Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
13 septembre 2021
La troisième année venait de commencer depuis maintenant un peu plus d'une semaine et elle était déjà éprouvante pour la petite sorcière qui était dans une agitation qui ne lui ressemblait pas. En plus de cela venait s'ajouter le problème avec son père, l'arrêt de sa petite potion depuis maintenant plus d'un mois et la dispute et réconciliation avec Peny, on avait là le cocktail parfait pour une agitation dont Lorie ne pouvait se douter avant de rentrer, l'empêchant même de jouer aux échecs dans sa tête et par conséquent de prendre de notes en cours. Si ses notes étaient légères en première et deuxième année, elle était inexistante depuis son entrée en troisième. Cette année était bien différente des autres. Si toute cette agitation pouvait être perçue et largement interroger au moins ceux qui avaient l'habitude de la côtoyer, l'adolescente n'avait pas encore remarqué de regard des professeurs à son encontre. Peut-être avaient-ils remarqué, mais avaient jugés bon de ne rien dire. Dans tous les cas, ce changement de comportement plutôt brutal entre deux ans d'étude et le début de cette année était des plus réel.
Ce qui tombait bien en ce lundi était l'emploi du temps qui s'accordait parfaitement. Si la journée avait commencé par éducation historique et citoyenne, cette même journée se terminait par guérison. Une aubaine pour la blonde qui avait passé un cours concentré, mais relativement agité. Aubaine, car s'il y avait bien une professeure en qui elle accordait un minimum sa confiance, c'était bien sa maitresse de confrérie. Maîtresse de confrérie qui lui avait proposé son aide un an auparavant. Bien sûr elle s'était contenue, pensant que d'autres en avait plus besoin, surtout que les notes de Lorie étaient plus qu'acceptable, sauf pour son paternel. Ce même paternel qui était l'un des piliers à l'origine de son agitation, si le plan des sœurs Fleury devait se réaliser il fallait que Lorie ait de quoi se protéger avec plus qu'un protego ou au moins quelque chose dont elle pourrait se servir sans le tuer avec le sortilège de tir, sortilège qu'elle commençait à sacrément bien maitriser.
Ainsi Lorie, après s'être levée, resta dans la salle de classe après le cours de cette fin d'après-midi. Attendant que celle-ci se vide. Son corps trahissait son agitation par un mouvement distinct, l'une de ses mains fermant le poing et le ré ouvrant dans de rapides répétitions, tandis que sa main forte jouait avec sa baguette en créant une petite lumière dorée laissant des particules d'un blanc immaculé tournoyer autour avant de l'éteindre et de recommencer. La lumière du sortilège était vraiment peu intense, rien à voir avec l'intensité du Lumos sans les fioritures, mais demeurait toutefois d'une grande merveille à regarder. Dans la même lignée alors qu'elle avait l'habitude de rester droite et stable, elle se retrouvait à changer d’appuis régulièrement comme si son corps avait besoin de trouver un point plus stable de façon perpétuelle. Si sa posture avait changé par rapport aux deux années précédentes, elle attendit que sa professeure lui donne la parole et l'interroge sur ses intentions. Restant debout à côté de sa place lors des cours. Une règle qu'elle trouvait un peu bête surtout dans certaine situation, mais elle s'y tenait, ayant pris beaucoup trop de réflexion pour avoir pris la parole sans y être invité dans sa famille. Elle prit néanmoins le droit d'attacher sa montre à son poignet, les cours étant finis le port de l'uniforme pour Lorie se voulait un peu plus permissif. Lorie essayait de mettre en ordre ses pensées, tandis que le stress montait à la vitesse d'un vif d'or. Elle ne savait même pas comment il était possible de ressentir autant de choses en même temps sans s'effondrer, mais force de constater que son corps tenait le coup. Si son regard dans les premières minutes essayait d'accrocher celui de sa maitresse de confrérie, il s'était peu à peu posé sur le sol.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
13 septembre 2021
Une nouvelle année démarrait et comme toujours, Tahina maugréait les lundis. Outre le fait que ce jour marquait la fin du weekend et donc le début de la semaine, c'était aussi la journée la plus éprouvante pour la jeune femme. Sept heures de cours, comme le mardi, mais surtout un enchaînement entre les différents niveaux qui la laissait bien souvent épuisée en fin de journée. Enfin, avec l'habitude, c'était un peu moins difficile mais elle râlait quand même, se demandant si elle ne devrait pas finir par en toucher un mot à Thibérius. Certes, ça avait dû être complexe de mettre tout en place mais des ajustements étaient peut-être possibles ? En tout cas, elle ne risquait rien à tenter !
Toujours est-il que la journée touchait à sa fin avec le cours des troisième années. Une étape charnière puisque la professeur commençait à avoir une très bonne idée de ceux qui feraient des bons guérisseurs parmi ses élèves mais cette année-là pouvait encore changer son opinion. Dans un sens ou l'autre. Après, c'était nettement plus difficile. A la rigueur, un mauvais élève pouvait réussir à se hisser au niveau moyen mais jamais il ne ferait un excellent guérisseur. Elle était donc parfaitement vigilante, tout particulièrement envers les éléments prometteurs. Encore plus quand ils appartenaient à se propre confrérie. Ce qui expliquait qu'elle avait remarqué, non sans une certaine inquiétude, les changements de comportement de l'une de ses élèves. Lorie Fleury. Était-ce dû au sevrage dont elle lui avait parlé l'année précédente sur une potion familiale ? Ça pouvait prendre sens sauf que l'adolescente devait avoir arrêté depuis un moment normalement donc ressentir encore le manque était étrange. Mais bon, si elle avait bien compris, ça lui permettait de se calmer donc oui, pourquoi pas. Il faudrait qu'elle la surveille de près et elle aurait une petite discussion avec elle, au besoin.
En attendant, elle venait de terminer le cours d'introduction à la potion Grogentia, avait fini de distribuer les devoirs et s'apprêtait à rejoindre son bureau pour se prendre un chocolat chaud/guimauve qu'elle pensait avoir largement mérité quand elle réalisa que tout le monde n'était pas sorti de sa salle de cours. Et c'était justement Melle Fleury, en proie à un énorme stress, de toute évidence, qui restait debout à côté de sa place, les yeux fixés sur le sol. La discussion allait donc avoir lieu plus tôt que prévu et ce n'était sûrement pas un mal à voir la magie s'extrayant de la baguette de la jeune fille, les tics de sa deuxième main ou encore son balancement. Elle ressemblait presque à une enfant atteinte d'une maladie non mag' dont Tahina avait entendu parler et qui avait pour effet des troubles du comportement. En souriant et tout en douceur, la professeur brisa donc le silence.
"Suivez-moi dans mon bureau, Melle Fleury. Nous serons plus à l'aise pour discuter."
Et sachant pertinemment que son élève allait la suivre, Tahina se tourna sans même en faire la vérification. Une fois arrivée dans son bureau, elle alla tout droit au petit meuble où elle gardait son chocolat, les guimauves et le lait puis s'affaira.
"Asseyez-vous. Un chocolat chaud vous tente ?"
Après tout, rien ne valait une petite douceur pour se détendre, non ?
Toujours est-il que la journée touchait à sa fin avec le cours des troisième années. Une étape charnière puisque la professeur commençait à avoir une très bonne idée de ceux qui feraient des bons guérisseurs parmi ses élèves mais cette année-là pouvait encore changer son opinion. Dans un sens ou l'autre. Après, c'était nettement plus difficile. A la rigueur, un mauvais élève pouvait réussir à se hisser au niveau moyen mais jamais il ne ferait un excellent guérisseur. Elle était donc parfaitement vigilante, tout particulièrement envers les éléments prometteurs. Encore plus quand ils appartenaient à se propre confrérie. Ce qui expliquait qu'elle avait remarqué, non sans une certaine inquiétude, les changements de comportement de l'une de ses élèves. Lorie Fleury. Était-ce dû au sevrage dont elle lui avait parlé l'année précédente sur une potion familiale ? Ça pouvait prendre sens sauf que l'adolescente devait avoir arrêté depuis un moment normalement donc ressentir encore le manque était étrange. Mais bon, si elle avait bien compris, ça lui permettait de se calmer donc oui, pourquoi pas. Il faudrait qu'elle la surveille de près et elle aurait une petite discussion avec elle, au besoin.
En attendant, elle venait de terminer le cours d'introduction à la potion Grogentia, avait fini de distribuer les devoirs et s'apprêtait à rejoindre son bureau pour se prendre un chocolat chaud/guimauve qu'elle pensait avoir largement mérité quand elle réalisa que tout le monde n'était pas sorti de sa salle de cours. Et c'était justement Melle Fleury, en proie à un énorme stress, de toute évidence, qui restait debout à côté de sa place, les yeux fixés sur le sol. La discussion allait donc avoir lieu plus tôt que prévu et ce n'était sûrement pas un mal à voir la magie s'extrayant de la baguette de la jeune fille, les tics de sa deuxième main ou encore son balancement. Elle ressemblait presque à une enfant atteinte d'une maladie non mag' dont Tahina avait entendu parler et qui avait pour effet des troubles du comportement. En souriant et tout en douceur, la professeur brisa donc le silence.
"Suivez-moi dans mon bureau, Melle Fleury. Nous serons plus à l'aise pour discuter."
Et sachant pertinemment que son élève allait la suivre, Tahina se tourna sans même en faire la vérification. Une fois arrivée dans son bureau, elle alla tout droit au petit meuble où elle gardait son chocolat, les guimauves et le lait puis s'affaira.
"Asseyez-vous. Un chocolat chaud vous tente ?"
Après tout, rien ne valait une petite douceur pour se détendre, non ?
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Sans l'ombre d'un mot l'adolescente se mit à suivre sa professeure qui avait fini par la remarquer. Éteignant sa baguette, elle marcha d'un pas non assuré en direction du bureau. La chaleur et l'humidité étaient quelque chose dont Lorie n'avait pas l'habitude, bien sûr elle connaissait les fortes chaleurs surtout en été sur la côte d'azur, mais cette chaleur était sèche et l'air marin était bien souvent une façon de la compenser. Les seules fois où elle en avait souffert, était lors de ses cours d'activité physique durant l'été. Même le matin le soleil frappant était des plus ardent. Néanmoins, dans le château du domaine, les températures étaient fraîches. Il ne lui fallut pas moins de quelques secondes pour s'habituer à nouveau à ce climat.
Observant sa professeure se diriger vers un petit meuble. Invitée à s'asseoir, Lorie ne le fit pas. Elle se contenta de déposer sa baguette sur le bureau en face d'elle avec délicatesse. Essayant de calmer sa main gauche grâce à sa main forte, elle se retrouva finalement à la gratter machinalement. Pour Lorie un chocolat chaud à cette heure n'était pour le moins pas habituel, elle regarda sa professeure et comme prise entre deux pensées elle mit du temps à répondre du fait de sa surprise.
