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Drian Vaillant
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme

Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme

Drian Vaillant
https://www.beauxbatons.org/t138-drian-vaillant

Ven 1 Nov 2024 - 20:12


Mercredi 03 janvier 2024 - 23h
Sixième année - 17 ans
Précédemment
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L'annonce est officielle, je ne suis plus avec Lorie Fleury. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ma rupture a grandement permis de me réconcilier avec Tobias en rentrant. Je n'ai pas eu à faire beaucoup d'effort, le garçon m'ayant pris en pitié. Quant à Abbie, elle est restée fidèle à elle-même, elle a tout de suite compris que je n'avais pas envie d'en parler pendant des heures alors elle a immédiatement orienté le sujet de discussion sur autre chose. Le reste de l'après-midi et la soirée ont donc fini par occulter Lorie mais pas totalement mon ressentiment et mon sentiment d'humiliation.

Maintenant, après quelques parties animés de batailles explosives, il ne reste plus qu'Abbie et moi dans le salon. Tobias est parti se coucher depuis une bonne heure déjà et ne reste plus que nous, à nous rappeler des anecdotes de nos débuts à Beauxbâtons. Après que le silence ait commencé à s'installer faute de nouveaux sujets, la jeune femme se lève et je l'imite.  J'hésite avant de faire un pas dans sa direction et je pose mes doigts sur sa joue. L'atmosphère est douce, suave même. Alors je me penche vers son visage mais elle secoue la tête.

- Je ne suis pas ton lot de consolation, dit-elle en prenant ses distances.
- Ce n’est pas…
- Si. Tu veux consoler ton égo blessé, me coupe-t-elle.

Je me garde bien de répondre à ça. Elle a raison évidemment. Elle me l’a bien prouvé ces derniers jours, elle lit en moi comme dans un livre ouvert. Elle n’a pas besoin que je lui dise les choses, que je parle de détails pendant des heures, ou que je me force à m’ouvrir à elle. Elle devine déjà tout. Elle sent les choses que je ne dis pas, celles que je préfère garder cachées. Mes secrets, elle les met à jour avec une implacable précision et les garde pour elle.

Je hoche la tête et n’insiste pas. Je lui souris même. Elle est bien la seule qui peut me repousser et m’en faire ressentir de l’admiration. C’est qu’elle le fait sans jugement, sans pitié. Sans colère non plus. Elle me repousse mais ne me rejette pas. Elle se garde uniquement d’entacher sa propre fierté et je la comprends parfaitement. J’ai le sentiment que d’une façon ou d’une autre, elle est la seule que je supporterai toujours à mes côtés.

***

Jeudi 04 janvier 2024 - 1h

Je me tourne dans mon lit, une fois, deux fois, beaucoup trop de fois, sans parvenir à trouver le sommeil. Abbie avait raison, sur le moment, c’est bien pour mon égo que j’ai voulu l’embrasser. Mais si je ne trouve pas le sommeil, c’est pour une tout autre raison. Je me suis efforcé d’ignorer les autres filles, de l’ignorer elle, de me focaliser sur mes autres activités – et il y a de quoi faire – tant que j’étais avec Lorie. Je savais que si je la trompai une fois, je recommencerai, encore et encore, et ça aurait fini par se savoir même si elle était au Brésil. Je n’aurai pas réussi à tenir ces faux semblants avec elle aussi longtemps et mon entreprise aurait été un échec, par ma faute. Il n’en était pas question.

Mais maintenant… Cette barrière a littéralement sauté et je suis libre de faire ce que je veux. Je n’ai plus aucune obligation de retenue. Savoir Abbie de l’autre côté du mur, dans l’intimité du monde endormi, me met le corps en feu et me maintien éveillé. Le désir que j’ai ressenti pour Lorie n’est rien comparé au brasier que mon amie fait naître. N’y tenant plus, je me lève pour rejoindre la salle de bain attenante à ma chambre, m’asperge le visage d’eau avant de poser mes deux mains de chaque côté du lavabo et de m’y appuyer en fermant les yeux. Je reste ainsi une bonne minute, des gouttes ruisselants sur mon torse nu jusqu’à finir leur course sur le tissu de mon pantalon de nuit.

Je rouvre les yeux et observe un instant mon reflet dans le miroir. J’ai du mal à supporter ce regard bleu glacé qui me fixe comme un fou. Est-ce vraiment moi ? Je serre plus fort les rebords du lavabo jusqu’à en faire blanchir mes phalanges. Qu’est-ce que je fais bordel ?! Je reste là ? Ou je vais la voir ? Pourquoi tout est si compliqué, pourquoi ai-je l’impression que tout en moi va exploser ? Je voudrai hurler mais je sers les dents. Je voudrai courir mais je reste sur place. Je voudrai aller la voir…

Je sors de la salle de bain en trombe, quitte ma chambre et sans même avoir eu le temps de dire assurdiato, je me retrouve devant sa porte contre laquelle je pose mon front. Et si elle dort ? Pire, si elle me repousse encore une fois ? Tanpis, je dois le tenter. Je toque à sa porte doucement pour ne pas réveiller le reste de la maison. Une fois. Deux fois. A la troisième, je chuchote son prénom dans le noir, comme si elle allait plus m’entendre ainsi. Alors que je pense que c’est mort et que je dois me résoudre à retourner dans mon lit, la porte s’ouvre. Surpris, je manque de tomber en avant mais la main d’Abbie contre mon torse me retient. Ce simple contact, sa peau contre la mienne, m’irradie totalement.

Si elle dormait, elle est parfaitement alerte maintenant. Je capte son regard surpris, sa façon de détailler mon visage. Elle essaye probablement de comprendre ce que je fais là. Puis son expression change, ses yeux s’assombrissent et me parcourent entièrement, ses doigts s’enfoncent un peu plus dans ma chair. Je sens la morsure de ses ongles. Elle ne m’a pas encore repoussé et je sens, intimement, qu’elle ne le fera pas. Je fais un pas en avant réduisant la distance entre nous à quelques centimètres. Je baisse la tête pour continuer à la regarder, les bras le long du corps, et attends qu’elle relève la sienne pour que mon regard se fonde dans le sien.

- Abigaël, je lâche alors dans un souffle rauque.

Elle n’hésite pas. De sa main libre, elle vient crocheter mon cou pour m’obliger à me pencher jusqu’à elle. Elle s’affranchit de mes règles, m’impose les siennes, et Flamel que j’aime ça. Je l’embrasse comme un damné et elle me rend mon baiser avec une passion comme jamais Lorie ne l’a fait, ni nulle autre avant elle. Je glisse mes mains sous ses cuisses et la porte, faisant disparaitre toute distance entre nous. Ses jambes s’enroulent autour de mon dos.

Je sais que demain, je ferai comme si tout ça ne comptait pas, comme si rien ne pouvait m’attendrir ou me toucher. Mais cette nuit, j’aime tout d’elle et je veux le lui faire savoir. Cette nuit, je veux qu’elle m’appartienne autant que je veux lui appartenir. Je rentre dans la chambre tout en continuant à l’embrasser et je ferme doucement la porte derrière nous.