Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Il est presque l'heure. Habillé d'une chemise bleue claire dont j'ai retroussé les manches et laissé les premiers boutons ouverts, rentrée dans un pantalon noir, je regarde l'âtre de la cheminée vide avec une certaine impatience. Lorie m'a confirmé qu'elle venait bien mais je n'en serai certain que lorsque je verrai les flammes s'embraser et la jeune fille apparaître. Quasiment trois mois ce sont écoulés depuis son départ au Brésil et malgré ses lettres, je n'ai pas appris grand chose sur ce qu'il se passait là-bas. Enfin, je sais que personne n'a rien tenté contre elle ce qui est déjà une information importante en soi. Mais je ne l'ai pas fait venir pour essayer de déterrer de quelconque secret. Non, aujourd'hui, elle est là en réponse à mon invitation du début d'année. Tout du moins, c'est ce que je m'imagine. Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose, j'avoue ne pas avoir réellement réussi à trancher la question. Ce dont je suis sûr par contre, c'est que je ne la laisserai pas repartir sans avoir tout fait pour qu'elle ne puisse m'oublier.
Une minute passe, puis une autre. Enfin, un crépitement suivi d'un souffle annonce l'arrivée de la championne de Beauxbâtons. Un sourire charmeur aux lèvres, je m'incline devant elle.
- Bienvenue dans mon humble demeure, Princesse.
Je me redresse et lui tends la main pour l'inviter à sortir de la cheminée. Je l'attire alors contre moi pour lui voler un léger baiser et la garde un instant entre mes bras en la contemplant. Elle n'a pas changé d'une ride. Physiquement tout du moins. Elle a toujours le même visage faussement angélique, le même sourire doux, la même odeur entêtante. La chaleur de son corps irradie toujours aussi délicieusement qu'inconfortablement le mien. Il est vraiment temps que je remédie à ça.
- Tu as passé un joyeux Noël ? Je demande pour faire la conversation en remettant une mèche derrière son oreille, mes doigts caressant doucement sa peau au passage.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
La distance laissait un goût amer. Les trois mois au Brésil étaient passés si vite… D’une certaine façon, les vacances n’étaient pas les plus reposantes, entre le noël chez les Daroux et l’invitation de son petit ami, elle ne savait pas quand elle pourrait réellement se reposer. Pour autant, tous ces voyages étaient une bénédiction. Lorie avait appris quelque chose de simple au Brésil, chérir l’instant présent. Alors était-ce vraiment un effort d’aller voir tous ceux à qui elle tenait ? Quoi que Lys l’eût encore mordu lorsqu’elle avait appris son petit voyage, sa main avait encore les prémisses de ses petites dents. Les marques devraient s’effacer d’ici quelques jours de toute façon. Pour autant, fidèle, l’hermine avait suivi sa maîtresse, mais il était fort probable qu’elle ne se montre pas.
Apprêtée d’une robe blanche avec une cape rouge sang accroché à son épaule par la broche en forme de X, Lorie prit le chemin de la cheminé et dans un instant de flamme verdâtre fut transportée chez Drian.
C’était la première fois qu’elle le revoyait depuis l’académie. Un sourire en coin s’afficha, elle n’avait toujours pas une confiance aveugle en celui-ci, mais elle était heureuse de le voir.
« Toujours, aussi charmeur… » Commenta la blonde qui s’avança d’un pas assuré dans cette maison qui avait été pour l’espace d’un temps une prison il y a quelques années. C’était amusant, quelque peu ironique. Son regard balaya la pièce, se posa sur les fenêtres ouvertes, vigilante.
La blonde se laissa entraîner dans les bras du garçon, se laissa embrasser. – au grand dam de Lys –
« Très joyeux, le tien ? » Questionne-t-elle pour aller à l’essentiel alors que la caresse de Drian accentue son sourire. Sans détourner les yeux de ceux du garçon, elle l’observe en silence, le sonde puis s’écarte en posant son regard sur les affaires du salon. Son index parcourait un meuble en bois. Puis alors qu’elle prenait appui sur celui-ci, elle se retourna vers Drian.
Elle dégageait une sérénité qu’elle n’avait probablement jamais montrée auparavant. Le tournoi l’avait changé, le Brésil semblait le faire davantage.
« Ton humble demeure est plus confortable à explorer lorsque l’on n’est pas forcé d’y venir. S’amusa la blonde avec un sourire en coin. Alors ? Beauxbâtons est toujours agité ? »
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
-Intéressant, je réponds avec un sourire en coin et me remémorant cette soirée du 24 décembre. Mon père était absent, ma sœur n'avait "pas envie de voir nos gueules" - et tant mieux -, mon oncle était porté disparu - doublement tant mieux -, ne restait donc que ma grand-mère paternelle, ma mère et moi. J'ai réappris la signification de l'expression "politiquement correct" et ai adoré percer l'ensemble des mensonges et faux semblants des deux femmes qui ne s'étaient réunis finalement que pour moi. Intéressant et divertissant donc.
Lorie m'observe et je soutiens son regard. J'ai l'étrange impression qu'elle me jauge. Puis elle s'éloigne de moi et je la suis des yeux tandis qu'elle sonde la pièce avec une confiance tranquille que je ne lui ai jamais vu et qui me trouble un peu. Je fronce un instant les sourcils avec suspicion, avant de reprendre un visage paisible et souriant lorsqu'elle se retourne vers moi.
- Je peux le concevoir, je dis. Je me rappelle tout de même que la cuisine de Chappie ne t'a pas laissé indifférente, tu t'en léchais les doigts, je rebondis avec le même sourire en coin.
Ce souvenir partagé est loin d'être anodin pour moi et sous ces anecdotes sans conséquence, nous taisons le plus important. Je réponds sans broncher à l'invitation de changer de sujet.
- Quant à Beauxbâtons, au contraire, c'est bien plus calme depuis ton départ. Tu as emmené la folie du tournoi avec toi au Brésil. Sans toi, le dispensaire a perdu son patient régulier. Moi qui m'imaginais pouvoir être au petit soin pour toi en étant apprenti, je n'ai que des bobos et quelques maléfices ratés des premières années à m'occuper. Et les rondes des délégués sont bien solitaires sans pouvoir te voler des baisers derrière les statues.
Ou comment lui dire qu'elle me manque en ne le disant pas. Le dire ainsi aurait été un mensonge et n'aurait clairement pas eu le même effet. J'observe sa réaction avec un sourire tranquille, attentif au plus subtil des mouvements de son visage comme on me l'a appris.
- Comment est-ce, à Castelobruxo ? je finis par demander à mon tour.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Lorie ne perdait pas une miette des paroles de Drian. Adossée au meuble, elle ne laissait rien transparaître de ses émotions. Son travail avec Amy commençait à porter ses fruits. Bien qu’elle eût toujours été douée pour ça, Amy lui avait apporté une tranquillité d’esprit qui semblait la rendre intouchable. Semblait… Pour l’instant, c’était le mot, après le Brésil peut-être qu’elle serait encore plus intouchable.
