Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Bureau du directeur, Beauxbâtons, France
Vous êtes, depuis une dizaine de minutes déjà, dans le bureau du directeur, qui se trouve justement assis sur une chaise, dans un coin, ses pieds nus posés sur une pile de grimoires. Tous les objets présents dans la pièce vivent leur vie : les livres se courent les uns après les autres ; les feuilles tendent timidement leurs bords écornés vers le feu de cheminée qui danse de façon chaloupée ; les tables se rentrent dedans comme des béliers ; certaines étagères changent même d’emplacement sur les murs… Un temps admiratives, les jumelles Kleinerman n’en dévisagent pas moins le professeur Delalande.
« Bon. Je vous autorise à l’utiliser, mais pas plus de dix minutes, annonce-t-il. »
Morianne repousse la paire de lunettes posée sur son nez, un léger sourire peint sur ses lèvres.
« Dix minutes ? répète Mérédice, les bras croisés sur sa poitrine et les sourcils froncés. Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse de dix minutes ? »
« … professeur, ajoute Morianne. »
« Oui-pardon. Professeur, qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse de dix minutes ? Nous vous avons prêté main forte sans condition de temps la dernière fois. Laissez-nous utiliser votre Pensine le temps qu’il faut, je vous promets qu’on abusera pas. Hein ? »
Elle vous jette un regard interrogateur. Morianne acquiesce en silence. Le professeur Delalande, lui, semble bien trop accaparé par la lecture d’un texte inscrit en filigranes sur un parchemin multicolore.
« Bien-bien... allez-y. Faites donc. Mais ne dites pas que je ne vous ai pas prévenu. »
Sur cette mise en garde, le professeur Delalande saisit son bâton de marche appuyé contre une commode tremblante et donne un bon coup sur le sol. Une trappe s’illumine à vos pieds avant de s’ouvrir. Vous distinguez un toboggan qui s’enfonce dans l’obscurité.
« Merci monsieur ! Vous êtes merveilleux ! dit Mérédice. »
Le professeur Delalande ne semble pas céder au compliment. Mais l’a-t-il seulement entendu ?
« N’oubliez pas de rester vigilants aux maux de tête. Bonne soirée jeunes gens. »
« Nous ferons attention professeur, conclut Morianne avant de s’engager la première dans le toboggan ; rapidement imitée par sa jumelle. »
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Je regarde autour de moi, surpris par le chaos et la magie qui règne dans le bureau. On est très loin du bureau lugubre de mon oncle. Puis finalement le directeur nous accordé ce que l'on souhaite. Pas suffisamment à priori. Les arguments de Mérédice me laissent dubitatif. A ce compte là, j'aurai pu moi aussi faire la même demande. Pourtant ça fonctionne - il doit forcément y avoir quelque chose de plus gros là-dessous - et il nous ouvre une trappe avant de nous faire une mise en garde qui m'interroge. Qu'est que l'on peut bien risquer à revoir un souvenir de pages d'un carnet ? J'imagine que je verrai bien le moment venu.
- Merci directeur, dis-je d'une voix douce avec un sourire satisfait sur le visage.
Je suis les jumelles dans le toboggan sans me poser plus de questions.
Le Narrateur
Ami des Lettres
Pénélope était à la fois mal à l’aise et impressionnée. C’était la première fois de sa vie qu’elle se retrouvait dans le bureau du directeur de l’académie. Et la seule chose à laquelle elle pouvait penser, c’était au foutoir qui y régnait, tout bougeait dans tous les sens. Comment pouvait-il réfléchir dans une pièce qui ressemblait à une zone de guerre ? On aurait dit que tous les objets avaient pour simple mission d’y mettre le bazar ainsi que d’empêcher la concentration. Mais en même temps, le bureau était totalement en adéquation avec son propriétaire.
Elle avait été quelque peu surprise lorsqu’elle avait croisé les jumelles Kleinerman, bien sûr elle les croisait relativement souvent, une était même dans sa confrérie. Mais à aucun moment, cela ne semblait fait exprès, alors qu’ici, oui. Rapidement elles lui avaient expliqué qu’ils devaient se rendre au bureau du directeur, au début, la déléguée n’avait pas accepté. Qu’est-ce qu’ils feraient si tard dans le bureau du directeur ? Mais les jumelles lui avaient signalé qu’elles ne demanderaient pas cela par hasard. Elle devait leur faire confiance. Voilà comment elles s’étaient retrouvées dans le bureau du directeur, son collègue délégué, Drian était lui aussi présent. Ce simple fait fit que relever un sourcil à la jeune fille.
