Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Si le mal de tête commençait à peine à disparaitre, la petite blonde était maintenant convaincue que cette immonde chose qu'on lui avait fait avaler fonctionnait. Néanmoins, elle restait mitigée sur ce que sa maîtresse de confrérie disait. Pour commencer ses notes étaient loin d'être extraordinaires, surtout pour ce qui était de la conjuration du mal et du secret magique. Elle peinait à atteindre le 18, alors obtenir le 19 qui était la limite minimale fixé par son paternel serait une chose d'une effroyable complexité. Ironiquement elle était bien meilleure dans ses options que dans ses matières imposées par sa confrérie. Peut-être qu'elle était mal tombée, elle n'avait pas encore trop d'avis sur la question. Elle était contente d'avoir eu sa sœur lors de sa première année pour l'aider. Elle se sentait néanmoins mal qu'Elina et Pensée soient lâchées dans d'autres confréries, lui donnant l'impossibilité de faire comme sa grande sœur.
« Mes notes ne se porte pas bien. Fut les seuls mots qui sortirent de sa bouche tandis qu’elle avait posé son menton sur ses genoux. »
Une chose était néanmoins plus compliquée, d'après sa professeure cela ne s'annonçait pas simple. Lorie avait tellement de mal avec ce qui lui paraissait pourtant simple en cette période qu'elle vit cela comme un mur infranchissable. Le genre de mur que l'on regarde d'en bas et qui nous rappel lorsque l'on essaie de le grimper qu'il saura s'adapter et se rallonger indéfiniment pour éviter que l'on atteigne le sommet. Lorie soupira. Il fallait lui faire confiance, c’étaient ses termes, à y réfléchir un peu plus ou un peu moins, cela n'avait guère d'importance maintenant qu'elle s'y était risquée. Néanmoins, elle essaya quand même quelque chose.
« Mon sommeil est loin d'être agité, à vrai dire je passe le plus clair de mon temps à attendre, je ne peux vous dire combien d'heures je dors. Elle marqua un petit silence. Je ne regarde jamais l'écoulement du temps pour ne pas déranger les filles avec qui je partage ma chambré, mais c'est long, véritablement très long. Elle marqua un plus long silence avant de reprendre la parole bien plus hésitante. Ce ne serait pas plus... Disons peut-être que... Tournant un peu autour du pot elle ne savait pas vraiment comment amener la chose. Je sais que vous êtes un petit peu opposée à cette idée, mais ne serait-il pas utile de laisser Rose... Préparer des potions ? »
Ce n'était pas vraiment une question de manque, cela faisait un mois et demi qu'elle n'avait pas bu une potion du domaine. Elle ne comprenait pas trop pourquoi cela dérangeait d'en utiliser, ce n'était qu'un simple petit truc de sa préceptrice pour la calmer et la rendre elle et ses sœurs plus disposées lors des cours tout au long de la journée. Pour elle c’était la normalité et pour madame Louise, comme l'huile de foie de morue que certain non-magique utilisait pour fortifier les enfants. La blonde semblait un peu gênée et sa demande était un peu désespérée, mais bon avec un peu, beaucoup de chance ça pouvait passer, qui sait ?
Si la fatigue commençait à s'installer en ce début de soirée, elle était combattue par Lorie qui fut prise d'un bâillement discret. Toujours dans sa petite couverture d'appoint et le menton sur ses genoux, elle commençait à un peu piquer du nez. Faisant en sorte de le cacher, elle était loin de se douter que ça ne servait à rien, même un aveugle pourrait voir qu'elle semblait avoir envie de dormir. Pour une fois que cela arrivait, l'ironie de la situation faisait qu'elle luttait contre. Surement qu'elle le regretterait une fois dans son lit, la somnolence serait partie et comme toutes les nuits depuis quelques semaines elle serait en train de fixer bêtement le plafond avec des yeux de hibou.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
"Encore une fois, vous vous servez du référentiel que votre famille vous impose pour juger vos notes. Croyez-moi, vous n'avez pas à rougir de vos résultats et surtout, au-delà des notes, c'est bien les connaissances acquises qui sont importantes. C'est ça qui sera important dans votre vie après l'Académie, pas les notes obtenues."
