Nathaniel Amber
6ᵉ année, Ogme
Septembre 2022
Un nuage en forme de feu follet, un qui ressemblait à un vif d'or, et un autre qui avait la forme d'une fée postale. Ah non, le dernier était une vraie fée qui semblait chercher son chemin avant de partir plus loin. Le nez en l'air, Nathaniel déambulait dans les jardins, essayant de trouver autant de formes possibles dans les nuages.
L'adolescent n'en était pas à sa première rentrée, mais avait oublié l'effervescence que celle-ci provoquait chez les autres. Fuyant courageusement tous les lieux que les premières années encombraient le plus souvent, le garçon avait cherché à s'isoler dans les jardins. Il avait cependant oublié que beaucoup appréciaient également cet endroit, notamment quand les journées étaient ensoleillées comme ce jour-là. Néanmoins, et comme le lieu était plutôt grand, les bruits de ses camarades n'étaient pas trop dérangeants.
Avançant ainsi sans prendre garde au chemin qu'il suivait, Nathaniel se retrouva pile devant la fontaine des Flamels. Il n'avait pas vu qu'il avait tourné en rond jusqu'à se retrouver à l'entrée des jardins. Baissant le nez, oubliant quelques instants les nuages, le garçon porta son attention sur les statues qu'il connaissait bien à présent, pour être venu plusieurs fois les observer depuis sa première entrée à l'académie. Depuis il s'était même renseigné d'avantages sur eux, dans les livres de la chapelle. L'adolescent se demanda soudain si les livres que lit Pernelle ici, représentent certains exemplaire présents justement à l'académie.
Curieux, il pencha légèrement la tête pour essayer de distinguer s'il était écrit quelques choses sur les bouquins en lévitation.
L'adolescent n'en était pas à sa première rentrée, mais avait oublié l'effervescence que celle-ci provoquait chez les autres. Fuyant courageusement tous les lieux que les premières années encombraient le plus souvent, le garçon avait cherché à s'isoler dans les jardins. Il avait cependant oublié que beaucoup appréciaient également cet endroit, notamment quand les journées étaient ensoleillées comme ce jour-là. Néanmoins, et comme le lieu était plutôt grand, les bruits de ses camarades n'étaient pas trop dérangeants.
Avançant ainsi sans prendre garde au chemin qu'il suivait, Nathaniel se retrouva pile devant la fontaine des Flamels. Il n'avait pas vu qu'il avait tourné en rond jusqu'à se retrouver à l'entrée des jardins. Baissant le nez, oubliant quelques instants les nuages, le garçon porta son attention sur les statues qu'il connaissait bien à présent, pour être venu plusieurs fois les observer depuis sa première entrée à l'académie. Depuis il s'était même renseigné d'avantages sur eux, dans les livres de la chapelle. L'adolescent se demanda soudain si les livres que lit Pernelle ici, représentent certains exemplaire présents justement à l'académie.
Curieux, il pencha légèrement la tête pour essayer de distinguer s'il était écrit quelques choses sur les bouquins en lévitation.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Deux voix de garçon s'approchaient progressivement de la fontaine et du dos de Nathaniel. L'une était plus haute et fluette que l'autre.
"... il ne les envoie pas en prison ?" C'était Teilo, la voix fluette. L'autre était Oscar, son copain de Lug. Ils s'étaient croisés dans leur boudoir le soir de leur arrivée. "Non, il n'y a pas de prison pour les sorciers. Pas en France, en tout cas. Par contre, le tribunal peut décider de t'enlever tes pouvoirs magiques. - Oh. Dur. - Et de t'effacer la mémoire. - En plus de t'enlever tes pouvoirs ? - Et ils te relâchent en territoire non-magique. - C'est terrible. Tu ne te souviens même pas de ce que tu as perdu. C'est comme ma mamie qui avait Alzheimer... - Ah, voilà les amoureux."
Les deux compères de Lug cessèrent de converser le temps d'observer les statues, tout à fait oublieux de la présence du plus grand élève non loin d'eux.
"C'est eux, les époux Flamel ? Ohh dommage, ils se font même pas de bisou. - Elle a l'air bien seule sur son rocher. Ils ne devaient pas être si amoureux que ça. - Elle n'est pas seule. Elle a ses livres. - Ils n'avaient pas l'air d'aimer les mêmes choses. Lui l'argent et elle les livres. - Hm. Je pense qu'ils s'aimaient quand même. Tu as vu comment elle le regarde ? - Allez, on le fait. - Quoi ?"
Le blondinet Oscar sortit de la poche de son impeccable pantalon une pièce. "Tous les nouveaux jettent un liard dans la fontaine. Si c'est la statue de Nicolas Flamel qui réagit, c'est que tu vas être riche. Si c'est la statue de Pernelle, c'est que tu vas être... bien, je suppose ? Je parie que c'est celle de Monsieur Flamel qui bouge pour moi." Sans attendre, le jeune première année jeta d'un geste ample sa pièce et gagna son pari : ce fut bien la statue de Nicolas Flamel qui s'anima le temps d'un fugace clin d’œil. Oscar hocha la tête, radieux.
"Je vais donc inventer quelque-chose qui me rendra riche. Oh, c'est Père qui sera content. A toi, Teilo." - Je veux bien mais..." Teilo retourna les poches de son pantalon légèrement froissé, laissant le tissu intérieur pendre à l'extérieur. Il haussa théâtralement les épaules, affichant une mine désolée. Oscar haussa à peine les sourcils. "Je ne peux pas t'en prêter. C'était mon dernier liard. J'ai tout dépensé à la Rue Claudel, j'en avais juste gardé un pour la fontaine. - Pas grave. Oh, attends ! Je vais demander. - Non, non, pas à lui."
Oscar avait rapidement mis sa main sur l'épaule de Teilo pour l'empêcher d'avancer vers le garçon aux cheveux crépus. Il approcha la tête de son oreille pour lui murmurer : "Mon frère m'a prévenu. Il est bizarre, lui. Il parle quasiment pas, pour le coup il a pas d'amis." Teilo murmura en retour : "Pourquoi il parle pas ?", ce à quoi le blondinet répondit en plissant le nez "J'en sais rien. Il a peut-être une maladie. Ou un truc au cerveau. Mon frère dit qu'il s'est pris un Silencio mal formulé et qu'il ne s'en est jamais remis. En tout cas, tu perds ton temps."
Teilo tourna la tête vers le garçon mutique, puis de nouveau vers Oscar avec un sourire en coin. "J'essaie quand même." Il se dégagea doucement de l'emprise de son compère et ses grands pas assurés le menèrent devant le soi-disant malade à qui il adressa un sourire rayonnant. "Bonjour. Je m'appelle Teilo Daroux et c'est ma première semaine !" Comme il était plutôt grand pour son âge, il n'avait pas trop à lever le menton. Il montra avec ses pouces ses poches intérieures de pantalon retournées. "Ah, et je suis fauché comme les blés aussi. T'aurais pas un liard pour un pauuuvre petit nouveau ? Promis juré craché, je te le rendrai."
Il fit mine de cracher dans sa main gauche. Oscar s'était assis sur le rebord de la fontaine, les jambes et les bras croisés, le visage fermé. Le blond les regardait de biais.
"... il ne les envoie pas en prison ?" C'était Teilo, la voix fluette. L'autre était Oscar, son copain de Lug. Ils s'étaient croisés dans leur boudoir le soir de leur arrivée. "Non, il n'y a pas de prison pour les sorciers. Pas en France, en tout cas. Par contre, le tribunal peut décider de t'enlever tes pouvoirs magiques. - Oh. Dur. - Et de t'effacer la mémoire. - En plus de t'enlever tes pouvoirs ? - Et ils te relâchent en territoire non-magique. - C'est terrible. Tu ne te souviens même pas de ce que tu as perdu. C'est comme ma mamie qui avait Alzheimer... - Ah, voilà les amoureux."
Les deux compères de Lug cessèrent de converser le temps d'observer les statues, tout à fait oublieux de la présence du plus grand élève non loin d'eux.
"C'est eux, les époux Flamel ? Ohh dommage, ils se font même pas de bisou. - Elle a l'air bien seule sur son rocher. Ils ne devaient pas être si amoureux que ça. - Elle n'est pas seule. Elle a ses livres. - Ils n'avaient pas l'air d'aimer les mêmes choses. Lui l'argent et elle les livres. - Hm. Je pense qu'ils s'aimaient quand même. Tu as vu comment elle le regarde ? - Allez, on le fait. - Quoi ?"
Le blondinet Oscar sortit de la poche de son impeccable pantalon une pièce. "Tous les nouveaux jettent un liard dans la fontaine. Si c'est la statue de Nicolas Flamel qui réagit, c'est que tu vas être riche. Si c'est la statue de Pernelle, c'est que tu vas être... bien, je suppose ? Je parie que c'est celle de Monsieur Flamel qui bouge pour moi." Sans attendre, le jeune première année jeta d'un geste ample sa pièce et gagna son pari : ce fut bien la statue de Nicolas Flamel qui s'anima le temps d'un fugace clin d’œil. Oscar hocha la tête, radieux.
"Je vais donc inventer quelque-chose qui me rendra riche. Oh, c'est Père qui sera content. A toi, Teilo." - Je veux bien mais..." Teilo retourna les poches de son pantalon légèrement froissé, laissant le tissu intérieur pendre à l'extérieur. Il haussa théâtralement les épaules, affichant une mine désolée. Oscar haussa à peine les sourcils. "Je ne peux pas t'en prêter. C'était mon dernier liard. J'ai tout dépensé à la Rue Claudel, j'en avais juste gardé un pour la fontaine. - Pas grave. Oh, attends ! Je vais demander. - Non, non, pas à lui."
Oscar avait rapidement mis sa main sur l'épaule de Teilo pour l'empêcher d'avancer vers le garçon aux cheveux crépus. Il approcha la tête de son oreille pour lui murmurer : "Mon frère m'a prévenu. Il est bizarre, lui. Il parle quasiment pas, pour le coup il a pas d'amis." Teilo murmura en retour : "Pourquoi il parle pas ?", ce à quoi le blondinet répondit en plissant le nez "J'en sais rien. Il a peut-être une maladie. Ou un truc au cerveau. Mon frère dit qu'il s'est pris un Silencio mal formulé et qu'il ne s'en est jamais remis. En tout cas, tu perds ton temps."
