Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Concentré sur mon repas et surtout perdu dans mes pensées suite au dernier cours d'Etude du Secret Magique durant lequel le professeur Philliere nous a appris à canaliser notre magie, je ne vois pas l'élève entrer dans le réfectoire. Ce n'est que lorsque Tobias attire mon attention sur lui avec un léger coup de coude que je le remarque. Le sale gamin qui me tape sur le système depuis quelque temps a le regard errant et semble s'être habillé avec les fringues de son grand-frère. Si il en a un, ce que je ne sais pas et dont je n'ai strictement rien à faire. Il ne passe pas inaperçu et son attitude commence à en interpeller plus d'un. Mais le clou du spectacle arrive lorsqu'après avoir transformé une chaise en malle, il monte dessus pour se mettre à vociférer des idioties.
Avec un sourire, je repose mes couverts et me lève tranquillement. J'avance dans sa direction, de côté de sorte qu'il ne me voit pas. Par contre, moi, je vois bien les traces d'une petite ouverture placée sur le côté de la boîte et qui prend tout son sens lorsqu'il annonce se casser avec sa fameuse malle disparaitrice d'élève. Certes, je l'imagine difficilement s'échapper depuis cette ouverture vu sa taille mais je tiens une vengeance bien trop belle pour la laisser passer par ma méconnaissance de la métamorphose. Dans le doute... Dès qu'il est l'intérieur, je lance un sortilège d'emprisonnement avant de faire léviter la malle.
- Je m'occupe de cet imbécile, je m'exclame à l'assemblée effarée par ce qu'il vient de se passer. Navré pour le dérangement.
Je capte des hochements satisfaits du côté de la table du personnel et des sourires entendus de certains élèves plus âgés qui se doute que l'Ogme ne passera pas un très bon moment. Contrairement à moi. Je sors du réfectoire sans traîner et entraine la malle jusqu'au salon des délégués située de l'autre côté du couloir. J'entre et jette un regard circulaire à la pièce. Personne en vue. Je romps alors le sortilège de lévitation et la boîte, encore à un mètre du sol, retombe avec un bruit sourd. Puis je me tourne vers la porte pour lui lancer un sortilège de verrouillage avant de déverrouiller la petite ouverture de la malle. D'un coup de pied, je fais basculer la malle du côté de la sortie de secours pour inviter sans un mot son occupant à en sortir. Je ne veux qu'il sache qui je suis, je veux qu'il se demande jusqu'au bout qui l'a coincé et qu'il appréhende ce qui va lui arriver.
Un mouvement, suivi d'un grincement et une petite forme svelte et noire sort de la malle. Lorsque j'identifie un chat, j'ai un mouvement de recul et pointe immédiatement ma baguette sur lui. Mon visage n'exprime plus que du dégout. Sale bestiole pour... un animagus ? Je n'ai fait que lire des choses à ce sujet, n'ayant pas les cours qui en traite, mais j'en sais suffisamment pour identifier ce qui se déroule sous mes yeux. L'animal prend lentement forme humaine devant moi pour finalement laissé la place à Giovanni Cumuci. La taille de l'ouverture, qui est en réalité une chatière, s'explique bien mieux maintenant.
- Voyez-vous ça, je dis d'une voix neutre en ayant repris contenance. Intéressant. Tu es encore plus idiot que ce que je pensai... Révéler ses capacités ainsi, je secoue la tête avec un sourire moqueur. Tu nous as fait un sacré spectacle au réfectoire, tu as de la chance que Madame Yapara n'était pas là, elle t'aurait passer un sacré savon. Heureusement que c'est moi qui t'ai trouvé.
Ou malheureusement.
Giovanni Cumuci
3ᵉ année, Ogme
Et voilà, discours terminé, maintenant j'allais fuir sous la forme que je prenais. Je me sentis rétrécir, mes joues me chatouillèrent pour y faire surgir de délicates et fines moustaches et toute mon entière silhouette se parsema d'un grand champs de poils noirs de jais brillant, qui s’étalèrent jusqu’au bout de mon coxis qui s’était allongé en une moyenne queue fine et effilée en son extrémité. Une fois métamorphosé en ce qui semblait être un Bombay, je passais machinalement ma langue râpeuse sur mon nez et analysais la situation, puisque je n’avais plus beaucoup de temps.