C'était certainement un concept compliqué à comprendre pour l'adolescente, surtout au vu de son éducation, mais Tahina espérait que ses paroles feraient, tôt ou tard, leur bonhomme de chemin et qu'elle comprendrait enfin ce qui était réellement essentiel. Tout comme il fallait qu'elle réalise qu'elle étudiait pour elle, pas pour ses parents, peu importe la pression qu'elle subissait. Bien sûr, c'était toujours plus facile à dire qu'à faire mais elle pouvait au moins souffler un peu le temps qu'elle était loin de la maison familiale. Certes, Beauxbâtons était une école d'excellence et on attendait des élèves qu'il donne le meilleur d'eux-mêmes mais c'était déjà le cas en ce qui concernait la jeune Fleury. Enfin non, pas tout à fait... la guyanaise était convaincue qu'en se mettant moins la pression, elle n'en serait que plus efficace et apprendrait donc mieux. De là à lui faire entendre raison, y'avait un monde, bien évidemment.
"Utiliser une potion pour régler votre problème d'insomnie ne réglerait les choses que momentanément. Vous avez déjà déclenché une accoutumance qui fait que vous vous êtes convaincue de ne pas être suffisamment calme et concentrée sans. Si je devais faire une analogie pour vous faire comprendre : ce serait comme tricher aux examens. Ça vous permettrait, si vous n'êtes pas prise la main dans le sac, d'obtenir une bonne note mais une fois confrontée à la situation pratique de l'examen, vous seriez incapable de vous en sortir. Alors oui, c'est un ajustement qui peut prendre du temps mais une potion n'est pas la solution dans votre cas. Au lieu de ça, il faut que vous réussissiez à vous vider l'esprit avant de dormir. En utilisant les échecs, par exemple, puisque je sais que vous aimez cette discipline."
C'était une proposition et Lorie allait surtout devoir trouver ce qui marchait pour elle. Pour certains, c'était de faire du sport pour s'épuiser physiquement, pour d'autres, il suffisait de lire ou encore d'écouter de la musique. Elle, c'était plutôt les balades sous sa forme d'Ocelot qui l'apaisait suffisamment pour entrer dans cet état de calme nécessaire à une bonne nuit. En attendant, il n'était pas vraiment tard mais elle voyait bien son élève piquer du nez. Elle pouvait bien tenter de cacher les choses, étouffer ses bâillements, c'était aussi évident que le nez au milieu de la figure. L'idéal étant qu'elle aille se coucher de suite, Tahina voulait lui proposer une idée, loin d'être certaine que l'adolescente accepterait.
"Peut-être serait-ce bien que vous restiez au dispensaire pour la nuit, qu'en pensez-vous ? Vous seriez dans un environnement plus tranquille que dans votre dortoir avec le bruit de vos camarades. Et vous pourriez vous coucher dès maintenant. En cas d'insomnie, il est important de ne pas lutter quand la fatigue arrive, ce qui est clairement votre cas en ce moment."
C'était certainement un concept compliqué à comprendre pour l'adolescente, surtout au vu de son éducation, mais Tahina espérait que ses paroles feraient, tôt ou tard, leur bonhomme de chemin et qu'elle comprendrait enfin ce qui était réellement essentiel. Tout comme il fallait qu'elle réalise qu'elle étudiait pour elle, pas pour ses parents, peu importe la pression qu'elle subissait. Bien sûr, c'était toujours plus facile à dire qu'à faire mais elle pouvait au moins souffler un peu le temps qu'elle était loin de la maison familiale. Certes, Beauxbâtons était une école d'excellence et on attendait des élèves qu'il donne le meilleur d'eux-mêmes mais c'était déjà le cas en ce qui concernait la jeune Fleury. Enfin non, pas tout à fait... la guyanaise était convaincue qu'en se mettant moins la pression, elle n'en serait que plus efficace et apprendrait donc mieux. De là à lui faire entendre raison, y'avait un monde, bien évidemment.