« Je… à cette heure ?... Lorie souffla faiblement. S’il vous plait madame. Finit-elle par dire en accompagnant cela par un signe de tête. »
Personne ne verrait cet écart, et d'une certaine façon il avait un certain goût de liberté. Posant son regard sur la cage la blonde se demandait pourquoi celle-ci était présente. De ses souvenirs elle n'avait jamais été fermée, si la calandre de sa professeure était libre pourquoi lui imposer un lieu qui avait une forte connotation d'emprisonnement pour elle ? Un aménagement plus adéquat, comme un petit lieu où elle pourrait se reposer, sans pour autant devoir rentrer dans ce symbole sonnait mieux pour la blonde. De toute évidence la créature qui suivait sa maitresse ne semblait pas malheureuse quand on la regardait. Lorie sourit en voyant celle-ci.
« On dit que le regard de la calandre guérit la plupart des maladies… Elle marqua une petite pause. Les larmes de phénix auraient elles aussi de puissantes propriétés curatives. Acheva-elle de sa voix douce. »
Détournant son regard de la créature pour le poser sur sa baguette en forme de pièce d’échecs posée sur le bureau de sa maîtresse de confrérie, elle observa pour une énième fois la reine de bois sculptée qu’elle prenait si souvent entre ses mains.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Toute à sa préparation du chocolat chaud façon non mag', Tahina ne releva pas la surprise de son élève à sa proposition. Certes, elle ne servait pas tous les jours une boisson à ceux qui venaient lui parler et l'adolescente n'y avait jamais eu le droit en deux ans à l'académie mais c'était simplement parce que l'occasion ne s'était jamais présentée. Une fois la boisson prête, elle remplit donc de grands mugs et en posant un devant la jeune fille, haussant les sourcils en remarquant qu'elle était encore debout. Décidément, même le plus anodin des gestes était compliqué avec elle en raison d'une éducation particulièrement stricte, d'après ce qu'elle avait compris. Elle soupira donc, s'installa dans son fauteuil et fit venir à elle le sachet de guimauve qu'elle tendit à son élève avant de se servir elle-même.
"Asseyez-vous, Melle Fleury." redit-elle alors gentiment.
Même si la voix était toujours douce et son sourire bienveillant, le soupir prouvait bien à l'adolescente que sa professeur n'avait pas trouvé des ressources de patience pendant les congés. Il était certain que ne pas s'exécuter risquerait de profondément l'agacer. Elle n'avait aucune envie de faire de cette discussion quelque chose de formelle. Après tout, Lorie Fleury était là de son propre fait et non pas pour une bêtise ou des réprimandes qui seraient venues jusqu'à ses oreilles.
"La Calande est une merveilleuse créature, en effet. Et particulièrement attachante. Mais comme tout un chacun, elle ne peut pas faire de miracles. Pourquoi cette affirmation ?"
Entendre son élève parler ainsi des propriétés curatives de certaines créatures n'était pas sans inquiéter Tahina. Surtout sorti ainsi, sans préambule, ni contexte. Souffrait-elle de quelque chose qu'elle ne pensait pas pouvoir soigner autrement qu'avec des larmes de phénix ? Ou bien sortait-elle tout simplement d'un cours de créatures magiques et la Calande lui avait remémoré son savoir nouvellement acquis ? Incapable de se souvenir de l'emploi du temps de la jeune fille, la guyanaise ne pouvait qu'attendre d'en savoir plus mais, commençant à connaître le spécimen qui lui faisait face, elle préféra prendre les devants pour éviter une conversation stérile.
"Alors, dites-moi, comment vous sentez-vous en ce début d'année ?"
Autant mettre directement les pieds dans le plat, non ?
"Asseyez-vous, Melle Fleury." redit-elle alors gentiment.
Même si la voix était toujours douce et son sourire bienveillant, le soupir prouvait bien à l'adolescente que sa professeur n'avait pas trouvé des ressources de patience pendant les congés. Il était certain que ne pas s'exécuter risquerait de profondément l'agacer. Elle n'avait aucune envie de faire de cette discussion quelque chose de formelle. Après tout, Lorie Fleury était là de son propre fait et non pas pour une bêtise ou des réprimandes qui seraient venues jusqu'à ses oreilles.
"La Calande est une merveilleuse créature, en effet. Et particulièrement attachante. Mais comme tout un chacun, elle ne peut pas faire de miracles. Pourquoi cette affirmation ?"
Entendre son élève parler ainsi des propriétés curatives de certaines créatures n'était pas sans inquiéter Tahina. Surtout sorti ainsi, sans préambule, ni contexte. Souffrait-elle de quelque chose qu'elle ne pensait pas pouvoir soigner autrement qu'avec des larmes de phénix ? Ou bien sortait-elle tout simplement d'un cours de créatures magiques et la Calande lui avait remémoré son savoir nouvellement acquis ? Incapable de se souvenir de l'emploi du temps de la jeune fille, la guyanaise ne pouvait qu'attendre d'en savoir plus mais, commençant à connaître le spécimen qui lui faisait face, elle préféra prendre les devants pour éviter une conversation stérile.
"Alors, dites-moi, comment vous sentez-vous en ce début d'année ?"
Autant mettre directement les pieds dans le plat, non ?
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Attendant que sa maitresse de confrérie s'assied en première, Lorie resta néanmoins débout. Du moins jusqu'à ce qu'elle soit invitée à s'asseoir une nouvelle fois. Ce qu'elle fit, surtout après avoir entendu le soupire de celle-ci. Elle attrapa une guimauve et ne sachant pas trop quoi en faire elle se contenta de la garder dans sa main droite. L'une de ses jambes sautillait plus pour une raison d'agitation que par stress. La blonde n'en avait même pas vraiment conscience. Observant la guimauve entre ses mains, elle la porta lentement jusqu'à ses lèvres, puis d'un geste plutôt timide la mangea. Elle n'avait jamais mangé de guimauve de sa vie et la douceur comme le goût était agréable, on pouvait aisément remarquer que c’était sa première guimauve. Ayant la bouche pleine elle ne répondit pas tout de suite à la première question de sa maitresse de confrérie. Une fois qu'elle eut fini la confiserie elle apportât une réponse.
« Comme cela madame, sans raisons particulières. »
A ce moment précis son vissage se crispa, avait-elle dit quelque chose qui était déplacé ? Il était vrai qu'elle avait parlée sans y être autorisée, néanmoins la réaction n'était pas comme elle en avait l'habitude avec ses parents ou sa préceptrice. Elle finit malgré elle par mettre cela de côté. Attrapant le mug, elle le serra de ses deux mains. La chaleur était agréable, une sensation qu'elle appréciait grandement. Lorie plongea ses lèvres dans la boisson afin d'en boire un petit peu puis ramena le mug sur ses cuisses de ses deux mains. Sa main droite pianotait sur la céramique, tandis que sa jambe s'était calmée pour ne pas renverser la boisson. Lorie ne savait pas vraiment quoi répondre à cette question, il fallait dire qu’elle n’y était pas vraiment habituée sauf avec ses sœurs ou sa meilleure amie. Comment exprimer autant de chose ? Ainsi elle prit un certain temps pour répondre comme elle en avait l’habitude. Elle construisait une réponse en essayant de choisir les bons mots.
« C’est compliqué madame... Mon corps est présent mais mon esprit est ailleurs Se contenta-t-elle finalement de répondre. Elle posa le mug sur le bureau, sa jambe reprit de plus belle et ses doigts pianotèrent. L'an dernier vous m'avez proposé votre aide. Elle ne précisa pas le pourquoi elle ne l'avait pas sollicité. J'aurais besoin de votre aide, ça pourrait être dangereux seule ou avec ma sœur... Elle fit une pause puis reprit calmement de sa voix douce. Il faut que j'apprenne un sortilège de protection ou de bouclier de plus haut niveau que le simple protego... Le sortilège du patronus, ou quelque chose d'assez puissant pour... Elle hésita un instant, puis après avoir croisé le regard de sa maitresse de confrérie, la blonde se dit qu'il valait mieux jouer franc jeu et ne pas tourner autour du pot. Pour venir à bout de mon paternel madame… »
Elle ressentit une grande tension dans son abdomen. L'idée était bien évidemment de ne pas le tuer ni même de le blesser, mais d'avoir quelque chose de suffisant pour se défendre suffisamment longtemps au besoin. La tension était si grande qu'elle récupérât le mug non sans de légers tremblements. Puis, elle prit une gorgée. La chaleur était toujours des plus agréables et réconfortante. Lorie redoutait la réaction de sa professeure, mais c'était la seule en qui elle avait suffisamment confiance pour confier cela.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Pour ne pas perdre patience, sachant pertinemment que ce n'était pas la solution avec son élève, Tahina se concentra plutôt que la guimauve qu'elle venait de laisser tomber dans son mug. La regarder fondre au contact du chocolat chaud, formant une mousse onctueuse était finalement assez relaxant. Surtout, la jeune femme anticipait déjà le délice que ce serait lorsqu'elle y tremperait ses lèvres. C'était son petit pécher mignon... quoique, il y avait beaucoup de mets délicats dont elle était friande mais cette boisson non mag' avait un petit quelque chose de plus, un réconfort comme une madeleine de Proust. Rien que l'odeur qui lui frappait les narines lui tirait un petit sourire. Elle finit par en prendre une gorgée, les yeux fermées, et se délecta du breuvage alors que l'adolescente prenait enfin la parole pour répondre à sa question.
"Vous avez l'air... agité... en effet. Difficile de ne pas s'en rendre compte." répondit-elle à la toute première partie de réponse avant de boire une nouvelle gorgée pour laisser le temps à son élève de s'exprimer.
Ainsi, Melle Fleury avait besoin de son aide ? Elle haussa un sourcil, curieuse de voir en quoi elle pouvait être un soutien et bien décidée à le lui offrir, comme elle le lui avait proposé l'année précédente. Seulement, elle ne s'attendait pas à la suite et c'était là un bel euphémisme. Venir à bout de son paternel ? La phrase était tellement saugrenue que Tahina en avala de travers. Prise d'une quinte de toux, les larmes lui montant aux yeux, elle mit un moment à reprendre son souffle et resta quelques minutes silencieuse, son regard plongé dans celui de son élève pour la jauger. Qu'y cherchait-elle, c'était une bonne question. Elle-même ne le savait pas trop, d'autant qu'elle n'avait aucune capacité de Legilimens. En tout cas, la demande semblait sérieuse et elle se devait donc de la traiter en conséquence, même si c'était là bien délicat. Mais peut-être avait-elle mal compris la demande ?