Un petit hochement de tête et un sourire en coin furent tout de même arrachés lorsqu’il parla de la cuisine de Chappie.
« Mon premier croque-monsieur, tous les autres n’ont jamais été au niveau… » Confia la blonde qui se remémorait ce petit plat cuisiné avec un talent fou que de nombreux gastromages se battraient. Elle la première, elle y travaillait. Un rire s’échappa de la blonde lorsqu’il confia que le dispensaire avait perdu sa patiente la plus régulière.
« Il ne me manque pas… Mais ma maladresse est toujours là, tu auras sûrement cette joie l’an prochain. Lorie s’était redressée du meuble. Elle fit un pas ou deux vers un autre objet qui avait attiré son attention. Uhm. » Conclut-elle comme seul commentaire sur les baisers volé derrière les statues.
Se rapprochant de la première fenêtre au plus proche d’elle, elle observe l’extérieur un instant puis se tourne vers Drian avec son sourire habituel et sa nouvelle tranquillité.
« Fascinant… Un programme d’échange devrait être soumis, tout est très différent, la magie est intéressante, fascinante… Tu t’y plairais sûrement, c’est un endroit calme. J’ai bien fait d’accepter d’y aller surtout après les événements du tournoi. Lorie balaya la salle du regard. Tu es tout seul ? »
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Un endroit calme ? Peut-être qu'effectivement un peu de calme loin de l'agitation frénétique mais discrète des agents de l'ombre me ferait le plus grand bien. Jamais, une seule seconde depuis mon allégeance, ai-je eu l'impression d'être au calme. Quant à la magie, Lorie a une chance inouïe d'en découvrir davantage, nous qui sommes cantonné à la baguette, c'est certain.
Je vais pour lui confirmer que nous sommes seuls lorsque des claquements sonores à la fenêtre menant sur la rue me font immédiatement tourner la tête et me tendre. Mon sourire se crispe légèrement en voyant le corbeau cogner son bec contre la vitre. Je lui fais un signe de tête et il retourne faire sa vigie au portail de la demeure, reprenant sans nul doute sa solidité.
- Plus maintenant, je réponds d'un ton pensif à Lorie sans la regarder.
J'ai peu de doutes sur la personne qui va bientôt franchir l'entrée. Je reste immobile jusqu'à ce qu'une voix de femme résonne dans l'entrée. A ce moment, je me déplace tranquillement jusqu'à la jeune fille et glisse un bras autour de sa taille.
- Drian ? Porte la voix de ma mère en se rapprochant de notre position, pourquoi as-tu demandé à la vigie de te prévenir de mon arri...
La fin de sa phrase meurt sur ses lèvres lorsque la femme pénètre dans le salon et repère Lorie. Ses yeux se posent sur elle puis sur moi avant de reprendre la sorcière pour cible. Bien que son visage n'exprime rien, elle me fait l'impression d'être un prédateur prit lui-même au piège. Rien de son attitude ne le laisse penser, mais elle n'aime pas ça, je le sais. Ma mère déteste les imprévus.
- Mademoiselle Fleury, salue-t-elle d'une voix neutre, ni amicale, ni hostile. Quelle surprise de vous revoir.
Je ne laisse pas l'échange faussement poli s'installer.
- Viens, on sort. La rue Claudel est à deux pas et bien plus accueillante, je dis avec douceur à Lorie en l'entraînant par la taille, faisant en sorte d'être entre elle et ma mère. Lorsque je passe à côté de la bulgare, je vois ses pupilles se dilater. De colère, très certainement.
- Adrian, dit-elle posément tandis que nous la dépassons.
Sa voix n'a rien d'agressif et pourtant, je sens les poils de ma nuque se dresser, pressentant dans l'air une menace imminente. Rien que prononcer mon prénom de naissance est un signe d'hostilité de sa part. Je pousse doucement la déléguée d'Ogme devant moi avant de me retourner. Lorie ne peut voir mon visage, et heureusement car il n'exprime que du mépris et de la colère. Le regard glacial que je retourne à la sorcière ne la fait pas broncher. Il n'est pas encore venu le temps où ma mère se laissera intimider par moi. Néanmoins, elle perd de sa superbe et si je ne la connaissais pas aussi bien, je croirai même voir de la tristesse dans son regard. Sans échanger le moindre mot, je sais qu'elle baisse les armes et que j'ai gagné cette manche. La présence de ma petite-amie y est probablement pour beaucoup. Nous pouvons partir... pour le moment.
Le temps que je me tourne à nouveau vers Lorie, j'adoucis mon visage et me force à arborer un sourire d'excuse. Je l'invite alors à sortir et attends d'être dans la rue pour passer un bras au-dessus des épaules et lui déposer un baiser au creux du cou.
- Désolé pour la scène, on s'est disputé il y a quelques jours et on est en froid depuis. Je lui explique succinctement, anticipant la probable question de la sorcière tout en descendant la rue d'un bon pas. Tu connais ça. J'ajoute avec un clin d'œil entendu à son attention. Bref, as-tu envie de ramener quelque chose au Brésil ? C'est une bonne occasion du coup ! Je m'exclame avec un sourire joyeux alors que l'on atteint le socle de la statue de Méduse. Deux minutes, c'est littéralement le temps qu'ils nous a fallu pour nous rendre de chez moi à la rue Claudel.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Sereine la blonde était comme spectatrice de la scène se jouant devant elle, comme une pièce de théâtre.
« Bonjour madame Vaillant » avait simplement répondu Lorie sur un ton poli et doux.
Puis, le bras de Drian autour de sa taille, elle suivit celui-ci non sans capter la tension entre les deux. Toutefois, cela ne la regardait pas et préféra rester silencieuse. Elle fit simplement un petit signe de tête à la mère pour montrer sa compassion et qu’elle était navrée de cette interaction. Elle nota toutefois avec un certain amusement secret que les rapports de forces changeaient. Un peu comme avec sa mère, se rapprochait de l’âge adulte avait quelque chose que Lorie n’aurait jamais pu imaginer avant de voir tout cela. Peut-être que L’occlumencie l’avait aidé à y voir claire dans le comportement humain et des gens en général.
« Uhm je connais ça, les rapports de forces s’inversent… Essaie de ne pas être trop dur avec elle. Lui murmura-t-elle toutefois au creux de son oreille. J’ai quelques trucs à ramener oui, j’ai laissé ma liste chez moi, j’ignorais que la rue Claudel serait plus accueillante… Mais j’ai quelques souvenirs, si j’oublie quelque chose rien ne m’empêchera de revenir. »
Deux minutes tout au plus, c’est ce qu’il avait fallu au couple de sorciers pour se rendre dans l’allée la plus prisée de Paris – pour ceux qui en connaissaient l’existence – et la sorcière huma l’odeur particulière de la rue. Elle fit une petite pirouette et invita Drian en lui tendant la main.
