Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Cinq mois se sont écoulés depuis le jour où je me suis retrouvé à voler plusieurs mètres au-dessus du sol. Cinq longs mois. Mais je n'ai jamais oublié. Ni l'humiliation, ni ma promesse de me venger. Une démarche féline, quelqu'un qui semble être irréprochable furent les premiers indices que je réussis à récolter juste après ce fâcheux incident. Puis je me suis laissé emporter dans le tourbillon des événements et je n'ai pas pu poursuivre mes recherches. Ce furent donc mes seuls indices. Entre les entraînements de quidditch, le tournoi de duel, les devoirs de délégué, l'arrivée des japonais et bien sûr le mystère de la salle à double tour, mon esprit fut accaparé ailleurs. Sans compter mes histoires avec Lorie. Ah Lorie ! Qui aurait cru que ma némésis serait une jeune fille à l'aspect fragile et aux manières de princesse ? D'ailleurs mes indices auraient pu tout aussi bien la désigner si je ne la connaissais pas aussi bien. Mais non, le farceur était une autre jeune fille gracieuse et semblant irréprochable.
Annabelle Dupont, 4ième année à Lug. Toutes mes dernières recherches du mois écoulé me menaient vers elle. Comment en suis-je arriver à cette conclusion ? Eh bien par élimination pour commencer. J'écartai dès le début les premiers et deuxièmes années, pas assez doués pour mettre en place ce genre de piège et pas assez couillus non plus. Les professeurs étaient quand même la cible initiale de la farce, ce n'était pas rien. J'écartai également les sixième et septième année, qui, trop conscients de leur fin de scolarité et de son importance, n'aurait pas pris ce risque. Sauf peut-être les perturbateurs auto-proclamés mais cela ne convenait pas à l'un de mes indices. Ne me resta donc que les troisième, quatrième et cinquième années, ce qui faisait déjà un bon nombre de suspects. Je réduis encore la liste grâce aux informations récoltées auprès des nymphes et autres statues et finis par me retrouver dans une impasse. Jusqu'à un cours de Secret magique.
Je crois que je ne l'avais jamais remarqué avant ce jour. Pourtant, sa beauté aurait du attirer mon attention mais elle paraissait si insignifiante, recroquevillée dans son coin, que mon regard avait du passer sur elle sans jamais s'y attarder. Quand elle se leva ce jour là pour rejoindre un groupe de travail et passa près de moi, mes yeux captèrent son mouvement et sa démarche féline et son visage d'ange s'imposèrent à moi. Ce fut le déclic. C'était elle. Ça ne pouvait être qu'elle. Tout concordait. Et je me mis à cogiter. Comment la coincer ? Comment la dévoiler au grand jour ? Ce fut encore là le temps de quelques jours de réflexion qui m'amena à cette conclusion : l'exposer ne servait probablement plus à rien, la professeure Yapara avait sans doute oublier l’événement depuis longtemps. Me venger, par contre, était encore largement possible et j'avais plusieurs idées pour ça.
J'avance silencieusement dans les jardins. Ce n'est pas bien difficile. Avec le retour du soleil et les températures plus douces, ceux-ci bruissent de vie. Les créatures magiques et non magiques sont nombreuses et leurs chants, cris et autres expressions accompagnent la naissance des premiers bourgeons. Se faufiler derrière quelqu'un sans attirer son attention est donc un jeu d'enfant.
- Bonjour Annabelle, dis-je d'une voix pleine de douceur, un sourire charmant aux lèvres. Je ne te dérange pas ?
Je l'ai trouvé dans un coin des jardins, près du labyrinthe. Elle se promenait tranquillement loin des autres élèves, trop timide pour supporter leur présence sans doute. Mais je n'ai pas ce complexe. Je m'invite dans son cocon de solitude et le fait voler en éclat sans la moindre gêne. Les rayons du soleil jouent dans sa chevelure blonde et des reflets mordorés colorent son visage dont les grands yeux bleus se tournent vers moi. Il n'y a pas à dire, elle est vraiment belle et semble si fragile. Une vraie gueule d'ange. Qui aurait cru qu'elle puisse avoir cette audace de piéger des professeurs ?
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Annabelle Dupont - 4ème année - Lug
Annabelle était une élève aussi studieuse qu'elle était timide. Elle avait bien quelques amies à l'académie mais la solitude ne l'avait jamais dérangé et elle préférait largement la compagnie des livres à ses homologues. Au moins, avec eux, aucune mauvaise surprise. Aucun risque d'être déstabilisée ou de bafouiller lamentablement comme ça lui arrivait quand elle était en proie au stress. Et puis, malgré l'impression d'insignifiance qu'elle renvoyait, elle avait de grandes ambitions et pour ça, il était important qu'elle obtienne les meilleures notes dans toutes les matières qu'elle avait choisies. Le Ministère, voilà ce qu'elle visait. Ni plus, ni moins. Autant dire qu'elle n'avait pas de temps à consacrer aux enfantillages de ses camarades. Elle était relativement mûre pour son âge et se retrouvait toujours en décalage, comme si elle venait d'une autre planète.
Et ce jour-là, comme le soleil avait décidé de faire son apparition, présageant un peu en avance du printemps, l'adolescente avait décidé d'étudier dans les jardins. Elle aimait la quiétude ainsi que les multiples odeurs qui y régnaient, un endroit parfait pour se détendre et apprendre ses cours en toute concentration. Cerise sur le gâteau, il ne faisait pas encore si chaud que ça, ce qui poussait la plupart des élèves à rester bien au chaud. Problème qu'elle n'avait pas pour avoir passé tous les étés de son enfance dans les pays nordiques ce qui avait renforcé sa résistance aux températures pyrénéennes. Elle venait tout juste de repérer l'endroit idéal, non loin de l'entrée du labyrinthe et allait donc sortir ses livres quand elle entendit un bruit derrière elle, puis une voix.
Drian Vaillant. Elle connaissait le garçon pour avoir quelques cours en commun avec lui.... et pour les soupirs que poussaient certaines filles quand elle le voyait passer près d'elle. Par contre, qu'il s'adresse à elle, c'était une première. Et il connaissait son nom ? Rien que de réaliser ce fait et l'adolescente se mit à rougir violemment. Il la dérangeait mais elle n'osa rien dire. Comme toujours, elle s'effaçait devant les autres et secoua donc la tête de gauche à droite, doucement en se mordillant la lèvre. La situation la mettait mal à l'aise et elle essayait de donner le change comme elle pouvait.
