Tahina Yapara
Professeure de Guérison
20 avril 2023
Oui bon, c’était pas « on » mais bien Tahina qui s’était dit qu’un rendez-vous avec le directeur s’imposait et il était hors de question d’attendre dix ans pour ça. Non, le cas de Lorie l’inquiétait et le fait que l’adolescente ne puisse pas complètement se confier n’aidait pas à sa guérison, elle en était convaincue. Restait à faire comprendre à à Aliaume, ce qui ne serait pas une mince affaire, elle le savait déjà. Elle avait ce sentiment que le directeur ne prenait pas sa matière au sérieux, comme si ce n’était là qu’un amusement pour sorcière désœuvrée et comme il ne se rendait pas compte des fois où ça l’avait lui-même aidé, ce n’était pas facile de trouver des arguments pour lui faire entendre raison. Enfin, pour le bien de son élève et peut-être aussi parce qu’elle pouvait se tromper, la jeune femme était bien décidée à ne pas retarder plus l’entrevue et c’est pour cette raison qu’elle lui avait envoyé une fée postale le matin même pour le voir avant le dîner. Après, elle avait dans l’idée que ç’aurait été inutile… elle imaginait parfaitement Aliaume en train de somnoler sur son fauteuil pour digérer le repas or, elle avait besoin de toute son attention.
Une fois arrivée devant le bureau, elle prit cinq minutes pour rassembler ses esprits, prendre un grand bol d’air frais comme si elle avait été ciblée par un Anapneo et se remémora les discussions qu’elle avait eu avec Lorie puis elle frappa à la porte, attendant quelques secondes avant d’ouvrir.
« Monsieur le directeur, bonsoir. » dit-elle en guise de préambule avant même de le voir.
Ce n’était certes pas la première que la guyanaise venait dans ce bureau mais elle se faisait encore avoir par l’atmosphère qui régnait dans les lieux. Il y avait un tel capharnaüm - foi de bordélique c’est peu dire - qu’elle s’est demandait toujours comment le directeur arrivait à se concentrer dans un tel environnement. Et d’ailleurs où était-il ? Tahina tourna sur elle-même, ne voyant même pas le fauteuil de son supérieur derrière les instruments qui semblaient être en compétition pour choisir qui ferait le plus de bruit.
Une fois arrivée devant le bureau, elle prit cinq minutes pour rassembler ses esprits, prendre un grand bol d’air frais comme si elle avait été ciblée par un Anapneo et se remémora les discussions qu’elle avait eu avec Lorie puis elle frappa à la porte, attendant quelques secondes avant d’ouvrir.
« Monsieur le directeur, bonsoir. » dit-elle en guise de préambule avant même de le voir.
Ce n’était certes pas la première que la guyanaise venait dans ce bureau mais elle se faisait encore avoir par l’atmosphère qui régnait dans les lieux. Il y avait un tel capharnaüm - foi de bordélique c’est peu dire - qu’elle s’est demandait toujours comment le directeur arrivait à se concentrer dans un tel environnement. Et d’ailleurs où était-il ? Tahina tourna sur elle-même, ne voyant même pas le fauteuil de son supérieur derrière les instruments qui semblaient être en compétition pour choisir qui ferait le plus de bruit.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Trois quarts d’heure. Cela faisait trois quarts d’heure que le vieil homme bataillait avec un secrétaire récalcitrant : le gaillard n’en démordait pas, il ne quittait plus son coin depuis que le maître des lieux l’y avait expédié pour avoir dévoré tout cru des papillons en papier qui détenaient quelques unes des notes qu’il avait prises la veille et qu’il aurait bien aimé relire. Tout le poids de la culpabilité tordait le bois de cerisier dont était constitué le secrétaire. Ses tiroirs tremblaient, les poignées tordues de tristesse. Cela faisait vraiment peine à voir.
« Allons, allons. Ce n’est pas si grave, prétendait le vieil homme en gardant sa main paternelle posée sur le secrétaire inconsolable — en réalité, il s’appuyait dessus plus qu’autre chose, tant ses hanches le faisaient souffrir quand il restait debout aussi longtemps. »
Une voix le tira de ses stratégies pour ramener le secrétaire à retrouver la place qui était la sienne dans cette joyeuse cour de récréation pour objets ensorcelés. Il ne la reconnut pas — comment l’aurait-il pu ? À un mètre de lui, sur le bureau, deux encriers se livraient un duel sans merci au milieu d’une foule de parchemins qui avaient le don de se froisser à la moindre incartade. Alors difficilement — péniblement — le directeur à longue barbe blanche pivota sur ses pieds nus, cherchant de son regard aiguisé qui s’était invité dans son bureau.