« Et toi ? Des choses à acheter où c’est juste une habile stratégie pour esquiver ta sorcière de mère ? » Un sourire quelque peu amusé et provocateur se dessina sur son visage. Elle espérait juste qu’elle n’aurait pas trop d’autographe à signer. Un homme qui passa devant elle leva son chapeau pour la saluer et fit un petit mouvement de tête en réponse avant de porter son attention sur Drian sourire aux lèvres, munie d’une confiance inébranlable.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Je m'attends à ce qu'elle fourre son nez dans mes affaires, qu'elle pose des questions qu'elle ne devrait pas comme elle m'y a habitué mais Lorie Fleury a finalement décidé de ne pas faire du Lorie Fleury, ce qui me surprend agréablement. Elle se contente d'un conseil sans me prendre plus la tête que ça et de jouer le jeu. Comme ça change de ne pas devoir être sur la défensive avec elle.
- Parfait alors ! Je dis en réponse. Enfin parfait, je n'avais pas spécialement prévu une journée shopping mais l'ambiance étant minée à la maison, c'est mieux que rien. Je pourrai même l'amener encore ailleurs si on se retrouve vite à court d'idées.
Je prends la main qu'elle me tend après s'être échappée et entrecroise mes doigts au sien.
- Tu me trouves habile ? Je suis flatté ! Je dis d'un ton ronflant, en forçant exprès sur l'intonation pour l'amuser.
Un homme inconnu passe et la salue. Je l'observe faire de même sans la moindre gêne, comme si tout ceci était parfaitement normal. Forcément, elle a du s'y habituer à force d'être solliciter depuis qu'elle a été appelée à être la Championne de Beauxbâtons, il y a plus d'un an maintenant. Mais ce n'est pas que ça. Elle sourit d'une manière différente, elle suinte la confiance. Je la trouve très attirante. Véritablement.
- Tu es très belle, je lâche tout à trac en la regardant avant de me sentir gêné d'avoir balancer ça comme ça, sans l'avoir prémédité ou sans vouloir obtenir quelque chose. Ca ne me ressemble pas. Elle va me trouver bizarre. Mais depuis quand ça m'importe ? Je détourne le regard et fais mine de chercher un magasin jusqu'à ce que mes yeux tombent sur un écriteau qui finalement m'intéresse. Je retrouve vite mes marques en peaufinant une petite stratégie dans ma tête dans l'optique de faire fondre la sorcière.
- J'ai finalement quelques courses à faire aussi, je dis avec un sourire énigmatique et confiant, comme si mon moment de gêne n'avait jamais existé. J'irai plus tard. Tu veux commencer par quoi ?
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Un sourcil levé pour un compliment sortit de nulle part. Un compliment relativement banal quand on s’attardait plus sur l’âme que l’enveloppe charnelle. Sans perdre la moindre confiance, elle observait ce garçon en face d’elle.
« Je ne t’avais jamais vu gêné pour un compliment… Amusant, quelque peu mignon. » S’amusa la blonde qui savait très bien qu’elle était jolie. On lui répétait depuis son enfance, mais peut-être qu’elle avait changé où qu’elle y faisait plus attention maintenant qu’elle se rapprochait de l’âge adulte.
« Comme tu le souhaites, disait la sorcière sans se faire prier, commençons par quelques friandises magiques dans ce cas. » Sans plus attendre, elle prit la direction de la maison Karamelle. Les ailes de parisettes étaient divines, c’était sûrement sa friandise favorite, même si toutes les autres n'étaient sans nul doute pas très loin derrière dans le classement.
La petite sortie improvisée avait un goût amer pour la sorcière, sûrement visible sur son visage si elle ne se reprenait pas rapidement. Une question venait la hanter alors que son regard se posa succinctement sur sa main qui avait été mordue par Lys, suffisamment fort pour garder au moins jusqu’à demain les traces. C’était quoi le problème de Lys avec Drian ? Frustrant était le mot, à cause de cet infime détail, elle ne pouvait pas profiter pleinement du moment présent. Puis soudainement, Lorie se stoppa au milieu de la rue.
« Évidemment… Spero Patronum » formula-t-elle alors qu’elle fit apparaître deux patronus du bout de sa baguette dont l’un était doré et l’autre tout à fait normal. L’un d’eux était destiné à Louise, qu’elle savait sur Paris à l’heure actuelle, l’autre à sa mère qui était dans le sud. Elle donna les instructions et le message avant d’observer les deux hermines bondir dans les airs. Avec de l’argent, ça serait sans nul doute mieux pour des emplettes.
Elle fit un clin d’œil complice à Drian, puis elle poussa les portes de la boutique. Des regards se tournèrent vers elle, deux enfants échangèrent un murmure, tandis que la vendeuse arborait un sourire tout aussi radieux que celui de Lorie.
« Bonjour mademoiselle Fleury ! » S’était-elle exclamée.
Une salutation que la blonde lui offrit en retour avant de flâner dans les rayons remplit de friandises.
« Quelque chose te ferait envie ou plaisir ? » Demande-t-elle à Drian en le questionnant du regard.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Je me laisse entrainer sans broncher vers le magasin de friandise tout en restant vigilant aux moindres mouvements de ma petite amie. Je vois son sourire s'estomper quelque peu lorsque ses yeux glissent discrètement sur sa main que je tiens avant de se reprendre. Je le prends carrément pour moi. Ma mâchoire se crispe légèrement sous la frustration. C'est toujours pareil avec elle et je n'arrive pas à comprendre pourquoi. Le soir de notre premier baiser a été finalement le seul soir où elle s'est vraiment laissé aller avec moi. Après ça, il y a toujours eu une forme de tension, une méfiance que je n'ai pas réussi à estomper malgré mon attitude irréprochable avec elle. Elle n'est pas devin, il n'y a aucun raison pour qu'elle se méfie autant de moi. Fais chier.
Lorie s'arrête d'un seul coup et je lui lance un regard interrogatif un sourcil levé. Je n'ai pas le temps de poser de question qu'elle sort sa baguette pour en faire surgir deux hermines messagères et les envoie partir à la quête de monnaie. Ainsi donc voici à quoi ressemble l'âme de la jeune fille aujourd'hui, le patronus corporel prenant la forme animal de ce qui nous ressemble le plus. Une hermine donc... Je médite la chose même encore en entrant dans le magasin et salue la vendeuse qui n'a visiblement d'yeux que pour la jeune sorcière.
- Non, merci. Je lui réponds en marchant tranquillement à ses côtés entre les étales de confiseries.
Mon regard passe au-dessus des friandises et je repense à cet article de presse où les quatre champions ont été présentés au monde des sorciers en début d'année.
- Mmh, si les champions étaient des friandises, quelles seraient-ils ? Je demande avec un sourire amusé. Toi, sans aucun doute, tu serais une aile de parisette. Le fameux prince...voyons voir, je dirai une dent d'Ogre.
Le fameux prince qui depuis son apparition dans la presse sorcière me fait de l'ombre à Beauxbâtons. Je ne lui trouve pourtant pas grand chose de particulier. Les filles doivent seulement être émoustillées par son titre de Prince et comme je suis en couple avec Lorie, forcément, certaines se sont découragées. Franchement, il a le charisme d'un carcolh.