"Je... je... salut." finit-elle par répondre avec gêne.
Mais au fond, ce qui importait surtout, c'était de savoir ce qu'il pouvait bien lui vouloir. Et si possible, rapidement pour qu'elle puisse reprendre le programme de ce qu'elle avait prévu. Elle se concentra donc sur le chant des oiseaux, le bruissement du vent dans les arbres en espérant que l'adolescent mettrait rapidement fin à son supplice. Elle se sentait telle Alice tombée dans le terrier du lapin. Un sentiment fortement désagréable.
Et ce jour-là, comme le soleil avait décidé de faire son apparition, présageant un peu en avance du printemps, l'adolescente avait décidé d'étudier dans les jardins. Elle aimait la quiétude ainsi que les multiples odeurs qui y régnaient, un endroit parfait pour se détendre et apprendre ses cours en toute concentration. Cerise sur le gâteau, il ne faisait pas encore si chaud que ça, ce qui poussait la plupart des élèves à rester bien au chaud. Problème qu'elle n'avait pas pour avoir passé tous les étés de son enfance dans les pays nordiques ce qui avait renforcé sa résistance aux températures pyrénéennes. Elle venait tout juste de repérer l'endroit idéal, non loin de l'entrée du labyrinthe et allait donc sortir ses livres quand elle entendit un bruit derrière elle, puis une voix.
Drian Vaillant. Elle connaissait le garçon pour avoir quelques cours en commun avec lui.... et pour les soupirs que poussaient certaines filles quand elle le voyait passer près d'elle. Par contre, qu'il s'adresse à elle, c'était une première. Et il connaissait son nom ? Rien que de réaliser ce fait et l'adolescente se mit à rougir violemment. Il la dérangeait mais elle n'osa rien dire. Comme toujours, elle s'effaçait devant les autres et secoua donc la tête de gauche à droite, doucement en se mordillant la lèvre. La situation la mettait mal à l'aise et elle essayait de donner le change comme elle pouvait.
"Je... je... salut." finit-elle par répondre avec gêne.
Mais au fond, ce qui importait surtout, c'était de savoir ce qu'il pouvait bien lui vouloir. Et si possible, rapidement pour qu'elle puisse reprendre le programme de ce qu'elle avait prévu. Elle se concentra donc sur le chant des oiseaux, le bruissement du vent dans les arbres en espérant que l'adolescent mettrait rapidement fin à son supplice. Elle se sentait telle Alice tombée dans le terrier du lapin. Un sentiment fortement désagréable.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
J'observe avec satisfaction le rouge monter à ses joues, constate avec jubilation l'embarras dans laquelle je la mets. Ma présence la déstabilise sans même que je n'ajoute quoique ce soit. Je me demande bien sur quelle idée je vais partir, il ne faudrait pas non plus que je gâche tout par ennui. Je laisse planer le silence entre nous et la détaille du regard sans discrétion sans me départir de mon sourire. Elle semble si petite, ainsi repliée sur elle-même, c'est méprisable. Une véritable proie. Je ne connais pas ses ambitions dans la vie, mais j'ai peu d'espoir pour elle si elle reste aussi invisible. Son sale coup qui démontre d'un certain talent et culot, sont un contraste saisissant avec ce qu'elle laisse apparaître.
J'avise son sac et la forme familière de livres qui en tirent la toile. Elle n'est donc pas là uniquement pour flâner. Je ne suis pas vraiment surpris, je me suis tout de même un peu renseigné sur elle. Ce ne fut pas si simple, même les autres élèves de sa propre confrérie ne la connaissaient pas bien. J'ai pu néanmoins glaner quelques informations comme le fait qu'elle reste souvent seule, qu'elle passe son temps le nez dans ses livres et à faire ses devoirs ou encore qu'elle est une très bonne élève. On est parfois surpris par les personnes qui semblent le plus irréprochables, évidemment. Moi je ne suis pas dupe, je ne serai pas surpris.
- Je suis curieux de ce que vous faites en Artisanat magique et on m'a dit que tu étais une des meilleurs élèves, je finis par dire après ce long silence d'inspection. Accepterais-tu de m'expliquer ? Pourquoi pas ton dernier cours, comme ça, je ne t'empêche pas de réviser, j'ajoute galamment avec un coup de menton en direction de son sac pour lui faire comprendre comment j'ai deviner sa prochaine activité.
Je nage un peu dans l'inconnu, ce n'est pas le genre de fille que j'ai l'habitude d'approcher. Pour le moment, mon but est simplement d'aiguiser son intérêt sans l'effrayer. Un peu de flatterie, viser ses intérêts et y aller doucement est une combinaison qui me semble le plus convenir. Enfin, qui sait ? Sa face cachée pourrait apparaître à tout moment pour me couper l'herbe sous le pied et là, je devrai passer au plan B.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Annabelle Dupont - 4ème année - Lug
A croire qu'il le faisait exprès de la dévisager ainsi, en silence, non ? Comment les autres filles faisaient-elles pour ne pas complètement se décomposer sous son regard ? Non qu'Annabelle soit intéressée mais son regard était pénétrant, intense et l'adolescente n'avait pas l'habitude de ça. Encore moins alors qu'elle avait parfaitement conscience que Drian n'était pas désagréable à regarder, loin de là. Savoir qu'il avait du succès auprès de bon nombre d'adolescentes en proie à leur montée d'hormones n'aidaient pas non plus. La jeune Lug réalisa alors qu'elle se tordait les doigts des mains, en proie au stress. Elle les glissa donc dans ses poches, bien décidée à ne pas paraître plus ridicule qu'elle ne devait déjà l'être. Si elle avait pu se glisser dans un petit trou telle une souris, croyez-moi, elle l'aurait fait.
"Mais pourquoi t'as pas choisi Artisanat magique alors ?" finit-elle par lâcher, tout naturellement.
