Nathaniel Amber
6ᵉ année, Ogme
-Appartement des Amber, Montmartre, Paris-
Samedi 22 juillet 2023
Approximativement au milieu de la rue montante, entre d'autres maisons de pierres envahies par le lierre, se trouvait une petite porte grise-bleue donnant sur une cours pavée où se dressait un escalier en pierres menant à l'appartement des Amber. L'entrée donnait sur un grand salon où Nathaniel lisait un livre appartenant à son père assis dans son fauteuil près de la cheminée.
Ou plutôt, il faisait de son mieux pour essayer de lire, incapable de se concentrer sur une ligne entière. Timéo, pour sa part, ne cessait de parcourir les lieux dans tous les sens, réglant un détail pour son travail dans son bureau, ou vérifiant que le repas du midi n'était pas en train de brûler. Son fils le suivit des yeux lorsqu'il grimpa quatre à quatre les escaliers au fond du salon, écouta le son de ses pas sur la mezzanine juste au-dessus de lui, et le regarda redescendre les bras chargés de livres qu'il s'empressa d'aller ranger dans la bibliothèque.
« Nathaniel, je t'ai déjà dit cent fois de ranger tes affaires ! » marmonna-t-il en passant juste pour la forme. L'adolescent ne dit rien sur le fait que ce n'était pas lui qui les avait sortis, son père le savait très bien, et le laissa ronchonner en continuant de parcourir l'appartement de long en large.
Il était difficile de dire qui des deux Amber était le plus impatient. Ce n'était pas la première fois que l'adolescent invitait un ami à venir chez eux, mais c'était une première qu'un camarade vienne dormir. Timéo avait l'impression de connaître l'ami de son fils alors qu'il ne l'avait pas encore rencontré. Outre les photographies qu'il lui avait montrées, l'adulte avait écouté le plus jeune lui détailler tout ce qu'il savait sur Teilo. Il connaissait tout ce qui l'intéressait, ce dont ils avaient parlé ou fait ensemble au détail prêt, sa famille et même les personnes présentes à son anniversaire. Et aussi qu'il était, comme l'Ogme, proche de l'une des filles Fleury.
Timéo ignorait en revanche que son fils ne lui avait pas exactement tout dit. S'il lui avait parlé de Pensée, il n'avait pas dit que l'un comme l'autre semblaient s'apprécier beaucoup plus que ce qu'ils voulaient faire paraître. Nathaniel n'avait pas parlé non plus de ses propres sentiments, c'était un secret qu'il partageait uniquement avec Lorie. Il n'avait pas non plus mentionné sa lâcheté qui l'avait poussée à s'éloigner de son ami pendant un moment. Et il avait également gardé pour lui tout ce qu'ils avaient dit en rapport avec Oscar, et n'avait pas mentionné ce moment près de la fontaine en fin d'année.
Nathaniel posa son livre, incapable de continuer. D'autres bouquins volaient dans la pièce, prenant certainement le chemin de la bibliothèque alors qu'un bouquet de fleurs reprenait vie dans son vase sur la table du salon. L'adolescent y posa son livre et s'adossa plus fermement contre le dossier du fauteuil, levant le nez, observant son père qui arpentait désormais le couloir de l'étage.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
"Mais vous faites quoi ?" "Attends nous un peu, Teilo. Maman est fatiguée." "Ben si c'est trop dur pour vous, fallait juste me laisser y aller tout seul."
Sans pourtant qu'il ne crie, la voix aigüe de Teilo tonna dans la petite ruelle de Montmartre. Ils étaient presque arrivés mais ils étaient sûrement en retard parce que Fabrice et Maman mettaient un temps fou à grimper. Pourtant, c'était pas si dur. Le jeune garçon posa son sac à dos sur les petits pavés, leva un genou et, en équilibre sur un pied au beau milieu de la ruelle, refit souplement le lacet de sa converse noire. Puis, comme son grand frère et sa mère n'étaient toujours pas à son niveau, ce fut un Teilo survolté qui reprit sa route, zieutant à droite à gauche les différentes entrées, les différentes portes pour trouver celle qui avait le bonne couleur, celle qui correspondait exactement à la photo que Nat lui avait envoyée et qu'il avait dans sa poche - mais pas besoin de la sortir, il la visualisait très bien.
"C'est là ! C'est là !" cria-t-il soudain à qui voulait l'entendre. "T'es sûr ?", lui répondit Fabrice, ce qui fit froncer les sourcils à son petit frère. "Oui, Fabrice, je suis sûr. Bon, j'entre !" "Non, Teilo, tu nous attends." "C'est bon, mam-" "Tu nous attends."
Armelle fut soulagée en constatant que son fils obtempérait. Elle avait usé de sa voix sourde et légèrement menaçante, celle qui, heureusement, marchait encore pourvu qu'elle n'en abuse pas. Fabrice la tenait par le bras, sourire rassurant au visage. Il lui avait tout raconté du comportement de Teilo lors de la sortie dans les rues de Lyon avec Thaïs. Elle avait essayé d'en parler à son petit sorcier de fils qui s'était renfermé comme une huître tout en la rassurant que ça allait.
Elle avait essayé de lui changer un peu les idées en lui proposant des activités et ça avait plus ou moins marché. Mais quand elle avait osé émettre l'idée qu'aller voir un autre de ses camarades de Beauxbâtons si peu de temps après Lorie et Thaïs n'était peut-être pas raisonnable, qu'il avait besoin de temps pour penser à autre chose, Teilo était entré dans une colère noire dont elle se souvenait encore avec précision. Elle n'avait jamais vu autant de panique et de détresse dans les yeux de son fils, qui avait insisté, entre grondement et supplique, "je dois lui parler. Je dois lui parler", tout en refusant d'expliquer pourquoi.
Alors, démunie, faute de pouvoir en discuter avec d'autres personnes, des parents comme elle qui pouvaient lui donner des conseils sur comment gérer un garçon sorcier en début de crise d'adolescence - parce que ça ne pouvait pas être autre chose -, elle avait cédé, à condition de l'amener en personne. L'objectif était double : s'assurer que tout aille bien pour Teilo et établir un premier contact avec le père de son copain Nathaniel.
De Nathaniel Amber, Maman Daroux ne savait que des généralités. Le portrait succinct que lui avait dressé son fils ne suffisait pas pour se faire une idée assez précise de ce garçon. Comme Lorie et comme Thaïs avant lui, elle souhaitait voir, jauger et donc juger par elle-même. Elle n'aurait pas beaucoup de temps pour le faire puisque le rendez-vous de son autre fils, Fabrice, était à midi et ce n'était pas la porte d'à côté. Heureusement, il ne lui fallait généralement pas beaucoup de temps pour se faire une bonne idée générale d'une personne.
"Enfin !" s'exclama sans gêne Teilo quand ils arrivèrent à son niveau, devant la porte bleue-grise qui correspondait parfaitement à la photo dans sa tête. Sans attendre, il l'ouvrit et entra dans la cour en hochant la tête "Hmhm, oui, c'est bien là", comme s'il était déjà venu. Il monta l'escalier de pierre si vite qu'il parut voltiger. En quelques secondes à peine, il fut à la porte d'entrée et frappa trois coups bien rythmés sans attendre que Fabrice et Maman ne l'aient rejoint.
Puis il se souvint. Derrière, c'était chez Nat. Il allait passer la nuit ici. C'était la première fois de sa vie qu'il allait dormir directement chez un camarade.
Teilo déglutit, réarrangea le foulard bleu qu'il avait noué autour de son cou de façon à ce qu'on ne puisse en deviner le motif, rajusta son t-shirt à manches longues bariolé de rouge, de blanc et de bleu, vérifia que ses lacets ne s'étaient pas à nouveau redéfaits et prit une grande inspiration, prêt à afficher son plus beau sourire. Il devait absolument faire une bonne impression auprès de Monsieur Amber.
Plus la porte mettait de temps à s'ouvrir, plus la nervosité le gagnait. Son pied commençait à battre les secondes. Quand il sentit que sa mère, légèrement essoufflée, était enfin arrivée dans son dos, il lui saisit doucement la main.
Fabrice, qui s'était vêtu sobrement pour une fois, observait la porte avec curiosité. "Je suis content d'être là", souffla-t-il à son petit frère. "Ça va m'aider pour mon Compendium." "Arrête", grimaça Teilo en réponse. Il n'aimait pas du tout cette idée de son grand frère de faire un recueil des sorciers qu'il rencontrait. Surtout que pour le moment, Fabrice avait refusé de lui montrer ce qu'il mettait dedans.
Sans pourtant qu'il ne crie, la voix aigüe de Teilo tonna dans la petite ruelle de Montmartre. Ils étaient presque arrivés mais ils étaient sûrement en retard parce que Fabrice et Maman mettaient un temps fou à grimper. Pourtant, c'était pas si dur. Le jeune garçon posa son sac à dos sur les petits pavés, leva un genou et, en équilibre sur un pied au beau milieu de la ruelle, refit souplement le lacet de sa converse noire. Puis, comme son grand frère et sa mère n'étaient toujours pas à son niveau, ce fut un Teilo survolté qui reprit sa route, zieutant à droite à gauche les différentes entrées, les différentes portes pour trouver celle qui avait le bonne couleur, celle qui correspondait exactement à la photo que Nat lui avait envoyée et qu'il avait dans sa poche - mais pas besoin de la sortir, il la visualisait très bien.
"C'est là ! C'est là !" cria-t-il soudain à qui voulait l'entendre. "T'es sûr ?", lui répondit Fabrice, ce qui fit froncer les sourcils à son petit frère. "Oui, Fabrice, je suis sûr. Bon, j'entre !" "Non, Teilo, tu nous attends." "C'est bon, mam-" "Tu nous attends."
Armelle fut soulagée en constatant que son fils obtempérait. Elle avait usé de sa voix sourde et légèrement menaçante, celle qui, heureusement, marchait encore pourvu qu'elle n'en abuse pas. Fabrice la tenait par le bras, sourire rassurant au visage. Il lui avait tout raconté du comportement de Teilo lors de la sortie dans les rues de Lyon avec Thaïs. Elle avait essayé d'en parler à son petit sorcier de fils qui s'était renfermé comme une huître tout en la rassurant que ça allait.
Elle avait essayé de lui changer un peu les idées en lui proposant des activités et ça avait plus ou moins marché. Mais quand elle avait osé émettre l'idée qu'aller voir un autre de ses camarades de Beauxbâtons si peu de temps après Lorie et Thaïs n'était peut-être pas raisonnable, qu'il avait besoin de temps pour penser à autre chose, Teilo était entré dans une colère noire dont elle se souvenait encore avec précision. Elle n'avait jamais vu autant de panique et de détresse dans les yeux de son fils, qui avait insisté, entre grondement et supplique, "je dois lui parler. Je dois lui parler", tout en refusant d'expliquer pourquoi.
