Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Vacances de Pâques 2024, avant la rentrée.
Un pas lui avait suffi pour sortir de la boutique de baguette magique. Elle avait pu s’entretenir avec Philippine et tout fut terriblement constructif. Quoi qu’il en fut, la cinquième année aux cheveux noirs coupés en carrés avec une belle frange, encore une nouvelle lubie capillaire, progressait rue Claudel d’un pas déterminée. Sa robe vert émeraude flottait derrière elle sous le regard de quelques curieux qui avaient réussi à la reconnaître. Certains, les plus jeunes, la pointait du doigt, tandis que d’autre la saluait d’un signe discret de la tête. Lorie leur retournait leur salutation par un mouvement de tête accompagné d’un sourire.
La jeune fille se frayait un chemin dans la foule quand celle-ci ne s’écartait pas pour elle. Elle savait où aller, nul autre qu’a l’étage de la maison Capenoir.
« Madame Fleury !? »
La voix fluette d’un enfant venait de lui parvenir jusqu’aux oreilles. Lorie se retourna légèrement et vit une petite fille se dandinant d’un pied à l’autre les bras derrière son corps. L’espace d’un instant Lorie se demandait comment une fillette aussi petite arrivait à ne pas être bousculée dans la tempête des sorciers qui s’aventuraient sur les pavés. Lorie vint s’accroupir pour se mettre à sa hauteur et lui fit un sourire chaleureux.
« Bonjour, je peux faire quelque chose pour toi ? »
« Un autographe ? »
La fillette lui avait tendu un papier aussi doux que de la soie. Amusant… Songea la blonde qui l’avait invité à la suivre pour se mettre un peu plus à l’écart.
« Tu as quel âge ? »
« Six ans ! »
« Qu’est-ce que tu fais rue Claudel toute seule ? »
« Je suis pas toute seul mes parents sont là-bas ! »
La petite à la robe bleue, montra du doigt un couple souriant qui s’était empressé de faire un coucou de la main tout en restant à distance. Lorie fit un signe de main avant de reporter son attention sur la petite.
« Tu t’appelles comment ? »
« Lilou »
« C’est mignon… »
Lorie griffonna avec une plume sur le papier. Le mot se voulait comme à son habitude, inspirant, gentil et remplis d’une bienveillance à en faire vomir les mages noirs. Quand elle eut fini le petit dessin accompagnant le mot, elle tendit celui-ci à la fillette qui s’empressa de rejoindre ses parents comme si elle venait de gagner quelque chose de très précieux. Elle avait bien dit merci en s’inclinant, comme ses parents un peu plus loin qui en étaient à la limite de paraître obséquieux.
Plûmes à la main, toujours à l’écart de la foule et des passages, Lorie rangea ladite plume dans son sac en soupirant et se tapant le front. « Des plantes pour des potions, c’est ça qu’on a failli oublier ! » Lys gazouilla pour prévenir sa sorcière et Lorie se contenta de mettre la main sur sa baguette. Elle zieuta la silhouette qui s’approchait d’elle par-dessus son épaule et se retourna en pointant sa baguette vers elle.
« Professeure ?… »
Aucun doute, c’était sa professeure de guérison qu’elle était en train de dévisager alors que sa baguette était toujours pointée dans sa direction.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Tahina avait repoussé ce moment bien trop longtemps, à présent, elle ne pouvait plus y échapper. Mais quel calvaire ! Seulement, elle ne pouvait décemment pas de demander une nouvelle fois à Melle Zitelli de s'y rendre à sa place. Elle le faisait déjà bien trop souvent. Non, cette fois-ci, c'était donc bien elle qui était de corvée "courses". Les réserves du dispensaire étaient au plus bas, elle n'avait pas le choix et devait donc faire des emplettes pour refaire les stocks. Si encore elle avait pu rendre visite à Roddy et sa famille au passage mais ils avaient profité des vacances pour retourner en Guyane. Tant pis, ce serait pour une prochaine fois.
Toujours est-il que la jeune femme marchait donc d'un pas décidé. Hors de question de passer une minute de plus que nécessaire dans la rue Claudel. Elle avait horreur de cette foule, encore plus avec le retour des jours plus cléments où certains ne trouvaient rien de mieux que de venir y flâner. A croire que, pour eux, c'était une sortie agréable et divertissante. Franchement, la guérisseuse ne comprendrait jamais les gens. Tout à son objectif, elle fonçait et faillit rater la silhouette accroupie à côté d'une enfant. Pourtant, quelque chose attira le regard de la professeur même si elle mit du temps à comprendre quoi. Les cheveux bruns, une coupe au carré, c'était un énorme changement mais, à bien y regarder, elle finit par regarder son élève. Évidemment, c'était les vacances donc Lorie était en France...
