Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Lorie, 13ans, Fin octobre 2020
Comme tous les samedis Lorie allouait ces jours au repos. La petite française préférait rester en uniforme plutôt que de porter quelque chose de plus décontracté, mais elle se permettait d'accrocher une de ses montres à son poignet. Sa mère avait raison sur un point l'or jaune lui allait bien. Sortant du boudoir avec son échiquier elle avait prévu de se faire quelques parties et de rejouer les plus grandes du champion du monde actuel. L'année prochaine, il y avait les candidates et le vainqueur pourrait affronter le champion en titre à Dubaï en fin d'année. Une chose était pour le moins incroyable, son professeur était l'un des candidats, s'il gagnait il pourrait alors jouer contre le champion ayant le plus haut classement de toute l'histoire des échecs et s'il gagnait il prendrait le titre. Il y avait certes beaucoup de condition, mais il y avait un monde ou la petite blonde pourrait affronter le nouveau champion du monde sans même sortir de son salon. Alors, il fallait travailler.
Lorie se posa dans un endroit calme, les jardins s'y prêtait bien, cependant l'air était frais et Lorie trouvait la chapelle bien plus appropriée. Elle pourrait se poser à une table et jouer toute la journée sans être dérangée. Le feutre sous les pièces amortissait suffisamment le son pour ne pas à l'entendre. Si les minutes passent sans que Lorie puisse s'en rendre compte, captivée par son jeu, c'est sans nul doute dans le désespoir qu'elle vit une lettre arriver. Une enveloppe blanche avec des liserés d'or sur tous les bords, fermée par un sceau bleu brillant. Nul doute que c'était son père l'expéditeur. Pour couronner le tout, sa grande sœur arrivait, la même enveloppe à la main.
« Lorie ! »
« Rose… des élèves travaillent…»
« On est seules lève un peu le nez de ton plateau, ils sont partis manger… »
La petite Cannoise se retourna et pu se rendre compte que la chapelle était effectivement bien vide. Ses yeux se posèrent à nouveau sur sa sœur.
« Donne-moi ta lettre »
« Pourquoi ? »
« Ça va encore t’affecter »
« Ça fait bien longtemps que ça ne m’affecte plus… »
« Piètre menteuse, si c’est encore pour des questions de résultats, peut-être que tu devrais prendre des notes en cours tu pourrais largement gagner un ou deux points pour qu'il te laisse tranquille. »
« Je prends des notes... Dans ma tête et ça suffit largement. »
« Si je te vois mal à cause de cette lettre, je fais disparaitre les suivantes avec ma baguette. »
Lorie observa et se contenta d'acquiescer. Si quelqu'un était passé proche de la chapelle sans nul doute qu'il aurait au minimum entendu Rose parler vu le niveau sonore et l'écho qui s'en dégageait. Lorie prit quelques secondes pour voir sa sœur sortir de la chapelle, avant de reposer les yeux sur la lettre. Dans un mouvement lent elle l'attrapa et l'ouvrit. Le contenue était bien sévère et les notes en dessous de 19 bien soulignées, agrémentée de menace de sévisses et de sanctions en tout genre si elles n'étaient pas rehaussées. Ce n'était qu'un clown aux yeux de Lorie, mais elle savait que les deux mois qui couperaient sa deuxième année et sa troisième serait un enfer si elle ne remontait pas cela. Il finit de lire la lettre se finissant encore sur des reproches concernant son choix d'option, après moult dégradations la petite blonde préféra poser la lettre sur le coin de la table avant de frapper de toutes ses forces dessus. Elle n'y était pas allée de main morte la douleur dans son poignet était pour le moins électrique. Le choc avait même fait tomber la reine qui roula sur jusqu'au sol. Après un lourd fracas, se suivait naturellement des petits « tac tac tac » du bois qui rebondissait sur les dalles de la chapelle, son accentué par l'écho. Se tenant le poignet pour le soulager un peu, bien que la douleur fût supportable, elle prit le temps de se rassoir sur la chaise, observant le plateau, elle se mit à redresser les pièces tombées du bout de ses doigts fin dans le but de les remplacer. L'air de l’excès de zèle avait poussé la lettre qui voletait à présent au grès des petits courants d'air hors de la vue de sa destinatrice. C’était bien la première fois qu’elle perdait le contrôle d’elle-même à l’académie, elle qui était d’un calme naturel et discrète.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Déjà samedi. Ce qui voulait dire que cela faisait maintenant cinq jours que Tahina s'arrachait les cheveux sur "l'énigme" que lui avait envoyée Roddy. Non que c'était son objectif de piéger sa grande sœur mais le mélange exotique qu'il lui avait fait parvenir était un vrai casse-tête. La Guyanaise avait réussi à retrouver tous les ingrédients sauf un et c'était bien là le problème. Comment reproduire ce cataplasme si elle n'en trouvait pas la recette complète ? D'autant qu'après les ingrédients, il lui faudrait encore retrouver le dosage afin d'obtenir les résultats escomptés. Son frère comptant sur elle, il était hors de question qu'elle échoue et, justement, avec l'arrivée du week-end, elle comptait bien mettre tout son temps libre dans cette tâche.
En commençant par se rendre à la chapelle ou elle espérait bien trouver un livre sur ce qui avait court en Amérique du Sud. Après tout, elle n'en connaissait pas toutes les plantes, ni même toutes les créatures, loin de là. La recherche était vaste d'autant qu'elle n'avait aucun livre précis en tête mais elle avait tout son temps à présent qu'elle avait fini de préparer ses cours de la semaine et de corriger ses copies. C'est donc au moment de la pause repas qu'elle dirigea ses pas vers l'aile sud de l'Académie. Nul doute qu'elle s'y retrouverait seule, vu l'heure, ce qui serait parfait pour travailler au calme. Elle croisa bien l'aînée des Fleury dans le couloir mais vu qu'elle semblait prendre le chemin du réfectoire, ça n'augurait pas de mauvaise surprise.