Je ne voyais pas très bien, voire pas du tout. Où était la chatière ? Mmmh elle était contre la paroi de la malle pour sûr mais où exactement ? Vite ça urgeait ! Je me mis à gratter contre les parois, jusqu'à trouver un endroit plus emprunt à être la chatière en question, car ses bords étaient moins renforcés. Il ne me restait plus qu'à la décaler pour me libérer de là. De ma patte j'essayais de balayer la paroi mais…c'était difficile. Mes coussinets glissaient et mes griffes avaient beau accrocher ses rebords je n’y arrivais pas. “Oh ce n’est pas vrai le temps commence à devenir long là”, m’énervais-je alors que ma queue s’agitait latéralement, prouvant mon agacement.
Quand soudain le contenant dans lequel je me trouvais, se mit tout à coup en mouvement. Quelqu'un l’avait soulevée ? Oh non, je suis foutu. Ça peut-être n’importe qui : Le directeur ? Un prof ? J’espérais que ce soit Madame Yapara. Quoiqu'elle m’engueulerait fort si elle me découvrait comme ça. Oh non je suis dans de beaux draps ! Je me raccrochais au bois du sol pour essayer de me stabiliser, je devrais peut⁻être reprendre forme humaine ? Alors que cette pensée me traversa l’esprit, la gravité m’emporta tout à coup, malgré le fait que je m’accrochais, je me cognai la tête contre le toit avant de ré-atterrir durement sur la terre ferme. J’allais passé un sale quart d’heure.
Un peu sonné, je relève la tête et me remet sur mes pattes pensant que c’était fini, mais la malle rebascula encore, me faisant perdre mon équilibre. Mais qui ? Qui pouvait bien s’amuser à ne pas me laisser le temps de faire quoi que ce soit ? J’avais la tête qui tournait. Qu’est-ce que ça sera quand je sortirai ? Puis enfin tout s’arrêta et un petit filet de lumière s’infiltra dans “ma cage”. Une illumination me frappa le cerveau. La chatière ! Elle s’était débloquée ! Je la balaye d’une facilité sans nom de ma patte et sort avec une certaine impatience. J’avais le cœur qui battait à la chamade et je craignais ce qui m’attendait.
L’endroit en question tournait, je n’avais pas encore les idées claires. Mais tout ce que je savais, c’est que je ne le connaissais pas..enfin je crois ? Encore peu expérimenté et surtout vidé de toute énergie je repris ma forme humaine. Je portais ma main à ma tête qui m’était douloureuse, et mon cœur fit un bond en entendant le timbre de la voix du délégué : Drian. Assis, je grimaçais et j’orientais mon regard vers mon interlocuteur, il m’a bien coincé. Je serrais les dents, comment vais-je justifier le fait qu’il m’est vu ? Rah la poisse.
Je fronce les sourcils et lui jette un regard noir, comment ça, “je suis idiot” ? Enfin il le justifie d’une part pour ce que j’ai fait au réfectoire mais autrement…qu’est-ce qui peut le justifier ? Mais je détourne très vite le regard quand je comprends qu’il a vraiment tout vu…et surtout tout compris.
«- Je ne suis pas idiot du tout. Ça ne devait juste pas se passer comme ça.»
Non, si la chatière s’était ouverte et que lui ne m’avait pas transporté à l’autre bout on n' en serait pas là. Je serais parti au trousse de la pimbêche et aurait vengé Naziha.
«- De la chance que ça soit toi…tu ne vas pas le dire à tout le monde ?»