Teilo tourna la tête vers le garçon mutique, puis de nouveau vers Oscar avec un sourire en coin. "J'essaie quand même." Il se dégagea doucement de l'emprise de son compère et ses grands pas assurés le menèrent devant le soi-disant malade à qui il adressa un sourire rayonnant. "Bonjour. Je m'appelle Teilo Daroux et c'est ma première semaine !" Comme il était plutôt grand pour son âge, il n'avait pas trop à lever le menton. Il montra avec ses pouces ses poches intérieures de pantalon retournées. "Ah, et je suis fauché comme les blés aussi. T'aurais pas un liard pour un pauuuvre petit nouveau ? Promis juré craché, je te le rendrai."
Il fit mine de cracher dans sa main gauche. Oscar s'était assis sur le rebord de la fontaine, les jambes et les bras croisés, le visage fermé. Le blond les regardait de biais.
Nathaniel Amber
6ᵉ année, Ogme
Il ne fallut pas longtemps avant que deux personnes viennent troubler le silence relatif des lieux. L'adolescent ne pouvait voir leur confrérie de là où il se trouvait, mais n'eut aucun doute sur le fait qu'ils étaient tous les deux nouveaux. Automatiquement, son regard s'était bloqué sur eux, et il écoutait attentivement ce qu'ils disaient. Nathaniel trouva étrange la réaction du brun sur la position du couple l'un envers l'autre. Les gens n'avaient pas forcément besoin de toujours s'embrasser, d'ailleurs en y repensant il n'avait jamais vu ses propres parents le faire quand il était petit.
Finalement peut-être que le brun avait raison et que c'était important, vu comment la relation entre Laura et Timéo s'était terminée.
Le garçon se détourna finalement des deux nouveaux, reprenant sa quête première pour trouver les titres des livres de Pernelle. Il écouta tout de même la suite de la conversation, curieux. Lui aussi avait lancé un liard lorsqu'il était en première année, parce qu'on lui avait dit que c'était obligatoire, ce qu'il savait être faux maintenant. Sauf qu'il n'avait pas choisi le meilleur moment, et s'était retrouvé au milieu d'un groupe et s'était malheureusement fait bousculer au moment où il avait jeté sa pièce. La personne s'était excusée, mais il avait manqué la suite et ne savait pas si l'une des statues avait bougé, ni laquelle si cela s'était produit.
Perdu dans ses souvenirs, il n'écoutait plus la conversation des deux première année et s'il ne sursauta pas, il fut sacrément surprit d'entendre une voix beaucoup plus proche de lui qu'auparavant. Il tourna rapidement la tête vers le brun qui se présentait à lui. On aurait dit un acteur de théâtre tant il avait l'air comique avec ses poches retournées pour montrer qu'il n'avait pas d'argent. Nathaniel non plus n'en avait pas dans ses poches, mais cela ne voulait pas pour autant dire qu'il n'avait rien.
L'adolescent fit une grimace en voyant Teilo cracher dans sa main, avant de comprendre qu'il ne l'avait pas fait réellement. Il plongea son regard dans les yeux du plus jeune, comme s'il essayait d'en savoir plus en gardant le silence. Puis il hocha positivement la tête et plongea sa main dans son sac pour en sortir sa besace où il rangeait son argent. Il en sortit un liard et le fit tomber dans la main du brun, avant de le regarder à nouveau dans les yeux en rangeant ses affaires. Nathaniel n'en avait aucune certitude, mais il songea que la pièce était certainement pour la fontaine. Alors il conclu cette conversation étrange en désignant les statues de la tête sans lâcher le regard de l'autre garçon.
Finalement peut-être que le brun avait raison et que c'était important, vu comment la relation entre Laura et Timéo s'était terminée.
Le garçon se détourna finalement des deux nouveaux, reprenant sa quête première pour trouver les titres des livres de Pernelle. Il écouta tout de même la suite de la conversation, curieux. Lui aussi avait lancé un liard lorsqu'il était en première année, parce qu'on lui avait dit que c'était obligatoire, ce qu'il savait être faux maintenant. Sauf qu'il n'avait pas choisi le meilleur moment, et s'était retrouvé au milieu d'un groupe et s'était malheureusement fait bousculer au moment où il avait jeté sa pièce. La personne s'était excusée, mais il avait manqué la suite et ne savait pas si l'une des statues avait bougé, ni laquelle si cela s'était produit.
Perdu dans ses souvenirs, il n'écoutait plus la conversation des deux première année et s'il ne sursauta pas, il fut sacrément surprit d'entendre une voix beaucoup plus proche de lui qu'auparavant. Il tourna rapidement la tête vers le brun qui se présentait à lui. On aurait dit un acteur de théâtre tant il avait l'air comique avec ses poches retournées pour montrer qu'il n'avait pas d'argent. Nathaniel non plus n'en avait pas dans ses poches, mais cela ne voulait pas pour autant dire qu'il n'avait rien.
L'adolescent fit une grimace en voyant Teilo cracher dans sa main, avant de comprendre qu'il ne l'avait pas fait réellement. Il plongea son regard dans les yeux du plus jeune, comme s'il essayait d'en savoir plus en gardant le silence. Puis il hocha positivement la tête et plongea sa main dans son sac pour en sortir sa besace où il rangeait son argent. Il en sortit un liard et le fit tomber dans la main du brun, avant de le regarder à nouveau dans les yeux en rangeant ses affaires. Nathaniel n'en avait aucune certitude, mais il songea que la pièce était certainement pour la fontaine. Alors il conclu cette conversation étrange en désignant les statues de la tête sans lâcher le regard de l'autre garçon.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Le garçon aux cheveux noirs n'était certes pas prolixe mais il avait un de ces regards ! Le genre qui vous faisait sentir plus petit au fil des secondes qui s’égrenaient. Teilo tenta bien de le soutenir en maintenant son grand sourire amical mais c'était pas facile. Est-ce que l'autre essayait de lire dans ses pensées ? Ça existait, ça, comme sort ?
*Je suis pas méchant, t'as rien à craindre de moi*, se mit à penser Teilo très fort, juste au cas où.
Ouf, ça avait l'air de marcher. L'autre avait même fouillé dans son sac pour en sortir une besace et... un liard ! Joie. Victoire. Teilo tendit sa main pour récupérer le bout de ferraille et le regarda posé au centre de sa paume avec envie et ambition, comme s'il s'agissait du sou fétiche de Picsou. "Ah, le début de la fortune. Merci, mon ami." Il releva le menton vers son généreux donateur et (mince !) se retrouva à nouveau dans l'emprise de son regard scrutateur. Le fait que le crépu range ses affaires sans le quitter des yeux ajoutait à son léger malaise.
*Me regarde pas comme ça, j'ai promis que je te le rendrai !* pensa-t-il très, très fort.
Visiblement ça fonctionnait. Le garçon avait désigné de la tête les deux statues comme pour adouber l'utilisation qu'il allait faire du sou prêté. Sauf qu'il le scrutait encore, visiblement déterminé à sonder son âme. Le soleil presque au dessus d'eux éclairait d'orange ses yeux marron. *Attends, puisque t'aimes bien regarder, je vais te montrer un truc !* Teilo plissa les yeux et plaça sa main gauche entre lui et l'autre garçon. De l'autre main, il prit le liard et le glissa entre son pouce et son index gauche, les yeux toujours plongés dans ceux de son spectateur, l'air mystérieux.
Oscar avait maugréé quelque chose dans son dos mais il n'avait pas compris quoi.
Avec dextérité, Teilo fit rouler le liard entre les doigts de sa main gauche, du pouce vers l'auriculaire puis inversement. C'était un petit tour que son grand frère qui avait pris des cours de prestidigitation lui avait appris. Le plus important, c'était de bien contrôler son pouce et ne pas trop le montrer pour que ça paraisse plus magique aux yeux du public. Mais il y avait aussi la posture du magicien, ses expressions faciales, tout comptait pour que le 'tour' soit réussi.
Au bout de quelques aller-retours, Teilo fit reposer le liard entre la deuxième et troisième phalange de son index et se servit de son pouce pour l'envoyer en l'air d'une pichenette. Il suivit la pièce du regard jusqu'à ce qu'elle retombe et, au bon moment, l'envoya dans la fontaine d'une gifle sèche de sa main droite comme s'il chassait un moustique.
"J'y vais moi. On se retrouve au boudoir si tu veux." "Oh..." Teilo fit volte-face vers Oscar qui partait sans les regarder, soudain pressé. "D'accord. A toute." Il fronça légèrement les sourcils, cligna des yeux en le voyant s'éloigner puis se retourna vers les statues. Aucune ne bougeait. Mince ! Il avait raté l'animation. Mais peut-être que... Il fit de nouveau face au garçon aux yeux orangés. "Tu as vu ? C'était Nicolas ou Pernelle ?"
*Je suis pas méchant, t'as rien à craindre de moi*, se mit à penser Teilo très fort, juste au cas où.
Ouf, ça avait l'air de marcher. L'autre avait même fouillé dans son sac pour en sortir une besace et... un liard ! Joie. Victoire. Teilo tendit sa main pour récupérer le bout de ferraille et le regarda posé au centre de sa paume avec envie et ambition, comme s'il s'agissait du sou fétiche de Picsou. "Ah, le début de la fortune. Merci, mon ami." Il releva le menton vers son généreux donateur et (mince !) se retrouva à nouveau dans l'emprise de son regard scrutateur. Le fait que le crépu range ses affaires sans le quitter des yeux ajoutait à son léger malaise.
*Me regarde pas comme ça, j'ai promis que je te le rendrai !* pensa-t-il très, très fort.