Fatale erreur ! Pourtant, depuis le temps qu'elle arpentait les couloirs de Beauxbâtons, Tahina savait bien que rien ne se passait jamais comme prévu. En l'occurrence, elle fit ses premiers pas dans la chapelle au moment où un énorme fracas se faisait entendre. Les bruits d'un objet en bois rebondissant sur les dalles du sol se firent ensuite entendre. La jeune femme jeta un rapide coup d’œil vers la source du grabuge mais ne comptait pas s'y attarder plus longtemps avant de voir la scène sous ses yeux. La cadette Fleury s'était déjà rassise et s'attelait à replacer toutes les pièces sur son échiquier mais quelque chose avait attiré l'attention de l'adulte. Les traits un peu tirés peut-être ou encore le fait qu'elle semblait soutenir son poignet d'une étrange façon ? Certes, la guérisseuse n'était pas du genre à se mêler des histoires de ses élèves quand ils ne demandaient rien mais là, son instinct était titillé et elle savait déjà qu'elle ne pourrait pas se concentrer sur sa tâche avant d'en avoir le cœur net.
Elle commença donc par ramasser la pièce d'échec qui avait rebondie assez loin de la table puis récupéra d'un coup de baguette magique une lettre qu'elle voyait s'envoler. Elle se dirigea ensuite vers son élève et reposa le tout sur sa table.
"Qu'est-ce qui ne va pas, Melle Fleury ?"
Elle aurait pu demander si tout allait bien comme elle le faisait habituellement dans son genre de situation mais la réponse était évidente et, surtout elle commençait à connaître un peu le tempérament de l'enfant face à elle. Elle n'était pas du genre à s'épancher sauf à ne pas avoir le choix et Tahina espérait bien lui faire ainsi comprendre qu'elle ne souffrirait pas de se voir une réponse bateau destinée à l'éloigner. Elle était là et ne partirait pas avant de savoir le fin mot de l'histoire. Après tout, on ne perdait pas ses nerfs sans raison - sauf à s'appeler Tahina Yapara et heureusement pour la jeune Ogme, ce n'était pas son cas.
En commençant par se rendre à la chapelle ou elle espérait bien trouver un livre sur ce qui avait court en Amérique du Sud. Après tout, elle n'en connaissait pas toutes les plantes, ni même toutes les créatures, loin de là. La recherche était vaste d'autant qu'elle n'avait aucun livre précis en tête mais elle avait tout son temps à présent qu'elle avait fini de préparer ses cours de la semaine et de corriger ses copies. C'est donc au moment de la pause repas qu'elle dirigea ses pas vers l'aile sud de l'Académie. Nul doute qu'elle s'y retrouverait seule, vu l'heure, ce qui serait parfait pour travailler au calme. Elle croisa bien l'aînée des Fleury dans le couloir mais vu qu'elle semblait prendre le chemin du réfectoire, ça n'augurait pas de mauvaise surprise.
Fatale erreur ! Pourtant, depuis le temps qu'elle arpentait les couloirs de Beauxbâtons, Tahina savait bien que rien ne se passait jamais comme prévu. En l'occurrence, elle fit ses premiers pas dans la chapelle au moment où un énorme fracas se faisait entendre. Les bruits d'un objet en bois rebondissant sur les dalles du sol se firent ensuite entendre. La jeune femme jeta un rapide coup d’œil vers la source du grabuge mais ne comptait pas s'y attarder plus longtemps avant de voir la scène sous ses yeux. La cadette Fleury s'était déjà rassise et s'attelait à replacer toutes les pièces sur son échiquier mais quelque chose avait attiré l'attention de l'adulte. Les traits un peu tirés peut-être ou encore le fait qu'elle semblait soutenir son poignet d'une étrange façon ? Certes, la guérisseuse n'était pas du genre à se mêler des histoires de ses élèves quand ils ne demandaient rien mais là, son instinct était titillé et elle savait déjà qu'elle ne pourrait pas se concentrer sur sa tâche avant d'en avoir le cœur net.
Elle commença donc par ramasser la pièce d'échec qui avait rebondie assez loin de la table puis récupéra d'un coup de baguette magique une lettre qu'elle voyait s'envoler. Elle se dirigea ensuite vers son élève et reposa le tout sur sa table.
"Qu'est-ce qui ne va pas, Melle Fleury ?"
Elle aurait pu demander si tout allait bien comme elle le faisait habituellement dans son genre de situation mais la réponse était évidente et, surtout elle commençait à connaître un peu le tempérament de l'enfant face à elle. Elle n'était pas du genre à s'épancher sauf à ne pas avoir le choix et Tahina espérait bien lui faire ainsi comprendre qu'elle ne souffrirait pas de se voir une réponse bateau destinée à l'éloigner. Elle était là et ne partirait pas avant de savoir le fin mot de l'histoire. Après tout, on ne perdait pas ses nerfs sans raison - sauf à s'appeler Tahina Yapara et heureusement pour la jeune Ogme, ce n'était pas son cas.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Le sang de la petite blonde ne fit qu'un tour. À peine ses yeux s'étaient relevés pour vérifier qu'il s'agissait bien de la voix de sa maitresse de confrérie, qu'elle s'était levée dans un mouvement de panique qui n'était pas du tout ce qu'elle laissait paraitre au quotidien. Lorie levait toujours sa chaise avec soin pour ne jamais faire de bruit et se contentait d'être toujours des plus présentables et jamais au grand jamais elle aurait réagi de cette façon même par la surprise en la faisant glisser sur le sol. En se levant elle avait toutefois réussi à récupérer la lettre dans un mouvement rapide comme pouvait le faire les « magiciens » non-maj' sous leur chapiteau. Faisant un pas en arrière pour mettre de la distance, tout en ayant les mains dans le dos pour y cacher la lettre elle bégaya un instant quelques trucs incompréhensible. La troisième des Fleury ne mettait au grand jamais les mains dans le dos, toujours jointe devant le corps, si bien que cette posture n'était pas naturelle pour elle. S'efforçant de supporter la douleur de son poignet, elle prit une inspiration un peu plus profonde.