Alors, démunie, faute de pouvoir en discuter avec d'autres personnes, des parents comme elle qui pouvaient lui donner des conseils sur comment gérer un garçon sorcier en début de crise d'adolescence - parce que ça ne pouvait pas être autre chose -, elle avait cédé, à condition de l'amener en personne. L'objectif était double : s'assurer que tout aille bien pour Teilo et établir un premier contact avec le père de son copain Nathaniel.
De Nathaniel Amber, Maman Daroux ne savait que des généralités. Le portrait succinct que lui avait dressé son fils ne suffisait pas pour se faire une idée assez précise de ce garçon. Comme Lorie et comme Thaïs avant lui, elle souhaitait voir, jauger et donc juger par elle-même. Elle n'aurait pas beaucoup de temps pour le faire puisque le rendez-vous de son autre fils, Fabrice, était à midi et ce n'était pas la porte d'à côté. Heureusement, il ne lui fallait généralement pas beaucoup de temps pour se faire une bonne idée générale d'une personne.
"Enfin !" s'exclama sans gêne Teilo quand ils arrivèrent à son niveau, devant la porte bleue-grise qui correspondait parfaitement à la photo dans sa tête. Sans attendre, il l'ouvrit et entra dans la cour en hochant la tête "Hmhm, oui, c'est bien là", comme s'il était déjà venu. Il monta l'escalier de pierre si vite qu'il parut voltiger. En quelques secondes à peine, il fut à la porte d'entrée et frappa trois coups bien rythmés sans attendre que Fabrice et Maman ne l'aient rejoint.
Puis il se souvint. Derrière, c'était chez Nat. Il allait passer la nuit ici. C'était la première fois de sa vie qu'il allait dormir directement chez un camarade.
Teilo déglutit, réarrangea le foulard bleu qu'il avait noué autour de son cou de façon à ce qu'on ne puisse en deviner le motif, rajusta son t-shirt à manches longues bariolé de rouge, de blanc et de bleu, vérifia que ses lacets ne s'étaient pas à nouveau redéfaits et prit une grande inspiration, prêt à afficher son plus beau sourire. Il devait absolument faire une bonne impression auprès de Monsieur Amber.
Plus la porte mettait de temps à s'ouvrir, plus la nervosité le gagnait. Son pied commençait à battre les secondes. Quand il sentit que sa mère, légèrement essoufflée, était enfin arrivée dans son dos, il lui saisit doucement la main.
Fabrice, qui s'était vêtu sobrement pour une fois, observait la porte avec curiosité. "Je suis content d'être là", souffla-t-il à son petit frère. "Ça va m'aider pour mon Compendium." "Arrête", grimaça Teilo en réponse. Il n'aimait pas du tout cette idée de son grand frère de faire un recueil des sorciers qu'il rencontrait. Surtout que pour le moment, Fabrice avait refusé de lui montrer ce qu'il mettait dedans.
Nathaniel Amber
6ᵉ année, Ogme
Son propre livre s'envola peu de temps après, prenant pour sa part le chemin du bureau de Timéo. Nathaniel tenta de l'attraper au vol, manqua son coup et voulut se plaindre, mais un mouvement à travers la fenêtre attira son attention. Il se redressa dans son fauteuil et vit son camarade franchir la cour avant de le perdre de son champ de vision. « Papa. Ils sont là. » adressa-t-il aux escaliers, entendant les coups à la porte. L'adolescent tenta de tendre l'oreille sur ce qu'il ce passait juste de l'autre côté de la porte d'entrée, mais aucun son ne pouvait lui parvenir.
Timéo sembla voler tant il descendit de l'étage rapidement. Son fils craignit qu'il ne se blesse, trop habitué aux maladresses de Lorie, et à ses sorties au dispensaire. Mais l'adulte traversa le salon sur ses deux jambes, tirant sur sa chemise bleue et tentant de recoiffer ses cheveux roux comme il pouvait en soufflant : « J'suis là. J'suis là. » Il s'approcha de la porte d'entrée et se stoppa net soudainement, se tournant vers son fils unique. « Tu as bien rangé ta chambre, n'est-ce pas? » C'était uniquement pour l'embêter, il savait non seulement que l'adolescent la rangeait toujours, mais il lui avait déjà posé la question six fois. Uniquement ce matin. « Papa! »
Timéo adressa un sourire joueur à son fils avant d'ouvrir la porte, ce dernier restant éloigné de celle-ci afin de laisser de la place aux nouveaux venus. « Bonjour, bienvenue ! Entrez, vous aurez plus de place. » fit le père en s'écartant contre le mur afin de les laisser passer. « Je suis Timéo Amber, vous pouvez m'appeler Timéo. Entrez Madame, nous serons plus à l'aise pour discuter. Ravi de te rencontrer enfin Teilo. » ajouta-t-il à l'intention du plus jeune. « Nathaniel m'a beaucoup parlé de toi. » Ce qui n'était pas un euphémisme, connaissant son fils, il fallait que ce garçon ai vraiment quelque chose de différent pour qu'il soit si bavard à son sujet.
Timéo fit un geste vers les fauteuils et les canapés, invitant les nouveaux venus à s'asseoir et à se poser un peu. Il fermerait la porte une fois tout le monde passé. Nathaniel s'approcha d'un pas, saluant les nouveaux venus d'un signe de la tête. « Bonjour Madame Daroux,... Fabrice Daroux. » Puis il se tourna vers son ami et, lui adressant un micro sourire de son style, ajouta : « Je suis content... de te voir. Teilo Daroux. » Il ne savait pas vraiment comment réagir, aussi il tirait de temps à autre sur son t-shirt noir, ou sur l'une de ses tresses qui descendait devant ses yeux.
« Est-ce que vous voulez boire quelque chose ? » proposa Timéo. Il savait que le second adolescent et leur maman n'allaient pas rester, mais il était impensable qu'il ne soit pas un bon hôte malgré leur court temps de visite. De même, il leur proposerait de visiter la maison s'ils le désiraient. Le père avait cru comprendre une partie de la crainte de la mère de famille à l'idée de laisser son fils dormir chez un parfait inconnu. Pour sa part il n'avait encore jamais eu cette inquiétude puisque Nathaniel n'était jamais partit dormir ailleurs, hormis chez sa mère. Il était certain qu'il serait également mal à l'aise à cette idée.
Timéo sembla voler tant il descendit de l'étage rapidement. Son fils craignit qu'il ne se blesse, trop habitué aux maladresses de Lorie, et à ses sorties au dispensaire. Mais l'adulte traversa le salon sur ses deux jambes, tirant sur sa chemise bleue et tentant de recoiffer ses cheveux roux comme il pouvait en soufflant : « J'suis là. J'suis là. » Il s'approcha de la porte d'entrée et se stoppa net soudainement, se tournant vers son fils unique. « Tu as bien rangé ta chambre, n'est-ce pas? » C'était uniquement pour l'embêter, il savait non seulement que l'adolescent la rangeait toujours, mais il lui avait déjà posé la question six fois. Uniquement ce matin. « Papa! »
Timéo adressa un sourire joueur à son fils avant d'ouvrir la porte, ce dernier restant éloigné de celle-ci afin de laisser de la place aux nouveaux venus. « Bonjour, bienvenue ! Entrez, vous aurez plus de place. » fit le père en s'écartant contre le mur afin de les laisser passer. « Je suis Timéo Amber, vous pouvez m'appeler Timéo. Entrez Madame, nous serons plus à l'aise pour discuter. Ravi de te rencontrer enfin Teilo. » ajouta-t-il à l'intention du plus jeune. « Nathaniel m'a beaucoup parlé de toi. » Ce qui n'était pas un euphémisme, connaissant son fils, il fallait que ce garçon ai vraiment quelque chose de différent pour qu'il soit si bavard à son sujet.
Timéo fit un geste vers les fauteuils et les canapés, invitant les nouveaux venus à s'asseoir et à se poser un peu. Il fermerait la porte une fois tout le monde passé. Nathaniel s'approcha d'un pas, saluant les nouveaux venus d'un signe de la tête. « Bonjour Madame Daroux,... Fabrice Daroux. » Puis il se tourna vers son ami et, lui adressant un micro sourire de son style, ajouta : « Je suis content... de te voir. Teilo Daroux. » Il ne savait pas vraiment comment réagir, aussi il tirait de temps à autre sur son t-shirt noir, ou sur l'une de ses tresses qui descendait devant ses yeux.
« Est-ce que vous voulez boire quelque chose ? » proposa Timéo. Il savait que le second adolescent et leur maman n'allaient pas rester, mais il était impensable qu'il ne soit pas un bon hôte malgré leur court temps de visite. De même, il leur proposerait de visiter la maison s'ils le désiraient. Le père avait cru comprendre une partie de la crainte de la mère de famille à l'idée de laisser son fils dormir chez un parfait inconnu. Pour sa part il n'avait encore jamais eu cette inquiétude puisque Nathaniel n'était jamais partit dormir ailleurs, hormis chez sa mère. Il était certain qu'il serait également mal à l'aise à cette idée.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
"Peut-être que Teilo s'est tromp-" tenta Fabrice au moment même où la porte s'ouvrit.
Les trois Daroux se raidirent un peu, le temps d'apprécier la nouvelle figure qui leur apparaissait soudain. Il ne fallut que deux secondes à Teilo pour se décoincer, trois pour Fabrice et quatre pour Armelle. La bonhomie, l'entrain, la gentillesse de celui qui se faisait appeler Timéo Amber (et qui voulait qu'on l'appelle Timéo) sautaient carrément aux yeux qui savaient voir. Puisqu'ils y étaient déjà invités, Armelle entra la première, le visage léger : "Merci de votre accueil, Timéo. Vous pouvez m'appeler Armelle". Puis ce fut au tour de Teilo qui rougit un peu aux oreilles en apprenant que Nathaniel avait beaucoup parlé de lui à son père. "Oh, euh, en bien, j'espère", rétorqua-t-il avec un sourire qui montrait toutes ses dents. "Et bonjour, merci beaucoup de m'accueillir !" Fabrice suivit, les mains sur les épaules de son petit frère, avec lui aussi un sourire pour le père. "Salut Timéo, moi c'est Fabrice !"
Le salon méritait clairement qu'on s'y attarde mais le regard d'Armelle, qui s'approchait des canapés, ne pouvait quitter le fameux garçon de Quatrième Année que Teilo voulait voir à tout prix. Son visage n'était pas si différent de sur les photos. Son comportement discret, même effacé, au moment de leur souhaiter la bienvenue ne la surprit pas. Teilo l'avait au moins prévenue de cet aspect là de sa personnalité, ce qui l'avait, une fois encore, intriguée. Aussi afficha-t-elle un sourire encourageant à son intention. "Monsieur Amber." Et ça suffisait pour l'instant, se dit-elle en s'asseyant pour apprécier du regard les éléments de décoration.