Peut-être que j’ai agit stupidement, mais ce n’est pas pour autant que je souhaite le révéler à tout le monde. Au contraire, c’est censé être ma botte secrète, or là elle n’était plus exactement secrète.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Mon sourire s'agrandit à sa question, juste histoire de lui mettre davantage le doute, et je garde le silence en le détaillant. Je fais mine de peser le pour et le contre alors que je sais déjà exactement ce que je vais faire. Ebruiter sa capacité et perdre l'avantage d'être dans la confidence ? Certainement pas. Si tout le monde le sait, je n'aurai plus rien à y gagner. Si tout le monde le sait, il n'aura plus aucune raison de vouloir garder ça secret et donc de tout faire pour que ça reste ainsi. La naïveté du deuxième année est tout à mon avantage, comme souvent avec les plus jeunes.
Des bruits de conversation nous parviennent depuis le couloir sans m'inquiéter davantage. Même les vociférations étouffées des supporters des équipes de Quattequin à base de "Salamandre ! Salamandre ! Ils vous réduiront tous en cendre !" et autres slogans ne me font pas frémir. Elles remplissent le silence tendu que j'ai moi-même installé. Je me cale finalement le dos contre le mur à côté de la porte et croise les bras sur ma poitrine.
- Bien sûr que non, je dis finalement au bout d'une poignée de minutes. Pourquoi ferai-je ça ? Je demande de manière rhétorique sans attendre de réelle réponse. Par contre... je suis curieux. Qui t'a appris à te transformer ?
Curieux est un euphémisme. L'apparition du chat m'a ramené deux auparavant, où j'ai eu la mauvaise surprise d'en entendre un alors que je surveillai Annabelle. Je m'étais alors demandé si elle n'était pas un animagus et voilà que j'en ai un en face de moi. Mais le gamin n'était pas encore à Beauxbâtons à ce moment là, ma théorie reste donc tout à fait possible. Encore plus si l'on considère qu'elle l'a aidé d'une façon ou d'une autre, pour se transformer. Je n'y connais rien en métamorphose mais je suis à peu près certain que cette capacité est rare et donc difficile à maîtriser. Il me parait impossible que l'ogme, indiscipliné comme il est, puisse y parvenir seul. Et si finalement, je découvrais enfin le fin mot de cette histoire ?
Giovanni Cumuci
3ᵉ année, Ogme
J’avais l’impression que Drian attendait quelque chose de moi, bien qu'en réalité c'est moi qui attendais une réponse, qui pouvait très bien se répondre par un juste "Non" ou un simple "si". Je regarde intensément Drian, je crains vraiment qu'il aille informer tous les délégués de ma capacité. Puis pourquoi est-ce qu'il me détaille comme ça ? Il essai de me déstabiliser ? Je bouge anxieusement les pieds et détourne vite fais mon regard vers la porte, j'aimerais tellement fuir, fuir cet endroit autant que ce moment. Je tends le cou quand il se décide enfin à parler.
Comprenant qu'il ne va pas crier sous tous les toits que je suis un animagus, mes épaules s'affaissent. Oufff, il ne va pas le dire. Je réponds à sa première question, je veux essayer de comprendre pourquoi est-ce qu'il garderait -bien que ça m'arrange- cette situation secrète. Pourquoi est-ce qu'il ferait cela pour moi ?
"- Ça pourrait être ta façon de me punir. Le dire peut ruiner mes chances d'être vu comme un être à part entière, tout le monde m'identifierait à "Giovanni" quelque soit ma forme...et d'un point de vu stratégique ce n'est pas trop mal pour toi, pour les délégués et tous les autres grands."
Je n'en dis pas plus, il faut que j'arrête de trop m'étaler, Vaillant m'assure d'être assez gentil pour ne rien dire, mais peut-être qu'il n'est pas totalement sincère. Peut-être qu'il veut justement me tirer les vers du nez pour savoir ce que j'ai en tête et m'empêcher de faire de prochaines bêtises, c'est son job de délégué après tout. Néanmoins, sa seconde question me déplaît pas mal, ce n'est pas parce qu'il connait mon secret qu'il doit en savoir plus. Mais je ne peux pas l'envoyer bouler et je ne peux pas non plus ne rien lui dire, parce que malheureusement, son actuel savoir exerce un très bon moyen de pression sur moi. Je soupire et improvise plus ou moins, en ayant cherché un tout petit peu mes mots juste avant de reprendre la parole.