Il faut dire qu'en cet instant, elle ne comprenait pas la logique du jeune homme. Si une matière l'intéressait, pourquoi ne pas l'avoir prise ? Parce qu'elle était bien certaine de ne jamais l'avoir vu en cours d'artisanat avec elle alors qu'en alchimie, il n'était pas très loin d'elle. Mais pourquoi pensait-elle à ça maintenant ? Et voilà, ses joues se parèrent de nouveau d'un rouge écarlate. Heureusement qu'il ne pouvait pas savoir ce qu'il se passait dans sa tête. Ou peut-être que si ? Et puis, il y avait quelque chose d'étrange dans son approche. Annabelle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus mais la flatterie qu'employait Drian, elle ne trouvait pas ça naturel. Surtout, elle n'y était pas sensible. Elle avait des bonnes notes et un but précis mais la confiance en elle-même, sans surprise, n'était pas son fort.
"Enfin, c'est pas que... que je veux pas t'aider mais... c'est bizarre, non ?" reprit-elle en bafouillant, sans le regarder.
Les yeux braqués vers le sol, voilà qui aidait largement. Au moins, quand elle ne voyait plus son regard, elle arrivait à réfléchir un peu mieux. C'était pas limpide mais après tout, peu importait ses motivations, non ? Expliquer quelque chose aidait souvent à mieux comprendre donc peut-être que, finalement, elle pourrait y trouver son intérêt. Elle finit donc par abandonner tout espoir de savoir ce qu'il en était vraiment, elle poussa un soupir, haussa les épaules et s'installa en tailleur sur le banc le plus proche. Elle prit alors son sac et chercha un instant le bon livre. Elle n'avait pas prévu de travailler l'artisanat magique de suite mais peut-être que ça contenterait Drian si elle lui laissait le lire pendant qu'elle faisait son devoir de Gastromagie ? Elle pourrait ensuite répondre à ses questions. En tout cas, ça valait le coup de tenter.
"Tiens, regarde ce qui t'inspire le plus."
Elle sortit alors son livre de Gastromagie, son parchemin, sa plume et se concentra.
"Mais pourquoi t'as pas choisi Artisanat magique alors ?" finit-elle par lâcher, tout naturellement.
Il faut dire qu'en cet instant, elle ne comprenait pas la logique du jeune homme. Si une matière l'intéressait, pourquoi ne pas l'avoir prise ? Parce qu'elle était bien certaine de ne jamais l'avoir vu en cours d'artisanat avec elle alors qu'en alchimie, il n'était pas très loin d'elle. Mais pourquoi pensait-elle à ça maintenant ? Et voilà, ses joues se parèrent de nouveau d'un rouge écarlate. Heureusement qu'il ne pouvait pas savoir ce qu'il se passait dans sa tête. Ou peut-être que si ? Et puis, il y avait quelque chose d'étrange dans son approche. Annabelle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus mais la flatterie qu'employait Drian, elle ne trouvait pas ça naturel. Surtout, elle n'y était pas sensible. Elle avait des bonnes notes et un but précis mais la confiance en elle-même, sans surprise, n'était pas son fort.
"Enfin, c'est pas que... que je veux pas t'aider mais... c'est bizarre, non ?" reprit-elle en bafouillant, sans le regarder.
Les yeux braqués vers le sol, voilà qui aidait largement. Au moins, quand elle ne voyait plus son regard, elle arrivait à réfléchir un peu mieux. C'était pas limpide mais après tout, peu importait ses motivations, non ? Expliquer quelque chose aidait souvent à mieux comprendre donc peut-être que, finalement, elle pourrait y trouver son intérêt. Elle finit donc par abandonner tout espoir de savoir ce qu'il en était vraiment, elle poussa un soupir, haussa les épaules et s'installa en tailleur sur le banc le plus proche. Elle prit alors son sac et chercha un instant le bon livre. Elle n'avait pas prévu de travailler l'artisanat magique de suite mais peut-être que ça contenterait Drian si elle lui laissait le lire pendant qu'elle faisait son devoir de Gastromagie ? Elle pourrait ensuite répondre à ses questions. En tout cas, ça valait le coup de tenter.
"Tiens, regarde ce qui t'inspire le plus."
Elle sortit alors son livre de Gastromagie, son parchemin, sa plume et se concentra.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Sa question m'étonne, tant par sa spontanéité que par sa teneur. La réponse est pourtant des plus évidentes, ce n'est pas comme si on avait un choix illimité dans nos options. Elle pique à nouveau un fard et je m'imagine qu'elle a compris d'elle-même et qu'elle s'est rendue compte que sa question est absurde, à tort. La suite me fait froncer les sourcils. Bizarre ? Il y a pleins de choses qu'elle aurait pu trouver bizarre comme déjà, que je vienne m'adresser à elle. Mais non, elle trouve bizarre l'évidence. Au moins a-t-elle l'air de ne pas être convaincue par elle-même, je me serais inquiété si elle avait demandé ça avec aplomb. Je vais lever ses doutes, si ce n'est que ça qui la dérange, ça ne devrait pas être bien compliqué de la rassurer.
- Pourquoi bizarre ? Je demande à mon tour avec flegme. On ne peut choisir que trois matières en option, j'ai choisi celles qui m'intéressaient le plus. Ça ne veut pas dire que je ne m’intéresse pas aux autres.
Je ne sais pas si je l'ai convaincu. Enfin, ce n'est pas comme si j'essayai de la convaincre non plus, ça me parait bien trop évident pour avoir besoin de me justifier plus que ça. Ça aurait été un mensonge, peut-être que j'aurai cherché d'autres arguments mais la vérité se passe de détails. J'aurai en effet bien voulu apprendre la métamorphose et l'artisanat magique, la gastromagie moins. Mon grand-père tenait une boutique avec pleins d'objets magiques insolites qu'il fabriquait lui-même de son vivant. J'aimais bien les découvrir. Mais on ne peut pas tout faire. La question qu'elle aurait dû se poser est plutôt "pourquoi moi ?", mais je vais éviter de la lui souffler, pour le moment en tout cas. La réponse que je lui ai préparée se doit d'être dite au bon moment.