« Ô c’est vous Talula, entrez donc — cela lui semblait une formule de politesse tout à fait à propos même pour quelqu’un qui était… Et bien, déjà là — asseyez-vous, ce n’est pas la place qui manque. »
C’était vrai. Très vrai même. Encore fallait-il trouver un moyen d’attraper une chaise en mouvement ou d’en dénicher une sous une pile de grimoires grincheux. Il y en avait même une qui passait pour une momie sous quelques mètres de parchemin torsadé à n’en plus finir.
« Vous rencontrez un problème avec… »
Son enthousiasme retomba aussi brièvement qu’il était né. Cette pauvre enfant rencontrait un problème avec quoi, au juste ? Il n’en avait pas la moindre idée. Mais ce qui était sûr, c’est qu’elle était là et qu’à la façon dont elle le regardait, il devinait que quelque chose n’allait pas. Il espérait seulement que ce n’était pas insurmontable. Il pouvait résoudre beaucoup de choses, mais certainement pas une pénurie de saucisses au dîner…
Craignant le pire, il fit très exactement deux pas vers son bâton auquel il se cramponna de toutes ses forces — ce qui n’était pas grand-chose en termes d’empoignement. Malgré lui, son sourcil droit se releva. Ce qui — de façon tout à fait inconsciente, qu’on se le dise — pouvait passer pour une interrogation muette.
« Allons, allons. Ce n’est pas si grave, prétendait le vieil homme en gardant sa main paternelle posée sur le secrétaire inconsolable — en réalité, il s’appuyait dessus plus qu’autre chose, tant ses hanches le faisaient souffrir quand il restait debout aussi longtemps. »
Une voix le tira de ses stratégies pour ramener le secrétaire à retrouver la place qui était la sienne dans cette joyeuse cour de récréation pour objets ensorcelés. Il ne la reconnut pas — comment l’aurait-il pu ? À un mètre de lui, sur le bureau, deux encriers se livraient un duel sans merci au milieu d’une foule de parchemins qui avaient le don de se froisser à la moindre incartade. Alors difficilement — péniblement — le directeur à longue barbe blanche pivota sur ses pieds nus, cherchant de son regard aiguisé qui s’était invité dans son bureau.
« Ô c’est vous Talula, entrez donc — cela lui semblait une formule de politesse tout à fait à propos même pour quelqu’un qui était… Et bien, déjà là — asseyez-vous, ce n’est pas la place qui manque. »
C’était vrai. Très vrai même. Encore fallait-il trouver un moyen d’attraper une chaise en mouvement ou d’en dénicher une sous une pile de grimoires grincheux. Il y en avait même une qui passait pour une momie sous quelques mètres de parchemin torsadé à n’en plus finir.
« Vous rencontrez un problème avec… »
Son enthousiasme retomba aussi brièvement qu’il était né. Cette pauvre enfant rencontrait un problème avec quoi, au juste ? Il n’en avait pas la moindre idée. Mais ce qui était sûr, c’est qu’elle était là et qu’à la façon dont elle le regardait, il devinait que quelque chose n’allait pas. Il espérait seulement que ce n’était pas insurmontable. Il pouvait résoudre beaucoup de choses, mais certainement pas une pénurie de saucisses au dîner…
Craignant le pire, il fit très exactement deux pas vers son bâton auquel il se cramponna de toutes ses forces — ce qui n’était pas grand-chose en termes d’empoignement. Malgré lui, son sourcil droit se releva. Ce qui — de façon tout à fait inconsciente, qu’on se le dise — pouvait passer pour une interrogation muette.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Talula... encore ce stupide prénom dont l'affublait tout le temps Aliaume. Tahina poussa un profond soupir, il fallait qu'elle se fasse une raison, l'homme n'avait plus toute sa tête ou, du moins, était bien trop perdu dedans pour faire attention à un prénom. Au moins semblait-il savoir qui elle était, c'était déjà pas mal non ? Enfin, elle n'aurait pas parié grand chose sur le fait qu'il se souvienne la matière qu'elle enseignait mais là n'était pas le sujet. Il était déjà difficile de se concentrer avec le spectacle se déroulant sous ses yeux, ce n'était pas le moment qu'elle s'éparpille. Elle avait un objectif et était bien décidée à obtenir des réponses.
S'asseoir, il plaisantait là ? Elle écarquilla les yeux, se demandant par quel miracle elle pourrait poser son popotin quelque part et finit quand même par attraper une chaise pour se poser dessus. Et zut, le mouvement ne se stoppait pas pour autant et si ça continuait, elle allait avoir le mal des transports ce qui, avouez, aurait été un comble alors qu'elle ne bougeait pas du bureau. Elle finit donc par se relever et planta son regard dans celui de son supérieur mais pour ne plus se laisser distraire.
"Avec Lorie Fleury. Quatrième année chez Ogme."