"Qu'entendez-vous par venir à bout de votre père, Melle Fleury ?"
Elle était obligée d'en passer par cette question. Les mots ainsi prononcés donnaient l'impression que son élève prévoyait de bien noir dessein et même si elle savait parfaitement la relation particulière qu'elle entretenait avec lui, elle n'arrivait pas à imaginer qu'elle pouvait vouloir en arriver à de telles extrêmes. D'autant que sa demande initiale semblait plus pour se protéger donc oui, c'était forcément ça, elle avait mal compris ou, du moins, l'adolescente s'était mal exprimé. Ça ne pouvait être que ça. En attendant d'avoir une réponse, Tahina imaginait donc comment donner suite à cette demande particulière. Certes, elle avait une bonne maîtrise de la conjuration du mal mais elle n'était quand même pas la mieux placée pour enseigner le sortilège du bouclier ou du patronus. Seulement, elle savait aussi que ce n'était pas simple entre Sage et l'étudiante et que pour réussir de tels sortilèges, il fallait qu'elle soit en confiance. Dilemme donc vu qu'elle ne voulait pas marcher sur les plates bandes de son collègue mais elle pourrait aussi lui demander conseil et ainsi jouer franc-jeu. C'était toujours une possibilité mais avant tout, éclaircir la situation !
"Vous avez l'air... agité... en effet. Difficile de ne pas s'en rendre compte." répondit-elle à la toute première partie de réponse avant de boire une nouvelle gorgée pour laisser le temps à son élève de s'exprimer.
Ainsi, Melle Fleury avait besoin de son aide ? Elle haussa un sourcil, curieuse de voir en quoi elle pouvait être un soutien et bien décidée à le lui offrir, comme elle le lui avait proposé l'année précédente. Seulement, elle ne s'attendait pas à la suite et c'était là un bel euphémisme. Venir à bout de son paternel ? La phrase était tellement saugrenue que Tahina en avala de travers. Prise d'une quinte de toux, les larmes lui montant aux yeux, elle mit un moment à reprendre son souffle et resta quelques minutes silencieuse, son regard plongé dans celui de son élève pour la jauger. Qu'y cherchait-elle, c'était une bonne question. Elle-même ne le savait pas trop, d'autant qu'elle n'avait aucune capacité de Legilimens. En tout cas, la demande semblait sérieuse et elle se devait donc de la traiter en conséquence, même si c'était là bien délicat. Mais peut-être avait-elle mal compris la demande ?
"Qu'entendez-vous par venir à bout de votre père, Melle Fleury ?"
Elle était obligée d'en passer par cette question. Les mots ainsi prononcés donnaient l'impression que son élève prévoyait de bien noir dessein et même si elle savait parfaitement la relation particulière qu'elle entretenait avec lui, elle n'arrivait pas à imaginer qu'elle pouvait vouloir en arriver à de telles extrêmes. D'autant que sa demande initiale semblait plus pour se protéger donc oui, c'était forcément ça, elle avait mal compris ou, du moins, l'adolescente s'était mal exprimé. Ça ne pouvait être que ça. En attendant d'avoir une réponse, Tahina imaginait donc comment donner suite à cette demande particulière. Certes, elle avait une bonne maîtrise de la conjuration du mal mais elle n'était quand même pas la mieux placée pour enseigner le sortilège du bouclier ou du patronus. Seulement, elle savait aussi que ce n'était pas simple entre Sage et l'étudiante et que pour réussir de tels sortilèges, il fallait qu'elle soit en confiance. Dilemme donc vu qu'elle ne voulait pas marcher sur les plates bandes de son collègue mais elle pourrait aussi lui demander conseil et ainsi jouer franc-jeu. C'était toujours une possibilité mais avant tout, éclaircir la situation !
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Observant sa maîtresse de confrérie Lorie ne savait pas trop comment celle-ci allait réagir. La seule réaction d'étouffement de celle-ci était pour certain une façon de comprendre que la demande était quelque peu spéciale mais l'adolescente ne comprenait pas cela. Naïvement l'étouffement de celle-ci était pour elle quelque chose qui n'avait rien avoir avec sa phrase. Si bien qu'elle lui demanda si tout allait bien non sans inquiétude marquée sur son visage et la posture de son buste qui allait vers l'avant comme prête à intervenir. Petit à petit, tout cela se calma et Lorie reprit sa posture droite, élégante comme toujours bien que ses jambes sautillassent à nouveaux. Le long silence qui suivi était long, et le regard de sa professeure difficile à soutenir, mais elle y arrivait malgré le malaise de l'instant. Avait elle dit quelque chose qui ne fallait pas ? Allait-elle se faire virer comme pouvait le faire ses parents ou certains adultes.
Néanmoins, sa maitresse de confrérie demanda des éclaircissements. Celle qui était à dix jours de ses quatorze ans avait choisi des mots qui visiblement n'étaient pas adéquats. Il fallait dire elle n'était pas vraiment habituée pour formuler ce genre de choses, ainsi elle fournit un effort de réflexion et fronça les sourcils pour réfléchir. Visiblement c'était l'association venir à bout qui clochait, plutôt que d'essayer de les remplacer elle finit par prendre la décision de tout reprendre.
« Me défendre madame, moi et mes sœurs, surtout après les événements de cet été... Lorie marqua un silence avant de reprendre son explication. Soyons lucides, je ne suis qu'une fille médiocre de quatorze ans et je n'arriverais jamais à le désarmer avant de me retrouver la tête à l'envers, aveugle ou autre fantaisie qui lui passerait par la tête... Le seul sortilège suffisamment rapide serait le sortilège de tir, mais même un objet léger serait... disons... trop dangereux... Nul doute que vous êtes la mieux placée pour savoir qu'un impact à cette vitesse, serait dévastateur, non, c'est un coquefredouille et notre relation est... Lorie se coupa, avant de conclure. L'envoyer sous la Seine n'est pas envisageable et ne le sera jamais. »
Même si sa voix se voulait calme et douce, l’adolescente n'avait pas sourcillé et avait gardé un sérieux sans égal. Elle ne savait pas vraiment si c'était plus clair, prise dans le flot d'émotion elle avait peut-être même un peu trop parlé, et si cette discussion fuitait elle n'imaginait pas les répercussions. Mais le double sens de la seine qui traversait Paris était tout de même bien trouvé pour la blonde, quand on savait l'hôpital qui s'y trouvait en dessous. Mais elle le savait, le plus dur serait de garder sa baguette pendant les vacances. En réalité elle n'avait pas encore de plan concret, mais déjà si elle était en mesure de se défendre, ça serait une belle étape. Du moins si elle en avait la possibilité en étant dans lieu le permettant. Lorie observa sa maitresse de confrérie. Un peu gênée elle prit une gorgée du chocolat chaud, puis reposa son contenant à côté de sa baguette en if. Elle avait été étonnée de ce qu'on lui avait dit sur ce bois, mais elle avait compris la nuance et savait très bien ce qu'elle voulait ou ne voulait pas.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
On aurait presque pu entendre un moustique voler tant le silence était pesant en attendant la réponse de l'adolescente. Tahina était bien décidée à comprendre tous les enjeux de cette discussion et, pour ça, elle ne prenait même pas la peine de ciller de temps à autre pour ne pas accentuer le malaise de son élève. Elle savait pourtant qu'elle pouvait gêner quand elle regardait ainsi, intensément mais là n'était pas le problème. Même si elle n'était pas une professionnelle des relations humaines, loin de là même, elle ne voulait rater aucune réaction, même la plus infime qui soit de la jeune fille afin de s'assurer de sa franchise.
Se défendre donc ? Ça faisait sens, en quelque sorte, même si ça ne plaisait guère à Tahina. Qu'un enfant en arrive à de telles extrémités avec ses parents, ça la dépassait complètement. Comment pouvait-elle à ce point terroriser ses gamins ? Pourquoi exiger d'eux la perfection alors même que personne ne pouvait l'atteindre. Oui, vraiment, c'était incompréhensible et ça la mettait vraiment en rogne. Aussi prit-elle à nouveau le temps de boire une gorgée de chocolat chaud afin de ne pas réagir sous le coup de l'émotion. Elle ferma les yeux quelques secondes puis reprit enfin la parole.
"Les évènements de cet été ?" questionna-t-elle, le sourcil levé. "Si vous souhaitez mon aide, il faut que je comprenne toute la situation. Racontez-moi "!
Elle n'était pas du genre à vouloir s'immiscer dans la vie privée de ses élèves et encore moins de ce qu'il se passait au sein de leur famille, tant est que ça n'affectait pas leur bien-être et leur scolarité, bien évidemment. Mais là, quelque chose lui échappait. Certes, l'année précédente, Lorie lui avait fait part des pressions qu'elle subissait mais elle n'avait jamais parlé d'un besoin de se protéger de son père. Alors oui, lui apprendre un sortilège plus puissant que Protego était possible, là n'était pas le problème mais Tahina restait réticente à aller à l'encontre du programme de l'académie. Si l'enseignement y était fait progressivement, ce n'était pas pour rien. Et surtout, elle se sentait responsable de s'assurer que son élève ne courait aucun risque en rentrant chez elle, ce qui ne semblait pas être le cas selon ses dires.
"Comprenez-moi bien, je vous ai promis mon aide et je le ferais, cela va de soi. Je veux juste avoir tous les éléments afin de voir sous quelle forme peut prendre cette aide et ce n'est pas forcément sous celle que vous avez pensée."
Et pour commencer, elle ne couperait pas à avoir une discussion sur le sujet avec ses collègues, voir même avec Aliaume même si elle n'était pas certaine de trouver les mots pour lui faire comprendre la situation. Ou plutôt pour qu'elle-même comprenne les réponses énigmatiques qu'il ne manquerait pas de lui faire.
Se défendre donc ? Ça faisait sens, en quelque sorte, même si ça ne plaisait guère à Tahina. Qu'un enfant en arrive à de telles extrémités avec ses parents, ça la dépassait complètement. Comment pouvait-elle à ce point terroriser ses gamins ? Pourquoi exiger d'eux la perfection alors même que personne ne pouvait l'atteindre. Oui, vraiment, c'était incompréhensible et ça la mettait vraiment en rogne. Aussi prit-elle à nouveau le temps de boire une gorgée de chocolat chaud afin de ne pas réagir sous le coup de l'émotion. Elle ferma les yeux quelques secondes puis reprit enfin la parole.
"Les évènements de cet été ?" questionna-t-elle, le sourcil levé. "Si vous souhaitez mon aide, il faut que je comprenne toute la situation. Racontez-moi "!