"- Cette capacité est de famille, ducoup c'est ma mère qui m'a tout appris."
Mentis-je du mieux que je le pouvais en rapprochant les talons de pieds à mon fessier. Tout en pensant madame Yapara je continue.
"- Elle est vraiment talentueuse, elle sait se transformer en moins de deux et se maîtriser comme personne sans jamais s'épuiser."
Comprenant qu'il ne va pas crier sous tous les toits que je suis un animagus, mes épaules s'affaissent. Oufff, il ne va pas le dire. Je réponds à sa première question, je veux essayer de comprendre pourquoi est-ce qu'il garderait -bien que ça m'arrange- cette situation secrète. Pourquoi est-ce qu'il ferait cela pour moi ?
"- Ça pourrait être ta façon de me punir. Le dire peut ruiner mes chances d'être vu comme un être à part entière, tout le monde m'identifierait à "Giovanni" quelque soit ma forme...et d'un point de vu stratégique ce n'est pas trop mal pour toi, pour les délégués et tous les autres grands."
Je n'en dis pas plus, il faut que j'arrête de trop m'étaler, Vaillant m'assure d'être assez gentil pour ne rien dire, mais peut-être qu'il n'est pas totalement sincère. Peut-être qu'il veut justement me tirer les vers du nez pour savoir ce que j'ai en tête et m'empêcher de faire de prochaines bêtises, c'est son job de délégué après tout. Néanmoins, sa seconde question me déplaît pas mal, ce n'est pas parce qu'il connait mon secret qu'il doit en savoir plus. Mais je ne peux pas l'envoyer bouler et je ne peux pas non plus ne rien lui dire, parce que malheureusement, son actuel savoir exerce un très bon moyen de pression sur moi. Je soupire et improvise plus ou moins, en ayant cherché un tout petit peu mes mots juste avant de reprendre la parole.
"- Cette capacité est de famille, ducoup c'est ma mère qui m'a tout appris."
Mentis-je du mieux que je le pouvais en rapprochant les talons de pieds à mon fessier. Tout en pensant madame Yapara je continue.
"- Elle est vraiment talentueuse, elle sait se transformer en moins de deux et se maîtriser comme personne sans jamais s'épuiser."
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
De toute évidence, le gamin n'a pas saisi que je ne voulais pas de réponse et me déblatère une justification un peu maladroite. J'imagine que ce qu'il voulait dire à demi-mot, c'est qu'il ne pourrait plus se cacher anonymement sous sa forme de chat pour faire des bêtises. Mais ce qu'il ne sait pas, c'est que je me fiche de ses bêtises qui ne sont rien d'autres que des agacements que d'autres peuvent très bien gérer à ma place, que mon rôle de déléguée n'est mis en avant que lorsque ça m'arrange. Ce qu'il appelle "stratégie" me semble d'un ennui mortel, je préfère ma version.
Il finit par répondre à la véritable question et je suis à présent bien plus alerte. Néanmoins, il me sert un tissu de mensonges du début à la fin qui me laisse méditatif. Son maître n'est donc pas de sa famille puisqu'il a utilisé sa mère pour couvrir la véritable identité de la personne qui lui a enseigné cette transformation. Il n'y a aucune raison qu'il utilise un membre de sa famille pour en couvrir un autre. Aucune raison non plus qu'il couvre quelqu'un extérieur que je ne connaitrai même pas. Non, je suis maintenant convaincu qu'il s'agit d'une personne présente à Beauxbâtons.