Avec n'importe qui d'autre, la mention aurait suffit mais quelque chose disait à la Guyanaise que ça ne suffirait pas. Alors comment présenter son élève à Aliaume pour qu'il mette un visage sur le nom qu'elle venait de lui donner. Mais oui, était-elle bête :
"La championne de notre académie au tournoi."
Si avec ça elle n'avait pas son attention, elle ne savait pas ce qu'elle pourrait faire de plus. Enfin, il fallait partir du principe qu'il comprendrait ce qui elle parlait et elle enchaîna donc sur ses inquiétudes histoire de cibler l'attention du directeur. Amusant tiens, elle ne s'y serait pas pris autrement avec un enfant de deux ans qui avaient du mal à se concentrer.
"Elle est clairement perturbée par ce qu'elle vit et j'essaie de l'aider comme je peux. Mais je perçois un blocage chez elle qui empêche toute évolution de son état et, si j'ai bien compris, cela vient de quelque chose qui est lié à vous et dont elle ne peut pas parler. J'aimerais donc en discuter avec vous ou sinon que vous l'autorisiez à me parler. Il en va de sa santé."
Si elle ne voulait pas être trop alarmiste, la jeune femme tenait à ne pas minimiser l'importance de ce blocage. Elle avait besoin de comprendre pour aider sa déléguée.
S'asseoir, il plaisantait là ? Elle écarquilla les yeux, se demandant par quel miracle elle pourrait poser son popotin quelque part et finit quand même par attraper une chaise pour se poser dessus. Et zut, le mouvement ne se stoppait pas pour autant et si ça continuait, elle allait avoir le mal des transports ce qui, avouez, aurait été un comble alors qu'elle ne bougeait pas du bureau. Elle finit donc par se relever et planta son regard dans celui de son supérieur mais pour ne plus se laisser distraire.
"Avec Lorie Fleury. Quatrième année chez Ogme."
Avec n'importe qui d'autre, la mention aurait suffit mais quelque chose disait à la Guyanaise que ça ne suffirait pas. Alors comment présenter son élève à Aliaume pour qu'il mette un visage sur le nom qu'elle venait de lui donner. Mais oui, était-elle bête :
"La championne de notre académie au tournoi."
Si avec ça elle n'avait pas son attention, elle ne savait pas ce qu'elle pourrait faire de plus. Enfin, il fallait partir du principe qu'il comprendrait ce qui elle parlait et elle enchaîna donc sur ses inquiétudes histoire de cibler l'attention du directeur. Amusant tiens, elle ne s'y serait pas pris autrement avec un enfant de deux ans qui avaient du mal à se concentrer.
"Elle est clairement perturbée par ce qu'elle vit et j'essaie de l'aider comme je peux. Mais je perçois un blocage chez elle qui empêche toute évolution de son état et, si j'ai bien compris, cela vient de quelque chose qui est lié à vous et dont elle ne peut pas parler. J'aimerais donc en discuter avec vous ou sinon que vous l'autorisiez à me parler. Il en va de sa santé."
Si elle ne voulait pas être trop alarmiste, la jeune femme tenait à ne pas minimiser l'importance de ce blocage. Elle avait besoin de comprendre pour aider sa déléguée.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
« Oh, osa le vieil homme. »
Les informations transitaient de manière très étrange sous ce crâne chauve. Personne ne pouvait le nier — pas même son cerveau. Toutefois, en qualité de Mage Blanc, Aliaume Delalande n’était pas sans savoir qu’il avait pris sous son aile une adolescente qui — par un étonnant hasard ou pas — s’était retrouvée à concourir pour l’académie lors des épreuves du Tournoi des Trois Sorciers. Les explications de Talula — qui semblait autant là en sa qualité de professeure de Guérison que de maîtresse de la confrérie d’Ogme — le laissaient perplexe. Ce qui se manifestait, chez lui, par un immobilisme criant et un regard appuyé à destination de la jeune femme.
Comme toutes les adolescentes de son âge, Lorie était traversée par de puissantes émotions qui pouvaient, parfois, s’avérer contradictoires. De là à prétendre qu’elle était « perturbée » ou « bloquée » ou tout autre qualificatif qui se terminait par « ée » lui paressait un peu exagér«é» — tiens ! Mais après tout, ce n’était pas lui le spécialiste des maux — quels qu’ils soient. Il n’avait jamais ouvert le moindre grimoire de Guérison et, qu’on se le dise, n’en ouvrirait jamais de son vivant. Peut-être à sa mort, qui sait, pour tuer le temps ?
Pas franchement inquiet pour un sou, le vieil homme tira vers lui le siège à dossier haut que ses fesses anguleuses avaient façonné au fil des vingt dernières années. Faisant craquer ses hanches au passage, il s’y installa en gardant son bâton dans les mains. Il cogita. Non pas sur l’état de l’adolescente — il la connaissait mieux qu’elle ne se connaissait elle-même — mais sur ce qu’elle n’avait pas osé dire à la guérisseuse-en-cheffe de l’académie. Sa mémoire étant ce qu’elle était, cette cogitation ne dura pas bien longtemps, mais elle méritait tout de même cette mention.