- Pour le champion local et l'africaine, j'avoue que je ne sais pas. Une idée ? Je l'invite à jouer avec moi.
Je la laisse faire ses propositions tout en déambulant dans le magasin. Les clients ne sont pas nombreux mais les quelques uns présents ne nous lâchent pas du regard, prêt à flairer le bon scoop. Il ne fait aucun doute que nous sommes un couple mais les tendres relations n'ont que peu d'intérêt face à un scandale. Je les ignore et continue à deviner de quoi sont faits ses différents champions. Un détail sur la photo me revient.
- Je ne savais pas que les brésiliens avaient des familiers. Ce sont des animaux de compagnie uniquement ou ils ont un lien magique avec eux ? Je demande franchement curieux.
Je me rappelle d'avoir vu une sorte de... singe, je crois, accroché au cou du champion local. J'avais tiqué dessus - avec toutes ses histoires de mages blancs, je finis par en voir partout - avant de me dire que la chose était peut-être normal là-bas. Après tout, selon les dires d'une élève d'Hogwarts lors de leur passage à Beauxbâtons, ils ont bien des chats - oui des chats - en liberté avec eux.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
« Une crotte de Simiot… La championne Africaine et une plume de Drac pour le champion local. » Avait répondu simplement la blonde qui parcourait les rayons et se servait quelques friandises qu’elle déposait dans un petit panier en osier.
La question de Drian qui suivit avait un goût moins banal. Voilà ce que ça faisait de s’exposer avec son animal de lien, ça attisait la curiosité de ceux qui n’avait rien à voir dans les histoires. Définitivement, il fallait que son tamarin soit plus discret, surtout dans la forêt lors des tâches. Lorie, qui gardait son calme, continuait de récolter les friandises comme un enfant à halloween. Avec toutefois beaucoup plus de grâce et d’élégance. Lorie ne se pressa pas pour répondre à la question de Drian, pesant ses futurs mots avec soin. Vu la réaction de Lys au sujet de Drian, la prudence était de mise sur ce point.
« Pas tous les Brésiliens ont des animaux avec eux, c’est comme les Anglais… De là à dire s’il y a un lien magique… J’ai dressé un Matagot au ministère, un lien magique nous unit, c’est peut-être le cas ici aussi. Leur magie est tellement différente de la nôtre, les matières enseignées également. Après tout, j’ai une centaure en professeure. » Lorie se servit de sa main droite pour récupérer quelques friandises avant de se tourner vers Drian. « Je ne l’ai pas emmené, je sais que tu n’aimes pas les chats » avait-elle confié amusée pour « rassurer » le sorcier.
Au même moment, une fée postale fit son apparition pour lui transmettre une bourse.
« Quel merveilleux sens du timing » s’amusa la championne avant de se diriger vers les caisses pour tout acheter. Quand elle eut fini de payer, elle prit naturellement la direction de la porte. Attrapant la main de Drian au passage avec un sourire complice.
« Bien quelle est la prochaine étape Monsieur Vaillant ? »
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Ma main reste en suspens alors que je m'apprête à attraper un sachet de friandises qui virevolte avec insistance autour de moi à petits coups de battement d'ailes. Mue par un instinct qui a bien plus à voir avec le lanceur du sortilège que par les friandises elles-mêmes, le sachet se fourre de lui-même dans ma paume tandis que je lance un regard oblique à Lorie.
Mais qu'est ce qu'elle me raconte là ? Ma question était pourtant simple et, après avoir pris bien plus que son temps pour me répondre, voilà qu'elle me parle de son matagot et de ses professeurs qui ont une magie particulière. Quel est le rapport entre un centaure et l'animal accroché au champion ? C'est ce que j'appelle vouloir noyer la velue dans l'eau. Et en plus elle me ment en partie, j'en ai la certitude. Que Lorie ne veuille pas tout me raconter est une chose, mais je ne vois pas ce qu'il y a de secret là dedans ni ce qui pourrait la rendre méfiante. Ca ne la concerne même pas directement.
Elle tends la main vers des friandises et j'y discerne pour la première fois depuis son arrivée, deux petites taches rouges qui ressemblent furieusement à des crocs. Je n'ai pas le temps de bien voir avant que sa main disparaisse dans son panier mais une chose est certaine, ce n'est pas une morsure de Matagot. Et Lorie n'a pas de chat.
- Les matagots ne sont pas des chats, je dis d'une voix contenue en reposant le sachet dont j'ai froissé une aile sans m'en rendre compte. J'ai du serré mon poing de frustration sans même m'en apercevoir. Il faut dire que je goûte peu la manie de la jeune fille à me prendre pour un troll. Je n'ai pas le temps d'insister qu'une fée postale arrive avec une petite bourse, fort à propos.
- Tu m'étonnes, je murmure pour moi-même.
Alors qu'elle s'en va régler ses achats, je m'avance vers la sortie. Si mon humeur s'est dégradée, je n'en garde pas moins un visage doux et un sourire tranquille. Un gamin entre en trombe et je ne parviens pas à l'éviter complètement. Nous nous frôlons et il manque de s'étaler au sol. Je n'ai pas le temps de lui dire quoique ce soit qu'il s'est enfuit derrière un rayon de confiserie. Eh bien, celui-ci est pressé de s'empiffrer de bonbons. Lorie me rejoint et je réponds à son sourire mais mes pensées restent figées sur notre conversation inachevée. Je mets ma main libre machinalement dans ma poche et je suis surpris d'y sentir quelque chose : un petit cylindre rigide.
- Où ton cœur te portera, Princesse, je lui réponds. Mais je vais devoir te laisser y aller seule, je te rejoins très vite, je lui dis une fois dans la rue Claudel.
Je lui embrasse la tempe avant de la laisser partir de son côté. Une fois qu'elle disparait dans sa boutique, je rejoins la maison Capenoir. Cet interlude me fera le plus de bien.
- Bonjour Monsieur Vaillant, vous êtes en avance, nous n'avons pas encore totalement fini de reprendre votre costume, m'accueille le jeune homme derrière le comptoir avec un air un peu affolé.
- Bonjour, ca ne fait rien, je ne viens pas pour ça.
Il se décontracte et je lui explique ce que je recherche. Malheureusement, la maison Capenoir ne dispose pas de l'article en question, j'aurai plus ma chance à Osse-en-Bazar. Alors que je m'apprête à repartir, il me propose d'essayer ma nouvelle chemise déjà prête. Avec un sourire en coin, j'accepte et je le laisse m'amener jusqu'à une zone d'essayage. Je le soupçonne depuis mon dernier passage d'avoir des vues sur moi. Si je ne suis pas intéressé par les hommes, j'aime quand même le pouvoir d'attraction que je peux exercer sur lui. Et comme me l'a appris Subtil, peu importe qui l'on charme tant que ça peut nous servir.
