Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Lorie était bien déterminée à suivre cette étrange manifestation. Ne prêtant pas aux regards qu'on lui lançait. L'important pour l'instant c'était la flamme qui bondissait. Elle l'a perdu du regard alors que celle-ci traversait le mur comme si de rien était. « Tricheuse » soupira la blonde à son attention. L'espace d'un instant Lorie était prête à casser le mur avec un sortilège afin de faire comme la petite flamme. Mais la réalité était bien différente, comment casser celui-ci ? Une fois cassé elle allait trouver quoi comme justification ? « C'était pour suivre ce qu'il semblait être une hallucination, mais dans le doute que ça soit réel j'ai créé un raccourci ? » Une idée fortement stupide.
Baguette en main elle se contenta de contourner le mur en continuant son trajet. Se postant à la sortie pour voir jusqu'où la flamme avait traversé. D'ici elle pourrait la raccrocher du regard si celle-ci n'avait pas disparu entre temps. Aussitôt qu'elle verrait la flamme, elle se mettrait en chasse de celle-ci. Elle ne lâcherait pas tant qu'elle ne trouverait pas une explication cohérente à cette histoire qui commençait à la faire passer pour une folle
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Les noms que Mérédice cite me semblent familier sans que je n'arrive à me rappeler où je les ai entendu jusqu'à ce qu'elle prononce le nom de Gauvain. Là, mon cerveau fait immédiatement le lien avec la table devant et les histoires que j'ai entendu et lu.
- Les chevaliers de la Table ronde ! je m'exclame.
Je m'avance vers la table pour la scruter à mon tour. Mais qu'est ce que peut être cet endroit et où est-on exactement ? Je scrute tout autour de moi pour tenter de dénicher le moindre indice sur l'endroit que nous avons découvert.
- Vous pensez que c'est authentique ? Qu'il y a vraiment eu les chevaliers de la table ronde ici ? Je demande, pas certain de croire à ce que j'ai sous les yeux. C'est fou, je finis par ajouter, on cherche une salle cachée et on tombe là-dessus. Ca ne peut pas être une coincidence... Serait-ce la salle à double tour que l'on cherche ? Il est écrit dans le carnet qu'elle est cachée sous les fondations du chateau. On ne peut pas être plus en dessous du chateau là...
Mon esprit carbure à tout allure. Je n'ai jamais laissé autant échappé le flot de questions qui fourmillent dans ma tête, l'excitation et la curiosité dévorante étant trop importantes pour que je les garde que pour moi. Bien sûr, les filles n'ont probablement pas plus de réponses que moi. J'espère trouver le moindre autre indice que tout ceci n'est pas juste une blague du directeur. Une inscription, le nom de la salle, un objet particulier, n'importe quoi qui répondrait à ne serait-ce qu'une de mes interrogations.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Hall secondaire, Beauxbâtons, France
Vous poursuivez ainsi la petite flamme sur vous-ne-savez-combien-de-mètres avant qu’elle ne s’arrête devant l’entrée des cuisines. Le couloir est désert. Mais ça ne semble pas vraiment l’intéresser. Elle se retourne et vous dévisage à travers des petits yeux jaunes qui se dilatent à la moindre ondulation de sa flamme.
« Qui es-tu petite fouineuse ? Tu pensais réellement que je ne sentais pas la brûlure de ton regard sur moi ? »
Voir une flamme bondir dans les airs est une chose déjà difficile à accepter, mais l’entendre parler doit l’être d’autant plus.
Morianne semble incapable de vous répondre. Elle conserve la bouche ouverte et un immobilisme rare. Mérédice, elle, poursuit son tour de la table, excitée comme une puce.
« Authentique ou pas je m’en fiche ! Cette table respire la magie ! Vous ne sentez pas ? »
Elle ne semble guère prêter attention à votre réponse. Morianne secoue la tête, repousse ses lunettes sur l’arête de son nez, et vous jette un regard en coin.