« J’aimerais beaucoup vous aider, déclara le vieux professeur. Mais je ne comprends pas très bien ce que vous attendez de moi. Si cette enfant ne vous parle pas, vous êtes la mieux placée de nous deux pour confectionner la potion qui la fera justement parler. Non ? »
Peut-être était-ce là le réel problème, tout compte fait…
« Vous connaissez peut-être le clan Amortentia ? Je peux vous obtenir une caisse entière de leur meilleure cuvée. Un veritaserum de deux mille cinq, très puissant à ce qu’on dit. Les gitans prétendent qu’une seule goutte suffirait à faire dire toute la vérité à un troll des cavernes. Personnellement, je ne me risquerai pas à faire dire toute la vérité à un troll des cavernes… »
Les informations transitaient de manière très étrange sous ce crâne chauve. Personne ne pouvait le nier — pas même son cerveau. Toutefois, en qualité de Mage Blanc, Aliaume Delalande n’était pas sans savoir qu’il avait pris sous son aile une adolescente qui — par un étonnant hasard ou pas — s’était retrouvée à concourir pour l’académie lors des épreuves du Tournoi des Trois Sorciers. Les explications de Talula — qui semblait autant là en sa qualité de professeure de Guérison que de maîtresse de la confrérie d’Ogme — le laissaient perplexe. Ce qui se manifestait, chez lui, par un immobilisme criant et un regard appuyé à destination de la jeune femme.
Comme toutes les adolescentes de son âge, Lorie était traversée par de puissantes émotions qui pouvaient, parfois, s’avérer contradictoires. De là à prétendre qu’elle était « perturbée » ou « bloquée » ou tout autre qualificatif qui se terminait par « ée » lui paressait un peu exagér«é» — tiens ! Mais après tout, ce n’était pas lui le spécialiste des maux — quels qu’ils soient. Il n’avait jamais ouvert le moindre grimoire de Guérison et, qu’on se le dise, n’en ouvrirait jamais de son vivant. Peut-être à sa mort, qui sait, pour tuer le temps ?
Pas franchement inquiet pour un sou, le vieil homme tira vers lui le siège à dossier haut que ses fesses anguleuses avaient façonné au fil des vingt dernières années. Faisant craquer ses hanches au passage, il s’y installa en gardant son bâton dans les mains. Il cogita. Non pas sur l’état de l’adolescente — il la connaissait mieux qu’elle ne se connaissait elle-même — mais sur ce qu’elle n’avait pas osé dire à la guérisseuse-en-cheffe de l’académie. Sa mémoire étant ce qu’elle était, cette cogitation ne dura pas bien longtemps, mais elle méritait tout de même cette mention.
« J’aimerais beaucoup vous aider, déclara le vieux professeur. Mais je ne comprends pas très bien ce que vous attendez de moi. Si cette enfant ne vous parle pas, vous êtes la mieux placée de nous deux pour confectionner la potion qui la fera justement parler. Non ? »
Peut-être était-ce là le réel problème, tout compte fait…
« Vous connaissez peut-être le clan Amortentia ? Je peux vous obtenir une caisse entière de leur meilleure cuvée. Un veritaserum de deux mille cinq, très puissant à ce qu’on dit. Les gitans prétendent qu’une seule goutte suffirait à faire dire toute la vérité à un troll des cavernes. Personnellement, je ne me risquerai pas à faire dire toute la vérité à un troll des cavernes… »
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Avant même d'entrer dans le bureau de son supérieur, Tahina savait qu'il lui faudrait faire preuve d'une grande patience ce qui, avouons-le franchement, n'était pas son fort. Elle avait bien d'autres qualités ça oui mais pas celle de la patience. En tout cas, pas quand cela sortait du cadre de son domaine de prédilection où là, quand il s'agissait de la guérison d'un patient, elle pouvait attendre sans s'agacer. Aussi surprenant que cela puisse paraître. Seulement là, ce n'était pas le cas et s'entendre parler du clan Amortentia comme si elle n'était pas capable de préparer la moindre potion par elle-même avait le don de l'irriter au plus haut et elle dû prendre sur sous le self-contrôle dont elle était capable pour ne rien laisser paraître.
"Je souhaite que Lorie se confie, qu'elle me fasse confiance. Ce n'est pas en utilisant une potion que j'y arriverais sinon, croyez-moi, je n'aurais pas attendu votre suggestion."
