Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Les doigts de Roseanne parcouraient le clavier de son piano avec la grâce et l'agilité que confère l'habitude. La jeune fille n'avait pas choisi un morceau des plus simple, mais elle n'en avait que faire, laissant toutes ses émotions et toute sa frustration traverser son corps pour se déverser dans chaque note. Cela lui demandait toute son attention, l'obligeant à ne plus penser à rien d'autre qu'à la musique, ce qui évidemment, était le but de tout cela.
"Non, non et non ! J'ai demandé les serviettes blanches nacrées en satin pas celle en coton, c'est inadmissible ! Allez chercher les bonnes serviettes immédiatement !" La voix de Caroline résonna dans tout le château pour la énième fois de la matinée déconcentrant sa fille qui manqua la prochaine note de peu. "Diantre !" s'exclama cette dernière en claquant le couvercle du piano dans un élan de frustration. C'était la dixième fois en trente minutes qu'elle était interrompues par les cris de sa mère et la jeune sorcière en avait vraiment marre.
Se levant, la jeune fille s'approcha de la fenêtre ouverte où elle vint s'appuyer sur la rambarde. Une petite brise lui fouetta le visage alors qu'elle humait l'air frais. Le soleil était haut dans le ciel en cette fin de matinée, mais les températures restaient des plus agréables surtout avec ce petit vent frais qui faisait bouger doucement les feuilles des arbres du jardin. Ce spectacle était inhabituel pour la jeune sorcière qui aurait normalement du être en cours de langue à cette heure-ci, mais ce n'était pas un jour habituel, aujourd'hui, les Leroy recevait la célèbre Lorie Fleury pour un brunch.
Avec toute l'agitation qui régnait dans le château depuis les premières lueurs du jour, n'importe qui aurait pu croire à l'arrivée imminente de la ministre de la magie, mais non. La façon qu'avaient ses parents d'idolâtrer sa cousine était tout bonnement fascinante pour Roseanne. Bien sûr, Lorie n'était pas n'importe qui, la jeune Dagda savait très bien que Lorie était quelqu'un d'important, mais après avoir discuté un peu plus avec elle et surtout l'avoir vu se casser une jambe, un bras et des côtes à cause d'une mauvaise chute de kart, c'était bien plus simple de passer outre toute la célébrité de sa cousine. Cela n'enlevait rien à son talent, mais pour la jeune fille, elle restait simplement Lorie et non la grande championne de Beauxbâtons.
"Il y a une trace sur ce verre, que quelqu'un arrange ça immédiatement !" cria une nouvelle fois Caroline. La jeune Dagda laissa échapper un long soupir, cette journée aller être d'une longueur infernale. Ses parents ne l'avaient avertis que la veille de la présence de Lorie aujourd'hui et si elle était heureuse de revoir sa cousine, la jeune fille était surtout anxieuse du dérouler de cette journée. "Est-ce que tout est prêt ? Elle ne devrait plus tarder à arriver." demanda la voix tranchante de Stephan Leroy. Il n'avait pas crié comme sa femme, mais puisqu'il était sur la terrasse, Roseanne pouvait l'entendre distinctement.
Son père avait passé la matinée enfermée dans son bureau et ne sortait qu'au dernier moment pour vérifier que tout était impeccable, typique. "Tout est prêt." répondit sa mère alors que Roseanne pouvait imaginer son père scruté chaque détail à la recherche de la moindre minuscule faute à pointer du doigt. Sachant ce qui venait une fois qu'il n'aurait plus rien à critiquer, l'enchanteresse traversa la salle de musique à grande enjambée pour rejoindre la terrasse au plus vite. Parcourant couloirs et escaliers avec rapidité, la jeune fille se retrouva bien vite dans le salon.
"Et Roseanne ? Où est-elle ?" demanda Stephan au moment où la jeune sorcière franchit le seuil de la baie vitrée. "Ici, père." s'exclama la jeune Dagda qui s'était postée derrière son père, le dos droit et les mains croiser devant elle. Il se retourna et regarda sa fille de la tête au pied plusieurs fois, à la recherche d'une chose à redire, chose qu'il ne trouva pas cette fois-ci. "Bien, allons attendre son arrivée dans le salon." finit-il par dire. Laissant ses parents passer en premier, la jeune fille leur emboîta le pas après avoir laissé échapper un petit soupir de lassitude.
Sa mère c'était installer sur la canapé un livre d'histoire de l'art dans les mains, alors que son père installé près de sa femme avait préféré prendre le journal du jour. Roseanne quant à elle, s'installa dans le fauteuil le plus proche de la cheminée, son regard se perdit rapidement dans le vide alors que son cerveau se mit à jouer le morceau de toute à l'heure dans sa tête. Tout était fin prêt, il ne manquait plus qu'une chose : l'invité du jour.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Assise sur le bord de la fenêtre Lorie observait l’horizon se perdre dans les cimes des arbres. Adossée contre le mur, elle caressait Lys qui s’était lovée sur ses jambes. Alors qu’un écureuil venait de sauter d’un arbre à l’autre, quelqu’un venait de taper à sa porte avant de l’ouvrir.
« Lorie ? Je peux entrer ? La blonde fit un petit oui de la tête. Je pensais que tu étais partie chez les Leroy… »
« Non pas encore, je les imagine tourner en rond dans leur salon… C’est amusant. »
« Lorie ! Marguerite repris le contrôle. Pourquoi tu penses qu’ils tournent en rond ? »
« C’est ce que tu faisais… Lorie laissa glisser ses jambes sur le bord et se retrouva rapidement debout. Enfin… J’y vais surtout pour faire plaisir à Roseanne. »
Marguerite observait sa fille récupérer les vêtements qu’elle s’était préparés seule.
« Ne fais pas trop de vague, parfois… »
« Parfois ? Ils m’ont invité moi, s’ils ne sont pas contents de la personne que je suis… Grand bien leur fasse, je ne changerais pas pour eux… Mais… Lorie enfila la seconde manche de sa chemise en soie et fit glisser le bas dans son pantalon blanc. Je ne suis pas stupide, je ne vais pas les insulter pour autant maman. »
Un sourire en coin quelque peu refréné s’afficha sur le visage de Marguerite.