Visiblement ça fonctionnait. Le garçon avait désigné de la tête les deux statues comme pour adouber l'utilisation qu'il allait faire du sou prêté. Sauf qu'il le scrutait encore, visiblement déterminé à sonder son âme. Le soleil presque au dessus d'eux éclairait d'orange ses yeux marron. *Attends, puisque t'aimes bien regarder, je vais te montrer un truc !* Teilo plissa les yeux et plaça sa main gauche entre lui et l'autre garçon. De l'autre main, il prit le liard et le glissa entre son pouce et son index gauche, les yeux toujours plongés dans ceux de son spectateur, l'air mystérieux.
Oscar avait maugréé quelque chose dans son dos mais il n'avait pas compris quoi.
Avec dextérité, Teilo fit rouler le liard entre les doigts de sa main gauche, du pouce vers l'auriculaire puis inversement. C'était un petit tour que son grand frère qui avait pris des cours de prestidigitation lui avait appris. Le plus important, c'était de bien contrôler son pouce et ne pas trop le montrer pour que ça paraisse plus magique aux yeux du public. Mais il y avait aussi la posture du magicien, ses expressions faciales, tout comptait pour que le 'tour' soit réussi.
Au bout de quelques aller-retours, Teilo fit reposer le liard entre la deuxième et troisième phalange de son index et se servit de son pouce pour l'envoyer en l'air d'une pichenette. Il suivit la pièce du regard jusqu'à ce qu'elle retombe et, au bon moment, l'envoya dans la fontaine d'une gifle sèche de sa main droite comme s'il chassait un moustique.
"J'y vais moi. On se retrouve au boudoir si tu veux." "Oh..." Teilo fit volte-face vers Oscar qui partait sans les regarder, soudain pressé. "D'accord. A toute." Il fronça légèrement les sourcils, cligna des yeux en le voyant s'éloigner puis se retourna vers les statues. Aucune ne bougeait. Mince ! Il avait raté l'animation. Mais peut-être que... Il fit de nouveau face au garçon aux yeux orangés. "Tu as vu ? C'était Nicolas ou Pernelle ?"
Nathaniel Amber
6ᵉ année, Ogme
Nathaniel avait souvent trouvé ses camarades étranges, certains plus que d'autres, mais celui-ci grimpait dans son propre classement intérieur à un vitesse folle. Il avait une façon étrange de se tenir, de parler, d'agir. L'adolescent trouvait son cadet drôle d'un sens, même si son faciès ne le montrait pas. Il pensa très fort que si Teilo voulait bel et bien lancer le liard dans la fontaine, son soit disant début de fortune allait se terminer très rapidement pour revenir tout aussi vite à la case départ.
Le première année commença à jouer avec la pièce entre ses doigts, perdant l'ainé qui ne comprenait plus le but de tout cela. Le regard dirigé sur la main de Teilo, il se demanda si le plus jeune n'avait pas voulu faire une espèce de tour de magie dont les non-mages ont le secret, de ceux que Lorie et ses sœurs en avaient fait la démonstration au dernier dîner de l'an passé. Alors, il ne comptait pas lancer son liard dans la fontaine?
Teilo fit voltiger la pièce et la repoussa d'une claque comme s'il brassait l'air. Nathaniel suivit l'objet des yeux, regardant le liard s'enfoncer dans l'eau de la fontaine. Il releva rapidement les yeux, observa d'abord Nicolas avant de se tourner vers Pernelle qui esquissa un rapide sourire au première année avant de se replacer comme s'il ne s'était rien passé.
L'adolescent entendit la conversation entre les deux amis, et tourna son regard sur le brun qui était toujours près de lui. Ce dernier lui fit de nouveau face, demandant s'il avait vu la statue bouger. Apparemment, lui aussi avait manqué son moment. Nathaniel acquiesça à la question et pointa Pernelle du doigt.
« Chanceux. » lança-t-il d'un ton neutre. L'adolescent n'était pas jaloux que l'autre ai sa réponse alors que lui n'aurait jamais la sienne, il était plutôt ravi pour lui qu'il ne reste pas dans l'ignorance. Et puis, de son avis, il valait surement mieux d'avoir une vie radieuse que prospère.
Il se demanda s'il y avait une autre tradition pour les premières années, quand cette fontaine n'existait pas, il y a fort longtemps surement. Nathaniel donna un coup de tête en direction de Teilo, comme pour lui demander ce qu'il pensait de ce résultat. Est-ce qu'il était ravi ou déçu?
Le première année commença à jouer avec la pièce entre ses doigts, perdant l'ainé qui ne comprenait plus le but de tout cela. Le regard dirigé sur la main de Teilo, il se demanda si le plus jeune n'avait pas voulu faire une espèce de tour de magie dont les non-mages ont le secret, de ceux que Lorie et ses sœurs en avaient fait la démonstration au dernier dîner de l'an passé. Alors, il ne comptait pas lancer son liard dans la fontaine?
Teilo fit voltiger la pièce et la repoussa d'une claque comme s'il brassait l'air. Nathaniel suivit l'objet des yeux, regardant le liard s'enfoncer dans l'eau de la fontaine. Il releva rapidement les yeux, observa d'abord Nicolas avant de se tourner vers Pernelle qui esquissa un rapide sourire au première année avant de se replacer comme s'il ne s'était rien passé.
L'adolescent entendit la conversation entre les deux amis, et tourna son regard sur le brun qui était toujours près de lui. Ce dernier lui fit de nouveau face, demandant s'il avait vu la statue bouger. Apparemment, lui aussi avait manqué son moment. Nathaniel acquiesça à la question et pointa Pernelle du doigt.
« Chanceux. » lança-t-il d'un ton neutre. L'adolescent n'était pas jaloux que l'autre ai sa réponse alors que lui n'aurait jamais la sienne, il était plutôt ravi pour lui qu'il ne reste pas dans l'ignorance. Et puis, de son avis, il valait surement mieux d'avoir une vie radieuse que prospère.
Il se demanda s'il y avait une autre tradition pour les premières années, quand cette fontaine n'existait pas, il y a fort longtemps surement. Nathaniel donna un coup de tête en direction de Teilo, comme pour lui demander ce qu'il pensait de ce résultat. Est-ce qu'il était ravi ou déçu?
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Peu de temps avait suffi pour que le Docteur Daroux se fasse une première appréciation du malade. Son diagnostic méritait encore d'être affiné, mais il était à peu près certain que le patient n'avait en fait aucun problème. Champ visuel : ok, ses yeux avaient bien suivi le liard. Compréhension : 10/10. Il avait même indiqué une statue pour lui répondre, celle de Pernelle. Encore mieux, il avait parlé ! Preuve qu'il pouvait, que c'était sans doute juste une question de volonté. Aucun problème moteur. Quant à la bizarrerie qu'on affublait à ce patient comme si c'était un trait clinique, Teilo trouvait que c'était plutôt un avantage. On l'avait souvent traité de bizarre à l'école, c'en était devenu un étendard qu'il arborait avec fierté.
Mais c'était peut-être les gens normaux qui étaient bizarres, comme sa mère se plaisait à répéter.
"Chanceux", avait dit l'étrange garçon sans montrer d'émotion particulière. Teilo en déduisit que le crépu aurait aimé avoir Pernelle lui aussi, qu'il avait donc eu Nicolas. Oh la la, mais il ne fallait pas prendre tout ça si sérieusement ! Quand l'autre leva le menton vers lui, il prit ça comme une incitation à parler (un signe très positif).
Le jeune Lug plaqua la paume de sa main gauche sous son menton et effleura ses lèvres de ses doigts, l'air pensif. "C'est juste des statues. D'accord, elles bougent mais qui nous dit que c'est complètement magique ? Y'a peut-être un mécanisme dans la fontaine, et dès qu'on jette un liard, y'en a une qui s'anime au hasard ! C'est quand même pas des statues qui vont décider de notre avenir." Il repensa aussitôt à Oscar, qui avait l'air vraiment emballé quand Nicolas Flamel lui avait fait son petit clin d’œil, et se tourna vers la statue du Grand Monsieur.
"Et puis d'abord, c'est quoi être riche ? Riche de quoi ?" questionna-t-il tout en observant la posture que la pierre, sans magie, rendait immuable. Flamel était danseur ? Il prit note de la position du pied d'appui, le droit, de l'angle du genou gauche, de la courbe de la hanche et son regard remonta sur les bras, le bras gauche mi-plié, le bras droit tendu vers le haut avec la baguette au bout qui visait le lingot en lévitation juste au dessus.
Avec un sourire, Teilo se tourna vers l'autre garçon et sortit sa baguette bizarre de sa poche. Il voulut d'abord la tendre en l'air de son bras gauche, le bras normal, mais il fallait être fidèle au modèle. Il la glissa donc dans sa main droite, prit appui sur son pied droit comme Flamel, plia le genou gauche pour suspendre sa jambe gauche en l'air et tendit le bras droit vers le ciel. Satisfait de sa reproduction, il maintint sans difficulté sa pose comme s'il souhaitait devenir lui aussi une statue. Cela ne l'empêcha pas de parler. "Pour Nicolas, la richesse c'est le lingot. Il ne regarde que lui, il veut l'atteindre ! Mon précieuuuuuux. Comme Gollum... ou Harpagon. Mais !"
Il ramena sèchement sa jambe gauche au sol, frappant les graviers sous son talon. Sa baguette pointait maintenant vers Pernelle. "Elle le regarde lui. Héhé." Il sourit à l'autre garçon comme s'il venait de découvrir un secret à partager et bondit sur le rebord de la fontaine en se propulsant avec ses bras. Une fois debout en haut, tourné vers son public, il fit mine de s'asseoir sur un rocher imaginaire. Rien de tangible ne le retenait de tomber à l'eau sinon les muscles de ses jambes et la posture de son dos. En plus il lui fallait tendre un peu les bras en avant pour faire semblant de tenir un livre. Tout ça demandait vraiment un effort. "Tu vois, elle a accès à toute la connaissance, elle a peut-être même déjà lu tous les livres qui tournent autour d'elle. Elle sait tout ! C'est pour ça qu'elle regarde son amoureux, son p'tit chéri. Son chéri est sa richesse !"