Je retire ma chemise derrière les toiles de tissus tirés et, à l'abri des regards, j'en profite pour sortir le cylindre de ma poche. Sans surprise, je reconnais les symboles de ronces incrustés dans le métal. Il n'y a jamais de hasard, le gamin que j'ai percuté, ça ne peut être que lui qui me l'a donné. Il vaut mieux que je l'ouvre sans tarder, qui sait ce que mon maître me veut. Le tube se déroule au tapotement que seule ma baguette aurait pu faire et je lis rapidement le message. Rendez-vous Jeudi 4 janvier à 22H, avec le costume. A peine l'information imprimée dans mon esprit que le message disparait dans un nuage de fumée. C'est le moment que choisit mon jeune vendeur pour se pointer avec une chemise d'un noir profond. S'il est étonné de me voir baguette à la main, ses yeux dérivent bien vite vers mon torse nu et un seductonem murmuré finit de lui faire complètement oublier ce qu'il a vu sans voir. Le sortilège ne fonctionnera pas longtemps mais suffisamment pour ranger ma baguette et dissiper complètement la fumée. Jouant sur le charme, je l'invite à m'aider à enfiler le vêtement et je suis satisfait de voir son regard se perdre complètement là où il ne devrait pas.
Il reprend rapidement ses esprits et remets une distance professionnelle entre nous, non sans avoir viré au rouge écarlate. Avec un sourire espiègle, je sors de la cachette des toiles tirées pour boutonner la chemise devant les grands miroirs. Elle tombe parfaitement bien et même si ce n'est que du moyenne gamme, elle suffira amplement pour remplir son office. Mon essayage terminé, je remercie le vendeur lui promettant de revenir très vite pour récupérer l'ensemble du costume, non sans un regard appuyé, et je m'en vais retrouver Lorie au dernier magasin où je l'ai vu entrer, en espérant qu'elle y soit encore. J'ai effectivement mis plus de temps que prévu. Heureusement, elle n'est pas difficile à trouver, avec sa chevelure blonde et sa robe blanche. Je me fraye un passage entre les clients jusqu'à elle. Elle me tourne le dos, elle ne m'a pas encore repérée. Sans m'annoncer, j'entoure sa taille de mes bras et lui murmure à l'oreille.
- Tu as trouvé ton bonheur ?
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Dans la librairie Magillard la blonde parcourait les étagères en feuilletant quelques livres capricieux qui se refermaient d’eux même. C’était sa ligne d’achat, si sa curiosité était suffisamment happée pour que le livre la force à l’achat alors elle ne s’opposerait pas au destin de celui-ci. Chaque livre était différent, pour autant, tous avaient leur part de secret et de magie. Certains parlaient d’histoire romanesque, d’autre était plus tournée sur la connaissance. Il y avait bien plus de livres de ce second exemple dans le panier.
Un gazouillis presque inaudible lui parvenait, pourquoi Lys avait gazouillé ? Lorie attrapa sa baguette logée dans sa robe en prenant bien soin de dissimuler son geste par le simple fait qu’elle soit face à cette étagère de livre dont le thème était la politique. Puis elle sentit autour de sa taille les bras qui venaient déposer une douce étreinte autour d’elle. Puis la voix qui lui arracha un sourire. Lys… Songea Lorie qui s’amusait de la situation. D’un geste simple, elle rangea sa baguette dans la poche de sa robe qui était prévue pour.
« Je trouve… S’amusa-t-elle la voix légère en plaçant le livre dans son panier, bien qu’elle n’eût pas trouvé le livre qui l’intéressait vraiment. Et toi ? Tu as ce qu'il te fallait ? »
Lorie se retourna et plongea son regard bleu dans le regard océan du garçon. Elle s’attarda sur chaque trait relativement fin. Avec un sourire confiant elle se dégagea des bras de Drian, lui fit une douce caresse sur la joue et changea de rayon. Ses doigts récupérèrent plusieurs livres qu’elle n’ouvrit même pas. Conjuration, alchimie, créature magique venant d’ailleurs, puis elle mit dans son panier des livres de septième année du programme. Elle se dirigea vers le comptoir pour payer et posa le panier. Le vendeur lui fit un petit sourire et observa chaque article avec soin avant de les ranger.
« Gellert Grindelwald, Créature magique disparue et créature magique d’Amérique du Sud, les êtres d’Amérique du Sud, l’arbre de vie, un livre sur l’artisanat autour du monde et… Lorie le fixait, elle savait ce qu’elle venait d’acheter et le vendeur toujours sourire aux lèvres ne prit pas la peine de lire sur quoi portait les derniers livre. Il les déposa tous dans le sac avant de le tendre à l’adolescente. Vous vous préparez en vu du tournoi mademoiselle Fleury ? » Son sourire ne fut pas partagé par la blonde qui paya simplement son dû.
« Je hausse le niveau de jeu. » Sa voix débordait de confiance. La connaissance était le nerf de la guerre.
Lorie offrit un sourire chaleureux au vendeur qui ne semblait pas trop quoi en penser. Mais il acquiesça aux dires de la sorcière.
« Bonne chance mademoiselle Fleury »
« Il faudra bien plus que ça… » Lorie lui offrit un clin d’œil alors qu’elle tapota le sac rempli de livres.
Elle se retourna alors vers Drian tout sourire aux lèvres.
« J’ai fini, que souhaites-tu faire désormais ? »
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Je secoue la tête de gauche à droite à sa question.
- Malheureusement non, je dis avant de la suivre avec nonchalance dans les rayons d'étagères remplies de livres, les mains dans les poches.
Elle empile un nombre de bouquins impressionnant dans son panier. Elle compte vraiment lire tout ça ? Arrivé en caisse, le libraire se montre un peu trop curieux, à mon avantage. Je n'ai pas besoin de jouer les fouineurs pour savoir ce qui intéresse tant Lorie et de toute évidence, ce n'est clairement pas les sujets de son niveau. Le commerçant aussi l'a remarqué et ne se gêne pas pour en faire la remarque à laquelle la réponse de Lorie me fait lever un sourcil. Hausser le niveau. Voilà donc une étrange idée pour un tournoi. Gagner aurait dû être sa réponse la plus logique.
- Si tu n'as plus rien à prendre ici, allons à Osse-en-Bazar, à priori c'est là bas que je trouverai ce que je cherche, je lui réponds.
Et plus précisément chez cette chère Honorine Montague à qui j'ai infligé un maléfice lui causant une crampe l'année précédente - en toute discrétion bien entendu -, elle l'avait bien cherché. Je préfère garder ma destination finale secrète, cela me laisse ainsi la possibilité de changer d'avis. Avec Lorie, on ne sait jamais. Elle a le don pour m'agacer et me pousser dans mes retranchements. Il y a à peine quelques minutes encore, elle me prenait pour un imbécile. Mon passage à la maison Capenoir m'a finalement changé les idées plus que prévu et j'ai laissé mon animosité pour elle de côté.