« Ce n’est pas trop… Moulant ? Le pantalon… »
Lorie fit non de la tête, mit un long manteau blanc avant d’attraper une cape rouge qu’elle épingla sur son épaule grâce à la broche en X qu’on lui avait donné pour le tournoi.
« Louise n’est pas là ? »
« Elle est avec tes sœurs »
« Je ne vais pas les déranger alors… Souhaite-moi bonne chance » Lorie passa à côté de sa mère et lui déposa un baiser sur la joue.
La main sur celle-ci Marguerite se tourna « Pourquoi, tu es comme ça après tout… »
« Je t’encourage, comporte-toi comme avant et tu n’auras plus le droit à tout ça… »
Bifurquant dans un corridor, Lorie laissait flotter sa cape au grès de ses pas affirmés. Une fois arrivé dans le salon, elle posa son regard sur son Matagot et lui intima de venir à ses côtés. Elle plantait alors sa baguette dans son chignon, attrapait une poignée de poudre de cheminette avant d’entrer dans l’arche.
Dans un éclair vert, d’un simple battement de cils, Lorie se trouvait en face des Leroy, debout dans leur cheminée accompagnée de son matagot garde du corps. Son regard scruta le salon, cherchant à repérer les entrées, les objets et tout ce qui pourrait lui faire défaut. Vigilante, elle n’en montra rien, son visage était aussi doux et paisible que celui d’un ange, son sourire aussi rayonnant qu’un soleil.
« Bonjour, je vous remercie pour l’invitation, je suis ravie de mettre un visage sur des noms. »
Après une légère révérence, elle fit un pas pour sortir de la cheminé sans s’épousseter, elle n’en avait pas besoin, sa tenue blanche était encore aussi immaculée que de la nouvelle neige malgré la poussière qui voletait derrière elle.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
"C'est un honneur de vous recevoir mademoiselle Fleury, merci d'avoir répondu à notre invitation." enchaîna Stephan qui se tenait maintenant au côté de sa femme près de Lorie. La jeune Dagda resta en retrait pendant que ses parents faisaient leurs petits numéros. Prenant le temps d'observer sa cousine, la jeune fille remarqua qu'elles avaient mis une tenue plutôt similaire. Sans compter le manteau et la cape, Lorie avait opté pour un chemisier et un pantalon tous les deux blancs alors que Roseanne avait mis un chemisier et une jupe les deux blancs également. Cela fit sourire la jeune sorcière qui décida finalement de se lever.
Ignorant complétement ses parents, la jeune fille les contourna pour venir prendre sa cousine dans ses bras. "Lorie ! Ça fait plaisir de te revoir !" s'exclama-t-elle en souriant. "Comment vas-tu depuis la dernière fois ?" lui demanda-elle tranquillement. La jeune sorcière pouvait sentir les regards désapprobateurs de ses parents poser sur elle tout comme elle pouvait imaginer avec précision leurs sourires crispés. Elle aurait sûrement des remontrances plus tard, mais pour l'instant, ils n'oseraient rien dire devant la championne de Beauxbâtons et la jeune Dagda comptait bien en profiter.
Relâchant Lorie, Roseanne remarqua qu'elle n'était pas venue seule. "Oh ! Je vois que tu as emmené Lierre, coucou toi !" dit-elle en faisant un petit signe de main au matagot alors que le sourire de façade de Caroline et Stephan se fanait un peu. Aucun des deux n'avait étudié les créatures magiques et ils n'étaient pas très fans de ces dernières, contrairement à leur fille qui adorait en découvrir plus sur toutes les créatures magiques. Les regards qu'ils jetaient au matagot ne pouvaient d'ailleurs tromper personne.
Se ressaisissant, Caroline remit un sourire éclatant sur son visage alors que son attention se portait de nouveau sur l'invité du jour. "Puis-je vous débarrassez de votre cape et de votre manteau ma chère ?" demanda-t-elle finalement à Lorie. "Nous avons installé la table dehors, les températures sont des plus agréables en ce moment. Nous pouvons également ramener le tout à l'intérieur si vous préférez." informa Stephan qui avait lui aussi cesser de se concentrer sur le gros chat de compagnie de Lorie. La jeune Dagda quant à elle observée la scène avec un petit sourire en coin, voir ses parents se plier en quatre pour satisfaire Lorie allée être des plus agréables.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Un mouvement de tête pour ne pas laisser les Leroy sans réponse et tout de suite l’attention de l’adolescente se porta sur Roseanne. L’accueil chaleureux de sa cousine força Lorie à elle-même serrer celle-ci dans ses bras.
« Ça par exemple, quel engouement joli à voir… Très bien, je continue de m’entraîner et toi ? »
Lierre fixa la jeune fille puis se lécha la patte, puis regarda d’un air hautain les parents de la jeune fille. Tel était sa réponse de créature magique aux salutations de Roseanne. Sourire aux lèvres, Lorie était amusée de la situation. Son Matagot était fort agréable qu’en sa compagnie, il fallait dire que depuis son escapade au ministère et le lien qu’elle avait tissé, Lierre n’avait jamais été très malheureux.
« Ne vous offusquez pas mais je préfère les garder… Comment Lorie pouvait faire comprendre aux adultes que son manteau était fort nécessaire, sa cape aussi. C’est gentil, l’extérieur sera parfait, pour ce qui est des températures, j’ai enchanté mes vêtements pour éviter le désagrément de la chaleur estivale. »
Suivant les parents Leroy jusqu’à l’extérieur, Lorie avait dans sa poche un objet dont elle ne voulait pas se séparer. Celui-ci se devait d’être à portée de main sinon il lui était inutile. Son long manteau blanc resterait sur ses épaules, même si elle était encore sous la protection des cinq gouverneurs, une bonne habitude se construisait dans le temps.