« La question est : qu’est-ce que ça fait ici ? »
Pénélope, qui s’est rapprochée de la table pour observer les noms gravés tout autour, ajoute :
« Et comment ça se fait qu’on en ait jamais entendu parlé ? »
Morianne acquiesce. Mérédice marmonne en poursuivant sa ronde. La lumière propagée par la baguette de Morianne ne vous permet pas de voir plus loin que les colonnes qui semblent soutenir cette pièce. Il n’y a que cette table ronde, avec ces noms illustres gravés à sa surface et, vous le remarquez, une encoche vide grosse comme une pomme en son centre.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Lorie avait suivi la flamme. Elle était plutôt fière que celle-ci ne se soit pas échappée. Après tout passer au travers des murs était loin d'être une capacité dont Lorie pouvait se vanter. Au mieux elle ressortirait avec une bosse sur le crâne dans la manœuvre et au pire… Eh bien un nouveau séjour au dispensaire. Heureusement, rien de tout cela ne se produit puisque la flamme n'était pas des plus difficiles à suivre.
La stupeur la frappa lorsque celle-ci se retourna pour lui faire une remontrance ? La petite blonde resta sur place à figer la petite flamme qui parlait. Donc, soit Lorie devenait de plus en plus folle, soit il y avait quelque chose dans la magie qui était bien trop complexe pour son cerveau tout jeune. Sûrement un savant mélange des deux.
- Je… Je suis Lorie Fleury madame, la déléguée de la confrérie d'Ogme. Dit la blonde d'une voix douce, quelque peu mélodieuse. Non bien sûr que non, je vous ai même interpellé, bien sûr mon regard…la brulure… La brulure ? Lorie repris un peu ses esprits avant de continuer. Cette brûlure vous a-t-elle fait mal ? Comment cela se fait, que je suis la seule à vous voir ?
Lorie avait pas mal de question, mais il fallait savoir si cette petite flamme allait bien. Après tout elle semblait se balader dans le château comme si elle était chez elle. Et surement qu’elle l’était, une résidente comme Lorie finalement.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Je lève un sourcil circonspect. De toute évidence, nous nous préoccupons pas du tout des mêmes choses. Les adultes ont toujours leur secret, il n'y a rien d'étonnant à ce qu'on n'ait pas entendu parler d'un truc aussi bien caché.
Moi, je me demande bien à quoi elle pouvait servir cette table, Mérédice a raison, ça sent la magie. Ca se trouve, elle renferme quelque chose qu'on peut à peine imaginer. Le tout est de savoir comment l'activer. Une encoche au centre de la table attise ma curiosité et je me penche le plus possible pour mieux voir si sa forme peut m'évoquer quelque chose ou même si il y a quelque chose d'inscrit à côté. N'importe quoi qui pourrait servir !
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Hall secondaire, Beauxbâtons, France
« Ces jeunes ! Toujours perdus, quelle que soit l’époque ! Raaah... »
La voilà qui regarde autour d’elle d’un air suspicieux.
« Je ne sais pas pourquoi tu peux me voir, je ne suis pas le Créateur bon sang ! Mais comme j’imagine que tu ne comptes pas me lâcher la mèche, ne traîne pas, je dois me dépêcher. »
Sur ces bonnes paroles, la petite flamme vous tourne le dos et se dirige vers le fond du couloir en ignorant royalement les portes des cuisines. Arrivée à son extrémité, elle ignore une autre porte (celle qui ouvre sur les remparts) et se met à inspecter le cadre de la fenêtre.
« Fleury tu as dit ? C’est le nom qui a toujours été porté par les hommes de ta famille ? »
Visiblement, elle semble très intéressée par le cadre de la fenêtre.
L’encoche semble être sculptée pour accueillir un cube posé sur l’une de ses pointes. Quatre inscriptions l’entourent mais elles sont si petites qu’il va vous falloir grimper sur la table pour les lire de près.
« Le mythe du roi Arthur est un mythe anglais. Qu’est-ce que sa table ferait dans les Pyrénées ? »
Mérédice hausse les épaules.
« Aucune idée. Mais il y a une raison à tout... regardez autour de vous, voyez si vous apercevez un cube quelque part. »
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
La petite flamme avait presque quelque chose d'attachant. Après avoir pestiféré que les jeunes se perdaient tout le temps. Celle-ci ne savait pas non plus pourquoi la petite blonde était la seule à la voir, pour Lorie, elle n'avait rien de spécial, rien qui justifie de voir et entendre une flamme invisible. Peut-être serait-ce plus sage de faire un tour par le dispensaire une fois que tout ceci serait terminé, juste au cas où. Elle était prête à y aller sur-le-champ, mais la petite flamme, qu'elle trouvait fort sympathique au demeurant, s'était faite les demandes et les réponses, ainsi alors qu'elle bondissait à nouveau pour se mettre en route Lorie se contenta de la suivre après avoir haussé les épaules.