Je lui offre mon bras et l'entraine vers la sortie de la librairie. Une fois dans la rue, je regarde son sac avec un sourire en coin.
- Ce n'est plus à un tournoi que tu te prépares avec tout ça, mais plutôt à la guerre, je la taquine tout en nous entraînant vers le parc des Cheminettes. Je ne pensai pas que le niveau serait aussi élevé.
Au bout de la rue Claudel, nous attendent des arbres avec des cheminées creusées dans leur tronc, une chose qui ne pourrait très certainement pas exister sans la magie. Un peu de poudre de cheminette et nous serons rapidement transportés vers le village bordant l'école de magie française. Je ne m'imaginai pas y retourner si vite après mon dernier entraînement avec Subtil.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
À la guerre… Les mots étaient si bien choisis… Lorie ne releva pas, se contentant d’adresser au garçon un regard amusé et un sourire tinté d’un gloussement. Ce qui l’enchantait moins était de se rendre à Osse-en-Bazar, heureusement pour elle Lorie était protégée.
« Je me méfie plus de ce que je pourrais trouver dans la forêt que de mes adversaires pour être tout à fait honnête. »
Accrochée au bras du garçon, elle progressait vers le parc à cheminette. Ni une, ni deux dans un torrent d’éclats verts, la blonde se retrouva dans le petit village du sud-ouest. Les non-magiques tueraient pour avoir cette magie sous forme de technologie, mas dommage pour eux, ils avaient préféré faire la chasse aux sorciers plutôt que de cohabiter avec eux.
À peine arrivée, Lorie observa les alentours. Elle vit le maire du village et quelques sorciers l’accompagnant, à moins que ce soit lui qui raccompagnait les invités. Lorie n’en avait aucune idée et après un bref échange de regard et une salutation d’un mouvement de tête, la blonde se tourna vers Drian.
« Je te suis, en espérant que tu trouveras ce que tu cherches. » Indiqua Lorie un sourire aux lèvres.
Comme c’était étrange de revenir ici après l’enlèvement… Quoi qu’elle serait bien retournée dans le salon où Helena lui avait mis la main dessus… Une chose qui ne devait pas être très compliquée à réaliser, Lorie avait plus ou moins le maire dans la poche. Quoi qu’elle ferait pour le moment, elle était avec Drian et celui-ci devait aller quelque part trouver quelque chose dont elle n’avait aucune idée de ce qu’il en était.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
-Tu devrais te méfier des deux, je lui réponds alors que nous avançons vers le parc des cheminettes.
Elle m'a vaguement parlé de cette fameuse forêt dans une de ses lettres, sans plus de détails. Je crois bien qu'elle-même en ignore encore beaucoup de choses. Ce n'est même pas sûr encore qu'elle devrait y faire quoique ce soit mais elle a raison de penser que c'est un lieu tout indiqué pour tester de jeunes sorciers. Après tout, notre forêt enchantée a bien été utilisé dès la première épreuve du Tournois des Trois sorciers. Ce qui est sûr par contre, c'est que ce sont des adversaires qu'elle a en face d'elle. Ils doivent être doués pour réussir à lui faire oublier ça.
Nous nous engouffrons dans les cheminés et réapparaissons immédiatement après dans le petit village des Pyrénées. Je suis tout à coup frigorifié. Il n'y fait pas du tout la même température que dans la rue Claudel. Je sors ma baguette pour me lancer un calidus. C'est bien mieux comme ça !
- J'espère aussi, je lui dis avec un sourire, avant d'entraîner Lorie jusqu'au magasin d'Honorine Montague. Je la détache délicatement de mon bras une fois entrés dans la boutique. Je vais voir le gobelin, je te laisse faire du lèche-vitrine, je l'informe en l'embrassant au coin des lèvres. C'est une surprise, je lui dis avec un clin d'œil pour lui faire comprendre de ne pas me suivre.
Il n'y a pas beaucoup de monde aussi, je repère facilement le fameux Mormek entre les rayons malgré sa petite taille. Je m'approche de lui et lui expose ma recherche. Il est dubitatif jusqu'à ce que je lui désigne Lorie au loin qu'il reconnait, évidemment. Finalement ma demande un peu trop frivole à son goût devient tout de suite une affaire plus importante. Après tout, si la vice-championne de Beauxbâtons porte un de ses objets magiques pendant le tournoi, il pourrait faire de la publicité pour la boutique, et pour lui par la même occasion. La cupidité des gobelins ne m'est pas étrangère, et je n'y échappe pas lorsqu'il m'annonce le prix de sa trouvaille. J'ai beau essayer de négocier, il reste inflexible.
- Je n'ai pas cette somme sur moi, j'avoue avec un air contrarié. J'étais bien trop pressé de quitter le domicile familiale pour penser à me remplir les poches de liards. Vous pouvez me le faire à crédit ?
La créature émet un ricanement avant de me désigner le jeune fille.
- Vous plaisantez j'espère, elle a surement ce qu'il faut, demandez-lui.
Hors de question. Je sors ma baguette d'un seul coup et le vendeur fait un pas en arrière. Je n'ai pourtant pas l'intention de l'attaquer mais mon regard glacial a du l'interpeller. Ou alors il a déjà fini par énerver réellement quelqu'un avec ces piques et entourloupes de sa voix nasillarde et l'a peut-être mal vécu. Aucune importance. Sous son regard méfiant, je me concentre sur mon souvenir le plus heureux, avec Calypso évidemment, avant de lancer le sortilège du patronus comme l'a fait un peu plus tôt ma petite amie. Je doute cependant que cela lui demande autant de concentration et d'effort que moi, ce charme m'est de plus en plus difficile à lancer et je me doute du pourquoi. Un filet argentée sort tout de même de ma baguette avant de prendre la forme d'un loup montrant les crocs au gobelin qui le regarde de travers. Il perd sa posture agressive et se tourne vers moi lorsque je commence mon message.
- Peux-tu me faire parvenir une centaine de liards à Osse-en-Bazar, dans la boutique d'Honorine Montague, en te remerciant. Apporte ce message à Chappie. Le loup courbe l'échine avant de partir en courant et de disparaître à travers la vitrine. Il a toute la France à traverser, cela ne va pas être instantané.
- J'imagine que j'peux m'occuper des autres clients en attendant ? Demande faussement Mormek. Je n'ai pas le temps de lui répondre qu'il s'est déjà éloigné, avec mon cadeau enfermé dans la boîte qu'il garde bien en main. Sa méfiance me tire un sourire moqueur.
Je retourne auprès de Lorie qui a du au moins voir une partie de la scène de loin.
- J'ai trouvé ce que je voulais, mais je dois moi aussi attendre qu'une bourse tombe du ciel.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Le regard dans celui du garçon, la jeune sorcière acquiesça sans broncher aux dires de Drian. La véritable question était, quel genre de surprise cela pourrait être ? Du lèche-vitrines donc… C’était amusant de mettre les pieds dans une boutique qui avait potentiellement donné les informations à Elena dès lors que la championne du Hogwarts avait demandé des informations au sujet de Lys. Enfin… Il ne servait à rien de ressayer le passer, son esprit se posait sur le futur, le sien bien sombre et celui probablement plus lumineux de son petit copain actuel. Avait-il monté une équipe de quidditch ? Ou plutôt de Quattequin ? C’était ça le mot pour désigner la nouvelle version de ce sport ?