Pénélope restait déroutée par la conversation qui se passe autour d’elle; jamais elle n’aurait pu croire que le directeur accepterait si facilement qu’ils utilisent Sa pensine. Un drôle de lien semblait s’être créé entre les jumelles et le directeur, mais même. Cela semblait très facile, voir trop facile. Cependant, elle garde ses pensées pour elle. Lorsque Mérédice ose manquer de respect au directeur, elle grince des dents, la jeune fille n’était clairement pas polie. Heureusement c’est sa jumelle qui la reprend.
Lorsqu’une trappe s’ouvre au niveau du plancher, elle savait que ses yeux étaient gros tant sa surprise était grande. Elle était encore plus surprise lorsque les jumelles sautèrent sans même avoir la moindre hésitation, comme si ce qu’elles venaient de voir était courant. Drian les suivit rapidement. Pénélope savait au plus profond d’elle que si elle se posait pour y réfléchir, elle se dégonflerait, mais, elle n’était pas à l’aise de sauter dans le vide ou de participer encore à une aventure avec les jumelles et Drian. Elle se tourna vers son directeur essayant peut-être d’avoir son soutien mais il ne lui prêtait aucune attention. Elle n’avait plus le choix. Elle prit une grande inspiration et sauta.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Fondations, Beauxbâtons, France
Vous filez à toute vitesse dans le toboggan, enchaînant les virages, jusqu’à atterrir dans un bac à sable où vous attendent les jumelles.
« Lumos ! s’exclame Morianne en levant sa baguette. »
L’obscurité est repoussée. Vous ne savez pas où vous avez atterri, mais vu la longueur de la descente, vous êtes bien en-dessous de la tour de l’Horloge. Il n’y a ni fenêtre sur l’extérieur ni puits de lumière. A vrai dire il ne semble y avoir aucune issue à l’exception du toboggan, mais le remonter semble bien difficile. Une odeur de terre stagne autour de vous.
Vous vous trouvez devant un grand cercle de pierre au centre duquel flotte une bassine en argent. Autour du cercle de pierre : le vide. Le sortilège de Morianne ne suffit pas à révéler les éventuels murs au-delà du vide.
« Eh bé, faut pas s’louper quand on vient ici, dit Mérédice en approchant du bord. MERDE ! »
« Mérédice ! »
« Non mais… c’est une vraie cata ! Avec tout ça j’ai complètement oublié de lui demander comment on s’y prenait pour extraire des pensées. »
« En collant sa baguette sur sa propre tempe ? »
« Si c’était aussi simple ça se saurait, répond Mérédice. MAIS QUELLE CRUCHE ! C’EST PAS VRAI ! »
Morianne vous lance un regard puis hausse les épaules.
C’est alors que vous remarquez un tracé à peine visible sur le côté de la bassine en argent : des arabesques qui dessinent les formes de plusieurs mains.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Yeux levé en l'air, j'observe ce qui ressemble à la tour vu de l'intérieur et de très profond. Hormis la lumière diffusée par Morianne, tout est noir ici. Si le directeur garde aussi bien une relique pareille, qu'est ce qu'il ferait pour garder un bien encore plus précieux, je me le demande...
Les cris de Mérédice me font grimacer et je ramène mon regard vers la pensine. Certes, sa remarque est fondée, elle aurait pu y penser avant, mais pas la peine de beugler non plus, c'est inutile. Alors qu'elle continue de vociférer, je distingue des lignes sur le côté de la bassine. Intrigué, je m'approche de plus près pour mieux voir..
- Arrête d'hurler Kleinerman et vient plutôt voir par là. Je me demande si... ce n'est pas une sorte d'instruction inscrite dessus, je dis en approchant mes doigts des arabesques.
