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Aliaume Delalande
Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie

Aliaume Delalande
Directeur & Professeur d’Alchimie

Aliaume Delalande
https://www.beauxbatons.org//t137-aliaume-delalande#501

Lun 18 Déc 2023 - 17:48


Samedi 4 Septembre 2021, 19h.

Un sourire aux lèvres, un bras dans le dos, l’autre tendu vers son bâton de marche, le directeur de l’académie accompagna la Devineresse à la table du personnel où la petite femme d’un certain âge — bien avancé, trop, bien plus encore que ce bon vieux Aliaume Delalande — trouva sa place et une assiette alléchante au centre d’une collection de couverts et de plats rutilants. C’était la moindre des choses d’offrir le couvert à une femme qui avait répartie tant de générations d’académiciens et qui, cette année encore, avait oeuvré avec dévotion comme chaque année depuis des temps immémoriaux. Aliaume décocha un bref regard vers Aniel, cet air amusé peint sur son visage. Ils étaient les seuls autour de cette table à avoir vécu assez longtemps pour s’être étonnés, fut un temps, du fait que la Devineresse les avait répartis tous les deux en possédant, déjà à l’époque, cette apparence de grand-mère bravache. Aliaume connaissait tout naturellement le secret de cette stupéfiante longévité et le conservait précieusement. La magie étincelait dans l’incompréhensible plus que nulle part ailleurs.

Habillé d’une robe de sorcier sans manches, le vieil homme quitta le giron de son équipe professorale pour se placer derrière un pupitre en bois sur lequel figurait le blason de l’académie — deux baguettes d’or croisées, lançant chacune trois étoiles en or. A son approche, le blason s’anima : les baguettes se croisant et se décroisant, tandis que les trois étoiles s’amusaient à rebondir sur les baguettes. Le vieil homme sortit un rouleau de parchemin d’une poche invisible à l’œil nu et l’étala sur le pupitre en prenant un air particulièrement studieux. On ne plaisantait pas avec le discours de rentrée ! C’est en tout cas ce que les anciennes représentantes et anciens représentants de l’honorable fonction de directrice et de directeur de l’académie lui avaient tous asséné aux détours de sa longue existence. Le vieil homme leva les yeux du parchemin pour sonder le fantastique espace d’un réfectoire plein à craquer. Quel plaisir de revoir tous ces jeunes visages et d’en découvrir de nouveaux, ceux-là même qu’il avait accueilli, plus tôt dans la soirée, dans la cour avant de leur indiquer le long passage secret qui les avait conduit dans la cour au Pommier et la déroutante Devineresse.

Conscient de tenir l’auditoire sans même avoir ouvert le bec — son corbeau, Odin, bailla aux corneilles à ce moment précis depuis son perchoir habilement dissimulé entre deux moulures dorées — Aliaume dégaina sa baguette d’une autre poche invisible à l’oeil nu. Une belle baguette en noyer noir qu’il pointa sur sa propre gorge.

« Soyez toutes et tous les bienvenus chez vous ! déclara-t-il, sa voix amplifiée par le sortilège informulé qu’il se jetait. Pour certains, il s’agit d’un retour sous des fresques bien connues. Pour d’autres, c’est aujourd’hui le premier jour d’une grande aventure. Aux premiers, je vous informe que la bataille du jour n’est autre que celle qui a opposé le dernier clan de géants corses à la première armée du ministère des Affaires magiques. Aux seconds, n’ayez crainte, les délégués de vos confréries respectives ne vous lâcheront pas d’une semelle… il est donc peu probable que vous vous perdiez. »

Aliaume émit un petit rire en jetant un coup d’œil aux trois femmes à la table du personnel.

« Vos emplois du temps vous seront distribués demain, durant l’heure du déjeuner, par ces trois dames fantastiques. Je vous demande expressément de ne pas ronchonner à leur découverte, du moins pas en présence de vos maîtresses de confréries. Pour les amateurs de Quidditch et autres duels, je vous laisse trouver le moyen d’amadouer vos professeurs pour obtenir des réponses à vos questions. Évitez néanmoins d’embêter le professeur Vaillant. Les retours d’expérience ne sont pas très concluants. Je rappelle aussi aux plus aventureux d’entre vous que le domaine de l’académie s’arrête au chemin de la Forêt Enchantée. J’aimerais, dans la mesure du possible, que vous évitiez d’encombrer le dispensaire du professeur Yapara dès la première semaine en essayant de pénétrer dans ces bois. Cela vous est parfaitement impossible. Inutile de vous acharner, la forêt vous repoussera toujours. Je crois qu’elle n’aime pas les enfants ni les adultes dans la force de l’âge. »