Comment faire comprendre à Aliaume la complexité des maux psychologiques ? Clairement, il ne semblait pas prendre au sérieux ce qu'elle venait de dire mais Lorie ne souffrait pas d'un simple mal-être dû à l'adolescence. Même si, certainement, la poussée d'hormones n'aidait pas. Mais entre son passé familial, le tournoi et les "péripéties" - si on pouvait appeler ça - qu'elle avait vécues, tout à chacun aurait été tourneboulé. Le fait qu'elle ne trouve plus le sommeil 'était juste un des symptômes.
"Je peux facilement traiter ses insomnies, pour ne citer que ça, par des potions mais ce ne serait que mettre un voile sur le problème plus profond qui fait qu'elle n'arrive pas à trouver le sommeil. Et pour ça, il faut qu'elle se confie sur ce qui la ronge. Or, j'ai compris qu'elle n'avait pas le droit de parler de certaines choses. Que vous lui aviez demandé de garder le secret. C'est pour ça que je suis là. Pour son bien, j'ai besoin que vous lui donniez la permission de me parler... ou que vous le fassiez à sa place."
Était-elle plus claire ainsi ? Elle l'espérait sincèrement.
"Je souhaite que Lorie se confie, qu'elle me fasse confiance. Ce n'est pas en utilisant une potion que j'y arriverais sinon, croyez-moi, je n'aurais pas attendu votre suggestion."
Comment faire comprendre à Aliaume la complexité des maux psychologiques ? Clairement, il ne semblait pas prendre au sérieux ce qu'elle venait de dire mais Lorie ne souffrait pas d'un simple mal-être dû à l'adolescence. Même si, certainement, la poussée d'hormones n'aidait pas. Mais entre son passé familial, le tournoi et les "péripéties" - si on pouvait appeler ça - qu'elle avait vécues, tout à chacun aurait été tourneboulé. Le fait qu'elle ne trouve plus le sommeil 'était juste un des symptômes.
"Je peux facilement traiter ses insomnies, pour ne citer que ça, par des potions mais ce ne serait que mettre un voile sur le problème plus profond qui fait qu'elle n'arrive pas à trouver le sommeil. Et pour ça, il faut qu'elle se confie sur ce qui la ronge. Or, j'ai compris qu'elle n'avait pas le droit de parler de certaines choses. Que vous lui aviez demandé de garder le secret. C'est pour ça que je suis là. Pour son bien, j'ai besoin que vous lui donniez la permission de me parler... ou que vous le fassiez à sa place."
Était-elle plus claire ainsi ? Elle l'espérait sincèrement.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
« Fâcheux… commenta le vieil homme. »
Il ne savait pas vraiment ce qui était le plus fâcheux dans cette histoire : que l’adolescente n’ose pas braver complètement l’interdiction malgré qu’elle l’est vraisemblablement évoquée ou qu’elle consulte la guérisseuse-en-cheffe de l’académie sans avoir réellement l’intention de la consulter. Fâcheux, donc. Épineux, aussi. Mais comme il l’avait appris au cours de sa longue carrière dans l’enseignement : il ne fallait pas chercher la moindre logique là où il n’y en avait pas. La vie d’un adolescent était à peu près tout sauf logique, c’était ainsi. Tout le monde passait par ces pentes sinueuses un jour ou l’autre.
« J’imagine que cela a à voir avec la mésaventure qu’elle et monsieur Andersen ont vécu il y a peu de temps, déclara le presque-centenaire en lissant sa barbe — en réalité, il la caressait comme on caresse un chat lové sur ses genoux au beau milieu d’une intense réflexion. Ils ont fait une rencontre regrettable du côté d’Osse-en-Bazar et n’eut été la protection qui les entoure tous les deux, ils auraient pu avoir à affronter des gens encore plus dangereux. Un piège typique d’une adepte de la magie noire qui n’y comprenait pas grand chose et qui a vite fui lorsque moi et d’autres Mages Blancs sommes arrivés sur place pour les tirer de ce mauvais pas. »
Aliaume leva momentanément les yeux vers sa professeure de Guérison et acquiesça à on-ne-sait-quoi avant de se tourner vers le fatras qui encombrait son bureau.
« Ce sont des adolescents, professeure, poursuivit-il en tirant une plume sous une pile de parchemins. Ils perdent peu à peu l’innocence qui faisait d’eux des enfants en se frottant à un monde beaucoup plus dur qu’il n’y parait en dehors de nos murs. Ils font l’amer expérience de la tromperie, de l’échec… se rendent compte que même un choix idéaliste entraîne de graves conséquences… et bientôt, lorsqu’ils auront atteint l’âge de nous quitter et de voler de leurs propres ailes, ils se retourneront pour jeter un regard froid sur leur adolescence, incapable, pour la plupart, de comprendre pourquoi ils ont fait tel ou tel choix. »
Il choisit un parchemin entamé — qu’il retourna — et nota un pense-bête sur cette histoire. Un pense-bête qui avait toutes ses chances de n’être jamais retrouvé s’il devait un jour se souvenir de son existence.