"Bonjour Melle Fleury, comment allez-vous ? Vous n'avez pas trop froid après ces semaines passées sous des latitudes plus clémentes ?"
Bon, peut-être qu'elle prenait son cas personnel pour un cas général mais elle ne pouvait s'ôter de la mémoire les mois à grelotter quand elle était arrivée en métropole. En attendant, même si cet interlude la retardait, elle ne pouvait que reconnaître qu'elle était contente de voir l'adolescente qui avait l'air en forme. Finalement, elle s'inquiétait peut-être pour rien et cette année loin de Beauxbâtons lui faisait peut-être le plus grand bien ?
Toujours est-il que la jeune femme marchait donc d'un pas décidé. Hors de question de passer une minute de plus que nécessaire dans la rue Claudel. Elle avait horreur de cette foule, encore plus avec le retour des jours plus cléments où certains ne trouvaient rien de mieux que de venir y flâner. A croire que, pour eux, c'était une sortie agréable et divertissante. Franchement, la guérisseuse ne comprendrait jamais les gens. Tout à son objectif, elle fonçait et faillit rater la silhouette accroupie à côté d'une enfant. Pourtant, quelque chose attira le regard de la professeur même si elle mit du temps à comprendre quoi. Les cheveux bruns, une coupe au carré, c'était un énorme changement mais, à bien y regarder, elle finit par regarder son élève. Évidemment, c'était les vacances donc Lorie était en France...
"Bonjour Melle Fleury, comment allez-vous ? Vous n'avez pas trop froid après ces semaines passées sous des latitudes plus clémentes ?"
Bon, peut-être qu'elle prenait son cas personnel pour un cas général mais elle ne pouvait s'ôter de la mémoire les mois à grelotter quand elle était arrivée en métropole. En attendant, même si cet interlude la retardait, elle ne pouvait que reconnaître qu'elle était contente de voir l'adolescente qui avait l'air en forme. Finalement, elle s'inquiétait peut-être pour rien et cette année loin de Beauxbâtons lui faisait peut-être le plus grand bien ?
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Non, elle ne s’y trompait pas, elle avait bien sa professeure en face d’elle. Professeure qu’elle n’avait pas vue depuis son départ au Brésil. Un sourire s’afficha sur son visage, un sourire chaleureux, calme et remplis de confiance. Lorie rangea sa baguette dans la poche de sa robe et laissa échapper un petit rire amusé par la remarque de la Guyanaise.
« Je vais très bien et vous ? Non, haha, il y a des enchantements pour régler ces désagréments liés au climat, j’avais anticipé avant mon retour du Brésil… Lorie fit un petit mouvement de menton vers sa professeure. Je peux vous offrir quelque chose à boire ou à manger au café abrégé pour discuter ? Je devais faire quelques emplettes en vue du tournoi, des ingrédients pour préparer quelques potions… Mais ça ne presse pas. »
La fausse brune transpirait une confiance qu’elle n’avait jamais montrée jusqu’à aujourd’hui. Même lors des vacances de Noël, Lorie n’avait jamais été dans cet état. Elle était sereine comme inébranlable. Comme si tous ses soucis s’étaient volatilisé. C’était en apparence, bien entendu que la prophétie pesait sur ses épaules et que même si elle avait accepté l’idée, la mort de son maître était quelque chose qu’elle redoutait. De plus, l’inconnue de la date… Quand est-ce que l’alchimiste deviendrait roi ? La brune n’en avait aucune idée, elle avait promis de lui vouer une confiance aveugle, il savait ce qu’il faisait.
« Oh, si vous avez du temps bien sûr ! Je comprendrais que vous ayez mieux à faire. »
Lorie fit un pas sur le côté et vint esquiver une bousculade d’un autre passant. Certains, nez dans les journaux dérivaient de leur route avant de se prendre quelqu’un. Le regard de Lorie questionnait toujours l’adulte en face d’elle. Boire un verre était une idée qui lui plaisait, cela lui rappellerait sûrement les chocolats chauds aux guimauves qu’elle avait pu prendre dans son bureau. Puis sa professeure devait avoir quelques nouvelles plus ou moins croustillante à lui raconter sur ce qui se passait à l’académie.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Il n'y avait pas que la coupe de cheveux qui avait changé chez l'adolescente, elle affichait aussi une toute nouvelle assurance. Oui, c'était évident, ce séjour au Brésil lui faisait le plus grand bien. Tant mieux. Et cerise sur le gâteau, du point de vue de Tahina en tout cas, elle ne souffrait pas du froid en rentrant. Pour elle, les enchantements n'avaient jamais été suffisants mais bon, il faut dire qu'elle ne les maîtrisait pas non plus parfaitement, ça n'aidait pas. Quant à la proposition de la jeune fille, même si elle avait souhaité faire vite, elle n'était pas contre s'arrêter au café Abreger.