Finalement, elle s'assoit sur le banc le plus proche et me tend son livre d'artisanat. Lire dans mon coin n'est pas vraiment ce que j'avais initialement en tête mais ce n'est pas bien grave. Un coup d’œil à l'installation de la jeune fille et j'ai déjà modifié ma stratégie pour m'adapter à la situation. Je dois le dire, mon oncle n'ait pas étranger à ma capacité d'adaptation. Je m'assoie à côté d'elle, étendant mes jambes devant moi. Je suis suffisamment proche pour que mon coude frôle son genou à chaque changement de pages, créant un contact subtil sans être intrusif. Un "comme pas fait exprès" laissant à l'esprit le soin de créer les images les plus folles et au corps de surinterpréter. L'approche du printemps est un bon moment pour ça. Mes yeux rivés sur le livre, je fais comme si de rien n'était, et je lis les pages vitesse régulière. Je me surprends même à oublier un instant mon jeu de séduction en tombant sur un processus magique particulièrement intriguant, avant de m'en rappeler d'un autre qui me ramène à la réalité et au pourquoi je suis là.
Nonchalamment appuyé contre le dossier, je tourne à peine le visage vers elle et la regarde en coin avec intensité. J'attends ainsi ce qu'il me semble être de très longues minutes, jusqu'à ce qu'elle s'en rende compte - ou qu'elle arrête de faire semblant de ne pas l'avoir vu, je ne suis pas sûr - et qu'elle lève sa tête de son devoir. Je dois la laisser choisir le bon moment, et me fait force pour ne pas être impatient. Une fois son attention acquise, je ramène le livre près d'elle et le lui présente à la page qui m'intrigue. Ce faisant, je me penche vers elle, mon visage se rapprochant du sien.
- Tu peux m'expliquer comment ça fonctionne ? Je demande innocemment.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Annabelle Dupont - 4ème année - Lug
La réponse de Drian faisait sens mais y'avait toujours quelque chose qui titillait l'esprit d'Annabelle. Elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus, ce qui l'agaçait, mais il y avait un truc qui ne collait pas. Autre chose, cela va sans dire, que le fait qu'un garçon populaire comme le jeune Ogme venait lui parler à elle, la timide et invisible adolescente de Lug. Elle était bonne élève, certes, mais loin d'être la seule et bon nombre de filles auraient été ravies de pouvoir aider le brun alors qu'elle... ce n'est pas tant qu'elle n'avait pas envie de l'aider mais, de par sa timidité, ça compliquait le travail. Sans parler du fait qu'elle avait prévu un autre programme et qu'elle aurait bien aimé trouver un moyen de dire tout simplement non. Enfin, pour ça, encore aurait-il fallu qu'elle soit capable de s'affirmer.
Elle finit donc par hausser les épaules plutôt que de rentrer dans un discours où elle aurait eu encore l'air plus idiote qu'elle ne l'était déjà. Le flegme de l'Ogme, comme si tout lui passait au-dessus de la tête, la décontenançait tout autant que ça la stressait. Mais ça dénotait bien de ses pensées de l'instant : il trouvait sa question stupide. En tout cas, c'est ce qu'il semblait. Au moins avait-elle trouvé un moyen de se "débarrasser" de lui avec son idée de lui donner son livre à lire. Si seulement il ne l'effleurait pas de son coude à chaque fois qu'il tournait une page, elle aurait presque pu oublier sa présence. Pendant un temps, elle n'osa pas bouger mais finit quand même par, imperceptiblement, se décaler vers le bord du banc afin de mettre une petite distance entre elle et le jeune homme, évitant ainsi tout contact.
Elle réussit à se concentrer cinq bonnes minutes sur son devoir avoir de percevoir un picotement au niveau de son cou. Elle essaya bien d'ignorer cette sensation déplaisante mais c'était mission impossible. Drian avait terminé sa lecture et ne la quittait pas des yeux. Pourquoi ? Elle soupira et finit par lever les yeux vers lui, soulevant un sourcil en signe d'interrogation. Il lui mit alors son livre sous les yeux et s'approcha bien trop d'elle. Il ne connaissait pas la notion d'espace vital ? Elle regarda rapidement la page et fût rassurée d'en voir la teneur. Elle allait pouvoir le renvoyer dans ses filets en toute bonne foi.
"Je pourrais rien te dire de plus que le livre. On n'a pas encore abordé ce chapitre en cours. Tu aurais sûrement plus de chance avec un 5ème année, tu ne crois pas ?"
Voilà, elle lui offrait une issue de sortie. Et à défaut, peut-être qu'il expliquerait pourquoi il s'adressait à elle et non pas à n'importe qui d'autres !
Elle finit donc par hausser les épaules plutôt que de rentrer dans un discours où elle aurait eu encore l'air plus idiote qu'elle ne l'était déjà. Le flegme de l'Ogme, comme si tout lui passait au-dessus de la tête, la décontenançait tout autant que ça la stressait. Mais ça dénotait bien de ses pensées de l'instant : il trouvait sa question stupide. En tout cas, c'est ce qu'il semblait. Au moins avait-elle trouvé un moyen de se "débarrasser" de lui avec son idée de lui donner son livre à lire. Si seulement il ne l'effleurait pas de son coude à chaque fois qu'il tournait une page, elle aurait presque pu oublier sa présence. Pendant un temps, elle n'osa pas bouger mais finit quand même par, imperceptiblement, se décaler vers le bord du banc afin de mettre une petite distance entre elle et le jeune homme, évitant ainsi tout contact.
Elle réussit à se concentrer cinq bonnes minutes sur son devoir avoir de percevoir un picotement au niveau de son cou. Elle essaya bien d'ignorer cette sensation déplaisante mais c'était mission impossible. Drian avait terminé sa lecture et ne la quittait pas des yeux. Pourquoi ? Elle soupira et finit par lever les yeux vers lui, soulevant un sourcil en signe d'interrogation. Il lui mit alors son livre sous les yeux et s'approcha bien trop d'elle. Il ne connaissait pas la notion d'espace vital ? Elle regarda rapidement la page et fût rassurée d'en voir la teneur. Elle allait pouvoir le renvoyer dans ses filets en toute bonne foi.
"Je pourrais rien te dire de plus que le livre. On n'a pas encore abordé ce chapitre en cours. Tu aurais sûrement plus de chance avec un 5ème année, tu ne crois pas ?"
