Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Re-publié sous la forme d’un RP, cette épreuve constituait le passage obligatoire de tous les candidats de l’académie au Tournoi des Trois Sorciers qui s’est tenu de septembre 2022 à juin 2023.
La Fontaine d’Or trône fièrement au centre du réfectoire depuis le samedi 1er octobre, date à laquelle les délégations de Durmstrang et de Hogwarts sont arrivées à Beauxbâtons. Son bassin d’eau cristalline dessine un cercle de trois mètres de diamètre. En lévitation au-dessus de l’eau, en plein centre du bassin, un calice attend qu’une main se tende au-dessus de la Fontaine d’Or pour la rejoindre. Un candidat au Tournoi des Trois Sorciers doit plonger le calice dans l’eau et la boire. S’en suit une sensation étrange : sa vue se brouille et une voix de sexe indéterminée lui demande son prénom, son nom, ainsi que son année d’étude. Si le candidat ne remplit pas les conditions préalablement fixées par le professeur Delalande, il s’endormira instantanément en basculant, tête la première, dans la Fontaine d’Or. En revanche, si le candidat remplit bien les conditions, il retrouvera la vue et verra le calice retourner au centre de la Fontaine d’Or.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Dimanche 2 octobre - Heure du déjeuner
Cinquième année - 16 ans
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Cinquième année - 16 ans
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Le timing est important. Lorsque je m'avance vers la fontaine après avoir dégusté tranquillement mon dessert préféré, mon pas est assuré mais posé. Je ne me presse pas, je ne prends pas mon temps. Je sais ce que je fais, je sais pourquoi je le fais, et vous devriez en prendre note, voilà ce que je dis à travers mon attitude aux autres élèves. Evidemment, l'heure du déjeuner n'est pas choisie par hasard. Je voulais que l'on me voie. Quel intérêt sinon ? J'aurai bien entendu pu aller boire au calice dès ce matin. Comme à mon habitude, j'étais réveillé bien avant le monde - et même avant ça, Tobias ayant gémit toute la nuit à cause du coq-au-vin -pimenté sur lequel il avait à priori abusé hier soir. Mais je n'aurai fait naître aucun murmure, n'aurait pas savourer le regard noir de ma sœur qui ne peut pas participer, n'aurait pas pu offrir cette première démonstration de force.
Pour autant, mon cœur bat quand même à un rythme infernal lorsque je tends le bras au-dessus de la fontaine. Le calice s'y loge sans tarder et je vois mon reflet brouillé sur sa surface luisante. Ce n'est pas de la peur que je ressens mais de l'excitation. Dès le premier jour de l'annonce de la tenue du tournois, je savais que j'allais y participer si je le pouvais. Je me suis entrainé comme un fou tout le mois pour me tenir là, sans la moindre hésitation sur mes capacités. Certes les autres écoles ont présenté des aptitudes magiques que je ne peux pas prendre à la légère, mais j'ai de quoi me défendre. Non, j'ai hâte que tout commence concrètement. Le choix de la fontaine est ma seule incertitude.
Je plonge le calice dans l'eau et le porte à mes lèvres étirées en un sourire de circonstance, mon regard bleu braqué sur la table des professeurs. Je bois son contenu d'une traite. La dernière goutte se pose à peine sur ma langue qu'une sensation troublante m'envahit en même temps que ma vision devient opaque. Suis-je devenu aveugle ? Je n'ai pas le temps de ressentir la moindre crainte qu'une voix sans timbre résonne dans ma tête pour me demander de m'identifier. Je déteste que l'on vienne dans ma tête, bien plus que de ne plus rien voir. Le peu de sortilège - et même le seul - appris qui permet de le faire fugacement ne sont pas mes préférés. Je réponds donc sans tarder.
- Drian Vaillant, Cinquième année, je m'entends dire bien que je m'imaginai n'avoir fait que penser.