Lorie haussa les épaules, la dernière fois qu’elle s’était intéressée aux activités du garçon, elle s’était prise un vent aussi puissant que celui d’un élémentariste agguéri. Flânant dans les rayons, la blonde s’émerveillait parfois devant quelques objets sur lesquels sa curiosité se posait. Curiosité qui poussait par moment la sorcière à toucher ledit objet avec un mouchoir de soie. Pour autant, elle laissa apparaître une légère grimace en réponse au commentaire du gobelin. Il était loin d’être très futé, a moins que la soif d’argent soit aussi aveuglante que l’amour.
« J’ai entendu répondait-elle à Drian d’un ton neutre alors qu’elle observait une boule de cristal bleuté en fronçant les sourcils. Puis quand elle décrocha ses yeux de la boule de cristal, elle se retourna vers le garçon avec un sourire aux lèvres. J’ignorais que ton Patronus était un loup. »
Lorie papillonna des paupières avant de porter le mouchoir devant ses lèvres. Cachant un petit sourire d’amusement.
« Alors, quels sont vos projets futurs monsieur Vaillant ? »
Lorie s’avança vers le garçon et scruta ses pupilles. Sa poitrine s’était collé à la sienne. Le loup bloqué contre l’hermine avait-il enfin des projets professionnels ou personnels à partager ? D’un geste délicat, Lorie fitglisseré son mouchoir dans la main de Drian. Ce n’était pas désagréable de flirter un peu, quoi qu’il y avait encore cette sensation bizarre induite par son hermine. Le blocage était encore présent et sauf changement le L’y peut-être qu’il persisterait toujours. Toutefois Lorie ne préférait pas y penser pour l’instant, le moment présent était plus important. Sa main, grignotée par son hermine, vint joindre l’autre main derrière son dos. Le sourire de la blonde avait quelque chose de naïf et d’incisif en même temps, un sourire confiant.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
J'aurai préféré qu'elle n'entende pas mais il faut dire que la voix du gobelin n'est pas des plus discrète et que mon patronus en forme de Loup, comme elle me le fait également aussi remarquer, l'est encore moins. A moins d'être sourde et aveugle - ce qu'elle n'est assurément pas-, elle aurait pu difficilement louper la scène. Je me contente d'un sourire énigmatique à sa remarque et observe son manège sans rien dire. Il y a bien des choses qu'elle ignore sur moi et que je ne lui partagerai jamais.
Mes projets semblent aussi beaucoup l'intéresser. Ce n'est pas la première fois qu'elle me pose cette question. Par contre, qu'elle la saupoudre d'une tentative de séduction est définitivement une nouveauté, la confiance qu'elle veut montrer aussi. Mais je suis toujours contrarié par son esquive de toute à l'heure et l'effet qu'elle espère probablement n'est pas là. Sa poitrine contre la mienne, ne me déliera pas la langue, tout du moins, pas comme elle le voudrait. Je penche la tête jusqu'à frôler son oreille de mes lèvres.
- J'ai des projets qui me viennent d'un seul coup à l'esprit, des images de toi... et de moi... rien que nous deux, je lui murmure avec provocation avant de rompre d'un seul coup le contact physique et de m'éloigner d'un pas.
Au début d'année, je voulais uniquement la tester et elle a finalement réussi à me vexer. Aujourd'hui, j'ai changé d'avis. Quelle importance finalement, si j'apaise les morsures de l'adolescence avec elle. Je n'en tomberai pas plus amoureux. Et j'ai beau la hair, elle reste désirable. Avec un sourire en coin, j'observe sa réaction, espérant la perturber au moins autant qu'en septembre - je sais à quoi m'attendre maintenant - avant de reprendre la parole avec plus de détachement.
- De toute évidence, je ne vais pas continuer à être l'apprenti de Madame Yapara l'année prochaine. Guérisseur n'est définitivement pas fait pour moi. Tu savais qu'un philtre aimatos périmé faisait de grosses croûtes vert vif ? Une élève de Dagda a failli s'évanouir en les voyant, quelles sont sensibles dans cette confrérie...
Ce que je ne dis pas par contre, c'est que j'avais bien identifié la potion - sa couleur brune, sa texture granuleuse et son odeur de miel rance ne laissaient aucun doute quant à sa fraîcheur dépassée - et que je voulais tester ses effets. J'avais donc fait exprès de l'utiliser sur la très légèrement blessée.
- Peut-être que ma place est davantage avec Monsieur De Moor. Et après ça, j'aimerai voyager, peut-être aller étudier les créatures les plus difficiles à observer ?
Finalement, j'en dis plus à Lorie que mon idée initiale mais pourquoi pas. Comme Subtil me l'a appris, je place mes pions et alibis dès maintenant. Mon absence n'étonnera personne si je dis que je voyage, et si je veux me faire oublier un temps, être dévoré par un Bécut semble tout de suite être plausible lorsque l'idée a déjà été évoquée. En réalité, je ne sais pas vraiment si mon alibi sera une réalité, au moins à temps partiel, ou si je ferai totalement autre chose. Je suis lié aux mages noirs maintenant, et mon maître a surement des plans pour moi que j'ignore encore.
- Tu seras triste si je me fais dévorer par un dragon ? Je lui demande avec un sourire éclatant, sachant pertinemment que la jeune fille rêve d'en voir un.
Je n'attends pas sa réponse et prends son visage entre mes mains avant de l'embrasser avec fougue. C'est le moment où un "POC" sonore se fait entendre juste derrière moi.
- Monsieur Drian ? Demande la voix hésitante de Chappie. Oh ! S'exclame-t-elle en comprenant la situation. Chappie est confuse, Chappie pensait que quelqu'un essayait de vous extorquer de l'argent ! Mademoiselle Lorie, Chappie est heureuse de vous revoir !
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Un sourire en coin, joueur, s’afficha sur les lèvres de Lorie qui époussetait le haut de Drian avant de réajuster son col.
« Oh c'est dommage que l’on soit au mauvais endroit au mauvais moment alors… »
La blonde observa le garçon s’éloigner d’un pas. Amusant, songea la blonde, qui ne vacilla pas le moins du monde. Pour l'heure, il n’y aurait rien de toute façon, comme elle l’avait énoncé, ce n’était ni l’endroit, ni le moment, mais le goût du risque générait cependant une sensation remplie d’excitation. Puis d’un seul coup, Drian rompit ses habitudes et offrit un peu de lui. Ses réels projets, ceux que Lorie avait déjà osé demandé avant de subir un silence lourd et une esquive frustrante.