« Merci, Bonjour, Yapara madame. »
Elle tenta de cacher sa honte devant cette suite de mots sortis complétement dans le désordre dû à la panique. Elle arriva toutefois à se calmer suffisamment.
« Rien qui ne vaille la peine de vous prendre votre temps madame j'en ai bien peur. » Finit-elle par dire avec plus de calme, se rapprochant de son ton habituel.
Si dans sa tête tout était parfaitement cohérent, la petite blonde de treize ans n'était clairement pas objective sur son comportement qui était à des années lumières de ce qu'elle s'efforçait de montrer depuis plus d'un an maintenant. Son regard emplis de confiance avait laissé place à un regard fuyant, cherchant réconfort sur son plateau d'échec. Une chose est sûre il ne fallait pas qu'elle lise cette lettre, coute que coute. Les propos de son paternel envers son choix d'option serait sans nul doute perçu comme une attaque directe envers les professeurs de l'académie. Sans compter le reste qui était un mélange d'humiliation et de culpabilisation envers sa fille. Lorie regrettait de ne pas avoir sa baguette, elle aurait sans nul doute pris une sanction, surtout en ce lieu, mais elle aurait pu bruler la lettre avec un Incendio. Ainsi elle aurait simplement été détruite. La petite Cannoise commençait déjà à regretter d'avoir cogné sur cette table, il était évident qu'elle se ferait mal et la douleur grandissante le lui rappelait bien assez. Il fallait que sa professeure de guérison la laisse tranquille, mais elle ne pouvait pas juste partir comme une voleuse en courant. Son cerveau prit le temps de faire une dernière réflexion avant de tenter le tout pour le tout dans le but de se débarrasser d'elle, malgré qu'elle n'ait pas l'autorisation de parler.
« Je suis sincèrement navrée de vous avoir dérangée madame, avec votre autorisation puis-je disposer pour rejoindre mes camarades dans le réfectoire ? »
Certes, elle n'avait pas faim et non elle ne rejoindrait pas le réfectoire. Elle irait surement dans le boudoir ou dans son lit, elle pourrait même passer par l’armoire de sa sœur pour y prendre quelque chose pour l'apaiser, mais ça, sa maitresse de confrérie n'était pas censée le savoir. Le réfectoire était une idée pour le moins logique afin qu'elle se dise que tout allait bien.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Ce n'était un secret pour personne, Tahina n'était pas la patience incarnée. Elle voyait bien son élève se débattre avec le stress engendré par son arrivée soudaine mais loin de se sentir concernée, elle attendait une réponse. Ce n'était pas un manque d'empathie, loin de là, mais elle ne pouvait pas se permettre de se laisser aller aux cajoleries si elle souhaitait comprendre les tenants et aboutissants de la situation. Déjà qu'elle se contrôlait pour ne pas taper impatiemment du pied par terre, il ne fallait pas lui en demander plus. Elle laissa donc Lorie Fleury toute à sa contorsion pour cacher la lettre qu'elle lui avait rendue, ne pouvant s'empêcher de penser que c'était un comportement bien stupide puisqu'elle l'avait vue et ramassée. Si elle avait voulu, elle aurait même pu la lire avant de la rendre mais elle savait respecter l'intimité des autres.
"Laissez-moi juger par moi-même ce qui vaut de mon temps ou non." fût la réponse qui claqua aussitôt aux paroles de la jeune fille.
Nul besoin d'être fine psychologue pour comprendre que la fameuse lettre était le point de départ de cette situation. Et si la baguette de Tahina la démangeait dans sa main pour la faire venir à elle à l'aide d'un sortilège, elle préféra ne pas brusquer son élève. Certes, la méthode aurait été expéditive mais elle-même n'avait que trop peu confiance envers les autres pour imposer un tel comportement à l'adolescente. Alors, une fois n'est pas coutume, elle allait essayer de faire preuve d'un peu moins de brusquerie. Bon, pas sûre qu'elle allait réussir mais ça ne coûtait rien de tenter l'expérience.
"Vous n'avez pas mon autorisation." reprit-elle avant de s'adoucir un peu.
"Asseyez-vous, Melle Fleury, et montrez-moi votre main. Inutile d'être une grande guérisseuse pour voir que vous vous êtes fait mal en tapant sur la table. Laissez-moi regarder pendant que vous reprenez votre calme."
La main d'abord, le reste ensuite. La jeune fille avait un comportement assez étrange et il était temps pour sa maîtresse de confrérie de percer le mystère. Autant dire que l'entrevue ne se terminerait pas d'un claquement de doigts et que la jeune blonde allait devoir laisser tomber les barrières. Au moins un peu. Tahina n'était peut-être pas la confidente idéale mais c'était de sa responsabilité de s'assurer que ses élèves allaient bien et elle ne comptait pas échouer dans sa mission.
"Laissez-moi juger par moi-même ce qui vaut de mon temps ou non." fût la réponse qui claqua aussitôt aux paroles de la jeune fille.
