la tête.
« C’est… A n’en pas douter. Merci… Avais-je dit d’une voix timide et pourtant reconnaissante. Pour la profession j’ai longtemps pensé à devenir une guérisseuse itinérante et à aider les gens dans le besoin… J’aimerais continuer de voyager. Au Brésil j’ai sauver une amazone dans la forêt, la pauvre avait une pointe de flèche de centaure dans le ventre, alors peut-être que j’ai un petit truc pour ça… Pourtant depuis le tournoi j’hésite à devenir Auror. Je me laisse encore un peu de temps, après tout j’ai encore deux ans avant de sortir de l’académie. »
Je continuais de marcher au rythme de mon maître.
« Pourquoi moi ? Personne dans votre famille ne désire garder la pensine ? »
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Aliaume sourit aux deux carrières que vous lui annoncez mais ne cherche vraisemblablement pas à vous influencer dans votre choix. Il se contente de hocher la tête en levant son regard au loin.
Vos questions le font ralentir jusqu’à un arrêt total aux abords d’une mare dans laquelle ondulent de beaux poissons multicolores.
« Nous n’avons jamais eu l’occasion d’en discuter, mais j’ai un fils… Claudius, avec qui je n’ai aucun contact depuis près de soixante ans. Il a lui-même un fils, Aymeric, que j’ai brièvement croisé à l’académie dans les années 90. Il est devenu auror pour ce que j’en sais… peut-être qu’il a lui-même des enfants aujourd’hui. Je n’en sais rien. »
Il prend une profonde inspiration. Son expression faciale est un masque de concentration.
« J’ai fait des choix que certains qualifieraient, à raison, de mauvais, mais ce sont les miens et je ne les changerai pour pratiquement rien au monde. Ma famille est détruite et dispersée aux quatre vents, en partie par ma faute, mais au fil du temps je me suis constitué une autre famille dont vous faites partie. C’est à elle que j’ai dédié ma vie alors je crois normal qu’une partie de mes souvenirs lui reviennent. »
Contenu sponsorisé