Je suis tenté de me débrouiller pour l'inciter à se transformer et de l'enfermer à nouveau dans sa boîte. Je lui collerai une potion Puantroce sous le nez, je suis certain qu'il parlera bien plus facilement avec ça, et qu'il n'arriverait même plus à sortir le moindre mensonge. Il parait que ces saletés de chats ont un odorat bien plus développé que les humains, ça aurait un effet d'enfer ! Si cette idée est très tentante, je m'abstiens pour le moment et je pars sur une stratégie plus douce et bien plus calculée.
- Vraiment ? Je ne savais pas que c'était héréditaire, à vrai dire, je ne sais pas grand chose de cette capacité, j'avoue avec un sourire tranquille. Si toi tu te transforme en chat, elle doit probablement se transformer en un animal proche du tien non ? C'est comme ça que la forme est choisie ?
Je tisse ma toile tranquillement, jusqu'à ce que ma proie s'y accroche et finisse par s'y emmêler. Quand ce sera le cas, j'aurai obtenu de lui tout ce que je voulais dont j'espère, un début d'explication et pourquoi pas une piste de cette vieille farce que je n'ai jamais vraiment oublié. Ce n'est qu'une question de temps pour qu'il tombe dans mon piège.
Giovanni Cumuci
3ᵉ année, Ogme
Sous sa forme animale, Madame Yapara savait si bien se mouvoir, cette animagus était d’une habileté et d’une discrétion inestimable, je l’admirais beaucoup. Savoir aussi bien utiliser sa forme c’est réussir à dompter l’animal qui est en soi…elle, elle dompte un Ocelot, moi un…un simple chat, ça devrait techniquement être plus facile ?
Drian me sort subitement de ma rêvasserie en reprenant la parole, ce n’est peut-être pas le meilleur endroit ni le moment pour penser à ma professeure. Je l’observe un instant et j’ai bien l’impression que ce crétin a gobé que ma mère était mon maître animagus. Tant mieux pour moi, mais mon vieux camarade d’Ogme veut en savoir plus encore sur cette capacité, j’avale ma salive avec difficulté, comme si j’avais une sorte de nœud dans la gorge qui s’était créé à cause de la pression environnante. Si je me trompe, mon mensonge n’aura plus l’air de rien.
Je soupire discrètement par les naseaux de mon nez et fronce les sourcils, je dois me concentrer. Il m’agace intérieurement, il me pose tellement de questions que j‘ai l’impression d’être interrogé par le professeur en classe…et je déteste ça. En plus je n’ai pas le choix de répondre, quelle plaie.
«- Oh tu sais les animagi peuvent avoir autant de formes qu’il y’a d’animaux.» Répondis-je enfin. Je ne suis pas du tout enjoué dans ma voix, je ne veux pas répondre à ses questions. «- Mais en effet, la forme de ma mère est proche de la mienne… elle a pu m’apprendre un bon nombre de leçons du au fait que c’est un félin aussi.» Ça m'a l'air plus crédible de sous entendre que ma mère me ressemble, même si c'est vraiment le cas pour Madame Yapara, toutefois, il n'y a aucune chance qu'il en fasse le rapprochement, alors je n'ai rien à craindre.
Je laisse basculer mon crâne contre la malle et une nouvelle anecdote me vient à l’esprit, c’est assez stylé donc peut-être qu‘il me fichera la paix après ça.
«- J‘ai aussi entendu parler d‘une légende.»
Je relève ma tête et renifle, passant ma manche sur mon nez qui me chatouille. «- On les appellerait les Changeurs de peau.» Je m‘assoie en tailleur et continue. «- Ce sont des sorciers qui comme nous, les animagus, ont la faculté de se transformer en animal, mais eux, pour obtenir ce pouvoir de transformation, ils doivent sacrifier un membre de leur famille.»
Cette légende m'avait glacé le sang lorsque je l'avais apprise. Au grand jamais j’aurais pu faire ça. Un coup d’œil vers porte, j’ai envie de me sauver, mais d’un autre côté j’ai l’impression qu’il ne me laissera pas partir comme ça.
«- Écoute, je f’rais ce que tu veux si tu me laisse partir .» Le suppliais-je en liant mes deux mains comme si j’initiais une prière.