Elle n'était pas du genre à vouloir s'immiscer dans la vie privée de ses élèves et encore moins de ce qu'il se passait au sein de leur famille, tant est que ça n'affectait pas leur bien-être et leur scolarité, bien évidemment. Mais là, quelque chose lui échappait. Certes, l'année précédente, Lorie lui avait fait part des pressions qu'elle subissait mais elle n'avait jamais parlé d'un besoin de se protéger de son père. Alors oui, lui apprendre un sortilège plus puissant que Protego était possible, là n'était pas le problème mais Tahina restait réticente à aller à l'encontre du programme de l'académie. Si l'enseignement y était fait progressivement, ce n'était pas pour rien. Et surtout, elle se sentait responsable de s'assurer que son élève ne courait aucun risque en rentrant chez elle, ce qui ne semblait pas être le cas selon ses dires.
"Comprenez-moi bien, je vous ai promis mon aide et je le ferais, cela va de soi. Je veux juste avoir tous les éléments afin de voir sous quelle forme peut prendre cette aide et ce n'est pas forcément sous celle que vous avez pensée."
Et pour commencer, elle ne couperait pas à avoir une discussion sur le sujet avec ses collègues, voir même avec Aliaume même si elle n'était pas certaine de trouver les mots pour lui faire comprendre la situation. Ou plutôt pour qu'elle-même comprenne les réponses énigmatiques qu'il ne manquerait pas de lui faire.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
La petite blonde continuait d'observer sa maitresse de confrérie. Celle-ci prit une gorgée de chocolat chaud et semblait réfléchir. Cela ne dura pas, aussitôt les yeux ouverts elle demanda plus de précision. Pourquoi fallait-elle que sa professeure comprenne toute la situation ? Elle avait juste à lui enseigner un sortilège de protection plus puissant, nul besoin de connaitre le reste de sa vie. Surtout, qu'elle n'avait guère envie de raconter ce genre de d'événement. Lorie ouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit. Elle avait envie de lui dire que ce n'était pas nécessaire, mais rien ne sortait, on aurait juste dit un gros poisson qui suffoquait. Ainsi Lorie referma la bouche, prit quelques secondes de réflexion et la ré-ouvrit cette fois avec plus de réussite.
« Je ne suis pas sûre que… » Sans finir sa phrase son regard se posa sur la tasse de chocolat, ses mains agitées continuaient leurs secousses régulières et rapides. Lorie attrapa la tasse pour calmer un peu tout cela, ce qui fonctionna pour le moment. Elle se contenta de serrer celle-ci, sans l'emmener jusqu'à ses lèvres.
« [color:c383= #21c4a7]Comprenez-moi bien, je vous ai promis mon aide et je le ferais, cela va de soi. Je veux juste avoir tous les éléments afin de voir sous quelle forme peut prendre cette aide et ce n'est pas forcément sous celle que vous avez pensée. »
A peine avait-elle entendu cela qu'elle s'empressa d'amener la tasse vers sa bouche pour reprendre une gorgée. Gorgée qui se transforma rapidement en plusieurs, jusqu'à venir à bout de tout le contenue de la tasse. L'adolescente ne se sentait pas bien, elle avait juste envie de fuir à présent. Elle avait déjà beaucoup parlé, peut-être même trop. Suffisamment pour que visiblement sa maîtresse de confrérie change la nature de l'aide. Si ce n'était pas l'aide à laquelle elle pensait cela ne servait à rien de s'éterniser. Lorie fit tomber la tasse alors qu'elle voulait la poser. Par chance celle-ci n'avait pas cassée au contact du sol. Elle s'empressa de la ramasser avec une grande panique, puis la posa sur le bureau sans la lâcher. Elle la sera d'une grande force, comme pour se donner le courage de se lever et celle-ci se brisa. La petite blonde était loin d'avoir la force pour faire ce genre de prouesse, ses bras fins n'en avaient pas la capacité et encore moins sa poigne. Aussitôt elle lâcha la tasse dans un mouvement de surprise et se leva en panique, affichant une grande gêne.
« Navrée je vous fais perdre votre temps, je, je me débrouillerais, je trouverais une solution seule, oubliez tout ça, cela n’a guère d’importance. Mes excuses pour la tasse, je dois… Je dois y aller, je ne me sens pas très bien. »
Elle contourna la chaise sur laquelle elle était assise quelques secondes plus tôt, la bouscula légèrement dans le mouvement de panique. Puis oubliant son sac et sa baguette, prit la direction de la sortie sans demander l’autorisation comme elle en avait l’habitude.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Les évènements prenaient tout à coup une tournure bien étrange. Certes, Lorie n'était pas dans son état habituel et la jeune femme aurait pu se douter qu'elle aurait besoin de plus de tact pour obtenir ce qu'elle voulait mais ce n'était pas dans ses habitudes à elle de ménager ses élèves. Entendons-nous bien, elle était prête à se plier en quatre pour eux mais elle aimait avoir tous les tenants et aboutissements avant et surtout, elle n'était pas patiente pour une dent de parisette. Pour autant, elle ne s'était pas attendu à une telle réaction d'une élève qui était d'ordinaire si maîtresse d'elle-même. A un point que c'en était parfois - hum souvent - exaspérant. A croire qu'elle avait complètement changé de personnalité pendant l'été. Qu'est-ce qui avait donc bien pu se passer et pourquoi avait-elle une telle réticence à en parler ? Elle n'était pas du genre avare de commentaires sur sa vie, certes, mais elle n'avait jamais refusé de répondre à une question directe.
Tahina ne doutait pas qu'elle finirait par obtenir le fin mot de l'histoire mais, pour l'heure, il y avait bien plus urgent. Après avoir vidé sa tasse cul-sec et l'avoir brisé entre ses mains, voilà qu'elle partait sans même en demander la permission. Encore que ça, ça pouvait passer mais sans ses affaires ? Cela dénotait d'un problème bien plus profond et la Guyanaise ne pouvait pas laisser passer ça. Elle s'empara donc de sa baguette magique, dans sa poche et, sans dire un seul mot, la pointa sur la porte. "Collaporta" Elle la rangea à nouveau à sa place, comme si elle n'y avait pas touché. Elle se releva ensuite, poussant un soupir avant de s'avancer vers la jeune adolescente.
"Melle Fleury, s'il vous plait, revenez-vous asseoir."
Elle se sentait tout à coup bien démunie mais il était hors de question qu'elle ne le montre. Elle n'était peut-être pas la plus qualifiée pour comprendre ce qui tracassait tant son élève mais elle pouvait au moins être à son écoute. De toute façon, elle ne laisserait pas partir Lorie dans cet état. Elle se devait au moins de s'assurer qu'elle ne s'était pas blessée en cassant la tasse puis lui faire comprendre qu'elle n'avait pas changé d'avis : elle comptait bien l'aider. Restait à voir comment.
Tahina ne doutait pas qu'elle finirait par obtenir le fin mot de l'histoire mais, pour l'heure, il y avait bien plus urgent. Après avoir vidé sa tasse cul-sec et l'avoir brisé entre ses mains, voilà qu'elle partait sans même en demander la permission. Encore que ça, ça pouvait passer mais sans ses affaires ? Cela dénotait d'un problème bien plus profond et la Guyanaise ne pouvait pas laisser passer ça. Elle s'empara donc de sa baguette magique, dans sa poche et, sans dire un seul mot, la pointa sur la porte. "Collaporta" Elle la rangea à nouveau à sa place, comme si elle n'y avait pas touché. Elle se releva ensuite, poussant un soupir avant de s'avancer vers la jeune adolescente.
"Melle Fleury, s'il vous plait, revenez-vous asseoir."
Elle se sentait tout à coup bien démunie mais il était hors de question qu'elle ne le montre. Elle n'était peut-être pas la plus qualifiée pour comprendre ce qui tracassait tant son élève mais elle pouvait au moins être à son écoute. De toute façon, elle ne laisserait pas partir Lorie dans cet état. Elle se devait au moins de s'assurer qu'elle ne s'était pas blessée en cassant la tasse puis lui faire comprendre qu'elle n'avait pas changé d'avis : elle comptait bien l'aider. Restait à voir comment.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Essayant d'ouvrir la porte, il était impossible pour la blonde d'y arriver. Quelque chose lui murmurait qu'elle ne pourrait pas sortir d'ici malgré son acharnement. Toujours paniquée, elle se retrouva à marcher faisant des allers retours devant la sortie, comme le ferait un lion en cage. Elle devait se calmer, à chaque fois qu'elle perdait autant le contrôle d'elle-même il ne se passait rien de bon. Cela se traduisait particulièrement par de l'insolence au domaine Fleury. La dernière preuve d'une insolence latente remontait à un an, lorsque sans le vouloir elle avait perdu le contrôle face à monsieur Vaillant, ce qui lui avait valu une semaine de retenue. Cependant, les situations n'étaient pas du tout les mêmes, aujourd'hui l'adolescente avait perdu toute notion de contrôle, ce n'était pas une perte que l'on pouvait remarquer sur une simple phrase. Lorie murmura à son attention toute une partie d'échecs qu'elle avait en tête, une partie qu'elle avait mémorisée depuis petite et qui était l'une de ses préférées. Petit à petit, le calme semblait revenir bien que l'agitation fût toujours présente. Sa respiration était redevenue normale et elle arrêta de faire les cent pas devant la porte. De toute façon elle était bloquée et elle savait que si un adulte en avait décidé ainsi alors elle ne pourrait rien y faire.
Ses yeux se posèrent sur sa baguette magique. La blonde pencha la tête sur le côté. Avait-elle bougé ? Avait-elle été déplacée ? Lorie avait toujours été attentive aux détails, son éducation était responsable d’une certaine rigueur et d’une certaine précision qui n’aidait pas la blonde à se détacher des détails. Elle regarda sa professeure et maîtresse de confrérie un instant mais n’arriva pas à maintenir son regard plus de deux secondes. D’un pas lent, le regard vers le sol, elle s’approcha du bureau puis d’un geste précis remit sa baguette comme elle l’avait posé elle en entrant dans le bureau. Enfin, elle s’exécuta et se contenta de s’asseoir silencieusement, sans dire le moindre mot. Ne sachant que faire de plus, elle attendit tout simplement, comme elle avait dû le faire certains jours du mois d’août. Se frottant le front comme on pourrait le faire pour soulager une migraine, la troisième année réfléchissait à tout et rien. Finalement, elle finit par briser le silence d’une voix mêlant un certain abandon, calme et quelque peu désabusée.