Elle emboîta le pas le plus rapidement possible, si cette flamme était pressée, elle n'aurait aucun scrupule à la laisser au milieu d'un couloir, totalement seule. Lorie était alors devant le cadre d'une fenêtre que la flamme inspectait.
- C'est exact confirma la petite sorcière avant d'ajouter tous les hommes issus de la branche de mon paternel.
Lorie observa alors le cadre à son tour, posa ses doigts fins sur le cadre en bois. Les arabesques lui fit penser à cette valise de la grande chouette, mais il y avait la quelque chose de plus ancien, les arabesques n'avaient rien à voir. Il fallait bien avouer que l’académie était plus ancienne qu’Olympe Maxime. Les doigts de Lorie continuaient à glisser le long du cadre en bois, l'inspectant méticuleusement, tandis que dans sa main droite trônait toujours fièrement sa baguette.
- Vous désirez de l'aide ? Ce cadre... Elle marqua une pause, puis ajouta soudainement. Comment est-ce que l’on vous nomme madame ? La flamme avait beau connaitre le nom de Lorie ce n’était pas le cas dans l’autre sens. Et, s’il fallait continuer d’échanger autant savoir comment l’appeler, la blonde se voyait tout de même mal l’appeler « petite flamme ». Dans tous les cas si elle désirait de l'aide Lorie était prête a lui offrir du mieux qu'elle pouvait, que ça soit grâce a sa baguette ou non.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
J'ai beau me pencher au maximum, les inscriptions qui entourent l'encoche sont trop petites pour que je puisse les lire. Alors que Mérédice parle de chercher un cube, qui correspond finalement à l'encoche, je pèse le pour et le contre de monter sur la table. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer à grimper sur une table magique ? A peu près tout, à la réflexion. Les artisans ont parfois de drôles d'idées un peu dangereuses. Mais bon, si je ne le fais pas, personne ne le fera et je me dis que si il y a comme une sorte de "clé", c'est que la magie de la table ne va pas se manifester tout d'un coup.
Enfin, si ça peut nous aider à comprendre ce que c'est, je n'ai pas vraiment le choix.
- Si vous voulez bien m'excuser, dis-je autant aux filles qu'à la table - on ne sait jamais - ce que je m'apprête à faire n'étant pas des plus distingués.
Je grimpe alors dessus pour m'approcher des inscriptions et essayer de les déchiffrer.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Hall secondaire, Beauxbâtons, France
La petite flamme vous regarde faire sans commenter. Elle finit toutefois par vous céder son nom :
« Étincelle. C’est comme ça qu’on m’appelle. »
Vous sentez qu’elle vous observe, mais quand vous tournez votre tête vers elle, Étincelle étudie le cadre de la fenêtre.
« J’essaie de me souvenir dans quel ordre il faut les actionner pour ouvrir le passage… j’aurais besoin de tes mimines quand ça me reviendra. »
Vous remarquez ses yeux plissés et la façon dont sa flamme croît sensiblement.
« Hmmm… tu as déjà entendu parler du chevalier aux fleurs ? »
Vous grimpez sur la table sans rencontrer la moindre difficulté. En vous penchant sur l’encoche, le détail des quatre inscriptions vous saute aux yeux : vous découvrez une flamme, un caillou, une goutte, et un souffle ; ce qui n’est pas sans évoquer vos cours d’Alchimie. Pénélope vous interpelle :
« Tu vois quelque chose ? »
Mérédice allume un autre Lumos en entrant dans le cercle obscur.