Nul besoin d'être fine psychologue pour comprendre que la fameuse lettre était le point de départ de cette situation. Et si la baguette de Tahina la démangeait dans sa main pour la faire venir à elle à l'aide d'un sortilège, elle préféra ne pas brusquer son élève. Certes, la méthode aurait été expéditive mais elle-même n'avait que trop peu confiance envers les autres pour imposer un tel comportement à l'adolescente. Alors, une fois n'est pas coutume, elle allait essayer de faire preuve d'un peu moins de brusquerie. Bon, pas sûre qu'elle allait réussir mais ça ne coûtait rien de tenter l'expérience.
"Vous n'avez pas mon autorisation." reprit-elle avant de s'adoucir un peu.
"Asseyez-vous, Melle Fleury, et montrez-moi votre main. Inutile d'être une grande guérisseuse pour voir que vous vous êtes fait mal en tapant sur la table. Laissez-moi regarder pendant que vous reprenez votre calme."
La main d'abord, le reste ensuite. La jeune fille avait un comportement assez étrange et il était temps pour sa maîtresse de confrérie de percer le mystère. Autant dire que l'entrevue ne se terminerait pas d'un claquement de doigts et que la jeune blonde allait devoir laisser tomber les barrières. Au moins un peu. Tahina n'était peut-être pas la confidente idéale mais c'était de sa responsabilité de s'assurer que ses élèves allaient bien et elle ne comptait pas échouer dans sa mission.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
La petite blonde resta silencieuse en écoutant sa maitresse de confrérie. Elle ne lâcherait visiblement pas et il fallait bien avouer que sa tentative était bien vaine. Lorsqu'elle entendit le refus de la laisser partir Lorie ouvrit la bouche, mais se contenta de la refermer aussitôt. Au lieu de rejoindre le réfectoire, elle était invitée à s'asseoir. Bien sûr son poignet lui faisait mal, mais ce n'était pas quelque chose de bien grave, un coup qui avait simplement fait un petit bleu et surement l'os qui n'était pas habitué à encaisser un tel choc. Pour Lorie il n'y avait rien de grave de ce point de vue-là, un petit bobo sans importance.
« Oui madame… Fit elle d’une petite voix gênée. »
La française s'exécuta en gardant le silence. D'un pas lent elle revint à la hauteur de la chaise et s'y installa avec ses manières habituelles. Droite, mais le regard toujours fuyant elle tendit la main avec son poignet quelque peu enflé, en direction de sa professeure. Son autre main tenait toujours la lettre, mais la petite blonde avait bien compris que de toute façon ça ne servait plus à rien de la cacher. Ainsi d'un geste timide elle la redéposa sur la table et en profita pour attraper la reine qui avait chutée dans un but d'inspection. Par chance la pièce n'avait rien, pas la moindre petite rayure, soulagée, Lorie la reposa du bout de ses longs doigts fin. Son regard bleu se posa à nouveau sur sa maitresse de confrérie. Elle savait que celle-ci l'avait coincée et que la seconde des filles Fleury n'aurait pas le choix que d'accéder à ses demandes pour peu qu'elle soit formulée distinctement. Elle ne s'était jamais faite remarquée outre mesure à part en conjuration du mal et n'avait jamais été à l'encontre de n'importe quel adulte depuis son entrée à l'académie. S'il y avait bien une adulte avec qui elle ne voulait pas jouer les rebelles c'était avec sa maitresse de confrérie. Lorie devrait donc jouer un numéro de funambulisme si elle voulait éviter que cette lettre soit lue et d'éveiller une certaine fureur générale, car il était hors de question de faire une scène ou même refuser une requête, voir un ordre venant de sa professeure de guérison. Elle ne s'était pas contrôlée tout ce temps pour rien.
La petite Cannoise repris peu à peu son calme. Elle se retint de parler tant qu'elle n'en avait pas été invitée, mais intérieurement elle était démangée par l'envie d'expliciter qu'elle serait grandement gênée et terriblement anxieuse à l'idée qu'on lui demande sa lettre dans le but de la lire. Ne pouvant s'empêcher de se dire qu'il aurait été plus simple de la donner à sa sœur, elle devait maintenant assumer cette erreur. Un peu déçu d'elle-même, Lorie n'aurait pas eu à déranger si longtemps sa maitresse de confrérie en gardant son calme et gérant ses émotions comme on lui avait appris.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
La pantomime de l'adolescente aurait presque pu être comique si son silence n'agaçait pas autant Tahina. Ce qu'elle demandait n'était pourtant pas compliqué et Melle Fleury devait bien savoir qu'elle ne la laisserait pas partir avant d'avoir obtenu réponse alors pourquoi faire durer les choses, ça la dépassait. Clairement, la jeune fille devrait encore apprendre les combats qu'il était vain de mener, quand il fallait abandonner pour son propre bien. Enfin, elle avait au moins le bon sens de s'asseoir et de ne pas nier s'être fait mal, c'était déjà ça. Quant à son regard fuyant... chaque chose en son temps, se répéta la guyanaise, reportant son attention sur le poignet de son élève.
De toute évidence, c'était douloureux à la palpation. Ce n'était pas cassé et si rien n'était fait, la jeune fille s'en tirerait avec un bel hématome et des douleurs au mouvement de poignet pendant quelques jours, une semaine tout au plus. Heureusement pour elle, le diagnostic aurait fonctionné pour des non mags', avec la magie, tout irait bien plus vite. Avec sa baguette magique, Tahina utilisa le sortilège Steccatura, faisant ainsi apparaître une attelle pour immobiliser la main de la blonde. Sortilège qu'elle devait bien connaître d'ailleurs puisqu'elle avait bien réussi son devoir, si la Guyanaise se souvenait bien.
