BEAUXBATONS.ORG

C’est au cœur de la villa Castelho, nichée dans les plaines de la petite ville portuaire de Porto Covo, sur la côte ouest du Portugal, que notre histoire commence.
Lenora Sandior, sorcière française aux origines non mag’ dit “Oui” à l’homme qui s’agenouille devant elle. Il s’agit de Astario De Aveiro, aîné de la famille sorcière éponyme résidant dans le Domaine familial en pierre et abrité des non mag’ par magie.

Quelques mois plus tard, un grand mariage sera organisé dans la même demeure, emplie de joie et de rires. Puis, un garçon naît de leur union, leur fils Caspian.

Son enfance est joyeuse. Ses grands-parents paternels Tilia et Corvo s’occupent de lui la plupart du temps alors que son père gère son entreprise d’artisanat de meubles magiques. Lenora quant à elle, vogue entre le Ministère des Affaires Magiques français et Porto Covo, plongée dans ses recherches de magico-archéologie, contant à son enfant les histoires folkloriques de divers pays.
Lorsqu’il a un an, une nouvelle naissance arrive dans la famille. Edwinardo, frère cadet d’Astario, emmène sa femme Dominiça au Domaine alors qu'elle enfante d’une petite fille du nom de Marina.

A présent, Caspian a de la compagnie. Les deux enfants grandissent ensemble, entourés de magie. Ils sont vite complices et très proches, comme un frère et une sœur. Ils s’amusent à faire les quatre cent coups dans la villa, riant à gorge déployée.  Vers ses quatre ans, les premiers signes de magie se manifestent chez lui et le petit sorcier s'extasie. Puis, quatre ans plus tard, Marina et Caspian s'éclipsent de la demeure pour aller s'amuser avec des enfants non mag' à Porto Covo. Ils racontent des histoires fantastiques aux autres enfants, risquant de briser le Secret, mais les adultes s'amusent de l'imagination foisonnante des petits. Puis un jour, le jeune garçon s'énerve contre un camarade qui s'en prend à sa cousine et sa magie explose comme une bourrasque, faisant chanceler le malotru. On le traite de sorcier, ce qu'il affirme fièrement. Evidemment, Caspian se fera disputer pour avoir enfreint les règles et ses virées en ville seront toujours encadrées.

Toutefois, si tout se passe plutôt bien à Castelho De Aveiro, les choses commencent à changer lorsqu'il a huit ans. Son avô Corvo tombe malade d'une dragoncelle avancée. La joie du Domaine se raréfie au fil des mois jusqu'à ce que son corps ne succombe à la maladie. Caspian se souviendra toute sa vie de cet instant où il a vu sa famille entière pleurer en sortant de la chambre de son grand-père. Il savait pertinemment que son état était grave, mais ce jour fatidique brisa une part de son cœur innocent. 
Toutefois, ce n'était que le début d'une lente descente vers la dure réalité de la vie. A la mort de Corvo, sa grand-mère Tilia commença à perdre l'esprit. Sa notion du temps s'estompa en l'espace d'un an, période durant laquelle des conflits naquirent entre son tio Edwardino et son pai Astario. Caspian était perplexe face à tous ces événements anxiogènes qui les assaillaient depuis que son avô était parti. Quant à sa cousine Marina, elle semblait être de plus en plus effacée des conversations par ses parents. Caspian trouvait étrange qu'aucun événement magique ne se soit produit autour d'elle en l'espace de huit ans.  Il avait déjà entendu sa tante employer un mot pour parler de sorciers dénué de talent magique lors d'une blague racontée à Noël, mais il n'arrivait pas exactement à le retrouver. Sachant instinctivement que Marina était en détresse, il fit tout ce qu'il put pour la protéger et lui redonner le sourire alors qu'elle était constamment sur le qui-vive, pointant du doigt tout ce qui lui semblait impressionnant pour se vanter d'avoir réalisé un exploit magique. Elle souhaitait tellement recevoir sa lettre pour Beauxbâtons !
Bien entendu, ce jour n'arriva jamais.

Quand il reçut sa lettre par la fée postale, Caspian n'était pas en train de sautiller de joie comme la plupart des jeunes sorciers qui attendaient cet événement avec impatience. Assis devant la cheminée, il regardait l'enveloppe avec une boule au ventre. Edwardino était devenu violent avec sa femme et sa fille depuis quelques mois déjà. Astario avait essayé de calmer le jeu, mais c'est Lenora qui a du intervenir, ordonnant au frère de son mari de faire ses valises et de partir de la Villa. Marina avait voulu qu'il reste, mais l'insulte de son père avait fusée ; elle qui n'était qu'une cracmolle ratée ne méritait pas sa présence. La petite avait fondu en larmes et Caspian avait tenté de la consoler en vain.
Cela faisait des semaines que Marina se pavanait avec une vieille branche pour tenter de lancer des sorts de partout. Elle était si studieuse, si intelligente pour son âge,  ambitieuse et avide de connaissances magiques. A présent, Caspian se trouvait comme un imposteur face à sa lettre, lui qui rêvait avant tout de liberté, trop effrayé de profiter de sa scolarité sans sa cousine, sans sa petite sœur.