Le Narrateur
Ami des Lettres
L’arrivée après la descente en toboggan était plus mouvementée que prévu. Alors qu’elle observait l’endroit dans lequel ils étaient tous arrivés, Pénélope releva un peu le nez: l’odeur de la terre était un peu trop présente. Elle avait l’impression d’être à des kilomètres sous terre, ce qui ne serait même pas étonnant. Rien n’était visible au-delà du cercle de terre. La seule lumière présente dans la pièce ne provenait que de Morianne, la délégué la remercia d’un petit sourire et d’un signe de tête. Lorsque l’autre jumelle poussa un cri, elle ne put s’empêcher de contracter ses muscles, sa baguette avait trouvé place dans sa main droite et ses cheveux tombaient sur ses épaules. Elle était prête au combat. Mais il n’eut jamais lieu, si Mérédice avait crié c’était tout simplement parce qu’elle s’était approchée trop près du bord du cercle. Encore une fois elle agissait comme une enfant.
Lorsqu’elle apprit qu’aucune des jumelles ne savaient comment récupérer les souvenirs, Pénélope ne put s’empêcher d’être furieuse. Elle avait tellement envie de leur hurler dessus, de leur faire comprendre à quel point elle avait mal agi. Mais le pire dans tout cela, c’était son choc par rapport au directeur, pourquoi ne leur avait-il pas expliqué ? Ou même prit le temps de les sécuriser ? Elle n’en avait aucune idée, mais elle se sentait presque invisible pour le directeur.
Tout en continuant de réfléchir à cela (mais surtout à ruminer), la jeune déléguée pose son regard sur les éléments présents sous ses yeux. Sur le côté de la bassine en argent de la pensine, il y avait des arabesques qui semblaient représenter la méthode à effectuer. Elle pouvait entendre la voix de son collègue au loin, mais elle était tellement focalisée sur ce qu’elle avait devant les yeux qu’elle n’entendait pas distinctement ce qu’il disait, à coup sûr ça allait être quelque chose de désagréable. Elle s’était dirigée vers le bassin, ne le lâchant pas des yeux et essayant de comprendre au mieux ce qui y était inscrit.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Fondations, Beauxbâtons, France
Drian, alors que vous approchez vos doigts des arabesques, un liquide incolore semblable à de l’eau frémit à l’intérieur de la Pensine. Les inscriptions tournées vers vous se colorent d’une douce lueur bleue.
« Voyez-vous ça… lâche une Morianne songeuse. Le mode d’emploi semble évident vu sous cet angle. »
Mérédice se rapproche pour étudier les arabesques, tout comme vous, Pénélope.
« C’est écrit en tout petit. »
Pour être petites, les arabesques le sont : à peine plus petites que la plus petite des écritures en pattes de mouche. Mais vous parvenez malgré ça à reconnaître du latin, Pénélope. La même phrase écrite encore et encore : pose tes mains et réfléchis.
Le Narrateur
Ami des Lettres
Pénélope ne pouvait détacher ses yeux des arabesques, elle était tellement concentrée qu’elle savait qu’elle aurait un gros mal de crâne à la fin de cette « aventure ». Et pourtant elle continuait à se rapprocher, les arabesques sont tout bonnement minuscules, intérieurement elle se moque même de cela. Comme si quelqu’un avait fait exprès de les écrire si petite. Une voix se faisait entendre non loin d’elle, elle reconnaît Mérédice, celle-ci n’hésite pas à faire une réflexion sur la taille de l’écriture. La jeune délégue ne put s’empêcher de sourire à cela tout en hochant la tête, pour une fois que la jumelle ne disait rien à côté de la plaque.
Elle continuait à s’approcher, baguette toujours en main, son nez pouvait presque toucher la pensine. Et lorsqu’elle ne put plus se rapprocher, elle comprit enfin. Sa respiration se coupa, tant elle était surprise. « C’est du latin » elle avait à peine murmuré, elle n’était pas sure que les autres l’avaient entendue. De toute façon, elle était trop concentrée sur sa tache à savoir : déchiffrer l’inscription. Après avoir réussi à différencier la langue, elle comprit enfin le texte. « Pose tes mains et réfléchis », cette fois-ci elle avait parlé plus fort, mais on pouvait entendre la concentration dans sa voix. « C’est ce qui est indiqué. » précisa-t-elle. « On devrait peut-être suivre ces consignes non ? » en même temps qu’elle parlait elle avait rattaché ses cheveux avec sa baguette. Et ses mains planaient au-dessus du bol, à quelques centimètres seulement pour qu’elle puisse y déposer ses mains, attendant l’accord de ses camarades.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
J'observe la pensine intrigué par la douce lumière qui en émane lorsque mes doigts s'en rapprochent jusqu'à ce que la voix de la déléguée de Dagda me fasse soulever la tête. Je n'ai même pas vu qu'elle s'était rapproché autant. Sa traduction ne semble pas bien compliquée à comprendre. Poser ses mains tout en réfléchissant au souvenir qui nous intéresse doit être la clé pour les transvaser dans l'artefact, peut-être même pour y pénétrer. Ou alors il y a encore une subtilité qui nous échappé pour l'instant.