"Vous garderez l'attelle pendant deux jours. Non négociable. Et vous passerez au dispensaire tout à l'heure pour récupérer un pot d'onguent contre les hématomes."
Un problème réglé. Le plus simple, Tahina n'avait aucun doute là-dessus. Elle laissa un moment le silence s'installer entre elles, attendant de voir si son élève allait spontanément parler ou non et ne la quittant pas un seul instant des yeux. L'adolescente se calmait, reprenait ses esprits mais elle semblait décider à ne rien dire du tout. Que les adolescents pouvaient être frustrants parfois ? Tahina ne se souvenait pas d'avoir un jour été à ce point exaspérante mais peut-être n'était-elle tout simplement pas lucide sur son cas ? En attendant, si Lorie Fleury savait ce qui était bon pour elle, c'était le moment de vider son sac !
"Ceci étant fait, je vous écoute. Et inutile d'essayer me leurrer, je ne suis pas assez stupide pour ne pas comprendre d'où vient le problème. Que contient cette lettre et pourquoi vous met-elle dans cet état ?"
Oups, elle s'était promis d'y aller en douceur. Raté ! En même temps, ce n'était pas Dagda sa confrérie alors les simagrées et la négociation, ce n'était pas son truc. C'était comme ça, il fallait faire avec.
De toute évidence, c'était douloureux à la palpation. Ce n'était pas cassé et si rien n'était fait, la jeune fille s'en tirerait avec un bel hématome et des douleurs au mouvement de poignet pendant quelques jours, une semaine tout au plus. Heureusement pour elle, le diagnostic aurait fonctionné pour des non mags', avec la magie, tout irait bien plus vite. Avec sa baguette magique, Tahina utilisa le sortilège Steccatura, faisant ainsi apparaître une attelle pour immobiliser la main de la blonde. Sortilège qu'elle devait bien connaître d'ailleurs puisqu'elle avait bien réussi son devoir, si la Guyanaise se souvenait bien.
"Vous garderez l'attelle pendant deux jours. Non négociable. Et vous passerez au dispensaire tout à l'heure pour récupérer un pot d'onguent contre les hématomes."
Un problème réglé. Le plus simple, Tahina n'avait aucun doute là-dessus. Elle laissa un moment le silence s'installer entre elles, attendant de voir si son élève allait spontanément parler ou non et ne la quittant pas un seul instant des yeux. L'adolescente se calmait, reprenait ses esprits mais elle semblait décider à ne rien dire du tout. Que les adolescents pouvaient être frustrants parfois ? Tahina ne se souvenait pas d'avoir un jour été à ce point exaspérante mais peut-être n'était-elle tout simplement pas lucide sur son cas ? En attendant, si Lorie Fleury savait ce qui était bon pour elle, c'était le moment de vider son sac !
"Ceci étant fait, je vous écoute. Et inutile d'essayer me leurrer, je ne suis pas assez stupide pour ne pas comprendre d'où vient le problème. Que contient cette lettre et pourquoi vous met-elle dans cet état ?"
Oups, elle s'était promis d'y aller en douceur. Raté ! En même temps, ce n'était pas Dagda sa confrérie alors les simagrées et la négociation, ce n'était pas son truc. C'était comme ça, il fallait faire avec.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Observant sa professeure créer l'attèle, Lorie restait silencieuse mais attentive. Bien sûr elle connaissait bien ce sortilège, néanmoins elle n'avait jamais eu à l'utiliser sur elle et ne pensait pas devoir le faire un jour. L'ordre qui suivi le soin fut pour le moins clair. Cependant, deux jours étaient déjà beaucoup trop pour la petite blonde qui n'avait guère envie de passer son dimanche et son lundi avec ça. Certes elle avait une bonne raison pour ne pas prendre de notes durant les cours, mais elle n'avait jamais été embêtée pour cela. Mis à part des petits regards de certain enseignant, rien qui là forçait à écrire avec assiduité. Puis elle n'avait pas guérison le lundi elle pourrait surement plus ou moins adapter. Pour ce qui était de passer au dispensaire, ça ne devrait pas poser de problème particulier, surtout si c'était juste pour récupérer un pot d'onguent. Du moment qu'elle n'y restait pas c'était acceptable.
« Oui madame… Fut la réponse de Lorie face aux premiers mots de sa maitresse de confrérie. »
S'en suivi un long silence. Silence marqué sans nul doute par l'impatience grandissante de madame Yapara qui attendait surement les explications de l'adolescente. Mais elle n'avait pas été explicitement invitée à parler, ainsi la petite Cannoise resta silencieuse, attendant qu'on lui en donne l'autorisation. Autorisation qui suivi que peu de temps après sous une forme très personnelle, propre à sa maitresse de confrérie. Pourquoi cette lettre la mettait dans cet état ? Tout le contenue était des insultes sous-entendues ou explicites et humiliation. Sans compter les plaintes emplies d'agressivité envers les options de la blonde. Bien qu'extrêmement gênée Lorie s'exécuta. Après un long soupire signe qu'elle abdiquait, elle attrapa la lettre en question, sorti le contenu. Après tout, quoi de mieux que d'illustrer avec des passages.