« Je crois qu’on va avoir un sacré problème… »
Sa baguette levée, elle éclaire un pan de mur : vous apercevez, à vue de nez, une centaine de cubes encastrés… mais ce n’est là qu’un bout du mur.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Étincelle… Ça lui allait plutôt bien comme nom. Lorie lui trouvait quelque chose d'attachant. La blonde sentie le regard de la petite flamme, elle tourna la tête, mais elle ne vit qu’Étincelle étudier le cadre de la fenêtre. Visiblement il y avait un passage, un passage plutôt secret si on s'en referait à sa compagnonne du moment. Lorie observa le cadre comme elle pouvait le faire avec un échiquier, il y avait beaucoup de concentration et une certaine passion, cependant elle comprenait un beignet aux arabesques et se demandait comment Étincelle pouvait analyser cela, elle tourna néanmoins la tête vers celle-ci lorsqu'elle lui posa une question. Est-ce qu'elle avait gagné en intensité ? Ses yeux étaient plissés et on pouvait aisément comprendre qu'elle attendait une réponse. Lorie prit le temps de réfléchir, sondant rapidement sa mémoire.
- Le chevalier aux fleurs… Répéta-t-elle à voix base en bougeant légèrement la tête pour montrer une négation. Non cela ne me dit rien, j'en suis navrée... Pourquoi ? Elle marqua un léger silence. Mes mains sont toutes à vous. Conclu la blonde d’une voix douce.
Elle se tourna alors vers le cadre de la fenêtre. « Dissendium » [i]Prononçait-elle en utilisant sa baguette. Lorie ne savait pas si cela aiderait, mais après tout pourquoi ne pas essayer ? C’était le sortilège parfait en théorie et elle le connaissait, dans le pire des cas il ne se passerait rien et dans le meilleur, elle aidait Étincelle qui avait visiblement besoin de passer par le passage qui était caché.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Je pose un premier genou sur la table et m'immobilise, attentif à la moindre manifestation de magie. Rien. Je continue alors jusqu'au centre de la table et détaille les symboles incrustés.
- Il y a le dessin d'une flamme, d'un caillou, d'une goutte, et d'un souffle. Les quatre éléments quoi, je m'exclame fort pour répondre à la question de Pénélope.
A la remarque de Mérédice, je lève la tête vers elle et observe ce qu'elle a éclairé. Effectivement, il y a là un grand nombre de cubes et les analyser les uns après les autres leur prendrait beaucoup de temps. Et je ne suis pas du genre très patient.
- Il faut en trouver un avec les 4 éléments gravés dessus, je dis à Mérédice. Mais pourquoi est-ce qu'ils l'auraient collé contre un mur, en évidence ? J'pense que c'est juste pour détourner l'attention. Attends, je vais tenter quelque chose, je dis en sortant ma baguette... Aparecium ! je m'exclame.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Hall secondaire, Beauxbâtons, France
Votre Dissendium ne révèle rien au niveau du cadre mais si vous vous retournez, vous découvrirez un rectangle doré au niveau du sol de la taille d’une table à manger. Étincelle ne semble pas porter un grand intérêt à vos tours de magie. Vous la voyez étudier le cadre d’un peu plus près, les yeux plissés. Quand soudain, la voilà qui s’embrase dans un feu d’étincelles jaunes !
« Ça y est ! Je m’en souviens. Approche donc Fleury et appuie là, là et là. Dans l’ordre s’il te plaît. »
Elle vous désigne trois arabesques en particulier : une en haut du cadre, une autre en bas et la dernière à droite.
« Fais-le et je réponds à ta question. »
Votre Aparecium ne révèle aucun objet caché. Si la clé de l’encoche est quelque part, c’est sans doute sur l’un des murs garnis de cubes à n’en plus finir. Vous voyez Pénélope et les jumelles s’armer d’un Lumos pour scruter des pans entiers de mur.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Le Dissendium n'avait eu aucun effet sur le cadre, Lorie haussa les épaules avant de se retourner. Elle fut surprise de voir un rectangle doré, aussi grand qu'une table à manger. Néanmoins, il n'y avait rien qui laissait supposer que ce rectangle pouvait être emprunté comme un passage. Ainsi la blonde se contenta de reporter son attention sur la petite flamme. Elle semblait être dans un état de concentration extrême, Lorie sursauta lorsqu' Étincelle s'embrasa dans un feu d'artifice d'étincelles.