"Utiliser une potion pour régler votre problème d'insomnie ne réglerait les choses que momentanément. Vous avez déjà déclenché une accoutumance qui fait que vous vous êtes convaincue de ne pas être suffisamment calme et concentrée sans. Si je devais faire une analogie pour vous faire comprendre : ce serait comme tricher aux examens. Ça vous permettrait, si vous n'êtes pas prise la main dans le sac, d'obtenir une bonne note mais une fois confrontée à la situation pratique de l'examen, vous seriez incapable de vous en sortir. Alors oui, c'est un ajustement qui peut prendre du temps mais une potion n'est pas la solution dans votre cas. Au lieu de ça, il faut que vous réussissiez à vous vider l'esprit avant de dormir. En utilisant les échecs, par exemple, puisque je sais que vous aimez cette discipline."
C'était une proposition et Lorie allait surtout devoir trouver ce qui marchait pour elle. Pour certains, c'était de faire du sport pour s'épuiser physiquement, pour d'autres, il suffisait de lire ou encore d'écouter de la musique. Elle, c'était plutôt les balades sous sa forme d'Ocelot qui l'apaisait suffisamment pour entrer dans cet état de calme nécessaire à une bonne nuit. En attendant, il n'était pas vraiment tard mais elle voyait bien son élève piquer du nez. Elle pouvait bien tenter de cacher les choses, étouffer ses bâillements, c'était aussi évident que le nez au milieu de la figure. L'idéal étant qu'elle aille se coucher de suite, Tahina voulait lui proposer une idée, loin d'être certaine que l'adolescente accepterait.
"Peut-être serait-ce bien que vous restiez au dispensaire pour la nuit, qu'en pensez-vous ? Vous seriez dans un environnement plus tranquille que dans votre dortoir avec le bruit de vos camarades. Et vous pourriez vous coucher dès maintenant. En cas d'insomnie, il est important de ne pas lutter quand la fatigue arrive, ce qui est clairement votre cas en ce moment."
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Elle n'avait pas dit un seul mot depuis les explications sur ses notes, il fallait bien avouer qu'elle commençait à être à court d'argument pour expliquer que ses notes n'allaient pas bien. Du moins elle n'avait jamais eu énormément d'argument, mais visiblement sa professeure était loin de partager l'avis de ses parents. D'une certaine façon on lui avait juste « expliqué » que les notes serviraient au prestige, les connaissances étaient quelque chose loin de ne pas être important, mais dans son monde, il était possible d'en faire les acquisitions à l'aide de professeur particulier. Ce n'était pas pour rien, qu'au domaine les filles Fleury avaient neuves heures de cours par jour, week-end inclus. C'était bien plus fatiguant qu'à l'académie. La blonde regarda le sol, tout en y réfléchissant. Elle se contenta de bouger la tête pour dire qu'elle avait compris ce que ça professeure lui avait pensé et exposé.
La compréhension était toutefois plus dure concernant la potion, l'analogie lui paraissait un peu distante et elle lui semblait être peu précise. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi ce n'était dans son cas, pas quelque chose qu'il lui fallait, la potion répondait parfaitement à ses besoins actuellement. Ce qui était encore plus contradictoire c'était qu'elle avait vu sa sœur boire l'une de ses fioles. Pourquoi elle avait le droit elle, si on l'interdisait à Lorie ? Certes elle avait ses examens de fin d'année qui prenait une place importante et la blonde comprenait qu'elle soit en proie à un stress monumental, mais ça sonnait un peu faux. Pour Lorie on lui avait donné le droit, elle ne pouvait pas vraiment imaginer le contraire.
« Mais alors pourquoi Rose elle a… Commença à demander la petite Ogme avant de s’arrêter et de conclure par un. D’accord... signe d’abandon. Je n’arrive plus à jouer aux échecs, je n’arrive plus à me représenter l’échiquier. »
C'était une grande source de frustration, les échecs étaient un peu sa façon de se libérer l'esprit, mais tout était trop chaotique en ce moment pour arriver à réaliser la moindre tactique, alors élaborer une stratégie, c'était encore plus difficile, voire impossible. De plus, elle n'avait pas vraiment d'autres activités à part cela, cette discipline lui prenait la majorité de son temps, si ce n'est tout son temps. Elle ne se retrouvait sans rien pour compenser ou s'occuper. De ce fait, elle s'était réfugiée dans le travail qui lui prenait tout son temps qui était alloué normalement aux échecs. Ce qui lui permettait de compenser un peu ses difficultés en ce début d'année. Il fallait bien avouer que lorsque l'on ne faisait rien d'autre, même si l'on était moins efficace, cela était gommé par toutes les heures en plus que l'on pouvait allouer. Même si celle-là étaient moins bien exploitées, voire parfois un peu inutiles.