« J’ignorais que vous habitiez en principauté, c’est un choix atypique pour des sorciers… »
Ce n’étaient pas les premiers qu’elle voyait habiter dans la principauté, pour autant ce devait être les derniers à vivre dans la ville princière. Un choix pour le moins incompréhensible aux yeux de la blonde. Mais peut-être qu’elle ne saurait plus d’ici quelques instants.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Ce n'était pas vraiment une vérité, mais ce n'était pas tout à fait un mensonge non plus. Elle n'était pas blessée comme pendant les vacances d'avril donc elle allait plutôt bien même si elle était loin d'être heureuse et de s'épanouir dans ce château qui ressemblait bien plus à une prison qu'à un chez-soi pour l'enchanteresse qui comptait les jours la séparant de la rentré.
Lorie déclina finalement la proposition de Caroline qui s'empressa de rassurer la championne. "Je ne vais pas m'offusquer pour si peu voyons, faites comme bon vous semble très chère." dit-elle avec la même voix doucereuse qu'auparavant et qui donner envie de vomir à sa fille tellement ça sonnait faux. Stephan quant à lui se contenta d'un hochement de tête, satisfait de ne pas avoir à tout déplacer.
Restant près de Lorie, Roseanne suivit ses parents tout en écoutant la remarque de sa cousine. Remarque qu'elle ne comprenait d'ailleurs pas ce qui lui fit froncer les sourcils. "Cette demeure est dans la famille depuis très longtemps. Je l'ai hérité de mon père en tant que fils aîné comme lui l'avait hériter du sien et comme le fils aîné de mon frère en héritera à son tour un jour. C'est une tradition que nous perpétuons, mais la maison est principalement habitée par Roseanne et quelques domestiques, nous n'y sommes pas très souvent." répondit Stephan alors qu'ils arrivaient sur la terrasse.
Une magnifique table de quatre avait été dressée pour l'occasion. Deux parasols avaient également été installés pour que personne ne soit gêné par le soleil. La terrasse donnée une vue d'ensemble sur les jardins révélant : parterres de fleurs, transat, hamac, piscine couverte qui était relié au château sur la droite... On pouvait même apercevoir le haut du Torii japonais qui était installé près d'une petite marre cachée par des buissons au fond à gauche des jardins. Une lubie de Caroline qui appréciait beaucoup cette culture.
"Prenez place ou vous voulez." s'exclama Caroline à l'intention de Lorie. S'installant à côté de sa cousine, la jeune Dagda attendit que tout le monde soit installé avant de poser la question qui lui brûlait les lèvres. "Pourquoi est-ce atypique d'habiter en principauté pour des sorciers ?" demanda la jeune fille en se tournant vers sa cousine avec un regard rempli de curiosité.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Roseanne allait bien et c’était tout ce qui importait, même si grâce à l’occlumencie elle arrivait à percevoir qu’il y avait une part d’ombre au tableau. La mère Leroy était tellement différente d’Arthur… Même si Lorie n’en montrait rien, elle ne pouvait s’empêcher de se dire qu’elle préférait largement la bonne humeur d’Arthur plutôt que les faussetés de Caroline.
Suivant le père de famille, Lorie écoutait celui-ci avec attention, désireuse d’en apprendre plus sur l’histoire familiale, pour autant après s’être installé pour donner suite à l’invitation de Caroline, elle ne put poser la question qui la titillait. Roseanne lui en avait posé une autre, une question sûrement plus intéressante que celle qu’elle s’apprêtait à poser.
« Ça l’est, c’est atypique d’habiter en dehors des villages magique ou semi-magique, c’est pour cela qu’il faut un passeport non-magique. Outre le fait que la communauté sorcière ne se mélange en temps normal pas avec les non-magiques, tu n’es pas autorisé à pratiquer la magie alors que tu es chez toi, ce qui constitue une difficulté supplémentaire lorsque l’on est encore à l’académie. Lorie afficha un sourire pour Roseanne, qui pourrait sans nul doute lui rétorquer qu’elle-même avait grandi à l’écart des villages magiques. Je comprends l’attachement qu’il y a aux demeures familiales, je suis moi-même très attaché à mon château à Cannes, mais ces bâtisses ont été érigées alors que le secret magique n’était pas au centre de l’attention, c’est pourquoi nous avons décidé de déménager pour un village magique… Mais en parlant de magie entre les cours, tu as choisi tes options pour l’an prochain ? »
Le sourire de Lorie se voulait apaisant, son calme était à l’image de son aura de mage blanc, il semblait inébranlable, tout autant que sa confiance en elle. Elle avait déjà eu cette discussion avec sa cousine sur ce point, mais qu’est-ce qu’il en était vraiment ?
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
La deuxième partie surprit un peu plus la jeune Dagda qui s'apprêtait à demander à sa cousine où les Fleury avaient prévu de déménager, mais qui se fit couper l'herbe sous le pied par la question de Lorie. La jeune fille resta interdite alors que le silence retombé sur la tablée. Même le vent semblait avoir cessé de souffler comme s'il avait senti le danger arriver. Pour Caroline et Stephan, la question des futures matières de leur fille était réglée depuis les dernières vacances bien qu'en réalité, ce n'était qu'une illusion.
"La conjuration du mal, la guérison et l'artisanat magique." mentit la jeune fille. Enfin, la conjuration du mal, c'était vrai, mais pas le reste. Ses parents affichèrent un sourire satisfait alors que Roseanne resta neutre. Ses parents étaient sûrs qu'elle, c'était ranger à leur choix alors que la jeune sorcière n'attendait que le parchemin de l'école pour leur prouver le contraire. Parchemin qui devrait arriver dans quelques semaines alors autant profiter de la tranquillité qu'elle avait pour l'instant. Une fois le parchemin remplis, ils ne pourraient peut-être plus rien faire pour changer son choix, mais ils pourraient encore lui faire vivre un enfer comme lors des dernières vacances.
"Un choix très judicieux." commenta Stephan satisfait de lui-même. Pour lui, il n'y avait pas de meilleur choix puisque c'était lui qui l'avait fait et il était satisfait d'avoir fait plier sa fille. "Le meilleur choix possible." renchérit Caroline pour soutenir son mari. La jeune Dagda évita de les regarder trop longtemps pour ne pas trahir son dégoût, ils seraient déçus bien assez tôt de toute façon.