« On ne peut pas soigner le cours de sa propre existence. J’imagine que mademoiselle Fleury l’apprend à ses dépens. »
Il ne savait pas vraiment ce qui était le plus fâcheux dans cette histoire : que l’adolescente n’ose pas braver complètement l’interdiction malgré qu’elle l’est vraisemblablement évoquée ou qu’elle consulte la guérisseuse-en-cheffe de l’académie sans avoir réellement l’intention de la consulter. Fâcheux, donc. Épineux, aussi. Mais comme il l’avait appris au cours de sa longue carrière dans l’enseignement : il ne fallait pas chercher la moindre logique là où il n’y en avait pas. La vie d’un adolescent était à peu près tout sauf logique, c’était ainsi. Tout le monde passait par ces pentes sinueuses un jour ou l’autre.
« J’imagine que cela a à voir avec la mésaventure qu’elle et monsieur Andersen ont vécu il y a peu de temps, déclara le presque-centenaire en lissant sa barbe — en réalité, il la caressait comme on caresse un chat lové sur ses genoux au beau milieu d’une intense réflexion. Ils ont fait une rencontre regrettable du côté d’Osse-en-Bazar et n’eut été la protection qui les entoure tous les deux, ils auraient pu avoir à affronter des gens encore plus dangereux. Un piège typique d’une adepte de la magie noire qui n’y comprenait pas grand chose et qui a vite fui lorsque moi et d’autres Mages Blancs sommes arrivés sur place pour les tirer de ce mauvais pas. »
Aliaume leva momentanément les yeux vers sa professeure de Guérison et acquiesça à on-ne-sait-quoi avant de se tourner vers le fatras qui encombrait son bureau.
« Ce sont des adolescents, professeure, poursuivit-il en tirant une plume sous une pile de parchemins. Ils perdent peu à peu l’innocence qui faisait d’eux des enfants en se frottant à un monde beaucoup plus dur qu’il n’y parait en dehors de nos murs. Ils font l’amer expérience de la tromperie, de l’échec… se rendent compte que même un choix idéaliste entraîne de graves conséquences… et bientôt, lorsqu’ils auront atteint l’âge de nous quitter et de voler de leurs propres ailes, ils se retourneront pour jeter un regard froid sur leur adolescence, incapable, pour la plupart, de comprendre pourquoi ils ont fait tel ou tel choix. »
Il choisit un parchemin entamé — qu’il retourna — et nota un pense-bête sur cette histoire. Un pense-bête qui avait toutes ses chances de n’être jamais retrouvé s’il devait un jour se souvenir de son existence.
« On ne peut pas soigner le cours de sa propre existence. J’imagine que mademoiselle Fleury l’apprend à ses dépens. »
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Tahina sentait bien que son supérieur essayait de noyer le poisson. Que n'aurait-elle pas donné, en cet instant, pour être Legilimens et ainsi pourvoir chercher - ou du moins tenter - par elle-même les informations dont elle avait besoin dans la tête certainement bien remplie du directeur de Beauxbâtons. Se rendait-il compte à quel point son discours était frustrant ? Frustrant parce que la guyanaise avait la désagréable impression que soit elle n'arrivait pas à se faire comprendre, soit il s'en moquait éperdument. Dans un cas comme dans l'autre, ça l'agaçait. Elle poussa donc un profond soupir, ferma les yeux quelques secondes pour tenter de garder un semblant de calme puis reprit :
"Et bien justement, parlons de la mésaventure de nos deux élèves. Pourquoi les mages noirs les ont-ils ciblé eux particulièrement ? Après tout, ils ne sont pas les seuls à aller à Osse-en-Bazar, y compris ce jour-là. Et vous parlez de protection qui les entoure tous les deux. Pourquoi eux et pas les autres élèves ? Qu'ont-ils donc de particulier qui nécessite une telle attention ?"
Quelque chose disait à Tahina qu'elle touchait là le fond du problème et qu'elle avait besoin de comprendre pour être en mesure d'aider au mieux son élève. Elle n'avait pas forcément besoin de tout savoir, loin de là, mais comment pourrait-elle être une bonne maîtresse de confrérie si elle ne se préoccupait pas de soucis que pouvaient rencontrer l'une de ses élèves ?
"Soigner le cours de sa propre existence, peut-être pas mais si je peux lui donner les moyens d'affronter plus sereinement les obstacles qu'elle sera amenée à rencontrer, n'est-ce pas là mon devoir en qualité de guérisseuse... Et de maîtresse de sa confrérie ? Lorie est en souffrance et je ne l'abandonnerais pas !"