Drian me sort subitement de ma rêvasserie en reprenant la parole, ce n’est peut-être pas le meilleur endroit ni le moment pour penser à ma professeure. Je l’observe un instant et j’ai bien l’impression que ce crétin a gobé que ma mère était mon maître animagus. Tant mieux pour moi, mais mon vieux camarade d’Ogme veut en savoir plus encore sur cette capacité, j’avale ma salive avec difficulté, comme si j’avais une sorte de nœud dans la gorge qui s’était créé à cause de la pression environnante. Si je me trompe, mon mensonge n’aura plus l’air de rien.
Je soupire discrètement par les naseaux de mon nez et fronce les sourcils, je dois me concentrer. Il m’agace intérieurement, il me pose tellement de questions que j‘ai l’impression d’être interrogé par le professeur en classe…et je déteste ça. En plus je n’ai pas le choix de répondre, quelle plaie.
«- Oh tu sais les animagi peuvent avoir autant de formes qu’il y’a d’animaux.» Répondis-je enfin. Je ne suis pas du tout enjoué dans ma voix, je ne veux pas répondre à ses questions. «- Mais en effet, la forme de ma mère est proche de la mienne… elle a pu m’apprendre un bon nombre de leçons du au fait que c’est un félin aussi.» Ça m'a l'air plus crédible de sous entendre que ma mère me ressemble, même si c'est vraiment le cas pour Madame Yapara, toutefois, il n'y a aucune chance qu'il en fasse le rapprochement, alors je n'ai rien à craindre.
Je laisse basculer mon crâne contre la malle et une nouvelle anecdote me vient à l’esprit, c’est assez stylé donc peut-être qu‘il me fichera la paix après ça.
«- J‘ai aussi entendu parler d‘une légende.»
Je relève ma tête et renifle, passant ma manche sur mon nez qui me chatouille. «- On les appellerait les Changeurs de peau.» Je m‘assoie en tailleur et continue. «- Ce sont des sorciers qui comme nous, les animagus, ont la faculté de se transformer en animal, mais eux, pour obtenir ce pouvoir de transformation, ils doivent sacrifier un membre de leur famille.»
Cette légende m'avait glacé le sang lorsque je l'avais apprise. Au grand jamais j’aurais pu faire ça. Un coup d’œil vers porte, j’ai envie de me sauver, mais d’un autre côté j’ai l’impression qu’il ne me laissera pas partir comme ça.
«- Écoute, je f’rais ce que tu veux si tu me laisse partir .» Le suppliais-je en liant mes deux mains comme si j’initiais une prière.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Gagné ! Voilà qui est plus simple que ce que je pensai. Son maître est donc un animagus proche du chat ou même un chat, et donc qui feule ! Les éléments concordent ! Mais ce n'est pas suffisant pour garantir son identité, c'est juste un début de piste. C'est dans ces moments-là que je regrette de ne pas m'être tourné vers la légilimencie, je n'aurai eu qu'à chercher la réponse dans sa tête sans avoir besoin de jouer à ce petit jeu de question réponse qui me rappelle furieusement ma première rencontre avec les mages noirs.
- Intéressant, je dis.
Je m'apprête à poser une autre question lorsque spontanément, il me partage une autre histoire. Qu'il pense vrai de tout évidence. Je le laisse raconter sans l'interrompre. Dans les légendes, il y a toujours une part de vérité mais je ne saurai dire où elle est dans celle-ci. C'est amusant en tout cas. Je m'imagine assez bien sacrifier Natacha pour acquérir une telle capacité. Elle me servirait enfin à quelque chose. Je me ressaisis, il a réussi à momentanément détourner mon attention, c'est bien joué de sa part, mais pas assez pour que je ne perçois pas son regard d'envie vers la porte. Il doit s'en douter puisqu'il se met à me supplier.