« Normalement je n'ai pas le droit de me plaindre madame... Mais je ne sais pas si vous lire cela est une forme de plainte... Peut-être une zone grise que je peux exploiter. »
Son regard quitta celui de sa professeure pour se poser sur les lignes presque trop parfaite pour être faite avec une plume. « Tes résultats sont plus qu'insuffisant, j'en viens à croire que tu es une incapable », « Non tu es une incapable... » « En plus d'oser choisir des options ridicules tu perds des points en ne respectant pas les consignes » « Tu aurais dû choisir Alchimie et Métamorphose comme ta sœur » « Tu es une honte incarnée » « Si tes résultats ne remontent pas à 19 tu seras sanctionnée... Rattrapage cet été » « Mais puisque tu préfères faire des corvées de cuisine et te pavaner dans la boue d'une ménagerie pour prendre soin des créatures » Lorie leva les yeux un instant comme pour prendre la température. « C'est bien... Reste dans ta médiocrité avec tes.» La voix de Lorie vacilla un instant. « Tes professeurs... »
« Je ne peux pas vous lire la suite madame... Je pense que vous avez compris, je vous ai épargné certain passage hostile sur votre matière et celle de vos collègues... Elle marqua un silence avant de reprendre d'une voix quelque peu éteinte. Je ne suis pas sûre de pouvoir remonter certains résultats au-dessus de 19. Lorie déposa la lettre sur la table d'une main légèrement tremblotante. Néanmoins, même si je dois rattraper, ça ne changera pas beaucoup de d'habitude, nous avons déjà de 9 à 10h de cours par jour tous les jours de toute façon. Puis j'en reçois une par semaine alors… »
La petite blonde se pencha pour attraper la boite de rangement de ses pièces d'échecs. Elle fouilla la doublure et en sorti une petite fiole vide. Elle la rangea aussitôt, elle devrait attendre pour profiter de sa petite potion relaxante de sa sœur.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Le "oui madame" de son élève n'était pas très convaincant, surtout quand on la connaissait un minimum mais Tahina préféra garder le silence pour ne pas la braquer un peu plus. Après tout, si elle voulait souffrir plus que nécessaire, c'était son problème, pas le sien. Par contre, elle serait vertement reçue si jamais elle venait à nouveau pour la même blessure alors qu'elle n'avait pas suivi le traitement à la lettre. Elle poussa un soupir, pensant qu'il était toujours aussi frustrant d'avoir à faire à des adolescents persuadés de tout mieux savoir que tout le monde sous prétexte qu'ils avaient pu voir les choses en cours. C'était chaque année la même chose, elle voyait très souvent des gamins certains de pouvoir se soigner seuls parce qu'ils suivaient ses cours. Soit, après tout. Ils finiraient bien par comprendre leur erreur et sûrement que ce serait plus efficace ainsi que de faire simplement la remarque.
En attendant, la jeune fille avait enfin décidé de se mettre à table et la professeur écouta en silence sa confession, se retenant de hurler son exaspération envers ces parents incapables de soutenir leur progéniture. A quoi bon avoir des enfants pour leur pourrir la vie ? Ça la dépassait. Et, en l'occurrence, Lorie Fleury avait hérité d'un père qui n'aurait jamais pu porter le titre de M. Loyal vu comme il semblait avoir pour unique objectif de rabaisser sa fille. Elle voyait rouge, vraiment ! Elle prit donc un court instant pour se calmer, consciente qu'il fallait qu'elle trouve les mots pour apaiser son élève autant que possible.
"Très bien, je vois."
Malheureusement, le cas de Melle Fleury n'était pas isolé et Tahina savait déjà qu'elle aurait une discussion sur le sujet avec ses collègues afin que tous sachent la pression que subissait l'adolescent. Elle de passa bien d'en parler, évidemment, se doutant que la blonde n'apprécierait peut-être pas d'être ainsi un sujet de conversation pour ses professeurs.
"Pour commencer, sachez que vous aurez toujours le droit de vous plaindre avec moi. Du moment que c'est fait de manière respectueuse. N'hésitez donc jamais à venir me parler. Je peux paraître dure mais je sais écouter et je suis là pour ça."
Ce n'était, certes, pas le domaine dans lequel elle brillait mais depuis ses débuts dans l'enseignement à l'académie, elle avait beaucoup appris. Et surtout, elle tenait vraiment à être présente pour ses élèves, à les aider au mieux de ses capacités.
"Et puisqu'il est important qu'un adulte vous le dise : vous n'êtes pas une incapable, loin de là. La pression parentale est toujours difficile à gérer mais vous n'êtes pas seule. Vos choix d'option n’appartiennent qu'à vous, tout comme votre vie. Peu importe que votre père soit en désaccord. Tout comme vous n'avez pas à rougir de vos résultats. Mais..." elle hésita un moment puis finit par prendre la décision qui, selon elle, s'imposait "... si jamais vous pensez que cela peut vous être utile, je peux vous aider à étudier. Et par forcément qu'en guérison, cela va de soi."
Si seulement une discussion avec M. Fleury pouvait être utile, Tahina l'aurait proposé à la jeune fille mais quelque chose lui disait que l'esprit étriqué de l'homme ne permettrait pas d'avoir une conversation censée et civilisée. Elle hésitait quand même et ne repoussait pas complètement l'idée, pour plus tard, mais elle n'eut guère le temps de appesantir dessus quand elle vit son élève sortir une fiole de son échiquier. Levant un sourcil, étonnée, elle la questionna aussitôt.
"Que contenait cette fiole ?"
En attendant, la jeune fille avait enfin décidé de se mettre à table et la professeur écouta en silence sa confession, se retenant de hurler son exaspération envers ces parents incapables de soutenir leur progéniture. A quoi bon avoir des enfants pour leur pourrir la vie ? Ça la dépassait. Et, en l'occurrence, Lorie Fleury avait hérité d'un père qui n'aurait jamais pu porter le titre de M. Loyal vu comme il semblait avoir pour unique objectif de rabaisser sa fille. Elle voyait rouge, vraiment ! Elle prit donc un court instant pour se calmer, consciente qu'il fallait qu'elle trouve les mots pour apaiser son élève autant que possible.
"Très bien, je vois."