Lentement la sensation reflue et ma vision redevient nette. Je laisse alors le calice reprendre sa place avant de sortir de la salle avec la même tranquillité assurée que lors de mon approche de la fontaine. Ce n'est que lorsque je suis loin de la vue des autres que je me permets de secouer la tête avec une grimace, comme pour chasser les dernières traces de cette sensation désagréable d'intrusion.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Mercredi 26 octobre - Aux aurores
Certaines choses méritaient de ne pas être prises à la légère. Il fallut de nombreux jours pour que Lorie se décide à se porter candidate. Elle savait ce que cela représentait, comme elle savait qu'elle partait avec un handicap dû au fait qu'elle ne lançait aucun maléfice. Si elle était choisie, elle ne pourrait faire marche arrière et devrait composer avec cette idée. À moins que cela ne se transforme en facilité, elle y croyait peu. Repassant les paroles de son directeur, c'était peut-être le meilleur moyen de commencer par faire quelque chose de grand. L'opportunité se présentait et d'une certaine façon cela lui permettrait de peut-être trouver des réponses.
Quand Thaïs était venu la voir, Lorie lui avait dit qu'elle l'aiderait. Elle ne savait toujours pas si elle allait participer ou non. Ce n'est que plus tard, quand elle eut les idées claires après une longue réflexion qu'elle lui indiqua qu'elle passerait l'épreuve du calice. N'ayant pas de Boussole des mers il était compliqué de savoir si c'est ce qu'elle voulait vraiment. La déléguée avait prévu de passer l'épreuve alors que le réfectoire était calme, préférant faire cela à l'abri des regards. Donnant rendez-vous à Thaïs aux aurores, elle attendit que celui-ci la rejoigne. D'un pas certain elle s'approcha de la fontaine au centre du réfectoire. Après une longue respiration et un regard complice envers Thaïs, l'adolescente tendit la main au-dessus de l'eau. Le calice ne mit pas longtemps pour se présenter à elle. Le cœur battant, elle plongea celui-ci dans l'eau puis fixa le contenant. Un sourire s'affichant sur son visage elle but jusqu'à la dernière goûte, l'eau de celui-ci. La sensation qui suivi n'était pas des plus confortables, la vue dans le flou elle entendit une voix lui indiquer la marche à suivre.
« Lorie Fleury, Quatrième année » Prononça l'adolescente d'une voix certaine, confiante et calme. Peu à peu, le flou s'estompa tandis que le Calice reprenait sa place pour trôner fièrement au-dessus de la fontaine. Ses yeux bleus se détournèrent alors vers son ami. Faisant un pas de côté elle l'invita à faire de même, car tel était son souhait. Il pourrait compter sur elle, tout se passerait bien.
Le Narrateur
Ami des Lettres
Mercredi 26 octobre – Aux aurores
L’option avait longuement été retournée dans l’esprit de l’adolescent qui avait tenté de peser la balance des implications d’une participation, processus de réflexion qui s’avérait relativement creux alors qu’il ne savait pas vraiment pas de quoi étaient constitués les poids de chaque côté. Il se croyait revenu à une proposition de prestation musicale jetée dans le flou, sans même être prévenu du programme imposé aux candidats. En fait, le seul moyen de saisir l’opportunité était d’être assez sûr de sa polyvalence pour répondre à ce qui pouvait être tout et n’importe quoi. Si ce n’est que là, aucun système de parrainage, aucun professeur le connaissant n’était allé le voir avec un feuillet explicatif, personne ne voyait en lui le ‘profil’, et l’aventure se présentait comme n’intégrant que les enfants qui se présenteront.
Dans le flux de ses hésitations, il avait demandé à Lorie si elle consentirait à l’accompagner s’il se décidait à passer l’épreuve et si elle souhaitait également s’y soumettre. Sa pair déléguée avait également eu besoin de son propre chemin de réflexion, et s’ils se retrouvaient à présent à la pointe du jour dans le réfectoire, c’est qu’ils s’apprêtaient à se présenter au jugement de la fontaine, dans une ambiance bien moins que scrutatrice que celle que Vaillant s’était choisie. Il l’avait joué si théâtralement que le jeune Andersen n’aurait distingué la part de l’acteur de celle de vérité et était rassuré à l’idée de voir Lorie suivre le processus sans maquillage.