Le gastromage-en-chef, monsieur Pastore, fit une entrée discrète tandis qu’Aliaume toussotait dans sa barbe. L’homme lui adressa un signal tout aussi discret. Le dîner était fin prêt. Bien. Aliaume ne voyait aucune raison d’accaparer plus longtemps le pupitre, mais au fond, quelque chose le préoccupait quand même. Il hésita, puis céda à son instinct :

« Une dernière chose… je n’ai pas bonne presse auprès des donneurs de leçons, mais les événements survenus dans la capitale ces derniers mois m’invitent à me ranger de leur côté pour un bref instant. Le temps pour moi de vous conseiller de garder les yeux ouverts en toutes circonstances. »

Le vieil homme acquiesça à on-ne-sait-quoi, satisfait de lui-même.

« Bon appétit ! »

Le gastromage-en-chef pointa sa baguette droit devant lui et une nuée de menus jaillirent des portes derrière lui pour aller se poser sur toutes les tables.
Drian Vaillant
Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme

Drian Vaillant
7ᵉ année, Délégué, Ogme

Drian Vaillant
https://www.beauxbatons.org/t138-drian-vaillant

Mer 2 Oct 2024 - 23:09


Quatrième année - 14 ans
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J'entre dans le réfectoire d'une démarche de conquérant. Cette année sera particulière, c'est certain. Les professeurs ont reconnu ma valeur. Mes excellant résultats et mon comportement exemplaire ne sont pas passé inaperçus et je peux maintenant me targuer d'avoir une position qui me distingue des autres. Délégué, je n'aurai pu rêver mieux à Beauxbâtons. C'est l’accomplissement de mes trois premières années d'étude. La tête de Natacha lorsque je l'ai annoncé à table après avoir reçu un courrier valait bien l'annonce elle-même. Elle s'est décomposée d'un seul coup. Et oui, à elle, on ne lui a jamais proposé de devenir déléguée. Elle est tout juste reconnue comme une fille turbulente et égocentrique. En parlant du chat... Elle est déjà installée à une table ronde et je sens son regard incendiaire sur moi. Je ne lui jette pas le moindre coup d’œil mais mon sourire narquois lui indique très clairement que je me moque d'elle. Qu'elle essaye donc de me lancer un sort maintenant. Enfin, elle ne s'y tentait déjà plus si souvent l'année dernière. Elle n'osera plus du tout maintenant.

Je continue d'avancer entre les tables lorsque mes yeux tombent sur la réunion des filles Fleury. Lorie est bien là, parmi ses sœurs, il y en d'ailleurs une nouvelle cette année. Je m'en doutai qu'elle reviendrait, le contraire n'était vraiment pas possible. Je me surprends à être soulagé de la voir. Vu les circonstances de nos rencontres cet été, je doute fortement que ça soit réciproque mais cela n'a que peu d'importance. Je me sens peut-être un peu moins coupable en la voyant ici, si tant est que j'avais des raisons de me sentir ainsi. Ça ne peut être que ça. Pourquoi ressentirai-je du soulagement sinon ? Enfin, maintenant que je sais qu'elle est en sécurité au château, loin de son cinglé de père, elle n'est déjà presque plus ma préoccupation. Presque, car j'ai dans mes affaires une montre qui lui appartient et qu'il faudra que je lui rende rapidement.

Enfin, je retrouve ma table fétiche à laquelle sont déjà attablés Abigaël et Tobie. Je m'approche fièrement d'eux en arborant mon insigne de délégué et m'assoie. Leurs yeux sont ouverts comme des soucoupes et on dirait qu'on leur a lancé un Bloclang. Je vois Tobie qui ouvre finalement la bouche mais il est pris de vitesse par le directeur qui commence son discours. Je me tourne vers le grand manitou de l'école et écoute attentivement. Je fais un sourire avenant quand il mentionne les délégués - bien que faire le guide touristique pour des premiers années est la dernière chose qui me donnerait envie de sourire - et fronce les sourcils à la mention des événements dans la capitale. J'en ai effectivement entendu parlé, notamment de l'incendie qui a eu lieu rue Claudel, le jour même où Lorie s'est pointée à la gare de Montparnasse. Quelle drôle de coïncidence... Je ne peux m'empêcher de lui jeter un coup d’œil de loin avant que mon attention soit vite détournée pour le reste de la soirée par le repas et Tobie qui m'assaille de questions auxquelles je réponds volontiers.