Pénélope semble prête à passer à l'action sans demander son reste. Si elle est si pressée, je ne vais pas interférer dans ses plans. Ça me va complètement de la laisser faire en premier. Et si jamais le feu est au vert, j'irai en suivant. Par ailleurs, je ne suis pas certain que poser tous les deux les mains en même temps soit une bonne idée. Observer reste encore la meilleure solution pour moi.
- Honneur aux dames, je dis en écartant mes mains de la pensine.
J'espère qu'elle réfléchira à la bonne chose en posant ses mains.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Fondations, Beauxbâtons, France
Les jumelles semblent d’accord avec ce plan.
Au moment où vos doigts entrent en contact avec la Pensine, Pénélope, vous la sentez immédiatement puiser en vous. L’eau qu’elle contient se met à bouillir. En l’espace de quelques secondes, à peine, la gravité semble s’inverser pour elle. Sous vos yeux ébahis l’eau quitte la Pensine et explose en milliers de gouttes en suspension dans l’air sans qu’aucune ne percute un seul de vous quatre.
Toutes ces gouttes forment une toile qui change rapidement d’apparence, dessinant autour de vous des murs grandeur nature, des étagères, une porte, et quatre versions de vous quatre penchées sur deux carnets. Vous reconnaissez évidemment cette scène au premier étage de Magillard pour l’avoir vécu quelques mois plus tôt.
Tous les détails semblent représentés, enfin jusqu’à ce que Mérédice dise :
« Tout est représenté à l’exception de ce qu’il y avait écrit sur le carnet que moi et Drian tenions. »
« C’est normal, Pénélope n’a pas pu bien le voir, commente Morianne. Drian, je crois qu’il faut que tu poses tes mains sur la Pensine pour qu’on ait une vision de ce que tu as vu. »
Sa baguette levée au-dessus d’elle, Morianne réhausse ses lunettes et se penche sur les carnets constitués de milliers de gouttes d’eau.
« Quel endroit du château ce plan peut-il bien représenter ? se demande-t-elle à voix haute. »
« La salle à double-tour. »
« Ça je le sais ! Mais ça n… »
Morianne s’interrompt. Comme elle, vous tournez vos têtes vers l’obscurité environnante, certains d’entendre la même chose : un raclement lourd, comme si deux pierres massives se frottent l’une contre l’autre.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Si je m'attendais à ça...! Bien que nous ayons étudié les pensines l'année dernière en cours d'éducation historique et citoyenne, celle-ci rebat complètement les cartes. Elle n'a rien à voir avec tout ce que j'ai pu apprendre jusqu'ici. Fasciné, j'observe les gouttes s'agreger pour reconstituer la scène d'il y a quelques mois. Tous les détails semblent être recopiés de ce que je peux en voir. Ou presque, mon carnet est flou.
Je me fais la même réflexion que celle que Morianne énonce à voix haute. Au vu du fonctionnement de la pensine, je peux transmettre mon souvenir en même temps que celui de Pénélope sans risquer d'interférence. Fascinant. Je réfléchis à mon souvenir et m'apprête à poser mes mains sur l'artefact quand un bruit me fait me détourner.
Je saisis ma baguette et plisses les yeux en direction de l'obscurité pour tenter d'en percer le mystère. Quelle drôle de bruit. C'est étrange, on aurait dit que les murs bougeaient. La lumière que projette Morianne est malheureusement insuffisante pour que l'on puisse voir quelque chose au delà du vide. Quoique, cette salle est quand-même bien étrange. Comment se fait il qu'il n'y ait aucun moyen d'en sortir ? Et pourquoi notre directeur nous aurait envoyé dans un endroit où nous sommes complètement cernés par du vide ? C'est pas super sécurisé...
Depuis le début, je trouve que quelque chose cloche. Et si la sortie nous était invisible et que quelqu'un tentait d'entrer par là ? C'est un peu tiré par les cheveux mais on ne pourra pas continuer nos recherches sereinement sans savoir de quoi il en retourne. Il n'y a pas trente-six solutions pour révéler ce que nos yeux ne peuvent voir.