"C'est vrai que c'est dommage de ne pas pouvoir utiliser la magie ici." déclara la plus jeune sorcière qui était désireuse de changer de sujet avant que Lorie ne puisse donner son avis sur la question. "J'aurais aimé continuer à m'exercer durant les vacances, mais c'est impossible... Où compter vous déménager ? À Bois-des-Fées comme notre tante ?" demanda Roseanne en se tournant vers sa cousine. C'est le moment que choisi l'un des serveurs pour apparaître. "Bonjour, désireriez-vous un rafraîchissement ?" demanda-t-il avec un sourire poli.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
« Judicieux en effet… » Répéta simplement Lorie.
Elle n’était pas passée à côté du mensonge de Roseanne, mais elle ne relèverait pas. Elle savait que ça ne servait à rien, la stratégie était tout autre et c’est Caroline qui lui déroula le tapis rouge. « Le meilleur ? » Questionna-t-elle sans la moindre arrière-pensée. Mais le tapis rouge fut instantanément coupé par Roseanne qui désirait visiblement changer de sujet… Pour qui elle prend ? Songea Lorie un instant. Pensait-elle que Lorie était incapable de diplomatie ? Il y a un an peut-être, mais il n’était plus question de s’attirer les foudres de façon inutile. Elle devait composer avec plus de tact, faire… De la politique…
Elle détestait ça, mais avait-elle le choix ? Le monde n’était presque que politique. Le tournoi lui avait appris ça. Il fallait jouer ce jeu subtil de rentrer dans la danse des opinions et d’en sortir. Roseanne voulait en sortir.
« Pourquoi est-ce impossible, chez tante Claire, c’est tout à fait possible, c’est ce que je fais et je commence à maîtriser un nouveau sortilège… Pour ce qui est du déménagement, nous n’avons pas encore décidé. De toute façon, Lorie garderait bien cela secret, elle n’avait aucune envie qu’on vienne devant chez elle à cause de sa popularité gagnée lors du tournoi. Non pas qu’elle ne fasse pas confiance à Roseanne, mais ses parents… Une sangria s’il vous plaît… Sans alcool naturellement… »
Préférable de préciser devant les adultes qu’elle ne connaissait pas. Une boisson que Suzanne lui avait fait découvrir et dont elle aimait fort la compagnie.
« Chez tante Claire je pourrais te donner un peu d’avance en conjuration du mal si tu lui souhaites Roseanne, qu’en dis-tu ? »
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
"Naturellement." répondit le serveur avec un sourire alors qu'il notait la commande de Lorie. Se tournant vers la jeune Dagda qui avait un sourire rayonnant après avoir entendu la dernière question de la championne, il l'interrogea du regard pour avoir sa commande. Mais alors que cette dernière s'apprêtait à répondre à la proposition de sa cousine ainsi qu'à lui, elle fut interrompue par sa mère. "Ce n'est que la fin de sa première année, nous n'allons tout de même pas déranger Arthur et Claire pour qu'elle s'entraîne à quelques sortilèges de base plus que facile, ce serait une perte de temps." s'exclama Caroline avec un regard entendu comme si l'affaire était réglée avant de se tourner vers le serveur. "Un verre de Bordeaux." demanda-t-elle simplement.
L'excitation que la jeune fille avait ressentie une seconde auparavant en entendant la proposition de Lorie, retomba instantanément en entendant les paroles de sa mère. C'était une occasion en or de pouvoir travailler avec Lorie, il fallait qu'elle trouve quelque chose pour faire changer sa mère d'avis. La jeune sorcière s'apprêtait à parler quand elle fut une nouvelle fois interrompue, par son père cette fois-ci. "Je vais prendre la même chose." déclara-t-il sans même un regard pour le serveur. "Entendu, mademoiselle ?" demanda-t-il en se tournant une nouvelle fois vers Roseanne.
"Une sangria sans alcool, s'il vous plaît." demanda rapidement l'enchanteresse avant qu'on ne puisse l'interrompre une nouvelle fois. Caroline était sur le point de questionner le choix de sa fille, mais son mari, dont l'attention était restée sur la proposition de la championne, fut plus rapide. "Déranger les Rosecieux pour quelques sortilèges de première année serait en effet une perte de temps, mais laisser mademoiselle Fleury donner de l'avance à Roseanne est loin d'en être une." déclara-t-il simplement.
Caroline resta interdite quelques secondes avant de finalement hocher la tête pour se ranger à l'avis de son mari, la mère de famille chercha le serveur du regard, mais celui-ci avait déjà disparu en cuisine après avoir été congédié par la plus jeune. Encore une fois, le désir de son père qu'elle soit toujours la meilleure partout aidée bien la jeune fille qui allait obtenir ce qu'elle voulait. "Merci de cette proposition, c'est très gentil de votre part mademoiselle Fleury. Nous enverrons Roseanne chez votre tante quand vous le désirerez." s'exclama Stephan pour le plus grand plaisir de la Dagda qui approuva avec un hochement de tête et un sourire pour Lorie.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Quelle condescendance… Les Leroy ne valaient pas mieux que son père. Leur ton pompeux, les aprioris ridicules. Les sortilèges de bases étaient la majeure partie des sortilèges que Lorie avait utilisés lors du tournoi. Puis qu’est-ce que ça voulait dire des sortilèges de base ? Tous les sortilèges faisaient partie d’une base qu’il fallait approfondir. Si Lorie n’était pas au-dessus de tout ça, elle aurait sûrement pu se montrer insolente et exploser comme elle avait déjà fait les années précédentes. Mais aujourd’hui ce ne serait pas le cas. Non, aujourd’hui, elle prendrait sur elle, jouerai les politiques, garderais son calme et ferais de cet échange déjà insupportable quelque chose de constructif, pour elle et sa cousine.