La blonde ne tarda pas et s'empressa de venir en aide à la petite flamme. Elle fit passer sa baguette dans sa main gauche, puis avança sa main dorénavant libre pour appuyer sur les arabesques désignées dans l'ordre donné par Étincelle. Tous ses mouvements étaient gracieux et mesurés, ne manquant pas d'assurance comme lorsqu'elle déplaçait les pièces plombées qui ornaient un échiquier. Une fois fait elle fit un simple pas en arrière et se tourna vers celle qui lui tenait compagnie.
- Vous êtes particulièrement étonnante… Lui dit-elle d’une voix calme. Puis Lorie se retourna vers le rectangle doré que sa magie avait fait apparaitre.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Quelle déception. Mon sortilège s'est avéré sans résultat me forçant à faire comme le commun des mortels.
Je descends de la table pour rejoindre les filles et scruter avec elles le mur de cubes. Peut-être qu'a 4, on finira bien par trouver quelque chose. Il faut que j'en trouve un qui représente les éléments. Il doit bien se trouver quelque part...
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Hall secondaire, Beauxbâtons, France
Au moment précis où vous activez la dernière arabesque, vous sentez quelque chose s’activer sous vos pieds. Vous ne savez pas quoi, vous ne savez pas comment, mais vous sentez que quelque chose vient de se passer. Étincelle crépite d’excitation.
« Je te dois une fière chandelle ! Chose promise, chose due : si le cœur t’en dit, il y a une tombe qui pourrait t’intéresser au cimetière du Père-Lachaise. Celle du chevalier aux fleurs. S’il y a encore un gardien là-bas demande lui de t’y conduire. Tu te diras peut-être qu’il n’y a pas de hasard dans la vie. »
Elle vous décoche un clin d’œil tandis que la grande trappe mise en lumière par votre sort coulisse…
Alors qu’à l’instar de vos camarades vous étudiez le mur, une force irrésistible met en branle le sol sous vos pieds. D’un seul coup, le voilà qui bascule comme un vulgaire médaillon accroché à une chaîne, entraîné par le poids du groupe. Vous avez beau tenter de vous accrocher au mur, les interstices entre les cubes n’offrent aucune prise solide. D’au-dessus, vous vous retrouvez en-dessous du sol, jetés tous les quatre dans un puits obscur. Les cris des filles cognent contre les parois du toboggan glissant que vous dévalez à une vitesse terrifiante.
Vingt-trente-peut-être même bien quarante secondes s’écoulent ainsi avant que vous ne sentiez la pente du toboggan s’infléchir vers le haut. La vitesse et le poids de vos corps font le reste : vous remontez et êtes expulsés à travers un rectangle de lumière…
... Vous voyez quatre personnes que vous connaissez bien surgir à toute vitesse de la trappe, leur corps emporté par le sol lustré du couloir. La trappe se referme gentiment derrière eux avant qu’ils ne s’immobilisent complètement en poussant des jurons et des grognements. Si vous vous retournez, vous serez surprise de remarquer qu’Étincelle a disparu et que les arabesques autour du cadre ont toutes pivoté pour rendre la combinaison que vous avez actionnée introuvable.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Tandis que je m'attèle à l'ennuyante tache de scruter un mur rempli de cube, je me sens d'un seul coup basculer. Sans que je ne comprenne comment, je me retrouve dans l'obscurité avec l'horrible sensation de tomber. Sans les cris des filles, auxquels je joins bien malgré moi les miens, j'aurai cru qu'un sort m'avait touché. Mais non. Nous tombons, glissons, dans le noir le plus total, sans savoir ce qu'ils nous arrivent jusqu'à ce que... je sois finalement projeté vers le haut et dans la lumière.
Je glisse plusieurs mètres sur le sol lustré d'un couloir qui n'a strictement rien à voir avec celui sur lequel je me tenais, bien debout, il y a à peine quelque seconde.
- BORDEL ! Je m'exclame en me frottant le coude qui a violemment cogné le sol lors de ma retombée. Il vient de se passer quoi là ?!
Je me relève avec force de grimaces et le cœur encore palpitant de la frayeur que je viens d'avoir. C'est alors que mon regard tombe sur une personne qui ne fait pas partie de notre quatuor.
- Lorie ? Qu'est-ce que tu fais là ? Je dis, en me redressant bien mieux et en époussetant ma chemise. Soudain, un soupçon me prend. Cette fille est toujours là pour causer des soucis. Et là, un soucis, ils en ont eu un gros puisqu'ils n'ont pas eu le temps de trouver le cube avant de se retrouver expulser de la salle.