"Excellente idée, allons boire un verre." répondit-elle en souriant.
Elle n'avait pas l'intention de laisser l'adolescente payer les consommations mais là était une autre histoire. Discuter avec elle, savoir comment elle se sentait, ce qui s'était passé pour elle depuis son départ intéressait hautement la guérisseuse. Oh bien sûr, elle avait suivi de loin les évènements mais rien ne valait l'histoire de première main, non ? Elle se mit donc en route vers le café et avisa une table, à l'intérieur, près de la fenêtre. De là, elles pourraient profiter des rayons du soleil sans subir le vent frais qui soufflait et faisait chuter la température bien en-deçà de ce que Tahina trouvait agréable.
"Que prenez-vous ?"
Elle fit un signe au serveur et commanda alors les boissons. Pour elle, ce serait un réveil express qui lui donnerait suffisamment de peps, elle l'espérait, pour la suite de la journée. Une fois le serveur parti derrière son bar, elle reporta son attention sur la jeune fille.
"Alors, racontez-moi, comment ça se passe pour vous ?"
"Excellente idée, allons boire un verre." répondit-elle en souriant.
Elle n'avait pas l'intention de laisser l'adolescente payer les consommations mais là était une autre histoire. Discuter avec elle, savoir comment elle se sentait, ce qui s'était passé pour elle depuis son départ intéressait hautement la guérisseuse. Oh bien sûr, elle avait suivi de loin les évènements mais rien ne valait l'histoire de première main, non ? Elle se mit donc en route vers le café et avisa une table, à l'intérieur, près de la fenêtre. De là, elles pourraient profiter des rayons du soleil sans subir le vent frais qui soufflait et faisait chuter la température bien en-deçà de ce que Tahina trouvait agréable.
"Que prenez-vous ?"
Elle fit un signe au serveur et commanda alors les boissons. Pour elle, ce serait un réveil express qui lui donnerait suffisamment de peps, elle l'espérait, pour la suite de la journée. Une fois le serveur parti derrière son bar, elle reporta son attention sur la jeune fille.
"Alors, racontez-moi, comment ça se passe pour vous ?"
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Un acquiescement entendu plus tard, Lorie se mit en route pour le café abrégé. Ses yeux scrutaient les environs à la recherche de son matagot qui devait flâner quelque part loin de l’agitation de la foule. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, mais il fallait admettre que c’était un garde du corps parfois approximatif.
« Par Merlin… Descends ! »
Ni une ni deux le fameux matagot releva la tête d’entre ses pattes pour fixer la brune. De façon nonchalante, celui-ci se mit sur ses quatre pattes, étira son dos et s’empressa de descendre aux côtés de sa sorcière. Lorie ponctua le petit comportement par une délicieuse gratouille sous le menton et toujours en bonne compagnie de sa professeure s’empressa de franchir la porte du café.
Installée, le matagot couché à ses côtés, elle prit le temps de réfléchir quelques secondes, la jeune fille hésita un instant, croisa le regard de sa professeure et se retint de demander la boisson que Suzanne lui avait faite découvrir.
« Un féerique s’il vous plaît » Avait-elle dit de sa voix mélodieuse avec un sourire.
Le serveur disparut un peu plus loin, se fondant parfaitement dans l’ambiance feutrée du lieu. Il avait ponctué la prise de commande par un petit signe de tête respectueux envers la championne.