« Alors c’est entendu, je donnerais de l’avance à Roseanne chez ma tante, nous reverrons certains sortilèges de bases pour préparer la suite, comment se les approprier, les détourner et les optimiser puisque ce sont eux qui permettent bien souvent de se tirer d’affaire dans un tournoi comme celui des trois sorciers ou l’international… Et toc ! Puis nous verrons la suite. Ça ne sera pas facile Roseanne, loin de là, mais tu en as conscience… Je passerais la chercher le lundi matin, pour quatre jours par semaine. Lorie sortit un petit carnet aux pages dorées, celui-là même qu’elle utilisait pour faire ses autographes, elle sortit un crayon et griffonna quelques notes d’un air concentré. Faites en sorte de lui laisser deux jours de repos consécutif avant… J’aurais besoin de toute son attention et de ses facultés physiques. »
Lorie claqua son petit carnet et le rangea dans son sac où elle sentit les moustaches de Lys lui chatouiller les bouts des doigts. Elle en profita pour lui faire une caresse et mit son bras de façon que l’hermine puisse utiliser la manche du manteau pour se balader loin des regards. La blonde guettait les réactions des adultes avec intérêt. Oui, il y avait eu quelques mensonges, mais Lorie commençait à être une menteuse exceptionnelle. Elle ne devait plus être très loin des talents de Claire, quoi que les Leroy eussent la même corde sensible que ses parents. Il fallait simplement les faire rêver de grandeur et de donner l’illusion que tout serait très dur. Finalement leur objectif, c’était que leur fille ne se la coule pas douce. Il ne restait plus qu’à entendre leur réponse. L’air terriblement calme, emplie de confiance, Lorie fixait le père Leroy.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Ce brunch était peut-être désagréable, mais elle venait de gagner une grande tranquillité pour le reste des vacances. Une fois qu'il se serait engagé, son père ne reviendrait plus sur sa décision, même le choix de ses matières ne pourra pas changer les choses. Enfin si, la jeune sorcière avait du mal à imaginer ses parents lui donner deux jours de repos. Peut-être au début, mais probablement pas à chaque fois, mais elle ferait avec ce n'était pas si grave. La façon de faire de Lorie rappelait beaucoup à la jeune fille la façon de faire de tata Claire lorsqu'elle avait été chez elle lors des dernières vacances.
Une fois son petit carnet rangé, sa cousine fixa Stephan du regard alors que ce dernier restait silencieux. Il semblait perdu dans ses propres pensées, imaginant déjà les résultats que cet entraînement intensif pourrait avoir sur sa fille. Il devait se dire qu'avec ça, elle était assurée d'être la meilleure dans cette matière l'an prochain. Roseanne en venait souvent à se demander s'il l'a considéré vraiment comme sa fille ou plutôt comme une sorte de trophée à exposer. "Tout ce que vous voudrez mademoiselle Fleury, je vais réaménager les cours de Roseanne afin que cela soit possible." lâcha-t-il finalement.
Caroline de son côté ne savait pas vraiment comment réagir à tout ça. Bien qu'elle n'aimait pas l'idée que sa fille passe plus de temps qu'il ne fasse chez son frère, elle devait admettre qu'un entraînement spécial avec la championne de Beaubâtons aduler de tous était une occasion à ne pas manquer. Ce n'était pas un petit entraînement comme elle avait imaginé au départ, mais un truc sérieux dont elle pourrait se vanter alors elle pouvait bien mettre ses sentiments envers son frère de côté.
"Et voilà deux sangrias sans alcool pour les demoiselles." déclara le serveur qui venait de revenir avec les boisons. Il posa les deux verres avant de se tourner vers les adultes. "Et les deux verres de vin." dit-il en posant les deux derniers verre. "Merci." lui dit la jeune Dagda avec un sourire alors que ses parents ne lui adresser toujours pas le moindre regard. "Vous pouvez commencer à apporter les plats." déclara Caroline dont toute l'attention était sur Lorie. "Alors, dites-moi ma chère comment était les deux tournois ? Le Brésil, était-il à votre goût ?" demanda-t-elle avec le même ton doucereux qu'elle avait depuis le début de cet échange.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Même pas, il avait négocié quoi que ce soit… À quel point était-elle adulée pour obtenir sans le moindre rechignement autant de liberté ? Elle offrit un sourire au père Leroy avant de récupérer le verre apporté par le serveur.
« Oh merci »
Évidemment, elle devrait sûrement expliquer à Roseanne que c’était un bluff total, si elle le voulait elle pourrait bien lui apprendre quelques trucs, mais elle n’avait pas envie de passer ses vacances à jouer les professeurs. Disons que c’était une façon de la sortir d’un cadre lui rappelant un peu trop le sien. Son ancien cadre. La blonde porta son verre jusqu’à ses lèvres et pu profité de la douceur du cocktail préparé. Lorsqu’elle le reposa avec délicatesse et grâce, son attention s’était portée sur Caroline.
« Les deux tournois furent éprouvants, ils m’ont fait grandir… Ce n’est pas dans la vie de tous les jours que l’on affronte une araignée géante mangeuse d'homme, des guêpes géantes cherchant à marchander notre vie ou encore que l’on effectue une opération guérison en pleine forêt amazonienne pour sauver la vie de quelqu’un… Lorie reprit une gorgée de boisson avant de continuer. Hum outre cela, le Brésil était parfaitement à mon goût, le climat est agréable et doux. Castelobruxo est une école somptueuse, les gens qui l’habitent sont tous très gentils. »
Un sourire aux lèvres la blonde profitait des rayons du soleil d’été. La fine caresse de chaleur sur son visage lui rappelait sans nul doute son précèdent voyage qui résonnait encore énormément en elle.
« Mais assez parlé de moi, vous, vous avez dit que vous n’étiez pas souvent à la maison, que peut bien faire un couple de sorciers pour que le temps leur manque à ce point ? »
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
La question de sa cousine sortit la jeune fille de ses pensées et son regard se tourna vers ses parents. "Entretenir et protéger le patrimoine de la communauté magique française est un travail très prenant, vous savez. Je suis toujours aux quatre coins de la France ou du monde pour protéger notre culture ou en apprendre plus sur les cultures étrangères. Vous, qui venez de passer une année à Castelobruxo, savez-vous qu'au départ, le collège était un lieu d'échange entre les autochtones et les Européens et leurs différentes pratiques magiques ? Les sorciers d'Amérique du Sud commencent également leurs études plutôt que nous et leur scolarité dure plus longtemps." expliqua Caroline d'un ton suffisant.