« Vous n’avez pas le droit de m’emprisonner vous n’êtes pas mon père, ni ma mère madame… »
Sa main gauche contrôlant son autre main pour éviter qu’on ne la voit trembler, elle fuyait le regard de sa maîtresse de confrérie. Lorie pensait pouvoir lui faire confiance, mais les circonstances dépassaient le simple fait de se confier sur quelque chose de banal. Mais peut-être que c’était la seule qui serait apte à la faire parler sans véritaserum.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
A voir son élève vers les cent pas devant la porte comme un Matagot en gage, Tahina ne pouvait que se féliciter de la réaction qu'elle avait eu. Certes, utiliser ainsi la magie au détriment d'un élève n'était pas une méthode orthodoxe mais elle ne pouvait décemment pas laisser l'adolescente partir dans un tel état. Qui sait ce qu'elle aurait été capable de faire une fois sortie ? Et ce n'était clairement pas pour les autres ou encore pour le mobilier que la professeur de guérison s'en faisait. Non, elle était sincèrement inquiète pour la jeune fille qu'elle n'avait jamais vu dans un tel état d'agitation. Il s'était passé quelque chose de grave durant l'été, elle en était certaine. Et si elle était bien résolue à en savoir plus, elle savait aussi qu'il fallait prendre des gants pour ne pas la brusquer plus qu'elle ne l'était déjà. La tache n'allait pas être simple et Tahina aurait aimé avoir les conseils de Santana pour gérer la situation. Elle qui était toujours si posée, en toute circonstance, aurait sûrement su quoi faire. Seulement, la Guyanaise ne se voyait pas envoyer un courrier par fée postale à son amie ni même un Patronus. Elle devait donc gérer seule.
"Vous n'êtes pas prisonnière, Melle Fleury. Asseyez-vous, s'il vous plait, et montrez-moi votre main pour commencer."
C'était une première pour Tahina de demander poliment à une élève de s'asseoir. Seulement, il lui semblait important de faire comprendre à l'adolescente qu'elle n'était pas son ennemie. Il était évident qu'elle n'avait pas apprécié qu'elle n'accède pas de suite à sa demande d'aide. Pour autant, la professeur était toujours prête à la lui apporter mais toujours aussi convaincue qu'il y avait plusieurs façons d'aborder le problème. Si elle n'avait pas encore la solution, il lui semblait aussi évident que la confrontation avec son père ne serait pas la meilleure manière d'agir pour son élève. Peu importe ce qu'il s'était déjà passé, elle en avait compris suffisamment assez pour se douter qu'agir ainsi ne ferait qu'envenimer les choses. De là à le faire comprendre à Lorie, il y avait un énorme pas.
Enfin, la main d'abord, le reste ensuite. Tiens, il y avait là comme une résonance avec l'année précédente. Comme quoi, le passé finissait bien souvent par se répéter. Tahina espérait, pour autant, que cette fois-ci, elle trouverait une issue plus favorable et qu'elle arriverait à faire en sorte que son élève se confie enfin à cœur ouvert.
"Vous n'êtes pas prisonnière, Melle Fleury. Asseyez-vous, s'il vous plait, et montrez-moi votre main pour commencer."
C'était une première pour Tahina de demander poliment à une élève de s'asseoir. Seulement, il lui semblait important de faire comprendre à l'adolescente qu'elle n'était pas son ennemie. Il était évident qu'elle n'avait pas apprécié qu'elle n'accède pas de suite à sa demande d'aide. Pour autant, la professeur était toujours prête à la lui apporter mais toujours aussi convaincue qu'il y avait plusieurs façons d'aborder le problème. Si elle n'avait pas encore la solution, il lui semblait aussi évident que la confrontation avec son père ne serait pas la meilleure manière d'agir pour son élève. Peu importe ce qu'il s'était déjà passé, elle en avait compris suffisamment assez pour se douter qu'agir ainsi ne ferait qu'envenimer les choses. De là à le faire comprendre à Lorie, il y avait un énorme pas.
Enfin, la main d'abord, le reste ensuite. Tiens, il y avait là comme une résonance avec l'année précédente. Comme quoi, le passé finissait bien souvent par se répéter. Tahina espérait, pour autant, que cette fois-ci, elle trouverait une issue plus favorable et qu'elle arriverait à faire en sorte que son élève se confie enfin à cœur ouvert.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Assise sur cette chaise l'adolescente restait immobile et silencieuse. À contre cœur elle s'exécuta et montra ses mains à sa maîtresse de confrérie. Elle n'avait aucune idée de si elle s'était blessée, elle ne chercha pas à le savoir. Son regard était tourné vers l'oiseau en face d'elle. Si seulement elle pouvait guérir le chaos des émotions qui s'acharnaient en elle. C'était si intense qu'elle ne savait plus à qui elle avait à faire. Ses mains tremblaient, comme ses bras et le reste de son corps. L'idée de faire confiance à un adulte était quelque chose de si difficile, ou du moins faire confiance à ce point a un adulte était véritablement une épreuve. Comment elle pourrait l'aider toute façon ? Personne ne pouvait, après tout c'était son père, c'est lui qui décidait de l'éducation de sa fille et des règles. Lorsque sa professeure eut fini avec ses mains, la blonde les récupéra. Ses mains n'étaient pas le problème de toute façon elle avait autre chose à cacher.
Toujours silencieuse Lorie semblait ailleurs, comme quelqu'un qui attendait la suite des événements, impuissant. Sa main droite se posa sur sa baguette, sa main se fermant sur celle-ci, une larme coula sur sa joue puis, petit à petit cette simple larme se transforma en un flot de larme, inarrêtable. C'était si douloureux, le visage crispé cette fille aux cheveux d'or avait du mal à supporter le masque qu'elle portait. Il était si lourd, si profond. Elle ne pouvait continuer d'avancer, néanmoins son seul réflexe fut celui de se recroqueviller sur elle-même, formant une boule avec son corps. Ses bras fins tenaient ses jambes pliées, tandis que ses pieds avaient pris position sur l'assise de ladite chaise. Continuant de pleurer elle fermait les yeux pour oublier ce monde. À quel point pouvait-elle faire confiance à sa maîtresse de confrérie ? À quel point elle pouvait être sûre de ne pas se faire trahir par celle-ci ?
C'est finalement dans un soupir entre deux respirations saccadées qu'elle se remit à bouger après de longues minutes de larmes et de longues minutes, immobile sur cette chaise. Elle ne pouvait trouver les mots pour s'exprimer. Elle n'en avait pas le courage, Lorie était trop faible. Lâchant ses jambes elle fit passer sa baguette dans sa main gauche avant de se pencher vers son sac. Elle y attrapa sans mal un petit carnet. Sa couverture faite de cuire teintée en noire faisait de ce carnet une très belle pièce. Elle l'observa encore de longue seconde alors que le carnet était fermement tenu par les deux mains fermées de la blonde. Elle prit le temps de déglutir, puis refermant une nouvelle fois les yeux elle essaya de trouver ce courage inexistant. Cette bravoure que les Ogme devaient avoir en eux. La boule au ventre, Lorie tentait de respirer normalement, mais elle ne pouvait rien y faire elle restait saccader et chaque inspiration étaient comme une bouffée d'air que l'on prendrait après avoir atteint sa limite de temps en apnée lors d'un voyage sous l'eau. D'un geste timide, hésitant et emplis de regret avant même de l'avoir fini, elle déposa ce carnet sur le bureau et le fit glisser en direction de sa maîtresse de confrérie. Lorsqu'elle le lâcha, elle se remit immédiatement en boule.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Le changement de ton de Tahina avait eu l'air de faire son effet. Enfin, c'était difficile d'en être sûre vu l'état d'agitation dans lequel se trouvait toujours Lorie Fleury. En tout cas, elle ne se rebellait plus et elle s'était même installée sur la chaise face au bureau de sa professeur. C'était déjà un progrès vu les minutes précédentes. En silence, elle s'occupa, une nouvelle fois, des mains de l'adolescente qui, sans surprise, avaient des plaies dû à la tasse cassée. Rien de profond et rien dont ne puisse venir à bout le sortilège Sirapto. La Guyanaise prit donc sa baguette magique, décrivit presque un cercle avec pour centre les blessures et, en un tour de main, le soin était fait. C'était la partie la plus facile et elle aurait donné cher pour pouvoir en faire autant avec l'esprit et le cœur de son élève mais les choses n'étaient jamais si simples que ça. En cet instant, elle regrettait d'ailleurs de ne pas avoir la finesse d'esprit des Dagda, persuadée que ça l'aurait aidée à savoir quoi faire. Même son ami Leandro et ses plaisanteries parfois douteuses, lorsqu'il se servait de ses dons de Métamorphomage pour faire rire la galerie, auraient été plus doué qu'elle, elle en était certaine.
Bien qu'elle n'en montre rien, la jeune femme se sentait bien impuissante devant les larmes de la jeune fille. Comment consoler quelqu'un quand on ne sait pas réellement le problème ? Bien sûr, elle se doutait d'une partie suite à leur discussion de l'année précédente mais c'était bien peu face au désespoir qu'elle voyait devant elle. Elle resta donc en silence, étrangement patiente pour quelqu'un qui ne l'était pas. Elle aurait pu donner un philtre calmant à Lorie mais vu qu'elle lui avait expressément demandé de ne plus utiliser la potion que sa sœur faisait, ça lui semblait mal venue. Un peu comme de donner un calmant à un toxicomane. Certes, le cas de l'adolescente n'était pas à ce stade-là mais il valait mieux ne pas tenter le diable pour autant. Un chocolat chaud alors ? Ça marchait toujours avec elle alors oui, ce n'était pas un remède magique mais peut-être que ça lui apporterait un peu de réconfort. Cette fois, par contre, pas le temps de le faire à la façon non mag', elle utilisa donc sa baguette et, une fois fait, versa une tasse qu'elle déposa devant son élève après y avoir ajouté un marshmallow pour plus de douceur. Elle l'aurait quand elle se sentirait prête à le boire.
Enfin, après plusieurs minutes, Lorie bougea. Alors que sa professeur s'attendait à ce qu'elle parle enfin, elle poussa devant elle un carnet - avec grande difficulté. Si Tahina rechignait en temps normal à mettre son nez dans les affaires des autres, elle n'hésita pas une seule seconde avant de l'ouvrir. Non seulement c'était un cas de force majeure mais elle avait la bénédiction de son élève. Elle prit le temps qu'il fallait, consciente que le silence permettait à l'adolescente de se calmer mais aussi parce qu'il y avait plusieurs pages de lecture, toutes plus intéressantes les unes que les autres. Par où commencer maintenant qu'elle avait ça en main ? Elle s'arrêta sur la page concernant l'anxiété... c'est ce qui lui paraissait le plus simple pour le moment.
"Le courage revêt différent aspect et me donner ainsi votre carnet le prouve. Vous êtes beaucoup trop dure avec vous même. Toutes ses émotions que vous gardez en vous vous isolent... pour apprendre à les maîtriser, il faut les partager, vous confier. Je sais que ce n'est pas facile, croyez-moi, je le sais parfaitement. Mais vous avez tout à y gagner."