La proposition de rester au dispensaire était quelque chose qui ne l’enchantait pas. Sa chambré était tout de même calme, c’était son impression. Elle avait eu vent d’autres chambrés bien plus agitées. Néanmoins, elle prit le temps de réfléchir, luttant toujours contre la fatigue.
« Ce n’est pas compliqué pour travailler le dispensaire ? »
Elle savait qu'après le couvre-feu, elle n'aurait pas vraiment d'autre choix que d'y rester, ce qui, il fallait l'avouer, sacrifiait sa soirée d'étude, surtout que la guérisseuse serait surement sur son dos. Elle n'imaginait pas vraiment rester là à rien faire, bien que ce fût surement ce que sa maitresse de confrérie sous-entendait.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Tahina ne put s'empêcher de hausser les sourcils à la mention de la sœur aînée de Lorie. Elle avait essayé de la garder à l’œil mais elle ne pouvait pas être partout et, de toute façon, la consommation de Rose était passée inaperçue. Certainement qu'elle devrait avoir une discussion avec elle, même si elle semblait mieux gérer les choses que sa cadette, ne serait-ce pour qu'elle comprenne qu'elle devait aider sa sœur sur le chemin du sevrage. Une fois la surprise passée, la jeune femme reprit néanmoins un visage impassible, ne voulant pas que la jeune fille culpabilise d'attirer des ennuis à son aînée, ce qui n'était pas le cas d'ailleurs. La professeur s'inquiétait vraiment pour elles et elle devrait aussi avoir une discussion avec Santana, la benjamine de la famille étant dans sa confrérie. Mais pour l'heure...
"C'est parce que votre esprit est préoccupé par des pensées parasites, ça rend les choses plus difficiles. Mais aussi bien plus salutaires si vous finissez par y arriver. Ça demande de la discipline mais je suis certaine que ce n'est pas ça qui va vous faire reculer. En vous astreignant chaque soir à faire le vide, ça reviendra automatiquement. Et, en attendant, pour vous y aider, jouez réellement vos parties d'échec avec quelqu'un et non plus dans votre tête. Je suis certaine que vous trouverez des camarades intéressés, même s'ils n'ont pas le même niveau que vous. Pour ce soir, je peux jouer avec vous, si vous le souhaitez."
Il y avait fort longtemps qu'elle n'y avait pas joué et elle était loin d'être une experte mais ça devrait faire l'affaire. Surtout, le but était d'occuper l'esprit de son élève à autre chose que ses soucis. Ça pouvait donc être un début. Ou alors, proposer à Aliaume ? Peut-être le directeur serait-il tenté par ce défi et avec sa façon de penser si perturbante, nul doute que ça donnerait du fil à retordre à l'adolescente. C'est donc avec un sourire en coin qu'elle reprit :
"Ou alors, notre directeur pourrait être votre partenaire pour ce soir ? Je pense que ça pourrait lui plaire et vous faire le plus grand bien, qu'en pensez-vous ?"
La proposition avait aussi l'avantage de débouter la question suivante de Lorie car, évidemment, il était hors de question qu'elle passe sa soirée à étudier. Elle avait besoin d'une pause et ce ne serait sûrement pas facile de lui faire comprendre. Pour autant, Tahina ne transigerait pas là-dessus et elle préviendrait ses collègues des difficultés de la jeune fille si jamais elle avait des devoirs à rendre pour le lendemain.
