Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Tour de l’Horloge
Je pourrais me contenter de vous dire que la tour de l’Horloge est le lieu de vie du directeur, le professeur Delalande, et vous comprendrez, à cette simple évocation, qu’il s’agit d’un lieu saturé de magie. Pour commencer, sachez que si les aiguilles de l’horloge ne tournent plus ce n’est pas qu’elles sont en panne, mais que le professeur Delalande est présent, quelque part dans le château ou dans les jardins. Alors ne vous fiez pas à elles pour savoir si vous êtes à l’heure. Elles ne vous seront pas d’un grand secours.
Il y a deux façons d’entrer dans la tour. Par le porche, ici-même, assez large pour laisser passer deux carrosses de front et par le chemin de ronde des remparts. Mais venez, vous allez vite comprendre. Cette porte bleue a quelque chose de spécial. Regardez plutôt, dès que votre main se pose sur la poignée, une lueur semble s’allumer au fond de la broche de votre confrérie. C’est que la porte est ensorcelée de sorte à ne laisser passer que les résidents du château. Les restes d’une très ancienne protection magique d’après le professeur Delalande car aujourd’hui, il est évident que personne ne peut s’introduire dans le château sans y être invité. Une fois la porte passée, il nous suffit de monter cet escalier en colimaçon pour atteindre le premier palier qui n’est autre, et oui, que la coursive qui relie les deux segments de remparts. Pensez à bien vous couvrir quand vous passez par ici l’hiver. Croyez-moi, les courants d’air y sont impitoyables !
Cette petite fontaine encastrée dans le mur représente le sorcier qui est à l’origine de la tour, le professeur Montalbert de Horville, un très lointain directeur de l’académie et maître des eaux si l’on en croit la plaque en cuivre au-dessus de la fontaine. Ce relief n’est pas qu’une simple décoration. Si vous voulez accéder au bureau du professeur, il vous faudra nécessairement formuler votre besoin au-dessus de l’eau qui coule hiver comme été dans ce petit bassin en pierre. Si votre besoin coïncide avec la disponibilité du professeur, la fontaine pivote et vous révèle un escalier qui conduit au palier suivant. Dans cette cage d’escalier, n’espérez pas trop de silence : les portraits des protecteurs du château ont des discussions animées dans un vieux français difficile à décortiquer.
Avant de vous rejoindre, j’ai aperçu le professeur Delalande dans les tribunes du stade de Quattequin, je ne vais donc pas pousser la visite plus loin, la fontaine ne m’ouvrirait pas le passage. Mais si vous voulez vous faire une idée de ce que vous trouverez en passant la porte de son bureau, j’ai ce témoignage pour vous – c’est une amie qui l’a rédigé spécialement pour mes visites :
Des instruments de toutes sortes s’animent aux quatre coins de la pièce — bien qu’elle soit tout à fait ronde. Des rouleaux de parchemin palpitent au bord des tables de travail comme des langues assoiffées, faute d’être entièrement imbibés de cette encre bleue qui valdingue dans les encriers-cavaleurs — de magnifiques objets dont les petits pieds en cristal ont un goût prononcé pour les courses effrénées sur le plancher. Des ballons de verre contenant d’étonnants liquides — qui trouverait ça normal qu’une solution bleue lui adresse un clin d’œil charmeur ? — tournicotent sur leur support, chauffés ou non (les feux magiques sont des êtres capricieux dans ce bureau). Bref, des plumes se toilettent, des cartes travaillent leurs contours, des plantes croisent la feuille (le fer étant davantage ancré dans les habitudes des fleurets et autres sabres accrochés au-dessus de la cheminée), des chaises jouent à qui bouge la première, dans l’indifférence la plus totale du maître des lieux qui semble le seul à s’y retrouver dans ce fatras de parchemins.
Il y a deux façons d’entrer dans la tour. Par le porche, ici-même, assez large pour laisser passer deux carrosses de front et par le chemin de ronde des remparts. Mais venez, vous allez vite comprendre. Cette porte bleue a quelque chose de spécial. Regardez plutôt, dès que votre main se pose sur la poignée, une lueur semble s’allumer au fond de la broche de votre confrérie. C’est que la porte est ensorcelée de sorte à ne laisser passer que les résidents du château. Les restes d’une très ancienne protection magique d’après le professeur Delalande car aujourd’hui, il est évident que personne ne peut s’introduire dans le château sans y être invité. Une fois la porte passée, il nous suffit de monter cet escalier en colimaçon pour atteindre le premier palier qui n’est autre, et oui, que la coursive qui relie les deux segments de remparts. Pensez à bien vous couvrir quand vous passez par ici l’hiver. Croyez-moi, les courants d’air y sont impitoyables !
Cette petite fontaine encastrée dans le mur représente le sorcier qui est à l’origine de la tour, le professeur Montalbert de Horville, un très lointain directeur de l’académie et maître des eaux si l’on en croit la plaque en cuivre au-dessus de la fontaine. Ce relief n’est pas qu’une simple décoration. Si vous voulez accéder au bureau du professeur, il vous faudra nécessairement formuler votre besoin au-dessus de l’eau qui coule hiver comme été dans ce petit bassin en pierre. Si votre besoin coïncide avec la disponibilité du professeur, la fontaine pivote et vous révèle un escalier qui conduit au palier suivant. Dans cette cage d’escalier, n’espérez pas trop de silence : les portraits des protecteurs du château ont des discussions animées dans un vieux français difficile à décortiquer.
Avant de vous rejoindre, j’ai aperçu le professeur Delalande dans les tribunes du stade de Quattequin, je ne vais donc pas pousser la visite plus loin, la fontaine ne m’ouvrirait pas le passage. Mais si vous voulez vous faire une idée de ce que vous trouverez en passant la porte de son bureau, j’ai ce témoignage pour vous – c’est une amie qui l’a rédigé spécialement pour mes visites :
Des instruments de toutes sortes s’animent aux quatre coins de la pièce — bien qu’elle soit tout à fait ronde. Des rouleaux de parchemin palpitent au bord des tables de travail comme des langues assoiffées, faute d’être entièrement imbibés de cette encre bleue qui valdingue dans les encriers-cavaleurs — de magnifiques objets dont les petits pieds en cristal ont un goût prononcé pour les courses effrénées sur le plancher. Des ballons de verre contenant d’étonnants liquides — qui trouverait ça normal qu’une solution bleue lui adresse un clin d’œil charmeur ? — tournicotent sur leur support, chauffés ou non (les feux magiques sont des êtres capricieux dans ce bureau). Bref, des plumes se toilettent, des cartes travaillent leurs contours, des plantes croisent la feuille (le fer étant davantage ancré dans les habitudes des fleurets et autres sabres accrochés au-dessus de la cheminée), des chaises jouent à qui bouge la première, dans l’indifférence la plus totale du maître des lieux qui semble le seul à s’y retrouver dans ce fatras de parchemins.
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