- Dissendium, je m'exclame en me concentrant particulièrement sur l'endroit d'où provient le bruit.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Fondations, Beauxbâtons, France
« C’était quoi ça ? demande Mérédice. »
« Je n’en sais rien, répond Morianne. »
Vous ne vous laissez pas impressionner par ce que vous venez d’entendre et lancez un Dissendium qui entraîne une étonnante réaction en chaîne : des dalles de pierre remontent du vide et s’ancrent solidement aux dalles déjà présentes, élargissant ainsi la plateforme.
« Bien joué Drian, dit Morianne avant de tester la solidité des nouvelles plaques du bout du pied. Ça a l’air plutôt solide. Je pense qu’on peut marcher dessus. »
Pénélope vous lance un regard et s’engage derrière sa condisciple de Dagda. Ce qui entraîne aussitôt la fin de la projection du souvenir. Toutes les gouttelettes en suspension retournent tranquillement à la Pensine comme si elle constituait une sorte d’aimant.
« Regardez-moi ça ! s’exclame Mérédice. Je crois bien que qu’on a ouvert un passage je-ne-sais-trop-comment. »
La baguette de sa jumelle éclaire effectivement un passage dans le mur d’enceinte. Sur votre exemple, Pénélope lance à son tour un Dissendium pour faire remonter une dernière salve de dalles entre la plateforme où vous vous tenez et le passage.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
- Un passage secret..., je murmure. Il faut absolument que l'on voit où ça nous mène, je dis plus fort avant de me retourner vers la pensine pensivement.
Ma curiosité et mon impatience veulent résoudre immédiatement le nouveau mystère qui vient de s'ouvrir devant nous mais ça serait laisser passer une occasion sans pareille. Peut-être même que tout est lié mais se précipiter sur le passage sans exploiter le pouvoir de la pensine serait du gâchis. On aura la possibilité d'emprunter le passage après avoir résolu ce qu'on est venu faire en premier lieu ici, l'inverse n'est peut-être pas vrai.
- Mais avant ça, je commence en ouvrant ma veste de costume, on doit récupérer le plus d'informations possible sur la salle à double tour dans nos souvenirs tant qu'on a accès à la pensine, je continue en posant ma veste face externe contre le sol et en y déposant mon orbiplume dessus qui se déplie pour devenir une plume. Les jumelles, vous recopiez ce que vous pouvez ? Pénélope ? Je l'invite à me rejoindre tout en posant mes mains sur la pensine à mon tour et en pensant au carnet que j'avais lu dans la librairie Magillard.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Fondations, Beauxbâtons, France
Drian, les jumelles s’immobilisent pour vous regarder faire. Pénélope aussi. Fidèle à elle-même, Mérédice hausse les épaules comme si elle n’en avait rien à faire et poursuit son chemin en demandant à sa sœur de la suivre. Morianne hésite.
« Tu veux rester ? demande-t-elle à Pénélope. »
Cette dernière vous jette un coup d’oeil par dessus son épaule puis répond :
« J’avais le plan, mais c’est Drian qui détient peut-être tous les secrets de cet endroit. On aura certainement besoin de ce qu’il a vu. Suis ta sœur, elle aura besoin de ta prudence. Moi je reste avec Drian pour tirer ça au clair. »
Morianne acquiesce.
« Ne tardez pas trop. »
Vous la voyez s’engouffrer dans le passage à la suite de sa sœur. Pénélope revient vers vous en regardant d’un œil brillant les milliers de gouttes d’eau de nouveau en suspension dans l’air. Mais cette fois, les gouttes constituent des textes grandeur nature : ceux, indéchiffrables, que vous avez parcouru du regard lors de vos dernières aventures à Magillard.
« C’est tellement mal écrit... »
C’est peu dire que c’est mal écrit. Même retranscrite en si grand, l’écriture en pattes de mouche semble traduite dans une autre langue. Vous avez du mal à voir ce que la Pensine va pouvoir changer à ça jusqu’à ce que vos yeux reviennent sur la Pensine et que vous remarquez un fond d’eau resté à l’intérieur. Ce fond d’eau dessine les mots JE-PEUX-TRADUIRE au moment où votre regard se pose sur lui. Mais nulle part vous ne percevez le mode d’emploi susceptible de vous aider.