"C'est parce que votre esprit est préoccupé par des pensées parasites, ça rend les choses plus difficiles. Mais aussi bien plus salutaires si vous finissez par y arriver. Ça demande de la discipline mais je suis certaine que ce n'est pas ça qui va vous faire reculer. En vous astreignant chaque soir à faire le vide, ça reviendra automatiquement. Et, en attendant, pour vous y aider, jouez réellement vos parties d'échec avec quelqu'un et non plus dans votre tête. Je suis certaine que vous trouverez des camarades intéressés, même s'ils n'ont pas le même niveau que vous. Pour ce soir, je peux jouer avec vous, si vous le souhaitez."
Il y avait fort longtemps qu'elle n'y avait pas joué et elle était loin d'être une experte mais ça devrait faire l'affaire. Surtout, le but était d'occuper l'esprit de son élève à autre chose que ses soucis. Ça pouvait donc être un début. Ou alors, proposer à Aliaume ? Peut-être le directeur serait-il tenté par ce défi et avec sa façon de penser si perturbante, nul doute que ça donnerait du fil à retordre à l'adolescente. C'est donc avec un sourire en coin qu'elle reprit :
"Ou alors, notre directeur pourrait être votre partenaire pour ce soir ? Je pense que ça pourrait lui plaire et vous faire le plus grand bien, qu'en pensez-vous ?"
La proposition avait aussi l'avantage de débouter la question suivante de Lorie car, évidemment, il était hors de question qu'elle passe sa soirée à étudier. Elle avait besoin d'une pause et ce ne serait sûrement pas facile de lui faire comprendre. Pour autant, Tahina ne transigerait pas là-dessus et elle préviendrait ses collègues des difficultés de la jeune fille si jamais elle avait des devoirs à rendre pour le lendemain.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Sa question fut totalement ignorée, purement et simplement, elle n'aurait visiblement pas de réponse. Néanmoins, la manœuvre entamée par sa maitresse de confrérie marcha à la perfection puisque la blonde ne pensa plus à la moindre forme de travail pour donner suite à la proposition de sa professeure. Une certaine forme d'excitation la parcourait alors, cela faisait plus d'un mois qu'elle n'avait pas posé le moindre doigt sur une pièce d'échecs, et, au loin, au plus profond dans son esprit et ses souvenirs résonnait encore l'ordre et la menace de son père. Elle ne devait plus toucher la moindre pièce d'échecs. Un énorme dilemme s'empara d'elle. Comme prise dans un étau, elle ne savait quoi faire. Évidemment l'idée de partager une partie d'échecs était quelque chose qui la stimulait suffisamment pour en oublier sa fatigue. Elle avait littéralement des étoiles dans les yeux tant cela était extraordinaire que cette occasion se présentait à elle. Mais à côté il y avait son père, cette menace, cette colère et elle savait ce qu'il se passerait avec cette colère, absolument rien de bon. Elle fixa un long moment sa maîtresse de confrérie, ses paroles résonnaient encore dans sa tête, comme le ferait un petit ange qui essayait de chasser son Némésis. « il ne tient qu'à vous de vous en affranchir » Cette phrase résonnait sans cesses dans sa matière grise. Continuant de fixer celle qui arrivait de plus en plus à gagner sa confiance, Lorie prit une inspiration relativement profonde.