Gardant une distance de respect, il l’observa s’y plier, agréablement surpris de découvrir que c’était relativement rapide et qu’à moins d’une épreuve cachée dans le dialogue mental et tu, la fontaine n’était pas si tranchante. Hochant la tête une fois son tour venu, il la remercia et il prit une profonde respiration, s’imagina la tête suspendue à un fil venant du ciel – à l’origine c’était plutôt une astuce de chanteur, et s’il ne pratiquait pas souvent le chant, la libération de la poitrine pour des inspirations plus efficaces était surtout l’aspect recherché, ainsi que la forte stabilité que cette posture était censée garantir. Les chanteurs avaient plein de petites astuces d’ancrage et de gestion de souffle sur lesquelles il ne crachait pas. Attrapant le calice, il le plongea sans abaisser le regard vers l’eau pour ne pas compromettre son équilibre et recula d’un pas avant de le vider. Aucun arrière-goût ne lui aurait fait soupçonner son effet secondaire qu’était le retrait temporaire de la vue au profit de l’ouïe – c’est vrai que fermer les yeux aide certains à entendre, mais la mesure générait tout de même un léger inconfort. Obtempérant, il se présenta,
« Thaïs Andersen, cinquième année » avant de récupérer son sens et de rendre à la Fontaine son intégrité avec la coupe qui s’installa pour les potentiels prochains.
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie
Lundi 31 Octobre 2022, 19h.
La tension grandissait dans le réfectoire à mesure que les tables se remplissaient. Elle grimpa encore de quelques crans lorsque la baguette magique du professeur Delalande tamisa toutes les lumières, imposant le silence à toute l’assistance. Dans sa robe vert-mousse-des-bois, le vieux directeur s’approcha de la Fontaine d’Or au son de son bâton de marche. Là, il pointa sa baguette magique vers sa propre gorge.
« La Fontaine d’Or va dès à présent rendre son verdict. J’invite les trois champions qui seront désignés à passer la porte qui se trouve tout près du professeur Vaillant. »
Sage Vaillant se tenait effectivement debout près de la porte qui gardait l’accès au salon des délégués.
L’eau dans le bassin prit une belle couleur dorée, signe qu’elle cogitait et que le Tournoi des Trois Sorciers allait enfin pouvoir commencer. A la surprise générale — à l’exception faite du vieux renard qui en était le concepteur — l’eau se souleva pour prendre une forme humanoïde. On aurait dit la forme d’une nymphe surgissant des eaux. Une nymphe vêtue d’un manteau d’écume.
« HINRICH AHIDJO, s’écrit la forme d’une voix étonnement masculine. »
Un garçon noir aux cheveux blancs se leva à deux tables du professeur Delalande. Il portait l’uniforme de Durmstrang. Quelques rares applaudissements retentirent parmi les rangs de l’institut. Le garçon n’y porta aucune forme d’intérêt. Il inclina la tête en croisant le regard du vieil homme et se dirigea droit vers le professeur Vaillant sans le moindre coup d’œil vers qui que ce soit.
Le silence retomba tandis qu’une seconde forme émergeait du bassin. Elle était en tous points identique à la première, mais sa voix était celle d’une jeune femme.
« ROSE GRANGER-WEASLEY »
Une fille aux cheveux d’un roux flamboyant se leva sous les acclamations des élèves de Hogwarts. Son sourire rayonnait. Elle fit un détour par la Fontaine d’Or pour adresser une courbette au professeur Delalande puis elle rejoignit le professeur Vaillant en brandissant le plus beau des sourires.
De nouveau le silence. Puis une nouvelle silhouette surgit du bassin. La troisième. Copie conforme des deux premières.
Toutes les personnes qui la côtoyaient d’assez près reconnurent sa voix lorsque la troisième forme annonça :
« LORIE FLEURY »
Qu’il devait être curieux de s’entendre appeler par sa propre voix songea le professeur Delalande avant qu’une vague d’applaudissements engloutisse le réfectoire. Il observa la quatrième année se lever à son tour et lui adressa un sourire accompagné d’un hochement de tête qui devait lui signifier quelque chose comme « courage, vous êtes la plus jeune des trois, mais vous avez de la ressource ».
Le vieil homme attendit que Lorie franchisse la porte du salon des délégués pour raviver les lumières du réfectoire. Les trois formes s’évanouirent dans un bruit d’éclaboussures, laissant l’eau cristalline de la Fontaine d’Or battre les bords du bassin pour le reste de la soirée tandis que le professeur Delalande s’engouffrait dans le salon des délégués à la suite de ses homologues, les professeurs McGonagall et Zachitnik.
Dans le réfectoire parcourut de commentaires en tout genre, les maîtresses de confrérie en présence annoncèrent rapidement le début du dîner.
[FIN]
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