« Eh bien… Les Brésiliens sont accueillants et c’est calme… Le tournoi commence après les vacances donc j’ai eu l’occasion de profiter des enseignements que l’on dispense au Brésil, je m’entends bien avec tout le monde et mes entraînements pour maintenir le niveau exigé par l’académie se passe bien. Lorie remercia le serveur qui venait de revenir avec les boissons. Je suis allée au carnaval de Castelobruxo avec Nahele, c’est un gentil garçon, je n’arrive pas à savoir si c’est lui ou si c’est moi qui vais l’aider à gagner… Je ne sais pas, je n’y vais pas vraiment pour gagner, je crois. Lorie porta son verre jusqu’à ses lèvres. Uhm et vous ? Comment ça se passe à l’académie, les premières années sont plus calmes que l’an dernier ? »
Le visage de Lorie était quelque peu désolé, elle espérait qu’il n’y avait pas de nouveau Giovanni prêt à lâcher des rats dans les cuisines. On pouvait dire qu’elle avait planté sa maîtresse de confrérie en début d’année et cette perspective était loin d’être réjouissante à ses yeux.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Tahina avait beau savoir que Lorie approchait de la fin de sa scolarité, c'était étrange pour elle d'avoir cette discussion d'adultes avec elle. Comme si elles n'étaient plus professeur / élève mais plutôt complices. Surtout quand il s'agissait de parler des jeunes élèves qui faisaient parfois des bêtises, ce qui lui arracha un sourire. Certes, l'adolescente avait pu voir ce qu'il en était l'année précédente mais finalement, pour la guérisseuse, ça n'avait pas été une année bien différente des autres de ce point de vue là. Il y avait toujours des petits garnements qui s'amusaient à tester les limites et ça serait probablement toujours le cas, elle s'y était faite.
"Oh vous savez, les premières années ne seraient pas vraiment des premières années sans les bêtises qui les accompagnent. Il y a toujours des petits malins persuadés d'être plus futés que les autres... et que les règles."
Elle remercia le serveur qui venait de leur amener leur boisson et prit une grande gorgée de son cocktail, savourant sa fraîcheur et l'énergie qu'elle sentait se diffuser dans ses veines.
"Je suis ravie de voir que vous profitez pleinement de cette expérience. C'est une chance de pouvoir découvrir l'enseignement et la culture dans un autre pays. L'Amérique du sud peut être dépaysante et parfois déstabilisante pour ceux qui la découvre.."
Et l'Amazonie... elle poussa un petit soupir nostalgique. Certes la Guyane n'était pas le Brésil mais il y avait pas mal de similitudes et sa région natale lui manquait souvent. Ne serait-ce parce que, là-bas, elle pouvait utiliser sa forme d'Animagus sans surprendre les gens qui pourraient la croiser.
"Quel enseignement préférez-vous ?"
"Oh vous savez, les premières années ne seraient pas vraiment des premières années sans les bêtises qui les accompagnent. Il y a toujours des petits malins persuadés d'être plus futés que les autres... et que les règles."
Elle remercia le serveur qui venait de leur amener leur boisson et prit une grande gorgée de son cocktail, savourant sa fraîcheur et l'énergie qu'elle sentait se diffuser dans ses veines.
"Je suis ravie de voir que vous profitez pleinement de cette expérience. C'est une chance de pouvoir découvrir l'enseignement et la culture dans un autre pays. L'Amérique du sud peut être dépaysante et parfois déstabilisante pour ceux qui la découvre.."
Et l'Amazonie... elle poussa un petit soupir nostalgique. Certes la Guyane n'était pas le Brésil mais il y avait pas mal de similitudes et sa région natale lui manquait souvent. Ne serait-ce parce que, là-bas, elle pouvait utiliser sa forme d'Animagus sans surprendre les gens qui pourraient la croiser.
"Quel enseignement préférez-vous ?"
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Une main agrippant le verre, l’autre grattouillant la tête du gros chat magique, Lorie écoutait sa maîtresse de confrérie parler des garnements de première année. Un sourire aux lèvres, elle n’avait aucun mal à s’imaginer les garnements préparer des plans tous aussi foireux les uns que les autres. Sa professeure avait raison, cela faisait le charme de l’académie. Alors qu’elle portait le verre à ses lèvres, la fausse brune se questionnait sur le dépaysement que lui avait apporté son voyage au Brésil. Il y avait une tonne de choses différentes que la sorcière avait trouvées en décalage avec sa culture, pour autant, elle n’avait jamais senti la déroute.
« Uhm… Lorie posa son verre. Dépaysant oui, déstabilisante non, il faut dire que Liliana fait une guide fantastique, Amy me forme à merveille et Nahele me raconte son histoire de mage blanc et celle de son pays. Je suis bien entourée. »
Ce consta fait, les ongles de la sorcière firent tinter le verre, comme le miroir de l’autre main qui grattouillait la créature. Son regard bleu dans celui de sa professeure, la sorcière était calmes, semblait imperturbables. Puis elle se pinça les lèvres, quelle matière pouvait-elle préférer ?