« D’accord répondit-elle simplement. Sa voix était calme, loin de ce qu’elle avait laissé entendre en ce début d’année compliqué. Douce et posée. Cependant, je n’ai plus d’échiquier, mon père s’est chargé personnellement de bruler le mien, puisque je n’ai en théorie plus le droit d’en approcher un. »
Lorie n'avait que faire du niveau de sa professeure, pour elle c'était avant tout de partager, comme elle pouvait le faire avec sa grande sœur. Rose était très loin de son niveau, mais ce n'avait guère d'importance, alors ça en serait de même avec sa professeure. Elle était moins favorable à l'idée de jouer avec le directeur, elle avait peur de le déranger, mais si la situation se présentait alors à elle, la blonde serait tout aussi heureuse de partager avec lui une partie. Lorie n'avait qu'une idée en tête retrouver le jeu qui pouvait s'apparenter au travers de son regard à quelque chose de bien plus important qu'un simple jeu. Une façon de s'exprimer comme l'art le permettait à sa sœur. Il y avait cette flamme qui venait de se rallumer, ce feu brulant qui réchauffait sa poitrine et faisait en sorte de la réchauffer, si bien qu'elle n'avait plus besoin de couverture. Elle se releva et repris une posture habituelle, droite, élégante, mais à l'allure stricte, mais elle était réellement apaisée bien que l'excitation d'outrepasser les règles de son père, était à son paroxysme, c'était un peu comme une fugue, mais en mieux, carrément mieux.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
A voir son élève plongée dans ses pensées, Tahina se demande un instant si elle avait opté pour le bon angle "d'attaque", si on pouvait appeler ça comme ça. Elle voyait bien que Lorie faisait face à un dilemme, sans en comprendre la teneur. Pesait-elle le pour et le contre de passer une soirée sans travailler ? Si c'était le cas, la jeune femme devrait faire preuve de plus d'autorité pour faire comprendre à l'adolescente qu'elle ne lui laissait pas le choix. Seulement, ce ne serait qu'en cas d'absolue nécessité, elle ne voulait pas qu'elle ait l'impression d'être passé du joug de son père au sien. La douceur lui semblait plus adaptée à la situation, même si elle ne transigerait pas, convaincue qu'elle était que son élève avait, avant tout, besoin de repos avant de penser à quoique ce soit d'autre.
Et puis, finalement, elle vit les traits de son visage se détendre, les tremblements de ses mains cesser. Elle se calmait, c'était indéniable. Jouer aux échecs semblait l'enchanter mais il restait à résoudre le problème de l'échiquier puisqu'elle n'en avait plus.
"Je peux en faire venir un si vous savez où en trouver. Votre sœur, peut-être ? Accepterait-elle de vous le prêter ?"
Au pire, sinon, elle pourrait toujours en faire venir un d'un magasin de jeux qu'elle connaissait mais bon, elle préférait autant ne pas ne pas en arriver là. Elle se nota, par contre, dans la tête de passer commande dès le lendemain pour en faire venir un à l'académie qu'elle offrirait à son élève. Elle n'aurait qu'à le laisser là puisque son père ne voulait plus qu'elle y joue. Encore une absurdité qu'elle ne comprenait pas mais, il fallait se faire une raison, elle ne comprendrait sûrement jamais les parents Fleury.
Et puis, finalement, elle vit les traits de son visage se détendre, les tremblements de ses mains cesser. Elle se calmait, c'était indéniable. Jouer aux échecs semblait l'enchanter mais il restait à résoudre le problème de l'échiquier puisqu'elle n'en avait plus.
"Je peux en faire venir un si vous savez où en trouver. Votre sœur, peut-être ? Accepterait-elle de vous le prêter ?"
Au pire, sinon, elle pourrait toujours en faire venir un d'un magasin de jeux qu'elle connaissait mais bon, elle préférait autant ne pas ne pas en arriver là. Elle se nota, par contre, dans la tête de passer commande dès le lendemain pour en faire venir un à l'académie qu'elle offrirait à son élève. Elle n'aurait qu'à le laisser là puisque son père ne voulait plus qu'elle y joue. Encore une absurdité qu'elle ne comprenait pas mais, il fallait se faire une raison, elle ne comprendrait sûrement jamais les parents Fleury.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Lorie ne savait pas où en trouver, elle ne savait même pas si un autre élève en avait. C'était une piste à explorer, en deux ans d'académie elle n'avait pas trouvé de partenaire de jeu, enfin si, il y avait eu ce garçon de sa confrérie. Elle avait trouvé son nom après coup, Vassily Mancicini ou quelque chose comme ça. Il devait bien y avoir un autre Mancicini ou un autre joueur dans cette académie tout de même. Elle ne pouvait pas être la seule à jouer aux échecs. Elle n'en savait rien. Ce qu'elle savait en revanche c'est que ses sœurs n'avaient pas d'échiquier, sinon elles lui auraient aussitôt donné dès qu'elles auraient su que leur paternel avait brûlé celui de Lorie. Surtout que Lorie ne jouait qu'avec Rose, les autres sœurs ne connaissaient pas les principes fondamentaux de ce jeu, elles faisaient trop d'erreurs tactiques au point de simplement donner des pièces sans réfléchir, alors elle voyait mal pourquoi l'une de ses petites sœurs en aurait un.