Finalement, sur certains points, Tahina se reconnaissait en Lorie. Certes, elle n'avait pas eu à subir de pressions de son paternel mais, en même temps, comment aurait-il pu en être autrement vu qu'elle ne le connaissait même pas ? Et l'isolement, elle avait bien connu ça avant de rencontrer Santana et Leandro alors oui, se refermer sur elle-même, elle savait ce que c'était. A moindre échelle bien sûr mais ça l'aidait un peu à comprendre. Du moins l'espérait-elle.
Bien qu'elle n'en montre rien, la jeune femme se sentait bien impuissante devant les larmes de la jeune fille. Comment consoler quelqu'un quand on ne sait pas réellement le problème ? Bien sûr, elle se doutait d'une partie suite à leur discussion de l'année précédente mais c'était bien peu face au désespoir qu'elle voyait devant elle. Elle resta donc en silence, étrangement patiente pour quelqu'un qui ne l'était pas. Elle aurait pu donner un philtre calmant à Lorie mais vu qu'elle lui avait expressément demandé de ne plus utiliser la potion que sa sœur faisait, ça lui semblait mal venue. Un peu comme de donner un calmant à un toxicomane. Certes, le cas de l'adolescente n'était pas à ce stade-là mais il valait mieux ne pas tenter le diable pour autant. Un chocolat chaud alors ? Ça marchait toujours avec elle alors oui, ce n'était pas un remède magique mais peut-être que ça lui apporterait un peu de réconfort. Cette fois, par contre, pas le temps de le faire à la façon non mag', elle utilisa donc sa baguette et, une fois fait, versa une tasse qu'elle déposa devant son élève après y avoir ajouté un marshmallow pour plus de douceur. Elle l'aurait quand elle se sentirait prête à le boire.
Enfin, après plusieurs minutes, Lorie bougea. Alors que sa professeur s'attendait à ce qu'elle parle enfin, elle poussa devant elle un carnet - avec grande difficulté. Si Tahina rechignait en temps normal à mettre son nez dans les affaires des autres, elle n'hésita pas une seule seconde avant de l'ouvrir. Non seulement c'était un cas de force majeure mais elle avait la bénédiction de son élève. Elle prit le temps qu'il fallait, consciente que le silence permettait à l'adolescente de se calmer mais aussi parce qu'il y avait plusieurs pages de lecture, toutes plus intéressantes les unes que les autres. Par où commencer maintenant qu'elle avait ça en main ? Elle s'arrêta sur la page concernant l'anxiété... c'est ce qui lui paraissait le plus simple pour le moment.
"Le courage revêt différent aspect et me donner ainsi votre carnet le prouve. Vous êtes beaucoup trop dure avec vous même. Toutes ses émotions que vous gardez en vous vous isolent... pour apprendre à les maîtriser, il faut les partager, vous confier. Je sais que ce n'est pas facile, croyez-moi, je le sais parfaitement. Mais vous avez tout à y gagner."
Finalement, sur certains points, Tahina se reconnaissait en Lorie. Certes, elle n'avait pas eu à subir de pressions de son paternel mais, en même temps, comment aurait-il pu en être autrement vu qu'elle ne le connaissait même pas ? Et l'isolement, elle avait bien connu ça avant de rencontrer Santana et Leandro alors oui, se refermer sur elle-même, elle savait ce que c'était. A moindre échelle bien sûr mais ça l'aidait un peu à comprendre. Du moins l'espérait-elle.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Écoutant ce que sa professeure lui disait la petite blonde avait relevé la tête dans sa direction. Les joues humides et les yeux submergés elle ne savait pas trop quoi lui dire. Dans un sens, elle avait raison, mais dans un autre elle n'était pas d'accord. Observant le regard vide le mur du fond elle essayait de réfléchir à tout ça, mais elle n'y arrivait pas, tout était beaucoup trop confus dans sa tête pour apporter la moindre réponse. Alors, elle continua de fixer le mur, les yeux grands ouverts. Elle était complétement perdue, dans le monde réel et dans son propre univers, elle ne trouvait plus le moindre repère, si bien qu'elle lâcha sa baguette qui tomba plus bas. Ses yeux ralentis suivirent avec un énorme temps de latence et un mouvement bien trop lent le morceau de bois. Elle prit une petite respiration puis se releva pour la ramasser. Afin d'éviter que cet événement se reproduise elle l'a posa à nouveau sur le bureau de sa maîtresse de confrérie. Elle leva les yeux vers elle, puis balbutia quelques mots sans qu'il y ait d'ordre pour que cela ait le moindre sens.
« Je ben je dia »
S'écoutant parler elle sentit une grande colère montée en elle, mais elle réussit à la contenir. Elle semblait à présent comme une bombe à retardement, prête à exploser au moindre choc. Des minutes passèrent puis elle trouva un retour au calme. Dans un soupir elle sembla abandonner l'idée de parler le temps de remettre de l'ordre. Lorie plaça sa tête entre ses mains comme le ferait une personne atteinte d'une énorme migraine aiguë.
« Si je les partage… Je… Les règles du château s’appliquent avant celles de l’académie. A chaque fois que… a… euhm… » Lorie venait de perdre le fil de ses idées, elle ferma les yeux pour remettre de l’ordre et essaya de se concentrer. « Écoutez une fois j’ai fait remarquer à ma sœur qu’elle perdrait en cinq coups lors d’une partie d’échecs, on m’a deman… On m’a ordonné de rester modeste, si la moindre émotion que je m’efforce de garder… » Lorie observa sa main trembler, cela l’agaçait de ne pas arriver à la contrôler. « Si je m’efforce de… non, si je… La blonde soupira. Je n’ai pas le droit de les partager c’est tout ce que vous avez besoin de retenir. »
Perdu dans un océan de confusion, Lorie avait abandonné d’essayer de donner des explications. Elle posa son regard sur la tasse de chocolat chaud avant de l’attraper délicatement. La chaleur qui émanait de la tasse était diffuse et agréable, pas autant que Stella, mais c’était déjà bien. Elle posa son regard sur sa maîtresse de confrérie après avoir pris une gorgée.
« Je ne devrais même pas encore être à l'académie après ma fugue de cet été... J'ai toujours fugué, mais avant cet été je n'étais jamais réellement sorti du domaine. Le seul endroit où je n'en ai jamais ressenti le besoin ou même l'envie c'était ici... Enfin... Avant cette année... Je ne sais même pas pourquoi je fais ça parfois... Juste je le fais, comme une habitude... Et... » Lorie marqua une pause, elle ne savait pas vraiment si c'était une bonne idée, mais en observant le regard de sa professeure elle comprit qu'il fallait finir sa phrase. « Si... Il y a la moindre faille de sécurité ici, je la trouverais, je l'exploiterais et je sauterais dans le premier avion non-magique pour ne plus... J'ai déjà traversé la France, je suis sûre que c'est aussi facile d'en sortir... Je ne retournerais pas chez mes parents, je ne retournerais pas dans leur chapelle insupportable pour attendre que le temps passe avec Cali comme seule compagnie… »
Elle se sépara de la tasse, afin de se mettre en boule à nouveau sur la chaise. Le froid venait rongeait ses os malgré la bonne température de la pièce. La fatigue devait surement y être pour quelque chose. En tout cas elle était bien réelle, tellement réelle qu’elle claqua des dents alors qu’elle serait sa poitrine contre ses jambes pliées. Ses mains faisaient de petits mouvements de friction pour réchauffer tant bien que mal sa peau. Décidément Rose était bien plus douée qu’elle. Comment avait-elle fait pour rester parfaite six ans ? Six ans sans le moindre débordement, sans la moindre envie de tout exploser, de disparaitre.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Le discours de son élève était hiératique, décousu et difficile à comprendre mais Tahina pensait - du moins l'espérait-elle - en avoir saisi l'essentiel. Encore une fois, c'était le carcan imposé par sa famille qui rendait les choses si difficiles. Les parents Fleury se faisaient une image de ce que devait être l'éducation de leurs filles, excessivement rigide, ce qui les enfermait dans une prison mentale terrible. Et si la sœur ainée de Lorie semblait s'en être pas trop mal sortie, l'adolescente devant elle était en proie à bien plus de difficultés. Mais comment l'aider ? Une fois leur entrevue terminée, il faudrait qu'elle se renseigne sur les possibilités pour les élèves de rester à l'Académie l'été ou bien s'il y avait une autre solution en cas de conflit familial. Après tout, il était insensé de se dire que le cas ne s'était jamais présenté avant et clairement, c'était bien l'exemple même de la situation où extraire l'élève de l'influence de ses parents ne pouvait qu'être bénéfique. Surtout si elle fuguait, comme elle venait de l'expliquer.
"Être modeste n'est pas incompatible du partage d'émotions. Tout est une question d'équilibre. Et je conçois les consignes qu'on vous avait reçues même si, je l'avoue volontiers, je ne les approuve pas mais vous êtes à l'Académie ici. Les règles ne sont pas les mêmes et vous n'êtes pas tenue de vous conformer à celles dictées au château, quoique vos parents aient pu vous dire... si vous le souhaitez pas, il ne tient qu'à vous de vous en affranchir ."
Tahina espérait vraiment ne pas braquer son élève en parlant ainsi. Elle avait opter pour la franchise. Rien de plus, rien de moins. Une façon de lui faire comprendre qu'elle ne la traitait pas comme une enfant et surtout qu'elle avait le choix, chose qui semblait bien rare quand il s'agissait de ses parents. Elle espérait aussi que Lorie comprendrait qu'il était de son intérêt de rester à Beauxbâtons, même si elle parlait de fuguer d'ici aussi. Elle n'en avait certainement pas conscience pour le moment mais fuir n'arrangerait pas son mal-être, bien au contraire. Oui, certainement qu'elle aurait, pendant un temps, un sentiment de liberté mais la réalité la rattraperait vite. Tout comme il serait difficile pour elle de vivre à long terme dans la communauté non mag' alors qu'elle n'en était pas issue. Mais comment lui faire comprendre ?
"Difficile ou non, là n'est pas la question. Quitter la France, où iriez-vous ? Fuir ne vous éloignera pas de vos émotions, croyez-moi. Tout comme vous isoler n'est pas la solution. Je vous l'ai déjà dit et je vous le redis : je veux vous aider."
Une fois encore, Tahina était sincère mais cela suffirait-il, là était la question ? Elle vit ensuite l'adolescente se recroqueviller sur elle-même et tenter de se réchauffer. Elle prit sa baguette et fit venir une couverture qu'elle lui posa sur les épaules. Un maigre réconfort mais il fallait bien commencer par quelque chose. Depuis combien de temps n'avait-elle pas dormi ? Manger ? Pour autant, elle était toujours résolue à ne pas la brusquer. Elle se garda donc bien de faire venir une assiette de cassoulet - menu du jour - avant d'être certaine que ça pourrait faire du bien à l'étudiante. Il fallait d'abord la calmer, ensuite on verrait bien.