Il hésita, tourna la tête vers les statues. Ses jambes tremblèrent un peu. "Ou peut-être que c'est plus subtil ? Peut-être que la richesse, c'est le rega- aaaah" Teilo perdit l'équilibre et tomba en arrière dans l'eau froide de la fontaine. Ses fesses heurtèrent le fond du bassin qui n'était pas bien haut. Il prit appui sur ses deux pieds pour se propulser à la surface et avala une goulée d'air avant de s'ébrouer.
Il avait de l'eau dans les cheveux, dans les yeux. Elle s'infiltrait dans son uniforme tout neuf et tout propre, dans ses chaussettes, trempant tout. Pas pressé pour un liard, il se laissa flotter, pouffa et, tout en cherchant du regard l'autre garçon, se mit à rire.
Mais c'était peut-être les gens normaux qui étaient bizarres, comme sa mère se plaisait à répéter.
"Chanceux", avait dit l'étrange garçon sans montrer d'émotion particulière. Teilo en déduisit que le crépu aurait aimé avoir Pernelle lui aussi, qu'il avait donc eu Nicolas. Oh la la, mais il ne fallait pas prendre tout ça si sérieusement ! Quand l'autre leva le menton vers lui, il prit ça comme une incitation à parler (un signe très positif).
Le jeune Lug plaqua la paume de sa main gauche sous son menton et effleura ses lèvres de ses doigts, l'air pensif. "C'est juste des statues. D'accord, elles bougent mais qui nous dit que c'est complètement magique ? Y'a peut-être un mécanisme dans la fontaine, et dès qu'on jette un liard, y'en a une qui s'anime au hasard ! C'est quand même pas des statues qui vont décider de notre avenir." Il repensa aussitôt à Oscar, qui avait l'air vraiment emballé quand Nicolas Flamel lui avait fait son petit clin d’œil, et se tourna vers la statue du Grand Monsieur.
"Et puis d'abord, c'est quoi être riche ? Riche de quoi ?" questionna-t-il tout en observant la posture que la pierre, sans magie, rendait immuable. Flamel était danseur ? Il prit note de la position du pied d'appui, le droit, de l'angle du genou gauche, de la courbe de la hanche et son regard remonta sur les bras, le bras gauche mi-plié, le bras droit tendu vers le haut avec la baguette au bout qui visait le lingot en lévitation juste au dessus.
Avec un sourire, Teilo se tourna vers l'autre garçon et sortit sa baguette bizarre de sa poche. Il voulut d'abord la tendre en l'air de son bras gauche, le bras normal, mais il fallait être fidèle au modèle. Il la glissa donc dans sa main droite, prit appui sur son pied droit comme Flamel, plia le genou gauche pour suspendre sa jambe gauche en l'air et tendit le bras droit vers le ciel. Satisfait de sa reproduction, il maintint sans difficulté sa pose comme s'il souhaitait devenir lui aussi une statue. Cela ne l'empêcha pas de parler. "Pour Nicolas, la richesse c'est le lingot. Il ne regarde que lui, il veut l'atteindre ! Mon précieuuuuuux. Comme Gollum... ou Harpagon. Mais !"
Il ramena sèchement sa jambe gauche au sol, frappant les graviers sous son talon. Sa baguette pointait maintenant vers Pernelle. "Elle le regarde lui. Héhé." Il sourit à l'autre garçon comme s'il venait de découvrir un secret à partager et bondit sur le rebord de la fontaine en se propulsant avec ses bras. Une fois debout en haut, tourné vers son public, il fit mine de s'asseoir sur un rocher imaginaire. Rien de tangible ne le retenait de tomber à l'eau sinon les muscles de ses jambes et la posture de son dos. En plus il lui fallait tendre un peu les bras en avant pour faire semblant de tenir un livre. Tout ça demandait vraiment un effort. "Tu vois, elle a accès à toute la connaissance, elle a peut-être même déjà lu tous les livres qui tournent autour d'elle. Elle sait tout ! C'est pour ça qu'elle regarde son amoureux, son p'tit chéri. Son chéri est sa richesse !"
Il hésita, tourna la tête vers les statues. Ses jambes tremblèrent un peu. "Ou peut-être que c'est plus subtil ? Peut-être que la richesse, c'est le rega- aaaah" Teilo perdit l'équilibre et tomba en arrière dans l'eau froide de la fontaine. Ses fesses heurtèrent le fond du bassin qui n'était pas bien haut. Il prit appui sur ses deux pieds pour se propulser à la surface et avala une goulée d'air avant de s'ébrouer.
Il avait de l'eau dans les cheveux, dans les yeux. Elle s'infiltrait dans son uniforme tout neuf et tout propre, dans ses chaussettes, trempant tout. Pas pressé pour un liard, il se laissa flotter, pouffa et, tout en cherchant du regard l'autre garçon, se mit à rire.
Le Narrateur
Ami des Lettres
par Amuna Edweils
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Après quelques jours m'adaptant à cette nouvelle vie scolaire, je contemplais avec plaisir ces jardins magnifiques, découvrant des bancs marchant. Je souriais en imaginant les bancs se rebeller comme au rodéo avec les élèves dessus. Je regardais les élèves parlés et rires, puis la fontaine, celle du couple Flamel, pourtant un soupir grave me ramenait à une autre réalité. Au-delà de la magnificence des salles de classes, de la bibliothèque et des jardins, j'étais une fille solitaire. Une rumeur semblait même croire que je n'aimais pas être avec des gens.
"Un ami, deux amis, trois amis... Tu parles ça fait une semaine que je suis ici, à par avoir aperçu vaguement mon frère ! J'ai souris comme une statue sans réussir à saluer personne. Dire qu'on croit que je me moque des gens. Je ne suis pas une asocial, à vrai dire je fais réellement partie de ces gens solitaires. Qu'ai-je fait pour être aussi lâ... ? "
Avant de finir mon monologue, je fus surprise de découvrir avec stupéfaction un élève tombé dans la fontaine, il riait. Je le reconnaissais, après avoir joué presque une scène théâtrale devant la devineresse, il avait fait des claquettes en entrant dans le réfectoire, j'avais pouffer de rire discrètement. *Si je me rappelle bien, on est dans la même confrérie* pensais-je. Un regard interrogateur sur l'un des élèves qui riait en le regardant mouillé, mon visage dessina une mine déçue. Je voulais avoir des amis, mais je n'arrivais pas à faire le premier pas. Cela devenait exaspérant, un cas de timidité grave. Pourtant quand je connais bien les personnes comme ma famille, je suis tout le contraire. Franche, têtue, drôle et... une personne normale quoi ! Déjà que dans le boudoir à notre entrée, j'avais tenté de saluer les élèves du second étages où se trouvait les filles, et la seule chose qui sortit de ma bouche était un marmonnent bizarre. Je connais le français mais j'avais essayé de dire bonjour en allemand et en français en même temps. Elles m'avaient regardés avec un air... ! Depuis j'avais tenté autrement mais passons.
En regardant ces garçons faire les pitres, je levais ma tête au ciel et pria pour que quelqu'un fasse le premier pas. On m'avait déjà saluer, mais sans plus. Après avec les étrangers qui ne comprenaient que deux mots de français, je n'arrivais pas et stressais à l'idée de leur parler. Parlons jardins, plutôt que de continuer dans ces pensées qui me déprimeront encore plus qu'au début de la semaine. J'ai sept ans à faire ici. C'est pas maintenant que je dois désespérée. Je veux vivre des aventures, qui ne soit bien sûr pas des dangers mortels... On est pas à Hogwarts... Haha haha. Dans ces songes, je continuais de marcher en contournant la fontaine, aujourd'hui j'avais en l'idée de jeté un liard dans cette fontaine pour voir qui des deux partenaires me ferait une signe, mais c'était peut-être pour un autre moment. Je continuais en même temps d'avancer, d'observée ces garçons.
"Quelle est belle la jeunesse..."
On dirait presque que c'est une vielle qui parle.
Nathaniel Amber
6ᵉ année, Ogme
Le première année sembla partir dans ses pensées, donnant des mots que Nathaniel ne comprenait pas. C'était quoi un mécanisme? Et cette question sur la magie, que voulait-il que ce soit d'autre? Il pencha la tête en signe d'incompréhension. La seule chose pour laquelle il était d'accord avec lui, c'était que les statues ne décidaient pas de leur avenir. Mais celles de cette fontaine ne faisait pas ce dont il les accusait, elles connaissaient leur destinée et leur révélait, c'était tout.
Sans quitter Teilo du regard, l'ainé haussa ses épaules à sa question sur la richesse. Honnêtement si c'était riche de liards, cela n'intéressait pas Nathaniel. La famille de son père avait toujours eu bien assez d'argent et ni Timéo ni Laura n'en avaient manqués depuis qu'il était né. Pour ce qui était d'autres richesses, le garçon ne cracherait pas sur celle de la connaissance tant il était curieux de tout. Ensuite, il perdit le fil de la conversation, ne comprenant pas les références dictées par Teilo, et n'arrivant pas à suivre toutes les paroles qui sortaient de sa bouche. Nathaniel eut un petit pincement et baissa rapidement la tête en songeant que Laura aurait aimé avoir un fils comme ce garçon plutôt que lui.
L'adolescent releva précipitamment la tête en entendant le petit cri du plus jeune, ainsi que le bruit de l'eau. Décidément, non seulement il ne s'arrêtait pas de parler mais aussi il ne tenait pas en place! Le coin de ses lèvres se relevèrent légèrement en entendant le rire de son camarade. Sans le lâcher des yeux cette fois, il s'approcha et lui tendit la main pour l'aider à sortir de là, ancrant ses pieds sur le bord de la fontaine afin de ne pas basculer à son tour si Teilo choisissait de la saisir.
Une voix semblant venir de nul part le fit tourner la tête, et Nathaniel trouva le regard d'une fillette qui devait certainement être en première année aussi. Nathaniel pensa fortement que les gens étaient étranges, cette réponse convenant autant à la remarque de la nouvelle venue que pour les dernières réflexions de Teilo. Ni connaissant rien à ce sujet, il ne pouvait rien dire de plus que le brun avait dit sur le couple Flamel.