« Je suis navrée je ne sais pas où en trouver, mes sœurs n'en ont pas. Dit-elle en secouant la tête avec une voix douce. »
L’espace d’un instant Lorie fut attristée, elle voyait déjà cette soirée échecs partir en fumée. Elle aurait été heureuse de pouvoir jouer aux dépends de son père, mais la réalité la rattrapait. C’était comme un signe du destin, elle ne pourrait aller contre les directives de son paternel. Lorie regarda le vide un instant, puis se résolu au fait que sans échiquier elle ne pourrait pas jouer de partie. Enfin… Si, Lorie pouvait, non sans difficulté en ces moments de trouble, mais elle en était capable. Ce qui n’était pas le cas de la plupart des autres joueurs débutants voir confirmés.
« Ce n’est pas grave finit-elle par dire. Acceptant qu’elle ne jouerait pas ce soir. Je travaillerais. »
Lorie se releva afin de se mettre debout. Elle eut un moment de manque d'équilibre, mais elle se rattrapa sans le moindre mal. Elle attrapa son sac, puis sa baguette qui était sur le bureau de sa maitresse de confrérie. « Je devrais y aller » Dit-elle simplement alors que la blonde regardait l'adulte attendant son autorisation pour ce faire.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Pas d'échiquier sous la main, l'idée tombait donc à l'eau pour ce soir-là mais Tahina ne s'avouait pas vaincue pour autant. Elle demanderait d'abord à ses collègues si un tel objet se trouvait dans l'académie et sinon, elle s'en ferait livrer un. Dommage, bien sûr, pour l'heure mais ce n'était que partie remise et elle était bien décidée à donner ce moment de répit à son élève qui en avait bien besoin. Il suffisait de voir le sourire qu'elle avait eu, sincère bien qu'un peu éteint, lorsqu'elle avait mentionné la possibilité. Oui, il y avait là une piste pour le bien être de la jeune Fleury.
"Je me charge donc de vous en trouver un pour demain et nous pourrons alors faire cette partie."
Ce qui ne voulait toujours pas dire que l'adolescente pouvait quitter le dispensaire ou même encore travailler comme elle comptait apparemment toujours le faire. Elle était épuisée, ça se voyait et elle était beau être têtue comme une mule, pour son bien, elle n'aurait pas le dernier mot. Surtout que Tahina pouvait se montrer bien plus têtue !
"Vous avez besoin de repos, Melle Fleury, donc pas de travail ce soir. Et vous restez ici pour être plus au calme. Suivez-moi, je vais vous installer."
La jeune femme se leva et guida l'adolescente vers le fond du dispensaire. Fermant le rideau pour lui assurer un espace tranquille et privé, elle lui fit signe de se coucher. Quand elle repartit, il était évident qu'elle reviendrait plusieurs fois afin de s'assurer que son élève respectait la consigne et se reposait. Pour son bien.
"Je me charge donc de vous en trouver un pour demain et nous pourrons alors faire cette partie."
Ce qui ne voulait toujours pas dire que l'adolescente pouvait quitter le dispensaire ou même encore travailler comme elle comptait apparemment toujours le faire. Elle était épuisée, ça se voyait et elle était beau être têtue comme une mule, pour son bien, elle n'aurait pas le dernier mot. Surtout que Tahina pouvait se montrer bien plus têtue !
"Vous avez besoin de repos, Melle Fleury, donc pas de travail ce soir. Et vous restez ici pour être plus au calme. Suivez-moi, je vais vous installer."