Voilà, elle lui offrait une issue de sortie. Et à défaut, peut-être qu'il expliquerait pourquoi il s'adressait à elle et non pas à n'importe qui d'autres !
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Je ne réponds pas de suite. Je me redresse, la mine volontairement déçue et le regard baissé, et tourne une page du livre. Les choses ne se passent pas comme je le voudrai. Je ne la pensai pas si hermétique, d'autres auraient déjà sauter à pied joint dans mon filet. Enfin, je crois. A vrai dire, je ne vais que rarement chercher les filles, je sors principalement avec celles qui m'approchent d'elles-mêmes. Aussi, je dois bien me rendre à l'évidence - même si cela est un coup dur pour mon ego - que je patine grave dans la semoule en matière de séduction avec celle-ci. J'ai l'impression de lui faire l'effet d'un anguipède. Bon, si ma relative subtilité ne fonctionne pas, il faut que je passe à quelque chose de plus direct en espérant ne pas lui faire peur. Sinon il est clair que je devrai passer au plan B. Je n'avais pas prévu de lâcher ça aussi vite, j'espère que ce n'est pas trop tôt. Je vais déjà commencer par énoncer l'évidence que je n'ai pas manqué de noter, histoire de détourner l'attention pour mieux contre-attaquer.
- Désolé, je ne voulais pas te déranger avec mes questions, je dis d'une voix contrite. C'est juste que... Je relève la tête et plonge mon regard bleu dans le sien avec un sourire gêné aux lèvres. Tu me plais, je lâche finalement avec une voix douce après avoir ménager un peu mon suspens, et je voulais partager ce sujet d'intérêt commun avec toi, j'explique en soulevant le livre.
Je laisse passer un silence. Un battement de cœur. Juste un soupir.
- Je peux rester silencieux et lire jusqu'à ce que tu ais fini ou... Si tu préfères, je peux partir.
Je la garde sous le feu glacé de mes yeux, attendant sans un mouvement qu'elle fasse son choix. Je ne fais rien ni ne dit rien qui pourrait traduire mon impatience. Si je l'opresse davantage, elle va me claquer entre les doigts ou pire, prendre la mauvaise décision. Pourtant, Flamel seul sait comme je ronge mon frein.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Annabelle Dupont - 4ème année - Lug
Il fallait tout le peu de maîtrise d'elle-même à Annabelle pour ne pas se dandiner sur le banc alors qu'elle était sous le feu du regard de l'adolescent face à elle. Elle ne savait pas où se mettre et aurait, en cet instant précis, tellement aimé être capable de se métamorphoser pour se faire plus petite qu'une fourmi et échapper ainsi à la situation. Et dire que le pire était à venir. Lorsque l'Ogme finit par déclarer qu'elle lui plaisait, le jeune fille le regarda un long moment, scotchée par la révélation. Pour elle qui n'avait absolument pas confiance en elle, c'était inconcevable. Alors, tout simplement, par mesure de défense, son cerveau refusait d'intégrer l'information. Au lieu de ça, elle regarda autour d'eux pour essayer de repérer un groupe d'adolescents.... même si elle ne voyait rien, c'était forcément ça et elle finit par répondre, dans un souffle à peine plus fort qu'un murmure :
"T'as perdu un pari, c'est ça ?"
Tout autre possibilité était... impossible. D'autant que la technique de drague n'était pas ce qui lui semblait en être une. Non qu'Annabelle avait une grande expérience en la matière mais elle lisait beaucoup de romans à l'eau de rose et dedans, les déclarations d'amour étaient plutôt à coup de bouquets de fleurs, de dîners romantiques ou encore de duels enflammés. Bref, rien qui n'avait à voir avec ce qu'elle vivait en ce moment et elle était bien loin d'imaginer que les livres en la matière étaient bien loin de la réalité. Elle était fleur bleue et avait la naïveté de croire au prince charmant, oui oui. Elle ferma les yeux un court instant pour se donner du courage, inspira un grand coup et finit par saisir l'opportunité qu'il lui offrait. Puisque c'était un pari, il s'en tirerait à dire à ses amis qu'il avait perdu, c'est tout !
"Vaut mieux que tu partes. J'ai du travail."
Elle avait espéré que sa voix serait ferme mais elle se crispa en entendant les chevrotements qui l'altéraient. Elle aurait tellement aimé lui faire croire que tout ça ne la touchait pas mais, bien au contraire... s'imaginer l'enjeu d'u pari était vexant. Elle était timide, insignifiante mais ça ne voulait pas dire qu'elle n'espérait pas au plus profond de son être vivre une folle histoire d'amour.
"T'as perdu un pari, c'est ça ?"
Tout autre possibilité était... impossible. D'autant que la technique de drague n'était pas ce qui lui semblait en être une. Non qu'Annabelle avait une grande expérience en la matière mais elle lisait beaucoup de romans à l'eau de rose et dedans, les déclarations d'amour étaient plutôt à coup de bouquets de fleurs, de dîners romantiques ou encore de duels enflammés. Bref, rien qui n'avait à voir avec ce qu'elle vivait en ce moment et elle était bien loin d'imaginer que les livres en la matière étaient bien loin de la réalité. Elle était fleur bleue et avait la naïveté de croire au prince charmant, oui oui. Elle ferma les yeux un court instant pour se donner du courage, inspira un grand coup et finit par saisir l'opportunité qu'il lui offrait. Puisque c'était un pari, il s'en tirerait à dire à ses amis qu'il avait perdu, c'est tout !
"Vaut mieux que tu partes. J'ai du travail."
Elle avait espéré que sa voix serait ferme mais elle se crispa en entendant les chevrotements qui l'altéraient. Elle aurait tellement aimé lui faire croire que tout ça ne la touchait pas mais, bien au contraire... s'imaginer l'enjeu d'u pari était vexant. Elle était timide, insignifiante mais ça ne voulait pas dire qu'elle n'espérait pas au plus profond de son être vivre une folle histoire d'amour.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Si j'avais voulu la changer en pierre, je n’aurais pas mieux fait. Puis passer le moment de surprise, je la vois regarder dans plusieurs directions. Circonspect, je regarde à mon tour derrière moi, cherchant du regard ce qui a bien pu attirer le sien mais je ne vois strictement rien. Tandis que je repose mes yeux sur elle de plus en plus perplexe, elle me prend à son tour par surprise.