"Salut !" fit Fabrice à Nathaniel. Il lâcha les épaules de son petit frère pour poser son index et son majeur sur son front, tout sourire. Puis il s'assit près de sa mère, le regard toujours rivé sur le sorcier qu'il détaillait des pieds à la tête. Quant à Teilo, il se tint un peu nerveusement devant son ami, celui qui avait déjà accepté de garder un de ses secrets. Il avait l'étrange impression de ne pas l'avoir vu depuis bien trop longtemps et maintenant qu'il l'avait en face de lui, tout ce qu'il avait retenu depuis la fin juin, tout ce qu'il n'avait dit à personne, voulait ressortir là, d'un coup et en pagaille.
Le micro-sourire de Nat et les quelques mots encourageants qu'il prononça lui permirent de se recentrer un peu. Il avait quand même une sacrée envie d'aller le serrer dans ses bras mais, comme Thaïs et Suzanne, Nat n'était pas trop du genre tactile et c'était important de respecter ça. Alors le jeune Lug inspira et soupira un grand : "Moi aussi", comme s'il se déchargeait déjà d'une partie du poids qu'il portait. "Il a tellement insisté..." commenta Fabrice avant qu'une discrète tape de sa mère sur son bras ne lui intime d'arrêter.
Armelle n'avait pas manqué de remarquer la nervosité des deux garçons mais au vu de ce qu'elle savait, rien de tout cela ne l'inquiétait outre mesure. "Juste de l'eau pour moi, merci", précisa-t-elle chaleureusement lorsque Timéo demanda ce qu'ils souhaitaient boire. "Oh.. votre breuvage le plus magique, s'il vous plaît", demanda Fabrice en gigotant d'anticipation. Teilo, qui s'était assis tout près de sa maman, hésita un petit moment avant de regarder Nat avec espoir : "Je sais pas. Nat, tu me conseilles quoi ?"
"Timéo", enchaîna Armelle une fois les boissons commandées, en usant de cette voix qui rassurait tant Teilo, "votre salon est magnifique, sobre et chaleureux à la fois. Et la porte entrouverte vers votre bibliothèque est une invitation à entrer à laquelle je ne saurais en temps normal résister. Cependant, moi-même et Fabrice sommes attendus à l'autre bout de Paris dans... une heure et quelques." "Hm-hm", fit Fabrice de la tête. Contrairement à Teilo qui recommençait un peu à trembloter sur sa gauche, Fabrice, sur sa droite, semblait très détendu. "Je voulais donc avant tout que les choses soient très claires. C'est la première fois que mon fils va dormir chez un camarade et il est un peu nerveux. Il est aussi... particulièrement difficile en ce moment. Mais il sait comment bien se comporter chez des invités, n'est-ce pas Teilo ?"
Teilo déglutit et baissa la tête. La voix de sa mère n'était soudain plus rassurante du tout. Et pourquoi elle lui parlait comme à un gamin devant Nat et son père ? C'était super gênant. "Oui, Maman." Sa main gauche triturait la lanière de son sac à dos, qu'il avait posé au sol devant lui. "Donc tu écoutes Monsieur Amber comme si c'était moi et tu respectes toutes les règles de cette maisonnée. Monsieur Amb- Timéo a le droit de te punir. Si à mon retour, j'apprends que tu n'as pas été sage, je ferai comme pour l'Académie et je doublerai ta punition à la maison. Me suis-je bien fait comprendre ?"
Teilo serra les dents un instant, ferma les yeux et soupira, peut-être un peu trop bruyamment. Puis il leva la tête pour regarder sa mère à la manière d'un animal blessé qu'on voulait garder en cage. "Oui, Maman." "Bien", accepta la mère après un petit silence. Elle sourit doucement à son fils. "Et j'espère quand même que tu vas t'amuser, n'oublie pas que tu es là pour ça, mon petit poisson." Puis elle se tourna vers Timéo, dont elle pensait savoir qu'il élevait Nathaniel seul, avec un petit air complice : "Je compte sur vous pour ne rien laisser passer."
Fabrice lança un regard compatissant à Teilo qui s'était remis à lorgner le sol. Alors le grand frère, les bras croisés, se remit à observer Nathaniel.
Les trois Daroux se raidirent un peu, le temps d'apprécier la nouvelle figure qui leur apparaissait soudain. Il ne fallut que deux secondes à Teilo pour se décoincer, trois pour Fabrice et quatre pour Armelle. La bonhomie, l'entrain, la gentillesse de celui qui se faisait appeler Timéo Amber (et qui voulait qu'on l'appelle Timéo) sautaient carrément aux yeux qui savaient voir. Puisqu'ils y étaient déjà invités, Armelle entra la première, le visage léger : "Merci de votre accueil, Timéo. Vous pouvez m'appeler Armelle". Puis ce fut au tour de Teilo qui rougit un peu aux oreilles en apprenant que Nathaniel avait beaucoup parlé de lui à son père. "Oh, euh, en bien, j'espère", rétorqua-t-il avec un sourire qui montrait toutes ses dents. "Et bonjour, merci beaucoup de m'accueillir !" Fabrice suivit, les mains sur les épaules de son petit frère, avec lui aussi un sourire pour le père. "Salut Timéo, moi c'est Fabrice !"
Le salon méritait clairement qu'on s'y attarde mais le regard d'Armelle, qui s'approchait des canapés, ne pouvait quitter le fameux garçon de Quatrième Année que Teilo voulait voir à tout prix. Son visage n'était pas si différent de sur les photos. Son comportement discret, même effacé, au moment de leur souhaiter la bienvenue ne la surprit pas. Teilo l'avait au moins prévenue de cet aspect là de sa personnalité, ce qui l'avait, une fois encore, intriguée. Aussi afficha-t-elle un sourire encourageant à son intention. "Monsieur Amber." Et ça suffisait pour l'instant, se dit-elle en s'asseyant pour apprécier du regard les éléments de décoration.
"Salut !" fit Fabrice à Nathaniel. Il lâcha les épaules de son petit frère pour poser son index et son majeur sur son front, tout sourire. Puis il s'assit près de sa mère, le regard toujours rivé sur le sorcier qu'il détaillait des pieds à la tête. Quant à Teilo, il se tint un peu nerveusement devant son ami, celui qui avait déjà accepté de garder un de ses secrets. Il avait l'étrange impression de ne pas l'avoir vu depuis bien trop longtemps et maintenant qu'il l'avait en face de lui, tout ce qu'il avait retenu depuis la fin juin, tout ce qu'il n'avait dit à personne, voulait ressortir là, d'un coup et en pagaille.
Le micro-sourire de Nat et les quelques mots encourageants qu'il prononça lui permirent de se recentrer un peu. Il avait quand même une sacrée envie d'aller le serrer dans ses bras mais, comme Thaïs et Suzanne, Nat n'était pas trop du genre tactile et c'était important de respecter ça. Alors le jeune Lug inspira et soupira un grand : "Moi aussi", comme s'il se déchargeait déjà d'une partie du poids qu'il portait. "Il a tellement insisté..." commenta Fabrice avant qu'une discrète tape de sa mère sur son bras ne lui intime d'arrêter.
Armelle n'avait pas manqué de remarquer la nervosité des deux garçons mais au vu de ce qu'elle savait, rien de tout cela ne l'inquiétait outre mesure. "Juste de l'eau pour moi, merci", précisa-t-elle chaleureusement lorsque Timéo demanda ce qu'ils souhaitaient boire. "Oh.. votre breuvage le plus magique, s'il vous plaît", demanda Fabrice en gigotant d'anticipation. Teilo, qui s'était assis tout près de sa maman, hésita un petit moment avant de regarder Nat avec espoir : "Je sais pas. Nat, tu me conseilles quoi ?"
"Timéo", enchaîna Armelle une fois les boissons commandées, en usant de cette voix qui rassurait tant Teilo, "votre salon est magnifique, sobre et chaleureux à la fois. Et la porte entrouverte vers votre bibliothèque est une invitation à entrer à laquelle je ne saurais en temps normal résister. Cependant, moi-même et Fabrice sommes attendus à l'autre bout de Paris dans... une heure et quelques." "Hm-hm", fit Fabrice de la tête. Contrairement à Teilo qui recommençait un peu à trembloter sur sa gauche, Fabrice, sur sa droite, semblait très détendu. "Je voulais donc avant tout que les choses soient très claires. C'est la première fois que mon fils va dormir chez un camarade et il est un peu nerveux. Il est aussi... particulièrement difficile en ce moment. Mais il sait comment bien se comporter chez des invités, n'est-ce pas Teilo ?"
Teilo déglutit et baissa la tête. La voix de sa mère n'était soudain plus rassurante du tout. Et pourquoi elle lui parlait comme à un gamin devant Nat et son père ? C'était super gênant. "Oui, Maman." Sa main gauche triturait la lanière de son sac à dos, qu'il avait posé au sol devant lui. "Donc tu écoutes Monsieur Amber comme si c'était moi et tu respectes toutes les règles de cette maisonnée. Monsieur Amb- Timéo a le droit de te punir. Si à mon retour, j'apprends que tu n'as pas été sage, je ferai comme pour l'Académie et je doublerai ta punition à la maison. Me suis-je bien fait comprendre ?"
Teilo serra les dents un instant, ferma les yeux et soupira, peut-être un peu trop bruyamment. Puis il leva la tête pour regarder sa mère à la manière d'un animal blessé qu'on voulait garder en cage. "Oui, Maman." "Bien", accepta la mère après un petit silence. Elle sourit doucement à son fils. "Et j'espère quand même que tu vas t'amuser, n'oublie pas que tu es là pour ça, mon petit poisson." Puis elle se tourna vers Timéo, dont elle pensait savoir qu'il élevait Nathaniel seul, avec un petit air complice : "Je compte sur vous pour ne rien laisser passer."
Fabrice lança un regard compatissant à Teilo qui s'était remis à lorgner le sol. Alors le grand frère, les bras croisés, se remit à observer Nathaniel.
Nathaniel Amber
6ᵉ année, Ogme
« Uniquement en bien. » promit Timéo à Teilo, lui faisant un clin d'œil. Nathaniel de son côté, détourna tardivement son attention de son ami pour la tourner vers la mère de celui-ci. Il hocha simplement la tête à sa salutation, observa également le grand frère de Teilo avant de reporter son regard sur son camarade. L'adolescent savait que son ami lui avait manqué, mais il prenait conscience de combien, alors qu'il se tenait devant lui. C'était un peu comme revenir à la maison, comme s'ils étaient déjà de retour à l'académie, et qu'ils allaient partir dans les jardins pour parler, ou dans les couloirs prendre des photographies.