La jeune femme se leva et guida l'adolescente vers le fond du dispensaire. Fermant le rideau pour lui assurer un espace tranquille et privé, elle lui fit signe de se coucher. Quand elle repartit, il était évident qu'elle reviendrait plusieurs fois afin de s'assurer que son élève respectait la consigne et se reposait. Pour son bien.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Toujours debout la petite blonde attendait qu'on lui donne l'autorisation de disposer. Ses jambes étaient lourdes, prises par la fatigue. Lutant toujours pour simplement rester debout elle laissait son regard bleu se poser sur sa maîtresse de confrérie. Elle confirma qu'il n'y aurait pas de partie d'échecs du moins pour ce soir, mais elle se chargerait d'en trouver un, c'était ce qu'elle avait dit et il fallait bien se l'avouer cela avait l'honneur d'afficher un sourire timide sur le visage de la blonde. Si sa maîtresse de confrérie arrivait à en trouver un, alors elle pourrait enfin reposer son regard sur le magnifique plateau orné de soixante-quatre cases. Elle pourrait alors retrouver les courbes des pièces, râler sur le cavalier et admirer les tours danser de façon menaçante. Une perspective qui la rendait heureuse, au point d'oublier simplement le reste.
Pourtant, la réalité la frappa de nouveau, comme un coup de poing précis, mais peu puissant. On venait de simplement lui dire qu'elle ne travaillerait pas pour ce soir. Ainsi, il n'y aurait ni échecs, ni travail… Elle se laisserait tomber dans les bras de l'ennui pendant qu'elle fixerait bêtement le plafond. Elle resta silencieuse, se contentant de suivre sa professeure. Elle se trouva rapidement devant un lit, lit qu'elle fut invitée à occuper pendant que les rideaux se fermaient. Elle posa alors ses affaires devant le guéridon, puis s'assit, regardant toujours silencieusement sa professeure. Lorsque celle-ci, passa les rideaux pour la laisser seule, la petite blonde se sentit un peu abandonnée. Elle était là, en uniforme, sur un lit du dispensaire, avec l'interdiction de travailler. Lorie soupira, elle fouilla dans ses affaires, loin dans l'extension de son sac elle trouva tout de même un pyjama en soie blanche. Elle se changea rapidement, elle avait toujours des changes dans le cas hypothétique qui ressemblait à ce soir.
Elle avait une envie terrible de simplement quitter le dispensaire, de rentrer dans son dortoir. Elle passa sa tête au travers des rideaux qui lui garantissait une certaine intimité, vit le peu de mouvement, mais se ravisa de quitter le lieu. Elle pourrait facilement fuguer, mais ses jambes vacillèrent et elle préféra se rasseoir sur le lit. Finalement elle s’allongea sur le dos et fixa le plafond. Après plusieurs longue minute d’ennuie, elle essaya de fermer les yeux. C’était agaçant, elle ressentait la fatigue, elle était proche d’avoir plus une once d’énergie, mais même avec les yeux fermés son corps refusait de s’endormir. Le regard vide, elle fixa à nouveau le plafond de verre. Elle vit sa professeure faire un rapide passage, visiblement elle s’assurait que Lorie n’avait pas disparue ou quelque chose dans le genre.
Juste après son passage, Lorie s'assit sur le côté, attrapa son sac fouilla à l'intérieur et en sortit un manuel de conjuration du mal. Elle se rallongea sur le ventre, positionnant son oreiller pour poser son menton, tandis que ses mains maintenaient un peu plus en amont le livre. Elle le parcourra rapidement jusqu'à tomber sur la page « Maîtrise de sa magie », la page affichait « Lancer un sortilège » et le paragraphe sur l'intention était sur quoi la petite sorcière avait posé son regard. Lisant en boucle ce passage en particulier. Non pas qu'elle n'arrivait pas lancer de sortilège, mais il y avait un domaine, qui même si elle ne voulait pas l'explorer se sentait bien obliger d'au moins tout faire pour y arriver. Finalement, après plusieurs relectures, elle commença à piquer du nez, luttant contre la fatigue pour continuer de lire, essayer de comprendre ce qu'il lui échappait depuis maintenant deux ans. La troisième année serait sans nul doute, sur la même lancée. Petit à petit, ses yeux décrochèrent de l'ouvrage. Lorie se repositionna sur le côté afin d'être dans une position plus confortable puis repris sa lecture. Après quelques minutes, la fatigue gagna et finalement l'emporta. S'endormant livre en main.
Contenu sponsorisé