Il se tourna une nouvelle fois vers le garçon, attendant de voir comment il pourrait lui venir en aide. Même s'il avait l'air de se plaire là, il ne pouvait pas rester à patauger dans la fontaine.
Sans quitter Teilo du regard, l'ainé haussa ses épaules à sa question sur la richesse. Honnêtement si c'était riche de liards, cela n'intéressait pas Nathaniel. La famille de son père avait toujours eu bien assez d'argent et ni Timéo ni Laura n'en avaient manqués depuis qu'il était né. Pour ce qui était d'autres richesses, le garçon ne cracherait pas sur celle de la connaissance tant il était curieux de tout. Ensuite, il perdit le fil de la conversation, ne comprenant pas les références dictées par Teilo, et n'arrivant pas à suivre toutes les paroles qui sortaient de sa bouche. Nathaniel eut un petit pincement et baissa rapidement la tête en songeant que Laura aurait aimé avoir un fils comme ce garçon plutôt que lui.
L'adolescent releva précipitamment la tête en entendant le petit cri du plus jeune, ainsi que le bruit de l'eau. Décidément, non seulement il ne s'arrêtait pas de parler mais aussi il ne tenait pas en place! Le coin de ses lèvres se relevèrent légèrement en entendant le rire de son camarade. Sans le lâcher des yeux cette fois, il s'approcha et lui tendit la main pour l'aider à sortir de là, ancrant ses pieds sur le bord de la fontaine afin de ne pas basculer à son tour si Teilo choisissait de la saisir.
Une voix semblant venir de nul part le fit tourner la tête, et Nathaniel trouva le regard d'une fillette qui devait certainement être en première année aussi. Nathaniel pensa fortement que les gens étaient étranges, cette réponse convenant autant à la remarque de la nouvelle venue que pour les dernières réflexions de Teilo. Ni connaissant rien à ce sujet, il ne pouvait rien dire de plus que le brun avait dit sur le couple Flamel.
Il se tourna une nouvelle fois vers le garçon, attendant de voir comment il pourrait lui venir en aide. Même s'il avait l'air de se plaire là, il ne pouvait pas rester à patauger dans la fontaine.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Batifolant entre Nicolas et Pernelle, Teilo se mit sur le dos et se laissa porter un instant par l'eau. Il y avait beaucoup de nuages aujourd'hui. Il aimait bien les nuages. On lui avait déjà expliqué la raison de leur formation à l'école, mais là, il était à Beauxbâtons ! Leur existence ne pouvait pas être si banale. Ils devaient sans doute être créés de toute pièce par un Mage Blanc qui, du haut de l'Himalaya, passait ses journées à ça.
De là où il était, il avait l'impression que la douce et lettrée Pernelle le regardait ; il devinait son sourire et lui fit un clin d’œil appuyé. Puis il se redressa dans l'eau pour constater que son unique spectateur, jusque là flegmatique face à son expansive logorrhée et ses mimiques, avait décidé de passer à l'action et lui tendait une main secourable. Il sourit de toutes ses dents et nagea vers lui en une sorte de simili-crawl qui avait pour seul avantage de ne pas lui faire faire tout à fait du surplace.
Une voix interrompit son effort, attisant sa curiosité. Elle était jeune mais les mots semblaient vieux. De là où il était, il ne pouvait voir sa propriétaire. Sa nage redoubla d'intensité et, agrippant le bras du garçon, il se laissa tirer jusqu'au rebord sur lequel il s'assit à califourchon, dégoulinant de partout. Son premier regard fut pour son sauveur, à qui il adressa un resplendissant "Merci, mon pote." Une main tendue valait mieux que mille mots flatteurs. Puis il reprit, toujours aussi enthousiaste : "T'as entendu la dame ? C'était un éloge !" L'air ébahi, les yeux ronds, il se tourna vers celle qui déjà s'éloignait d'eux. "Hé, Madame, attendez !"
Sautant du rebord, Teilo fit une révérence un brin pompeuse à la fille. Ne l'avait-il pas vue dans le boudoir des Lug ? N'était-ce pas.. si, il l'avait percutée, avait failli la faire chuter dans sa course aveugle vers le premier étage. Bien sûr, il s'était excusé. "La jeunesse vous salue", affirma-t-il de sa voix fluette en exagérant la pédanterie. Son sourire était grand sous ses cheveux gorgés d'eau.
"Je suis Teilo Daroux et c'est ma première semaine !" Il planta son pouce gauche sur son torse avant de designer de l'index son sauveur. "Voici mon ami... euh... Chanceux !" Plus bas, comme une confidence mais de manière à se faire quand même entendre de tous, il ajouta : "Ce n'est pas son vrai prénom. Il nous le dira en temps voulu."
Teilo s’avança d'un pas mouillé vers la fille, les doigts de ses mains joints sur son ventre. Il ne ressemblait à rien, son uniforme trempé collant à son corps déjà fin. "Nous sommes beaux, c'est vrai. Vous... pouvez nous faire d'autres compliments ?" Il pencha la tête légèrement sur le côté, les yeux rieurs pour l'inviter à participer à son petit jeu. Une envie soudaine d'éternuer le prit mais il la contrôla admirablement.
De là où il était, il avait l'impression que la douce et lettrée Pernelle le regardait ; il devinait son sourire et lui fit un clin d’œil appuyé. Puis il se redressa dans l'eau pour constater que son unique spectateur, jusque là flegmatique face à son expansive logorrhée et ses mimiques, avait décidé de passer à l'action et lui tendait une main secourable. Il sourit de toutes ses dents et nagea vers lui en une sorte de simili-crawl qui avait pour seul avantage de ne pas lui faire faire tout à fait du surplace.
Une voix interrompit son effort, attisant sa curiosité. Elle était jeune mais les mots semblaient vieux. De là où il était, il ne pouvait voir sa propriétaire. Sa nage redoubla d'intensité et, agrippant le bras du garçon, il se laissa tirer jusqu'au rebord sur lequel il s'assit à califourchon, dégoulinant de partout. Son premier regard fut pour son sauveur, à qui il adressa un resplendissant "Merci, mon pote." Une main tendue valait mieux que mille mots flatteurs. Puis il reprit, toujours aussi enthousiaste : "T'as entendu la dame ? C'était un éloge !" L'air ébahi, les yeux ronds, il se tourna vers celle qui déjà s'éloignait d'eux. "Hé, Madame, attendez !"
Sautant du rebord, Teilo fit une révérence un brin pompeuse à la fille. Ne l'avait-il pas vue dans le boudoir des Lug ? N'était-ce pas.. si, il l'avait percutée, avait failli la faire chuter dans sa course aveugle vers le premier étage. Bien sûr, il s'était excusé. "La jeunesse vous salue", affirma-t-il de sa voix fluette en exagérant la pédanterie. Son sourire était grand sous ses cheveux gorgés d'eau.
"Je suis Teilo Daroux et c'est ma première semaine !" Il planta son pouce gauche sur son torse avant de designer de l'index son sauveur. "Voici mon ami... euh... Chanceux !" Plus bas, comme une confidence mais de manière à se faire quand même entendre de tous, il ajouta : "Ce n'est pas son vrai prénom. Il nous le dira en temps voulu."
Teilo s’avança d'un pas mouillé vers la fille, les doigts de ses mains joints sur son ventre. Il ne ressemblait à rien, son uniforme trempé collant à son corps déjà fin. "Nous sommes beaux, c'est vrai. Vous... pouvez nous faire d'autres compliments ?" Il pencha la tête légèrement sur le côté, les yeux rieurs pour l'inviter à participer à son petit jeu. Une envie soudaine d'éternuer le prit mais il la contrôla admirablement.
Nathaniel Amber
6ᵉ année, Ogme
Nathaniel observa le plus jeune qui barbotait dans la fontaine. Un instant il crut que Teilo allait l'arroser, mais il n'en fit rien et prit finalement sa main. Le plus âgé n'avait pas peur de l'eau, mais comme il ne savait pas nager il était plutôt méfiant envers cet élément. Le garçon d'Ogme se demanda un instant si Teilo réfléchissait avant de parler, ou si sa bouche allait plus vite que ses intentions. Son corps semblait aussi rapide que sa bouche, ses jambes s'activant plus vite après avoir prit conscience de la présence de la nouvelle personne, que lorsqu'il lui avait tendu la main pour le faire sortir de sa piscine personnelle.
L'adolescent s'essuya discrètement la main une fois que le cadet l'ai lâchée. D'une oreille distraite, il écouta la logorrhée de Teilo, relevant la tête à la phrase qui suivit sa propre présentation. Il ne savait pas ce qui l'interpellait le plus, entre le surnom donné ou le fait qu'il le désigne comme son ami, alors qu'ils ne l'étaient pas. Du moins pas pour lui, mais il le laissa dire, se laissant entraîner par son flot de paroles. Il n'écouta pas la fin, laissant l'autre parler, mais ne le lâcha pas du regard. Il observait plutôt les gouttes d'eau qui ruisselaient, formant une petite flaque à ses pieds. Il hésita un instant, puis posa son sac au sol et enleva sa veste avant de la tendre à l'autre garçon, accompagnant le tout d'un signe de tête qui signifiait qu'il devrait s'en couvrir.
« Tu devrais aller te changer. » articula-t-il difficilement en reprenant son sac. C'était son avis même s'il ne pouvait pas l'imposer au plus jeune. Il valait mieux qu'il aille se sécher avant de prendre froid et finir au dispensaire, surtout dès la première semaine. Même s'il faisait encore bon dehors, Nathaniel connaissait le vieil adage qui disait "mieux vaut prévenir que guérir" et préférait l'appliquer quand c'était possible.
L'adolescent s'essuya discrètement la main une fois que le cadet l'ai lâchée. D'une oreille distraite, il écouta la logorrhée de Teilo, relevant la tête à la phrase qui suivit sa propre présentation. Il ne savait pas ce qui l'interpellait le plus, entre le surnom donné ou le fait qu'il le désigne comme son ami, alors qu'ils ne l'étaient pas. Du moins pas pour lui, mais il le laissa dire, se laissant entraîner par son flot de paroles. Il n'écouta pas la fin, laissant l'autre parler, mais ne le lâcha pas du regard. Il observait plutôt les gouttes d'eau qui ruisselaient, formant une petite flaque à ses pieds. Il hésita un instant, puis posa son sac au sol et enleva sa veste avant de la tendre à l'autre garçon, accompagnant le tout d'un signe de tête qui signifiait qu'il devrait s'en couvrir.