Nathaniel regarda brièvement Fabrice lorsqu'il fit un commentaire sur l'insistance du plus jeune pour venir, avant de plonger son regard dans les yeux si particuliers du Lug. Il pencha la tête et donna un petit coup dans sa direction, comme pour demander si tout allait bien. « Je l'aurai fait aussi. » murmura-t-il en haussant les épaules. Parce qu'il ne pouvait pas passer deux mois sans voir Lorie et Teilo, il aurait insisté pour voir chacun d'entre eux si on le lui avait refusé. Ou du moins aurait-il tenté de proposer plusieurs solutions. L'Ogme réfléchit un instant à la demande de conseil de son ami en termes de boisson. Il y avait quelque chose que son père aimait bien faire, mais que l'adolescent détestait car sucré. Il se tourna vers son paternel : « Ton cocktail préféré. »
Timéo observa les différents échanges sans rien dire, gardant tout de même son sourire. Cela faisait du bien de voir que son fils ne restait pas seul dans son coin, et qu'il avait des amis qui lui rendaient son amitié. L'adulte allait sortir sa baguette pour amener les boissons, voulut répondre à Fabrice, mais Armelle le prit de court. Il se tourna vers elle, écoutant les revendications de la mère de famille. Lorsque l'attention d'Armelle se focalisa plus sur son fils, il fit apparaître un plateau avec les boissons commandées, avec une petite assiette de biscuits aux différents goûts sucrés.
« Ne vous en faites pas, je comprends totalement votre inquiétude. » fit Timéo en tendant son verre d'eau à la mère de famille. « Mais tout ira bien. Je sais que tout ira bien. » ajouta-il en regardant son propre fils. D'un point de vue extérieur, l'on pouvait penser que c'était un avertissement, Nathaniel savait que son père lui parlait de la conversation qu'ils avaient eue la veille. Que les rêves qu'il pensait avoir parfois en étant éveillé n'en étaient pas, et que son père en avait aussi parfois. À présent, il se demandait ce qu'il avait bien pu voir. Qu'allait-il dire ou faire ?
Qu'est-ce que Teilo allait dire ?
Le sorcier adulte reprit sa distribution, donnant un féerique à Fabrice. « Je pense qu'il vaut mieux que tu attendes demain soir pour "la plus" magique. Ce serait dommage que tu ne puisses pas aller à ton rendez-vous. Non ? » Il donna ensuite une boisson avec différentes couches de couleur à Teilo. « C'est une recette de famille. Dis-moi si tu n'aimes pas. Je ne t'en voudrais nullement. » Il prit un autre verre semblable pour lui, et donna le dernier verre, rempli d'eau, à son fils. Ce dernier était venu se placer sur l'accoudoir du fauteuil à côté du canapé, du côté de son camarade. Timéo lui jeta un regard en toussotant, avant que l'adolescent se rasseye correctement dans le siège.
« Comme je le disais Armelle, tout ira bien. Je ne manquerai pas, néanmoins, de vous dire demain s'il y aura eu quoi que ce soit. Et puis... » ajouta l'adulte en se tournant vers le plus jeune, « S'il y a quoi que ce soit qui ne va pas, tu peux venir m'en parler. » Nathaniel observait son ami silencieusement. Il n'osa pas lui prendre le bras pour le rassurer, ce qu'il faisait avec Lorie chaque fois qu'elle avait ce genre de tic nerveux. Néanmoins, il se pencha au-dessus de l'accoudoir pour lui dire : « N'hésite pas. Si ça... ne va pas. »
Involontairement, il ignora le regard de Fabrice qu'il n'aperçut même pas, trop préoccupé par son ami. Il se demandait ce qu'il pourrait faire pour le rassurer. Puisque sa famille n'avait pas le temps de visiter, l'Ogme attendait avec une certaine impatience de pouvoir lui montrer la bibliothèque qui, il en était certain, devrait plaire au plus jeune. « Pour ce qui est des règles, je pense que ce sont approximativement les mêmes que chez vous. Mais j'espère bien que vous serez trop occupés à vous amuser ou à parler de vos vacances pour faire quoi que ce soit comme bêtise. » Timéo prit une gorgée de sa boisson avant de la tendre en direction de Teilo. « Et surtout n'hésites pas à le faire taire s'il parle trop. Tu dois savoir comme il est bavard parfois. » sourit-il en désignant son fils du menton. Il lui fit un clin d'œil, en espérant que sa boutade détende un peu le plus jeune. Nathaniel soupira en tirant sur une mèche de cheveux comme s'il essayait de se cacher derrière.
Nathaniel regarda brièvement Fabrice lorsqu'il fit un commentaire sur l'insistance du plus jeune pour venir, avant de plonger son regard dans les yeux si particuliers du Lug. Il pencha la tête et donna un petit coup dans sa direction, comme pour demander si tout allait bien. « Je l'aurai fait aussi. » murmura-t-il en haussant les épaules. Parce qu'il ne pouvait pas passer deux mois sans voir Lorie et Teilo, il aurait insisté pour voir chacun d'entre eux si on le lui avait refusé. Ou du moins aurait-il tenté de proposer plusieurs solutions. L'Ogme réfléchit un instant à la demande de conseil de son ami en termes de boisson. Il y avait quelque chose que son père aimait bien faire, mais que l'adolescent détestait car sucré. Il se tourna vers son paternel : « Ton cocktail préféré. »
Timéo observa les différents échanges sans rien dire, gardant tout de même son sourire. Cela faisait du bien de voir que son fils ne restait pas seul dans son coin, et qu'il avait des amis qui lui rendaient son amitié. L'adulte allait sortir sa baguette pour amener les boissons, voulut répondre à Fabrice, mais Armelle le prit de court. Il se tourna vers elle, écoutant les revendications de la mère de famille. Lorsque l'attention d'Armelle se focalisa plus sur son fils, il fit apparaître un plateau avec les boissons commandées, avec une petite assiette de biscuits aux différents goûts sucrés.
« Ne vous en faites pas, je comprends totalement votre inquiétude. » fit Timéo en tendant son verre d'eau à la mère de famille. « Mais tout ira bien. Je sais que tout ira bien. » ajouta-il en regardant son propre fils. D'un point de vue extérieur, l'on pouvait penser que c'était un avertissement, Nathaniel savait que son père lui parlait de la conversation qu'ils avaient eue la veille. Que les rêves qu'il pensait avoir parfois en étant éveillé n'en étaient pas, et que son père en avait aussi parfois. À présent, il se demandait ce qu'il avait bien pu voir. Qu'allait-il dire ou faire ?
Qu'est-ce que Teilo allait dire ?
Le sorcier adulte reprit sa distribution, donnant un féerique à Fabrice. « Je pense qu'il vaut mieux que tu attendes demain soir pour "la plus" magique. Ce serait dommage que tu ne puisses pas aller à ton rendez-vous. Non ? » Il donna ensuite une boisson avec différentes couches de couleur à Teilo. « C'est une recette de famille. Dis-moi si tu n'aimes pas. Je ne t'en voudrais nullement. » Il prit un autre verre semblable pour lui, et donna le dernier verre, rempli d'eau, à son fils. Ce dernier était venu se placer sur l'accoudoir du fauteuil à côté du canapé, du côté de son camarade. Timéo lui jeta un regard en toussotant, avant que l'adolescent se rasseye correctement dans le siège.
« Comme je le disais Armelle, tout ira bien. Je ne manquerai pas, néanmoins, de vous dire demain s'il y aura eu quoi que ce soit. Et puis... » ajouta l'adulte en se tournant vers le plus jeune, « S'il y a quoi que ce soit qui ne va pas, tu peux venir m'en parler. » Nathaniel observait son ami silencieusement. Il n'osa pas lui prendre le bras pour le rassurer, ce qu'il faisait avec Lorie chaque fois qu'elle avait ce genre de tic nerveux. Néanmoins, il se pencha au-dessus de l'accoudoir pour lui dire : « N'hésite pas. Si ça... ne va pas. »
Involontairement, il ignora le regard de Fabrice qu'il n'aperçut même pas, trop préoccupé par son ami. Il se demandait ce qu'il pourrait faire pour le rassurer. Puisque sa famille n'avait pas le temps de visiter, l'Ogme attendait avec une certaine impatience de pouvoir lui montrer la bibliothèque qui, il en était certain, devrait plaire au plus jeune. « Pour ce qui est des règles, je pense que ce sont approximativement les mêmes que chez vous. Mais j'espère bien que vous serez trop occupés à vous amuser ou à parler de vos vacances pour faire quoi que ce soit comme bêtise. » Timéo prit une gorgée de sa boisson avant de la tendre en direction de Teilo. « Et surtout n'hésites pas à le faire taire s'il parle trop. Tu dois savoir comme il est bavard parfois. » sourit-il en désignant son fils du menton. Il lui fit un clin d'œil, en espérant que sa boutade détende un peu le plus jeune. Nathaniel soupira en tirant sur une mèche de cheveux comme s'il essayait de se cacher derrière.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Teilo releva la tête en entendant Timéo parler à Nat. Au moins, il n'était pas le seul à avoir un parent un peu trop sévère. Le souci dans tout ça, c'était que sa mère et le père de Nat s'accordaient déjà trop bien à son goût. Ils se connaissaient à peine et ils avaient déjà trouvé un terrain d'entente. Ça voulait dire qu'il avait vraiment intérêt à ne pas faire n'importe quoi, sinon Timéo allait tout cafter et il risquait de ne jamais revenir ici comme de ne jamais pouvoir aller chez Tatie Rose ou chez Giovanni ou chez Thaïs.
Malgré tout, il aimait bien Timéo. L'homme à la chevelure rousse et flamboyante avait l'air vraiment sympa, comme le cocktail qu'il lui avait tendu en l'invitant à être honnête sur ce qu'il en pensait. "J'aime bien toutes les couleurs, déjà", remarqua le petit Lug en penchant légèrement le verre. Il cligna les yeux de surprise en constatant que les différentes strates du cocktail ne se mélangeaient pas, même quand il secouait un peu. Bon, après, il ne pouvait pas tester à fond sinon il allait en mettre partout. C'était de la Gastromagie ou de l'Alchimie ? se demanda-t-il en goutant.
C'était super bon, se dit-il après sa première gorgée. "C'est super bon", dit-il avec un regard appréciateur pour Timéo. "Sucré comme il faut et.. le mélange des goûts, yum." Il ne pouvait en reconnaître aucun mais quand tout se mélangeait dans sa bouche, ça devenait succulent. Il en reprit et s'enfonça un peu dans le canapé.
Pourquoi il était nerveux ? Ça allait forcément bien se passer. Déjà, ça ne lui avait pas échappé, Nat aurait lui aussi tout fait pour le voir. Rien qu'entendre ça, c'était super rassurant après le gros mois ou son ami avait cherché à l'éviter. Et puis Timéo semblait sincère quand il l'invitait à se confier. Teilo hocha la tête pour montrer qu'il avait bien compris le message, puis sourit à Nat. Il savait très bien à qui il voulait se confier en priorité et pourquoi. D'ailleurs, ils partaient quand là, Maman et Fabrice ?
Rapidement, il vérifia du coin de l’œil et constata amèrement que, malgré l'heure qui avançait, les deux semblaient de plus en plus prendre leurs aises. Fabrice se régalait de son féérique qui lui donnait un air béat et, franchement, un peu bête. Maman, plus détendue à chaque seconde, sirotait son verre d'eau comme s'il s'agissait d'un champagne hors de prix tout en continuant d'acquiescer aux propos de Timéo. Teilo tourna la tête vers ce dernier car il l'interpellait. Il ne lui fallut qu'une seconde, peut-être deux, pour comprendre que le père venait de chambrer gentiment son fils, et mieux encore, l'invitait subtilement à en rajouter une petite couche. L'occasion était trop belle et un rictus se forma sur les lèvres du Lug avant de disparaître, laissant place à un masque de sérieux. "Oh... mais si vous saviez, monsieur Amber. Nat n'arrête jamais de parler quand on est ensemble. C'est très très inquiétant. Parfois, je me demande comment il fait pour respirer."