- Pardon ? Je m'étonne lorsque son murmure monte à mon cerveau.
Je crois que j'ai très mal travaillé mon sujet pour m'être tromper à ce point. Cette fille a vraiment des réactions et des idées bizarres. Moi ? Perdre un pari ? Premièrement c'est inconcevable, je ne perds pas. Deuxièmement, pourquoi aurait-elle été l'enjeu d'un pari ? Elle doit vraiment avoir des choses à se reprocher pour se croire ainsi être une potentielle cible. Ou avoir la grosse tête mais j'en doute un peu. Sa réaction m'agace et me conforte en même temps. Et lorsqu'elle me demande même de partir, avec toute sa fragile conviction, elle parvint à titiller mon goût du défi. Elle sera mon pari fait à moi-même et tampis pour les autres plans. Je ne serai satisfait que lorsqu'elle me tombera dans les bras.
Je me lève doucement et pose le livre sur le banc à côté d'elle avant de plonger mon regard de glace dans le sien tout en paraissant le plus déçu et blessé possible.
- Si tu penses que je suis capable de faire quelque chose d'aussi stupide et mesquin, il vaut mieux que je parte en effet. J'ai mal choisi mon moment, je suis désolé. Bon courage pour ton travail, je conclus d'une voix basse avant de m'éloigner.
Je la laisse ainsi sur son banc, seule avec ses pensées et son devoir de gastromagie - rare cours pour lequel je n'ai aucun intérêt. Mais évidemment, je ne vais pas en rester là. Lorsque je suis certain qu'elle ne me voit plus, je m'approche des massifs de rosiers et coupe une rose orangée avec précaution avant d'enlever les épines les plus basse pour pouvoir la tenir sans me piquer. Puis, sans me presser, je retourne à mon dortoir pour y récupérer un livre de Conjuration du mal - j'ai moi-même quelques cours à potasser et ça me fera un parfait alibi.
Enfin, je me dirige vers ma dernière étape avant de retrouver les jardins : la salle du Livre d'Or. Sur le grimoire prévu à cet effet, j'écris les mots suivants :
"Si jamais tu changes d'avis, je travaille plus loin dans le jardin.
Drian".
Drian".
J'arrache ma page et attends qu'une fée apparaisse pour lui confier également la rose avant de l'envoyer vers Annabelle. Une fois mon précieux courrier pris en charge, je n'ai plus qu'à retrouver les jardins, à m'installer sur un banc dans un coin tranquille et à attendre. J'ouvre mon bouquin et parcourt le dernier cours. Après avoir relu plusieurs fois la même ligne, je me rends à l'évidence que l'attente va être bien longue. Surtout que je ne suis même pas certain qu'elle viendra. Je soupire et me force à lire. Je déteste perdre mon temps alors autant que je rende ça un minimum utile.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Annabelle Dupont - 4ème année - Lug
Le soulagement de voir le jeune Ogme partir fût de très courte durée pour Annabelle. Elle n'avait de cesse de se rejouer la scène dans sa tête comme un joueur de ]violon travaillant inlassablement sa partition afin d'en maîtriser chaque note. Avait-elle été simplement injuste comme lui laisser entendre la mine déconfite qu'elle avait vue sur l'adolescent lorsqu'il s'était levé ou bien était-il bon acteur ? Difficile à dire pour la demoiselle, surtout avec le peu d'expérience qu'elle avait en la matière et elle aurait eu grandement besoin d'une amie pour la conseiller. Seulement, elle était seule, comme bien souvent. Elle essaya bien de se replonger dans son devoir de Gastromagie, imaginant le piano devant elle sur lequel elle devait cuisiner mais rien n'y faisait... son esprit refusait définitivement de se concentrer et vagabondait systématiquement vers l'énigmatique scène qu'il venait de vivre.
Les minutes passèrent, inexorables. Cela prit du temps à l'adolescente mais la musicienne en elle finit par se plonger à nouveau dans son travail. Sa mère aurait été fière d'elle en cet instant : elle avait mis en pratique ses exercices, s'imaginant pincer les cordes de sa guitare, pour petit-à-petit retrouver sa concentration. Seulement c'était sans compter sur la ténacité de l'Ogme. Alors qu'elle terminait une phrase sur la façon adéquate de dresser une table, elle fût à nouveau interrompue - cette fois-ci par l'arrivée d'une fée postale qui lui déposait une rose et un mot. Et personne à l'horizon alors ce n'était, peut-être, finalement pas un pari stupide entre le garçon et ses amis. Et si elle n'avait aucune envie de se mettre à nouveau dans une situation gênante pour elle, elle ne pouvait s'empêcher de culpabiliser sur la façon dont elle l'avait éconduit. Comme une note dissonante de clarinette au milieu d'un orchestre, ça ne lui sortait plus de la tête.
Avec un soupir, elle finit par refermer son livre, plia bagage et se mit en recherche du jeune homme. Son objectif était simple : s'excuser puis partir aussi vite que possible. Elle finit par l'apercevoir et s'approcha, sans bruit de lui. Il était en train de travailler, peut-être n'était-ce pas le meilleur moment ? Enfin, plus vite elle se débarrasserait de ça le mieux se serait aussi toussota-t-elle doucement pour signifier sa présence puis timidement, finit par dire :
"Je te dérange pas longtemps. Je voulais juste m'excuser... j'ai pas été très sympa toute à l'heure, désolée."
Bon ben voilà, c'était fait. Plus qu'à rentrer au boudoir et elle pourrait oublier cet épisode fort étrange. Pourtant, une petite voix dans sa tête lui disait qu'elle n'oublierait pas si facilement. Comme les mélodies entêtantes que sa petite sœur jouait à la flûte, elle allait se repasser en boucle toute cette histoire, c'était sûr et certain.