« C’est une question compliquée… Tous les enseignements sont… Géniaux… Le regard de Lorie fut attiré par une silhouette à l’extérieur, elle l’observa un instant avant de porter son attention sur la créature qui avait décidé de se rouler par terre et d’être hors de portée. La botanique primitive est incroyablement constructive surtout allié à la guérison… Les doigts de Lorie pianotaient sur la table du café. L’incantation des tribus et la sorcellerie des anciens sont impressionnantes, mais il m’est compliqué de pratiquer sans bâton… Le spiritisme des pierres, protection de la faune, interprétation du cosmos… Lorie continuait sa réflexion, ses doigts pianotaient toujours. Je n’ai pas de préférence, je prends les enseignements ou plutôt ce que je peux des enseignements comme ils sont, avec la curiosité d’une élève de première année. »
Un sourire satisfait aux lèvres la mage blanc attrapa son verre du bout de ses doigts fins pour le porter de nouveau à ses lèvres. Après avoir bu une gorgée du breuvage, elle reposa le verre sur le petit socle à verre.
« Vous êtes originaire d’Amérique du Sud n’est-ce pas ? Les terres de votre enfance ne vous manquent pas trop ? »
Car même si la Guyane était dans le nord de l’Amérique du Sud, le cadre était tellement différent… Elle s’imaginait vivre un tel dépaysement à seulement onze ans… Cela aurait été tellement différent, Lorie avait seize ans quand elle avait pu découvrir une école loin des siens. Elle avait désormais une maturité qu’elle ne pouvait prétendre avant, comme elle savait pourquoi elle était allée là-bas. C’était différent, mais tout devoir laisser derrière elle, famille, amis, pour étudier aussi loin de ses racines… Pas étonnant… Songea Lorie en repensant au courage de cette dernière. Ogme lui allait bien au teint.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Même si Tahina n'avait pas eu trop de doute sur le sujet, elle était rassurée d'avoir la confirmation que son élève était bien entourée quand elle était au Brésil. Elle avait beau être sous une autre juridiction, en quelque sorte, la jeune femme se sentait responsable du bien-être de tous ses élèves et Lorie ne faisait pas exception à la règle. Elle avait l'air de profiter au maximum de cette expérience hors du commun, tant mieux. Et de tirer le plus de bénéfices possibles des nouveaux enseignements. La botanique primitive, hein ? Intéressant... la guyanaise nota dans sa tête qu'il serait certainement intéressant de se procurer un ouvrage sur le sujet. D'autant qu'elle devait sûrement déjà connaître certains spécimens mais qu'elle n'avait pas forcément l'idée de leur utilité en dehors de ce qu'avait pu lui apprendre sa grand-mère, à savoir des usages non mages.
"La Guyane aura toujours une place particulière dans mon cœur et j'y retourne dès que l'occasion se présente. Mais, même si l'enfant que j'ai été serait surprise de m'entendre dire ça, je n'aurais certainement pas pu y passer toute ma vie. Pas après la découverte de mes pouvoirs en tout cas. Je crois bien que mon département m'aurait paru trop... petit. Et malheureusement sans grand avenir pour un sorcier. "
Roddy avait lui aussi choisi de vivre ailleurs. Encore qu'il n'était pas forcément une référence. Lui avait de suite aimé être un sorcier et puis, faire une carrière au Quattequin aurait été bien difficile là-bas.
"Enfin, reposez-moi la question au bon milieu de l'hiver et ma réponse sera sûrement bien différente." ajouta-t-elle en riant.
Ah ça, les années avaient beau passer, elle était toujours aussi frileuse. Alors oui, au milieu de l'hiver, le climat de sa région natale lui manquait. Tout comme le carnaval d'ailleurs. Elle trouvait souvent les gens bien trop sérieux, tristes et ternes quand les jours raccourcissaient alors qu'en Guyane, c'était la période où il y avait une multitude de couleurs, de musique et de gens faisant la fête dans les rues.
"Comment appréhendez-vous la suite du tournoi ?"
"La Guyane aura toujours une place particulière dans mon cœur et j'y retourne dès que l'occasion se présente. Mais, même si l'enfant que j'ai été serait surprise de m'entendre dire ça, je n'aurais certainement pas pu y passer toute ma vie. Pas après la découverte de mes pouvoirs en tout cas. Je crois bien que mon département m'aurait paru trop... petit. Et malheureusement sans grand avenir pour un sorcier. "
Roddy avait lui aussi choisi de vivre ailleurs. Encore qu'il n'était pas forcément une référence. Lui avait de suite aimé être un sorcier et puis, faire une carrière au Quattequin aurait été bien difficile là-bas.
"Enfin, reposez-moi la question au bon milieu de l'hiver et ma réponse sera sûrement bien différente." ajouta-t-elle en riant.