Armelle, qui regardait tour à tour son fils et le fils de Timéo, embraya avec un petit sourire : "Amusant, mon cher enfant. Je me demande si tu n'inverses pas un petit peu les rôles." "Mère, je ne vois pas de quoi tu veux parler". Teilo feignait bien l'innocence. "Ha. Teilo c'est la plus grande pipelette que j'ai jamais vu", s'interposa Fabrice en se penchant en avant, féérique dans la main. "Tu te rappelles quand il était plus petit, Maman ? Il n'arrêtait pas de poser des questions et de raconter sa vie, tout ce qu'il avait fait de la journée et tout ce qui lui passait par la tête et même quand il mangeait, il arrêtait pas. Il a pas failli s'étouffer, une fois ?" "Oh, plus d'une fois", corrigea la mère en hochant la tête.
"N'importe quoi..." Teilo rougissait un peu. Pourquoi c'était lui la cible, tout à coup ? Fabrice, visiblement, n'avait aucune intention d'arrêter là. "Et quand il parlait pas, il chantait. Et fallait s'accrocher pour le suivre. Nathaniel, avec toi aussi, il change de sujet de discussion sans prévenir ? Et il t'a déjà fait le coup du... Oh, attends, j'ai une super idée avec une idée juste... pas terrible ?" Tandis que Fabrice s'était penché en direction du jeune sorcier, un air complice sur le visage, Armelle souriait à Timéo : "Je suppose que le mien et le votre sont très différents sur ce point."
"Ohhh la la mais dites donc, vous avez vu l'heure ?" tenta Teilo en se redressant dans le canapé, les yeux ronds et beaucoup d'emphase dans la voix. "Maman, Fabrice, vous allez être en retard. Il faudrait vraiment y aller." "Ca va, tranquille". Fabrice avait l'air d'oublier pourquoi il était vraiment monté sur Paris. Qu'est-ce que Timéo lui avait servi ? "Nous avons le temps, mon petit poisson, encore quelques minutes", fit une Armelle rassurante en piochant un gâteau. Ses yeux malicieux se posèrent de nouveau sur Timéo : "Le poisson est son signe astrologique alors je l'ai toujours appelé comme ça. L'appellation est restée pour les gros yeux qu'il nous fait souvent, vous y aurez dans doute droit vous aussi. Et malgré mes tentatives pour le remplumer, il a toujours été un peu maigrichon. Sa grande sœur l'appelle crevette mais anguille me paraît beaucoup plus approprié. Il se destinait à faire de la danse, entre autres, avant que l'on ne découvre qu'il était sorcier."
En entendant ça, Teilo leva les yeux au ciel et tritura nerveusement le foulard bleu nuit qu'il avait noué à son cou. Ça n'arrêterait donc jamais ? Qu'est-ce qui prenait soudain à sa mère de tout raconter sur sa vie à Timeo ? Quand son regard retomba sur Nathaniel, il voulait clairement dire Pitié, tire-moi de là. Il n'y avait pas un sort pour faire passer le temps plus vite ?
Malgré tout, il aimait bien Timéo. L'homme à la chevelure rousse et flamboyante avait l'air vraiment sympa, comme le cocktail qu'il lui avait tendu en l'invitant à être honnête sur ce qu'il en pensait. "J'aime bien toutes les couleurs, déjà", remarqua le petit Lug en penchant légèrement le verre. Il cligna les yeux de surprise en constatant que les différentes strates du cocktail ne se mélangeaient pas, même quand il secouait un peu. Bon, après, il ne pouvait pas tester à fond sinon il allait en mettre partout. C'était de la Gastromagie ou de l'Alchimie ? se demanda-t-il en goutant.
C'était super bon, se dit-il après sa première gorgée. "C'est super bon", dit-il avec un regard appréciateur pour Timéo. "Sucré comme il faut et.. le mélange des goûts, yum." Il ne pouvait en reconnaître aucun mais quand tout se mélangeait dans sa bouche, ça devenait succulent. Il en reprit et s'enfonça un peu dans le canapé.
Pourquoi il était nerveux ? Ça allait forcément bien se passer. Déjà, ça ne lui avait pas échappé, Nat aurait lui aussi tout fait pour le voir. Rien qu'entendre ça, c'était super rassurant après le gros mois ou son ami avait cherché à l'éviter. Et puis Timéo semblait sincère quand il l'invitait à se confier. Teilo hocha la tête pour montrer qu'il avait bien compris le message, puis sourit à Nat. Il savait très bien à qui il voulait se confier en priorité et pourquoi. D'ailleurs, ils partaient quand là, Maman et Fabrice ?
Rapidement, il vérifia du coin de l’œil et constata amèrement que, malgré l'heure qui avançait, les deux semblaient de plus en plus prendre leurs aises. Fabrice se régalait de son féérique qui lui donnait un air béat et, franchement, un peu bête. Maman, plus détendue à chaque seconde, sirotait son verre d'eau comme s'il s'agissait d'un champagne hors de prix tout en continuant d'acquiescer aux propos de Timéo. Teilo tourna la tête vers ce dernier car il l'interpellait. Il ne lui fallut qu'une seconde, peut-être deux, pour comprendre que le père venait de chambrer gentiment son fils, et mieux encore, l'invitait subtilement à en rajouter une petite couche. L'occasion était trop belle et un rictus se forma sur les lèvres du Lug avant de disparaître, laissant place à un masque de sérieux. "Oh... mais si vous saviez, monsieur Amber. Nat n'arrête jamais de parler quand on est ensemble. C'est très très inquiétant. Parfois, je me demande comment il fait pour respirer."
Armelle, qui regardait tour à tour son fils et le fils de Timéo, embraya avec un petit sourire : "Amusant, mon cher enfant. Je me demande si tu n'inverses pas un petit peu les rôles." "Mère, je ne vois pas de quoi tu veux parler". Teilo feignait bien l'innocence. "Ha. Teilo c'est la plus grande pipelette que j'ai jamais vu", s'interposa Fabrice en se penchant en avant, féérique dans la main. "Tu te rappelles quand il était plus petit, Maman ? Il n'arrêtait pas de poser des questions et de raconter sa vie, tout ce qu'il avait fait de la journée et tout ce qui lui passait par la tête et même quand il mangeait, il arrêtait pas. Il a pas failli s'étouffer, une fois ?" "Oh, plus d'une fois", corrigea la mère en hochant la tête.
"N'importe quoi..." Teilo rougissait un peu. Pourquoi c'était lui la cible, tout à coup ? Fabrice, visiblement, n'avait aucune intention d'arrêter là. "Et quand il parlait pas, il chantait. Et fallait s'accrocher pour le suivre. Nathaniel, avec toi aussi, il change de sujet de discussion sans prévenir ? Et il t'a déjà fait le coup du... Oh, attends, j'ai une super idée avec une idée juste... pas terrible ?" Tandis que Fabrice s'était penché en direction du jeune sorcier, un air complice sur le visage, Armelle souriait à Timéo : "Je suppose que le mien et le votre sont très différents sur ce point."
"Ohhh la la mais dites donc, vous avez vu l'heure ?" tenta Teilo en se redressant dans le canapé, les yeux ronds et beaucoup d'emphase dans la voix. "Maman, Fabrice, vous allez être en retard. Il faudrait vraiment y aller." "Ca va, tranquille". Fabrice avait l'air d'oublier pourquoi il était vraiment monté sur Paris. Qu'est-ce que Timéo lui avait servi ? "Nous avons le temps, mon petit poisson, encore quelques minutes", fit une Armelle rassurante en piochant un gâteau. Ses yeux malicieux se posèrent de nouveau sur Timéo : "Le poisson est son signe astrologique alors je l'ai toujours appelé comme ça. L'appellation est restée pour les gros yeux qu'il nous fait souvent, vous y aurez dans doute droit vous aussi. Et malgré mes tentatives pour le remplumer, il a toujours été un peu maigrichon. Sa grande sœur l'appelle crevette mais anguille me paraît beaucoup plus approprié. Il se destinait à faire de la danse, entre autres, avant que l'on ne découvre qu'il était sorcier."
En entendant ça, Teilo leva les yeux au ciel et tritura nerveusement le foulard bleu nuit qu'il avait noué à son cou. Ça n'arrêterait donc jamais ? Qu'est-ce qui prenait soudain à sa mère de tout raconter sur sa vie à Timeo ? Quand son regard retomba sur Nathaniel, il voulait clairement dire Pitié, tire-moi de là. Il n'y avait pas un sort pour faire passer le temps plus vite ?
Nathaniel Amber
6ᵉ année, Ogme
Timéo se mit immédiatement à rire en entendant la réplique du plus jeune. Ce garçon avait l'air d'être l'opposé de son fils quand il était question de bavardage. Son ressenti se confirma lorsque sa mère et son frère se mirent à le charrier à ce propos. Nathaniel se rencogna doucement dans son fauteuil, observant son ami. Il avait déjà pensé à cela depuis qu'il le connaissait, mais Teilo était le fils que Laura aurait voulu. Il y songea à nouveau après que Fabrice ait repris la parole. Ou alors, peut-être aurait-elle agi envers lui comme Oscar l'avait fait.
La suite dictée par le garçon non-mage le renvoya quelques mois en arrière, quand il avait de nouveau rencontré le Lug dans la grande galerie. Il avait toujours trouvé que Teilo était comme de l'eau, insaisissable. Il dansait et chantait au milieu des statues et des élèves passants, comme si c'était aussi naturel et vital pour lui que de respirer.
« Oui. » répondit Nathaniel à toutes les questions, se penchant légèrement lui aussi. « Mais au moins il a... de la conversation. » souffla-t-il en haussant les épaules. Il avait toujours été conscient que les autres pouvaient bloquer devant son manque de réaction ou de discussion. Pour lui, il était impossible que quiconque s'ennuie en présence de Teilo Daroux. Et puis, il maintenait que ses idées étaient toujours intéressantes.
Timéo rendit son sourire à Armelle tout en acquiesçant. « Ne dit-on pas que les contraires s'attirent ? Quand Nathaniel était petit, je voulais toujours l'avoir en visuel parce qu'il parlait très peu et ne haussait pas la voix. Les parties de cache-cache étaient... longues. » Il se tourna vers Teilo qui semblait soudainement très pressé de se débarrasser de sa famille. Bien, au moins, il avait l'air un peu plus détendu que quelques minutes auparavant, s'il pensait à les chasser. L'adulte trouva intéressante l'histoire du surnom du plus jeune. « Et bien, une telle agilité devrait aider sur un balai. A tu déjà essayé de voler un peu, cette année ? » L'adulte savait qu'avec le tournoi, il n'y avait pas eu de match de quidditch à l'académie, mais peut-être le plus jeune avait-il tout de même pu voir d'autres élèves jouer ou être accompagné pour son premier vol.