Elle n'en avait déjà pas l'intention avant d'entrer dans le bureau d'Aliaume et la discussion ne faisait que réveiller son caractère buté. Ah ça non, elle ne lâcherait pas le morceau !
"Et bien justement, parlons de la mésaventure de nos deux élèves. Pourquoi les mages noirs les ont-ils ciblé eux particulièrement ? Après tout, ils ne sont pas les seuls à aller à Osse-en-Bazar, y compris ce jour-là. Et vous parlez de protection qui les entoure tous les deux. Pourquoi eux et pas les autres élèves ? Qu'ont-ils donc de particulier qui nécessite une telle attention ?"
Quelque chose disait à Tahina qu'elle touchait là le fond du problème et qu'elle avait besoin de comprendre pour être en mesure d'aider au mieux son élève. Elle n'avait pas forcément besoin de tout savoir, loin de là, mais comment pourrait-elle être une bonne maîtresse de confrérie si elle ne se préoccupait pas de soucis que pouvaient rencontrer l'une de ses élèves ?
"Soigner le cours de sa propre existence, peut-être pas mais si je peux lui donner les moyens d'affronter plus sereinement les obstacles qu'elle sera amenée à rencontrer, n'est-ce pas là mon devoir en qualité de guérisseuse... Et de maîtresse de sa confrérie ? Lorie est en souffrance et je ne l'abandonnerais pas !"
Elle n'en avait déjà pas l'intention avant d'entrer dans le bureau d'Aliaume et la discussion ne faisait que réveiller son caractère buté. Ah ça non, elle ne lâcherait pas le morceau !
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Le vieil homme reposa plume et parchemin pour regarder gravement sa professeure de Guérison. Il ne savait pas ce qui lui semblait toujours plus fâcheux : qu’une apprentie Mage Blanc ne sache pas tenir sa langue ou qu’une professeure de Guérison ne sache pas établir un diagnostic simple comme bonjour ? Il suspendit le lissage de sa barbe en se disant qu’il appartenait définitivement à une autre génération de sorciers ou que les temps avaient définitivement bien changé…
« Si vous en êtes réellement à vous demander pourquoi des Mages Noirs iraient s’en prendre à des enfants protégés par des Mages Blancs, je confirme que vous n’êtes pas apte à les aider en quoi que ce soit. Mademoiselle Fleury — il insista bien sur cette formulation pour faire comprendre à la jeune femme qu’elle ne mettait pas assez de distance entre elle et l’adolescente — a accepté de suivre la Voie Blanche en son âme et conscience. Je ne sais pas ce qui a motivé la visite qu’elle vous a rendue, mais sachant qu’elle a vécu la même chose que monsieur Andersen, n’est-ce pas étonnant que vous veniez pour elle et non pour lui ? »
La question était évidemment réthorique. Le vieux Mage Blanc savait bien quelle était la différence entre Lorie et Thaïs. Ce n’était ni une question de capacité ou de mentalité, mais un manque criant de confiance. Confiance en la Voie et, pire que tout, de confiance en soi.
« Une guérisseuse guérit ce que la magie lui permet de guérir. Un Mage Blanc lutte contre les Mages Noirs qui se dressent tôt ou tard sur sa route. C’est ainsi. Mademoiselle Fleury a seulement besoin de s’endurcir. Il n’y a rien que vous puissiez faire pour l’y aider, à moins que vous vous jugiez plus forte que le temps et l’expérience réunis. »
Le ton du presque-centenaire s’était raffermi en prononçant ces paroles pleines de bon sens. Il était peut-être un vieil homme qui sélectionnait soigneusement ce qui méritait d’être consigné dans sa mémoire, peut-être bien qu’il pouvait paraître diminué ou sénile aux yeux de certaines personnes, mais il demeurait encore maître en ces lieux — du moins tant que le conseil d’administration de l’académie continuait de lui témoigner une confiance aveugle. Ce qui impliquait que les haussements de voix à son encontre n’étaient pas plus admis qu’une remise en cause de son jugement.
Il reporta son attention sur les parchemins devant lui, fouilla puis tira vers lui une vieille carte du château.
« Vous avez vos réponses, dit-il d’une voix lointaine. Je vous laisse à votre remède miracle. »
Ce qui sonnait comme une invitation, à peine voilée, à quitter les lieux.
« Si vous en êtes réellement à vous demander pourquoi des Mages Noirs iraient s’en prendre à des enfants protégés par des Mages Blancs, je confirme que vous n’êtes pas apte à les aider en quoi que ce soit. Mademoiselle Fleury — il insista bien sur cette formulation pour faire comprendre à la jeune femme qu’elle ne mettait pas assez de distance entre elle et l’adolescente — a accepté de suivre la Voie Blanche en son âme et conscience. Je ne sais pas ce qui a motivé la visite qu’elle vous a rendue, mais sachant qu’elle a vécu la même chose que monsieur Andersen, n’est-ce pas étonnant que vous veniez pour elle et non pour lui ? »
La question était évidemment réthorique. Le vieux Mage Blanc savait bien quelle était la différence entre Lorie et Thaïs. Ce n’était ni une question de capacité ou de mentalité, mais un manque criant de confiance. Confiance en la Voie et, pire que tout, de confiance en soi.