« Non, je ne savais pas » c’était un mensonge honteux. Bien sûr qu’elle savait que le philtre aimatos périmé avait cette « propriété » avait-il oublié qu’elle avait voulu être guérisseuse et que pour l’heure c’était encore sa piste ? Mais elle n’eut pas le temps de répondre que le garçon lui vola un baiser. Elle plaça ses bras autour de sa nuque te profita du moment. Jusqu’à ce qu’il soit gâché par Chappie, mais elle ne lui en voulait pas.
« Oh bonjour Chappie, c’est un plaisir de vous revoir également ! S’exclama Lorie pleine de joie, avant de prendre un air faussement choqué. Je plein celui qui aurait seulement la pensée d’extorquer de l’argent à Drian, le champion de duel de Beauxbâtons je ne m’y risquerait pas, pour tout vous dire je ne sais même pas ce qu’il compte acheter, par contre je veux bien vous extorquer un de vos divin croque-monsieur… »
Lorie fit un petit clin d’œil et un magnifique sourire à l’attention de l’elfe. Puis elle laissa échapper un petit rire avant de s’écarter un petit peu pour s’appuyer sur le mobilier. Les yeux rivés sur Drian, elle ressentait pour la première fois une sorte de dualité frustrante. Cette envie de s’abandonner et pourtant ce refus flagrant d’ouvrir ses sentiments à cause de Lys. Il fallait vraiment qu’elle trouve un moyen de comprendre les réticences de l’hermine, cette part de son âme. En attendant d’avoir le fin mot de l’histoire la prudence était de mise, les sentiments cloisonnés dans un carcan.
« Alors, toi aussi tu rêves de voyage ? Peut-être que l’ont pourrait voyager ensemble après l’académie…Sa voix était posée, calme, Lorie laissa un silence avant de laisser échapper un soupir amusé, je plaisante, loin de moi l’idée de m’imposer de la sorte. Mais, si tu te fais manger par un dragon, je veux ce dragon à mes côtés malgré ma pauuuuvre tristesse au grand damn de ma sœur et de mon amie qui peuvent pas te voir en peinture. »
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Mais qu'est-il donc arrivé à Lorie durant son voyage à Castelobruxo. ? J'écoute, observe et chacune de ses interventions me laissent un peu plus perplexe depuis son arrivée. Ma provocation ne la déroute pas, elle ment sans la moindre hésitation même si cela n'a aucune importance, souffle le chaud puis le froid puis re-le chaud en se drapant d'une confiance, voire même d'une arrogance, qu'elle n'avait jamais eu jusqu'ici. Comme si elle pensait qu'elle maîtrisait le jeu. Je ne sais pas vraiment quoi penser de tout ça.
-Oh ! S'ils plaisent tant à Mademoiselle Lorie, Chappie vous en fera un à votre retour de vos courses ! L'elfe a l'air ravi du compliment de la jeune femme et après avoir regardé tout autour d'elle et repéré le gobelin, elle désigne d'un doigt le coffret qu'il tient. C'est ça ? me demande-t-elle simplement. Je hoche la tête en guise de réponse et elle semble songeuse un instant avant de frapper dans ses petites mains. Souhaitez-vous que Chappie négocie le prix pour vous Monsieur Drian ? Demande-t-elle avec un sourire que je lui reconnais bien, elle a hâte d'en découdre.
- Je ne vais pas te priver de ce plaisir, fais-donc.
Une fois l'elfe partie - et qui risque d'en avoir pour un moment vu le morceau qu'elle affronte - et à nouveau seul avec Lorie, notre conversation reprend comme si rien ne l'avait interrompu. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle me met directement dans une situation inconfortable. Il est évidemment hors de question qu'elle m'accompagne mais je suis pris de court, je n'ai pas de réponse diplomatique toute faite qui me vient à l'esprit. Malgré mon impassibilité, elle semble le percevoir, ou alors elle l'a deviné à mon silence, car elle botte tout de suite en touche en essayant de faire de l'humour. Humour dont les dernières paroles me font tiquer et m'offre une belle échappatoire.
- Quelle amie ne peut pas me voir en peinture ? Toute celle que je connais n'ont pas l'air de m'en vouloir plus que ça, je dis avec flegme.
Non pas que cela m'affecte plus que ça, je me fiche bien de l'avis des copines autant que des sœurs de Lorie, quoique cela pourrait expliquer certaines attitudes de la jeune sorcière à mon égard si ces idiotes - et je pense particulièrement à Rose, les deux plus jeunes semblent être indifférentes - s'amusent à sapper la confiance de Lorie en moi. Si c'est le cas, il faudra que j'y remédie rapidement. Je ne peux pas faire grand chose contre Rose, mais je peux au moins agir sur la personne à Beauxbâtons.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Voilà qui était aussi merveilleux que la sensation de gagner le bouclier de Lancelot. Se voir offrir un croc-monsieur de la sorte était un doux régal aux oreilles de Lorie qui pourrait sans nul doute se délecter du mets finement préparé par l’elfe. Plus amusant encore, elle souhaitait négocier avec le gobelin. Soit elle avait tourné la tête pour observer la scène qui serait pour sûr, fort divertissante. Si bien que lorsque Drian vint lui répondre, elle détourna son attention de la négociation.
« Tu ne la connais pas, au début elle n’avait rien contre toi, c’est depuis que l’on sort ensemble que cela lui pose un problème… »
Lorie détourna son regard vers l’elfe négociante. Que pouvait-elle bien avoir contre Drian ? Lys n’était pas jalouse, cela ne faisait pas sens. Quoi que, n'était-ce pas la première fois qu'elle la voyait avec quelqu’un ? Andrea l’avait quitté avant que Lys ne rentre dans sa vie non ? Elle avait un doute, mais quoi qu’il en était, elle ne pouvait ignorer ses avertissements.
« ...Mais soit, de combien tu penses qu’elle va réussir à faire tomber le prix ? »
Lorie fit un petit coup de menton vers Chappie qui était en pleine discussion avec le gobelin. Celui-ci se grattait le menton avant de prendre une expression embêtée. Puis, le débat se relança entre les deux êtres. Lorie, qui zyeutait le spectacle, vint s’appuyer contre une commode. Le spectacle était à la fois houleux et à la fois très calme, c’était vraiment très étrange à voir. Toutefois, une chose vint faire tiquer Lorie, n’était-ce pas la première fois que le garçon lui offrait quelque chose ? Probablement, même pour Calypso il ne lui avait rien offert, il fallait admettre que celui-ci avait mal pris le cadeau. Commençait-il à se lâcher un peu ? Ou, est-ce sa sœur lui dirait « Il fait ça pour avoir quelque chose en retour rappel toi de ce qu’il a dit. » Elle n’était pas objective, ce qui ne voulait pas dire qu’elle avait tort. Toutefois, sa curiosité fut piquée par la petite boite, que pouvait bien offrir Drian Vaillant ? Que pouvait-il bien vouloir lui offrir comme surprise ? D’autant plus que c’était quelque chose d’assez cher. Son cerveau commençait à faire des pronostics.
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