Un animagus dans ma manche pourrait être intéressant. Il y a quelques années j'aurai sauté bêtement sur l'occasion, mais ce gamin passe son temps à mentir et à faire l'idiot. J'ai du mal à imaginer comment il pourrait m'être utile dans ces circonstances. En dehors du fait qu'il m'amène à son maître bien sûr. Sans loyauté, Cumuci ne m'apportera que des ennuis. Je fais mine de réfléchir à sa proposition avant de secouer négativement la tête.
- Tu n'es pas prisonnier Cumuci, je t'ai seulement mis en sécurité le temps que ton intervention se tasse mais si tu veux être la cible de questions et de moquerie, vas-y. Il y a des chances pour que ta présence fasse tout remonter aux oreilles de notre maîtresse de confrérie et je devrai lui dire que tu es un animagus mais tu t'en sortiras j'imagine, je dis en haussant les épaules. Tu sais comment déverrouiller une porte non ?
Je laisse planer quelques secondes pour le laisser réfléchir avant de lui faire une contre-proposition.
- Ou on peut rester discuter encore quelques minutes, le temps qu'un autre élève se fasse remarquer. On a un sujet de conversation que tu maîtrises après tout. Tu n'as pas dû pouvoir en parler avec beaucoup de monde à Beauxbâtons. Le secret peut être parfois pesant... A toi de voir.
Giovanni Cumuci
3ᵉ année, Ogme
Mon regard s’adoucit, je peux sortir ? Sans rien en contrepartie ? Mmmh à côté de Lorie il est bien plus conciliant. Sans rien vouloir savoir, la déléguée m‘aurait tout de suite emmenée devant Madame Yapara et j‘aurais passé un sale quart d’heure. Lui essaie de me comprendre un minimum au moins. Je lui jette un regard un peu effrayé lorsqu’il mentionne de tout aller dire à notre maîtresse de confrérie si mon choix se porte à sortir de là. Non, surtout pas non ! Je n’ose pas imaginer sa réaction si elle apprend que j’ai fait l’imbécile avec cette capacité au milieu du réfectoir Mais j‘ai beau garantir ma sécurité si je reste là, Naziha ne le sera pas si personne n’agit. J’agrippe mes cheveux, me sentant coincé.
« - Je sais déverrouiller une porte, je ne suis pas bête à ce point quand même.»
Marmonnais-je en entendant son interrogation sur le sortilège de déverrouillage. La poignée de porte était juste là, à quelques mètres de moi. Je soupirai, me résignant à ne pas avoir plus de choix que d’attendre.
«- Mouais, c’est d’accord pour attendre que ça se tasse. »
Je me levais, époussetais mon pantalon avant de fourrer mes mains dans les poches. J’en avais marre d’être assis. Mais je n’aimais pas non plus être debout et droit comme un piquet. Je m’occupais alors à porter petits coups de pied contre la malle à laquelle je m’adossais un poil plus tôt.
«- J’en ai littéralement parlé à personne. Même pas à Teilo…alors que c’est mon meilleur ami. »
Un quatrième coup, puis un autre et encore un autre. J’étais totalement dégoûté de ma journée pourrie, mais le plus stressant c’est qu’elle ne devienne dix fois pire. Je levais mon regard vers le grand.
«- Dis, toi tu dois en cacher de sacrées choses pas vrai ? Demandais-je curieux à mon tour…je peux poser des questions peut-être aussi ? La preuve en est que tu viens de percer à jour l’un de mes plus grands secrets et que ma présence ici ne sera tout de même pas ébruitée, ton rôle de délégué paraît avantageux sur ce point là n’est-ce pas ?»
Je donnais un dixième petit coup, puis un onzième et un douzième contre la malle sans me lasser. Je me demande vraiment à quel niveau le rôle de délégué peut être cool à des moments, bien que je trouve ça vraiment nul, ce n’est rien d’autre que de se faire passer pour le fayot des professeurs qui ont besoins de plus de yeux pour être plus partout et pour mieux nous surveiller.
« - Je sais déverrouiller une porte, je ne suis pas bête à ce point quand même.»
