Giovanni Cumuci
3ᵉ année, Ogme
À Cannes, un jour de Vacances
Alors que le soleil était encore aux aurores, dans la salle de bain je me brossais les dents pendant que mon père se rasait et dessinait les contours de sa barbe blanchâtre. Pendant que je m’étais assis sur le rebord de la baignoire, de mes yeux un peu blasés par la courte nuit que j’ai passé je le regardais se mettre à l’œuvre, il faisait ça soigneusement et habilement comme s’il pratiquait ce rituel depuis toujours. La situation était assez ironique : qu‘il s’occupe de sa barbe lorsqu’il avait décidé d’être aussi barbant que celle-ci ce même matin. Il me demandait en grognant si je n‘avais rien oublié en citant tout ce que je devais emmener et que j‘avais effectivement déjà préparé. Je lui répondais seulement par des « mmh » affirmatifs ne pouvant pas prononcer plus de sons étant donné que ma bouche était prise par ma brosse à dents.
Il était évident qu’il était nerveux pour la journée qui suivrait, nous allions tout de même cuisiner pour des gens « importants » pensais-je satiriquement. Qu’ont-ils d’importants ces français pour que mon père se mette dans un état pareille ? Et voilà qu’il me grognait à nouveau dessus pour que je me dépêche d’aller m’habiller. J’avais l’habitude de son comportement énervant et oppressant cependant il m’énerve toujours autant. Je souffle et me lève pour cracher dans le deuxième lavabo. Je me rince la bouche et regarde mon père d’un mauvais œil parce que je savais qu’il voulait me faire communiquer son stress, mais ça ne marchera pas, surtout qu’il n’y a pas le feu ce n’est que pour ce soir le repas.
Je me défile dans la chambre d’à côté, soulève quelques pantalons, en tire un noir puis prends une chemise parmi les nombreuses autres. Je regarde mes paires de chaussettes et me pince les lèvres me disant que c’est peut-être inapproprié. Oh et puis merda, elles ne se verront pas. J’enfile tout ça et mes chaussettes bleues aux beaux petits motifs de suchis puis prends soin de recouvrir mes chaussettes grâce au bas de mon pantalon. Chaussures aux pieds je m’apprête à sortir de la chambre quand mon père me coupe soudainement dans mon élan en se mettant dans l’encadrement de la porte. Il m’inspecte d’une mine sérieuse et des sourcils anormalement froncés, je n’aurais pas été son fils j’aurais probablement perdu tous mes moyens.
« -Attesa, Indossa un papillon. Et à partir de maintenant discute en français, ta maîtrise doit être irréprochable. » Je le regarde incrédule avec de gros yeux.
Sérieusement mon noeud papillon ? Je ne le mets qu’aux mariages. Puis il sait très bien que je maîtrise mon français comme aucun autre Italien.
« - Mais papa ce n’est pas nécessaire que je mette un... » Je ne finis même pas ma phrase. Le regard noir que me jette mon père me prévient que je n’ai même pas à discuter. Qu’est-ce que ça m’énerve, je me contente de souffler par le nez et prend ce noeud papillon que j’installe autour de mon cou. Je soupire, c’est assez inconfortable en plus.
Nous quittons la maison pour quatre heures de route et nous rejoignons la voiture dans laquelle mon père a charger un peu d’ingrédients et de matériel. Le trajet se passe dans le silence, seule la musique du groupe de Queen que je connais maintenant presque par cœur tant je l’ai entendu rompt un silence trop pesant. Néanmoins son expression que quiconque aurait cru simplement sérieuse était angoissée.
Fait véritable : mon père ne fronce pas, même un petit peu les sourcils quand il roule et encore moins avec du Queen dans les oreilles.
Nous arrivâmes enfin et il me demanda en me confiant la sacoche des couteaux d’aller sonner pendant que lui refaisait les comptes quelques instant. Je sonnais alors au portail pendant que dans la mesure du possible, mes yeux ébahis contemplaient de tout leur être la demeure de nos clients. C’est donc parce qu’ils sont riches comme Crésus que mon père stressait autant, je me moquais intérieurement de lui, quel homme mystérieux pourquoi ne me l’a-t-il pas dit que c’était pour ça qu’ils étaient « importants ». Pendant l’attente je me remémorais les étapes que je devais réaliser avec mon père en cuisine tout en admirant le spectacle visuel plutôt agréable que nous ressentions rien qu’en posant les yeux sur les lieux.
@Lorie Fleury , je fais un peu d’ordre dans l’orga de mes RPs sur ma fiche, j’en profite pour reposter ce bon vieux rp.
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