« Ah mais... Alors c'est pour cela que tu tenais absolument à prendre ce poisson en photo l'autre jour ? » demanda Timéo à l'intention de son fils. Puis après avoir vu ce dernier acquiescer, se tournant vers Armelle, : « Nathaniel a l'habitude de changer de centre d'intérêt assez régulièrement, j'ai craint un moment de devoir adopter des poissons. La photographie est la première de ses passions qui dure aussi longtemps. Petit, il était difficile de lui trouver quoi que ce soit qui lui plaise assez. » En témoignait, dans leur grenier, les vestiges de nombreuses activités, qu'elles soient créatives ou non.
Nathaniel suivait les échanges entre les adultes avec la sensation d'être soudainement devenu invisible. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi il devait rester là alors que la mère de son ami et son père semblaient prêt à s'épancher l'une et l'autre sur l'enfance de leur fils respectif. Il accrocha le regard de Teilo qui, il en était certain, était comme lui. Il lui fit un signe de tête en lui montrant les escaliers. « Papa. Est-ce que... je peux montrer sa chambre ? A Teilo Daroux. » Il désigna du menton le sac de son ami qui était à ses pieds. « Bien sûr. Tu peux aller poser tes affaires mon grand. » fit-il à l'intention de Teilo. « Mais ne tardez pas à redescendre, d'accord ? » L'Ogme hocha la tête et se leva, glissant jusqu'aux escaliers, attendant son camarade. Cela leur permettra de faire une pause pendant que leur parent respectif continue de dévoiler leurs souvenirs d'enfance.
Une fois à l'étage, il lui montrerait la chambre d'amis, juste en face de la sienne. Timéo avait proposé d'installer un lit provisoire dans sa chambre, mais l'adolescent avait tenu à laisser le choix à son camarade. D'autant qu'il y avait également une troisième possibilité qu'il comptait bien proposer à son camarade. Connaissant son attrait pour l'astronomie, il était presque certain que cela lui plairait.
La suite dictée par le garçon non-mage le renvoya quelques mois en arrière, quand il avait de nouveau rencontré le Lug dans la grande galerie. Il avait toujours trouvé que Teilo était comme de l'eau, insaisissable. Il dansait et chantait au milieu des statues et des élèves passants, comme si c'était aussi naturel et vital pour lui que de respirer.
« Oui. » répondit Nathaniel à toutes les questions, se penchant légèrement lui aussi. « Mais au moins il a... de la conversation. » souffla-t-il en haussant les épaules. Il avait toujours été conscient que les autres pouvaient bloquer devant son manque de réaction ou de discussion. Pour lui, il était impossible que quiconque s'ennuie en présence de Teilo Daroux. Et puis, il maintenait que ses idées étaient toujours intéressantes.
Timéo rendit son sourire à Armelle tout en acquiesçant. « Ne dit-on pas que les contraires s'attirent ? Quand Nathaniel était petit, je voulais toujours l'avoir en visuel parce qu'il parlait très peu et ne haussait pas la voix. Les parties de cache-cache étaient... longues. » Il se tourna vers Teilo qui semblait soudainement très pressé de se débarrasser de sa famille. Bien, au moins, il avait l'air un peu plus détendu que quelques minutes auparavant, s'il pensait à les chasser. L'adulte trouva intéressante l'histoire du surnom du plus jeune. « Et bien, une telle agilité devrait aider sur un balai. A tu déjà essayé de voler un peu, cette année ? » L'adulte savait qu'avec le tournoi, il n'y avait pas eu de match de quidditch à l'académie, mais peut-être le plus jeune avait-il tout de même pu voir d'autres élèves jouer ou être accompagné pour son premier vol.
« Ah mais... Alors c'est pour cela que tu tenais absolument à prendre ce poisson en photo l'autre jour ? » demanda Timéo à l'intention de son fils. Puis après avoir vu ce dernier acquiescer, se tournant vers Armelle, : « Nathaniel a l'habitude de changer de centre d'intérêt assez régulièrement, j'ai craint un moment de devoir adopter des poissons. La photographie est la première de ses passions qui dure aussi longtemps. Petit, il était difficile de lui trouver quoi que ce soit qui lui plaise assez. » En témoignait, dans leur grenier, les vestiges de nombreuses activités, qu'elles soient créatives ou non.
Nathaniel suivait les échanges entre les adultes avec la sensation d'être soudainement devenu invisible. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi il devait rester là alors que la mère de son ami et son père semblaient prêt à s'épancher l'une et l'autre sur l'enfance de leur fils respectif. Il accrocha le regard de Teilo qui, il en était certain, était comme lui. Il lui fit un signe de tête en lui montrant les escaliers. « Papa. Est-ce que... je peux montrer sa chambre ? A Teilo Daroux. » Il désigna du menton le sac de son ami qui était à ses pieds. « Bien sûr. Tu peux aller poser tes affaires mon grand. » fit-il à l'intention de Teilo. « Mais ne tardez pas à redescendre, d'accord ? » L'Ogme hocha la tête et se leva, glissant jusqu'aux escaliers, attendant son camarade. Cela leur permettra de faire une pause pendant que leur parent respectif continue de dévoiler leurs souvenirs d'enfance.
Une fois à l'étage, il lui montrerait la chambre d'amis, juste en face de la sienne. Timéo avait proposé d'installer un lit provisoire dans sa chambre, mais l'adolescent avait tenu à laisser le choix à son camarade. D'autant qu'il y avait également une troisième possibilité qu'il comptait bien proposer à son camarade. Connaissant son attrait pour l'astronomie, il était presque certain que cela lui plairait.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
"Oh, Teilo a toujours été nul à cache-cache !" pouffa Fabrice. "Il arrivait jamais à rester immobile, c'est toujours le premier qu'on trouvait avec Suzanne." "Les contraires peuvent s'attirer, en effet", commenta pour sa part Armelle sans se départir de son sourire. Généralement, ça faisait des étincelles et elle n'avait pas assez d'éléments encore pour savoir si c'était le cas entre Teilo et Nathaniel. "Si Teilo peut s'assagir un peu au contact de Nathaniel, ce serait une excellente chose."
Elle appuya sa phrase d'un regard entendu pour le concerné qui plissa juste un peu les yeux en la voyant faire. Heureusement qu'il avait Nat pour le défendre, se dit alors Teilo. Même s'il savait déjà que l'Ogme aimait bien l'écouter babiller, c'était autre chose qu'il l'affirme en public et ça lui rendait le sourire.
"Euh, voler ?" fit-il avec deux secondes de retard sur la question que lui posait Timéo. "Non, j'ai pas pu... j'ai pas essayé cette année." Pourquoi, par Merlin, avait-il bêtement cru Oscar ? A entendre son 'ami' en début d'année, le Quidditch lui était inaccessible vu qu'il n'avait jamais pu apprendre à voler avant Beauxbâtons. Il aurait du se rendre compte plus tôt que c'était totalement faux, qu'il pouvait encore apprendre tout ça. "Mais je vais essayer, faut juste que je trouve l'endroit et quelqu'un pour m'aider", renchérit-il avec enthousiasme. Les remarques de Lorie après sa session de rugby et sa discussion avec Thaïs, une semaine plus tôt, l'avaient complètement remotivé.
Il avait alors nourri l'espoir que les petites anecdotes des parents allaient s'arrêter là, mais Teilo fut bien déçu. Ils se mettaient à parler du contenu des lettres que lui et Nat s'étaient envoyés au début des vacances et des centres d'intérêt de chacun, ce qui lui donnait envie de disparaître ! Et sa mère d'embrayer : "Teilo me parle beaucoup de photographie et de dessin depuis qu'il est revenu. Je suppose que votre fils n'est pas étranger à cela." A la proposition de Nat de fuir cette scène, il faillit sauter de joie en levant les bras au plafond. Délivrance ! Il sourit franchement à Timéo, parce qu'il était heureux de pouvoir s'enfuir mais aussi parce que le père de Nathaniel venait de l'appeler 'mon grand' et ça lui plaisait bien plus que 'mon petit poisson'. "D'accord", chantonna-t-il en empoignant son lourd sac à dos.
Armelle, songeuse, regarda son fils rejoindre son ami en sautillant et sans regarder en arrière. Quand ils sortirent tous deux de son champ de vision, elle soupira et fit un sourire un peu forcé à Timeo : "Ils grandissent si vite. Je n'ai pas vu le temps passer." Fabrice, qui s'était fait étonnamment discret, sembla soudain réaliser où il était. Le même sourire béat aux lèvres, il termina son cocktail et le reposa sur la table basse en proclamant que c'était "Fameux. Dis, Timéo... on verra la mère de Nathaniel demain ?" "Fabrice", gronda Armelle mais son premier fils ne semblait pas voir où était le problème. "Hmmm ? Maman, c'est juste une question, hein."
Armelle ne savait rien de la mère de Nathaniel. Teilo ne lui avait absolument rien dit à ce sujet et elle n'avait pas insisté. Elle se doutait donc qu'il y avait quelque chose et que c'était un sujet à aborder avec délicatesse. Pour le coup, c'était raté. "Je suis navrée, vraiment. Mon fils n'est pas si indélicat, d'habitude", fit-elle à Timéo sans pour autant changer de sujet. Bien sûr que ça l'intéressait, et puisqu'ils y étaient, elle le laisserait répondre ou dévier de lui-même la conversation vers autre chose.
Teilo grimpait l'escalier à la suite de Nat, son sac sur le dos. Son regard papillonnait à droite à gauche, tâchant de capter les petits détails de ce qui allait être son foyer pour une nuit : la couleur et la texture des murs, la matière des marches, les luminaires, les décorations. "Merci de m'avoir sauvé", souffla-t-il à son ami devant lui. "Tu sais, la photo du poisson, ma petite sœur Ariane l'a adorée. Elle l'a appellé Bloub-Bloub. Du coup maintenant, elle m'appelle Bloub-Bloub. Pourtant, c'est pas si ressemblant que ça." Il fronça les sourcils un instant avant d'ajouter, le ton léger : "Elle m'a volé la photo et l'a collée sur un mur de sa chambre pour tirer des fléchettes dessus."
Elle appuya sa phrase d'un regard entendu pour le concerné qui plissa juste un peu les yeux en la voyant faire. Heureusement qu'il avait Nat pour le défendre, se dit alors Teilo. Même s'il savait déjà que l'Ogme aimait bien l'écouter babiller, c'était autre chose qu'il l'affirme en public et ça lui rendait le sourire.