« Tu devrais aller te changer. » articula-t-il difficilement en reprenant son sac. C'était son avis même s'il ne pouvait pas l'imposer au plus jeune. Il valait mieux qu'il aille se sécher avant de prendre froid et finir au dispensaire, surtout dès la première semaine. Même s'il faisait encore bon dehors, Nathaniel connaissait le vieil adage qui disait "mieux vaut prévenir que guérir" et préférait l'appliquer quand c'était possible.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Teilo vit que Chanceux lui tendait quelque-chose et se retourna vers lui. Un instant interdit devant l'offrande de la veste - ce garçon était vraiment attentionné, on aurait dit sa grande sœur - il mit ses mains devant lui, les doigts écartés : "Oh, non, c'est gentil, c'est pas la pei-ei-ei.... ..... TCHOU !"
Teilo avait eu la présence d'esprit de se détourner pour éternuer. Il cligna rapidement des yeux, immobile, puis secoua la tête, aspergeant les environs de l'eau qui était restée dans ses cheveux. En reniflant, il constata que son nez était un peu pris. Un petit frisson le saisit. Sans rien dire, il défit la ceinture bleue trempée qui maintenait sa veste ajustée et enleva cette dernière pour la jeter sur le rebord de la fontaine. Puis il tendit la main à Chanceux pour récupérer sa veste toute sèche. "Merci."
Ça faisait... quoi... trois fois qu'il lui disait merci ? Le liard donné, la main tendue, la veste prêtée. Chanceux, ou quel que soit son prénom, n'avait cessé de l'aider sans rien demander en retour. A cette réalisation, Teilo se sentit soudain un peu honteux. Et lui, qu'avait-il fait pour cet autre garçon depuis qu'il l'avait rencontré sinon lui jouer la comédie ? Sinon lui donner un rôle de 'public' sans même lui demander son avis ?
Teilo enfila la veste par dessus sa chemise trempée sans prendre la peine de mettre les mains dans les manches. Une leçon de vie familiale résonnait dans sa caboche : il devait prendre soin des autres. On l'avait tellement tanné avec ça depuis sa plus tendre enfance que c'en était devenu ancré comme un saint commandement. Là, c'était l'autre qui avait pris soin de lui. Celui qui l'observait en silence et, enfin, Teilo fit de même et pour de vrai. Rétablir l'équilibre était une nécessité, mais comment ? Il ne connaissait rien de lui, de ce qu'il voulait, de ce qui lui ferait plaisir.
Après de longues secondes, Teilo renifla à nouveau. "Oui, faudrait que je me change", confirma-t-il l'air absent. Pour la première fois depuis leur rencontre, son cerveau faisait vraiment attention à ce qu'il allait dire. C'était vachement plus dur que de laisser son imagination galoper. Il lui fit une petite moue contrite, un sourire presque désolé. "Je parle beaucoup, hein ? Suzanne, c'est ma grande sœur, elle en peut plus de moi. Mais c'est parce que... j'aime bien parler." Il ne trouvait pas comment l'expliquer mieux que ça. Comme il tremblotait, ses mains à l'intérieur de la veste vinrent en reserrer les pans. "J'aime bien bouger aussi. J'ai fait beaucoup de théâtre, j'ai plein de mouvements et de dialogues dans ma tête. Ou juste des petits bouts que je peux mettre ensemble comme ça."
Il fit claquer sa langue puis grinça des dents et fronça les sourcils. Il parlait de lui, c'était pas forcément mieux. Qu'est ce que l'autre garçon aimait ?
Ses yeux s'ouvrirent en grand. Oui, c'était tellement évident ! "Mais je sais me taire aussi ! D'ailleurs je vais me taire, là, maintenant." Il se tint droit et inspira, comme si cela demandait un effort de préparation. "Facile", murmura-t-il.
Et Teilo, droit comme un i et dégoulinant encore, se tut.
Teilo avait eu la présence d'esprit de se détourner pour éternuer. Il cligna rapidement des yeux, immobile, puis secoua la tête, aspergeant les environs de l'eau qui était restée dans ses cheveux. En reniflant, il constata que son nez était un peu pris. Un petit frisson le saisit. Sans rien dire, il défit la ceinture bleue trempée qui maintenait sa veste ajustée et enleva cette dernière pour la jeter sur le rebord de la fontaine. Puis il tendit la main à Chanceux pour récupérer sa veste toute sèche. "Merci."
Ça faisait... quoi... trois fois qu'il lui disait merci ? Le liard donné, la main tendue, la veste prêtée. Chanceux, ou quel que soit son prénom, n'avait cessé de l'aider sans rien demander en retour. A cette réalisation, Teilo se sentit soudain un peu honteux. Et lui, qu'avait-il fait pour cet autre garçon depuis qu'il l'avait rencontré sinon lui jouer la comédie ? Sinon lui donner un rôle de 'public' sans même lui demander son avis ?
Teilo enfila la veste par dessus sa chemise trempée sans prendre la peine de mettre les mains dans les manches. Une leçon de vie familiale résonnait dans sa caboche : il devait prendre soin des autres. On l'avait tellement tanné avec ça depuis sa plus tendre enfance que c'en était devenu ancré comme un saint commandement. Là, c'était l'autre qui avait pris soin de lui. Celui qui l'observait en silence et, enfin, Teilo fit de même et pour de vrai. Rétablir l'équilibre était une nécessité, mais comment ? Il ne connaissait rien de lui, de ce qu'il voulait, de ce qui lui ferait plaisir.
Après de longues secondes, Teilo renifla à nouveau. "Oui, faudrait que je me change", confirma-t-il l'air absent. Pour la première fois depuis leur rencontre, son cerveau faisait vraiment attention à ce qu'il allait dire. C'était vachement plus dur que de laisser son imagination galoper. Il lui fit une petite moue contrite, un sourire presque désolé. "Je parle beaucoup, hein ? Suzanne, c'est ma grande sœur, elle en peut plus de moi. Mais c'est parce que... j'aime bien parler." Il ne trouvait pas comment l'expliquer mieux que ça. Comme il tremblotait, ses mains à l'intérieur de la veste vinrent en reserrer les pans. "J'aime bien bouger aussi. J'ai fait beaucoup de théâtre, j'ai plein de mouvements et de dialogues dans ma tête. Ou juste des petits bouts que je peux mettre ensemble comme ça."
Il fit claquer sa langue puis grinça des dents et fronça les sourcils. Il parlait de lui, c'était pas forcément mieux. Qu'est ce que l'autre garçon aimait ?
Ses yeux s'ouvrirent en grand. Oui, c'était tellement évident ! "Mais je sais me taire aussi ! D'ailleurs je vais me taire, là, maintenant." Il se tint droit et inspira, comme si cela demandait un effort de préparation. "Facile", murmura-t-il.
Et Teilo, droit comme un i et dégoulinant encore, se tut.
Nathaniel Amber
6ᵉ année, Ogme
Dans un réflexe incontrôlé, Nathaniel ferma les yeux et serra les doigts autour de sa veste quand Teilo étenua. Il ouvrit ensuite un œil après l'autre, en penchant un peu la tête comme pour dire "je le savais". Il fronça le nez en effectuant un léger mouvement de recul lorsque le plus jeune se secoua, le comparant sans vraiment y penser à un chien mouillé. L'autre approuva sa dernière déclaration, mais ne bougea pas pour autant afin de l'exécuter. L'adolescent ne pouvait pas le forcer à faire quoi que ce soit, mais il ne comprenait pas pourquoi le plus jeune restait là, trempé avec lui, alors qu'il avait certainement mieux à faire ailleurs.
Et en meilleure compagnie. Surtout que, lorsqu'on s'y mettait, se changer prenait presque autant de temps que de lancer un lumos. A peu de choses près.
Teilo se remit à parler, mais cette fois son ton semblait plus posé, comme s'il était plus calme. L'aîné se demanda s'il devait s'en inquiéter, était-ce déjà le coup de froid qui le rendait patraque? Si vite? Aux mots "j'aime bien parler.", Nathaniel se tendit légèrement. Il se souvenait avoir dit le contraire à Esther il y a longtemps. Il s'en souvenait bien parce que qu'elle lui avait donné son talisman ce jour-là, et qu'il avait même redit ces mots à sa mère. Plusieurs fois.
Il écouta Teilo jusqu'au bout et réfléchit à ce qu'il pourrait faire. Il n'avait pas de talisman à donner lui, mais il pouvait lui donner des mots. Secouant la tête négativement, il prit sur lui et déclara simplement :
« Continue. Sois... juste toi. » ajouta-t-il en haussant les épaules.
Même s'il était complètement l'opposé de ce garçon, il le comprenait. Il comprenait ce qu'il pouvait ressentir, et trouva même ses élucubrations plutôt apaisantes. Avec Teilo personne ne pouvait prétendre s'ennuyer, ce n'était pas possible. Le plus âgé pensa même que, c'était comme si ce garçon parlait pour lui, ou bien lui gardait les mots que Teilo sortait. Est-ce que deux choses opposées pouvaient aussi être complémentaires?
Et en meilleure compagnie. Surtout que, lorsqu'on s'y mettait, se changer prenait presque autant de temps que de lancer un lumos. A peu de choses près.
Teilo se remit à parler, mais cette fois son ton semblait plus posé, comme s'il était plus calme. L'aîné se demanda s'il devait s'en inquiéter, était-ce déjà le coup de froid qui le rendait patraque? Si vite? Aux mots "j'aime bien parler.", Nathaniel se tendit légèrement. Il se souvenait avoir dit le contraire à Esther il y a longtemps. Il s'en souvenait bien parce que qu'elle lui avait donné son talisman ce jour-là, et qu'il avait même redit ces mots à sa mère. Plusieurs fois.