Marmonnais-je en entendant son interrogation sur le sortilège de déverrouillage. La poignée de porte était juste là, à quelques mètres de moi. Je soupirai, me résignant à ne pas avoir plus de choix que d’attendre.
«- Mouais, c’est d’accord pour attendre que ça se tasse. »
Je me levais, époussetais mon pantalon avant de fourrer mes mains dans les poches. J’en avais marre d’être assis. Mais je n’aimais pas non plus être debout et droit comme un piquet. Je m’occupais alors à porter petits coups de pied contre la malle à laquelle je m’adossais un poil plus tôt.
«- J’en ai littéralement parlé à personne. Même pas à Teilo…alors que c’est mon meilleur ami. »
Un quatrième coup, puis un autre et encore un autre. J’étais totalement dégoûté de ma journée pourrie, mais le plus stressant c’est qu’elle ne devienne dix fois pire. Je levais mon regard vers le grand.
«- Dis, toi tu dois en cacher de sacrées choses pas vrai ? Demandais-je curieux à mon tour…je peux poser des questions peut-être aussi ? La preuve en est que tu viens de percer à jour l’un de mes plus grands secrets et que ma présence ici ne sera tout de même pas ébruitée, ton rôle de délégué paraît avantageux sur ce point là n’est-ce pas ?»
Je donnais un dixième petit coup, puis un onzième et un douzième contre la malle sans me lasser. Je me demande vraiment à quel niveau le rôle de délégué peut être cool à des moments, bien que je trouve ça vraiment nul, ce n’est rien d’autre que de se faire passer pour le fayot des professeurs qui ont besoins de plus de yeux pour être plus partout et pour mieux nous surveiller.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Un sourire en coin fleurit sur mes lèvres.
- Tu m'en vois ravi ! Je m'exclame lorsqu'il accepte ma proposition.
Mon regard ne le quitte pas alors qu'il se relève et commence son drôle de manège à cogner du pied contre la boite. Chaque coup rythme ses paroles et traduit sa nervosité. Suis-je la cause de son agitation ? Peut-être pas uniquement. Vu ses actions, le garçon a l'air d'être impulsif. Ne pas tenir en place fait sans doute partie du personnage.
En opposition, je fais mine de m'assoir et un fauteuil se rue vers moi pour m'éviter de finir les fesses par terre. Tandis qu'il me parle, je m'affale et pose ma cheville gauche sur ma cuisse droite avec nonchalance. Je mime la décontraction avec une certaine effronterie qui me plait bien. Voyons voir, que dit-il ? Je suis le seul à connaître son secret ? Cumuci, tu m'intéresse de plus en plus...
Mon sourire s'agrandit suite à sa question. Il n'est réellement pas bête, comme il me l'a précisé un peu plus tôt. Quel vilain curieux. Je réfléchis un instant à ma réponse. Je veux l'intéresser, tisser ma toile, sans prendre le risque de me bruler.
- Tous les délégués apprennent à leur dépens des secrets, je finis par dire. Certains sont capables de les garder pour eux, d'autres font preuve de... Mmh... De plus de zèle si je peux dire ça comme ça ? Mais est-ce un avantage pour le délégué ? Je ne sais pas, il y a un risque tout de même. Parfois, peut-être.
Je déplie ma jambe, pose mes avant-bras sur mes cuisses en me penchant en avant pour fixer avec intensité le jeune élève d'Ogme.
- Mais ne l'est-ce pas davantage pour l'élève ? Madame Yapara a-t-elle vraiment besoin de savoir que tu es un animagus ? Au fond, qu'elle sache ou non, cela ne change rien pour elle, on est d'accord ? Pour toi par contre... Je laisse ma phrase en suspens avant de terminer : Certains élèves ont besoin d'allié.
Je me recale au fond du fauteuil sans lâcher le regard du sorcier, mon sourire en coin toujours sur les lèvres.
- Un allié que tu n'as pas trouvé auprès de ton meilleur ami, on dirait.
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