"Euh, voler ?" fit-il avec deux secondes de retard sur la question que lui posait Timéo. "Non, j'ai pas pu... j'ai pas essayé cette année." Pourquoi, par Merlin, avait-il bêtement cru Oscar ? A entendre son 'ami' en début d'année, le Quidditch lui était inaccessible vu qu'il n'avait jamais pu apprendre à voler avant Beauxbâtons. Il aurait du se rendre compte plus tôt que c'était totalement faux, qu'il pouvait encore apprendre tout ça. "Mais je vais essayer, faut juste que je trouve l'endroit et quelqu'un pour m'aider", renchérit-il avec enthousiasme. Les remarques de Lorie après sa session de rugby et sa discussion avec Thaïs, une semaine plus tôt, l'avaient complètement remotivé.
Il avait alors nourri l'espoir que les petites anecdotes des parents allaient s'arrêter là, mais Teilo fut bien déçu. Ils se mettaient à parler du contenu des lettres que lui et Nat s'étaient envoyés au début des vacances et des centres d'intérêt de chacun, ce qui lui donnait envie de disparaître ! Et sa mère d'embrayer : "Teilo me parle beaucoup de photographie et de dessin depuis qu'il est revenu. Je suppose que votre fils n'est pas étranger à cela." A la proposition de Nat de fuir cette scène, il faillit sauter de joie en levant les bras au plafond. Délivrance ! Il sourit franchement à Timéo, parce qu'il était heureux de pouvoir s'enfuir mais aussi parce que le père de Nathaniel venait de l'appeler 'mon grand' et ça lui plaisait bien plus que 'mon petit poisson'. "D'accord", chantonna-t-il en empoignant son lourd sac à dos.
Armelle, songeuse, regarda son fils rejoindre son ami en sautillant et sans regarder en arrière. Quand ils sortirent tous deux de son champ de vision, elle soupira et fit un sourire un peu forcé à Timeo : "Ils grandissent si vite. Je n'ai pas vu le temps passer." Fabrice, qui s'était fait étonnamment discret, sembla soudain réaliser où il était. Le même sourire béat aux lèvres, il termina son cocktail et le reposa sur la table basse en proclamant que c'était "Fameux. Dis, Timéo... on verra la mère de Nathaniel demain ?" "Fabrice", gronda Armelle mais son premier fils ne semblait pas voir où était le problème. "Hmmm ? Maman, c'est juste une question, hein."
Armelle ne savait rien de la mère de Nathaniel. Teilo ne lui avait absolument rien dit à ce sujet et elle n'avait pas insisté. Elle se doutait donc qu'il y avait quelque chose et que c'était un sujet à aborder avec délicatesse. Pour le coup, c'était raté. "Je suis navrée, vraiment. Mon fils n'est pas si indélicat, d'habitude", fit-elle à Timéo sans pour autant changer de sujet. Bien sûr que ça l'intéressait, et puisqu'ils y étaient, elle le laisserait répondre ou dévier de lui-même la conversation vers autre chose.
Teilo grimpait l'escalier à la suite de Nat, son sac sur le dos. Son regard papillonnait à droite à gauche, tâchant de capter les petits détails de ce qui allait être son foyer pour une nuit : la couleur et la texture des murs, la matière des marches, les luminaires, les décorations. "Merci de m'avoir sauvé", souffla-t-il à son ami devant lui. "Tu sais, la photo du poisson, ma petite sœur Ariane l'a adorée. Elle l'a appellé Bloub-Bloub. Du coup maintenant, elle m'appelle Bloub-Bloub. Pourtant, c'est pas si ressemblant que ça." Il fronça les sourcils un instant avant d'ajouter, le ton léger : "Elle m'a volé la photo et l'a collée sur un mur de sa chambre pour tirer des fléchettes dessus."
Nathaniel Amber
6ᵉ année, Ogme
Timéo sourit simplement à Armelle en acquiesçant. Pour sa part, il espérait que le jeune Teilo aide son fils à s'ouvrir un peu plus. Il savait que Nathaniel ne serait jamais un grand bavard, mais s'il pouvait juste exprimer un peu plus ses sentiments et ses envies...
Le père se tourna ensuite vers le plus jeune, l'encourageant d'un signe de tête à réaliser, pour la prochaine année scolaire, ce dont il était en train de parler. Il savait qu'il ne pourrait pas emmener les deux garçons voler un peu, mais il songea qu'il pourrait peut-être lui donner un ou deux conseils pendant le week-end. Son fils n'avait jamais émis l'envie de faire partie de l'équipe de sa confrérie, mais lui-même avait été joueur chez les Loups de Lug.
« Vous supposez bien. Et je pense que le vôtre est à l'origine de sa soudaine passion pour le théâtre. » rit doucement l'homme. Nathaniel s'était récemment mis à chercher tout ce qu'il pouvait sur le théâtre sorcier, ayant dans l'idée de trouver un cadeau sur ce thème pour son ami.
Timéo regarda les deux adolescents se lever, l'ainé guidant Teilo en direction de l'étage. Ils pouvaient entendre leurs pas dans le couloir.
« Moi non plus. » avoua Timéo en grimaçant avant de reprendre une gorgée de sa boisson. « Mais je suppose que cela doit-être encore plus visible en ayant plusieurs enfants. » fit-il en désignant Fabrice. Bien que ce soit involontaire, il était sûrement toujours plus facile de comparer les différentes évolutions.
A la question de Fabrice, Timéo se figea un instant. Il s'était préparé à ce genre de question, mais il pensait qu'elles arriveraient plutôt pendant le dîner du lendemain soir. Il reposa doucement son verre sur la table en faisant un signe de la main à Armelle, voulant l'apaiser et montrer que la question ne le dérangeait pas. Bien au contraire, au moins dans cette situation, Nathaniel était absent et ne pouvait pas les entendre. Et puis, il savait pourquoi Fabrice était si détendu.
« Il n'y a pas de mal, ne vous en faites pas. Je ne sais pas ce que Teilo a pu vous rapporter de ses conversations avec mon fils, mais je suis persuadé que Nathaniel ne lui a pas vraiment parlé de sa mère. » Il se tourna de sorte à pouvoir parler aux deux personnes en face de lui, se calant de manière détendue dans son siège tout en essayant de tendre l'oreille en direction de l'étage. « Laura et moi sommes séparés depuis quelques années maintenant. Nathaniel est en froid avec elle en ce moment, alors non, vous ne verrez pas sa mère demain. »
Il haussa les épaules et se pencha légèrement en avant. « Mais peut-être que vous pourrez la rencontrer plus tard. » Rien n'était figé dans le marbre, il en était persuadé.
« Et toi alors, Fabrice. Ce rendez-vous de ce week-end, c'est pour l'école? En quelle année es-tu d'ailleurs? » Il espéra que son brusque changement de conversation ne montre pas qu'il était fermé à cette discussion, car ce n'était pas le cas, juste qu'il pensait qu'il n'y avait rien à ajouter dessus.
A l'étage, Nathaniel délaissa volontairement le côté gauche du couloir qui longeait la mezzanine au-dessus du salon d'un côté, et la chambre de son père de l'autre, pour guider son ami du côté droit. Tout en l'écoutant, il le mena devant la porte de la chambre d'amis. « Pourquoi des fléchettes? » demanda-t-il en fronçant les sourcils. C'était étrange non, de prendre un pauvre poisson pour cible. A moins que le poisson ne représente Teilo pour elle. Dans ce cas, mieux vallait qu'elle s'en prenne à la photo.
« Je pourrais... te la refaire. Si tu veux. » Son père lui avait montré comment faire et l'aidait à développer ses photographies.
« Voilà ta chambre. » fit-il en poussant la porte à leur gauche au bout du couloir. La pièce était simple, car très peu utilisée, mais décorée avec soin évidemment. Il y avait principalement un lit immense bordés de draps bleu, un placard énorme qui pouvait facilement contenir une petite chambre, et un tableau au-dessus du lit qui, quand quelqu'un s'asseyait sur ce dernier, projetait un paysage différent suivant la personne. Pour Nathaniel, par exemple, le tableau affichait un lac au loin, depuis un bord de forêt.
Sur l'une des deux tables de nuit qui encadraient le lit, le jeune Amber avait déposé un sachet de divers bonbons. Il ne savait même plus quand lui était venue cette habitude d'en offrir à son ami.
L'adolescent laissa son camarade resta dans l'encadrement de la porte, laissant son camarade passer et prendre ses aises. « Ma chambre est en face. » souffla-t-il, incertain de ce qu'il fallait dire. Peut-être qu'il aurait dû lui faire visiter l'étage dans son ensemble d'abord? Il n'avait aucune idée de ce qu'il fallait faire en règle général. Il avait déjà assisté à des réceptions, mais n'avait jamais invité qui que ce soit chez lui pour plus d'un après-midi.
Nathaniel tira distraitement sur une de ses mèches, observant Teilo. « Comment vas-tu? » demanda-t-il doucement. Parce que depuis son arrivée, il avait voulu lui poser la question mais n'avait pas osé le faire devant tant de monde.
Teilo Daroux
3ᵉ année, Délégué, Lug
Depuis le début de leur conversation, Armelle ne cessait d'observer Timéo Amber de la même manière que lorsqu'elle montait une pièce de théâtre et cherchait de nouveaux comédiens. Ses gestes et manniérismes, sa posture et son intonation, ses expressions faciales, tout avait son importance si elle souhaitait dresser dans le peu de temps qu'elle avait un portrait à peu près parlant de l'homme qui allait héberger son fils sous son toit pour une nuit. Elle n'avait pas manqué également d'apprécier la propreté de la maisonnée dans laquelle elle se trouvait. La décoration était particulièrement réussie.
Cet homme avait de l'empathie. Il cherchait à créer des liens entre eux, via leurs expériences respectives, sans que cela ne paraisse forcé. Il accordait de l'intérêt au bien-être de son enfant. A chaque nouvelle phrase sortie de la bouche du père Amber, la mère Daroux se détendait un peu, oubliant presque qu'il était avant tout un sorcier capable de choses qu'elle-même avait encore de la peine à imaginer. Malgré ses recherches, elle ne saisissait pas encore les complexités de ce monde étrange, inquiétant, dangereux.
Pourtant, c'était celui de son fils. Celui qu'il finirait par intégrer tout à fait au terme de sa scolarité. C'était déjà un déchirement pour elle, elle ne souhaitait pas que cela en devienne un pour Teilo. Si le passage de Lorie Fleury et Thaïs Andersen à Lyon plus tôt dans le mois lui avait bien appris une chose, c'était qu'elle avait trop sacrifié le bonheur de son enfant à l'autel de sa propre tranquilité. Elle avait voulu couper Teilo de ce monde qu'elle ne maîtrisait pas. Vu les réactions de ce dernier depuis, c'était un échec cuisant.
N'apprenait-on pas de ses enfants ? Teilo faisait si facilement confiance aux autres depuis tout petit. Ne pouvait-elle pas faire ce petit effort, une fois pour voir, pour lui ? Si il y avait une personne à qui elle pouvait tenter d'accorder sa confiance, c'était bien cet homme qui lui semblait sincère, ce presque inconnu qu'elle souhaitait connaître un peu plus à chaque minute.
"Aaaaah !"