Il écouta Teilo jusqu'au bout et réfléchit à ce qu'il pourrait faire. Il n'avait pas de talisman à donner lui, mais il pouvait lui donner des mots. Secouant la tête négativement, il prit sur lui et déclara simplement :
« Continue. Sois... juste toi. » ajouta-t-il en haussant les épaules.
Même s'il était complètement l'opposé de ce garçon, il le comprenait. Il comprenait ce qu'il pouvait ressentir, et trouva même ses élucubrations plutôt apaisantes. Avec Teilo personne ne pouvait prétendre s'ennuyer, ce n'était pas possible. Le plus âgé pensa même que, c'était comme si ce garçon parlait pour lui, ou bien lui gardait les mots que Teilo sortait. Est-ce que deux choses opposées pouvaient aussi être complémentaires?
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Malgré les apparences, Teilo pouvait faire silence, il l'avait appris en cours de théâtre. C'était un rôle comme un autre. D'ailleurs, c'était beaucoup plus simple pour lui de se taire sur scène, en répétition ou en représentation, quand ce n'était pas à son personnage de parler. En dehors de la scène, dans la 'vraie vie', le silence pouvait devenir ennuyeux.
Tiens ! Des piaillements d'oiseaux, pas loin. C'était mignon, les oiseaux. Une chanson des Beatles (son père aimait ce groupe autant que Mozart) lui vint tout de suite en tête et il s'imagina la chanter à voix haute. *Freeeee as a biiiird bazingwayy ze thing to beee* Sa tête dodelinait de gauche à droite en rythme mais il se pinçait les lèvres pour éviter qu'elles ne bougent.
Quelle ne fut pas sa surprise quand ce fut le meilleur ami du silence, l'autre garçon, qui finalement le rompit. La chanson s'arrêta net dans sa tête, le laissant avec les mots que Chanceux venait de prononcer. Ils ressemblaient étrangement à ce que sa mère lui avait dit, ses tout derniers mots sur le quai de la Gare d'Austerlitz avant leur séparation. Sur le coup, trop excité à l'idée de partir pour une nouvelle aventure, il n'y avait pas prêté attention, mais ces mots étaient quand même restés et ressurgissaient parfois, surtout dans les périodes de silence. Teilo sourit à Chanceux mais une ride se creusait sur son front mouillé.
D'après Suzanne, leur mère ne disait jamais rien au hasard. Et Chanceux était économe en mots. Il avait vraiment voulu lui dire ça.
"Mais... je suis moi", répondit-il doucement avec un petit rire. Il ne comprenait pas vraiment. Si un camarade voulait du silence, il pouvait lui donner du silence. Si Beauxbâtons voulait qu'il devienne un sorcier, il pouvait devenir sorcier. Soudain, il ouvrit la bouche en grand. "Ah, attends. Tu préfères quand je pa-a-a-TCHOU !"
Cette fois, par politesse, il avait éternué dans sa manche. Puis il se souvint que ce n'était pas sa veste. Il renifla. "Pardon. Hé, on est des sorciers, non ? Se sécher, c'est pour les non-mags. Je suis sûr qu'il y a un sort qui permet de se sécher in-stan-ta-né-ment comme... comme euhhh..." Sa main gauche cherchait un peu partout dans ses poches. "Euh... mince ?" Il fit retomber ses bras et la veste un peu trop grande menaça de chuter de ses épaules. Miraculeusement, elle tint. "Je crois que j'ai perdu ma baguette." Aussitôt, il se mit à courir jusqu'au bord de la fontaine sur lequel il sauta en s'aidant de ses mains. Perché ainsi sur le rebord, les genoux fléchis, il agrippa de sa main droite le col de la veste pour la maintenir en place. Sa main gauche vint se poser perpendiculairement à son front comme une visière improvisée. Il scrutait minutieusement le bassin, prêt à replonger. "C'est quand je suis tombé ! Tu la vois quelque part ?" Son cœur commençait à battre plus vite. Non, il n'allait quand même pas la perdre la première semaine !
Un œil plus chanceux ou observateur pouvait facilement voir que la baguette était au sec dans le gravier juste derrière Teilo.
Tiens ! Des piaillements d'oiseaux, pas loin. C'était mignon, les oiseaux. Une chanson des Beatles (son père aimait ce groupe autant que Mozart) lui vint tout de suite en tête et il s'imagina la chanter à voix haute. *Freeeee as a biiiird bazingwayy ze thing to beee* Sa tête dodelinait de gauche à droite en rythme mais il se pinçait les lèvres pour éviter qu'elles ne bougent.
Quelle ne fut pas sa surprise quand ce fut le meilleur ami du silence, l'autre garçon, qui finalement le rompit. La chanson s'arrêta net dans sa tête, le laissant avec les mots que Chanceux venait de prononcer. Ils ressemblaient étrangement à ce que sa mère lui avait dit, ses tout derniers mots sur le quai de la Gare d'Austerlitz avant leur séparation. Sur le coup, trop excité à l'idée de partir pour une nouvelle aventure, il n'y avait pas prêté attention, mais ces mots étaient quand même restés et ressurgissaient parfois, surtout dans les périodes de silence. Teilo sourit à Chanceux mais une ride se creusait sur son front mouillé.
D'après Suzanne, leur mère ne disait jamais rien au hasard. Et Chanceux était économe en mots. Il avait vraiment voulu lui dire ça.
"Mais... je suis moi", répondit-il doucement avec un petit rire. Il ne comprenait pas vraiment. Si un camarade voulait du silence, il pouvait lui donner du silence. Si Beauxbâtons voulait qu'il devienne un sorcier, il pouvait devenir sorcier. Soudain, il ouvrit la bouche en grand. "Ah, attends. Tu préfères quand je pa-a-a-TCHOU !"
Cette fois, par politesse, il avait éternué dans sa manche. Puis il se souvint que ce n'était pas sa veste. Il renifla. "Pardon. Hé, on est des sorciers, non ? Se sécher, c'est pour les non-mags. Je suis sûr qu'il y a un sort qui permet de se sécher in-stan-ta-né-ment comme... comme euhhh..." Sa main gauche cherchait un peu partout dans ses poches. "Euh... mince ?" Il fit retomber ses bras et la veste un peu trop grande menaça de chuter de ses épaules. Miraculeusement, elle tint. "Je crois que j'ai perdu ma baguette." Aussitôt, il se mit à courir jusqu'au bord de la fontaine sur lequel il sauta en s'aidant de ses mains. Perché ainsi sur le rebord, les genoux fléchis, il agrippa de sa main droite le col de la veste pour la maintenir en place. Sa main gauche vint se poser perpendiculairement à son front comme une visière improvisée. Il scrutait minutieusement le bassin, prêt à replonger. "C'est quand je suis tombé ! Tu la vois quelque part ?" Son cœur commençait à battre plus vite. Non, il n'allait quand même pas la perdre la première semaine !
Un œil plus chanceux ou observateur pouvait facilement voir que la baguette était au sec dans le gravier juste derrière Teilo.
Nathaniel Amber
6ᵉ année, Ogme
Le silence était long. Pas qu'il dérangeait Nathaniel, bien au contraire, mais la soudaine absence de sons venant de Teilo était... étrange. Apparemment il devait-être aussi têtu qu'il était bavard, et s'il avait décidé de rester silencieux, et bien il le resterait à ce qu'il semblerait. Finalement le plus jeune ouvrit à nouveau la bouche, puis éternua avant de se relancer dans un autre sujet sans terminer sa phrase. Le plus âgé approuva mentalement ses paroles, oui ils étaient des sorciers. Mais il n'avait aucune envie de lancer un sortilège sur un camarade, sauf urgence et ce n'était pas vraiment une urgence pour lui.
Soudain, Teilo sembla se mettre en alerte, pensant avoir perdu sa baguette. Le garçon d'Ogme tourna la tête vers la fontaine; il était presque certain qu'elle avait glissé de sa poche à ce moment-là, quand il avait plongé dedans. Mais déjà, le plus jeune était déjà sur le rebord de la fontaine, comme prêt à replonger dedans. Comme une paire d'yeux suffisait pour observer ce coin, Nathaniel scruta le sol, songeant que l'objet ne pouvait pas avoir roulé très loin de toute manière. Il délaissa les pavés pour regarder les gravier et la vit là, au milieu des petits cailloux.
Il s'avança vers Teilo, tira doucement deux fois sur sa manche au niveau de son coude, et lui désigna la baguette abandonnée juste derrière lui, se refusant de toucher celle de quelqu'un d'autre tant que ce n'était absolument pas nécessaire. Enfin, il fit un signe avec ses mains, les paumes vers le sol, comme pour lui conseiller de se calmer et de respirer. Et quand il aurait reprit sa baguette, il montrerait au plus jeune le bâtiment de la tête, pour qu'il aille se changer. En attendant, il sortit un mouchoir propre de la poche de son pantalon et le tendit à l'autre garçon. S'il continuait ainsi d'éternuer de plus en plus, il en aurait certainement besoin.
Soudain, Teilo sembla se mettre en alerte, pensant avoir perdu sa baguette. Le garçon d'Ogme tourna la tête vers la fontaine; il était presque certain qu'elle avait glissé de sa poche à ce moment-là, quand il avait plongé dedans. Mais déjà, le plus jeune était déjà sur le rebord de la fontaine, comme prêt à replonger dedans. Comme une paire d'yeux suffisait pour observer ce coin, Nathaniel scruta le sol, songeant que l'objet ne pouvait pas avoir roulé très loin de toute manière. Il délaissa les pavés pour regarder les gravier et la vit là, au milieu des petits cailloux.