"Pour ma part, il y a toujours beaucoup de travail au bureau de la justice magique quant au reste de mon temps, je le passe avec ma femme. Nous assistons également à beaucoup de réception ou d'événements qui occupe notre temps. De toute façon, que nous soyons là où pas, Roseanne est occupé par ses courts alors notre présence n'est pas obligatoire." répondit Stephan. Roseanne avait entendu cela un nombre incalculable de fois et n'était toujours pas convaincu par leur explication. Pour ce qui est des explications de sa mère, l'enchanteresse espérait que Lorie savait déjà tout cela.
Ce fut non pas un, mais deux serveurs qui arrivèrent cette fois-ci, charger de deux assiettes chacun qu'ils disposèrent devant les convives. "Antipasti d'artichauts grillés en persillade." annonça l'un d'eux. La jeune fille les remercia avant de se tourner vers Lorie et ses parents. "Bon appétit." s'exclama-t-elle avec un sourire avant de s'emparer de sa fourchette.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Lorie écoutait de façon très attentive les explications des parents. La mère semblait bien plus passionnée à briller à ses yeux que par son travail, où il y avait peut-être une égalité entre les deux volontés. Le père était aussi aveuglé que le sien. Finalement, Lorie reconnaissait bien les schémas. Elle fit un petit sourire au serveur, le premier depuis le début des explications des parents, et le remercia. La blonde remercia Roseanne et souhaita le bon appétit à tout le monde.
« Vous vous trompez… Ce ne sont pas nos paroles qui nous définissent, ce sont nos actes… Vous ne lui avez jamais demandé son avis, n’est-ce pas ? À votre fille ? Peut-être qu’elle a plus besoin de vous plus qu’elle ne l’admettra jamais, peut-être est-ce déjà trop tard et vous l’avez déjà perdue. Depuis deux ans, je vois mon père essayer de me recontacter pour obtenir une simple discussion, comme vous, il était occupé, j’étais occupé par mes cours et leur présence n’était pas "obligatoire". Il n’a jamais pris le temps de m’écouter, de me considérer, sauf depuis le tournoi… Ironique, pendant des années et des années, il m’a fait comprendre que je n’avais pas besoin de lui, aujourd’hui, je dois dire qu’il avait raison… Ma mère a ouvert les yeux juste avant de me perdre… Votre belle-sœur m’a accepté dans sa vie quand j’ai repris le contact sans jamais rien attendre de moi. J’ai toujours considéré ma préceptrice comme ma véritable mère, elle était stricte, mais elle avait le mérite d’être présente. Mais je ne vais pas vous ennuyer avec des histoires de famille, vous avez déjà la sagesse pour comprendre ce que vous désirez vraiment au plus profond de votre cœur, n’est-ce pas ? Gardez en tête que... Si Roseanne ne peut compter sur vous, que… Le doigt de Lorie tournait pour montrer la demeure, votre domaine ne lui est même pas légué au profit de l’un de ses cousins, alors pour quelles raisons continuerait-elle de vous aimer ? Hum ? Mais dites-moi aussi, si vous n'avez pas la volonté de passer du temps avec votre fille, pourquoi vous vous levez le matin, quel votre objectif de vie ? »
Lorie porta la fourchette à ses lèvres. Il ne restait plus qu’à écouter la réponse des parents. Allaient-ils être blessés dans leur ego ? Ou répondre de façon mature et réfléchie ? La blonde avait parlé avec un calme de mage blanc, la sagesse d’un centaure. Elle n’avait rien laissé transparaître d’agressif et ne cherchait qu’à comprendre, les parents de Roseanne et probablement les siens. Le visage rempli d’attente et serein, elle laissait son regard passer du père à la mère, scrutant le moindre mensonge pour rebondir dessus.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
Les mots de Lorie était dure, mais juste et la jeune Dagda se revit presque un an plus tôt en compagnie de Victoire près de l'Arbre-Monde le jour de son dernier anniversaire. Ce jour-là, elle était triste de ne pas avoir reçu de nouvelle de ses parents que ce soit pour la rentré ou pour son anniversaire, mais maintenant les choses était différentes. Ce n'était pas qu'elle n'en avait plus rien à faire, juste que cela la toucher bien moins. Elle avait rencontré plein de personnes cette année, plein de personne qui comptait pour elle et cela lui avait permis de prendre du recul sur les choses. Sans s'en rendre compte, elle était déjà en train de s'éloigner et ce n'était que le début.
Stephan gardait un visage neutre, mais Caroline avait du mal à faire de même surtout à l'évocation de sa belle-sœur. Pourtant tout comme elle l'avait fait avec Lorie, tata Claire l'avait accepter dans sa vie et l'aidait si elle en avait besoin que cela plaise ou non à sa mère. Lorsque sa cousine finit enfin sa tirade, Roseanne retenait son souffle en attendant la réponse de ses parents. Lorie venait de poser une question dont la réponse effrayait la jeune fille.
Le silence sembla durer une éternité lorsqu'enfin, Stephan prit la parole. "C'est très osé de votre part de vous mêler ainsi de notre vie jeune fille." dit-il d'un ton glaciale. "L'éducation de notre fille ne vous regarde en rien, pas plus que la façon dont nous menons notre vie." continua-t-il sur le même ton. "Quant à ma belle-sœur, ce n'est pas vraiment un modèle d'éducation quand on voit le comportement de ses filles." lança Caroline d'un ton acerbe. "Je vous conseille de rester sur des sujets approprier et de vous mêler de vos affaires mademoiselle Fleury." conclu finalement Stephan.
"Comme d'habitude, vous êtes doué pour éviter les questions qui fâchent." commenta Roseanne sur un ton neutre. Elle savait qu'elle payerait cet affront plus tard, mais elle n'avait pas pu s'en empêcher. Ses parents la fusillèrent du regard, mais ne firent aucun commentaire. À la place, Caroline se tourna vers Lorie. "Vous êtes jeune, il vous reste encore deux ans à l'Académie, c'est bien beau de faire la morale aux autres, mais attendait d'avoir un peu vécu pour le faire." lui dit-elle sur un ton condescendant.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
« Très osé… » Avait répété Lorie dans un murmure.