Lorie, votre montre indique 19h10 lorsque vous traversez le hall qui relie l’aile de Gastromagie — composé de la salle de classe de la professeure Di Stefano et des cuisines — au réfectoire. Quelque chose attire votre attention au milieu des allées et venues, vous immobilisant pour regarder passer en sens inverse une petite flamme en lévitation. Elle brûle d’un rouge extrêmement vif et à moins que vous soyez victime d’une hallucination, vous la voyez bondir d’un pied sur l’autre. Mais peut-être bien que vous hallucinez après tout car personne d’autre autour de vous ne semble remarquer sa présence.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Lorie vagabondait sans vraiment trop savoir où aller, ce qui l'occupait c'était de se préparer à son futur tournoi. Ainsi elle jouait comme à son habitude aux échecs dans sa tête. Petit à petit, elle reprenait du niveau, les astuces de sa maîtresse de confrérie portaient leurs fruits. À y réfléchir, cela en valait la peine et elle comprenait mieux ce qu'elle essayait de lui dire lors du début d'année. La position que la blonde avait en tête, était relativement complexe, le trait aux blancs permettait sans nul doute de gagner du matériel.
Elle était fortement souriante, rien ne pouvait actuellement la perturber, son regard attrapait parfois le plafond, d'autres fois il se posait sur les têtes des élèves qui parcouraient comme elle, les couloirs et les recoins de l'académie. « Si je joue cavalier je force la fourchette, mais peut-être que… » Ses pensées se stoppèrent lorsqu'elle vit passer une sorte de flamme d'un rouge vif. Elle s'arrêta immédiatement et suivi celle-ci du regard en tournant son petit corps vers celle-ci.
Lorie resta une fraction de seconde, qui semblait interminable, stupéfaite. Personne ne semblait avoir remarqué cette anomalie en ce temps perdu. La première pensée qu'elle eut fut de courir vers le dispensaire, peut-être s'était-elle bloquée à nouveau dans une sorte de rêve étrange. Elle chassa cette idée de sa tête pour y voir quelque chose de possiblement plus courant. Sûrement une sorte de farce d'un élève. Finalement, ses plans de la soirée pour passer du temps avec ses sœurs devraient sans l'ombre d'un doute, attendre. Elle s'excusa auprès de sa grande sœur, bien qu'elle sût que cela ne servait à rien, Rose n'était pas là et encore moins dans sa tête.
Elle attrapa sa baguette et décida de suivre la petite flamme en lévitation, essayant d'être la plus discrète possible, elle ne savait pas si cette entité serait capable de regarder par-dessus son épaule ou pourrait avoir une réaction somme toute farfelue ou étrange. Vraiment, il y avait qu’ici qu’on pouvait se retrouver à suivre une flamme invisible de tous.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Je fronce les sourcils en réponse à l'attitude des jumelles. Elles ont vite oublié ce pour quoi on a attendu trois mois. Si je suis agacé, je ne le montre pas et reste concentré. Il y a au moins Pénélope pour prendre des notes même si le plan de la salle que l'on recherche me semblait être le plus utile. A priori, je suis le seul à penser ça.
J'essaye de déchiffrer les mots qui s'affiche devant moi mais en plus d'être mal écrit, il semblerait que ça ne soit même pas une langue qu'on connaisse. Finalement, mon carnet est vraiment inutile. Je m'apprête à tout laisser tomber quand, en baissant les yeux, je suis surpris de lire un message au fond de la pensine, interrompant toute envie de retrait. "Je peux traduire".
Cette fois, je lève les sourcils de surprise. Ca, c'est encore plus surprenant que le reste. La pensine semble percevoir nos...pensées ? Mots ? Autre chose ? Je veux bien qu'elle traduise moi ! Mais je n'ai aucune idée de comment faire. Je lance un regard à Pénélope et hausse les épaules par anticipation de sa possible réaction à ce que je m'apprête à faire.
- Je veux bien que tu traduises, je dis à la pensine en le pensant très fort.
Je me sens un peu ridicule mais après tout, pourquoi pas.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Hall secondaire, Beauxbâtons, France
Ce qui s’apparente dans votre tête à une filature en toute discrétion prend une tournure inédite lorsque la petite flamme se met à faire des bonds de plus en plus espacés ; tant est si bien qu’elle menace de vous échapper en s’engouffrant dans le couloir qui relie le hall au département de Gastromagie.