« Une guérisseuse guérit ce que la magie lui permet de guérir. Un Mage Blanc lutte contre les Mages Noirs qui se dressent tôt ou tard sur sa route. C’est ainsi. Mademoiselle Fleury a seulement besoin de s’endurcir. Il n’y a rien que vous puissiez faire pour l’y aider, à moins que vous vous jugiez plus forte que le temps et l’expérience réunis. »
Le ton du presque-centenaire s’était raffermi en prononçant ces paroles pleines de bon sens. Il était peut-être un vieil homme qui sélectionnait soigneusement ce qui méritait d’être consigné dans sa mémoire, peut-être bien qu’il pouvait paraître diminué ou sénile aux yeux de certaines personnes, mais il demeurait encore maître en ces lieux — du moins tant que le conseil d’administration de l’académie continuait de lui témoigner une confiance aveugle. Ce qui impliquait que les haussements de voix à son encontre n’étaient pas plus admis qu’une remise en cause de son jugement.
Il reporta son attention sur les parchemins devant lui, fouilla puis tira vers lui une vieille carte du château.
« Vous avez vos réponses, dit-il d’une voix lointaine. Je vous laisse à votre remède miracle. »
Ce qui sonnait comme une invitation, à peine voilée, à quitter les lieux.
[FIN]
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Tahina avait certainement poussé le bouchon trop loin au vu de la réaction de son supérieur et c'était particulièrement agaçant et frustrant de voir qu'il la prenait maintenant pour une idiote. Tant pis, ce qui était fait était fait et, au moins, elle avait réussi à lui faire cracher le morceau. Et si elle comprenait bien que le secret autour de la voie blanche était certainement un gage de sécurité, ça la dépassait que certains ne soient pas mis au courant. Elle était maîtresse de confrérie, comment aider ses élèves sans savoir ce qu'il se passait. D'autant que la voie choisir par l'adolescente était très surprenante pour une Ogme... et expliquait les nombreux problèmes qu'elle avait en conjuration du mal. Et puis sécurité... il suffisait de voir ce qu'il s'était passé pour comprendre qu'il y avait une faille de taille. Comment pouvait-on en arriver à ce que les mages noirs soient mieux renseignés que les personnes en charge de la formation et de la sécurité des enfants ? La Guyanaise fulminait, surtout devant la condescendance de la réponse du directeur de l'académie.
Certes, la jeune adolescente avait besoin de s'endurcir mais il fallait aussi prendre en compte ce qu'elle avait déjà vécu par le passé. Et qu'y avait-il de mal à vouloir l'aider ? Décidément, la guérisseuse ne serait sûrement jamais en phase avec Aliaume. Ou alors, son grand âge lui avait complètement fait oublié ce que pouvait être l'adolescence ? Était-ce ainsi qu'il voyait les choses : laisser les adolescents à eux-mêmes et seuls les plus forts survivraient ? C'était un procédé archaïque, dépassé, qui ne convenait pas à la jeune femme. En tout cas, elle avait ses réponses, elle pourrait donc aider au mieux son étudiante.
"Très bien. Au revoir." répondit-elle froidement avant de se diriger vers la porte de sortie. Il lui faudrait sûrement du temps pour digérer l'affront que venait de lui faire son supérieur... si elle le digérait un jour mais en attendant, elle avait d'autres Matagot à fouetter, comme on disait chez les non mags. Enfin, plus ou moins.
Certes, la jeune adolescente avait besoin de s'endurcir mais il fallait aussi prendre en compte ce qu'elle avait déjà vécu par le passé. Et qu'y avait-il de mal à vouloir l'aider ? Décidément, la guérisseuse ne serait sûrement jamais en phase avec Aliaume. Ou alors, son grand âge lui avait complètement fait oublié ce que pouvait être l'adolescence ? Était-ce ainsi qu'il voyait les choses : laisser les adolescents à eux-mêmes et seuls les plus forts survivraient ? C'était un procédé archaïque, dépassé, qui ne convenait pas à la jeune femme. En tout cas, elle avait ses réponses, elle pourrait donc aider au mieux son étudiante.
"Très bien. Au revoir." répondit-elle froidement avant de se diriger vers la porte de sortie. Il lui faudrait sûrement du temps pour digérer l'affront que venait de lui faire son supérieur... si elle le digérait un jour mais en attendant, elle avait d'autres Matagot à fouetter, comme on disait chez les non mags. Enfin, plus ou moins.
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