Elle n’eut pas le temps de rebondir sur la phrase du père, que la mère Leroy en rajoutait une couche. Finalement, on venait lui faire une leçon de morale sur son âge. Lorie se demandait encore ce qui pouvait bien clocher chez les adultes.
« Je vois… Fit Lorie d'un ton calme en tapotant ses lèvres avec sa serviette. Elle posa alors celle-ci avec la même élégance et ce côté minutieux qui lui valait le surnom de princesse. Pour rebondir sur les paroles de monsieur… Lorie tourna un regard aussi froid et glacial que sa confiance lui donnait. Il ne me semble pas vous avoir agressé, je ne vois pas ce qui est osé et quelles répercussions cela pourrait-il avoir que d’aborder un sujet adulte qui vous met, semble—il, mal à l’aise… Mais si c’est une manœuvre d’intimidation, laissez-moi vous dire que j’ai croisé des personnes bien plus effrayantes qui vous glaceraient le sang. Lorie laissa un blanc, elle n’avait pas détourné une seule fois le regard des yeux du père de famille. J’ai simplement énoncé le fait que vous vous trompiez peut-être, et puisque vous prenez cela comme une leçon de morale… Madame… Lorie détourna le regard dans celui de Caroline. Sachez que ce n’est juste qu’un constat de ma faible expérience. Mais si l’âge vous importe autant, je vous en prie, contactez donc ma mère, elle saura vous expliquer en quoi son absence et celle de mon père étaient, en fin de compte, une erreur. Lorie attrapa son verre et bu une gorgée. Hum, maintenant sur un tout autre sujet, je ne sais guère pourquoi vous éprouvez un mépris aussi flamboyant pour votre belle-sœur, qui n’est ni plus ni moins que ma tante, mais je tiens à vous rappeler que celle-ci était la plus jeune juge de l’histoire au ministère et qu’aujourd’hui elle est professeure dans la plus prestigieuse école de sorcellerie au monde… Deux postes qui lui valent d’être reconnue par l’entièreté de la communauté magique européenne, voire mondiale. Lorie soupira. Quant à mes cousines, ce sont des enfants, elles ont des années devant elles pour grandir et gagner en maturité… Donc je ne sais pas ce que vous sous-entendez quand vous faites référence à leur comportement, mais vous devriez appliquer les conseils de votre mari, l’éducation de celles-ci ne vous regarde pas. Lorie laissa un silence, ses yeux perçaient d’abord Caroline puis Stephan. Ne m’insultez pas, ni moi, ni famille et ne me prodiguez pas de conseil… Je ne suis pas votre ennemie et je prends de mon temps précieux pour vous et votre fille. Je vous ai simplement témoigné ce qui a déchiré ma famille, navrée de m’inquiéter pour la vôtre… Cela étant, je comprends que le sujet vous gêne ou vous mette mal à l’aise, et je m’en excuse, donc je vous en prie, je vous laisse rebondir sur un sujet plus léger, à moins que vous ne préfériez mettre fin à votre invitation ? »
Lorie n’avait pas décroché son regard des deux adultes. Non mais pour qui ils se prenaient avec leurs airs suffisants et leur contradiction à deux balles ? Ils voulaient des enfants adultes et ils se comportaient comme des enfants avec eux. Les grands-parents de Lorie avaient perdu leur fille, ses propres parents ont failli faire de même. Comment pouvaient-ils être aveugles à ce point ?
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
La répartie de sa cousine, était épatante, peut-être que ce n'était pas des cours de conjuration du mal que Lorie devrait lui donner finalement se dit la jeune fille. Un tout petit sourire était apparu au coin des lèvres de l'enchanteresse qui ne pouvait qu'admirer sa cousine bien qu'elle redoutait la réaction de ses parents. Lorsque Lorie eut fini, Roseanne se tourna vers Caroline et Stephan qui avaient de plus en plus de mal à rester neutre. Leurs regards trahissaient une colère qui n'annonçait rien de bon.
D'un côté, ils avaient bien envie de mettre Lorie à la porte, mais de l'autre, ils avaient besoin de la championne pour ces fameux cours de conjuration du mal et plus leur fille pouvait être vu avec la championne et sa famille mieux c'était pour eux. Mais Caroline ne semblait pas encline à la démocratie. "Votre tante..." commença cette dernière avant de se faire couper par sa fille. "Ça suffit." s'exclama-t-elle d'un ton sec. "Tata Claire a été plus présente pour moi cette année que vous ne l'avez jamais été alors arrêté de lui manquer de respect." lança la jeune Dagda avec ferveur. "Tout comme Lorie d'ailleurs." rajouta-t-elle.
Caroline était figée dans une expression outrée tant, elle ne s'attendait pas à une telle réaction de la part de sa fille. Stephan quant à lui, aller réagir lorsqu'une fée postale apparu devant lui. Prenant le message, il le lit rapidement avant de le glisser dans la poche de sa veste. "Le travail." dit-il simplement en se levant. "Profitez du repas mademoiselle Fleury, et n'oubliez pas notre arrangement pour les cours de Roseanne." s'exclama-t-il en posant sa main sur l'épaule de sa femme. "Nous aurons une discussion à mon retour." lança-t-il à sa fille avant de transplaner avec Caroline.
"Et ils ont disparu, classique." commenta la jeune sorcière. "J'imagine que c'est mieux comme ça, désolé pour tout ce qui vient de se passer." dit-elle en se tournant vers Lorie. "Ma préceptrice ne serra pas là de la journée normalement alors j'imagine qu'on est tranquille pour l'instant, si tu as toujours faim et si tu as toujours envie d'être là évidemment." lança-t-elle avec un petit sourire.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
« Votre tante… »
Lorie s’avança et posa son menton sur le revers de ses mains en haussant un sourcil. Il valait mieux pour Caroline qu’elle pèse ses prochains mots. Lorie était calme, comme inébranlable, mais chaque parole ne tombait pas dans l’oreille d’une sourde. Malheureusement, sa cousine s’interposa et madame Leroy prit une expression offusquée. Ses yeux se détournèrent quand Stephan reçut une lettre par voir féerique. Le travail… Quel mépris. C’était comme essayer de rendre la vue à un aveugle, Lorie s’était trompée, tout le monde ne pouvait pas être sauvé, les Leroy ne le voulaient pas et ils venaient de lui faire comprendre qu’ils avaient déjà perdu leur fille. Même le coup de sang de Roseanne n’y ferait pas grand-chose.