Malheureusement, le cas de Melle Fleury n'était pas isolé et Tahina savait déjà qu'elle aurait une discussion sur le sujet avec ses collègues afin que tous sachent la pression que subissait l'adolescent. Elle de passa bien d'en parler, évidemment, se doutant que la blonde n'apprécierait peut-être pas d'être ainsi un sujet de conversation pour ses professeurs.
"Pour commencer, sachez que vous aurez toujours le droit de vous plaindre avec moi. Du moment que c'est fait de manière respectueuse. N'hésitez donc jamais à venir me parler. Je peux paraître dure mais je sais écouter et je suis là pour ça."
Ce n'était, certes, pas le domaine dans lequel elle brillait mais depuis ses débuts dans l'enseignement à l'académie, elle avait beaucoup appris. Et surtout, elle tenait vraiment à être présente pour ses élèves, à les aider au mieux de ses capacités.
"Et puisqu'il est important qu'un adulte vous le dise : vous n'êtes pas une incapable, loin de là. La pression parentale est toujours difficile à gérer mais vous n'êtes pas seule. Vos choix d'option n’appartiennent qu'à vous, tout comme votre vie. Peu importe que votre père soit en désaccord. Tout comme vous n'avez pas à rougir de vos résultats. Mais..." elle hésita un moment puis finit par prendre la décision qui, selon elle, s'imposait "... si jamais vous pensez que cela peut vous être utile, je peux vous aider à étudier. Et par forcément qu'en guérison, cela va de soi."
Si seulement une discussion avec M. Fleury pouvait être utile, Tahina l'aurait proposé à la jeune fille mais quelque chose lui disait que l'esprit étriqué de l'homme ne permettrait pas d'avoir une conversation censée et civilisée. Elle hésitait quand même et ne repoussait pas complètement l'idée, pour plus tard, mais elle n'eut guère le temps de appesantir dessus quand elle vit son élève sortir une fiole de son échiquier. Levant un sourcil, étonnée, elle la questionna aussitôt.
"Que contenait cette fiole ?"
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Les réponses de sa maitresse de confrérie l'avaient laissé sans voix. C'était bien la première fois qu'on l'invitait à se plaindre et outre le fait de trouver sa louche, Lorie restait un peu sur ses gardes. Elle se demandait si ce n'était pas un stratagème pour finalement lui distribuer une punition derrière. Pourtant, tout le discours semblait bien vrai et jusqu'à présent aucun adulte n'avait été aussi gentille et bienveillante. Certes Lorie ne leur avait jamais laissée le temps ni même l'opportunité, il fallait dire qu'elle était plutôt solitaire. Bien sûr elle avait des amies, la sociabilité n'était pas un problème, mais son esprit était souvent ailleurs, prit dans un jeu prenant de plus en plus de place à mesures que les années passaient. La petite blonde arrangea son uniforme bien qu'il soit impeccable, une trahison de son corps exprimant un certain malaise devant l'afflux de mot contredisant son paternel insupportable. Elle l'aimait son uniforme, dedans elle avait l'impression d'être un peu libre et de briller comme si elle était emmitouflée dans des habits de lumière. C'était apaisant. Un simple « Merci madame » sorti de sa bouche, ne sachant quoi dire d'autre. La proposition de l'aider à étudier était intéressante, néanmoins en avait-elle besoin ? N'y avait-il pas d'autres élèves qui étaient dans le besoin plutôt qu'elle, et de ce fait plus légitime à prendre du temps à sa professeure ?
Mais alors qu'elle réfléchissait sur tout cela, une question fusa vers elle. Machinalement, elle ne s'était pas posée la question sur le fait de sortir une fiole de la doublure, pouvait en effet attiser la curiosité. Cependant, elle n'avait rien fait de mal, il n'était pas interdit de consommer des potions. Un doute germa dans son esprit. Mais devant le regard de sa maitresse de confrérie, il était certainement mieux de répondre.
« Une potion madame. Dit-elle calmement, la situation lui fit sentir qu'il fallait en dire plus. Une potion qui apaise l'agitation et l'anxiété... Rose... Elle hésita un instant, mais c 'était bien trop tard de toute façon elle savait qu'elle ne pouvait revenir en arrière pour effacer le nom qu'elle venait de prononcer. Rose essaie de reproduire la potion que l'on nous donne au domaine tous les matins, mais elle n'est pas totalement au point. Si on se base sur ce que nous définit Madame Louise pour parler de cette potion, il manque quelque chose. »
Tout ce qu’elle venait de dire sonnait comme une entorse au règlement pour une raison des plus inconnu. Elle avait beau le connaitre par cœur le doute grandissait comme le ferait une maladie contagieuse. Son regard se détourna de madame Yapara. Si c’était le cas, non seulement elle aurait droit a une sanction, mais Rose également… Dans le cas de perte de point cela serait surement une double peine pour Ogme. Elle s’en voulait un peu d’avoir dit tout ça.
Tahina Yapara
Professeure de Guérison
Tahina était agréablement surprise de constater qu'elle avait trouvé les mots pour apaiser son élève. Elle était parfaitement consciente du fait que ce n'était pourtant pas son fort mais il fallait croire que ses années d'enseignement commençaient à porter leurs fruits et qu'elle savait mieux gérer ce genre de situation. Par contre, elle se trouvait devant une nouveauté face à la fiole de potions. Pourtant, on pouvait compter sur les têtes blondes pour faire preuve d'imagination mais là, c'était une première. Pourtant, l'adolescente ne s'appelait pas Vitalia Amortentia. Ok, ça n'avait pas grand chose à voir mais avec un nom célèbre chez les potionnistes, ça avait une certaine logique dans l'esprit de la guyanaise. Bref, là n'était pas le problème. Une potion apaisante, en somme, hein ? Bon, il fallait se dire que ça aurait pu être pire même si la jeune femme n'était pas fan du concept. Même pas encore adulte et la fratrie Fleury était "dopée", en quelque sorte à la maison. Pourquoi les gens préféraient-ils user de tels subterfuges plutôt que de comprendre qu'en avoir besoin dénotait d'un problème plus profond qu'il fallait traiter ? Enfin, Lorie n'y était pour rien mais Tahina ne désespérait pas de lui faire perdre cette détestable habitude. Avec le temps.