Le soupir de contentement de Fabrice la coupa de ses réflexions. Son premier fils venait de siroter une nouvelle gorgée de sa boisson magique et s'affalait dans son fauteuil. Hm.
"Non, c'est pas pour l'école. On va faire un GN dans un hôtel particulier chez des amis. Je fais partie des organisateurs et j'ai écrit le scénario, enfin, une bonne partie. On a vingt joueurs, ça va être génial. C'est sur une conspiration magique et millénaire." Le garçon souriant faisait frétiller ses sourcils pour ajouter un peu de mytère. "Et demain, on va visiter la cité des sciences de la Villette avec Maman."
Fabrice fixa le regard vide pendant quelques secondes avant de se souvenir qu'il avait posé une autre question. "Ho, je passe en première à la rentrée. Suzanne me déteste parce que j'ai réussi à la rattraper. Et déso pour toi et Laura, c'est moche. Pour Nat aussi, c'est-" "Suzanne est la grande soeur de Fabrice et Teilo", coupa doucement Armelle. "Il y a aussi la plus grande, Olympia qui est majeure, et après Teilo, nous avons eu Ariane et Robin qui est également un... sorcier." Elle inspira doucement. "Vous pourrez les voir en personne lorsque vous viendrez chez nous, à Lyon. Si votre emploi du temps le permet, bien sûr. Vous travaillez dans... ?"
"Maman, faut qu'on y aille", murmura trop fort Fabrice qui venait de jeter un oeil à sa montre. "Une petite minute."
En suivant Nat dans le couloir du haut, Teilo repensait à la photo de Bloub-Bloub criblée de fléchettes, qu'Ariane lui avait fièrement montrée accrochée à son mur juste avant qu'il ne parte pour Paris. Pourquoi des fléchettes ? "Parce qu'avant, elle utilisait un pistolet à eau. Mais je lui ai dit que c'était quand même pas très efficace sur un poisson." Il avait haussé les épaules, même si son ami ne pouvait le voir. Quand l'Ogme lui proposa de lui tirer une photographie identique du même poisson, Teilo réfléchit quelques instants avant de s'exclamer dans un sourire : "Mais ce serait pas la même."
Il n'en dit pas plus sur le sujet, parce qu'il n'aurait pas su bien expliquer et parcequ'il entrait dans un nouvel espace : sa chambre pour une nuit. "Ouah, c'est immense !" fit le Lug en trottinant à l'intérieur. Il tourna sur lui-même en avançant, son sac de sport remontant et retombant sur son épaule, avant de s'arrêter pile face à Nat qui était resté à l'entrée. "Ma chambre est beaucoup plus petite à la maison." Un vrai cocon bordélique, rassurant, chaud et confortable. Pour le coup, il ne savait pas quoi penser de tout cet espace autour de lui.
Il pouvait faire les choses dans l'ordre : déjà, poser son sac par terre et s'asseoir sur le lit aux draps bleus. C'était une des couleurs qu'il appréciait particulièrement en ce moment, comme le laissaient suggérer son foulard et son short en jean. Il allait poser ses fesses sur le matelas quand la question de Nat fusa.
"Oh. Ben je vais bien", tenta le jeune avec un grand sourire. Il s'assit et, sans qu'il ne le remarque, le tableau accroché au mur changea pour afficher un voilier pris dans une grosse tempête, chahuté par d'immenses vagues. Une lune blafarde éclairait la scène.
"En fait..." Teilo déglutit. Sa voix semblait chahutée par les vagues, elle aussi. "En fait, il s'est passé pas mal de trucs." Les mains agrippant ses genoux, le garçon regardait ses converse noires l'air songeur. Il avait attendu et espéré ce moment où il allait pouvoir tout déballer à Nat mais, maintenant qu'il était enfin arrivé, il s'apercevait qu'il n'avait rien organisé dans sa tête. Oscar. Lorie. Thaïs. Pensée. Asmodée. Sekou Abeba. Sa famille. Par quoi commencer ?
En relevant la tête, son regard se posa sur la table basse toute proche.
"Oh !" Teilo se leva aussitôt, faisant disparaître le tableau, et alla puiser dans le bocal à bonbons un sachet qu'il déballa rapidement pour révéler une sorte de pate dure violette. Il ne connaissait pas ce bonbon là, ça devait être une spécialité belge. Sans hésiter, il le mit en bouche et commença à mastiquer. "Hmm. Ch'est marrant, cha a le goût de... je chais pas quoi et... de caoutchouc un peu."
Campé fermement sur ses deux pieds, le garçon qui avait retrouvé le sourire se tourna vers Nat. Ses sourcils étaient néanmoins froncés, concentrés sur sa mastication. "Et toi, comment tu vas ? Hé, j'aime bien ton père, mais il parle beaucoup quand même. Ma mère aussi. C'est chuper gênant."
Cet homme avait de l'empathie. Il cherchait à créer des liens entre eux, via leurs expériences respectives, sans que cela ne paraisse forcé. Il accordait de l'intérêt au bien-être de son enfant. A chaque nouvelle phrase sortie de la bouche du père Amber, la mère Daroux se détendait un peu, oubliant presque qu'il était avant tout un sorcier capable de choses qu'elle-même avait encore de la peine à imaginer. Malgré ses recherches, elle ne saisissait pas encore les complexités de ce monde étrange, inquiétant, dangereux.
Pourtant, c'était celui de son fils. Celui qu'il finirait par intégrer tout à fait au terme de sa scolarité. C'était déjà un déchirement pour elle, elle ne souhaitait pas que cela en devienne un pour Teilo. Si le passage de Lorie Fleury et Thaïs Andersen à Lyon plus tôt dans le mois lui avait bien appris une chose, c'était qu'elle avait trop sacrifié le bonheur de son enfant à l'autel de sa propre tranquilité. Elle avait voulu couper Teilo de ce monde qu'elle ne maîtrisait pas. Vu les réactions de ce dernier depuis, c'était un échec cuisant.
N'apprenait-on pas de ses enfants ? Teilo faisait si facilement confiance aux autres depuis tout petit. Ne pouvait-elle pas faire ce petit effort, une fois pour voir, pour lui ? Si il y avait une personne à qui elle pouvait tenter d'accorder sa confiance, c'était bien cet homme qui lui semblait sincère, ce presque inconnu qu'elle souhaitait connaître un peu plus à chaque minute.
"Aaaaah !"
Le soupir de contentement de Fabrice la coupa de ses réflexions. Son premier fils venait de siroter une nouvelle gorgée de sa boisson magique et s'affalait dans son fauteuil. Hm.
"Non, c'est pas pour l'école. On va faire un GN dans un hôtel particulier chez des amis. Je fais partie des organisateurs et j'ai écrit le scénario, enfin, une bonne partie. On a vingt joueurs, ça va être génial. C'est sur une conspiration magique et millénaire." Le garçon souriant faisait frétiller ses sourcils pour ajouter un peu de mytère. "Et demain, on va visiter la cité des sciences de la Villette avec Maman."
Fabrice fixa le regard vide pendant quelques secondes avant de se souvenir qu'il avait posé une autre question. "Ho, je passe en première à la rentrée. Suzanne me déteste parce que j'ai réussi à la rattraper. Et déso pour toi et Laura, c'est moche. Pour Nat aussi, c'est-" "Suzanne est la grande soeur de Fabrice et Teilo", coupa doucement Armelle. "Il y a aussi la plus grande, Olympia qui est majeure, et après Teilo, nous avons eu Ariane et Robin qui est également un... sorcier." Elle inspira doucement. "Vous pourrez les voir en personne lorsque vous viendrez chez nous, à Lyon. Si votre emploi du temps le permet, bien sûr. Vous travaillez dans... ?"
"Maman, faut qu'on y aille", murmura trop fort Fabrice qui venait de jeter un oeil à sa montre. "Une petite minute."
***
En suivant Nat dans le couloir du haut, Teilo repensait à la photo de Bloub-Bloub criblée de fléchettes, qu'Ariane lui avait fièrement montrée accrochée à son mur juste avant qu'il ne parte pour Paris. Pourquoi des fléchettes ? "Parce qu'avant, elle utilisait un pistolet à eau. Mais je lui ai dit que c'était quand même pas très efficace sur un poisson." Il avait haussé les épaules, même si son ami ne pouvait le voir. Quand l'Ogme lui proposa de lui tirer une photographie identique du même poisson, Teilo réfléchit quelques instants avant de s'exclamer dans un sourire : "Mais ce serait pas la même."
Il n'en dit pas plus sur le sujet, parce qu'il n'aurait pas su bien expliquer et parcequ'il entrait dans un nouvel espace : sa chambre pour une nuit. "Ouah, c'est immense !" fit le Lug en trottinant à l'intérieur. Il tourna sur lui-même en avançant, son sac de sport remontant et retombant sur son épaule, avant de s'arrêter pile face à Nat qui était resté à l'entrée. "Ma chambre est beaucoup plus petite à la maison." Un vrai cocon bordélique, rassurant, chaud et confortable. Pour le coup, il ne savait pas quoi penser de tout cet espace autour de lui.
Il pouvait faire les choses dans l'ordre : déjà, poser son sac par terre et s'asseoir sur le lit aux draps bleus. C'était une des couleurs qu'il appréciait particulièrement en ce moment, comme le laissaient suggérer son foulard et son short en jean. Il allait poser ses fesses sur le matelas quand la question de Nat fusa.
"Oh. Ben je vais bien", tenta le jeune avec un grand sourire. Il s'assit et, sans qu'il ne le remarque, le tableau accroché au mur changea pour afficher un voilier pris dans une grosse tempête, chahuté par d'immenses vagues. Une lune blafarde éclairait la scène.
"En fait..." Teilo déglutit. Sa voix semblait chahutée par les vagues, elle aussi. "En fait, il s'est passé pas mal de trucs." Les mains agrippant ses genoux, le garçon regardait ses converse noires l'air songeur. Il avait attendu et espéré ce moment où il allait pouvoir tout déballer à Nat mais, maintenant qu'il était enfin arrivé, il s'apercevait qu'il n'avait rien organisé dans sa tête. Oscar. Lorie. Thaïs. Pensée. Asmodée. Sekou Abeba. Sa famille. Par quoi commencer ?
En relevant la tête, son regard se posa sur la table basse toute proche.
"Oh !" Teilo se leva aussitôt, faisant disparaître le tableau, et alla puiser dans le bocal à bonbons un sachet qu'il déballa rapidement pour révéler une sorte de pate dure violette. Il ne connaissait pas ce bonbon là, ça devait être une spécialité belge. Sans hésiter, il le mit en bouche et commença à mastiquer. "Hmm. Ch'est marrant, cha a le goût de... je chais pas quoi et... de caoutchouc un peu."
Campé fermement sur ses deux pieds, le garçon qui avait retrouvé le sourire se tourna vers Nat. Ses sourcils étaient néanmoins froncés, concentrés sur sa mastication. "Et toi, comment tu vas ? Hé, j'aime bien ton père, mais il parle beaucoup quand même. Ma mère aussi. C'est chuper gênant."
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