- C'est toi qui a fait ça ? Je demande d'un ton très calme, trop calme.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Il y avait quelque chose qui s'était activé, bien que ce fût incompréhensible. Impossible de savoir ce que les arabesques avaient activé, surement quelque chose d'impossible à prévoir. L'attention de Lorie fut récupérée par Etincelle qui lui communiquait des informations sur un chevalier aux fleurs. C'était mystérieux, aussi mystérieux que l'ancienne directrice obnubilée par les chevaliers. Qu'est-ce qu'il se passait avec les chevaliers ? Une question à laquelle Lorie ne pouvait pas répondre, ça la dépassait de trop loin. Elle se souvenait de sa rencontre avec l'ancienne directrice de l'académie, comment l'oublier ? Mais elle se souvenait aussi de sa rencontre avec le directeur actuel et bien qu'il soit resté presque totalement silencieux lorsqu'elle lui avait raconté la pique qui lui était destinée, il semblait l'avoir écouté avec beaucoup d'attention. Lorie chassa tout cela de sa tête, c'était stupide, mais le chevalier aux fleurs était quelque chose d'intrigant et Etincelle devait avoir une bonne raison pour lui indiquer cette tombe, « qu'il n'y a pas de hasard dans la vie » était la seule phrase qui raisonnait dans sa tête. Elle irait faire un tour au cimetière.
Songeuse, Lorie sursauta et fut extirpée de ses pensées lorsqu’elle vit quatre têtes surgir à toute vitesse et glisser sur le sol. « Vaillant ? Les K… Peny ? » Lorie se hâta et l’aida à se relever, sa meilleure amie, celle qu’elle considérait comme une sœur venait assurément de faire une glissade et elle aurait pu se faire mal. Lorie entendit Drian lui demander ce qu’elle faisait là. Elle se retourna vers lui.
- C’est plutôt à moi de demander ce que vous faisiez dans une sorte de passage secret doré…
Lorie s'arrêta un instant, comme si elle venait d'être sonnée par quelque chose. Elle se tourna vers Etincelle, mais celle-ci avait disparue. Elle repassa toute sa rencontre avec la petite flamme que seul elle pouvait voir, comme si elle revenait sur une position d'échecs. Elle devait se dépêcher, se dépêcher d'activer les arabesques pour simplement faire sortir des élèves d'un endroit de l'académie ou visiblement il ne devait pas être ? Et c'est tout ? Elle s'approcha du cadre et vit les arabesques complètement changées.
- Diantre… fut l’injure qui sortit de sa bouche. Olympe Maxime était sérieuse… La salle à double tour, les anneaux, la table, le sang. Lorie se tourna vers sa meilleure amie. Vous avez trouvé la salle a double tour et l’académie elle-même vous a mis dehors ? La surprise était certes grande, aussi, Lorie ne comprenait pas comment ils auraient pu trouver la salle à double tour. Mais l’académie venait de chasser des élèves d’un passage secret dont seul une sorte d’esprit qui la gardait étrange et qui en savait visiblement beaucoup sur les chevaliers, était suffisant pour alimenter toute sorte de scénario alambiqué.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Hall secondaire, Beauxbâtons, France
Cette rencontre fortuite doublée d’un triste retour à la réalité souleva bien des questions.
Pénélope, que la glissade dans le toboggan avait étourdie, se remit de ses émotions dans son coin. Les jumelles, conduites par Mérédice, détaillèrent Lorie de la tête aux pieds en laissant le soin à Drian de mener l’interrogatoire. Mais la noirceur de leur regard en disait peut-être long sur ce qu’elle pensait de la situation, quel qu’en soit le responsable.
Pour couronner le tout, la tour de l’Horloge demeura étrangement vide durant tout le mois de décembre. Impossible de croiser Aliaume où que ce fut. Le directeur semblait s’être volatilisé ! (Ce qui n’arrangea bien évidemment pas l’humeur des jumelles.) On ne le revit qu’au dîner précédant le départ pour les vacances de Noël, dîner durant lequel il ne sembla pas prêter grande attention au quatuor ou à qui que ce soit d’autre d’ailleurs.
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