Ah ça, les années avaient beau passer, elle était toujours aussi frileuse. Alors oui, au milieu de l'hiver, le climat de sa région natale lui manquait. Tout comme le carnaval d'ailleurs. Elle trouvait souvent les gens bien trop sérieux, tristes et ternes quand les jours raccourcissaient alors qu'en Guyane, c'était la période où il y avait une multitude de couleurs, de musique et de gens faisant la fête dans les rues.
"Comment appréhendez-vous la suite du tournoi ?"
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Lorie échangea un rire de bon cœur avec sa maîtresse de confrérie. Celle-ci n’était pas réputée pour être la plus résistante au froid et son commentaire venait appuyer les rumeurs largement fondées. Même si la fausse brune aurait pu se douter de cela à son commentaire un peu plus tôt ou lors de ses précédents échanges à l’académie. Enfin, ce n’était plus le sujet, puisqu’elle réorienta le sujet vers quelque chose de bien plus sérieux. Elle n’avait rien trouvé à redire sur le département de Guyane, bien trop petit pour une sorcière, mais pour sa dernière question…
« Comment j’appréhende la suite… Eh bien… »
La fausse brune attrapa son verre et le but d’une traite, un joli cul-sec le temps de mettre en ordre ses pensées. Une fois tout structurée, elle afficha à nouveau un sourire jovial.
« Hum, je n’ai pas vraiment de plan pour être franche… Je m’étais beaucoup préparée pour le tournoi des trois sorciers, et celui-ci m’a échappé… Lorie prit une grande inspiration. Je n’aurais pas dû me retrouver là-bas, et même si j’ai l’envie de faire une belle performance, j’ai le sentiment parfois que cela n’est que futile. Le verre à ses lèvres, Lorie se rendit compte qu’il ne restait plus une goutte, elle reposa donc celui-ci. Vous savez… Je n’ai pas voulu participer au tournoi pour la gloire, je crois que je cherchais des réponses à des questions et que je cherchais ma voie… J’aurais pu gagner le tournoi des trois sorciers, des élèves avaient réussi à mettre la main par je ne sais quel moyen sur des informations précieuses qui m’auraient fait survoler la troisième tâche. J’ai refusé, alors… Ce tournoi… Si je le gagne j’en serai heureuse, si je le perds… Je serais grandement reconnaissante de la chance d’avoir pu y participer. Même si cela aura entraîné la mort d’un ami et l’agression d’une autre… Mais je ne suis pas responsable des méfaits des autres… »
Cela lui en coûtait de dire ça, Lorie avait quelques pistes sur les drames à venir et son visage peinait le dissimuler. Elle croisa le regard du serveur et se contenta de lui faire un petit signe pour recommander quelque chose à boire. Puis, la fausse brune ferma les yeux un instant et son visage gomma toutes les émotions négatives qui pouvaient s’y trouver.
« Qu’en pensez-vous, de votre point de vue ? »
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
La question de Tahina n'était pas si évidente que ça, elle le savait bien et ça ne loupa pas. Son élève prit le temps de finir son verre avant de lui répondre. Sûrement pour trouver ses mots, y réfléchir peut-être elle-même avant parce qu'elle ne s'était pas forcément posé la question. Après tout, pris dans le flot des évènements, on se laissait parfois porter sans trop y prêter attention. C'était arrivé bien des fois à la jeune femme lorsqu'elle était en Afrique avec Adrian et c'est une fois terminé qu'elle avait réalisé bon nombre de choses. Dommage pour certaines d'ailleurs, si elle s'en était rendue compte plus tôt, peut-être aurait-elle agi autrement et peut-être son histoire n'aurait pas pris la même tournure. Enfin, comme disait si bien sa grand-mère, avec des SI, on cassait les noix de coco avec une pichenette.
Au lieu de ressasser son passé, la professeur se concentra donc sur les dires de son élève, hochant la tête pour acquiescer à certains de ses mots. Alors qu'elle allait répondre, le serveur leur apporta à nouveau un verre chacune et Tahina posa des Liards dans sa main afin de payer les consommations. Certes, elles en reprendraient peut-être ensuite mais au moins, c'était déjà ça de fait. C'est seulement quand il fût parti qu'elle prit à son tour la parole :
"C'est tout à votre honneur de ne pas avoir profité des informations de vos camarades. Et en même temps, je pense que vous avez découvert ainsi le vrai objectif du tournoi. Du moins, c'est ainsi que je le vois. Oui, on vous met devant certaines épreuves mais la plus importante de toute n'est pas celle qu'on croit. Tous les participants, à un moment donné, doivent faire un choix en leur âme et conscience et, pour moi, c'est ça le but ultime du tournoi : vous permettre de réellement vous connaître. Savoir ce ont vous êtes capable pour atteindre vos objectifs. Et pour moi, vous en êtes déjà vainqueur."