Sans un mot, Lorie observa le couple transplaner. La blonde entendit le commentaire de sa cousine, mais ne bougea pas. Elle fixa les deux places vides en face d’elle. Les parents, avaient fuit pour le travail un repas qu’ils avaient eux-mêmes organisé… Même ses parents n’avaient jamais osé faire quelque chose d’aussi stupide. L’adolescente se réinstalla au fond de sa chaise en poussant l’assiette à peine touchée présente devant elle. Lys fit son apparition et sauta sur l’épaule de Lorie pour la chatouiller avec ses moustaches.
« Je sais, Lys… Je sais… Lorie soupirait, sortait de ses pensées et finalement se tourna vers Roseanne. Tes parents sont pires que les miens, mon père était un véritable forban, mais il avait le mérite d’être cohérent dans ses actions, je suppose que toute cette discussion n’aura servi à rien de toute façon… Ils t’ont déjà perdu, n’est-ce pas ? »
Ce n’était pas Lorie qui allait raisonner sa cousine, loin de là. Le problème était qu’à la différence de sa mère, celle de Roseanne vouait un mépris acerbe à leur tante. Et que celle-ci était trop cruche pour accepter de voir Roseanne passer du temps là-bas.
« Enfin… Lorie se leva de table. Ne sois pas désolée pour leurs comportements, les masques sont tombés bien vite, ils doivent être le couple critiqué même dans leur entourage sans même s'en rendre compte. Ça ne me dérange pas de rester, mais si tu veux, je peux te montrer quelque chose, que tu devras garder secret… »
Lorie sortit une petite page de parchemin et griffonna rapidement dessus. Elle croisa le regard du serveur qui venait avec de nouveaux plats et lui fit un sourire.
« Remerciez le chef pour le repas, je m’excuse, mais je ne vois pas l’intérêt de manger sans les hôtes qui m’ont invité. Lorie déposa le bout de parchemin sous le verre de Stephan. Pour monsieur Leroy… » Avait-elle spécifié au serveur afin d’éviter que celui-ci ne jette le parchemin sans le vouloir. Puis elle reporta son regard sur sa cousine pour entendre son choix.
Roseanne Leroy
2ᵉ année, Dagda
La suite, attira l'attention de la jeune sorcière. Lui montrer quelque chose de secret ? Qu'est-ce que cela pouvait bien être encore ? Cela lui fit penser qu'elle devait parler à Lorie du cercle plus ou moins secret qu'elle avait rejoint avec Teilo et de ce qu'elle avait appris sur la salle à Double-Tour... La jeune fille fronça un peu les sourcils en voyant sa cousine sortir une petite page de parchemin, se demandant ce qu'elle pouvait bien écrire dessus. Sa curiosité augmenta encore d'un cran lorsque sa cousine précisa que c'était adresser à son père, mais elle ne préféra pas poser de question là-dessus.
"Profitez des plats, ils n'ont pas étaient toucher et il serait regrettable que toute cette nourriture soit gâchée." s'exclama Roseanne en désignant les plats de ses parents ainsi que ceux que le serveur apporter d'un geste de la main. Saisissant son verre, la jeune fille le vida d'un trait avant de se lever pour faire face à sa cousine. "Je ne vois pas la moindre raison de rester ici, alors je te suis. Quelle est cette chose secrète que tu veux me montrer ?" demanda l'enchanteresse avec un sourire.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
« Il nous faut faire un tour chez tante Claire avant, je dois récupérer du rhumiel et créer deux petits trucs. »
Lorie tritura quelque chose dans la poche de son manteau pour en sortir une reproduction de sa broche d’Ogme faite en bois. Elle était légèrement plus grande que celle qu’elle pouvait épingler sur sa robe de sorcière, mais la différence était minimum.
« Attrape et ne lâche pas »
La grande blonde attendit que sa cousine attrape l’extrémité de la broche et après un clin d’œil le portoloin les transporta toutes deux dans le salon de leur tante. Lorie observait pour voir si Roseanne se sentait malade et dans le doute, elle sortit un philtre de tripes à l’endroit qu’elle glissa dans la main de sa cousine. Elle disparut dans la cuisine avant de revenir avec un petit pochon de cuir qui se balançait de gauche à droite au bout d’une ficelle. Lorie rangea son rhumiel dans son sac et offrit un sourire à Roseanne.
« Avant de repartir, j’aimerais éclaircir deux points, je n’ai pas l’intention de te donner des cours quatre jours sur sept, j’ai mes entraînements avec Delalande deux fois par semaine, j’ai surtout dit ça pour que tu puisses profiter de tes vacances sans être embêté par tes parents… Portus… Lumos. Lorie rangea une des répliques de broche dans la poche droite de son manteau et s’avança vers Roseanne pour lui tendre l’autre partie du premier Portoloin. Tu devrais l’attraper… »
Il ne restait quelques secondes avant le départ et si Roseanne venait à attraper le portoloin, toutes deux se retrouveraient dans le tombeau du chevalier aux fleurs. La vue du cercueil à l’aspect de chevalier endormi, lui rappela son excursion avec le professeur Vaillant. Celui-là même qui avait usé de maléfice et de son autorité en dehors de l’académie. Enfin, il lui avait probablement épargné une malédiction. Lorie s’avança vers les alcôves et posa sa main sur les fleurs afin de faire apparaître les arbres généalogiques. Celui qui intéressait Lorie n’était plus sur celui marqué par les fleurs, mais bien l’arbre des rosiers. « Rosecieux… Rosecieux… » Murmurait Lorie qui laissait parcourir ses yeux sur la fresque.
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