"Respirez calmement et profondément. Ça devrait calmer vos tremblements."
"Être modeste n'est pas incompatible du partage d'émotions. Tout est une question d'équilibre. Et je conçois les consignes qu'on vous avait reçues même si, je l'avoue volontiers, je ne les approuve pas mais vous êtes à l'Académie ici. Les règles ne sont pas les mêmes et vous n'êtes pas tenue de vous conformer à celles dictées au château, quoique vos parents aient pu vous dire... si vous le souhaitez pas, il ne tient qu'à vous de vous en affranchir ."
Tahina espérait vraiment ne pas braquer son élève en parlant ainsi. Elle avait opter pour la franchise. Rien de plus, rien de moins. Une façon de lui faire comprendre qu'elle ne la traitait pas comme une enfant et surtout qu'elle avait le choix, chose qui semblait bien rare quand il s'agissait de ses parents. Elle espérait aussi que Lorie comprendrait qu'il était de son intérêt de rester à Beauxbâtons, même si elle parlait de fuguer d'ici aussi. Elle n'en avait certainement pas conscience pour le moment mais fuir n'arrangerait pas son mal-être, bien au contraire. Oui, certainement qu'elle aurait, pendant un temps, un sentiment de liberté mais la réalité la rattraperait vite. Tout comme il serait difficile pour elle de vivre à long terme dans la communauté non mag' alors qu'elle n'en était pas issue. Mais comment lui faire comprendre ?
"Difficile ou non, là n'est pas la question. Quitter la France, où iriez-vous ? Fuir ne vous éloignera pas de vos émotions, croyez-moi. Tout comme vous isoler n'est pas la solution. Je vous l'ai déjà dit et je vous le redis : je veux vous aider."
Une fois encore, Tahina était sincère mais cela suffirait-il, là était la question ? Elle vit ensuite l'adolescente se recroqueviller sur elle-même et tenter de se réchauffer. Elle prit sa baguette et fit venir une couverture qu'elle lui posa sur les épaules. Un maigre réconfort mais il fallait bien commencer par quelque chose. Depuis combien de temps n'avait-elle pas dormi ? Manger ? Pour autant, elle était toujours résolue à ne pas la brusquer. Elle se garda donc bien de faire venir une assiette de cassoulet - menu du jour - avant d'être certaine que ça pourrait faire du bien à l'étudiante. Il fallait d'abord la calmer, ensuite on verrait bien.
"Respirez calmement et profondément. Ça devrait calmer vos tremblements."
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Toujours le menton dans ses genoux la petite blonde était dans ses pensées. Elle avait entendu tout ce que sa maîtresse de confrérie lui avait dit, mais elle s'était contentée de la remercier pour la couverture. Elle n'avait cependant pas compris en quoi l'exemple de la modestie était révélateur, mais on ne pouvait lui en vouloir, vu le discours de la petite Ogme. Trop de confusion il fallait mettre de l'ordre. Faire les choses les unes après les autres comme aux échecs. Ainsi elle commença à réfléchir comment amener les choses afin que tout soit parfaitement clair. Elle fixa la tasse de chocolat chaud et prit le temps de construire une réponse.
« Ce n'est pas la modestie le problème madame, mais j'ai juste donné les faits, elle allait perdre en cinq coups, mais comme je lui ai fait remarquer, on m'a repris... Imaginez un seul instant ce qu'il se passerait si ma colère sortait... » Lorie regarda le carnet, il y avait une page sur le sujet, elle l'avait lu donc elle savait. « Si je me plains c'est la punition... » Elle marqua un petit silence. « Avec madame Louise ce sont souvent des lignes, parfois beaucoup, mais 7000 fut le maximum il me semble, parfois il lui arrive d'être plus inventive, mais jamais de magie. Mes parents c'est une autre histoire, un regard jugé un peu trop insolent ou « inadapté » et ont fini aveugle, la durée dépend de l'humeur de mon paternel, ma mère ne se mouille pas le revers vient plus tard. » Lorie se frotta la tempe pour adoucir un mal de tête montant. « Enfin ça reste plus ou moins gentils parfois c'est d'autres maléfices... » Lorie haussa les épaules. « On s'y habitue et je ne le vois pas beaucoup de toute façon. À part cet été avec ses visites presque journalières, je le vois deux, trois jours dans le mois en temps normal. »
Lorie avait du mal a ne pas se laisser dériver dans son discours néanmoins, l'essentiel était surement là. La blonde n'avait pas vraiment réfléchi où se rendre une fois la France quittée, elle ne savait même pas quel pays ça serait, elle aurait juste pris le premier vol en direction du premier pays, sans se soucier d'un visa ou de quoi que ce soit d'autres alors, elle était un peu décontenancée lorsque sa professeure lui mit la réflexion. Certes cela ne l'éloignerait pas de ses émotions, mais suffisamment de son père. La petite blonde y songea, c'est vrai que d'une certaine façon seule elle n'irait pas bien loin. Puis elle ne verrait plus vraiment ses sœurs et Peny.
« Je suppose que vous avez raison finit-elle par admettre d’une petite voix. Fuir n’est probablement pas la solution, mais… »
Lorie soupira, il était surement temps d'au moins essayer de calmer ces tremblements. Se concentrant sur sa respiration. Elle commença à respirer profondément, une phase après l'autre, inspiration profonde, petit blocage puis une longue expiration. Elle répéta cela à plusieurs reprises, puis observa sa main. Elle tremblait peut-être un peu moins, mais ça ne faisait pas de miracle non plus. Surtout avec sa fatigue actuelle. Elle n'était qu'à moitié convaincue de cette technique, mais elle avait le mérite de rendre Lorie plus réceptive et probablement moins lourde, du moins elle se sentait moins lourde et on pouvait le voir à son dos qui s'était redressé. Explorant ses souvenirs récents, elle se demanda si c'était une bonne idée de s'affranchir des règles du château, à peine elle serait rentrée et les habitudes prises ici la mettrait dans une tourmente évidente. Puis elle n'avait pas trop d'autres références non plus. Elle ne savait pas où se trouvait les limites « normales ». Perdu était le mot, complètement paumée, voilà c'était ça le mot.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
"D'autant que vous n'iriez pas loin avant que les autorités non mag' ne cherchent à joindre vos parents. Et s'ils n'y arrivaient pas, ils ne vous laisseraient pas partir pour autant." finit-elle d'ajouter pour enfoncer le clou sur l'idée de la fuite.
Après tout, il était important que l'adolescente comprenne que ce n'était pas une solution surtout qu'elle ne semblait pas y avoir vraiment réfléchi. Quitter la France pour une mineure ne se faisait pas juste sur un caprice et sans autorisation parentale, elle n'avait aucune chance. Chose que Tahina se passa bien de lui dire pour éviter de lui donner des idées si jamais ça la prenait à nouveau. Elle ne préférait même pas imaginer la situation : les douaniers l'arrêtant puis la gardant alors qu'ils n'auraient aucun moyen de contacter ses parents. Elle finirait en foyer d'où elle s'échapperait à nouveau, certainement. Ou alors, prise dans l'engrenage, elle finirait par utiliser la magie devant les non mag' et se retrouverait avec de bien plus gros problèmes. Vraiment, le tableau n'était pas réjouissant.
Enfin, ce n'était pas le moment d'y penser et Tahina espérait surtout trouver une solution pour remédier à tout ça. Pour l'heure, la jeune fille appliquait ses consignes et sa respiration se faisant plus calme, elle tremblait moins. Ce n'était pas encore parfait, évidemment, mais il était hors de question d'utiliser des moyens magiques à moins d'y être obligée. Pas avec une enfant qui avait eu l'habitude d'avaler des potions calmantes depuis son plus jeune âge. Il était important qu'elle comprenne qu'il y avait d'autres moyens. Par contre, la Guyanaise perçut bien le geste qu'elle fit pour se masser les tempes, preuve qu'elle avait mal à la tête, ce qui n'était pas surprenant vu son état. Et pour ça, par contre, elle pouvait faire quelque chose. Elle ouvrit donc le tiroir de son bureau et en sortit une boite dont elle prit un unique comprimé. Elle versa ensuite un grand verre d'eau et tendit le tout à Lorie, cachet en premier, verre ensuite. C'était du doliprane, ce qui pouvait être surprenant mais la guérisseuse avait l'habitude de prendre le meilleur des deux médecines, la version sorcière et la version non mag'. Tout dépendait de la situation comme la fois où elle avait soigné une cliente du Corbeau Mystique] qui s'était fait griffer par un chat.
"Tenez, avalez ça avec ce verre d'eau. Ça fera passer votre mal de tête."
Si seulement elle pouvait soigner tous les maux de son élève aussi facilement. Malheureusement, elle ne pouvait pas mettre un terme d'un claquement de doigt à l'éducation ahurissante qu'elle recevait. Comment extirper son élève à un traitement qui n'était autre que de la torture ? De son point de vue en tout cas. Il faudrait qu'elle demande à Santana s'il existait, chez les sorciers, un service de signalement contre les mauvais traitements comme cela existait chez les non mag'. De toute évidence, maintenant qu'elle était au courant, elle se devait de trouver une solution pour que son élève ne subisse plus ça.
"A part à déranger le déroulement d'un cours, avec moi, vous pourrez toujours vous exprimer librement Melle Fleury. Je vous incite même à le faire. C'est important pour moi de savoir ce que vous ressentez et comment vous vous sentez. Ainsi, nous pourrons travailler à faire de Cali une toute petite voix. Si petite que vous ne l'entendrez plus. Et nous pourrons en faire autant avec tous les aspects négatifs de vos sentiments."
Tahina n'était pas dupe, ça prendrait du temps. Mais si elle arrivait déjà à soulager un peu son élève, ce serait une victoire. Et petit à petit, elle ne doutait pas d'y arriver, de faire qu'elle s'affirme et qu'elle soit bien dans sa tête.
Après tout, il était important que l'adolescente comprenne que ce n'était pas une solution surtout qu'elle ne semblait pas y avoir vraiment réfléchi. Quitter la France pour une mineure ne se faisait pas juste sur un caprice et sans autorisation parentale, elle n'avait aucune chance. Chose que Tahina se passa bien de lui dire pour éviter de lui donner des idées si jamais ça la prenait à nouveau. Elle ne préférait même pas imaginer la situation : les douaniers l'arrêtant puis la gardant alors qu'ils n'auraient aucun moyen de contacter ses parents. Elle finirait en foyer d'où elle s'échapperait à nouveau, certainement. Ou alors, prise dans l'engrenage, elle finirait par utiliser la magie devant les non mag' et se retrouverait avec de bien plus gros problèmes. Vraiment, le tableau n'était pas réjouissant.