Elle ne le disait pas tel quel mais ses mots valaient bien dire ce qu'on pouvait entendre entre les lignes : elle était fière de son élève, peu importe l'issue de ce qu'elle avait encore à vivre au Brésil. Elle avait su rester droite et ne pas succomber à la facilité et c'était sa plus grande victoire.
Au lieu de ressasser son passé, la professeur se concentra donc sur les dires de son élève, hochant la tête pour acquiescer à certains de ses mots. Alors qu'elle allait répondre, le serveur leur apporta à nouveau un verre chacune et Tahina posa des Liards dans sa main afin de payer les consommations. Certes, elles en reprendraient peut-être ensuite mais au moins, c'était déjà ça de fait. C'est seulement quand il fût parti qu'elle prit à son tour la parole :
"C'est tout à votre honneur de ne pas avoir profité des informations de vos camarades. Et en même temps, je pense que vous avez découvert ainsi le vrai objectif du tournoi. Du moins, c'est ainsi que je le vois. Oui, on vous met devant certaines épreuves mais la plus importante de toute n'est pas celle qu'on croit. Tous les participants, à un moment donné, doivent faire un choix en leur âme et conscience et, pour moi, c'est ça le but ultime du tournoi : vous permettre de réellement vous connaître. Savoir ce ont vous êtes capable pour atteindre vos objectifs. Et pour moi, vous en êtes déjà vainqueur."
Elle ne le disait pas tel quel mais ses mots valaient bien dire ce qu'on pouvait entendre entre les lignes : elle était fière de son élève, peu importe l'issue de ce qu'elle avait encore à vivre au Brésil. Elle avait su rester droite et ne pas succomber à la facilité et c'était sa plus grande victoire.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
« Merci madame »
Avait simplement répondu l’adolescente qui avait écouté sa professeure sans perdre une miette de ce qu’elle pouvait dire. La main de Lorie fut légèrement touchée par la tête du Matagot qui venait quémander une gratouille sous le menton, chose que Lorie lui donna sans mal avec la douceur qui la caractérisait.
« Hum, fit Lorie après avoir bu une petite gorgée de la boisson fraîchement emmenée. À ce propos, j’ai plus ou moins réalisée une certaine chose lorsque j’étais au Brésil. Avant la rentrée de quatrième année quelqu'un m’a réalisé une prophétie… Je ne sais pas si elle est fiable, mais celle-ci s’imbrique dans une seconde prophétie qu’un ami a eue. Lorie marqua un petit silence. C’est un sujet que je peine à comprendre… Les prophéties, je ne sais pas si vous êtes sensible à ces questions… Enfin… J’ai accepté celle-ci, du moins je m’y suis résignée, mais, Assurdiato avait-elle alors lancé pour rendre ses échanges avec sa professeure, privés. Une part de moi se demande s’il n’y a pas erreur… La traque acharnée… Je veux bien y croire, mais la vengeance… Lorie observa aux alentours. Même celle qui m’a kidnappée l’an dernier, je ne nourris pas assez de rancune pour vouloir me venger… J’admets que cette perspective me fait peur… Du moins, elle laisse penser que cette vengeance ne se limite pas à livrer quelqu'un aux autorités, c’est ça qui me fait le plus peur. Comme quand j'ai voulu tuer l'accromentule... »
Lorie se gratta le front pour soulager la gêne occasionnée par l’une de ses mèches de cheveux et observa sa professeure. Mener une vengeance… Ça ne lui ressemblait pas, ce n’était pas elle, même après les changements que le tournoi avait provoqués en elle. L’air sérieux, peut-être un peu grave, Lorie observait sa professeure avant de se rappeler qu’il lui fallait du rhumiel, elle s’empressa de noter l’ingrédient sur la serviette en papier avant de la ranger dans une poche de sa robe. Puis elle regarda de nouveau sa maîtresse de confrérie, comme un retour à la réalité.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
De quasi anodine, la conversation prit une tournure bien plus étrange lorsque Lorie aborda le sujet des prophéties. Son discours était un peu décousu pour Tahina qui n'avait pas tous les tenants et aboutissants de ce que les deux personnes lui avaient dit. La réponse n'était pas élémentaire mais une chose était sûre, c'est que la jeune femme était particulièrement sensible au sujet depuis peu. Elle n'arrivait pas, elle-même, à y voir bien clair - hahaha, amusant quand on y pensait pour une sorcière qui avait le troisième œil - mais, par la force des choses, elle s'y intéressait de plus en plus.