Les minutes passèrent, inexorables. Cela prit du temps à l'adolescente mais la musicienne en elle finit par se plonger à nouveau dans son travail. Sa mère aurait été fière d'elle en cet instant : elle avait mis en pratique ses exercices, s'imaginant pincer les cordes de sa guitare, pour petit-à-petit retrouver sa concentration. Seulement c'était sans compter sur la ténacité de l'Ogme. Alors qu'elle terminait une phrase sur la façon adéquate de dresser une table, elle fût à nouveau interrompue - cette fois-ci par l'arrivée d'une fée postale qui lui déposait une rose et un mot. Et personne à l'horizon alors ce n'était, peut-être, finalement pas un pari stupide entre le garçon et ses amis. Et si elle n'avait aucune envie de se mettre à nouveau dans une situation gênante pour elle, elle ne pouvait s'empêcher de culpabiliser sur la façon dont elle l'avait éconduit. Comme une note dissonante de clarinette au milieu d'un orchestre, ça ne lui sortait plus de la tête.
Avec un soupir, elle finit par refermer son livre, plia bagage et se mit en recherche du jeune homme. Son objectif était simple : s'excuser puis partir aussi vite que possible. Elle finit par l'apercevoir et s'approcha, sans bruit de lui. Il était en train de travailler, peut-être n'était-ce pas le meilleur moment ? Enfin, plus vite elle se débarrasserait de ça le mieux se serait aussi toussota-t-elle doucement pour signifier sa présence puis timidement, finit par dire :
"Je te dérange pas longtemps. Je voulais juste m'excuser... j'ai pas été très sympa toute à l'heure, désolée."
Bon ben voilà, c'était fait. Plus qu'à rentrer au boudoir et elle pourrait oublier cet épisode fort étrange. Pourtant, une petite voix dans sa tête lui disait qu'elle n'oublierait pas si facilement. Comme les mélodies entêtantes que sa petite sœur jouait à la flûte, elle allait se repasser en boucle toute cette histoire, c'était sûr et certain.
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Je sens sa présence avant même qu'elle ne se manifeste même si je ne l'entends pas. Rien d'étonnant à ça puisque je guettais son arrivée. Mes lèvres s'étirent en un sourire satisfait. Son ombre grandit sur moi mais j'attends néanmoins, faisant mine d'être plongé dans ma lecture. Je n'ai pas à patienter longtemps, elle finit par toussoter pour attirer mon attention, et comme son obligé, je tourne la tête vers elle. Mon sourire se veut plus hésitant et lorsqu'elle s'excuse, je hausse doucement les épaules.
- Ce n'est pas grave, je dis en signe d'apaisement. Je me demande juste... ce qu'on a pu te dire à mon sujet pour que tu puisses penser ça...
Tout en lisant mon bouquin en l'attendant, ou plutôt en tentant de le lire, c'est la deuxième option à laquelle j'ai pensé. Elle a peut-être effectivement bien des choses à se reprocher mais la deuxième possibilité à une telle réaction, vient peut-être également d'ailleurs. De rumeurs sans doute. Océane, peut-être ? Je ne serai pas étonné que mon ex petite amie colporte de telles choses, je ne l'ai pas laissé en bons termes. Enfin, "petite amie" est probablement exagéré, elle était juste un passe-temps de quelques jours. Si elle savait...
Une tache colorée attire mon regard. Je baisse la tête et mes yeux de glace tombent sur la rose qu'elle tient à la main. Celle que je lui ai envoyé un peu plus tôt au risque de me faire incendier par une parisette. D'un geste du menton, je la désigne.
- Est-ce que ça veut dire que tu veux bien me laisser une chance ? Je demande avec dans la voix et le regard, tout le sentiment d'espoir que j'arrive à y insuffler.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Annabelle Dupont - 4ème année - Lug
Que pouvait-elle répondre sincèrement à la question du garçon ? Annabelle ne se voyait pas lui expliquer ses doutes, ç'aurait été en dévoiler bien trop sur sa personnalité et sa propre vision d'elle-même. Elle savait qu'elle manquait de confiance en elle, ses parents n'arrêtaient pas de le lui dire, il était donc préférable de garder ses pensées bien en sécurité. Il n'en restait pas moins qu'elle ne comprenait pas la situation ni même l'intérêt qu'elle suscitait chez l'Ogme. Plutôt que de lui donner l'impression de jouer du pipeau, elle se contenta donc de répondre, le plus brièvement possible.
"On ne m'a rien dit sur toi."
Voilà qu'elle sentit à nouveau ses joues se parer de rose et son regard se fit fuyant, ne voulant pas croiser celui de Drian qui devait certainement la fixer. Elle n'aimait pas être le centre de l'attention, pas comme sa sœur aînée qui, avec sa harpe, se trouvait bien souvent seule sur scène au milieu d'un orchestre. Elle, elle aurait plutôt été du genre à jouer du triangle pour passer inaperçue. Ou bien un instrument comme le violoncelle ou la contrebasse qui se rangeaient bien au fond de la scène.
Mais la situation n'avait que trop durer, Annabelle devait savoir. Elle finit par prendre une grande inspiration et se jeta à l'eau - enfin, façon de parler bien sûr.
"Je ne comprends pas. Pourquoi tu t'intéresses autant à moi ?"
Saleté de joues traitresses qui prirent aussi une affreuse teinte rouge écarlate ! Comment espérait-elle cacher un tant soit peu ses sentiments si elle se parait de rouge à chaque fois ?
"On ne m'a rien dit sur toi."
Voilà qu'elle sentit à nouveau ses joues se parer de rose et son regard se fit fuyant, ne voulant pas croiser celui de Drian qui devait certainement la fixer. Elle n'aimait pas être le centre de l'attention, pas comme sa sœur aînée qui, avec sa harpe, se trouvait bien souvent seule sur scène au milieu d'un orchestre. Elle, elle aurait plutôt été du genre à jouer du triangle pour passer inaperçue. Ou bien un instrument comme le violoncelle ou la contrebasse qui se rangeaient bien au fond de la scène.
Mais la situation n'avait que trop durer, Annabelle devait savoir. Elle finit par prendre une grande inspiration et se jeta à l'eau - enfin, façon de parler bien sûr.
"Je ne comprends pas. Pourquoi tu t'intéresses autant à moi ?"
Saleté de joues traitresses qui prirent aussi une affreuse teinte rouge écarlate ! Comment espérait-elle cacher un tant soit peu ses sentiments si elle se parait de rouge à chaque fois ?