Enfin, ce n'était pas le moment d'y penser et Tahina espérait surtout trouver une solution pour remédier à tout ça. Pour l'heure, la jeune fille appliquait ses consignes et sa respiration se faisant plus calme, elle tremblait moins. Ce n'était pas encore parfait, évidemment, mais il était hors de question d'utiliser des moyens magiques à moins d'y être obligée. Pas avec une enfant qui avait eu l'habitude d'avaler des potions calmantes depuis son plus jeune âge. Il était important qu'elle comprenne qu'il y avait d'autres moyens. Par contre, la Guyanaise perçut bien le geste qu'elle fit pour se masser les tempes, preuve qu'elle avait mal à la tête, ce qui n'était pas surprenant vu son état. Et pour ça, par contre, elle pouvait faire quelque chose. Elle ouvrit donc le tiroir de son bureau et en sortit une boite dont elle prit un unique comprimé. Elle versa ensuite un grand verre d'eau et tendit le tout à Lorie, cachet en premier, verre ensuite. C'était du doliprane, ce qui pouvait être surprenant mais la guérisseuse avait l'habitude de prendre le meilleur des deux médecines, la version sorcière et la version non mag'. Tout dépendait de la situation comme la fois où elle avait soigné une cliente du Corbeau Mystique] qui s'était fait griffer par un chat.
"Tenez, avalez ça avec ce verre d'eau. Ça fera passer votre mal de tête."
Si seulement elle pouvait soigner tous les maux de son élève aussi facilement. Malheureusement, elle ne pouvait pas mettre un terme d'un claquement de doigt à l'éducation ahurissante qu'elle recevait. Comment extirper son élève à un traitement qui n'était autre que de la torture ? De son point de vue en tout cas. Il faudrait qu'elle demande à Santana s'il existait, chez les sorciers, un service de signalement contre les mauvais traitements comme cela existait chez les non mag'. De toute évidence, maintenant qu'elle était au courant, elle se devait de trouver une solution pour que son élève ne subisse plus ça.
"A part à déranger le déroulement d'un cours, avec moi, vous pourrez toujours vous exprimer librement Melle Fleury. Je vous incite même à le faire. C'est important pour moi de savoir ce que vous ressentez et comment vous vous sentez. Ainsi, nous pourrons travailler à faire de Cali une toute petite voix. Si petite que vous ne l'entendrez plus. Et nous pourrons en faire autant avec tous les aspects négatifs de vos sentiments."
Tahina n'était pas dupe, ça prendrait du temps. Mais si elle arrivait déjà à soulager un peu son élève, ce serait une victoire. Et petit à petit, elle ne doutait pas d'y arriver, de faire qu'elle s'affirme et qu'elle soit bien dans sa tête.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
« Ah… Fichtre. Fit Lorie lorsque sa maitresse de confrérie lui expliqua que les agents non-magiques ne la laisseraient partir. Pourtant, les agents à Paris ils m’ont laissée… »
Lorie était en proie à une certaine réflexion, mais son visage avait largement changé et elle semblait bien plus réfléchir sur cette histoire de fuite. Si c'était pour se retrouver bloqué par des agents non-magique cela serait sans doute pire. Elle n'avait déjà pas envie d'être bloqué avec des sorciers alors devoir cacher sa magie tout en étant sujette à des émotions qui seraient fortes, cela s'annonçait compliquer. La blonde fronça les sourcils, cherchant désespérément une solution, mais en vain. Finalement, elle détendit son corps comme pour abandonner cette idée. Au moins pour le moment. Sa surprise ne s'arrêta pas là, sa professeure lui tendit un verre d'eau et une sorte de cachet. Elle n'avait jamais vu cette chose, mais à en croire celle qui maîtrisait la guérison il était censé faire passer le mal de tête. Elle mit donc le comprimé dans sa bouche et ne sachant pas vraiment comment c'était censé être prit, Lorie le croqua. Instantanément elle afficha une grimace et se figea la bouche semi-ouverte. Le goût était immonde et elle s'était figée afin d'éviter tout mouvement qui pourrait diffuser cette sensation horrible. Finalement, après de longue seconde à fixer un peu bêtement celle qui gérait Ogme, elle attrapa le verre et bu tout d'une traite. Laissant une légère grimace sur le goût résiduel du comprimé. Ainsi elle attrapa la tasse et bu un peu de chocolat pour faire passer cette chose immonde. Si elle n'avait pas sa professeure de guérison en face d'elle, Lorie aurait surement fait en sorte de recracher le cachet, mais si elle voulait suivre la même voie il fallait bien faire confiance à celle qui lui enseignait, comme il était nécessaire de ne pas être celle qui refusait les soins.
« Je ne suis pas vraiment l’archétype de l’élève perturbatrice madame » dit elle pour répondre à la seule condition qui ne lui permettait visiblement pas de s’exprimer librement. « Je me sens mal » lâcha-t-elle simplement ne sachant pas trop quoi dire.
Cette situation était une première, jamais on ne lui avait demandé de s'exprimer sur ce qu'elle ressentait. Soit les adultes minimisaient les choses, soit lui demandaient de ne pas se plaindre, alors elle était bien décontenancée de pouvoir dire les choses sans prendre de réflexion ni se faire punir. Néanmoins, elle avait encore son petit regard méfiant à l'égard de l'adulte en face d'elle. Comme si elle attendait que le piège se referme. Une habitude prise avec sa tante qui la manipulait avant de pouvoir finalement la punir. Mais si elle était vraiment capable de faire taire Cali comme elle semblait l'annoncer alors c'était peut-être une bonne chose d'être naïve pour cette fois. Son regard méfiant perdurait, mais sa bouche s'ouvrit à nouveau comme pour rajouter une information.
« Et cette nouveauté m'angoisse... » Elle marqua une pause net tout en regardant toujours méfiante la figure d'autorité. « Et je crains que mes notes chutent... » ajouta-t-elle comme pour voir jusqu'où il était possible d'aller avant de se prendre l'épée de Damoclès. « Et je suis fatiguée... » finit-elle alors que tout était à nouveau plutôt décousu, avant de se taire dans un silence angoissant emplit de méfiance.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Habituée aux remèdes non mag' depuis sa plus tendre enfance, Tahina n'avait pas pensé un seul instant à expliquer à son élève comment avaler le comprimé qu'elle venait de lui donner et c'est seulement en voyant sa grimace qu'elle comprit qu'elle avait faire l'erreur de croquer dedans. Non que ça rendrait le médicament moins efficace mais la jeune femme compatissait... ça avait clairement un goût immonde. Elle s'était fait avoir enfant quand elle n'arrivait pas encore à avaler des gros cachets, plus jamais on ne l'y reprendrait. Enfin, il restait à Lorie du chocolat chaud, un bon moyen pour faire passer l'affreux goût qu'elle avait en bouche. La boisson chaude avait en plus l'avantage qu'elle activerait plus rapidement les molécules du doliprane et d'ici quelques minutes, l'adolescente en ressentirait déjà les bienfaits. Un problème de moins !
"Je le sais bien Melle Fleury, je le sais bien." répondit-elle à sa remarque sur le fait qu'elle n'avait pas pour habitude de perturber les cours. Elle avait juste trouver plus juste de préciser le fond de sa pensée. En cours, il n'était pas question de se laisser aller, bien sûr, mais dès la leçon finie, elle serait toujours la bienvenue pour se confier si elle en ressentait le besoin.
"Chaque chose en son temps. Pour le moment, vos notes se portent bien donc ne vous stressez pas en avance pour ce qui pourrait arriver. Si on travaille sur vos émotions ensemble et surtout sur la façon dont vous pouvez les gérer, vous n'aurez pas à craindre que vos résultats s'en ressentent. Évidemment, ça ne sera pas simple au début puisque ce n'est pas dans votre habitude mais j'ai confiance sur le fait que ça vous fera du bien. Et qu'à terme, vous y trouverez tous les avantages."
C'était même possible que ça débloque certains des problèmes qu'elle avait en cours parce que oui, Tahina était au courant de certaines choses même si elle ne les abordait pas pour le moment. Chaque chose en son temps et il était primordial, pour le moment, de faire comprendre à son élève l'intérêt de la démarche. Elle aurait des rechutes, à n'en point douter, et il faudrait qu'elle s'accroche mais, si elle jouait le jeu, non seulement elle se sentirait mieux dans sa tête mais surtout, elle n'aurait plus à craindre les remontrances de son père. Ça glisserait sur elle et elle pourrait enfin tracer sa route comme elle l'entendait.
"Votre fatigue n'est pas surprenante. A toujours vouloir contrôler vos émotions, elles finissent par vous faire payer le prix. Et nul doute que votre sommeil est plus qu'agiter. Ça va s'améliorer, ayez confiance."
"Je le sais bien Melle Fleury, je le sais bien." répondit-elle à sa remarque sur le fait qu'elle n'avait pas pour habitude de perturber les cours. Elle avait juste trouver plus juste de préciser le fond de sa pensée. En cours, il n'était pas question de se laisser aller, bien sûr, mais dès la leçon finie, elle serait toujours la bienvenue pour se confier si elle en ressentait le besoin.
"Chaque chose en son temps. Pour le moment, vos notes se portent bien donc ne vous stressez pas en avance pour ce qui pourrait arriver. Si on travaille sur vos émotions ensemble et surtout sur la façon dont vous pouvez les gérer, vous n'aurez pas à craindre que vos résultats s'en ressentent. Évidemment, ça ne sera pas simple au début puisque ce n'est pas dans votre habitude mais j'ai confiance sur le fait que ça vous fera du bien. Et qu'à terme, vous y trouverez tous les avantages."
C'était même possible que ça débloque certains des problèmes qu'elle avait en cours parce que oui, Tahina était au courant de certaines choses même si elle ne les abordait pas pour le moment. Chaque chose en son temps et il était primordial, pour le moment, de faire comprendre à son élève l'intérêt de la démarche. Elle aurait des rechutes, à n'en point douter, et il faudrait qu'elle s'accroche mais, si elle jouait le jeu, non seulement elle se sentirait mieux dans sa tête mais surtout, elle n'aurait plus à craindre les remontrances de son père. Ça glisserait sur elle et elle pourrait enfin tracer sa route comme elle l'entendait.
"Votre fatigue n'est pas surprenante. A toujours vouloir contrôler vos émotions, elles finissent par vous faire payer le prix. Et nul doute que votre sommeil est plus qu'agiter. Ça va s'améliorer, ayez confiance."
Contenu sponsorisé