"Quelles étaient les teneurs exactes des prophéties qui vous ont été faites ?"
Il fallait commencer pas le début et la guyanaise avait besoin de connaître les mots exacts pour essayer de démêler les choses. D'autant qu'elle savait pertinemment qu'une vision n'était pas simple à comprendre. Elle était souvent source d'interprétation et ce n'était pas forcément facile de savoir avant que les évènements n'aient lieu. Pire, parfois, la vision était ce qui déclenchait les évènements parce que les sorciers pensaient avoir bien analysé les choses agissaient finalement comme prévu alors que s'ils en avaient tout ignoré, rien ne se serait passé.
"Je vous le demande parce que oui, je crois en l'existence des visions pour en avoir été témoin. Mais je sais aussi qu'elles ne sont pas toujours faciles à comprendre et il n'est pas rare de se tromper sur leur véritable signification.
C'était d'ailleurs un sujet qui pouvait faire des nœuds au cerveau. Tahina en arrivait à regretter le temps où elle n'avait pas à réfléchir à ce genre de choses. Le temps où elle avait encore la possibilité d'imaginer que les devins n'étaient que des hurluberlus complètement perchés. Bon, c'était peut-être le cas pour certaines ceci dit mais le sujet était bien plus complexes qu'on pouvait le penser au premier abord quand on avait le loisir de choisir si on y croyait ou non.
"Quelles étaient les teneurs exactes des prophéties qui vous ont été faites ?"
Il fallait commencer pas le début et la guyanaise avait besoin de connaître les mots exacts pour essayer de démêler les choses. D'autant qu'elle savait pertinemment qu'une vision n'était pas simple à comprendre. Elle était souvent source d'interprétation et ce n'était pas forcément facile de savoir avant que les évènements n'aient lieu. Pire, parfois, la vision était ce qui déclenchait les évènements parce que les sorciers pensaient avoir bien analysé les choses agissaient finalement comme prévu alors que s'ils en avaient tout ignoré, rien ne se serait passé.
"Je vous le demande parce que oui, je crois en l'existence des visions pour en avoir été témoin. Mais je sais aussi qu'elles ne sont pas toujours faciles à comprendre et il n'est pas rare de se tromper sur leur véritable signification.
C'était d'ailleurs un sujet qui pouvait faire des nœuds au cerveau. Tahina en arrivait à regretter le temps où elle n'avait pas à réfléchir à ce genre de choses. Le temps où elle avait encore la possibilité d'imaginer que les devins n'étaient que des hurluberlus complètement perchés. Bon, c'était peut-être le cas pour certaines ceci dit mais le sujet était bien plus complexes qu'on pouvait le penser au premier abord quand on avait le loisir de choisir si on y croyait ou non.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
C’était élémentaire que sa professeure pose plus de questions ou du moins, qu’elle demande plus de détails concernant ladite prophétie qui avait été contée. Lorie regarda un instant dans le vide, elle réfléchissait sur sa prophétie, avait-elle tout bien compris de celle-ci ? L’alchimiste devenue roi, si ce n’était pas Aliaume qui d’autre ? Nahele l’avait dit, pour devenir roi il fallait mourir. La mort de son directeur Lorie devrait venger… Non elle n’avait définitivement pas mal compris celle-ci, c’était évident que la réponse elle l’avait déjà.
« Je ne pense pas me tromper sur leur signification professeure… À vrai dire, c’était plutôt limpide et ça l’est encore plus maintenant que j’ai eu accès a différent détails… Comprenez que je ne compte pas aller à contre courant de la prophétie. La seconde consiste à me venir en aide. Je ne sais pas comment vont tourner les choses mais… Ce dont je sais, c’est que j’ai peur de moi-même. De ma réaction, cette même émotion que j’ai pu ressentir à l’encontre de l’araignée l’an passé. »
Lorie soupira légèrement. Elle qui avait promis une confiance aveugle envers son directeur, elle se voyais mal essayer de changer le cours du destin. D’autant plus que le vieux corbeau devait déjà se douter de sa propre mort avec le kidnapping. La fausse brune n’était pas pendue aux lèvres de sa professeure, loin de là. Puisque, alors même qu’elle venait de finir sa phrase, celle-ci venait de se rappeler qu’elle avait un cadeau pour sa maîtresse de confrérie.
« Avant que j’oublie… »
Elle fit glisser le paquet en avant vers sa professeure.
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