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme
Ma question ne reçoit pas la réponse que j'espérai. Au lieu de ça, je me retrouve avec une question qui me demande encore de naviguer entre le mensonge et la vérité, et surtout de percer un peu plus le caractère de cette fille bien pénible pour trouver les bons mots. Ne peut-elle pas juste se réjouir et accepter ? Quelle casse-pied !
Je referme mon livre avec douceur et prends un air grave comme si la question était de la plus haute importance. Je la fixe une poignée de secondes pour mieux essayer de trouver la réponse qu'elle voudrait entendre. Mais les rougeurs sur ses joues ne m'indiquent rien d'autre que sa gêne. Est-elle vaniteuse ? Fleur bleue ? Fière ? Méfiante ? Mes premiers compliments ne semblent pas avoir eu d'effet. Et son attitude tout au long de notre échange a montré qu'elle ne respirait pas la confiance. Une proie fragile et méfiante, voilà ce que je vois d'elle. Mais je sais qu'il y a de l'intelligence, forcément vu qu'elle a tenter de piéger les professeurs, elle joue peut-être très bien le jeu. Je dois me montrer prudent également.
- Disons... Je sais que c'est un peu superficiel mais..., je commence avec un sourire gêné. Tu es très belle. C'est la première chose qui a attiré mon regard c'est vrai. Et puis après j'ai découvert que tu avais des qualités qui me plaisaient en te côtoyant en cours. Ne m'oblige pas à tout citer, c'est trop étrange, je dis en me forçant à rougir. Je ne sais même pas si j'y parviens réellement. Enfin bref, depuis quelques semaines, je n'arrive pas à te sortir de ma tête, c'est comme ça. Tout ne s'explique pas. Dis-moi que ça te suffit, je supplie avec un sourire, vivant un supplice non feins cette fois-ci.
Quelle horreur, je crois que si elle me pousse plus loin, je lui jette un sortilège par agacement. Il vaut mieux éviter ça à tout prix. Je me lève donc pour couper court à ce moment des plus inconfortables, sans non plus me précipiter. Il ne faudrait surtout pas qu'elle pense que je m'enfuis.
- Je te laisse digérer tout ça. Tu sais où me trouver si jamais... tu veux au moins mieux me connaître.
Pris d'un pressentiment, je fais mine de m'incliner comme nos ancêtres devant les dames, avant de quitter définitivement les jardins cette fois-ci. Bien sûr, c'est un pari risqué qui ne mènera peut-être à rien. Mais si la fille de Lug a ne serait-ce qu'une infime portion de la curiosité des membres de sa confrérie, elle viendra.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Annabelle Dupont - 4ème année - Lug
Finalement, Annabelle s'en voulait d'avoir posé la question... surtout parce qu'elle ne s'était pas du tout attendue à une telle réponse. Pour elle, susciter l'intérêt d'un garçon, c'était juste un truc totalement absurde et impossible. Elle ne voyait rien en elle-même qui pouvait engendrer une telle situation et, si elle n'avait pas vu le malaise de l'Ogme, certainement qu'elle lui aurait demandé de faire la liste de ce qui lui plaisait chez elle. Elle avait pourtant bien conscience que ç'aurait été complètement stupide. Enfin, avec un peu de chance, il oublierait tout de cette rencontre pendant les vacances qui approchaient à grands pas et, à la rentrée scolaire, tout ça ne serait plus qu'un très lointain souvenir pour la jeune Lug.
Seulement, quand elle le vit se lever, loin d'être soulagée et de se remettre à son devoir], c'est le remord qui la prit. Elle s'en voulait de la façon dont elle s'était comportée avec lui vu sa réaction. Il semblait vraiment affecté et s'il y avait bien une chose qu'elle ne souhaitait pas, c'était de blesser quelqu'un.
"Désolée. Oui, ça me suffit." finit-elle par lâcher, même si c'était loin d'être le cas.
Ne se rendait-il pas compte à quel point il était déstabilisant ? Il n'avait décidément rien à voir avec le Professeur Vaillant, même s'il avait en commun le nom de famille. Enfin, ceci dit, ça ne voulait rien dit. Elle ne savait même pas s'ils étaient de la même famille. En tout cas, il n'avait pas le caractère acariâtre de l'adulte ce qui, pourtant, aurait bien aidé Annabelle. Ainsi, elle ne se serait pas sentie si mal, se demandant ce qu'elle pouvait faire pour arranger les choses... sans pour autant qu'il aille s'imaginer qu'il pourrait y avoir quoique ce soit entre eux.
"Je... à une prochaine" répondit-elle finalement, se sentant parfaitement stupide.
S'il y avait une matière à l'académie] où on apprenait à devenir invisible, nul doute qu'en cet instant, Annabelle aurait couru voir le professeur en charge pour apprendre le sortilège !
Seulement, quand elle le vit se lever, loin d'être soulagée et de se remettre à son devoir], c'est le remord qui la prit. Elle s'en voulait de la façon dont elle s'était comportée avec lui vu sa réaction. Il semblait vraiment affecté et s'il y avait bien une chose qu'elle ne souhaitait pas, c'était de blesser quelqu'un.
"Désolée. Oui, ça me suffit." finit-elle par lâcher, même si c'était loin d'être le cas.
Ne se rendait-il pas compte à quel point il était déstabilisant ? Il n'avait décidément rien à voir avec le Professeur Vaillant, même s'il avait en commun le nom de famille. Enfin, ceci dit, ça ne voulait rien dit. Elle ne savait même pas s'ils étaient de la même famille. En tout cas, il n'avait pas le caractère acariâtre de l'adulte ce qui, pourtant, aurait bien aidé Annabelle. Ainsi, elle ne se serait pas sentie si mal, se demandant ce qu'elle pouvait faire pour arranger les choses... sans pour autant qu'il aille s'imaginer qu'il pourrait y avoir quoique ce soit entre eux.
"Je... à une prochaine" répondit-elle finalement, se sentant parfaitement stupide.
S'il y avait une matière à l'académie] où on apprenait à devenir invisible, nul doute qu'en cet instant, Annabelle aurait couru voir le professeur en charge pour apprendre le sortilège !
Contenu sponsorisé