"Je ne vous cache pas que je n'aime pas vous savoir tributaire d'une potion, aussi inoffensive qu'elle puisse paraître. Il y a d'autres moyens pour apprendre à gérer son anxiété et son stress. Des moyens bien plus sains. Mais j'ai aussi conscience que je ne peux pas vous demander de vous en passer ainsi. Alors, en attendant que vous appreniez à vous en passer... dites à votre soeur de passer me voir, je l'aiderai."
C'était ce qui lui semblait le mieux pour le moment. Ainsi, elle pourrait s'assurer du contenu de la potion. Car certes, Rose était une élève douée mais pas encore diplômée. Et le sujet la touchait de près, ce qui pouvait augmenter les erreurs. D'autant plus si elle avait l'habitude d'utiliser une potion apaisante dont elle était privée, faute de pouvoir la reproduire.
"Allez, filez au dispensaire chercher votre onguent. Mais je veux vous revoir dans la semaine. Je regarderai votre poignet et on discutera un peu plus de tout ça quand votre stress sera retombé."
Ce qui était certain, c'est que Tahina ne lâcherait pas son élève comme ça. Elle allait la garder à l’œil et l'aider du mieux qu'elle le pouvait. Quitte à demander à son tour de l'aide pour ça.
"Je ne vous cache pas que je n'aime pas vous savoir tributaire d'une potion, aussi inoffensive qu'elle puisse paraître. Il y a d'autres moyens pour apprendre à gérer son anxiété et son stress. Des moyens bien plus sains. Mais j'ai aussi conscience que je ne peux pas vous demander de vous en passer ainsi. Alors, en attendant que vous appreniez à vous en passer... dites à votre soeur de passer me voir, je l'aiderai."
C'était ce qui lui semblait le mieux pour le moment. Ainsi, elle pourrait s'assurer du contenu de la potion. Car certes, Rose était une élève douée mais pas encore diplômée. Et le sujet la touchait de près, ce qui pouvait augmenter les erreurs. D'autant plus si elle avait l'habitude d'utiliser une potion apaisante dont elle était privée, faute de pouvoir la reproduire.
"Allez, filez au dispensaire chercher votre onguent. Mais je veux vous revoir dans la semaine. Je regarderai votre poignet et on discutera un peu plus de tout ça quand votre stress sera retombé."
Ce qui était certain, c'est que Tahina ne lâcherait pas son élève comme ça. Elle allait la garder à l’œil et l'aider du mieux qu'elle le pouvait. Quitte à demander à son tour de l'aide pour ça.
Lorie Fleury
6ᵉ année, Déléguée, Ogme
Lorie craignait la réponse de sa professeure, mais quand celle-ci fusa vers elle, elle était étonnée de constater qu’il n’y avait rien d’alarmant. Elle avait même invité Rose à l’aider pour faire la petite potion ? Cette phrase mit Lorie sur ses gardes, cela semblait être trop beau pour être vrai. Mais en même temps elle avait sa sœur en cours, si elle ne lui disait rien, il ne faudrait pas très longtemps pour que sa professeure voit qu’elle s’était bien gardée de transmettre cela. Malgré le peu de confiance que Lorie avait envers les adultes, elle s’exécuterait au moins pour être tranquille et avoir la paix. La petite blonde se contenta d’un oui madame habituel pour répondre à sa professeure. Alors qu'elle rangeait ses affaires pour prendre la direction du dispensaire afin de récupérer l'onguent elle réfléchissait à tout ça. Y avait-il vraiment un mal à boire une potion régulièrement qui était là pour apaiser ? Surtout que celle du domaine semblait, suivant les dire de madame Louise avoir l'effet dynamisant pour tenir aisément toutes les heures de cours.
En y réfléchissant, Lorie avait de nombreux coups de fatigues depuis son entrée à l'académie, en particulier en fin de journée. Malgré le fait qu'il y ait moins de cours qu'au domaine. Elle ne savait pas si c'était dans sa tête ou si c'était réel, mais dans tous les cas il semblerait que sa professeure ait décidé qu'à terme ça serait fini. Si Lorie avait un bon contrôle de ses émotions, il fallait avouer qu'elles pouvaient facilement déborder, la potion était un bon support pour éviter les débordements. Néanmoins, si Lorie ne la prenait que de façon plus ou moins ponctuel, uniquement lorsqu'elle sentait que le contrôle s'échappait, ce n'était pas le cas de ses sœurs qui, elles, prenaient une petite fiole presque tous les jours. Rose étant la championne depuis son entrée en sixième année, allant jusqu'à deux fioles par jour afin de contrer le stress des examens de fin d'année.
Une fois tout rangé, Lorie remercia sa maitresse de confrérie et la salua respectueusement accompagné d’une petite révérence avant de marcher vers le dispensaire. Il était plus compliqué pour elle de transporter son échiquier depuis qu’elle avait cette attèle, mais elle se débrouillait bien. Une fois la porte de la chapelle passée, elle bifurqua aussitôt vers l’extérieur. Une chose était sûre, Lorie devait devenir un fantôme pour ses professeurs et pour le reste de l’année. Entre son professeur de conjuration du mal et maintenant de guérison, il fallait faire profile bas.
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