Drian. Au moment où vous formulez votre souhait, la Pensine semble puiser en vous. Vous percevez effectivement ce flux d’énergie qui quitte votre corps pour de bon. L’inscription au fond de la Pensine s’efface. Le texte en suspension dans l’air se déride instantanément, vous laissant face à quelque chose de lisible et de tout à fait inattendu ; un passage vous saute particulièrement aux yeux :
… la salle à double-tour ne peut pas être cachée dans le château, le professeur Guyomard m’a assuré que l’alchimie des lieux ne le permettait pas. D’un autre côté, le professeur Sardena n’a pas démenti mon hypothèse sur les fondations de l’académie. Si la salle à double-tour est quelque part, c’est certainement sous les fondations. Reste que je ne sais pas comment y accéder. Je dois encore tirer les vers du nez du professeur Gaume. Elle parle toujours plus qu’elle ne le devrait…
« VOUS FERIEZ MIEUX DE RAPPLIQUER ! hurle Mérédice. »
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Alors comme ça, la salle à double tour serait sous les fondations du château... Intéressant... Mais malheureusement nous ne sommes pas plus avancés que ça puisque nous non plus, nous ne savons pas comment y accéder. Le cri de Mérédice me fait tourner la tête vers le passage. Je suis partagé entre essayer d'en découvrir plus et aller voir ce que les jumelles ont trouvé. Finalement, je fais rapidement mon choix. Si il reste quelque chose à trouver, ça serait plus dans la tête de Pénélope et elle n'a pas l'air de vouloir se prêter au jeu, je ne vais pas la forcer non plus, même si l'idée est tentante... A la place, je retire mes mains de la pensine qui a quand même bien entamé mes forces, je récupère ma veste et renfile mon orbiplume qui n'ont finalement servi à rien, et je me dirige en courant vers le passage secret révélé un peu plus tôt afin de rejoindre les jumelles rapidement.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
La filature est menacée par un fiasco tant la flamme fait des bons des plus en plus. Mais c'était mal la connaitre si ‘il pense qu'elle peut bondir sans que la sorcière en puisse la suivre. Après tout ce n'est qu'un vulgaire cavalier qui joue contre une dame. Accélérant le pas Lorie se fraye rapidement un chemin jusqu'à elle. Faisant tout de même attention à ne pas trop bousculer un autre élève. Plus elle voyait cette flamme et plus c’est étrange. Elle n'avait jamais vu rien de tel et elle était sûre qu'elle aurait droit à diverse potion si elle se mettait à en parler. La petite flamme serait comme une sorte de signe ? L'aider à se balader dans l'école afin de lui montrer quelque chose ? Il y avait trop de questions sans réponse, pour l’heure il fallait suivre la flamme. Toujours, à sa poursuite baguette en main elle espérait ne pas la perdre de vue. De toute façon la discrétion n'était plus de mise, alors elle la suivrait de façon, appuyée. Si celle-ci était en mesure de parler elle lui poserait des questions. Cette flamme devait être gentille, il n'y avait aucune raison ce qu'elle ne le soit pas. « S'il vous plait ?! » dit elle pour interpeller la flamme ayant un minimum d'espoir qu'il y ai un soupçon de réponse malgré la probabilité inexistante.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Fondations, Beauxbâtons, France
« Je me demande comment on ressortira de là, souffle Pénélope. »
Au moment où vous décollez vos mains de la Pensine, le texte s’efface et l’eau en suspension retourne à l’intérieur du récipient magique. Sans demander votre reste, vous vous faufilez dans le passage obscur d’où vous pouvez admirer la pièce circulaire dans laquelle les jumelles se tiennent : enfin, vous admirez plutôt l’immense table ronde qui trône en son centre.
Morianne se tient raide, sa baguette éclairant les lieux d’une pâle lueur blanche. Vous remarquez sa bouche entrouverte et son regard fixe, comme si la stupeur l’avait figé sur place. Mérédice, elle, fait le tour de la table, la tête contre l’épaule en énonçant à voix haute les noms qu’elle semble lire sur la table.
« Gaheris… Galaad… Galehaut… Gareth… Gauvain… Son visage s’éclaire en captant votre présence. Je crois qu’on vient de découvrir un trésor ! »
Vous faites se retourner quelques uns de vos camarades présents dans le couloir. Trois d’entre eux vous interrogent du regard tandis que la flamme continue de bondir gaiement jusqu’à s’enfoncer dans un des murs tel un esprit.
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