Il s'avança vers Teilo, tira doucement deux fois sur sa manche au niveau de son coude, et lui désigna la baguette abandonnée juste derrière lui, se refusant de toucher celle de quelqu'un d'autre tant que ce n'était absolument pas nécessaire. Enfin, il fit un signe avec ses mains, les paumes vers le sol, comme pour lui conseiller de se calmer et de respirer. Et quand il aurait reprit sa baguette, il montrerait au plus jeune le bâtiment de la tête, pour qu'il aille se changer. En attendant, il sortit un mouchoir propre de la poche de son pantalon et le tendit à l'autre garçon. S'il continuait ainsi d'éternuer de plus en plus, il en aurait certainement besoin.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Le cerveau de Teilo était en mode crise. C'était l'alerte rouge sur la passerelle de l'USS Enterprise et son regard se braquait par à-coups sur différents endroits du bassin à la manière de l’œil d'un Gardien mécanique dans Breath of the Wild. S'il avait perdu sa baguette, était-il seulement encore un sorcier ? Ne serait-il pas exclu de Beauxbâtons ? Non. Nonononon, il fallait la retr-
On tirait sur sa manche. C'était Chanceux qui attirait son attention derrière lui. Tout en conservant sa position, Teilo contorsionna bassin et cou pour regarder, tenant en équilibre sur la pointe des pieds. Sa baguette ! Elle était là, la friponne ! Un sentiment puissant de soulagement envahit tout son corps. Il allait exécuter un magnifique salto arrière du haut du bord de la fontaine pour se réceptionner genoux fléchis juste devant la baguette, d'abord prendre app-
Chanceux lui disait quelque chose avec ses mains. Comment ça, se calmer ? Teilo fronça les sourcils. Il n'était pas si agité, pourquoi devait-il se calmer ? Par acquit de conscience, il porta une main sur sa poitrine au niveau de son cœur. Ah. Oui, il battait bien vite. Et tiens, il avait le souffle court. En lieu et place du saut périlleux, Teilo s'assit donc simplement sur le bord, jambes pendantes près de Chanceux et entreprit d'inspirer et expirer lentement.
Il frissonnait. Il commençait à avoir un peu mal à la tête. Et s'il avait attrapé un rhume ? Un Teilo hypothétique de Troisième Année aurait pu s'auto-diagnostiquer (à tort) une atchoumite aigüe et se prescrire une potion de Grogentia. Le novice de Première Année pensa illico au Doliprane et au grog au miel, recette de sa grand-mère, une recette si succulente que lui et sa petite sœur Ariane avaient plusieurs fois prétendu avoir un rhume juste pour y avoir droit.
Sa grand-mère n'était plus de ce monde depuis un an mais elle avait légué sa recette à sa mère. Teilo eut un fin sourire à cette pensée.
Chanceux lui tendit son mouchoir. Le jeune Lug prit le temps d'observer la main tendue du plus grand puis son visage. Après une nouvelle respiration, il tendit le bras pour attraper le mouchoir et dans un souffle murmura : "Merci." Il compta dans sa tête, ça faisait quatre mercis. En faisant glisser ses doigts sur le tissu sec, il se dit que finalement, c'était peut-être lui le chanceux dans l'histoire. Le grand crépu mutique était-il une sorte de fantôme, d'ange gardien envoyé par les esprits des Flamel pour veiller sur lui ?
Il soupira et secoua la tête. C'était fou ce qu'il imaginait parfois. Depuis qu'il savait que la magie et les créatures fantastiques existaient vraiment, ça ne s'arrangeait pas.
Chanceux lui montra le château d'un mouvement de crâne. Finalement, il se faisait facilement comprendre sans dire mot. Teilo lui fit un oui un peu résigné de la tête et sauta à pieds joints du promontoire pour récupérer sa baguette qu'il fixa un instant avant de la glisser dans sa poche gauche. Il récupéra aussi sa veste gorgée d'eau, constatant à cette occasion que ses vêtements trempés lui collaient encore à la peau. Maintenant, il trouvait ça désagréable et avait hâte d'en changer. Heureusement que ses parents prévenants lui avaient acheté plusieurs exemplaires de l'uniforme à la boutique de la Maison Capenoir.
Il se retourna vers la statue de Pernelle pour la regarder une dernière fois. Puis, mouchoir et veste à la main, il fit un signe de tête à Chanceux. C'était le même, un coup de menton vers le château sauf que Teilo souriait. Ce qu'il voulait dire était sans équivoque.
Tu viens avec moi ?
On tirait sur sa manche. C'était Chanceux qui attirait son attention derrière lui. Tout en conservant sa position, Teilo contorsionna bassin et cou pour regarder, tenant en équilibre sur la pointe des pieds. Sa baguette ! Elle était là, la friponne ! Un sentiment puissant de soulagement envahit tout son corps. Il allait exécuter un magnifique salto arrière du haut du bord de la fontaine pour se réceptionner genoux fléchis juste devant la baguette, d'abord prendre app-
Chanceux lui disait quelque chose avec ses mains. Comment ça, se calmer ? Teilo fronça les sourcils. Il n'était pas si agité, pourquoi devait-il se calmer ? Par acquit de conscience, il porta une main sur sa poitrine au niveau de son cœur. Ah. Oui, il battait bien vite. Et tiens, il avait le souffle court. En lieu et place du saut périlleux, Teilo s'assit donc simplement sur le bord, jambes pendantes près de Chanceux et entreprit d'inspirer et expirer lentement.
Il frissonnait. Il commençait à avoir un peu mal à la tête. Et s'il avait attrapé un rhume ? Un Teilo hypothétique de Troisième Année aurait pu s'auto-diagnostiquer (à tort) une atchoumite aigüe et se prescrire une potion de Grogentia. Le novice de Première Année pensa illico au Doliprane et au grog au miel, recette de sa grand-mère, une recette si succulente que lui et sa petite sœur Ariane avaient plusieurs fois prétendu avoir un rhume juste pour y avoir droit.
Sa grand-mère n'était plus de ce monde depuis un an mais elle avait légué sa recette à sa mère. Teilo eut un fin sourire à cette pensée.
Chanceux lui tendit son mouchoir. Le jeune Lug prit le temps d'observer la main tendue du plus grand puis son visage. Après une nouvelle respiration, il tendit le bras pour attraper le mouchoir et dans un souffle murmura : "Merci." Il compta dans sa tête, ça faisait quatre mercis. En faisant glisser ses doigts sur le tissu sec, il se dit que finalement, c'était peut-être lui le chanceux dans l'histoire. Le grand crépu mutique était-il une sorte de fantôme, d'ange gardien envoyé par les esprits des Flamel pour veiller sur lui ?
Il soupira et secoua la tête. C'était fou ce qu'il imaginait parfois. Depuis qu'il savait que la magie et les créatures fantastiques existaient vraiment, ça ne s'arrangeait pas.
Chanceux lui montra le château d'un mouvement de crâne. Finalement, il se faisait facilement comprendre sans dire mot. Teilo lui fit un oui un peu résigné de la tête et sauta à pieds joints du promontoire pour récupérer sa baguette qu'il fixa un instant avant de la glisser dans sa poche gauche. Il récupéra aussi sa veste gorgée d'eau, constatant à cette occasion que ses vêtements trempés lui collaient encore à la peau. Maintenant, il trouvait ça désagréable et avait hâte d'en changer. Heureusement que ses parents prévenants lui avaient acheté plusieurs exemplaires de l'uniforme à la boutique de la Maison Capenoir.
Il se retourna vers la statue de Pernelle pour la regarder une dernière fois. Puis, mouchoir et veste à la main, il fit un signe de tête à Chanceux. C'était le même, un coup de menton vers le château sauf que Teilo souriait. Ce qu'il voulait dire était sans équivoque.
Tu viens avec moi ?
Nathaniel Amber
6ᵉ année, Ogme
Teilo descendit de son perchoir et s'assit un instant. Toujours en l'observant, Nathaniel se demanda si l'autre garçon était de composition fragile, vu la vitesse à laquelle il semblait tomber malade. Ou peut-être avait-il encore de l'eau dans le nez? Un instant il hésita sur la démarche à suivre; peut-être que le dispensaire serait une meilleure option après tout?
Le plus jeune sembla accepter sa proposition, et se leva enfin pour récupérer sa baguette. Nathaniel resserra sa prise sur la anse de son sac, se demandant un instant ce qu'il ce serait passé si Teilo avait cassé ou gravement abimé sa baguette. Peut-être aurait-il du en racheter une, mais comment aurait-il suivit les cours en attendant? Cela devait arriver extrêmement rarement, heureusement, mais il était curieux de connaître la procédure dans ces cas-là.
Pendant qu'il réfléchissait à cela, le garçon de Lug s'était tourné vers la fontaine, le plus âgé avait suivit son regard et l'avait observé une dernière fois avant de se préoccuper à nouveau de Teilo. Il comprit évidemment le message silencieux de son camarade, pratiquant ce langage depuis toujours, et le coin de ses lèvres se relevèrent en ce qui ressemblait à un sourire, alors qu'il acquiesçait et suivait le brun sur le chemin. Il avait décidé de l'accompagner jusqu'à ce que le garçon lui dise au revoir, ou bien jusqu'à l'entrée du boudoir de sa confrérie s'il ne disait rien. Ensuite, certainement qu'il irait à la Chapelle en attendant l'heure du repas.
Oui, c'était un bon plan.
Le plus jeune sembla accepter sa proposition, et se leva enfin pour récupérer sa baguette. Nathaniel resserra sa prise sur la anse de son sac, se demandant un instant ce qu'il ce serait passé si Teilo avait cassé ou gravement abimé sa baguette. Peut-être aurait-il du en racheter une, mais comment aurait-il suivit les cours en attendant? Cela devait arriver extrêmement rarement, heureusement, mais il était curieux de connaître la procédure dans ces cas-là.
Pendant qu'il réfléchissait à cela, le garçon de Lug s'était tourné vers la fontaine, le plus âgé avait suivit son regard et l'avait observé une dernière fois avant de se préoccuper à nouveau de Teilo. Il comprit évidemment le message silencieux de son camarade, pratiquant ce langage depuis toujours, et le coin de ses lèvres se relevèrent en ce qui ressemblait à un sourire, alors qu'il acquiesçait et suivait le brun sur le chemin. Il avait décidé de l'accompagner jusqu'à ce que le garçon lui dise au revoir, ou bien jusqu'à l'entrée du boudoir de sa confrérie s'il ne disait rien. Ensuite, certainement qu'il irait à la Chapelle en attendant l'heure du repas.
Oui, c'était un bon plan.
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